Boulogne-sur-Mer
Localisation
Boulogne-sur-Mer : descriptif
- Boulogne-sur-Mer
Boulogne-sur-Mer est une commune française, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France
Ses habitants sont appelés les Boulonnais. Avec 40 910 habitants intra-muros au dernier recensement en 2021, la ville est la troisième du département par sa population, loin derrière Calais et juste derrière Arras, et première par sa densité de population
Boulogne-sur-Mer est également le centre de la communauté d'agglomération du Boulonnais qui regroupe 112 264 habitants en 2021 sur 22 communes. Située au bord de la Manche, face aux côtes anglaises, la ville est connue pour être le premier port de pêche de France, pour avoir été un important port de liaison avec l'Angleterre jusqu'à la fin du XXe siècle (place aujourd'hui reprise par Calais) et pour ses 2 000 ans d'histoire mouvementés, principalement marqués par les désirs de conquête de Jules César et Napoléon Ier. Classée « station de tourisme », celle couramment appelée la « capitale de la Côte d'Opale » est l'une des principales destinations touristiques de la région grâce à son riche patrimoine historique, à sa plage et celles des stations balnéaires voisines, ainsi qu'au centre national de la mer Nausicaá, l'un des sites touristiques français les plus visités au nord de Paris, considéré comme « le plus grand aquarium d'Europe » depuis sa dernière extension de 2018.
Géographie
Localisation
Boulogne-sur-Mer se situe dans le nord de la France, sur la Côte d'Opale, au bord de la Manche et à l'embouchure de la Liane, à environ 30 Calais, 100 Lille et 215 Paris à vol d'oiseau.
Du fait de son éloignement avec Lille et Arras (respectivement capitales régionale et départementale), Boulogne et son arrondissement possèdent des services particuliers (instances judiciaires, direction des affaires maritimes, douanes, etc.) n'existant pas dans les autres villes de même taille de la région.
La position de la ville dans le Pas-de-Calais a justifié l'installation d'un marégraphe côtier numérique (HT 200), installé à l'extrémité de la darse Sarraz-Bournet dans le port, dans l'ex-usine Comilog.
Appartenant historiquement à la Picardie, Boulogne-sur-Mer est rattachée au département du Pas-de-Calais à la Révolution française, puis à la région Nord-Pas-de-Calais au Hauts-de-France.
Périphérie
Boulogne-sur-Mer et sa banlieue forment la communauté d'agglomération du Boulonnais (CAB) qui s'étend sur 22 communes. De plus, Boulogne-sur-Mer exerce une influence importante sur tout le territoire du Boulonnais qui regroupe 74 communes proches de Boulogne-sur-Mer, dans lequel est incluse la CAB. Ce territoire appartient en quasi-totalité au parc naturel régional des caps et marais d'Opale, à l'exception de ses cinq communes les plus urbaines (dont Boulogne-sur-Mer). L'espace maritime boulonnais fait quant à lui partie du parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale.
Considérée comme la « capitale de la Côte d'Opale »,, la ville bénéficie par sa situation géographique de la proximité avec quelques sites naturels remarquables (comme le cap Gris-Nez, point du littoral français le plus proche de l'Angleterre) et quelques stations balnéaires parmi les plus attractives de la région (Wimereux, Wissant, Hardelot-Plage ou Le Touquet-Paris-Plage).
À l'intérieur des terres, le paysage, majoritairement rural, à dominante agricole, offre un décor de bocage (plus ou moins relictuel) et d'habitat dispersé (contrairement à une grande partie du Nord et du Pas-de-Calais).
La commune de Saint-Martin-Boulogne, limitrophe à l'est, constitue un véritable prolongement de Boulogne-sur-Mer en accueillant, à proximité de la limite entre les deux communes, de nombreux établissements scolaires, culturels, médicaux, sportifs et de loisirs souvent considérés par la population locale comme étant à Boulogne plutôt qu'à Saint-Martin. La fusion des deux communes a d'ailleurs fait l'objet de discussions à plusieurs reprises,.
Boulogne-sur-Mer est limitrophe des cinq communes suivantes :
Géologie et relief
Géologie
La superficie de la commune est de 8,42 .
