Amiens
Localisation
Amiens : descriptif
- Amiens
Amiens (/a.mjɛ̃/, en picard : Anmien) est une commune française, préfecture du département de la Somme en région Hauts-de-France. Capitale historique de la Picardie, elle est, avec ses 133 625 habitants (au dernier recensement en 2021) appelés Amiénois, la principale ville du département, la deuxième de la région après Lille et la vingt-septième de France
Située à l'intérieur du triangle Paris - Londres - Bruxelles, elle est le centre du pôle métropolitain du Grand Amiénois regroupant près de 400 000 habitants,. Première ville de France en nombre d'inscriptions au patrimoine de l'Unesco, Amiens est célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l'art gothique et l'une des plus vastes cathédrales du monde. Surnommée la « petite Venise du Nord » en raison des nombreux canaux qui la traversent et des hortillonnages (ensemble de jardins flottants couvrant 300 hectares), Amiens offre un riche patrimoine et des quartiers pittoresques, témoins d'une histoire bimillénaire
Depuis 1992, le label « Ville d'art et d'histoire » récompense la protection et la mise en valeur de ce patrimoine. L'image contemporaine de la ville est fortement liée à trois activités qui rayonnent au-delà de ses frontières : son statut de capitale historique de la Picardie, son université comptant plus de 31 500 étudiants et la vitalité de sa vie culturelle portée par des infrastructures et des manifestations d'envergure nationale.
Géographie
Localisation
Amiens, chef-lieu historique de la Picardie, est la préfecture de la Somme, un des cinq départements de la région Hauts-de-France.
Située dans la partie nord du Bassin parisien, la ville bénéficie, à l'échelle de l'Europe de l'Ouest, d'une situation géographique privilégiée de par sa proximité avec Paris, Londres et Bruxelles. Au carrefour de grands axes de circulation de niveau européen (A16, A29 et à proximité des autoroutes A1, A2, A26, A28), la ville est également au cœur d'une importante étoile ferroviaire.
À vol d'oiseau, la ville est distante de 115 Francfort.
À l'échelle nationale, Amiens est située à 97 Lille, à 100 Rouen, à 144 Reims et à 162 Havre.
À l'échelle régionale, Amiens est située à 53 Beauvais, à 55 Arras, à 71 Saint-Quentin, à 66 Compiègne, à 102 Laon et à 121 Calais.
Amiens se trouve à 56 estuaire de la baie de Somme (Saint-Valery-sur-Somme).
Avec une superficie de 4 946 hectares, Amiens est la troisième commune la plus étendue de la Somme, après Crécy-en-Ponthieu et Hornoy-le-Bourg.
Communes limitrophes
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 4 946 hectares ; son altitude varie entre 14 et 106 mètres.
Hydrographie
Amiens est traversée par la Somme, fleuve au cours généralement paisible, sauf lors d'exceptionnelles crues (comme celle du printemps 2001). C'est aussi, à sa périphérie sud-est, près de Camon et Longueau, le confluent avec son affluent principal en rive gauche (au sud), l'Avre. La Selle entre dans le nord-ouest d'Amiens, avec deux bras (dont La Haute Selle) en passant derrière le stade de la Licorne, le parc des expositions Mégacité et l'hippodrome, passe au bout de la promenade de la Hotoie et du zoo d'Amiens, et au droit de la station d'épuration, avant l'île Sainte-Aragone, en face du cimetière de La Madeleine à Amiens.
La ville s'est développée à la faveur d'un rétrécissement naturel du cours du fleuve au niveau des hortillonnages, en raison de l'avancée du rebord du plateau picard à Saint-Pierre (passage à gué). La citadelle amiénoise est construite sur cette butte calcaire et la rue Saint-Pierre constitue un chemin légèrement incliné au sortir de la ville par le nord. Au niveau de ce rétrécissement, un réseau de canaux étroits a permis la construction de ponts et d'édifices dont des filatures au Moyen Âge.
L'importance de son réseau hydrographique est un atout exploité depuis toujours par la ville. Le fleuve a contribué à dessiner l'identité paysagère, urbaine et économique du territoire. C'est autour des quartiers Saint-Leu, Saint-Maurice qui bordent la Somme et de la partie plus administrative et civile de l'actuel centre-ville que la ville s'est développée depuis l'Antiquité.
Le canal de la Somme date du début du Seconde Guerre mondiale.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 14,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 7 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
- Christophe Cloquier, « Les 46 ponts de la ville d’Amiens. Un ensemble de franchissements unique durant les périodes médiévale et moderne », dans Sylvain Schoonbaert, Les 46 ponts de la ville d’Amiens. Un ensemble de franchissements unique durant les périodes médiévale et moderne, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, lire en ligne), p. 83-98
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom gallo-romain de la ville est Samarobriva, qui signifie en gaulois « Pont (briva) sur la Somme (Samara) ».
L'appellation actuelle de la ville est issue du nom du peuple gaulois, local, du Nord de la Gaule (Belgique), les Ambiens, qui s'est substitué vers le accusatif pluriel Ambianos, ou bien par l'ablatif-locatif pluriel Ambianis).
