Anzin
Localisation
Anzin : descriptif
- Anzin
Anzin est une commune française de la banlieue de Valenciennes, située dans le département du Nord en région Hauts-de-France. Anzin est connue pour être le premier site du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais où la houille fut exploitée, et réputée pour la grande grève des mineurs d'Anzin de 1884 dont Émile Zola s'inspira pour écrire Germinal
Le mouvement aboutit à la promulgation de la loi Waldeck-Rousseau qui autorise les syndicats. Depuis les années 1980 et l'arrêt de l'industrie sidérurgique qui avait succédé à l'exploitation minière, la ville rencontre de grosses difficultés économiques : ses habitants connaissaient un taux de chômage de 30 % en 1999 et une partie de la commune a été classée en zone franche urbaine
En 2006, la commune d'Anzin était l'une des communes françaises où le revenu fiscal médian par ménage était le plus bas.
Géographie
Localisation
Anzin est située dans la région transfrontalière du Hainaut, dans le Sud du département du Nord et dans l'Est du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, à environ 20 franco-belge.
Anzin est limitrophe de Valenciennes, à l'est et au sud, et du Parc naturel régional Scarpe-Escaut, au nord. Les communes limitrophes sont Beuvrages et Bruay-sur-l'Escaut au nord, Valenciennes à l'est et au sud, Petite-Forêt et Raismes à l'ouest. Anzin est bordée par l'Escaut qui forme sa limite à l'est avec Valenciennes.
Son territoire s'étend sur 364 hectares.
Communes limitrophes
Géologie et relief
L'altitude moyenne d'Anzin est de 47 mètres. Elle culmine à 50 mètres au mont d'Anzin.
La géologie d'Anzin est caractéristique de celle de l'ouest du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, pays plat aux terrains naturellement humides entre les vallées de la Scarpe et de l'Escaut. Outre les alluvions fluviales de la vallée de l'Escaut, le terrain sur lequel est située la ville est constitué de dépôts sableux tertiaires du Landénien et de limons pléistocènes du Quaternaire.
Sous cette formation superficielle, d'une épaisseur de 25 à 27 mètres, on trouve une strate de craie blanche sénonienne intercalée avec les craies grises et marnes turoniennes du Crétacé supérieur. Viennent ensuite des formations argileuses déposées en lentilles dans des sables du Wealdien d'âge Crétacé inférieur,.
C'est à partir d'environ 75 mètres de profondeur que l'on trouve le gisement houiller, dans des couches de schiste et de grès. Les terrains houillers sont d'une épaisseur totale estimée de 2 500 à 3 000 mètres dans le bassin, le charbon a été exploité à Anzin jusqu'à 630 mètres de profondeur à la fosse du Chauffour.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par l'Escaut canalisée, le Beuvrages et un autre petit cours d'eau,.
L'Escautest un fleuve européen de 355 France, Belgique et Pays-Bas), avant de se jeter en mer du Nord. La partie canalisée en France relie Cambraià , après avoir traversé 34 communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Escaut ». Ce document de planification concerne un territoire de 2 005 bassin versant de l'Escaut. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Escaut et Affluents (SyMEA).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 14,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Valenciennes à 2 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous différentes formes au Moyen Âge : Azinium (à lire * Anzinium) en 877, Anzeng en 1089, Ansaing en 1198, Anzin en 1793.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale basées sur des éléments d'origine germanique, Albert Dauzat et Charles Rostaing proposent le nom de personne Anso, suivi du suffixe -ing et Ernest Nègre, le nom de personne Hanezin pris absolument,.
La commune s'appelle Ansingen en flamand.
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Histoire
Origines
Même si le site d'Anzin a probablement été habité dès la préhistoire, il ne subsiste pas de vestiges de cette époque, hormis quelques objets de l'âge du bronze. Un temple dédié à Isis aurait été construit sur le mont d'Anzin lors de la conquête des Gaules, puis détruit en 369 par l'empereur . À l'époque romaine, l'habitat dans la vallée de l'Escaut était un des plus denses de la région ; le centre urbain le plus proche à 9 Famars), était un pôle commercial probablement lié à un sanctuaire et disposant de thermes.
