Corbie
Localisation
Corbie : descriptif
- Corbie
Corbie est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France
Les habitants se nomment les Corbéens
Corbie est le siège de la communauté de communes du Val de Somme.
Géographie
Localisation
Corbie est une petite ville picarde, chef-lieu de canton, située à 15 Amiens, dans la vallée de la Somme, traversée par le canal de la Somme. La ville occupe un site de confluence, divers bras de l'Ancre, la Boulangerie conflue avec la Somme canalisée entre Corbie et Fouilloy juste en aval de l'écluse de Corbie.
Communes limitrophes
Nature du sol et du sous-sol
Le sous-sol de la commune est le plus souvent crayeux avec bancs de silex. Il est recouvert de dépôts meubles - le limon des plateaux de l'ère tertiaire - ou d'alluvions argilo-sableuses dans les vallées de l'Ancre et de la Somme. Ces alluvions se sont transformées en tourbe herbacée, compacte, fibreuse et coquillière. Cette tourbe a été exploitée au moyen d'entailles qui ont donné naissance aux étangs que nous connaissons aujourd'hui qui sont donc une création humaine.
Relief, paysage, végétation
Corbie est une commune de l'Amiénois, plateau qui entoure Amiens. L'altitude passe assez brusquement de 25 à 89 mètres au niveau des Falaises à proximité de l'intersection des routes de Bonnay et de Bray-sur-Somme. Là, un point de vue aménagé offre une perspective sur la vallée de la Somme, les étangs, les villages, les champs et les bois. Le point culminant de la commune est 108 .
Entre Corbie et Vaux-sur-Somme, les étangs de La Barette propriété du Conseil départemental de la Somme forment un espace protégé où on peut observer la faune et la flore des marais avec une particularité, les « Fontaines bleues », sources situées au fond d'un cours d'eau, résurgences de la nappe de la craie, formant un puits profond et donnant à l'eau, localement, une coloration bleutée.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Somme canalisée, l'Ancre, la Boulangerie, le Marais de Vaux et Marais de Sailly le Sec, le ruisseau de La Cressonnière, la Ferme du Château, le fleuve la Somme et divers autres petits cours d'eau.
Le canal de la Somme, construit entre 1770 et 1827, et mis au gabarit Freycinet en 1880, est long 170 Saint-Simon où il touche au canal de Saint-Quentin et débouche dans la baie de Somme.
L'Ancre, d'une longueur de 37 Miraumont et se jette dans la Somme canalisée à Aubigny, après avoir traversé 21 communes. Les caractéristiques hydrologiques de l'Ancre sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 2,44 . Le débit moyen journalier maximum est de 6,9 débit instantané maximal est quant à lui de 7,14 .
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 bassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 14,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 8 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Urbanisation et aménagement du territoire
La ville de Corbie avec sa voisine Fouilloy forme un seul et même ensemble urbain, le bâti étant continu. L'urbanisation, à Corbie, s'est développé surtout à partir des années 1960 par la construction de lotissements dans les quartiers d'Étampes, de La Logette-Les Longues Vignes et de La Neuville.
Le centre-ville est difficile à cerner car les boutiques sont disséminées pratiquement de la gare jusqu'à l'écluse du canal de la Somme formant une sorte d'arc de cercle sur plus d'un kilomètre et demi. Seul, le secteur qui va de l'abbatiale à la mairie a un tissu commercial plus dense.
L'Enclos (espace contenu par le mur d'enceinte de l'ancienne abbaye) a été mité par la construction d'équipements scolaires, sportifs, culturel ou administratif; l'aspect paysager de ce vaste espace vert a été ainsi passablement délaissé. Des équipements sportifs et culturels ont été reconstruits ou réaménagés ces dernières années (piscine, centre Adalhard-théâtre « Les Docks », médiathèque). La municipalité a également entrepris une rénovation du centre-ville notamment de la place de la République dont la physionomie a été bouleversée. Cette rénovation s'est poursuivie par le réaménagement du jardin public de la mairie et de ses abords. Le patrimoine architectural, historique et mémoriel est assez peu mis en valeur hormis l'ancienne porte d'honneur de l'abbaye ; on cherche en vain un indice, dans l'espace urbain, qui rappellerait le siège de 1636.
