Ferques

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Ferques : descriptif

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Ferques

Ferques est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France

Ses habitants sont appelés les Ferquois. La commune fait partie de la communauté de communes de la Terre des Deux Caps qui regroupe 21 communes et compte 22 332 habitants en 2021. Petite ville située à côté de Marquise, au nord du Boulonnais et de l'aire urbaine de Boulogne-sur-Mer, elle est connue pour ses carrières de marbre et de calcaire, qui ont servi à la construction de nombreux monuments dans le monde. Le territoire de la commune est situé dans le parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale.

Géographie

Localisation

Ferques fait partie de la communauté de communes de la Terre des Deux Caps, à 4 km à l'est de Marquise, 14 km du cap Gris-Nez (point du littoral français le plus proche de l'Angleterre) et à 15 km de Boulogne-sur-Mer et Calais.

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes :

Communes limitrophes de Ferques
Leubringhen Landrethun-le-Nord Caffiers
Leulinghen-Bernes Ferques Fiennes
Marquise Rinxent Rety

Géologie et relief

Vue sur une carrière de Ferques en 2011.

La superficie de la commune est de 8,97 .

Le sous-sol de Ferques, riche en calcaire et marbres du Boulonnais, présente une géologie remarquable, encore exploitée en 2010. Ces roches appartiennent à l'ensemble des carrières du Boulonnais, datant du Carbonifère (terrain primaires). Si le calcaire de Marquise est tendre, celui de Ferques présente une grande dureté. Dénommé stinckal, la roche principale à Ferques est uniformément gris sombre. Un marbre, nommé Napoléon en 1808, fut découvert au . En 1835, 26 variétés de marbre étaient exploitées. Le sous-sol recèle également de la dolomie ; le fer et le charbon ont également été exploités.

La topographie de la commune a évolué en fonction de l'exploitation des carrières. Un plan de paysage à 30 ans détermine de 1995 à 2025 l'intégration paysagère des nouveaux remblais et déblais créés. La topographie varie de 39 à 120 mètres.

Hydrographie

Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.

Quatre cours d'eau traversent la commune :

  • le Crembreux coule en limite sud de la commune. Cette rivière d'une longueur de 13,32 Hardinghen et se jette dans la Slack au niveau de la commune de Marquise ;
  • un ruisseau au nom inconnu, d'une longueur de 3,61 Leulinghen-Bernes ;
  • les Broustats, d'une longueur de 2,21 Rety ;
  • le ruisseau des bardes, d'une longueur de 1,55 .

Il existe également plusieurs plans d'eau dont certains résultent de l'extraction des carrières.

Réseau hydrographique de Ferques.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 amplitude thermique annuelle de 12,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Licques à 13 vol d'oiseau, est de 10,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages

La commune s'inscrit dans le « paysage boulonnais » tel que défini dans l’atlas des paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),.

Ce paysage qui concerne 66 communes, se délimite : au Nord, par les paysages des coteaux calaisiens et du Pays de Licques, à l’Est, par le paysage du Haut pays d’Artois, et au Sud, par les paysages Montreuillois.

Le « paysage boulonnais », constitué d'une boutonnière bordée d’une cuesta définissant un pays d’enclosure, est essentiellement un paysage bocager composé de 47 % de son sol en herbe ou en forêt et de 31 % en herbage, avec, dans le sud et l’est, trois grandes forêts, celle de Boulogne, d’Hardelot et de Desvres et, au nord, le bassin de carrière avec l'extraction de la pierre de Marquise depuis le Moyen Âge et de la pierre marbrière dont l'extraction s'est développée au XIXe siècle.

La boutonnière est formée de trois ensembles écopaysagers : le plateau calcaire d’Artois qui forme le haut Boulonnais, la boutonnière qui forme la cuvette du bas Boulonnais et la cuesta formée d’escarpements calcaires. Dans ce paysage, on distingue trois entités :

  • les vastes champs ouverts du Haut Boulonnais ;
  • le bocage humide dans le Bas Boulonnais ;
  • la couronne de la cuesta avec son dénivelé important et son caractère boisé.

Milieux naturels et biodiversité

Espace protégé

La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée.

Dans ce cadre, la commune fait partie d'un espace protégé : le parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale, d’une superficie de 132 499 hectares réparties sur 154 communes, géré par le syndicat mixte d'aménagement et de gestion du parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale.

Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.