Le territoire se situe géologiquement au cœur de la boutonnière du Boulonnais, qui se prolonge sous l'eau jusque dans le Kent, au-delà des côtes anglaises voisines. Les terrains sont du Jurassique supérieur (Tithonien). Boulogne-sur-Mer est connue en paléontologie pour ses étoiles de mer : Astropecten lorioli.
La plage est sableuse, mais la ville s'inscrit en limite sud d'une façade rocheuse (pointe de la Crèche).
Relief
Dans cette région plutôt plate, Boulogne-sur-Mer et ses environs se démarquent par des paysages assez vallonnés, avec de nombreuses pentes dans la ville, dont certaines avoisinent ou dépassent les 10 %. L'altitude varie de 0 au niveau de la pointe Est de la ville (centre hospitalier) vers le mont Lambert (qui culmine à 189 , ce qui lui vaut le surnom de Haute ville, en opposition à la Basse ville qui comprend le centre-ville et les quartiers près du port et de la plage.
Hydrographie
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.
La ville est bordée à l'ouest par la Manche. La commune ne dispose que d'une seule plage située dans le nord-ouest, le reste du bord de mer étant occupé par les installations portuaires. Longtemps classée parmi les moins propres de la région (notamment à cause de sa localisation, à côté du port et de la Liane, récupérant ainsi toutes les sources potentielles de pollution de la ville, du port et de la pluie), la qualité des eaux de baignade affiche depuis 2020 une « bonne qualité » selon l'Agence Régionale de la Santé et l'Agence de l'eau. Les investissements réalisés dans les années 2010, symbolisés par la création d'un bassin de rétention de 13 000 m3 place de France, semblent porter leurs fruits.
Boulogne-sur-Mer est traversée par la Liane, fleuve côtier de 38 . Son embouchure a favorisé les installations portuaires. La Liane est canalisée et artificialisée à l'approche de l'estuaire. La digue Carnot protège le port.
Climat
Selon une étude du CNRS de 2010 s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000, le climat de la commune est de type océanique franc. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique « Côtes de la Manche orientale » (caractérisée par un faible ensoleillement, une forte humidité de l'air et des vents forts fréquents.
Le climat océanique à Boulogne-sur-Mer se manifeste par des amplitudes thermiques faibles, des hivers doux et des étés frais. Les jours de gelée et de neige sont peu nombreux. Boulogne-sur-Mer peut connaitre cependant d'importantes périodes d'enneigement comme durant l'hiver 2012-2013 et d'importantes canicules estivales comme en 2003.
Le temps est variable à cause des vents, très fréquents et parfois violents, qui influencent le climat en fonction de leur direction. Les vents dominants venant du sud-ouest et de l'ouest (façade maritime) apportent un air relativement pur et poussent les nuages vers l'arrière-littoral, ce qui permet notamment à Boulogne d'être l'une des villes plus ensoleillées du nord de la France avec plus de 1 650 heures de soleil par an. Il existe également des vents froids en provenance du nord ou de l'est. Les précipitations se répartissent tout au long de l'année, avec un maximum en automne et en hiver.
Pour la période 1991-2020, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 12,7 ,.