- Notice géographique et historique sur la commune de Corbie par Monsieur Dupuis, instituteur, 1899 in Archives départementales de la Somme.
- Sandre, « »
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- « », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le )
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
On rencontre dans les textes anciens plusieurs formes pour désigner Corbie depuis le siècle: Corbiense monasterium en 841 et Corbeia en 877, Corbegia, Corbia, Corbye, Corbeyre. Plusieurs hypothèses ont été avancées sur l'origine du nom Corbie :
- Corbeus, du nom du chef des Bellovaques tué par César ;
- Corvidius anthroponyme latin, lui-même dérivé (comme surnom) de corvus, « corbeau ». Corbie signifierait donc : lieu de rassemblement de corbeaux ;
- le nom de la rivière : Corbiea amnis (la rivière de Corbie) d'où la ville tirerait son nom. Cette rivière est désignée par le terme Fluvum Corbeia, en 1188. Cette hypothèse reste aujourd'hui la plus probable. La rivière Corbeia s'appelle aujourd'hui, l'Ancre.
- abbé Édouard Jumel, Monographie de la ville de Corbie, 1904, réédition, Corbie, histoire et archéologie, La Vague verte, Inval-Boiron, 2009
- Père Daire, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire du doyenné de Fouilloy, repris, corrigé et annoter par Alcius Ledieu, 1911, réédition Res Universis, Paris, 1993
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Histoire
Préhistoire
Le site de Corbie a été occupé par l'homme dès la Préhistoire.
Paléolithique
On trouve, au lieu-dit Les Genets (Les Falaises), d'abondants silex taillés de l'époque paléolithique.
En 1997, au lieu-dit Les Fourneaux, situé entre la route menant à Querrieu et la route menant à Lahoussoye, furent retrouvés des ossements d'animaux vieux de 150 000 ans. En 2012, des fouilles archéologiques ont mis au jour des sols gris-forestier (sol de Bettencourt) du début de la dernière période glaciaire, entre 110 000 ans et 68 000 ans, le Weichsélien (~115 000 - ~10 000 avant le présent). Dans ces couches furent retrouvés des outils en silex taillé par l'homme de Néandertal à l'époque du Paléolithique moyen.
Malgré le refroidissement du climat, l'homme de Néandertal a continué à fréquenter les paysages de steppes de la future Picardie et ses sols gelés sur deux mètres de profondeur, parcourus par les rennes et les mammouths. Des éclats de type « Levallois » et des pointes ont été trouvés. C'est la présence de blocs de silex dans la craie qui explique vraisemblablement la présence de l'homme de Néandertal sur le site de Corbie.
Néolithique
Sur les bords de l'Ancre ont été retrouvées des traces d'habitat datant du Néolithique.
Age du bronze
Une épée en bronze a été retrouvée dans une tourbière au
Âge du fer, époque gauloise
Des vases gaulois ont été retrouvés à La Neuville, quartier de Corbie.
Antiquité
Des sarcophages et une statuette du siècle ont été retrouvés sur le territoire de la commune.
Moyen Âge
Haut Moyen Âge, fondation de l'abbaye de Corbie à l'époque mérovingienne
Corbie entre dans l'histoire avec la fondation de son abbaye. La reine Bathilde, régente de Neustrie et de Burgondie pendant la minorité de Clotaire III, fonde l'abbaye Saint-Pierre de Corbie sur les terres ayant été attribuées à Gundoland, maire du palais et revenues au fisc royal après sa mort. La date de fondation de l'abbaye de Corbie ne nous est pas connue avec exactitude, elle se situerait entre la mort de Clovis II, le 31 octobre 657 et le 23 décembre 661, date d'un second diplôme confirmant la fondation de l'abbaye.
Haut Moyen Âge, apogée de l'abbaye de Corbie à l'époque carolingienne
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La Reine Bathilde, statue du jardin du Luxembourg, Paris.