Samarobriva était la capitale des Ambiens, peuple celte vivant sur le territoire actuel de la Somme. Ambien dérive du mot celtique Ambo avec le sens de « ceux qui sont des deux côtés » (de la Somme) en référence à la géographie de leur territoire, ou bien « de part et d'autre » des deux nations comme en témoigne leur historique (voir cette section plus bas). Les Ambiens ont laissé leur nom à la ville d'Amiens ainsi qu'à sa région, le grand Amiénois. Ambo a généré plusieurs toponymes dont celui de Ambon en Bretagne.
Samarobriva est d'origine celtique avec Briv que l'on retrouve en gaélique d'Écosse avec un Brig (pont), que l'on peut rapprocher de Bridge.
Le nom en picard de la ville est Anmien.
Les habitants d'Amiens sont appelés les Amiénois et leur nom jeté est Chés maqueux d'gueugues (« les mangeurs de noix »), en référence à un épisode de l'invasion espagnole (la prise de la ville d'Amiens se serait faite, en 1597, grâce à un sac de noix). La construction de la citadelle, à partir de 1598 sous l'égide de Jean Errard de Bar-le-Duc en découle. En picard amiénois, Amiens se dit Anmien (prononcer //).
Surnom
Amiens est surnommée « la petite Venise du Nord » en raison de ses nombreux canaux. Ce surnom lui aurait été attribué par .
- Albéric vicomte de Calonne d'Avesne, Histoire de la ville d'Amiens, Laffitte Reprints, , p. 6.
- Albéric vicomte de Calonne d'Avesne, Histoire de la ville d'Amiens, Laffitte Reprints, , p. 26.
- Ugo Janssens, Ces Belges, « les Plus Braves », Histoire de la Belgique gauloise, 2007, Racine, p. 46.
- S. Fichtl, Les peuples gaulois, éditions Errance, 2012
- Alain Dawson et Pierre Guilgot, Je parle picard, Gilly, Agence régionale de la langue picarde, , 114 ISBN , lire en ligne), p. 14
- « », sur le site habitants.fr de Lionel Delvarre (consulté le ).
- « », sur Le Télescope d'Amiens (consulté le ).
Histoire
Appartenances historiques
Empire romain (Gaule belgique) 27 av J.-C.-465 (492 ans) Royaumes francs 465-800 (335 ans) Empire carolingien 800-843 (43 ans) Francie occidentale 843-925 (82 ans) Comté de Vermandois 925-949 (24 ans) Comté de Flandre 949-965 (16 ans) Comté d'Amiens 965-1185 (220 ans) Royaume de France 1185-1364 (179 ans) Royaume de France 1364-1435 (71 ans) Pays-Bas bourguignons 1435-1477 (42 ans) Royaume de France 1477-1638 (161 ans) Royaume de France 1638-1792 (154 ans) République française 1792-1804 (12 ans) Empire français 1804-1814 (10 ans) Royaume de France 1814 (1 an) Empire français (Cent-Jours) 1815 (1 an) Zone d'occupation par le Royaume-Uni 1815-1818 (3 ans) Royaume de France 1818-1830 (12 ans) Royaume de France 1830-1848 (18 ans) République française 1848-1852 (4 ans) Second Empire 1852-1870 (18 ans) France 1870-1940 (70 ans) Zone occupée 1940-1944 (4 ans) France depuis 1944 |
Préhistoire
Paléolithique
Les découvertes d'importants gisements préhistoriques à Amiens ont contribué à la naissance de la Préhistoire, science qui s'est imposée dans la seconde moitié du géologie du Quaternaire et pour l'étude des premiers peuplements en Europe.
L'importance des gisements amiénois ainsi que la qualité des travaux des préhistoriens locaux, comme Victor Commont ou Jacques Boucher de Perthes (considéré comme le fondateur de la Préhistoire), ont apporté une renommée scientifique internationale au territoire. Au même titre que la vallée de la Vézère et de la Dordogne, la vallée de la Somme fait référence pour la Préhistoire et pour l'étude du Paléolithique.
C'est à Amiens que fut ainsi définie l'une des plus anciennes civilisations de l'humanité : l'Acheuléen. En 1853, des « haches taillées » sont recueillies dans les anciennes alluvions de la Somme au niveau du faubourg de Saint-Acheul, à l'est de la ville. Cette découverte passionne les plus imminents spécialistes de l'époque qui se pressent sur le site (Joseph Prestwich, Hugh Falconer, Charles Lyell, John Evans, etc.). En , Albert Gaudry y découvre neuf nouvelles « haches taillées » qui attestent, selon lui, la grande antiquité de l'humanité.
Ces découvertes marquent le début de la grande période de Saint-Acheul qui durera plus de 75 ans. Entre 1860 et 1880, 20 000 bifaces sont ainsi recueillis. Dès lors, le site amiénois devient la référence du principal faciès du Paléolithique inférieur et accueille les spécialistes et collectionneurs du monde entier. Ce succès donnera même naissance à un commerce de faux silex taillés.
En 1872, Gabriel de Mortillet, concepteur de la chronologie préhistorique, décide d'appeler Acheuléen la période de la Préhistoire caractérisée par les silex taillés identiques à ceux trouvés dans le quartier Saint-Acheul.