Un petit village près de Valenciennes
Le village d'Anzin est cité pour la première fois en 877 sous le nom d'Asinium dans l'acte par lequel Charles le Chauve en fait don à sa fille Ermentrude, abbesse d'Hasnon. À cette époque, la région faisait partie de la Lotharingie, un des royaumes francs issus de la division de l'empire de Charlemagne, et fut attribuée à Charles le Chauve par le traité de Meerssen. Celui-ci en fit un fief héréditaire, le comté de Hainaut.
En 880, le Hainaut subit les invasions des Normands, et l'abbaye d'Hasnon fut détruite. Le traité de Ribemont rattacha la région à la Germanie ; l'Escaut en constituait la frontière. L'histoire du village suivit dès lors l'histoire du comté de Hainaut et plus particulièrement celle de Valenciennes, bien que de Hainaut eût confirmé en 1067 la donation d'Anzin à l'abbaye de Hasnon après sa restauration en 1065. Anzin fut érigée en paroisse en 1287.
Au Moyen Âge, cette localité appartient à la banlieue de Valenciennes, sur laquelle cette dernière a autorité directe.
Jusqu'à la fin du Saint-Amand, ainsi que sur celle de Beuvrages. L'église fut érigée dès l'origine à son emplacement actuel, où elle fut plusieurs fois reconstruite. Près de la route menant à Condé-sur-l'Escaut, des carrières de craie furent exploitées dès le Moyen Âge ; elle ne fut bordée de constructions qu'après la découverte de la houille. De même, le mont d'Anzin ne comportait pas d'habitations : surplombant légèrement Valenciennes, il fut à maintes reprises le lieu de campement des armées lors des guerres qui ont ravagé la région. Il était également réputé être le lieu de sabbat de sorcières.
À l'est du village s'étendait une zone marécageuse, les marais de l'Épaix et du Noir-Mouton. Vers 1452 fut creusé un canal longeant ces marais. Nommé « Riviérette », il détournait une partie des eaux de l'Escaut, qui traversait à cette époque la ville de Valenciennes, jusqu'au lieu-dit de « la Folie » à Bruay-sur-l'Escaut. C'est le tracé de ce premier canal qui fut repris trois siècles plus tard pour créer le canal de l'Escaut.
Vers 1560, la doctrine calviniste se diffusa dans les Pays-Bas du Sud. Dans la région de Valenciennes, des prêches furent organisés en plein air au mont d'Anzin par des prédicateurs comme Guy de Brès. En 1566, lors de la crise iconoclaste de la révolte des gueux, des édifices religieux furent saccagés et pillés, et le calvaire de la Croix d'Anzin abattu,.
Dans la répression qui s'ensuivit et le Siège de Valenciennes de 1567, le mont d'Anzin fut occupé par les troupes espagnoles de Philippe de Noircarmes, gouverneur du Hainaut. Ce siège, qui dura de à , est parfois considéré comme la première bataille de la guerre de Quatre-Vingts Ans, au terme de laquelle les Provinces-Unies gagnèrent leur indépendance. Ce ne fut pas le cas de Valenciennes, qui fut prise le et resta sous domination espagnole. La paix ne revint pas pour autant, et pendant plus d'un siècle la ville et sa région furent un des enjeux des conflits entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols.
Les soldats des deux camps, sans intendance, vivaient de pillages et la région connut plusieurs famines, accompagnées d'une nouvelle épidémie de peste en 1645.
C'est surtout à l'époque de Louis XIV qu'Anzin fut touchée par de nouvelles batailles. Pendant la Fronde, elle fut successivement occupée en 1651 par les soldats espagnols, puis par les troupes françaises commandées par Henri de La Ferté-Senneterre, et à nouveau par les armées françaises lors du siège de Valenciennes en 1656, où Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne échoua à prendre la ville.
Puis, lors de la guerre de Hollande, ce furent cette fois des troupes dirigées par le Guillaume III d'Orange-Nassau, prince d'Orange qui occupèrent le village, auxquelles succédèrent celles de Vauban. La ville de Valenciennes fut prise au terme du siège qui dura de au . En 1678, quand le rattachement de Valenciennes et sa banlieue à la France fut scellé par le traité de Nimègue, la région était exsangue.