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Écriture caroline, mise au point à Corbie au VIIIe siècle.
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Enluminure du Psautier de Corbie.
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L'abbaye de Corbie, planche gravée du Monasticon Gallicanum publiée en 1677.
En 774, Didier de Lombardie, roi des Lombards, est fait prisonnier par Charlemagne. Déposé, il est contraint de séjourner à l'abbaye de Corbie, avec sa famille, probablement jusqu'à sa mort (786?).
Le scriptorium de l'abbaye est, à la fin du minuscule caroline qui s'impose à tout l'Occident et qui devient par la suite la minuscule d'imprimerie. Sous l'abbatiat de Maurdramne (772-781) est rédigée à l'abbaye de Corbie, une Bible de sept écritures différentes dont la minuscule caroline.
Adalard de Corbie, cousin de Charlemagne, abbé de Corbie de 781 à 826, est l'un des Missi dominici de l'empereur et mène de front une carrière religieuse et une carrière diplomatique. Avec son frère Wala, il participe à la fondation de l'abbaye de Corvey en Saxe.
De 843 à 851, Paschase Radbert est abbé de Corbie. Il est l'auteur du premier traité théologique sur l'eucharistie, De corpore et sanguine Domini (Livre du corps et du sang du Seigneur), rédigé en 831 et présenté au roi Charles II le Chauve, en 844.
Incursions vikings
Au printemps 859, les Vikings de Weland remontent la Somme de Saint-Valery-sur-Somme à Corbie, pillant au passage la ville d'Amiens. L'abbé Odon parvient militairement à les repousser.
En février 881, les Vikings mettent à sac et incendient l'abbaye de Corbie. L'abbé Francon décide alors de réagir. Il fait construire un Castrum, un château ou/et des remparts pour renforcer les défenses de l'abbaye et de l'agglomération voisine. Francon et ses successeurs s'arrogent les pouvoirs, militaires et fiscaux, créant ainsi une seigneurie banale. C'est la naissance de la féodalité.
Commune médiévale
En 1124, l'abbé Robert accorde une charte communale à la ville Corbie. La commune avait la charge de l'entretien des remparts qui jusqu'au XIXe siècle sont percés de trois portes permettant l'accès à la ville : au nord, la Porte d'Encre, au sud la Porte à l'image — qui devait son nom à une statue en bois de la Vierge qui l'ornait — et à l'ouest, la Porte des vaches qui menait aux prairies de La Neuville.
En 1184, la ville de Corbie est assiégée par le comte de Flandre, Philippe d'Alsace, en guerre contre le roi de France, Philippe Auguste. La résistance de Corbie permet à Philippe Auguste de battre le comte de Flandre et de lui prendre le comté d'Amiens. Philippe Auguste donne à Corbie de nouvelles libertés contre la volonté de l'abbé de Corbie. Mais, parti en croisade en 1189, le roi est accompagné par l'abbé Nicolas III de Rouais qui lui arrache la suppression de ces « articles additionnels ». En 1191, l'abbé Nicolas III en lutte avec ses religieux eux-mêmes doit démissionner.
Le a lieu la bataille de Bouvines opposant le roi de France Philippe Auguste à l'empereur d'Allemagne Othon et son allié le comte Ferrand de Flandre. La participation des milices communales, dont celle de Corbie, à cette bataille permet à Philippe Auguste d'avoir la victoire. Le roi rend à la commune de Corbie les libertés qui lui avaient été enlevées.
À partir de la deuxième moitié du siècle, une crise économique interrompt le commerce des draps de luxe de Corbie. La commune s'appauvrit. En 1269] l'abbé Mouret, en accord avec le seigneur de Fouilloy, parvient à retirer à la commune de Corbie la propriété du faubourg de Fouilloy.
En 1310, la ville de Corbie criblée de dettes s'en remet au roi. Or, celui-ci étant devenu puissant, les milices communales ne lui étaient plus aussi utiles. Philippe IV le Bel, préfère soutenir l'abbé de Corbie plutôt que la commune. Celle-ci retombe ainsi sous la domination de l'abbé qui fait détruire les signes du pouvoir communal (les battants des cloches, le beffroi…). Les bourgeois doivent subir la rigueur de la puissance abbatiale jusqu'à la Révolution française.