Le territoire communal comprend trois ZNIEFF de type 1 :

  • le bois de Fiennes, le bois de Beaulieu et la carrière de la Parisienne. Cette ZNIEFF est en limite orientale du bassin de Marquise, exploité pour l’extraction du marbre ;
  • le bocage au Nord de Ferques, d’une superficie de 467 hectares et d'une altitude variant de 57 à 139 mètres. Le site présente une géologie feuilletée où se succèdent une dizaine de couches géologiques dont les assises du Dévonien qui sont les plus étendues ;
  • le bois et les affleurements du Haut Banc et de la vallée Heureuse, d’une superficie de 45 hectares et d'une altitude variant de 25 à 75 mètres. Ce site, enclavé entre le lac d’exploitation au sud et la carrière de la vallée Heureuse, nous montre ce qu'était le paysage et les écosystèmes de la vallée.
Carte des ZNIEFF sur la commune.
Patrimoine géologique

Sur le territoire communal se trouve le site des faunes givétiennes des carrières du Banc Noir et du Griset. Il est inscrit à l'inventaire national du patrimoine géologique. Ces carrières sont exploitées pour la fabrication de granulats et d'enrochements, la carrière du Griset est encore en exploitation.

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  2. Dr Eric Groessens : les marbres du nord de la France et du Boulonnais
  3. «  », sur le site du service d'administration nationale des données et référentiels sur l'eau (Sandre) (consulté le ).
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  8. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Attestations anciennes

Le nom de la localité est attesté sous les formes Frekena en 877, Frekenes en 1112, Fercnes en 1124, Ferknes en 1133, Ferchenes en 1134, Ferschenes en 1157, Fercknes au  ; 'Ferques depuis 1793 et 1801.

Étymologie

Ernest Nègre donne comme origine toponymique l'anthroponyme germanique Frenkin + -a.

  1. , Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris, (lire en ligne), p. 147.
  2. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  3. , Toponymie générale de la France, Volume 2, Librairie Droz, , p. 871.

Étymologie

Ernest Nègre donne comme origine toponymique l'anthroponyme germanique Frenkin + -a.

  1. , Toponymie générale de la France, Volume 2, Librairie Droz, , p. 871.

Histoire

Premières occupations humaines

L'occupation humaine dans le secteur est certainement très ancienne. Des ossements et fragments de poterie, au niveau de la grotte de Plume-Coq, et dans des mottes près de fermes, sont les indices d'une présence celte et gallo-romaine. Des chasseurs auraient même utilisé les grottes comme abris dès le Moustérien, il y a 60 000 ans.

Moyen Âge

Fin ou début , la toponymie des lieux indique une occupation barbare, correspondant aux premières invasions de la Morinie.

Au christianisme s'est propagé dans la région (moines mérovingiens). L'abbaye d'Andres possédait la majorité des terres, notamment le domaine de Beaulieu (« Bello Locus »). Deux églises, l'église Saint-Pierre d'Elinghen, et l'église Notre-Dame-de-la-Nativité de Ferques, ont probablement été construites au 1131.

Un cimetière mérovingien a été découvert à Ferques en 1867. Les objets découverts (armures, vases, bracelets,...) ont été déposés au musée de Boulogne-sur-Mer.

En 1206, Lambert de Bruges, évêque de Thérouanne, déclare qu'à sa demande, le chevalier Gusfrid de Ferchnes a cédé à l'abbé Itérius de l'abbaye Saint-Médard d'Andres ses droits sur la dîme de Hervedinghem (Hervelingen). Et un peu plus tard, la même année, Gusfrid confirme la cession d'une autre partie de la dîme de ce village faite par Gérold de Piro.

En 1224, Eustache de Ferques, chevalier, est cité dans un texte.

Les siècles suivants, la vie s'est organisée autour de l'abbaye de Beaulieu. Si le guerre de Cent Ans aux à laquelle elle fut vendue lors de l'aliénation des biens nationaux, le 11 mai 1790.

Époque moderne

Au .

Durant ce siècle, l'extraction du charbon débuta sur la commune, mais uniquement en surface.

Comme ailleurs en France, le culte protestant fut présent à partir de la Renaissance sur la commune, mais il resta très minoritaire. Au .

L'activité de l'époque était essentiellement agricole. Ce n'est qu'à partir de 1757, à la suite d'une commande de pierre pour le développement du port de Dunkerque, sous l'impulsion de Louis XIV, que l'activité d'extraction de la roche se développa. La pierre commença également à être exportée pour des constructions hors de la commune. C'est également au début de ce siècle que l'extraction de charbon sur la commune devint industrielle, et ce pour la première fois en France. Les quantités extraites étaient alors minimes.

La population comptait 435 habitants en 1790, avec une activité centrée sur la terre et la pierre.

Entre 1790 et 1794, la commune de Ferques absorbe le village voisin d'Elinghen.