De nos jours, le jardin archéologique de Saint-Acheul est ouvert aux publics et présente un aménagement paysager des anciennes carrières classées au titre des Monuments historiques en 1947.
En 2007, des fouilles archéologiques, rue du Manège, mettent au jour les toutes premières traces d'occupation humaine dans une nappe alluviale. Les vestiges recueillis lors de cette intervention datent d'environ 500 000 à 550 000 ans.
En 2014, une Vénus gravettienne datant d'environ 23 000 ans est mise au jour dans le quartier de Renancourt. La Vénus de Renancourt est la première œuvre de ce genre découverte dans le Nord de la France et l'un des rares témoignages de la présence de l'homme de Cro-Magnon au début du Paléolithique supérieur. Elle est exposée au musée de Picardie.
Mésolithique
En 2006, des fouilles permettent de découvrir des sites mésolithiques sur des positions d'anciennes berges de la Somme et de la Selle.
Néolithique
Le Néolithique n'a pas fait l'objet de recherches aussi intensives que le Paléolithique sur le territoire d'Amiens. Cependant, un gisement dans le secteur Montières-Etouvie a livré une abondante industrie néolithique en silex jaune d'excellente facture.
Les briqueteries de Renancourt ont également mis au jour des vestiges attribuables au Néolithique ou au Chalcolithique; en témoigne la hache bipenne naviforme qui est exposée au musée de Picardie.
Protohistoire
Au Belges, divisé en plusieurs tribus : les Ambiens occupent les environs d'Amiens jusqu'au littoral. Cette population exploite densément le territoire, avec l'implantation d'un réseau de fermes. À partir du oppidums furent fondés localement : L'Étoile, La Chaussée-Tirancourt, Méricourt-sur-Somme, etc.
Les Ambiens frappent des monnaies s'inspirant des statères de Tarente, en Grande Grèce, ce qui tend à prouver la prospérité de cette tribu et ses liens économiques avec la Méditerranée. Le monnayage ambien servit de modèle aux Parisii et aux Bellovaques.
De nos jours, le parc de Samara est installé au pied de l'ancien oppidum gaulois de La Chaussée-Tirancourt. Situé à 15 km d'Amiens, il s'agit d'un parc naturel et archéologique consacré à la Préhistoire, à la Protohistoire et à la période gallo-romaine.
Antiquité
Samarobriva (Pont de la Somme en gaulois) est le nom de la ville d'Amiens à l'époque gallo-romaine ; elle est citée pour la première fois dans les Commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César. Ce dernier y installe ses quartiers d'hiver au retour d'une expédition en Bretagne insulaire en 54 Via Agrippa de l'Océan reliant Lugdunum (Lyon) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer). Point de jonction de nombreuses autres voies romaines, Samarobriva tient une place stratégique en matière de commerce et de diffusion de la romanisation.
Au cours du Gaule belgique. Les fouilles entreprises près de l'hôtel de ville et du palais de justice ont révélé les fondations de monuments construits pour une population supérieure à celle de Lutèce (Paris) et au moins égale à celle de Londinium (Londres) : un forum, des thermes ainsi qu'un amphithéâtre pouvant accueillir environ 15 000 spectateurs.
Du règne de Claude à celui de Marc Aurèle, Samarobriva connaît une période prospère. Elle constitue un centre d'équipement majeur et voit affluer légionnaires et marchands.
À partir de 235, le renversement de la dynastie des Sévères inaugure une période d'instabilité économique et sociale. La cité subit des raids saxons et francs avant d'être à nouveau envahie par les Francs et les Alamans en 275–276. À la fin du IIIe, la ville s'entoure d'un rempart et transforme son amphithéâtre en forteresse afin de se protéger.
Durant le Bas-Empire, la cité fortifiée constitue l'une des principales bases arrière du dispositif romain face aux grandes invasions. L'enceinte protège une superficie de 20 , et constitue le noyau pré-urbain de la future ville.
À la charnière des Ammien Marcellin, elle renforce son rôle militaire et devient une ville de garnison.
Vers , Martin, un légionnaire romain, partage son manteau avec un pauvre aux portes de la ville,, avant de se convertir au christianisme. La région est évangélisée à cette période et la tradition chrétienne fait de Firmin, Fuscien, Victoric et Gentien les premiers propagateurs de la foi nouvelle.
En 350, Magnence, un général romain né à Amiens en 303, fait assassiner l'Empereur . Le , il se fait proclamer Empereur d'Occident. À Rome, ce païen convaincu fait restaurer les croyances anciennes tout en ménageant les autorités de la nouvelle Église chrétienne. Pendant son règne, il fait rebâtir les temples et célèbre avec faste de grands sacrifices nocturnes. Il crée un atelier monétaire dans sa ville natale. Le grand Empire romain vit ses dernières décennies et le pouvoir attise les convoitises ; Magnence est menacé par qui le fait battre en retraite. Vaincu à la bataille de Mons Seleucus, il se suicide à Lyon le .