Le changement climatique est visible, les jours de pluie ont doublé entre 1955 et 2016, avec un risque d'inondations élevé dans certains zones de l'agglomération en pied de relief ou proches des cours d'eau (comme ce fut le cas à l'hiver 2023-2024). Le risque de submersion marine est cependant moindre par rapport à Calais et Dunkerque de par l'altitude. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,4 | 3,4 | 5 | 7 | 9,8 | 12,5 | 14,7 | 15,3 | 13,2 | 10,3 | 6,8 | 4,1 | 8,8 |
Température moyenne (°C) | 5,3 | 5,4 | 7,4 | 9,8 | 12,7 | 15,3 | 17,4 | 18 | 15,8 | 12,6 | 8,8 | 6 | 11,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,1 | 7,3 | 9,7 | 12,7 | 15,6 | 18,1 | 20,1 | 20,7 | 18,5 | 14,9 | 10,8 | 7,9 | 13,6 |
Record de froid (°C) date du record |
−13,4 12.01.1987 |
−13,6 01.02.1956 |
−7,8 07.03.1971 |
−2 14.04.1966 |
1,6 07.05.1997 |
4 02.06.1962 |
8 04.07.1965 |
9 31.08.1956 |
5,8 22.09.1979 |
−1 29.10.1947 |
−5,6 30.11.1978 |
−9,6 29.12.1996 |
−13,6 1956 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,4 01.01.22 |
18,9 26.02.19 |
22,7 30.03.17 |
26 16.04.1949 |
31,2 27.05.05 |
33,3 29.06.19 |
39,6 19.07.22 |
34,8 11.08.03 |
32,6 10.09.23 |
27,2 01.10.1985 |
19,1 01.11.15 |
17,2 10.12.1978 |
39,6 2022 |
Précipitations (mm) | 77 | 56 | 48 | 48,1 | 54,6 | 48 | 54,3 | 63,2 | 69,6 | 95,8 | 106,8 | 103,1 | 824,5 |
Paysages
La commune s'inscrit dans les « paysages des falaises d’Opale » tels que définis dans l’atlas de paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),.
Ces paysages, qui concernent 30 communes, s’étendent le long de la côte, d’Équihen-Plage à Sangatte, sur une bande d’environ 50 kilomètres de long et d’un maximum de 5 kilomètres de large, l'autoroute A16 étant la frontière à l'est. Ils sont constitués, d’une part, par les falaises d’Opale où se trouve le grand site des Deux Caps qui, avec le cap Blanc-Nez, culmine à 150 mètres, ces falaises offrent un belvédère sur le pas de Calais avec la possibilité de voir les côtes d’Angleterre, et d’autre part, vers l’intérieur des terres, avec les paysages littoraux qui jouxtent ceux des coteaux calaisiens et du pays de Licques, d'un paysage alternant collines, vallons et bocages.
L’occupation des sols se répartit en 43 % de cultures pour les paysages arrière-littoraux, 20 % de sols artificialisés, 20 % de prairies et forêts et 10 % de plage.
Les crans constituent une des particularités de ces côtes à falaises. Les crans sont des vallées suspendues qui se sont retrouvées le « nez en l’air », soit du fait de l’affaissement du pas de Calais, soit par la baisse du niveau de la mer comme le cran d’Escalles, le cran Mademoiselle, le cran Poulet, le cran Barbier, le cran des Sillers, le cran de Quette et le cran aux Œufs, situés, eux, sur la commune d’Audinghen.
Ces paysages sont traversés par trois fleuves côtiers, la Liane (Boulogne-sur-Mer), le Wimereux (Wimereux) et la Slack (Ambleteuse), et par le ou GR littoral, appelé aussi sentier des douaniers, qui chemine le long de ces paysages et offre un magnifique panorama.
Milieux naturels et biodiversité
Espaces protégés et gérés
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée. Dans ce cadre, la commune fait partie de deux espaces protégés :
- la pointe de la Crèche, terrain acquis par le Conservatoire du littoral, d'une superficie de 30 ;
- la pointe de la Crèche, protégée par un arrêté préfectoral de protection de biotope, d'une superficie de 57 .
Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1 : la pointe de la Crêche et falaise entre Boulogne-sur-Mer et Wimereux. Cette ZNIEFF constituée d'une falaise littorale jurassique d’argiles, de sables, de grès et de marnes est revêtue, au nord, de sable plaqué.
Inventaire national du patrimoine géologique
Les formations kimméridgiennes et tithoniennes des falaises de la pointe de la Crèche, d'une superficie de 461 hectares; sont inscrites à l'inventaire national du patrimoine géologique. L'altitude de ces falaises varient de 6 .
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
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- Arrondissement de Boulogne-sur-Mer sur www.pas-de-calais.gouv.fr, le 20 septembre 2011.
- Saveurs et savoir-faire sur www.ville-boulogne-sur-mer.fr.
- Port transmanche de Boulogne-sur-Mer | À découvrir sur www.portboulogne.com.
