Laon
Localisation
Laon : descriptif
- Laon
Laon (prononcé : /lɑ̃/) est une commune française, préfecture du département de l'Aisne, située dans la région Hauts-de-France
Ses habitants sont appelés les Laonnois (prononcé : /la.nwa/). La commune de Laon donne son nom au pays traditionnel du Laonnois, qui est une région historique de Picardie dont elle est la ville principale
Sous l'Ancien Régime, Laon fut le centre d'un évéché dont l'évêque-comte figurait parmi les Douze pairs primitifs de France. Ville fortifiée sur un plateau, bénéficiant du plus vaste secteur sauvegardé de France, de 370 ha (3,7 km2),, Laon possède de nombreux monuments médiévaux, des hôtels particuliers et des maisons des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles en grand nombre, notamment dans les rues Sérurier, Saint-Jean, Saint-Cyr ou Vinchon, véritables musées urbains
Son sous-sol est sillonné de souterrains, carrières et puits dont la préservation est l'un des enjeux patrimoniaux actuels
Située à son sommet, sa cathédrale lui a valu le surnom de « Montagne couronnée ». En évoquant la ville dans une lettre à son épouse Adèle Foucher, Victor Hugo écrivait : « Tout est beau à Laon, les églises, les maisons, les environs, tout… ».
Géographie
Localisation
Communes limitrophes
Géographie physique
Relief, paysage, végétation
La ville de Laon, pour sa partie la plus ancienne (la ville haute), est édifiée sur une butte-témoin qui domine la plaine environnante d'une centaine de mètres. Au nord de la butte s'étend la vaste plaine picarde. Du haut de la butte, par temps clair, le regard porte à plus de quarante kilomètres au nord. À quelques kilomètres au sud, la côte d'Île-de-France marque la limite nord des plateaux du Soissonnais. Cette butte est appelée localement la « montagne de Laon ».
Nature du sol et du sous-sol
La montagne de Laon, détachée de la cuesta d'Île-de-France, est essentiellement composée de sables. Les niveaux supérieurs sont constitués d'argile de Laon (Cuisien), de sables grossiers et de calcaires du Lutétien. Les argiles sont à l'origine d'une nappe aquifère qui donne naissance aux sources situées au pied des remparts de la ville haute. Celles-ci ont été aménagées en fontaines et abreuvoirs dès le Moyen Âge. Les sables et calcaires furent exploités très tôt, d'abord en carrières à ciel ouvert, puis en carrières souterraines, fournissant la pierre de construction et le sable pour les mortiers. Elle est traversée au sud par la rivière Ardon.
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La plaine picarde au nord de Laon.
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Autre vue vers le nord.
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Escalier de la gare, un des accès à la ville haute.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le ruisseau des Barentons, l'Ardon, le canal du Marais, la Buse, le canal 01 de la commune de Chisy-les-Etouvelles, le canal 01 de la commune de Laon, le canal 01 du Grand Marais, le canal 02 de la commune de Athié-sous-Laon, le canal 02 de la commune de Laon, le canal de l'Ardon, le canal du Marais de Bruyères, le cours d'eau 02 de la commune de Clacy-et-Thierret, le ru de Polton, le ruisseau des Morennes et divers bras du Polton,,.
Le ruisseau des Barentons, d'une longueur de 25 Festieux et se jette dans la Souche à Barenton-sur-Serre, après avoir traversé dix communes.
L'Ardon, d'une longueur de 11 Ailette en limite des communes de Royaucourt-et-Chailvet et de Chavignon, après avoir traversé huit communes.
Trois plans d'eau complètent le réseau hydrographique : le Grand Marais (2,4 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 15,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Aulnois-sous-Laon à 6 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Géographie humaine
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (61,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,7 %), zones urbanisées (18,8 %), forêts (14,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (6,2 %), prairies (1,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,8 %).
L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui).
Voies de communication et transports
Laon est aisément accessible par la route nationale N2, reliant Paris et Bruxelles, et l'autoroute A26 sortie 13. Par le train, depuis la gare de Laon, 4 lignes y convergent : de Paris et Soissons, de Tergnier (Saint-Quentin, Amiens), de Reims, et d'Hirson.
Transport urbain
Un des problèmes que les élus ont essayé de résoudre à la fin du XIXe siècle était dû à la différence de niveaux entre la gare ferroviaire et la ville haute, ce qui induisait des pentes importantes.