Prospérité économique
La prospérité économique de Corbie et de l'abbaye repose alors essentiellement sur l'agriculture, principalement la culture des céréales, de la guède (plante tinctoriale) et d'oléagineux. Ces marchandises sont consommées pour partie par le marché local mais surtout par les marchés étrangers. Le commerce se fait alors par la voie fluviale et la voie maritime, Corbie étant le point navigable le plus en amont de la Somme à cette époque.
Au siècle, le commerce de la guède ou waide en picard, est très actif en Picardie et fait la prospérité de Corbie. Les tourteaux de waide servent à faire des décoctions qui donnent une teinture bleue. Les marchands de Corbie achètent de la laine de moutons venue d'Angleterre et confectionnent des draps travaillés. Certains d'entre eux sont des draps de luxe qui concurrencent ceux d'Amiens et d'Abbeville, vendus à Troyes aux foires de Champagne, ou à la foire du Lendit entre Paris et Saint-Denis. À Paris même, à la halle aux draps, des acheteurs étrangers viennent des bords de la Méditerranée acheter des draps de Corbie. Il existe également, à cette époque, à Corbie, une fabrique d'armes, de boucliers et de cottes de mailles. Un marché se déroule dans la ville ainsi que deux foires (la foire de la Saint-Pierre, le Somme et l'Ancre.
La waide est exportée vers l'Angleterre, les marchands d'Abbeville, d'Amiens et de Corbie possèdent en commun un magasin dans la Cité de Londres. En retour, sont importées des laines anglaises nécessaires à l'industrie textile picarde. Les étoffes de Corbie sont vendues aux foires de Champagne, les marchands d'Abbeville, Amiens et Corbie tiennent une halle en commun à Troyes, en 1237.
En 1237, un traité de commerce réunissait les villes d'Amiens, de Corbie et de Nesle avec la ville de Londres. Les villes picardes vendent à Londres et dans d'autres villes anglaises, du blé, du vin en gros, de la guède, des oignons et des aulx… Les marchands de ces villes peuvent alors acheter en Angleterre toutes sortes de marchandises à l'exception des armes et des bestiaux. Ce traité est appliqué jusqu'à la fin de la commune.
Au début du Bruges, au début du Hollande. La fin du .
Bas Moyen Âge
En 1348, la Peste noire sévit, à Corbie on agrandit le cimetière et l'abbé Hugues de Vers organisa des processions.
La défaite de Poitiers et la captivité du roi Jean le Bon plongent le royaume de France dans une crise politique majeure. En 1358, pendant la Grande Jacquerie et le soulèvement parisien d'Étienne Marcel et de Charles le Mauvais, roi de Navarre. Le dauphin, (futur roi Charles V), lieutenant général du royaume, pendant la captivité de son père, quitte Paris en février pour échapper à la pression des partisans d'Étienne Marcel.
Dans ce contexte troublé, les bourgeois de Corbie reconstituent la commune et nomment Gilles de Blangy, capitaine de la ville. L'abbé Jean d'Arsy sans soutien prit la fuite. Le retour du dauphin à Paris, le 2 août 1358, permet à Jean d'Arcy de rentrer à Corbie, la commune est de nouveau abolie et les bourgeois sont condamnés.
Au début du mois de septembre 1358, le dauphin fait arrêter, à Amiens, l'épouse de Jean de Picquigny et celle du vicomte de Poix partisans de Charles le Mauvais. Ces seigneurs demandent la libération de leurs épouses, la population s'y oppose et demande du secours aux Parisiens révoltés. 400 d'entre eux arrivèrent à Amiens et participent à la prise du château de Boves et du château de Picquigny. Le dauphin qui était à Compiègne, craignant les conséquences néfastes de cette affaire, vient à Corbie avec des gens d'armes et demande aux maire et échevins d'Amiens de venir le rencontrer mais ces derniers refusent et lui font savoir qu'il pouvait venir lui-même à Amiens, mais sans être accompagné de ses gens d'armes, ce qui ne pouvait se faire.
