Beuvraignes
Localisation
Beuvraignes : descriptif
- Beuvraignes
Beuvraignes est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France. La commune abrite une nécropole nationale ainsi que le parc éolien de Laucourt-Beuvraignes.
Géographie
Localisation
La commune de Beuvraignes se situe au centre de la Picardie, à l'extrême sud-est de la plaine du Santerre. Plus longue que large, elle s'insère étroitement entre le village de Tilloloy, dont elle est séparée physiquement par la nationale 17, l'A1 et le TGV Nord, et le village de Crapeaumesnil.
Beuvraignes se trouve à 7 Roye, son chef-lieu de canton, à 16 Montdidier, son chef-lieu d'arrondissement, et à 47 Amiens, chef-lieu du département de la Somme dont elle forme la limite.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Amy, Canny-sur-Matz, Conchy-les-Pots, Crapeaumesnil, Fresnières, Roye-sur-Matz, Laucourt, Roye, Tilloloy et Verpillières.
Laucourt | Roye, Verpillières |
|||
Tilloloy | N | Crapeaumesnil Oise | ||
O Beuvraignes E | ||||
S | ||||
Roye-sur-Matz Oise |
Canny-sur-Matz Oise |
Fresnières Oise |
Géologie et relief
Le sol est le sous sol de la commune sont de formation tertiaire. Sur la moitié nord et au sud on rencontre les couches argileuses du limon des plateaux. Sur 200 .
Le territoire de la commune forme un plateau à peine ondulé borné par la vallée du Matz qui appartient au plateau du Santerre. Son point culminant atteint 102 mètres au-dessus du niveau de la mer près de La Chapelle, tandis que l'on cote 91 mètres dans la partie septentrionale.
Hydrographie
La commune est traversée par la ligne de partage des eaux entre les bassins hydrographiques Artois-Picardie et Seine-Normandie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 14,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 14 vol d'oiseau, est de 10,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- M. Matte, instituteur, « », sur Archives départementales de la Somme, (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le lieu est mentionné successivement dans les textes anciens sous les formes : Bebrinias (1048), Bevrigne (1148), Buvrigne (1184), Beurigne (1236), Buveringnes (1300), Buvregnes (1362), Buvraignes (1475), Buveraines (1564), Buvringe (1625), Buverainge (1666), Beuvreines (1743), Beuvraignes (1767).
- « » (consulté le ).
Histoire
Préhistoire
On a retrouvé, sur le territoire communal, des vestiges préhistoriques remontant au Paléolithique et au Néolithique.
Jusqu'en 1816, les habitants pouvaient encore admirer un menhir sur la place du village.
À l'époque gauloise, le lieu était peuplé par les Viromanduens, tribu gauloise d'origine celte, vivant dans un environnement boisé et marécageux.
Antiquité
À l'époque gallo-romaine, Beuvraignes est situé à la limite du territoire des Ambiens, de celui des Bellovaques et de celui des Viromanduens.
Les différentes découvertes du époque gallo-romaine. Outre la découverte de fours de potiers, on a découvert des pièces de monnaie à l'effigie de Néron et de Postume (257).
Le territoire de la commune est alors traversé, aux lieux-dits Les Usages et le Bois Saint-Martin, par la voie romaine reliant Caesaromagus (Beauvais) à Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin).
Des fouilles archéologiques effectuées, de à , lors des travaux de construction de la ligne TGV de Paris à Lille, ont permis de mettre au jour les vestiges de trois unités de fabrication de poterie commune et de tuiles, en bordure de l'ancienne voie romaine et à proximité d'une agglomération secondaire. Ces poteries étaient ensuite expédiées dans la région, on en a mis au jour à Samarobriva (Amiens). Des gobelets de Beuvraignes sont présents jusqu'en Angleterre. La quantité de céramiques retrouvées prouve l'importance majeure du site de production de Beuvraignes dans l'Antiquité gallo-romaine. Une reconstitution d'un des fours à sole suspendue de Beuvraignes a été réalisée, en 1992, au Parc de Samara.
La découverte de deux trésors monétaires permet de penser que ces ateliers ont fonctionné de 160 à 260, date des premières invasions de la Gaule romaine. Une partie du produit des fouilles est exposée au musée d'histoire locale de Roye. Le trésor monétaire composé de 8 deniers et de 212 antoniniens aurait été enfoui en 256-257, il est conservé au Musée de Picardie, à Amiens.