En 367, l'Empereur s'installe dans la cité afin d'organiser un système de défense maritime (Tractus Armoricanus et Nervicanus) et y proclame Auguste son fils Gratien. En 368, Amiens est le point de départ de l'opération qui vise à rétablir l'ordre romain en Bretagne.
En 383, la ville se rend à Maxime, proclamé empereur par les légions de Bretagne.
Au début du peuples germaniques mettent à sac la cité ; les Huns l'auraient eux aussi dévastée. À partir de 435, les Francs occupent la ville. La ville devient la résidence principale de Clodion le Chevelu, plus ancien roi connu de la dynastie des Mérovingiens et arrière-grand-père de Clovis, qui y meurt en 448.
Moyen Âge
Hormis une mention de Grégoire de Tours évoquant les abords du castrum, une charte de 779 citant Amiens comme l'une des premières places du royaume franc et une autre charte, de 850, attestant d'un ensemble épiscopal composé d'au moins deux églises, seules les données archéologiques permettent d'esquisser la ville durant les six siècles qui suivent la fin de l'époque romaine. Amiens conserve alors le cadre architectural antique : l'enceinte qui ferme la ville, la voirie et quelques édifices civils comme l'amphithéâtre qui devient la principale forteresse. La fouille de la place du marché n'a livré que des fonds de cabane pour l'époque carolingienne. Un récit des années 950 dessine une cité organisée en deux pôles, l'un autour de la turris du comte, l'autre autour de la turris de l'évêque.
En 859, la ville est pillée par les Vikings. En 881/882, ces derniers occupent de nouveau la ville et la transforment en une base militaire avant de l'incendier. Lors de la de Normandie, s'opposant à la mainmise sur la Normandie par le roi de France et la donation de divers fiefs à Arnould de Flandres, l'un de ses fidèles, le Normand Sygtryg, revenu d'Angleterre et d'Irlande avec Hrolf Turtain, leva des flottes pour dévaster les côtes du comté de Flandres et pénétra jusqu'à Beauvais, Amiens et Noyon, afin de soulever les colonies vikings locales contre le comte de Flandres.
La ville est reconstruite et connaît, grâce à la paix retrouvée, un nouvel essor dès le début du XIe siècle.
Vers 1095, Amiens bénéficie d'une ébauche d'organisation municipale ; la commune est jurée en 1113 et reconnue par le roi. En 1115, le Gros est présent pour soutenir l'évêque Geoffroy et les habitants contre le comte Enguerrand de Boves qui refuse de reconnaître l'institution communale.
Place essentielle entre l'Île-de-France et le comté de Flandre, la ville est réunie à la couronne par Philippe Auguste en 1185. Ce dernier rencontre et épouse dans la ville Ingeburge de Danemark en 1193. Amiens voit de nouvelles fortifications s'étendre vers le nord et les quartiers industrieux textiles aux multiples moulins se développer. Les traces de ces quartiers sont encore visibles de nos jours dans le quartier Saint-Leu.
En 1218, la foudre détruit les archives de l'évêché et celles du chapitre, et anéantit la cathédrale romane qui avait été reconstruite après les invasions vikings. C'est au cœur de cette cité qui connaît la stabilité politique et la richesse qu'est construite, dès 1220, la plus grande cathédrale gothique du monde.
Au cours des pastel des teinturiers (appelée waide en picard). Le bleu d'Amiens fait la fortune de la ville et participe au financement des travaux de la cathédrale. Cette prospérité vaut à Amiens le surnom de « pays de l'or bleu ».
Au cours des Saint Louis rend un arbitrage célèbre en faveur du roi d'Angleterre connu sous le nom de Dit d'Amiens. En 1279, le roi de France le Hardi et le roi d'Angleterre paraphent le traité d'Amiens qui met fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêt. En 1329, dans la cathédrale, le roi d'Angleterre prête hommage au roi de France de Valois. Le , y épouse Isabeau de Bavière.
La guerre de Cent Ans a de graves répercussions sur le territoire si proche de l'Angleterre. En 1358, la bataille d'Amiens oppose les partisans de de Navarre — dont font partie les bourgeois d'Amiens — aux troupes de Charles Crécy (1346) et d'Azincourt (1415) ensanglantent les terres picardes. En 1423, le traité d'Amiens scelle une triple alliance entre le duc de Bedford, de Bourgogne et de Bretagne pour lutter contre .
De la fin du outre-Manche ; le renforcement des remparts grève les finances et la concurrence de la draperie étrangère provoquent un déclin du commerce.
En 1435, par le traité d'Arras, la ville est cédée à la Bourgogne avant de retourner à la couronne en 1477 sur la volonté de . Le souverain réaffirme alors les libertés communales d'Amiens et lui accorde la devise qu'elle conserve toujours : Liliis tenaci vimine jungor (Un lien puissant m'unit au lys).
Dans le dernier tiers du sayetterie, une draperie légère. Les marchands amiénois développent un important négoce de tissus avec l'Artois et le Hainaut. Les laines viennent de toute la Picardie et les étoffes se débitent au Portugal, en Suisse, en Italie jusqu'aux Antilles. Le roi autorise deux foires annuelles dans la ville, de sorte que non seulement elle s'accroisse mais également que n'augmente pas la fuite des devises du royaume vers Anvers et Bruges.