- Boulogne-sur-Mer est devenue la capitale touristique de la Côte d’Opale sur www.boulogne-developpement.com, consulté le 9 janvier 2014.
- Boulogne et Saint-Martin fusionneront-ils un jour ? dans La Voix du Nord, le 22 novembre 2008.
- Rémi Foulon, Cuvillier dit oui au Grand Boulogne dans La Semaine dans le Boulonnais, le 30 avril 2014.
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- Carte topographique IGN.
- « », sur le site du service d'administration nationale des données et référentiels sur l'eau (Sandre) (consulté le ).
- Qualité des eaux de baignade dans le Nord-Pas-de-Calais : les résultats 2013 dans La Semaine dans le Boulonnais, le 13 juin 2013.
- Flash Info du 13/06/2013, diffusé sur Opal'TV.
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- Sandre, « » (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- Thomas Millot, Neige en Nord-Pas-de-Calais : l'heure du bilan sur France 3 Nord-Pas-de-Calais, le 15 mars 2013.
- Karine Durand, « », sur Le Figaro, .
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- Yannick Boucher, Le climat des Hauts-de-France a déjà bel et bien changé, avec des incidences sur la santé... dans La Voix du Nord, le 5 octobre 2017.
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Toponymie
Attestations anciennes
Le nom de la localité est attesté sous les formes Portus Itius en 54 .
Étymologie
Des toponymistes comme Albert Dauzat ou des historiens comme Camille Jullian ont rapporté le nom de Portus Itius, un port ainsi dénommé par Jules César, à la ville de Boulogne, bien que les recherches d’Albert Grenier prenant en compte le littoral du nord de la France à cette époque, les différentes répliques de cartes anciennes, et l'étymologie des noms des villes voisines, placent plus probablement la ville de Saint-Omer alors Sithiu, au titre de Portus Itius. Ernest Nègre quant-à-lui se contente des formes du type Bononia attestées à partir du .
En revanche, Gesoriacum est clairement identifié à Bononia dans les phrases latines Gesoriacum quod nunc Bononia du -(i)acum, suffixe gaulois (celtique) de localisation puis de propriété, précédé du radical gaulois gaiso- > geso- « javelot » (cf. vieil irlandais gae, moyen gallois gwaew, moyen breton goa « lance »), mais le -r- intermédiaire (intervocalique) n'est pas expliqué. On le retrouve également dans l'anthroponyme gaulois Gesorius.
Ensuite Bononia devient Bolonia par dissimilation à partir du ), appellatif toponymique fréquent, suivi d’un suffixe -onia, et également à l'origine du nom de la ville italienne homonyme Bologne,,, ainsi que de très nombreux toponymes et microtoponymes Boulogne en France, dont certains sont identifiés par des formes anciennes du type Bononia.
Pendant la Révolution française, la ville fut appelée de manière transitoire Port-de-l'Union.
Le nom picard de la ville est Boulonne ou Boulonne-su-Mér, et son nom flamand est Bonen.
Noms dérivés de celui de Boulogne
Boulogne-sur-Mer a donné son nom à la région naturelle du Boulonnais, qui regroupe plusieurs communes proches de Boulogne-sur-Mer. Les habitants de la ville et de cette région sont aujourd'hui appelés les Boulonnais.
Boulogne-Billancourt, ville de région parisienne, doit son nom à Boulogne-sur-Mer. En effet, Boulogne-la-Petite, créée en 1330 pour proposer des pèlerinages mariaux plus près de Paris que ceux très populaires du Boulonnais, est devenue en 1790 Boulogne-sur-Seine, puis en 1926 Boulogne-Billancourt.
Boulogne-sur-Mer est souvent appelée simplement Boulogne par la population locale et sur certains panneaux signalétiques. Le nom défini par le code officiel géographique, Boulogne-sur-Mer, est surtout utilisé de façon administrative ainsi qu'à l'échelle nationale pour la distinguer de Boulogne-Billancourt.
Une ville d'Argentine de la banlieue nord de Buenos Aires porte le nom de Boulogne Sur Mer, ainsi qu'une rue du quartier de Balvanera de Buenos Aires, en hommage à la ville française où mourut en exil, en 1850, le général José de San Martín, héros de l'indépendance argentine.
