Carvin
Localisation
Carvin : descriptif
- Carvin
Carvin est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France
Ses habitants sont appelés les Carvinois. La commune appartient au bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et fait partie de la communauté d'agglomération Hénin-Carvin qui regroupe 14 communes et compte 126 840 habitants en 2021 et du schéma de cohérence territoriale (SCOT) de Lens-Liévin et d'Hénin-Carvin.
Géographie
Localisation
Située à l'extrémité est du département du Pas-de-Calais, Carvin est, à vol d'oiseau, à 11,3 kilomètres de Lens (chef-lieu d'arrondissement), à 16 kilomètres de Douai, à 16,5 kilomètres de Lille (aire d'attraction) et à 26 kilomètres d'Arras.
Carvin est souvent incluse dans la plaine du Carembault, un des cinq quartiers de la châtellenie de Lille,, et appartient à l'Artois. Carvin fait partie du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. La commune a une superficie de 2 103 hectares, dont 1 500 d'espaces naturels.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de onze communes, dont quatre situées dans le département du Nord :
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 21,03 .
Le sol de Carvin est composé d'argile, de sable, de craie à 5 .
Carvin est dans une zone marécageuse.
Au houille en a fait une ville de l'ouest du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
Hydrographie
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.
La commune est limitrophe, au sud, du canal navigable de la Deûle, d'une longueur de 58,75 Douai et se jette dans la Lys au niveau de la commune de Deûlémont.
Deux petits cours d'eau traversent également la commune :
- le Grand Courant, canal non navigable de 3,89 Libercourt et se jette dans le canal de la Deûle au niveau de la commune de Carvin ;
- les Préaux, cours d'eau de 1,28 Deûle au niveau de la commune de Courrières.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 14,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cappelle-en-Pévèle à 15 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Eden 62, syndicat mixte s'occupant de la protection des sites naturels du Pas-de-Calais, répertorie deux sites naturels sur la commune dont le département est propriétaire : la Tour d'Horloge et la Gare d'eau. Le premier est un bois, le second un étang, la faune et la flore ne sont pas identiques. Il y a 177 espèces de flore au site de la Gare d'eau parmi lesquels le séneçon qui était déjà cité en 1857.
Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1 : l'étang et le bois de l'Epinoy Cette ZNIEFF, qui se situe au cœur de la région minière, dans un secteur urbanisé et traversé de nombreux axes routiers possède une grande diversité de biotopes.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Caruin (1120) ; Charuin (, Carvin (1793) et Carvin-Espinoy et Carvin depuis 1801.
Selon Hippolyte-Romain-Joseph Duthillœul, l'étymologie de Carvin proviendrait de « Car », signifiant charriot et de « Win », rappelant le vinage, le droit seigneurial sur les vins. Le nom aurait ainsi des origines gauloises.
Une autre hypothèse, défendue par l'historien local Henri Couvreur, est que Carvin, qui s'orthographiait Carvent en 1314, est un nom d'origine celte qui signifierait « place de marché » ou issu de Caer-Vent, « ville de marchés » (mot d'origine germanique).
- Dictionnaire topographique du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Bibliothèque nationale de France.
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- Hippolyte-Romain-Joseph Duthillœul, Petites histoires des pays de Flandre et d'Artois, Foucart, (lire en ligne), p. 122.
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Histoire
Néolithique
D'importantes fouilles ont révélé en 2008 l'ancienneté du peuplement local qui remonte au néolithique. Ce peuplement est lié à l'existence de la vaste dépression humide située au large de l'ancien château d'Épinoy. Les recherches en cours permettront d'en savoir davantage dès que les archéologues de l'INRAP remettront leurs conclusions définitives qui concerneront aussi le peuplement à l'époque gallo-romaine.
Moyen Âge
Du plus loin que l'histoire puisse remonter, Carvin fait partie intégrante du Carembault, territoire résultant du démembrement du royaume franc devenu par la suite un des quatre « quartiers » de la châtellenie de Lille.