En 1382 et 1392, le roi Charles VI se rend à Corbie pour en inspecter les fortifications.
En 1422, Jean de Lancastre, régent du royaume de France au nom de son neveu, se rend à Corbie pour présenter Henri VI proclamé roi de France conformément au Traité de Troyes de 1420.
En 1429, après la bataille de Patay, Corbie ouvre ses portes au roi Charles VII.
En 1433, les pourparlers de Corbie aboutissent à la signature d'un traité entre le roi de France et le duc de Bourgogne. Le traité d'Arras de 1435 met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons moyennant quoi, Corbie et les autres villes de la Somme sont remises au duc de Bourgogne Philippe le Bon.
En 1470, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne se rend à Corbie avec ses troupes lors du siège d'Amiens mais en 1475, la ville est prise par Louis XI, roi de France.
Époque moderne
En 1492, Impériaux et Anglais s'emparèrent de Corbie, l'abbé Pierre d'Osterel doit se réfugier à Paris. La ville et son abbaye restent aux mains des Anglais pendant presque une année.
Menace espagnole
En 1501, Pierre Dottrel, abbé de Corbie, fait reconstruire l'église abbatiale Saint-Pierre, après avoir fait détruire l'ancienne église romane. Il la fait reconstruire dans un style ogival, mais il ne peut faire élever que le chœur, une partie du bras et la flèche du transept, en raison de la famine qui sévit en 1503 et 1504.
En 1506, les travaux reprennent mais à cette époque le gouverneur de Picardie impose une garnison royale à Corbie.
De 1513 à 1516, après la venue du roi Louis XII, les fortifications de Corbie sont reprises. Elles sont par la suite adaptées à l'artillerie pour amplifier la puissance de tir des bastions et des demi-lunes par l'architecte Jean Errard de Bar-le-Duc,,.
À partir de 1516 par le Concordat de Bologne, le roi de France reçoit le pouvoir de nommer les abbés : c'était le système de la commende. L'abbé commendataire n'est plus obligé de résider dans son abbaye, mais en perçoit simplement les bénéfices. Il en est ainsi pour l'abbaye de Corbie jusqu'à sa suppression en 1790.
En 1554, les Impériaux tentent sans succès de franchir la Somme à Corbie. Le duc de Vendôme l'empêche. Une autre attaque des Impériaux a lieu entre Corbie et les villages voisins de Daours et Vecquemont, où plus de 200 d'entre eux meurent, noyés dans la Somme.
En 1555, Henri II nomme à Corbie un gouverneur commandant la place forte, Charles de Belleforière. Son fils Ponthus de Bellforière devint, après lui, gouverneur de Corbie.
En 1558, le roi d'Espagne, veut prendre Corbie, croyant la garnison peu nombreuse, mais est repoussé. La guerre se termine en 1559 par la paix du Cateau-Cambrésis.
En 1557, Charles de Bourbon, cardinal de Lorraine, archevêque de Rouen, légat du pape en Avignon et évêque de Nevers, devient abbé commendataire de Corbie, cumulant ses charges avec les bénéfices de plusieurs autres abbayes ce qui lui apporte des revenus considérables. Il exige une contribution de guerre du diocèse d'Amiens de 20 000 livres dont 3 000 de l'abbaye. Il vend à son profit le patrimoine d'Adalhard en Flandre. Enfin à la mort d'Henri III en 1589, bien que prisonnier à Blois, il est proclamé roi de France par la Ligue sous le nom de Charles X. Il meurt dans sa prison en 1590.
En 1594, Henri IV fit son entrée à Corbie.
Lors de la guerre franco-espagnole de 1595-1598, la ville d'Amiens est prise par les Espagnols le . Son gouverneur, le comte de Saint-Pol, n'a que le temps de fuir à Corbie pour ne pas être prisonnier. Corbie est alors en proie à la peste (1596-1597). Le roi Henri IV vient en personne superviser le siège d'Amiens.