Jusqu'en 1899, les habitants devaient emprunter l'une des nombreuses "grimpettes", dont la plus connue est l'escalier municipal (ou escalier de la gare), afin de rejoindre la ville haute depuis la ville basse. Avec l'arrivée du transport ferroviaire à Laon en 1899, un tramway a été mis en service le 9 juillet 1899, permettant de relier la gare et la place de l'Hôtel de ville.
Les Transports urbains laonnois (TUL) sont composés de quatre lignes de bus régulières, dont la navette desservant la ville-haute. Le réseau est placé sous l'autorité de la communauté d'agglomération du Pays de Laon.
Funiculaire
De 1989 à 2016, un funiculaire (Poma 2000), en grande partie aérien, a fonctionné, intégré au réseau des Transports urbains laonnois (TUL).
Ce « système funiculaire automatique », d'un dénivelé de 98 gare de Laon (ville basse) sur un trajet de 1,5 Poma (société créée par Jean Pomagalski, spécialisée dans le transport par câble — notamment les remontées mécaniques des stations de ski).
Ce funiculaire mis en service le a été définitivement fermé le , à la suite d'un vote de la communauté d'agglomération du pays de Laon, estimant son coût de fonctionnement trop élevé. Une navette de bus le remplace, à une fréquence beaucoup plus faible.
Il remplaçait un ancien tramway à crémaillère datant de la fin du XIXe siècle (mis en service le ) qui avait été retiré de la circulation le pour raison de sécurité, après 72 ans de service.
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- Site officiel des Transports urbains laonnois.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes [ecclesiae] Lugdunensis en 549, [infra urbis] Lugdune au ,.
Il s'agit d'un type toponymique gaulois fréquent qui se compose du théonyme Lugus (c'est-à-dire Lug), dieu gaulois et celtique insulaire, et de l'appellatif celtique très répandu dunon (lire dūnon) « citadelle, enceinte fortifiée, mont ». Le sens initial de ce terme était « zone enclose, citadelle, fort » (cf. germanique *tūna- que continuent l'allemand Zaun « barrière, clôture », le néerlandais tuin « jardin » et l'anglais town « ville », -ton dans les noms de lieux), ce n'est que par la suite qu'il a pris le sens de « mont, butte, hauteur ». Il se perpétue dans certains dialectes sous la forme dun « colline » et dunet « petite colline ».
Le sens global est donc « forteresse de Lug »,.
Homonymie avec Lyon, Loudon (Parigné-l'Évêque, Sarthe), Loudun, Laudun, Leyde (Pays-Bas) et Londres Lugundunum (*Lugudunum ?) en Grande-Bretagne de localisation incertaine (Leven Seat, Londesborough, Lothian, Loudon ou Lugton ?), ainsi qu'avec Vieux Laon, à 20 plateau de Saint-Erme.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 419b - 420a
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, , 708 ISBN , lire en ligne), p. 171.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, (ISBN ), p. 210
- ibid., p. 154.
Histoire
La topographie de la ville en fait un site défensif exceptionnel qui, toutefois, crée également un hiatus entre le centre urbain — siège des pouvoirs — et ses faubourgs.
Préhistoire et protohistoire
La ville haute a probablement connu une petite occupation néolithique vers
Antiquité
L'occupation permanente de la ville haute ne débute que vers le milieu du Ier siècle av. J.-C. Nous n'avons, de Laon durant l'Antiquité, qu'une vision très sommaire. Le statut de la ville nous est totalement inconnu pour toute la période antique. Dans la ville basse, plusieurs sites gallo-romains sont attestés.
L'époque gallo-romaine est partout présente dans la ville haute, aussi bien pour le Haut-Empire que pour le Bas-Empire. Au moins pour l'Antiquité tardive, il est certain que le castrum a été fortifié, très probablement avec une muraille en maçonnerie. L'occupation du Bas Empire semble plus dense dans la cité, à l'intérieur du castrum, que dans le bourg.
Les premières traces de la présence du christianisme à Laon remontent au Ve siècle, comme l'atteste une pierre funéraire paléochrétienne découverte en 1998.
Moyen Âge
Époque mérovingienne
Entre 497 et 513, Saint Remi, natif de la région laonnoise, élève Laon à la dignité de cité par la création d'un évêché démembré de celui de Reims. Au Loup de Champagne met sa femme en sûreté à l'intérieur des murs de la ville de Laon (Grégoire de Tours, Historia Francorum, livre VI).