Au début du saint Druon. À l'autre bout de la ville actuelle, l'église du bourg est vouée à saint Martin. La ville actuelle est pour l'essentiel formée à partir de ces deux sous-ensembles, celui d'Épinoy où se trouvait aussi le château du seigneur et celui de Carvin où s'élevaient les halles et la maison des échevins, centre administratif de la seigneurie.
La seigneurie d'Épinoy (De Spineto) fut successivement possession de la famille d'Antoing, puis de la maison de Melun et enfin de celle des Rohan. Les seigneurs d'Épinoy furent faits chevalier de l'ordre de la Toison d'or. Ils devinrent comtes, puis, sans pour autant être de sang royal, furent faits prince. Leur château fut démantelé au début du Amblise et d'Epinoy a été relevé par la Maison de Ligne.
Ancien régime
À l'époque de Louis XIV, le rattachement de la châtellenie et principauté d'Épinoy à la France s'accompagna de changements profonds. Devenus grands du royaume de France, les princes d'Epinoy confièrent l'administration de Carvin et celle des paroisses environnantes aux Robespierre. Ceux-ci s'y succédèrent aux postes de notaires et procureurs pendant plusieurs générations avant que, devenu avocat, l'un d'entre eux ne s'en aille se fixer à Arras et fonder ainsi la lignée dont est issu le célèbre conventionnel Maximlien de Robespierre. En 1783, celui-ci rendit visite à ses parents de Carvin et relate son voyage et son séjour dans une lettre méconnue enjouée et divertissante.
Au des quartiers nord ainsi que de l'espace situé en rase campagne entre Epinoy et le bourg, qui vit ainsi la création de la grand-place actuelle. Les États d'Artois créant une nouvelle chaussée qui, reliant Arras à Lille, réunit les différents hameaux en pleine prospérité. En vue des États généraux de 1789, la paroisse de Carvin-Epinoy rédigea des cahiers de doléances. Puis l’administration révolutionnaire fit de ce chef-lieu d'ancien régime le chef-lieu d'un canton, regroupant alors dix communes, au sein de l'arrondissement de Béthune. Au plus fort des guerres révolutionnaires qui agitèrent la frontière nord de la France, la tour de l'église fut surmontée d'une cabine de relais du premier télégraphe optique mis au point par les frères Chappe pour la ligne Lille-Paris.
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L’histoire de ce bourg agricole et marchand sera ensuite marquée par l'exploitation minière, démarrée au milieu du siècle et achevée en 1975. Une des plus petites compagnies minières privées concessionnaires de l'exploitation du sous-sol avait son siège à Carvin même, non loin de la gare. Les compagnies voisines des mines d'Ostricourt et de Courrières s'étaient vu également concéder l'exploitation d'une partie du sous-sol de la commune. Une magnifique série de photographies prises au fond de la mine à Carvin en 1902 immortalise les différents postes de travail présentés sous forme de scènes de travail. Ces prises de vue de l'ingénieur Corriol ont été éditées en cartes postales et diffusées en nombre par l'imprimerie carvinoise Plouvier, qui édita aussi des poèmes patoisants écrits par Jules Mousseron et les brochures du maire Charles Baggio.
Sur le territoire de la commune (dans ses limites actuelles, en excluant Libercourt), le charbon sera remonté depuis les fosses n° 1 (Sainte-Barbe), n° 2 (ultérieurement fosse n° 12), n° 3 (Saint-Louis) et n° 4 (Boudenoot, ultérieurement fosse n° 14) des mines de Carvin et la fosse n° 4 des mines d'Ostricourt.
Première Guerre mondiale
La mémoire locale récente est riche d'une culture de guerre propre aux civils des régions envahies. Pendant la Première Guerre mondiale, d'octobre 1914 à octobre 1918, Carvin se trouve en région occupée. Située à l'arrière du front d'Artois, c'est une ville de garnison et de soutien à l'effort de guerre allemand où cohabitent civils et militaires,. Les corps d'un peu plus de six mille soldats reposent dans un des plus grands cimetières allemands du Nord-Pas-de-Calais. La commune reçut la croix de guerre 1914-1918 le 25 septembre 1920, en reconnaissance de toutes les souffrances endurées.