- Auguste de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris, 1907, p. 62 (lire en ligne sur DicoTopo) [1]
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 104a
- Camille Jullian, Histoire de la Gaule, 1908-1926, tome III, p. 337, note 5.
- Albert Grenier, « Deux ports romains du Pas-de-Calais, Portus Itius et Portus Aepatiacus in Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, p. 380 (lire en ligne sur Persée) [2]
- Ernest Nègre Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Volume , Genève, Droz, 199, châpitre 10, p. 145, n° 2383 (lire en ligne sur Google Livres) [3]
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, Collection des Hespérides, 2003 (ISBN ). pp. 82-173.
- Maurice Lebègue et Jacques Chaurand, Les Noms des communes du département de l'Oise, Musée de Picardie, , p. 53.
- « Boulogne » sur le site de DicoTopo (lire en ligne) [4]
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- La Flandre - Villes et villages sur le site du Cntre de recherche généalogique Flandre-Artois, consulté le .
- Boulogne sur Mer à Buenos Aires sur Google Maps.
- I. Girardin, P. Mahieu et F. Defrance, « », sur France 3 Hauts de France, (consulté le ).
Étymologie
Des toponymistes comme Albert Dauzat ou des historiens comme Camille Jullian ont rapporté le nom de Portus Itius, un port ainsi dénommé par Jules César, à la ville de Boulogne, bien que les recherches d’Albert Grenier prenant en compte le littoral du nord de la France à cette époque, les différentes répliques de cartes anciennes, et l'étymologie des noms des villes voisines, placent plus probablement la ville de Saint-Omer alors Sithiu, au titre de Portus Itius. Ernest Nègre quant-à-lui se contente des formes du type Bononia attestées à partir du .
En revanche, Gesoriacum est clairement identifié à Bononia dans les phrases latines Gesoriacum quod nunc Bononia du -(i)acum, suffixe gaulois (celtique) de localisation puis de propriété, précédé du radical gaulois gaiso- > geso- « javelot » (cf. vieil irlandais gae, moyen gallois gwaew, moyen breton goa « lance »), mais le -r- intermédiaire (intervocalique) n'est pas expliqué. On le retrouve également dans l'anthroponyme gaulois Gesorius.
Ensuite Bononia devient Bolonia par dissimilation à partir du ), appellatif toponymique fréquent, suivi d’un suffixe -onia, et également à l'origine du nom de la ville italienne homonyme Bologne,,, ainsi que de très nombreux toponymes et microtoponymes Boulogne en France, dont certains sont identifiés par des formes anciennes du type Bononia.
Pendant la Révolution française, la ville fut appelée de manière transitoire Port-de-l'Union.
Le nom picard de la ville est Boulonne ou Boulonne-su-Mér, et son nom flamand est Bonen.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 104a
- Camille Jullian, Histoire de la Gaule, 1908-1926, tome III, p. 337, note 5.
- Albert Grenier, « Deux ports romains du Pas-de-Calais, Portus Itius et Portus Aepatiacus in Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, p. 380 (lire en ligne sur Persée) [1]
- Ernest Nègre Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Volume , Genève, Droz, 199, châpitre 10, p. 145, n° 2383 (lire en ligne sur Google Livres) [2]
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, Collection des Hespérides, 2003 (ISBN ). pp. 82-173.
- Maurice Lebègue et Jacques Chaurand, Les Noms des communes du département de l'Oise, Musée de Picardie, , p. 53.
- « Boulogne » sur le site de DicoTopo (lire en ligne) [3]
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- La Flandre - Villes et villages sur le site du Cntre de recherche généalogique Flandre-Artois, consulté le .
Histoire
Premières occupations humaines et Antiquité
Après une probable occupation préhistorique, le site est habité par les Morins, peuple celte.
Boulogne est dès l'Antiquité l'une des villes les plus importantes du nord de la Gaule. Elle est desservie par d'importantes voies de communication, comme la via Agrippa de l'Océan vers Rome (passant par l'actuelle région parisienne et Lyon, alors capitale de la Gaule).