Époque carolingienne
Au carolingiens. C'est le roi Louis d'Outremer qui vers 940-950 fait ériger une tour fortifiée à Laon,.
Le tracé des remparts de la cité, reconstruits ou agrandis à l'époque carolingienne, est totalement inconnu. En dehors des murs de la cité, à l'ouest, le peuplement se développe dans le secteur de l'église Saint-Julien. Un ou plusieurs noyaux de peuplement semblent également se développer sur le bras sud-ouest de la butte. En ville basse, le faubourg de Vaux existe probablement avant même le haut Moyen Âge et les faubourgs de Saint-Marcel, de Semilly et de Leuilly apparaissent peut-être à cette époque.
Le faubourg d'Ardon semble assez tardif et encore quasi inexistant au abbaye Saint-Jean, un monastère double, est fondé hors les murs par Sainte Salaberge, mère de Saint Baudouin de Laon, en 648, ou 641 selon l'historien Dominique Barthélemy et dédié à Saint Jean-Baptiste,.
En 938, la ville est assiégée par d'Outremer. Cet épisode est décrit par le moine Richer dans ses Chroniques.
La cité renferme la cathédrale, reconstruite dans le premier tiers du Louis d'Outremer, laquelle servit de prison au jeune duc de Normandie, . Hugues le Grand s'emparera de cette dernière mais dut la rendre au roi. En 988, le duc carolingien Charles de Lorraine, l'entoura de fossés et de palissades.
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Vue de la rue Jules-Fouquet.
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Façade Ouest.
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Intérieur.
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Vue de la ville basse.
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Porte monumentale de la Cour de la Bouvelle.
L'abbaye Saint-Vincent n'apparaît dans les sources historiques qu'à la fin du ecclésia. Ce n'est que vers 961 que Saint-Vincent devient une abbaye, lorsque l'évêque de Laon, Roricon, fils bâtard du roi Charles le Simple favorise la venue d'une communauté de moines bénédictins venus de Saint-Benoît-sur-Loire qui remplacent un collège de chanoines.
Lors de la de Normandie, et la mainmise sur la Normandie par le roi de France, et afin de contenir les révoltés, le jeune duc fut emmené à Laon, d'où il put s'évader avec l'aide de son écuyer, Osmond.
Le , jour du Jeudi saint ou le , dimanche des Rameaux de l'année 991, grâce à la trahison de l'évêque Ascelin, Hugues Capet, aidé de son fils Robert (le futur le Pieux), y fait prisonnier à la suite d'un long siège (988-991) Charles de Lorraine, oncle du dernier roi carolingien , qui revendiquait la couronne de France.
Moyen Âge classique
Dès la fin du chapitre cathédral, les abbayes et l'institution communale. Cependant, le roi, de plus en plus absent, laisse face à face l'Église et une bourgeoisie naissante issue de l'aristocratie locale. En 1111, les habitants de la ville se constituent en commune et signent un accord avec l'évêché. L'évêque Gaudry, déjà auteur de plusieurs manœuvres déloyales dans sa gestion de la cité, rompt l'accord. Une révolte exceptionnelle soulève la population, qui poursuit l'évêque. Celui-ci se cache dans un tonneau, mais il est découvert et mis à mort. Après la révolte de 1112, l'évêque ne joue plus un rôle prépondérant, mais le plus important chapitre cathédral de France — 83 chanoines en 1270 — pèse de tout son poids sur la ville. Le conflit est résolu par une charte communale accordée par le roi le Gros en , laquelle donne une autonomie soigneusement encadrée à la ville,.
Au quartier canonial et du groupe épiscopal. Elle est aussi le siège de l'École de Laon, centre théologique avec des maîtres comme Anselme de Laon. Cette cathédrale abrite deux établissements d'éducation : l'un destiné aux étudiants qui versent des frais d'inscription, appelés « bacheliers » ; l'autre, appelé « petites écoles », est réservé aux boursiers de la ville.
Tout au long des chapitre et l'évêque luttent contre la commune, qui perd petit à petit ses pouvoirs. Une nouvelle révolte a lieu en 1295, qui aboutit à la suppression de l'institution communale, et l'installation d'un prévôt royal. Laon devient le siège du très important bailliage de Vermandois en 1237 et est dotée d'un présidial en 1551. Elle perd sa prééminence au profit de Soissons à l'extrême fin du XVIe siècle.
Au commencement du Raoul de Presles, de rétablir le niveau des études en créant, au sein de l'université de Paris, un collège de Laon (1313).