Immigration polonaise
La ville, où la majorité des mineurs sont acquis depuis les années 1920 au Parti communiste, a accueilli, comme de nombreux autres du bassin minier régional, des mineurs et leurs familles venus dans le cadre de l'immigration polonaise dans le Nord de la France dans les années 1920.
Seconde Guerre mondiale
En mai 1940, lors de l'invasion du Nord de la France, tout le secteur dont Carvin constitue la ville-centre est le théâtre d'une importante bataille de retardement qui permet au gros des troupes françaises et anglaises encerclées de gagner la poche de Dunkerque. Dès que les alliés se furent dérobés, les troupes de la Wehrmacht se livrèrent à des représailles féroces sur les populations des cités minières de la fosse 4, tout comme dans les villes voisines de Courrières et Oignies. À la suite de la grande grève des mineurs de mai et juin 1941 qui se répandit dans tout le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, de nombreux mineurs communistes pour la plupart furent arrêtés et fournirent un contingent important d'otages exécutés à Arras.
Non loin, c'est à la fosse 7 de la Compagnie des mines de Dourges que la grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai-juin 1941 a démarré, avec Emilienne Mopty et Michel Brulé (1912-1942), privant les Allemands de 93.000 tonnes de charbon pendant près de 2 semaines.
C'est l'un des premiers actes de résistance collective à l'occupation nazie en France et le plus important en nombre, qui se solda par 414 arrestations en 3 vagues, la déportation de 270 personnes, 130 mineurs étant par ailleurs fusillés à la Citadelle d'Arras.
Carvin est libérée le 2 septembre 1944. En 1946, à la nationalisation, les fosses et installations minières carvinoises sont regroupées au sein du groupe d'Oignies.
Après-guerre, la commune est aussi au centre de trois événements nationaux, la Bataille du charbon (1945-1947), suivie des grève des mineurs de 1947 et celles de 1948.
Séparation de Libercourt
En 1947, Carvin perd près d'un tiers de son territoire avec la séparation de la commune de Libercourt (y compris le hameau de Garguetelle), qui avait réclamé son indépendance.
L'exploitation charbonnière et le développement du chemin de fer ont modifié la géographie de la commune, faisant naître notamment le quartier des cités de la fosse 4, dans l'Est de la ville, en démarquant aussi un peu plus le hameau de Libercourt. La gare de Libercourt se retrouva placée sur la ligne du chemin de fer du Nord qui relie Lens à Lille, tandis que la ville de Carvin, dotée elle aussi d'une gare en centre-ville, se trouvait sur le barreau ferroviaire reliant Hénin-Liétard à Don, avec ramification vers les gares d'eau des mines d'Ostricourt et de Meurchin. Ce barreau servit jusqu'en 1950 au transport de voyageurs, puis jusque dans les années 1990 à l'industrie. Son exploitation s'étant arrêtée, ces voies n'existent plus.
Fin du | ]
La ville a perdu la majeure partie de son industrie dans les années 1970 à 1990 : les mines, dont l'exploitation s'arrête en 1975, et les constructions mécaniques (CMC, groupe Poclain). La circulation ferroviaire s'est également arrêtée, les voies ferrées étant démantelées dans les années 1990. C'est aujourd'hui une commune de services et résidentielle, proche de la capitale régionale, Lille.
- Site de l'INRAP.
- procès intentés par les habitants - Sté de recherches historiques de Carvin
- La vie quotidienne en régions envahies - Chronique de guerre de Joséphine Dujardin - Sté de recherches historiques de Carvin-
- Les Allemands sur le front d'Artois - Charles Chartreux -
- Regards sur mai 40 - Sté de recherches historiques de Carvin -
- Etienne Dejonghe, « Chronique de la grève des mineurs du Nord/Pas-de-Calais (27 mai - 6 juin 1941) », Revue du Nord, ISSN 0035-2624, e-ISSN 2271-7005, DOI 10.3406/rnord.1987.4298).
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Chemins de Mémoire (consulté le ).
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Carvin dans la littérature
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