Époque moderne
Vers 1520, charmé de la réception qui lui a été faite à Amiens, fait construire le Logis du Roy en vue d'y passer une partie de l'année. Situé en face de l'actuel palais de justice, il demeure l'un des rares exemples d'architecture de la Renaissance dans la ville.
Pendant la Réforme protestante, de nombreux troubles éclatent et des combats ont lieu jusque dans la cathédrale. En 1588, les notables amiénois adhèrent solennellement à la Ligue catholique ; ils ne reconnaissent qu'en 1594.
Le , les espagnols attaquent les amiénois par surprise : des soldats déguisés en paysans viennent devant les portes des remparts avec des noix et des pommes. Des amiénois affamés ouvrent alors les portes et les espagnols s'emparent de la ville par la ruse. Après les six mois du siège d'Amiens, reprend la cité, met fin à ses privilèges et impose la construction d'une vaste citadelle qui pénalisera son développement. Son successeur, , séjourne à plusieurs reprises à Amiens pendant la guerre de Trente Ans. En 1636, puis en 1640, accompagné du cardinal de Richelieu, il y installe son quartier général pendant les sièges de Corbie et d'Arras. À l'issue du conflit, la Picardie est dévastée et la peste sévit. La Paix des Pyrénées repousse la frontière du royaume plus au Nord ; Amiens perd sa place de ville frontalière.
Bien qu'émaillé de guerres et de conflits, le académicien Vincent Voiture, Charles du Fresne du Cange, Nicolas Blasset ou Nicolas Cornet. Le collège d'Amiens jouit d'une belle renommée et les écoles fleurissent.
Au La Hotoie (1746), sept fontaines publiques sont mises en service (1753-1758), le château d'eau est édifié (1755), l'hôtel de ville est doté d'une nouvelle façade (1760), le théâtre municipal est bâti (1780), etc.
Le mouvement des Lumières trouve un écho favorable à Amiens où émerge un intérêt grandissant pour les sciences et la technique. En 1746, Jean-Baptiste Gresset crée l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens, une société savante toujours active de nos jours. En 1751, le Jardin du Roy (l'actuel Jardin des plantes d'Amiens) ouvre ses portes et des cours de botanique y sont dispensés. Les productions artistiques et littéraires sont abondantes tout au long du siècle. En 1767, Jean-Jacques Rousseau reçoit un accueil triomphal lors de son passage dans la ville. En 1782, l'amiénois Pierre Choderlos de Laclos signe l'un des chefs-d'œuvre de la littérature française, Les liaisons dangereuses.
C'est à cette époque que l'industrie de la ville prend sa plus grande extension. En 1666, Colbert donne à l'industrie textile d'Amiens des règlements qui vont contribuer à sa croissance et son rayonnement. En 1701, les marchés espagnols et américains s'ouvrent aux produits amiénois.
En 1756, Alexandre Bonvallet fonde sa manufacture dans le faubourg Saint-Maurice et introduit avec succès le gaufrage et l'impression sur étoffe. En 1762, Honoré Matifas introduit à Amiens, la fabrication de velours de coton. Quatre ans plus tard, le titre de manufacture royale est accordé à Jean-Baptiste Morgan pour sa production de velours d'Utrecht et de velours de coton. La ville est alors le centre d'un commerce considérable et produit toutes sortes d'étoffes : serges, indiennes, camelots, baracans, droguets, velours d'Utrecht, etc. Cette production est expédiée dans toute la France, aux Pays-Bas, aux Provinces-Unies, en Allemagne, en Espagne, en Amérique, dans les Antilles françaises, etc. En 1785, l'importation des textiles anglais et la mode nouvelle des cotonnades provoquent un coup de frein économique qui entraîne le chômage de milliers d'amiénois.
Époque contemporaine
La période révolutionnaire, bien qu'émaillée de conflits et d'émeutes frumentaires (1789, 1795), est relativement calme à Amiens. En , la commune devient le chef-lieu du département de la Somme.
Les périodes du Consulat et du Premier Empire renforcent la position de la ville. Le , le Royaume-Uni et la France signent à l'hôtel de ville la Paix d'Amiens ; ce traité de paix met un point final à la Deuxième Coalition contre la France. En 1803, Napoléon Bonaparte et Joséphine de Beauharnais séjournent à Amiens. En 1804, la Cour d'appel d'Amiens est créée. En 1806, le Lycée d'Amiens succède à l'École centrale créée pendant la Révolution. La même année, une école pratique de santé est fondée. En 1808, l'Académie d'Amiens est instaurée tandis que des facultés de lettres et de sciences ouvrent leurs portes.