La cité est entièrement ceinte de remparts dès le XIe siècle, lesquels sont encore en place aujourd'hui dans un état de conservation remarquable. À l'ouest, le bourg est fortifié petit à petit, entre le XIIe et le XIVe siècle. Vers 1350, toute la ville haute est urbanisée et enclose, à l'exception de deux quartiers. Encore aujourd'hui, les remparts sont presque intégralement conservés en élévation et, malgré les remaniements postérieurs, leur tracé est resté très proche de celui du milieu du XIVe siècle.
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Église Saint-Martin.
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Chapelle des Templiers.
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La porte d'Ardon et les remparts Sud.
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Le palais de justice et les remparts Nord.
Guerre de Cent Ans
Le roi dit le Fol avait pour médecin Guillaume de Harcigny qui habitait à Laon. Voici ce qu'en disait le chroniqueur Jean Froissart : « En ce temps là, avoit un très vaillant et sage médecin au royaume de France : et n'y avoit point son pareil nulle part. Icelui [Guillaume de Harcigny] demeuroit, pour ce temps, en la Cité de Laon ».
En 1358, l'évêque de Laon, Robert Le Coq, conspire avec quelques habitants pour livrer la ville aux Navarrais, la conspiration est découverte et les complices de Robert Le Coq, qui s'est enfui, sont décapités.
En 1359, les Anglais d', dévastent une partie de la ville mal fortifiée appelée la Villette. Ils mettent le feu à l'abbaye Saint-Vincent dont la riche bibliothèque part en fumée.
En , le fils d'Édouard Jean de Gand, duc de Lancastre, assiège la ville mais il est contraint d'abandonner après avoir dévasté le faubourg de Vaux et plusieurs lieux environnants.
En , la ville, favorable aux Armagnacs, se rend à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, après quelques jours de siège. Alors que Jean sans Peur était déclaré ennemi de l'État, le roi Charles Bourguignons. L'année suivante, Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, livre la ville aux Anglais qui la gardent jusqu'en 1429, au lendemain du sacre de .
En , par ses lettres patentes, confirma les privilèges de l'Église de Laon.
Époque moderne
Pendant les guerres de Religion, la ville qui a pris le parti de la Ligue est assiégée. La garnison espagnole commandée par le capitaine Mansfeld capitule devant le . Au cours de ce siège, les Espagnols tentent de dégager la ville lors de la bataille de Cerny.
En 1596, le présidial est transféré à Soissons qui devient siège de la Généralité en 1599. Une citadelle est construite de 1595 à 1598 par l'architecte Jean Errard.
À cette époque, la ville se couvre de nouveaux bâtiments religieux ou profanes. Jouxtant les hôtels particuliers de la Cité s'élèvent alors les maisons plus modestes du Bourg. Les XVIe et XVIIe siècles voient ainsi se développer une architecture semi-privée de maisons étroites mais profondes, organisées autour de cours intérieures et élevées sur plusieurs niveaux de caves. Certaines possèdent des puits. Alors que partout en France triomphe l'architecture baroque de l'ostentation et du trompe-l'œil, le goût laonnois préfère une austérité calculée pour ses demeures privées où le raffinement extrême et la virtuosité des artisans se nichent dans les équilibres des cheminées de bois et de stucs, les balustres d'escaliers de bois ou les sombres boiseries sans ornements. Peu de ces témoignages fragiles ont eu la chance de résister aux injures des guerres et des hommes. Quelques maisons cependant, comme celle du 10, rue Saint-Cyr, préservent encore ces élégances cachées.
Le , la ville est secouée par un tremblement de terre. Des secousses furent aussi ressenties le et le .
Époque contemporaine
Révolution française
À la Révolution française, Laon retrouve sa prééminence en devenant chef-lieu du département de l'Aisne. Ce choix s'explique par sa situation centrale dans ce nouveau territoire administratif, dont le découpage et l'établissement ont notamment été confiés à Jean Charles Joseph Hyacinthe de Sars, futur maire de Laon, par le roi en 1790. Le , par 411 voix contre 37 (pour Soissons), Laon devient donc le chef-lieu du département. La nouvelle administration s'installe dans l'ancienne abbaye Saint-Jean.
Premier Empire
Lors de la bataille de Laon, à la fin de la campagne de France, subit une défaite face à l'armée de la Sixième Coalition.