En 1699, quelques années avant la découverte de la houille qui allait changer son avenir, Anzin était un petit village rural, qui ne comptait plus que 61 maisons pour 248 habitants, un moulin à blé, un moulin à huile, et élevait 165 bêtes à cornes. La route menant à Condé était un chemin boueux jusqu'à ce que le duc de Croy, lassé de s'y embourber, la fît paver en 1733.
La découverte du charbon
Le rattachement au royaume de France consécutif au traité de Nimègue fut confirmé en 1713 par le traité d'Utrecht qui fixa la frontière de façon à peu près définitive après la mort de Louis XIV.
Ce rattachement posa problème à quelques industries implantées dans la région : leur approvisionnement en charbon dans le Borinage était compliqué et renchéri par le fait qu'il était de l'autre côté de la frontière, aux Pays-Bas autrichiens. Parmi ces industriels, la famille Désandrouin, de Lodelinsart, possédait une verrerie à Fresnes. Le vicomte Desandrouin était convaincu que la veine du gisement houiller se poursuivait dans le sous-sol côté français et obtint l'autorisation en 1716 d'entamer des recherches. Elles furent extrêmement difficiles, car le gisement n'affleurait pas en surface et il fallait donc creuser un peu au hasard. Une première veine de quatre pieds fut découverte en 1720 par Jacques Mathieu à Fresnes-sur-l'Escaut, mais il s'agissait d'un charbon maigre, qui n'était pas apte à tous les usages. C'est pourquoi les travaux furent poursuivis en creusant de nouvelles fosses, mais en se déplaçant vers l'est, vers la région de Valenciennes.
C'est le que l'ingénieur Pierre Mathieu découvrit à Anzin, près de la route menant de la Croix d'Anzin vers Condé, une houille qui pouvait servir à tous les usages. L'exploitation commença rapidement : Jacques Desandrouin fit venir de la région de Charleroi 200 familles de mineurs, et en 1740, la fosse de la Barrière, installée à la Croix d'Anzin, était déjà la compagnie des mines d'Anzin fut créée, réunissant les découvreurs Désandrouin et Taffin, les seigneurs hauts-justiciers faisant désormais valoir leurs droits sur le sous-sol.
La Riviérette qui longeait la ville servait à l'évacuation des eaux d'exhaure ; un port y fut créé dès 1752 pour le transport de houille et de matériaux liés à l'activité de la Compagnie des Mines. De 1770 à 1780, furent menés des travaux de création du canal de l'Escaut, reprenant le tracé de la Riviérette puis reliant Valenciennes à Cambrai. L'écluse Folien y fut installée en 1784. Un pont-mobile, le pont Jacob, fut construit dans le quartier de l'Écorchoir (qui faisait à l'époque partie du territoire d'Anzin) ; l'Escaut fut dès lors navigable depuis Cambrai jusqu'à la mer du Nord.
La découverte de la houille avait transformé Anzin en une petite ville industrielle vivant de la mine et où s'étaient déjà installées verreries, fonderies et fabrique de clous. La population s'accrut rapidement, en grande partie d'origine belge, et atteignait près de 3 000 habitants en 1789. La Compagnie des mines d'Anzin, encore dirigée par des membres de la famille Mathieu, essayait de fidéliser ses mineurs en offrant des salaires corrects par rapport aux autres ouvriers de l'époque, et en leur fournissant du charbon gratuitement ; elle favorisait également la construction de logements, installés de façon assez anarchique autour des différentes fosses.
L'époque de la Révolution française et de l'Empire
Lors de la Révolution française de 1789, la Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée comme bien national, et tandis que ses anciens actionnaires émigrent, la direction est prise en charge par un agent général.
En 1793, Valenciennes connait un nouveau siège par les armées autrichiennes et anglaises. Quand l'avant-poste du mont d'Anzin est abandonné par le recul des troupes françaises du général Kilmaine, les canons autrichiens y sont installés et bombardent Valenciennes pendant 40 jours. Anzin est également ravagée par les combats, une grande partie de la ville, dont les installations de la mine, est détruite et la population affamée. Le , la ville de Valenciennes est prise par les Autrichiens, mais ceux-ci durent se retirer quelques mois plus tard. Anzin est reprise par l'armée française le .