Au révolution industrielle et conserve une reconnaissance internationale pour sa production textile. Encore fortement marquée par son caractère médiéval, la ville s'étend et se modernise. Sous la Restauration et la monarchie de Juillet, la ville est un perpétuel chantier, préfigurant l'haussmanisation. Dans les années 1820, les remparts sont démontés totalement pour laisser place à de larges boulevards qui ceinturent le centre-ville. Cette démolition donne notamment naissance au quartier bourgeois d'Henriville. Des rues radiales convergeant vers le centre sont percées de 1830 à 1848. La rue de la République est créée et devient la rue du pouvoir et du savoir avec l'érection de la bibliothèque communale (1826) et l'agrandissement de la préfecture (1838). Les activités industrielles sont repoussées à la périphérie, dans le quartier Saint-Leu et les faubourgs Saint-Maurice et de Hem. L'industrie amiénoise se perfectionne et s'organise autour d'une « Société industrielle », créée en 1836 pour la stimuler et en améliorer la production.
Le chemin de fer est exploité rapidement à Amiens. La première ligne est construite en 1846, avec la ; elle permet de relier la ville à Paris. Une deuxième ligne est ouverte à partir de 1847, vers Boulogne-sur-Mer, avec la gare Saint-Roch. Ce progrès modifie la géographie de la ville, qui tourne désormais le dos au fleuve, à l'instar de l'hôtel de ville qui transfère son entrée de la place au fil, vers l'actuelle rue des Trois-Cailloux.
Le Second Empire est une période de prospérité dans cette ville bonapartiste avec l'expansion de l'industrie et du réseau ferré. En 1867, les lignes Amiens-Laon et Amiens-Rouen sont mises en service. La ville connaît une forte croissance démographique en passant de 52 000 à 63 000 habitants entre 1851 et 1872. De 1855 à 1867 est construit l'actuel musée de Picardie. C'est le premier bâtiment spécialement construit en France pour être un musée.
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, la Somme est envahie par les Prussiens, on se bat pour Amiens qui est finalement occupée.
Les années 1870 voient l'émergence du courant républicain, incarné localement par Jules Barni, Frédéric Petit et surtout René Goblet qui devient le chef du gouvernement français en 1886.
En 1872, l'écrivain Jules Verne s'installe à Amiens. Impliqué dans la vie publique et politique locale, il devient conseiller municipal en 1888. Il est l'un des initiateurs du cirque municipal, inauguré en 1889. Décédé en 1905 à son domicile, il est inhumé au cimetière de La Madeleine.
En 1891 est créé le réseau de l'ancien tramway d'Amiens, tout d'abord en traction hippomobile puis en traction électrique à compter de 1899. Ce réseau fonctionne jusqu'aux destructions de la bataille de France en 1940.
À la fin velours » attire une population venue des campagnes. La Société Industrielle fait construire un lotissement, avec lavoir, école et église entre la gare Saint-Roch et le Boulevard du Port pour affermir l'alliance de la main-d'œuvre et du capital entre 1869 et 1879. La famille Cosserat fait construire des maisons route d'Abbeville pour loger les ouvriers de leurs usines textile.
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Vue de la cathédrale depuis le Beffroi en 1895.
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Au XIXe siècle, le chemin de fer occupe l'emplacement des anciens remparts de Philippe Auguste.
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Médaille de la ville avec son blason, 53 mm, signée Dantzell 1862.
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Tramway devant la Halle aux blés, dans les toutes premières années du XXe siècle.
Depuis 1900
De la Belle Époque à la Première Guerre mondiale
Au début du . Devant la nécessité de loger les nouveaux arrivants, la ville enrichit son patrimoine et valorise particulièrement son centre. Amiens s'étend d'abord vers le Sud puis au Nord en préservant des traces de son passé avec un plan conservant l'empreinte des enceintes successives. C'est durant cette période que de nombreuses maisons dites « amiénoises » sont construites. Elles participent, encore de nos jours, à l'identité de la ville.
Les Nouvelles Galeries ouvrent en 1895 rue des Trois-Cailloux et concurrencent le petit commerce. En 1902, l'enseigne amiénoise de prêt-à-porter Devred 1902 installe son premier magasin dans cette rue commerçante emblématique.
Le , la CGT tient un congrès historique qui adopte la Charte d'Amiens, acte constitutif du syndicalisme français affirmant son indépendance vis-à-vis des partis politiques.
La capitale picarde est alors une cité animée, riche d'activités sportives et culturelles. En 1906, l'exposition internationale que la ville organise accueille 1,3 million de visiteurs. En 1913, 100 000 spectateurs assistent au Grand Prix automobile de France. Une grande activité intellectuelle règne dans la ville avec plusieurs sociétés savantes influentes, une presse variée et un théâtre renommé. Les fêtes traditionnelles, populaires ou aristocratiques sont nombreuses.
En 1913, la ville compte 38 entreprises de confection. Les quartiers Saint-Leu, Saint-Pierre ainsi que le faubourg de Hem, où prédomine l'industrie textile, contrastent avec la prospérité du centre-ville et de la ville haute en concentrant la pauvreté et les logements insalubres.
Avec la déclaration de guerre de 1914, Amiens, que le déterminisme géographique place en position de protéger Paris, subit de plein fouet les affres de la guerre.
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La rue des Trois-Cailloux vers 1907.
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Autre vue de la rue des Trois-Cailloux, quelques années après.
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Un concert au kiosque Montplaisir vers 1908.
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La rue des Tanneurs.
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La rue Saint-Leu.
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Plaque de la charte d'Amiens à l'entrée de l'école primaire « Noyon », rue Rigollot.