C'est à Boulogne que les Romains, sous l'ordre même de Caligula selon Suétone (Vie de Caligula, chap. XLVI), construisent vers l'an 39 une tour « d'une hauteur prodigieuse... à l'instar du Pharos » en vue d'une campagne contre les Celtes du pays de Galles, les Silures.
En 43, la flotte militaire de l'empereur Claude, la Classis Britannica, dont les casernements sont installés au nord de la ville fortifiée (à l'emplacement actuel du parking de l'Enclos de l’Évêché), conquiert définitivement et entièrement l'ile de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne).
Boulogne est d'abord nommée en latin Gesoriacum sous l'empereur Claude, puis Bononia ou Bolonia (nom d'origine celtique) vers le IIIe siècle.
À la fin du Carausius, d'origine ménapienne, commandant de la flotte de Gesoriacum s'allie aux Francs, fait sécession de l'empire et prend le contrôle de la Bretagne et du Nord de la Gaule.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, Boulogne est le siège du comté de Boulogne. Un de ses comtes, as grenons (« aux belles moustaches »), envahit l'Angleterre avec le duc de Normandie Guillaume. Il est le mari de sainte Ide et le père de Godefroy de Bouillon. Un autre, Étienne de Blois, est roi d'Angleterre au Alphonse de Portugal, mari de la comtesse de Boulogne , est roi de Portugal. Baudouin de Boulogne, comte de Boulogne, frère de Godefroy de Bouillon, est le premier roi chrétien de Jérusalem.
Au Allemagne : Henri Arter, né à Boulogne en 1321, a été maître des œuvres de sa ville natale en 1350. Mort en 1381, on lui attribue les plans de la cathédrale d'Ulm. Il aurait également travaillé à la cathédrale de Prague avec Pierre Arter, probablement son fils. Pierre Arter aurait succédé à Mathieu d'Arras ou à son successeur comme maître d'œuvre de la dite cathédrale qu'il termina en 1386, de même que le château de Karlstein également commencé par Mathieu d'Arras.
En 1477, la victoire du roi sur le duc de Bourgogne Charles le Téméraire permet le rattachement du comté de Boulogne au royaume de France, il est inclus jusque 1789 dans la généralité d'Amiens.
Époque moderne
Boulogne est attaquée à trois reprises par les Anglais depuis l'enclave de Calais pendant la première moitié du traité d'Outreau, signé le (rachat de 400 000 écus d'or), pour que la ville redevienne française. Ronsard y fait allusion dans son Hymne d'Henri II :
- « Et sans en faire bruit, par merveilleux effortz,
- Tu avois ja conquis de Boulongne les forts,
- Et par armes contraint cette arrogance Angloise
- A te vendre Boulongne et la faire Françoise. »
- (v. 1581-1584)
En 1662, les Boulonnais, bourgeois et paysans, se révoltent contre le roi de France, en raison de la pression fiscale accrue et des réquisitions pour le financement des guerres incessantes.
La révolte des Lustucru est soutenue en sous-main par les agents du roi d'Espagne, avec qui la guerre reprend en 1667. En effet, jusqu'à 1678 (paix de Nimègue), la frontière entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols passe encore entre Longueville et Escœuilles. Le pouvoir central exerce alors une répression féroce sur la région : de nombreux habitants des campagnes sont massacrés. Trois mille survivants, qui n'ont pu s'enfuir de l'autre côté de la frontière, sont envoyés aux galères.
Au . Cette fraude, appelée smogglage, concerne surtout des produits courants (thé, tissus) ou des alcools (eaux-de-vie, vins, genièvre), surtaxés en Angleterre. Encouragé par les autorités françaises, ce trafic atteint des sommets dans les années 1780, avec près de six millions de livres de rapport annuel, contre 500 000 livres pour toutes les pêches.
Durant ce siècle, les corsaires boulonnais sont très actifs, notamment pendant la guerre de Succession d'Espagne (1701 à 1714), la guerre de succession d'Autriche (1740-1748) et la Guerre de Sept Ans (1756 à 1763).