Après les destructions du siège et des autres combats, la ville ne se reconstruit que lentement ; il en alla de même pour les installations de la compagnie des mines, d'autant qu'avec le rattachement napoléonien de la Belgique à la France, elle était de nouveau concurrencée par les charbonnages de la région de Mons. Elle ne retrouve son niveau de production d'avant la Révolution qu'après la chute de l'Empire.
La ville minière au | ]
La Restauration crée un contexte économique favorable au développement des industries du Nord, entre autres par son protectionnisme. La Compagnie des mines devient une société importante, comptant parmi les membres de son conseil d'administration des personnalités politiques influentes.
À cette époque, le bourg connait des refontes d'urbanisme importantes. En 1825, le quartier de l'Écorchoir — qui est maintenant nommé Faubourg de Lille — est rattaché à Valenciennes, ramenant la limite de la commune à la Croix d'Anzin, de même que les rues Renan et du Chemin-Vert sont rattachées à Bruay. En 1826, les premiers corons sont construits. En dépit de la présence des fosses et des premières industries, Anzin est alors un bourg qui conservant un caractère rural, où est encore construit un abreuvoir en 1838.
Les accidents sont nombreux dans les fosses. En 1823, la catastrophe du Chaufour, un des premiers coups de grisou, fait une vingtaine de victimes, ce qui suscite beaucoup d'émotion. En 1832, l'arrondissement de Valenciennes est touché par la deuxième pandémie de choléra, et le manque de compassion de leur direction lors de ces coups du sort affecte les mineurs. En 1833, ils entament une grève connue sous le nom d'« émeute des Quatre sous », la revendication étant l'annulation d'une baisse de salaire de ce montant décidée par la compagnie. Au bout de quatre jours de grève, et d'occupation du siège, la compagnie des mines fait appel à la troupe, et 3 000 soldats occupent les corons et les fosses. Les mineurs reprennent le travail sans avoir rien obtenu. Les meneurs sont jugés pour coalition, et condamnés pour certains à des peines légères ; mais les journaux se faisant l'écho du procès révélèrent la condition des mineurs, et la Compagnie finit par céder sur la question de salaire.
La compagnie des mines développe diverses innovations qui transforment la ville. En 1835, une première locomotive à vapeur sort de ses ateliers, et un chemin de fer est mis en service. La première ligne voyageur de la compagnie ouvre en 1838, et en 1842 une gare est construite à Anzin, desservant le tronçon Anzin - Saint-Waast,, prolongé ensuite jusqu'à Somain et Péruwelz en Belgique. L'exploitation de ce chemin de fer de Somain à Peruwelz était assurée par la Compagnie des Mines d'Anzin. Au cours du siècle, plusieurs usines s'implantent dans la ville : en 1834, les frères Léon et Paulin Talabot créent les Forges et Laminoirs d'Anzin, qui fusionnèrent en 1849 avec les forges de Denain sous le nom de Forges et aciéries de Denain-Anzin.
Ces industriels ont le même type de gestion paternaliste que les propriétaires des mines, et construisent eux aussi des logements pour les louer à leurs ouvriers. En 1853, la société des Forges fait appel à des sœurs de Saint Vincent de Paul pour mettre en place diverses œuvres sociales, et en 1854, elles ouvrent une école de garçons et une école de filles qui fonctionnent jusqu'en 1906, ainsi qu'une salle d'asile.
La compagnie des Mines crée à cette époque une coopérative de consommation, la Socoma (société coopérative des mineurs d'Anzin) ; elle construit le « coron des Cent Vingt », qui est présenté à l'exposition universelle de 1867 comme un modèle de salubrité et de confort. Ces maisons sont pour la plupart dotées d'un jardin, ce qui, outre le fait de proposer un complément de ressources aux mineurs, a pour but avoué de les détourner de la fréquentation de l'estaminet. Dans le même esprit, ces sociétés parrainent les associations colombophiles, sociétés de tir à l'arc ou sociétés philharmoniques.
En 1881, la compagnie des tramways de Valenciennes met en service une première ligne de tramway à vapeur reliant Anzin à Raismes, puis l'année suivante à Condé-sur-Escaut et Saint-Amand-les-Eaux. En 1882 est fondée la tuyauterie Escaut-et-Meuse.