La Première Guerre mondiale
Plus grande ville à l'arrière du front de l'Ouest, Amiens tient une place stratégique tout au long de la Première Guerre mondiale. Occupée quelques jours par l'armée allemande en 1914, la capitale de la Somme passe de 93 000 habitants à l'entrée en guerre à 110 000 pendant le conflit en raison de la présence des troupes alliées.
Entre 1914 et 1918, la ville accueille des combattants du monde entier : Français, Britanniques, Australiens, Néo-Zélandais, Canadiens, Sud-Africains, Indiens, Chinois… La vie y est intense et les activités nombreuses : industrielles dans les usines de guerre, sanitaires avec les hôpitaux, médiatique avec la réalisation de journaux en langue anglaise, sportive avec l'essor du football au contact des troupes anglo-saxonnes, divertissantes pour les soldats en permission.
La ville traverse des moments difficiles avec l'accueil des réfugiés belges et français, les évacuations de populations, les restrictions et les privations (gaz, charbon, pain, etc.). Face aux bombardements réguliers, la municipalité met en place la protection des monuments historiques dès 1915. La même année, le camouflage moderne est inventé à Amiens ; un atelier de 200 personnes est chargé de fabriquer des leurres pour tromper l'aviation ennemie (arbres ou vaches factices, faux chars, fermes fictives, etc.).
En 1916, à l'est d'Amiens, se déroule la Bataille de la Somme, l'affrontement le plus sanglant de la Grande Guerre avec 1,2 million de victimes. La mémoire collective garde un souvenir profond de cet événement qui reste le plus meurtrier de l'histoire britannique ; une journée de commémoration se tient sur les principaux lieux de mémoire du Commonwealth dans la Somme tous les Journée de l'ANZAC est célébré chaque à Amiens et dans d'autres communes du département.
Durant le conflit, la cathédrale Notre-Dame sert de point de ralliement aux soldats en quête de recueillement et de paix. Expédiées depuis Amiens, les lettres à leurs familles sont souvent accompagnées de photos ou de cartes postales. Les images de cathédrale d'Amiens et de son Ange Pleureur sont ainsi envoyées dans le monde entier, à des millions d'exemplaires.
Fin , une vague de bombardements intense détruit la gare du Nord, les Nouvelles Galeries et la Halle aux blés. Elle entraîne l'évacuation de la population ; la municipalité se réfugie alors à Neufchâtel-en-Bray.
En , les Allemands lancent l'opération Michael, qui est stoppée par la brigade de cavalerie canadienne () le à Villers-Bretonneux et Moreuil. En août, le corps expéditionnaire britannique du maréchal Douglas Haig dirige la bataille d'Amiens. L'attaque est destinée à libérer une large partie de la ligne de chemin de fer entre Paris et Amiens.
À la fin du conflit, le bilan des victimes civiles est de 152 tués et 213 blessés, celui des dégâts matériels est de 731 immeubles complètement détruits et près de 3 000 endommagés, auxquels s'ajoutent les pillages.
En 1919, Amiens est décorée de la Croix de guerre 1914 – 1918. La même année, un plan de reconstruction est engagé par Louis Duthoit. En 1924, l'État rejette la demande de dommages de guerre formulée par la municipalité. Une reconstruction moins ambitieuse débute en 1925, dont témoignent quelques façades Art déco.
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Vue générale d'Amiens en durant l'opération Michael.
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Ruines de la maison Deberny (face au palais de justice).
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Soldats britanniques dans les tranchées le .
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Le 8 août 1918, toile de William Longstaff présentant une scène de la bataille d'Amiens.
La Seconde Guerre mondiale
Alors que la reconstruction du centre-ville, déjà fortement touché lors du premier conflit mondial, n'est pas terminée, la ville est à nouveau sinistrée par les nombreux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, en 1940, en particulier au début de juin, lors de la bataille d'Amiens : le , la Panzerdivision est aux abords de la ville. Les Allemands pénètrent progressivement dans la cité et deux autres divisions blindées apportent leur appui à l'offensive. Les unités françaises et britanniques résistent, installées dans des positions au sud d'Amiens, et tirent au canon sur la ville le . Une dernière offensive des blindés allemands en supériorité numérique, engagée du au , vient à bout du verrou franco-britannique, la ville tombe définitivement le et la Wehrmacht peut poursuivre sa percée en direction de son prochain objectif, Paris. Toutefois, les pertes allemandes sont élevées : près de 200 chars. En dépit de ces âpres combats, la cathédrale et quelques quartiers ont été épargnés, dont ceux d'Henriville et de Saint-Leu.
En 1942, les premiers plans de reconstruction sont échafaudés par les officiels allemands, et par Pierre Dufau.
Le , à l'initiative des Allemands, une rafle est organisée qui aboutit à l'arrestation de 21 juifs amiénois, rejoints par d'autres juifs du département. D'abord détenus au camp de Drancy, la plupart sont déportés à Auschwitz-Birkenau par le convoi Courrier picard en .