Époque contemporaine
Le , vente à l'encan de la cathédrale, du palais épiscopal et des dépendances pour la somme de 510 000 francs. Tout est démoli pierre à pierre par les adjudicateurs. Le , la première vaccination contre la variole en France est effectuée sur trois petites filles de la rue des Pipots : Mlles Beugny, Hédouin et Spitalier.
Les corsaires boulonnais font de nombreuses prises et annoncent les grands succès durant la Révolution française et l'Empire, emmenés par le fameux baron Bucaille (Jacques-Oudart Fourmentin).
C'est autour de Boulogne que assemble entre 1803 et 1805 l'armée des côtes de l'Océan ou « Grande Armée » ; la deuxième distribution de la Légion d'honneur a lieu au camp de Boulogne, le .
Boulogne-sur-Mer bénéficie de grands travaux portuaires. Cet ensemble de structures passe pour être à l'origine de la prospérité de Boulogne au campagne d'Allemagne (victoire de la bataille d'Austerlitz).
Puis le XIXe siècle est marqué par différents projets d'aménagement qui accompagnent la croissance de la ville et le développement du tourisme balnéaire :
- en 1825 est inauguré le Palais de Neptune, premier établissement marquant le début d'un essor rapide de la vogue des bains de mer ;
- la ligne de chemin de fer Paris - Amiens - Boulogne est achevée en 1848, (le maire Alexandre Adam joue un rôle central dans cette réalisation) et celle Boulogne - Calais (qui traverse le coteau de la haute-ville par les tunnels de la Hauteville et d'Odre) est mise en service en 1867 par la Compagnie des chemins de fer du Nord ;
- le , un casino municipal, à orientation très mondaine et pourvu d'équipements d'hydrothérapie en sous-sols, est inauguré ;
- un réseau de tramway fonctionne de 1881 à 1897, avec une ligne hippomobile à voie normale, puis, jusqu'en 1951, deux lignes de tramways électriques.
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Le tramway dans la Grand Rue (centre-ville).
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Le tramway de Boulogne à son terminus de Hardelot, avant 1914.
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Le tramway dans la rue Thiers (centre-ville).
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Un tramway sur le quai Gambetta.
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Le tramway dans le quartier du Dernier Sou.
En 1894, Boulogne-sur-mer réunit 150 médecins au premier congrès international des bains de mer et d'hydrologie, autrement dit de thalassothérapie. La ville fait figure de pionnière avec Dieppe et Trouville dans l'usage des bains de mer, pour améliorer la santé dans un premier temps.
Boulogne devient le premier port de pêche français et une station balnéaire très attractive, grâce notamment aux bains de mer, directement importés d'Angleterre. Jusqu'en 1885, Boulogne est la ville la plus peuplée du département et l'une des villes les plus peuplées de la région (deuxième derrière Lille jusqu'en 1850). On compte, en 1854, 5 000 Anglais (et jusqu'à 15 000 en été) sur plus de 30 000 habitants.
En 1905, a lieu à Boulogne-sur-Mer, le premier congrès mondial d'espéranto, en présence de Louis-Lazare Zamenhof, l'initiateur de l'espéranto, avec 688 participants de vingt pays,.
Le , le capitaine Ferber, pionnier de l'aviation, se tue lors d'un meeting aérien.
Lors de la Première Guerre mondiale, la ville se trouve assez loin du front pour être épargnée mais les populations souffrent et en conservent des séquelles visibles sur le monument aux Morts. La ville sert de cantonnement des alliés, en particulier des Britanniques, mais aussi de zone de repos et de soins. Demeure aussi un dépôt de munitions immergées en mer non loin du port. Pendant le conflit, des camps travailleurs chinois venus travailler en France (notamment du corps de travailleurs chinois travaillant pour l'armée britannique) sont installés autour de la ville. C'est à Boulogne que les premières troupes américaines, menés par John Pershing, débarquent en France dans la liesse populaire, le , deux mois après leur entrée officielle en guerre.
Tout au long de la guerre, est installé à Boulogne un important hôpital militaire britannique. Le cimetière britannique situé le long du Cimetière de l'Est comporte plus de 5 000 tombes de soldats du Commonwealth morts dans cet hôpital.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est assiégée en par les Allemands pour empêcher le transit de soldats et de matériel entre la France et l'Angleterre.