Après six mois de siège, le , les Espagnols capitulent. La paix de Vervins met fin à cette guerre le .
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À la mort d'Henri IV (1610), la régente Marie de Médicis fait de son favori Concino Concini son principal ministre. Les princes du sang se liguent contre lui. Concini s'étant absenté d'Amiens donne le commandement à Ruberpré qui est aussi nommé gouverneur de Corbie. Les princes du sang décident de prendre Amiens, en soudoyant Ruberpré. Mais, le complot éventé, Ruberpré doit s'enfuir à Corbie qui devient alors la place d'armes des Princes contre Amiens.
Concini envoie des troupes contre eux et exige un serment de fidélité des maires et des gouverneurs de Picardie puis fait entourer Corbie de forts pour y empêcher l'intervention des Princes. Corbie est occupée par les troupes royales, fidèles à Concini.
En 1636, les Espagnols prennent la ville le , ce qui provoque l'inquiétude des Parisiens qui redoutent que les 35 000 hommes du cardinal-infant don Fernando ne déferlent sur leur ville. Louis XIII et Richelieu à la tête des armées font le siège de Corbie qui est reprise le après un siège de deux mois.
Le plus ancien plan de Corbie que nous possédons, dressé par Sébastien Pontault de Beaulieu, date de 1636.
Richelieu entré à Corbie le , la répression s'exerce contre ceux qu'on soupçonnait d'avoir collaboré (religieux arrêtés et remplacés, deux bourgeois pendus). Un gouverneur est nommé, dirigeant complètement les affaires de la ville dépouillée de ses privilèges pendant plusieurs années. Enfin la clémence royale met un terme aux punitions en mars 1638. Pendant cette période, plusieurs religieux de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, tels Jean Mabillon et Dom Bonnefon, étudient à Corbie. Ils prennent en 1638 quatre cent manuscrits pour les emporter à Paris.
En 1659, la paix des Pyrénées met fin à la guerre franco-espagnole et donne l'Artois à la France. La frontière une fois repoussée plus loin vers le nord, l'importance stratégique de Corbie disparait. Son gouvernement militaire est rattaché à Amiens. De 1669 à 1675 les remparts du XVIe siècle sont démolis et la garnison supprimée en 1675, mettant fin au rôle militaire de Corbie. La reconstruction de la ville traîne en longueur et la vieille cité allant vers son déclin.
Un gouverneur nommé à la tête de la ville choisissait le prévôt et ses échevins, en 1652 il en était toujours ainsi. Des querelles surgissent entre l'abbé commendataire et les moines qui se vengent sur le corps municipal par des mesquineries. En 1670-1671 un concordat est signé entre l'abbé Philippe de Savoie et les religieux sous l'arbitrage de la congrégation de Saint-Maur, mais au détriment des habitants de Corbie qui n'ont plus de recettes pour l'entretien des voies publiques, de leur hôtel de ville et le paiement de leur personnel.
En 1662, les travaux reprennent à l'abbaye : les moines entreprennent des travaux dans le cloître mais à partir de 1680 en démolirent une partie.
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De 1749 à 1758, se déroule la construction du mur actuel de l'Enclos. La reconstruction de l'église abbatiale ne reprend que sous l'impulsion de la congrégation de Saint-Maur s'achève en 1775. Le Cardinal de Polignac se fait construire un palais abbatial de 1736 à 1743 à l'ouest de la Grand-Place.
Cependant, après le départ de sa garnison la ville dépérit, une grande partie de ses artisans et commerçants quittent Corbie, les rues ne sont plus entretenues, les ponts s'effondrent, les cours d'eau s'envasent. Jusqu'à la Révolution française, les habitants de Corbie sont en procès permanent avec l'abbé, jaloux de ses prérogatives et privilèges. Un dicton circulait alors : « qu'il pleuve ou qu'il vente, l'abbé de Corbie a rentes ».
Une charte plus libérale est octroyée aux habitants le , leur permettant d'élire leurs représentants. À l'issue de l'élection qui a lieu le , le conseil de ville prête serment devant le représentant du bailli d'Amiens. En 1761 cependant ce droit leur est enlevé par lettre de cachet. Les habitants de Corbie se plaignent, le notaire Bron est leur défenseur contre l'abbaye.