Le , l'aviation britannique vise la prison lors de l'opération Jéricho, puis les voies ferrées. Le bombardement de la Pentecôte 1944 par plus de 450avions, qui a pour cible principale le nœud ferroviaire près de la gare du Nord, est l'un des plus meurtriers, avec 146 morts et plusieurs centaines de blessés.
L'armée britannique libère la ville le . En sauvant le pont Beauvillé de la destruction, et à la suite d'intenses combats à la Citadelle, les FFI facilitent la poursuite de l'avancée des armées alliées vers le Nord.
Amiens sort du conflit détruite à 60 %.
L'après-guerre
La ville est reconstruite à l'après-guerre sur les plans de Pierre Dufau : son plan de reconstruction et d'aménagement est cependant adopté dès . Il repose sur la volonté d'améliorer la circulation par l'élargissement des rues et la densification des îlots. La place Gambetta est aménagée par l'architecte Alexandre Courtois, la place de la gare est conçue par Auguste Perret, comprenant sa fameuse Tour, Dufau se concentrant quant à lui sur la place du Marché et la place de la Cathédrale.
Le vent de contestation qui souffle sur la France et dans le monde à la fin des années 1960, touche également Amiens. D'abord, une manifestation opposée à la guerre du Viêt Nam est organisée le . Ensuite, alors que la Maison de la Culture avait accueilli le ministre de l'Éducation nationale Alain Peyrefitte à la mi-, à l'occasion d'un colloque sur l'éducation, les étudiants amiénois emboîtent le pas des événements parisiens en défilant les et . La ville s'illustre en particulier par une contestation très active des étudiants en art.
Les ouvriers du département de la Somme et ses nombreuses villes industrielles rejoignent le mouvement de contestation le , tandis que le lendemain, les cheminots de Longueau bloquent les aiguillages. Les ouvriers de Ferodo occupent leur usine à partir du pour cinq semaines.
Sans connaître d'affrontements comparables aux nuits parisiennes, la ville est rapidement paralysée : l'absence de collecte des déchets ménagers donne aux rues des odeurs nauséabondes, et le département est à court d'essence à partir du . Face à ce mouvement de gauche, l'extrême-droite ne reste pas absente : alors que des militants avaient lancé un engin explosif sur la permanence communiste de la ville le , des membres d'Occident s'opposent aux étudiants le , devant le cinéma Picardy. Dans la nuit du au , les étudiants tentent de prendre la maison de la Culture. Au lendemain de l'allocution de De Gaulle, ses partisans amiénois défilent le , tandis que la reprise s'engage la semaine suivante. La loi Faure promulguée, l'université d'Amiens est créée le suivant.
Depuis les années 1970
Dans les années 1970, la ville achète peu à peu les maisons du quartier Saint-Leu et le rénove dans les années 1980. Dans les années 1990, le parc Saint-Pierre est réaménagé et une partie de l'université de Picardie s'installe dans de nouveaux bâtiments, au pied de la cathédrale, tandis que le quartier Nord fait l'objet d'aménagements importants. Ces quinze dernières années, la ville s'est également développée à travers le quartier commercial de la Vallée des vignes, au sud de la ville.
Depuis 2006, un vaste programme de réaménagement du quartier de la gare, le projet Gare la Vallée, est en cours. En 2030, 1 000 logements nouveaux auront été construits via ce projet.
Depuis , la vaste transformation architecturale de la place de la Gare permet de faciliter l'accès à la gare aux personnes à mobilité réduite et d'assurer une continuité piétonne entre l'hôtel de ville et cette dernière, au prix d'une polémique sur la qualité de la mise en valeur de l'œuvre de Perret.
Vie militaire
Unités ayant été stationnées à Amiens :
- État-major de la région militaire, avant 1913 - (jusqu'à ?)
- État-major du corps d’armée, avant 1906 - 1913 (jusqu'à ?)
- État-major de la division d’infanterie, avant 1913 - 1928
- État-major de la division d’infanterie, avant 1913 - (jusqu'à ?)
- État-major de la division de cavalerie, avant 1913 - (jusqu'à ?)
- État-major de la division d’infanterie motorisée, 1928- (jusqu'à ?)
- État-major de la brigade de spahis, avant - (jusqu'à ?)
- État-major du , avant - (jusqu'à ?)
- régiment d’infanterie,
- régiment d’infanterie, avant 1906 - 1913 (jusqu'à ?)
- bataillon de chasseurs à pied, 1906
- 2e légion de gendarmerie, 1906
- État-major de la division d’infanterie, jusqu'à sa dissolution en 1993
- régiment de commandement et de soutien, jusqu'à sa dissolution en 1993
- « » [vidéo], sur amiens-tourisme.com (consulté le ).
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- Napoléon reçoit à cette occasion les autorités constituées et les sociétés savantes de la ville qu'il émerveille par l'étendue de son érudition en citant l'historien Charles du Cange et le poète Jean-Baptiste Gresset, auteur de Vert-Vert : Charles Malo, Napoléoniana, ou recueil d'anecdotes, saillies, bons mots, reparties, etc., etc., pour servir à l'histoire de la vie de Buonaparte, Paris, J. Moronval, (BNF 36315441, lire en ligne), Gallica.
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- lien vers la plaquette de présentation.
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