Depuis la découverte de la continuation du gisement houiller dans le Pas-de-Calais en 1841, la société des mines, qui se trouvait jusque-là en situation de quasi-monopole, est soumise à plus forte concurrence, face à des sociétés plus modernes. Répercutant sur son personnel les nouvelles contraintes de rentabilité, elle connaît plusieurs grèves dans la seconde moitié du .
En 1883, Émile Basly crée à Anzin le premier syndicat de mineurs. C'est en 1884 qu'éclate la « grande grève des mineurs d'Anzin » contre un changement d'organisation : le boisage de galeries, jusque-là confié aux raccommodeurs fut affecté aux mineurs de fond eux-mêmes. Non seulement cela leur faisait un manque à gagner, puisqu'ils étaient payés à la quantité de houille remontée, mais de plus cela privait d'emploi les mineurs les plus âgés, à qui étaient traditionnellement attribuée la tâche de raccommodeur. Dès le début de la grève, le renvoi de 140 syndicalistes durcit le conflit.
Elle regroupe plus de 10 000 grévistes pendant 56 jours et, répercutée par la presse, a un retentissement national. C'est à cette occasion qu'Émile Zola vient se documenter à Anzin pour son roman Germinal. Mais la compagnie des mines ne céde pas, et le les mineurs doivent reprendre le travail. Une conséquence de cette grève est l'autorisation des syndicats par la loi Waldeck-Rousseau, mais paradoxalement, il faut attendre 1898 pour qu'un syndicat existe de nouveau à Anzin.
En 1900, Anzin est une ville industrielle dont certaines infrastructures sont alors considérées comme à la pointe du progrès et présentées comme telles à l'exposition universelle de 1900 ; elle est en même temps décrite de manière assez lugubre dans les publications de l'époque : « Anzin ressemble à Denain par ses pavillons de mines, ses vastes établissements métallurgiques, forges, aciéries, fonderies, tuyauteries, fabriques de chaînes, de clous … ses groupes d'habitations ouvrières, basses, enfumées à peine égayées de quelques maisons bourgeoises, ses rues interminables … D'Anzin à Fresnes, même paysage ou plutôt même absence de paysage : rues sans fin, trottoirs sillonnés de tramways, cheminées géantes, maisons basses alignées le long de la route. ». Elle compte alors 14 400 habitants, soit trois fois plus qu'en 1850.
La ville industrielle dans les deux guerres mondiales
Lors la Première Guerre mondiale, Anzin fut occupée par l'armée allemande dès le , et un couvre-feu instauré. Située dans la « zone d'étape », qui comprenait toutes les compagnies du Nord, la compagnie des mines d'Anzin reprend l'exploitation au bout de quelques semaines en partie avec du personnel réquisitionné et sous le contrôle étroit de la Bergverwaltung. Sa production est cependant à cette époque inférieure de 30 % à celle de 1913. L'exploitation industrielle est par contre arrêtée : les usines de la Société des Forges sont totalement démolies, les machines et ferrailles étant récupérées au profit de l'industrie allemande ; l'usine Escaut-et-Meuse fut transformée en atelier de réparation de canons,. Des réquisitions s'appliquent, des matériaux industriels aux produits de première nécessité.
L'armée allemande, au moment de la débâcle de 1918, détruit systématiquement les puits de mine, comme dans l'ensemble du bassin minier. Le clocher de l'église est également abattu afin qu'il ne puisse servir de poste d'observation,. Le , la population fut évacuée en Belgique ; la ville fut libérée le 1er novembre.
La ville d'Anzin reçoit la croix de guerre 1914-1918le .
Après la guerre, la reconstruction est assez rapide et fait appel de façon massive à l'immigration, en particulier polonaise, pour compenser la baisse de population due à la guerre, et s'adapter à la nouvelle législation limitant la journée de travail à huit heures. La ville compte 16 000 habitants en 1931.
La crise des années 1930 entraîne des réductions d'effectifs, qui concerne d'abord ces immigrés. Le , l'extraction houillère cesse sur le territoire d'Anzin, par l'arrêt de l'extraction au dernier puits à la Bleuse Borne ; l'activité minière continue cependant dans la ville où demeuraient les ateliers du « chantier des mines ». Le puits Bleuse Borne est remblayé en 1953, après avoir servi à aérer les travaux du fond de la Fosse Thiers.