Enfin, une nouvelle constitution fut accordée aux habitants, par ordonnance royale du , tout en les laissant sous la tutelle de l'abbé qui, en définitive, choisissait sur une liste élue par l'Assemblée des habitants, ceux qui présideraient au gouvernement de Corbie.
Époque contemporaine
Révolution française et Empire
Avec la réorganisation administrative de la France et la création du département de la Somme, Corbie devient une commune et un chef-lieu de canton relevant, à l'époque, du district d'Amiens.
Le , l'Assemblée nationale adopte la Constitution civile du clergé qui réorganise en profondeur l'Église de France. Elle supprime les ordres monastiques ainsi que toutes les abbayes et prieurés. De ce fait, l'abbaye de Corbie ferme ses portes en août 1790, ses biens, déclarés biens nationaux sont mis en vente par adjudication. Les manuscrits de l'abbaye sont apportés à Amiens.
L'Église constitutionnelle n'était plus composée que du clergé séculier ; évêques et curés, rémunérés par l'État, sont élus et prêtent serment de fidélité à la constitution. Corbie comprend, en 1789, cinq paroisses : Saint-Albin, Saint-Éloi, Saint-Etienne, Saint-Jean-l'Évangéliste et Saint-Thomas. En 1791, ces cinq paroisses fusionnent en une seule, dont l'ancienne église abbatiale Saint-Pierre devint l'église paroissiale. François Leulier, curé de la paroisse Saint-Albin est élu, le , curé de la paroisse Saint-Pierre et prête serment. Jean-Louis Debart, curé de La Neuville prête serment le 6 février 1791.
En 1815, Corbie est occupée par les armées des puissances coalisées qui entrèrent dans la ville par la porte d'Ancre. Le quartier de La Neuville où séjournèrent les Cosaques est alors appelé « Moscou ».
Révolution industrielle au | ]
L'industrialisation de Corbie prit son essor au premier quart du .
La gare de Corbie, située sur la ligne Paris-Lille, est mise en service en 1846, ce qui permet l'essor de l'industrie textile locale et facilite les déplacements.
Guerre franco-prussienne de 1870
Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, la ville de Corbie est cernée par les combats : le , se déroule la Bataille de Villers-Bretonneux et les combats de Gentelles et Cachy qui tournent au désavantage des Français. Le général Farre, commandant de l'Armée du Nord, ordonne le repli des batteries d'artillerie sur Corbie et la retraite des troupes françaises vers Arras, abandonnant Amiens aux Prussiens.
Le général Faidherbe nouveau commandant de l'Armée du Nord séjourne à Corbie où il établit son quartier général pendant la bataille de l'Hallue du 15 au 24 décembre.
Du jusque fin mars 1871, la ville est occupée par l'armée prussienne et subit de lourdes réquisitions en argent, en grains et fourrages, en logement militaire, en hébergement de chevaux et en dommages divers. Il en coûte aux Corbéens : 155 385 francs-or.
Le 5 août, les plans pour l'érection d'un monument aux morts dans le cimetière sont adoptés par le conseil municipal. Le est inauguré, dans le cimetière communal, situé alors non loin de la gare, le monument commémoratif à l'Armée du Nord.
Belle Époque
À la fin du Jersey... auxquelles s'ajoutaient, une fabrique de chaussures, deux briqueteries, une distillerie d'alcool, deux moulins à farine. De 1898 à 1904, la société Marot-Gardon fabriqua à Corbie des tricycles et des quadricycles à moteur (les voiturettes).
En 1899, le téléphone dessert Corbie.
En septembre 1901, un médecin corbéen fonde le cercle dom Grenier affilié au Sillon de Marc Sangnier, mouvement politique catholique et social. En 1904, un institut populaire est inauguré par Maurice Blottière, industriel corbéen.
Première Guerre mondiale
Pendant la Grande Guerre, Corbie est occupée par les troupes allemandes de la fin août au début septembre 1914.