Le , les juifs de Boulogne-sur-Mer, juifs de familles de vieille souche française, et de Béthune sont internés dans un camp à Troyes.
Par la suite, les Boulonnais furent très actifs contre l'occupant allemand : dès septembre 1941, intervenaient les premiers sabotages par ce qui allait devenir le front national de la résistance de Boulogne, créé par Roger Thierry, Eugène Blamangin et Émile Popelier, qui regroupa jusqu'à quatre cents résistants encadrés par Firmin Blondeel et Louis Fourrier. Les Allemands comme les Alliés épargnent la ville fortifiée et ses monuments, ainsi que les maisons bourgeoises de l'ancien rivage. Cela n'empêche pas la ville d'être violemment bombardée entre 1943 et 1944, en particulier les quartiers Capécure et Saint-Pierre qui sont presque entièrement rasés, ce qui explique l'architecture typique de l'après-guerre qui caractérise aujourd'hui ces quartiers.
Boulogne, tenue par une garnison de 10 000 Allemands commandée par Ferdinand Heim, est libérée entre le et le au cours de l'opération Wellhit, par des Canadiens qui ont surpris les Allemands en arrivant au cœur de la citadelle par un souterrain secret.
À la fin de la guerre, Boulogne est détruite à 85 %. La ville qui comptait plus de 52 000 habitants en 1939, n’en avait plus que 16 000 en 1945. De fin 1940 à 1944, les Boulonnais dormaient le plus souvent dans des caves. Le réalisateur Alain Resnais évoque ce traumatisme dans son film Muriel ou le Temps d'un retour.
La commune est décorée de l'ordre national de la Légion d'honneur le .
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Les dernières décennies du XXe siècle sont marquées par le déclin de l'une des villes les plus dynamiques du pays jusque-là. La population, l'activité touristique et les revenus des habitants baissent, le taux de chômage et le taux de pauvreté augmentent et le port de Boulogne, poumon économique de la ville, souffre de la concurrence.
De nombreuses entreprises ferment. Celle qui a le plus marqué est celle des hauts fourneaux de la Comilog en 2003. Ils fabriquaient du ferromanganèse et était l'un des sites de production les plus importants du monde. Outre le licenciement des employés, le trafic du port de commerce est réduit de 60 %, ce qui fait passer le port de Boulogne à la vingtième place des ports de commerce français ; la communauté d'agglomération du Boulonnais est également privée de plusieurs millions d'euros de taxe professionnelle.
La forte baisse du trafic du port du commerce (causée par ces fermetures) et du trafic des voyageurs vers l'Angleterre due à la concurrence face au port de Calais et à l'ouverture du tunnel sous la Manche. En 2007, la CCI de Boulogne, gestionnaire du port, soutenue par la région Pas-de-Calais, semble avoir gain de cause. Un hub port destiné aux escales BGV et aux marchandises remplace la moitié des 40 ha de la friche Comilog, le reste est utilisé pour des entreprises halieutiques.
D'après une étude de la DIRECCTE parue en , le Boulonnais est l'une des zones de la région et du pays les plus en déclin depuis les années 1960. La croissance économique est l'une des plus faibles et devrait le rester jusque 2030, selon la DIRECCTE et l'INSEE. C'est également la seule zone au sein du Nord-Pas-de-Calais à ne pas avoir tiré profit de la reprise économique dans les années 2000. Depuis la crise de 2008, l’activité économique a encore reculé de 8,6 % contre 4,5 % au niveau régional.
La situation économique de la ville est longuement abordée dans le film Chante ton bac d'abord sorti en 2014.
- Exposition de la crypte de la basilique Notre-Dame de Boulogne, 2015
- M. Prevost, « Arter ou Arler, architectes », dans , Tome 3, Paris, 1939, Letouzey et Ané.
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- Vente de mobilier aux enchères publiques
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- Bertrand Spiers, Face au déclin du Boulonnais, une seule alternative : le tourisme dans La Voix du Nord, le 27 avril 2015.
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