Lorsque survint la Seconde Guerre mondiale, Anzin est défendue pendant la Fall Gelb par la . Les populations évacuées vers le sud à cette époque reviennent avec difficulté après l'Armistice du 22 juin 1940 dans ce qui était désormais la zone interdite, rattachée à l'administration militaire de Bruxelles.
Anzin, comme toute la région, connaît une lourde occupation militaire et un contrôle des entreprises industrielles. Des réquisitions de main d'œuvre ont lieu dès la fin 1940. En 1942, après l'échec de la Relève visant à recruter des travailleurs volontaires pour l'Allemagne en échange du retour de prisonniers français, une partie des ouvriers de la Société des Forges et de la tuyauterie Escaut-et-Meuse fut envoyée dans les usines Mannesmann, un peu avant la mise en place du STO.
La ville subit des bombardements en mai et , aux abords de l'usine Escaut-et-Meuse, au cours desquels 72 civils sont tués. Anzin est libérée le par des colonnes de l'armée américaine se dirigeant vers la Belgique.
La fin des mines et de la sidérurgie
En 1946, la compagnie des mines d'Anzin est nationalisée, comme celles de l'ensemble du bassin, pour former les Houillères du Nord-Pas-de-Calais. Les Ateliers centraux de la Compagnie d'Anzin (plus communément appelés « Chantier des Mines ») deviennent ceux du Groupe de Valenciennes des H.B.N.P.C. Après leur mobilisation dans la « bataille du charbon » destinée à relever la production au plus vite, les mineurs obtiennent un statut particulier leur accordant entre autres le logement gratuit, ainsi qu'aux retraités et aux veuves de mineur.
À la même époque, la sidérurgie connut un développement rapide, et les entreprises, bénéficiant des financements du plan Marshall, modernisent d'autres usines de la région. En 1948, la Société des forges de Denain-Anzin fusionne avec la Société des Forges et Acieries du Nord et de l'Est pour fonder Usinor. En 1953, les usines Escaut-et-Meuse fusionnent également avec deux autres entités pour former le groupe Lorraine-Escaut ; les usines d'Anzin deviennent son département tubes, principal producteur français de tubes sans soudure.
À la fin des années 1950, l'exploitation minière entre dans sa période de déclin, amenant le gouvernement à étudier dès 1960 un plan de régression de la production charbonnière, le plan Jeanneney.
Quand la sidérurgie française connait ses premières difficultés en 1966, de nouvelles restructurations amenent à l'absorption de Lorraine-Escaut par Usinor. L'année suivante, elle filialise les usines à tubes, dont les anciennes Escaut-et-Meuse, en les regroupant dans la société Vallourec.
Quand survient le premier choc pétrolier, les dirigeants ne perçoivent pas immédiatement l'ampleur de la crise, et relancent leurs investissements. Les subventions du Usinor est au bord de la faillite. En , les manifestations contre la casse de la sidérurgie rassemblèrent plus de 100 000 personnes dans le Valenciennois. Les usines ferment l'une après l'autre, dont les principales, l'usine A de Vallourec en 1979, et l'aciérie Usinor en 1981. En quelques années, le Valenciennois perdit 80 % de ses emplois dans le secteur de la sidérurgie. La dernière usine Vallourec ferme en 1991. En 1999, la ville d'Anzin connait un taux de chômage de 30 %.
En 2004, 80 % des quartiers de la ville sont classés en zone franche urbaine.
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Héraldique
Le blason d'Anzin est, à l'origine, celui de l'abbaye d'Hasnon à laquelle le village appartenait depuis 877.
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Ces premières armes d'Anzin se blasonnent ainsi :« De sable aux quatre clefs d'argent ordonnées 2 et 2. » |
En 1874, la ville d'Anzin se dota d'un nouveau blason, plus en rapport avec son histoire minière, mais peu correct d'un point de vue héraldique.
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Les armes d'Anzin se blasonnent ainsi : « D'or à une coupe de terrain houiller de sable veiné d'argent posée en bande, au chef soudé d'argent chargé de trois foyers ardents de gueules. » |
La devise associée à ce blason est « Urit et alit » (Brûle et nourrit) en référence au charbon dont la ville tirait sa subsistance.
Elle a été remplacée par une nouvelle devise : « Anzin, une mine d'énergie ».
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Anzin dans la littérature
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3796 autres localités pour la Hauts-de-France
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