De la fin 1914 à mars 1918, elle est une ville de l'arrière à proximité du front. Principal centre de stationnement pour l'armée britannique, la ville accueille plusieurs hôpitaux militaires.
En mars-avril 1918, pendant l'Opération Michael, la dernière grande offensive allemande, la ville subit de violents bombardements qui détruisent de nombreux immeubles dont l'hôpital et l'abbatiale.
Corbie est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 le .
Le Reconstruction
La ville est reconstruite pendant l'entre-deux-guerres, notamment l'abbatiale, l'ancienne collégiale Saint-Etienne, l'hôpital et une partie du centre-ville détruit en 1918 lors de l'avancée allemande.
En 1935, aux élections municipales les Corbéens élisent une majorité de conseillers municipaux de Front populaire, le communiste Léon Lemaire devient maire et conseiller général du canton de Corbie, en 1937.
Seconde Guerre mondiale
Au début de la Seconde Guerre mondiale, pendant la Bataille de France, Corbie est sur la ligne de front. Du 20 mai au , le 1re Panzerdivision allemande sur la Somme entre Corbie, Fouilloy et Aubigny. Après la défaite des armées françaises, débutent quatre longues années d'occupation.
En 1944, quelques semaines avant la Libération de la France, le bombardement par la Royal Air Force d'un train de munitions en gare de Corbie occasionne des pertes humaines et matérielles importantes pour les Allemands, des explosions de munitions se faisant entendre jusque dans la nuit. Il fait deux victimes civiles parmi les Corbéens, une femme et un garçon de trois ans. Quelques jours avant l'arrivée des armées alliées, la population voit les soldats allemands refluer vers le nord, sur les routes de campagne.
Le , les ponts de Rome et de l'écluse sont déminés par les FFI. S'il n'y eut pas de combat dans Corbie, quelques échauffourées occasionnent la mort de plusieurs personnes, ainsi, Camille Roland, directeur des usines B.V.R. et responsable de la Résistance locale est abattu par une automitrailleuse allemande. La Libération fait trois autres victimes dans Corbie.
Le , des chasseurs découvrent sur le territoire de la commune de Bertangles, à proximité d'un ancien terrain d'aviation, les dépouilles de résistants assassinés par les Allemands le , dont le Corbéen André Foucart, membre des FTP, arrêté le et incarcéré à la citadelle d'Amiens.
Désindustrialisation
Depuis le milieu du .
Début du | ]
En mars 2017, les bâtiments de ce qui fut l'usine B.V.R. (Blais-Mousseron, Villeminot et Rondeau), fleuron de l'industrie corbéenne de 1882 à 2011, sont démolis, détruisant ainsi une page du passé de la ville et de ses habitants
En juillet 2019, lors des travaux de construction d'un réseau de chaleur, des bases de murs de bâtiments de l'ancienne abbaye sont détruits délibérément, les autorités plaidant a posteriori l'ignorance, argument peu crédible pour justifier la négligence.
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- Albert Bécard et Jacques Lejosne (sous la direction de) La Libération de la Somme 1944-2014 70e anniversaire, Amiens, Centre de mémoire - Somme - Résistance et Déportation, 2014 (ISBN en cours[à vérifier : isbn invalide])
- « Des vestiges trouvés sur le chantier de réseau de chaleur de Corbie », Le Courrier picard, (lire en ligne).
Héraldique
Blason | D'or à deux clés de gueules en sautoir au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or,,. |
|
---|---|---|
Détails | Devise : « Urbs aurea altera Roma » (la cité d'or, l'autre Rome). Ornements extérieurs :
|
- Jacques Estienne et Mireille Louis, Armorial du Département et des Communes de la Somme, préface de Pierre-Marcel Wiltzer, préfet de la région Picardie, préfet de la Somme, Abbeville, 1972, Imprimerie F. Paillart
- blason sculpté sur la façade de l'hôtel de ville de Corbie
- « », sur armorialdefrance.fr.
- Jacques Béal, Hommes et Combats en Picardie 1939-1945, Amiens, 1994, Martelle Editions
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