Guerre de 1870-1871
Le 9 septembre 1870, lors de la guerre franco-allemande de 1870 qui scelle la fin du second Empire, alors que le duc de Mecklembourg et le général Charles-Louis Thérémin d'Hame vont signer la capitulation de la ville de Laon, le garde d'artillerie Henriot, par un acte de désespoir de voir livrer la ville à l'ennemi, met le feu à la poudrière. Cette explosion fit plusieurs centaines de victimes dont le général Thérémin d'Hame, mort des suites de ses blessures, ainsi que 132 soldats et officiers de la canton de Rozoy-sur-Serre du garde nationale mobile de l'Aisne, des artilleurs de la garde mobile de l'Aisne et une partie de l'armée prussienne dont le duc de Mecklembourg qui fut légèrement blessé. Les Allemands fusillèrent un certain nombre de Français dont trois instituteurs Aisnois, dont Jules Debordeaux, pour qui un monument fut érigé à Laon devant l'école normale en 1890. Il fut détruit par les allemands en 1917 puis recréé et inauguré à nouveau en 1929.
Belle époque
Le 25 juin 1914, une société savante est fondée à Laon : la Société historique de Haute-Picardie.
Première Guerre mondiale
Au début de la Première Guerre mondiale, le , la armée française établit son QG dans la commune.
Laon tombe le , et reste jusqu'à la fin de la guerre un des principaux points d'appui allemands, l'un des plus proches de Paris.
Le , la armée française, commandée par le général Mangin, libère Laon.
Il en reste deux grands cimetières allemands au Champ de manœuvre et à Bousson.
Entre-deux-guerres
Pendant l'hiver 1936-1937, enseigne au lycée de Laon, un professeur appelé à une grande renommée : Jean-Paul Sartre.
| ]
Au
- Suzanne Martinet, Laon promontoire sacré des druides au IXe siècle, p. 40 ; janvier 1994.
- Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 ISBN ), p. 35.
- Beck 1986, p. 119.
- Les amis de saint Colomban,
- Ville de Laon, service archéologique,
- Dominique Barthélemy, Rénovation d'une seigneurie : les chartes de Crécy-sur-Serre en Laonnois (1190), École des chartes, 1985, vol. 143, note 2 de bas de page 240
- Louis de Beaumont, sur le site exultet
- Les amis de saint Colomban, .
- Guy Le Hallé (Hervé Morin, ISBN ), p. 29.
- Beck 1986, p. 18.
- Dom Robert Wyard, , page 117.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, ISBN ), p. 81.
- Henri de Boulainvilliers, , 1727, p. 147.
- Edmond Pognon, , 1966), p. 147-148.
- Alain Saint-Denis, « Insurrection communale de Laon et assassinat de l'évêque Gaudry », Archives nationales, publié en 2012, consulté le 9 septembre 2013
- André Chédeville, « Le mouvement communal en France aux Société des antiquaires de l'Ouest in Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des Musées de Poitiers, ISBN ), p. 19
- Marie-Magdeleine Davy, Initiation à la symbolique romane, Champs Flammarion, 1977, p. 20.
- Maximilien Melleville, Histoire de la ville de Laon et de ses institutions civiles, vol. 1, Paris=éditeur=Dumoulin, , « Livre V », p. 313.
- Lettres patentes de Louis lire en ligne).
- Jean Julg, , Éditions Pierre Téqui, 2004, p. 211.
- Suzanne Martinet,
- Maximilien Melleville, , 1857, p. 134.
- « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice sur monumentsmorts.univ-lille.fr.
- « ».
- , Le Blanc-Hardel, Caen, 1877
- Aristide Martinien : Guerre de 1870-1871 : État nominatif par affaires et par corps des officiers tués ou blessés du 25 juillet au 29 octobre 1870
- D Vincent : Souvenir d'un soldat de 1870. Siège de Soissons page 67 et suivantes.
- Cent ans de vie dans la région, La Voix du Nord éditions, p. 46-47.
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Héraldique
Blason | D'argent à trois merlettes de sable, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or,,.
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Détails | La merlette représente soit les chevaliers laonnois partis lors de la première croisade ou les bourgeois de la ville qui se sont révoltés en 1112 contre le comte-évêque de Laon, seigneur de la ville. Les fleurs de lys symbolise l'appartenance de la ville de Laon au domaine royal, qui a d'ailleurs été la capitale du royaume sous les Carolingiens. Blason officiel. |
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
- « », sur laon.fr (consulté le ).
- Ernest Lemaitre, Laon : Histoire-monuments-environs, éditions A. Destrés, , 102 lire en ligne)
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