Moyen Âge
Époque mérovingienne
Un cimetière mérovingien a été retrouvé sur le territoire de la commune. Deux tombeaux en pierre, des épées et des boucles de ceintures ont été mises au jour.
Moyen Âge central
La première mention écrite de Beuvraignes date de 1048.
Le premier seigneur de Beuvraignes est mentionné, en 1187, dans une charte de l'abbaye d'Ourscamp.
Au Noyon. L'actuel hameau de l'Abbaye atteste, par son nom de la mainmise de cette abbaye sur le territoire de la commune. Les moines gardent ce fief jusqu'au .
Bas Moyen Âge
Pendant la guerre de Cent Ans, lors de la lutte entre Armagnacs et les Bourguignons, les habitants se réfugient dans les muches.
En 1472, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne passe par Beuvraignes en se rendant de Nesle à Beauvais.
En 1473, c'est le roi de France Louis XI qui fait passage par Beuvraignes. Il y signe une lettre.
Temps modernes
Le 3 août 1653, les troupes du roi d'Espagne commandées par le Louis II de Bourbon-Condé (le Grand Condé), rançonnent les habitants qui paient 60 pistoles d'or. L'église et quinze maisons du village sont incendiées.
À la fin du XVIIIe siècle, les archives relèvent que la population était constituée de bûcherons, d'éleveurs, de nourrices (pour les enfants de Paris) et d'agriculteurs.
Beuvraignes possédait avant la Révolution une école de garçons et une école de filles dotées de revenus en blé et avoine.
Révolution française et Empire
Pendant la Révolution française, 38 jeunes gens de la commune partirent aux frontières défendre la « Patrie en danger ».
Malgré les pressions du district, la population refusa le partage et la vente de 225 .
Joachim Charles de Seiglière, marquis de Soyécourt, comte de Tilloloy, vient à Beuvraignes faire signer ses certificats de civisme avant son incarcération à la prison des carmes. Les habitants envoient une députation à Paris pour obtenir sa libération, en vain. Il est guillotiné sous la Terreur.
Les habitants de la commune protégent treize prêtres réfractaires entre 1792 et 1794, date à laquelle l'édifice religieux est réquisitionné et transformé en usine de poudre.
Sous le Premier Empire, le développement économique se poursuiit, les récoltes agricoles sont abondantes. En 1798 est construit château des Loges, habitation du député de la Somme Charles Langlois de Septenville, baron de Septenville. En 1800 est construite une perception, un instituteur et une institutrice sont embauchés, ce qui était alors rare en milieu rural sous l'Empire.
En 1814 et en 1815, à la fin de l'épopée napoléonienne, Beuvraignes est occupée par les Cosaques.
Époque contemporaine
En 1816, sous la Restauration, sont aménagés des trottoirs ainsi que la place au centre du village.
Second Empire
Le développement du village se poursuit pendant le Second empire :
- Construction d'une école-mairie (1853),
- Rénovation de l'église (1866), construction de la chapelle (1867).
Guerre de 1870
En 1870-1871, durant la guerre franco-allemande de 1870, la commune est occupée pendant trois mois par les Prussiens ; la population doit verser un tribut de 1 670 francs. Deux jeunes gens de la commune sont tués au combat.
Début de la | ]
Après le conflit, l'activité économique reprend sans pour autant enrayer le déclin démographique de la commune qui passe de 1 183 habitants en 1872 à 603 habitants en 1982 :
- Création de la ligne de chemin de fer entre Roye et Compiègne avec une gare dans le village (1879) et un point d'arrêt au hameau des Loges.
- Inauguration d'une poste-télégraphe (21 avril 1900).
- Reconstruction d'une école mixte plus grande (1910/1914).
La population participe à l'exode rural du XIXe siècle lié à la révolution industrielle (comme peut le montrer un graphique pour la période de 1846 à 1906).
L'activité économique locale (en 1900, on note une production de cidre, des fabricants de fromage, une carrière de pierre à chaux, une exploitation de sable, six moulins à vent, une fabrique de gants de peau à domicile pour les femmes, une fabrique de liqueur « La Mélina » dont le secret de fabrication est perdu pendant la Première Guerre mondiale et l'avantage que représentent les « Usages » garantissent aux habitants des revenus suffisants.
Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale est, pour Beuvraignes, un véritable cataclysme :
- Le , des escarmouches éclatent entre Français et Allemands à Beuvraignes. Ces derniers, après avoir bombardé l'église et le moulin de Taine, le 24 septembre, s'emparent du village le 3 octobre. Deux jours auparavant, la majorité des habitants du village, tenu alors par les Français, avait décidé d'évacuer les lieux. Incendies, pillages, exécution de villageois qui s'étaient cachés dans les caves, accompagnent la prise du village par les Allemands.
- Après sept jours de combats ininterrompus autour de Beuvraignes, le , le sous-lieutenant Jean-Julien Chapelant est fusillé, attaché sur un brancard au Bois des Loges, après avoir été condamné à mort par un conseil de guerre spécial pour « capitulation en rase campagne.» Malgré plusieurs instructions menées entre 1915 et 1934 par des tribunaux militaires et civils, sa culpabilité n'a alors pas été remise en cause.
- À l'initiative de particuliers, une stèle commémorative est érigée, en , sur un terrain donné par la commune de Crapeaumesnil près du Château des Loges, au Bois des Loges, lieu de l'exécution.
- Reconnu innocent, il a été déclaré « mort pour la France », le .
- Le , une mine explose sous les tranchées allemandes. Dans les ruines de l'église, les Allemands installèrent des mitrailleuses.
- Le , quelques heures après le retrait allemand sur la Ligne Hindenburg, le village est repris par l'armée française.
- Un an et un jour plus tard, le , lors de la bataille du Kaiser, la dernière grande offensive allemande, le village est de nouveau occupé. C'est le 16 août de la même année, au cours de l'offensive des Cent-Jours que le bois des Loges est repris, puis, le 21 août, le village est libéré définitivement.
Beuvraignes étant située sur la ligne de front, beaucoup de cartes postales de Beuvraignes furent envoyées par les soldats allemands ou français, certaines sont aujourd'hui retrouvées.
Entre-deux-guerres
À la fin de la guerre, le village est totalement détruit, et la commune est classée en zone rouge et ne devait pas être reconstruite. Mais, en 1919, les premiers habitants revinrent et les autorités décident néanmoins la reconstruction.
La commune de Beuvraignes est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 le .
Seconde Guerre mondiale
Au cours de la Bataille de France de 1940, des combats ont lieu à proximité de Beuvraignes.
Pendant l'Occupation, la commune est classée en zone interdite. Sur le territoire de Beuvraignes, deux camps de prisonniers ont existé. Quelques habitants sont arrêtés, certains d'entre eux ne sont pas revenus des camps de concentration.
Fin du | ]
Dans les années 1980, la commune compte deux garagistes, un maréchal ferrant, deux boulangers, un coiffeur, un horticulteur, deux charcutiers, un boucher, deux épiciers, quatre cafetiers, un gérant de camping, un transporteur, un entrepreneur de travaux agricoles, un chef d'entreprise (usine de fibre de verre), deux menuisiers, trois matelassiers.
La gare a fermé en 1975 et la ligne de chemin de fer a été déposée.
- Michel de La Torre, Guide de l'art et de la nature Somme, Paris, Nathan, 1985 (ISBN ).
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesBeuvraignes 1899
- Cyrille Chaudron, De l'Argile à la poterie, une archéologie de la céramique dans le nord de la France, INRAP
- Henri de Saint-Blanquat, Archéo-TGV, 450 ISBN ).
- Christian Rollat, L'Affaire Chapelant, l'autre vérité, 2015.
- « ».
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Picardie 14-18, site personnel consacré à la Mémoire des soldats de la Grande Guerre ayant combattu en Picardie., (consulté le ).
- Journal officiel du 6 novembre 1920, p. 17583.
- José Banaudo, Trains oubliés, ISBN ), p. 151-152.
Héraldique
Blason | D'azur au chevron brisé d'argent accompagné en chef de deux épis de seigle, tigés et feuillés d'or et en pointe d'une tête de bélier arrachée d'argent et accornée d'or; au chef d'argent chargé de trois roses de gueules. |
|
---|---|---|
Détails | Les épis sont issus des armes des de Seiglières. Le chevron brisé provient des Leurye du Proy, comme les trois roses en chef (dont les couleurs ont été inversées) et le bélier dont on n'a conservé que la tête. Adopté en mai 2012. |
- « ».
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Beuvraignes dans la littérature
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