Époque contemporaine

Évolution de l'activité communale au cours du | ]

La commande de marbre pour la Colonne de la Grande Armée de Wimille engendra la découverte de marbre sur Ferques : l'activité de la pierre prit alors de l'importance. De 1838 à 1848, le fer fut également extrait sur le territoire communal. En 1824, Frédéric Sauvage, inventeur d'une machine à scier la pierre, ouvrit une usine à Elinghen. Si les besoins en pierre diminuèrent durant la première moitié du .

La production de charbon se prolongea durant ce siècle (elle dépassa plusieurs fois 90 000 tonnes à l'année), mais dans des conditions difficiles (puits difficiles à percer, galeries inondées) et pour un résultat mitigé (faible qualité du charbon). L'exploitation de phosphate avait également lieu (fabrication d'engrais), et un four à chaux fonctionna au Haut-Blanc jusqu'en 1910.

L'église de Ferques fut démolie en 1879.

En 1898, Ferques comptait 1 049 habitants, 283 électeurs, 245 ménages et 216 maisons. Les hameaux et lieux-dits de la commune étaient les suivants : Elinghen ; Beaulieu ; le Hure ; la Basse-Ville ; le Haut-Banc ; le Rouge-Trou ; le Herquet ; les Communes ; le Bois Sergent ; la Marbrière ; Argencourt ; le Tertre ; la Motte ; la Pinterie ; l'Engoule ; le Trou Sonnoy ; Lonquesticq. La ducasse avait lieu chaque deuxième dimanche de septembre. La commune comptait deux instituteurs, une institutrice, un curé, un garde champêtre, cinq commerçants (épicier, boulanger, mercier, marchand de charbon, rouenneries, chaussures, débitant de tabacs, cabaretier, marchand de faïences). Il y avait neuf cultivateurs.

| ]

Fin XIXe siècle et début XXe siècle, les petites carrières se regroupèrent en société à plus gros capitaux. La vie des ouvriers était régie par ces sociétés, avec des logements gratuits ou à loyer très modique, un enseignement orienté vers l'industrie de la pierre, des équipements de loisirs, etc. Mais les sociétés n'échappèrent pas aux revendications, avec une grève générale en 1906, une en 1907, et une en 1936 qui fit échos aux mouvements nationaux.

La production de charbon se poursuivit dans la difficulté au début du siècle. Dans les années 1920, la construction de deux puits à Elinghen fit naître un nouvel espoir (veine significative, pureté du charbon), mais là encore l'industrie se heurta à différents problèmes (charbon friable, risques d'incendie s'ajoutent au risque d'inondation des galeries déjà connus sur le territoire). La compagnie fut fermée en juillet 1936.

Les carrières eurent une importance stratégique durant les deux guerres mondiales, pour l'entretien du front de la Somme à la mer durant la première, puis pour l'Organisation Todt (constructions et ingénierie) durant l'occupation lors de la seconde. Après l'Armistice du 11 novembre 1918, on compta 50 Ferquois morts aux combats. Et l'occupation allemande de à fut marquée par le rationnement, l'implantation d'un camp de travailleurs forcés face à l'église, le logement contraints par 52 familles ferquoises d'officiers allemands, ainsi que des bombardements. Les Allemands tentèrent de faire fonctionner à nouveau la mine de charbon de 1942 à 1944. Elinghen fut bombardée le , une bombe atteignant la salle des machines, puis les occupants quittèrent la commune le

Une briqueterie fonctionna jusqu'en 1972, avec une fermeture durant la Seconde Guerre mondiale.

Le raccordement au réseau électrique se fit à partir de 1925, mais l'eau courante n'arriva qu'en 1965 dans les foyers de la commune.

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Ferques Elinghen, Histoire d'un village, Éditions A.M.A., Hist Opale, juillet 2005, 207 pages
  2. Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, «  », 1868-1869 (consulté le ), p. 192..
  3. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome 3, Année 1206.
  4. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 2e partie, Année 1224.
  5. Herbert-Lamps Marie-Paul. Une «affaire» de vente de bien national en Boulonnais : l'abbaye de Beaulieu. In: Revue du Nord, tome 71, n°282-283, Juillet-décembre 1989. La Révolution française au pays de Carnot, Le Bon, Merlin de Douai, Robespierre... pp. 713-721.lire en ligne
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Héraldique

Blason
De gueules à la bande fuselée de cinq pièces d’or.
Détails
La commune a relevé les armes de la famille du Caurel de Tagny. Elle a cependant modifié, en brisure, les couleurs originelles, ainsi, le blason familial « d'argent à une bande fuselée de cinq pièces de gueules » est devenu le blason communal actuel.

Adopté en 1987.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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