Étricourt-Manancourt
Localisation
Étricourt-Manancourt : descriptif
- Étricourt-Manancourt
Étricourt-Manancourt est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Géographie
Localisation
La petite commune d'Étricourt-Manancourt (528 département de la Somme, en limite du Pas-de-Calais.
L'autoroute A2 toute proche dessert la commune vers Cambrai (Nord) au nord et vers l'A1 et Péronne (Somme) à l'ouest. L'A26 rejoint Saint-Quentin (Aisne) vers le sud-est.
Communes limitrophes
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le Canal du Nord et la petite rivière de la Torpille, autrefois nommée rivière de Hal ou de Hailles,.
La Tortille, d'une longueur de 16 Étinehem-Méricourt et se jette dans la Somme à Biaches, après avoir traversé six communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 bassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 amplitude thermique annuelle de 14,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Épehy à 11 vol d'oiseau, est de 10,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « L'origine du village d'Etricourt », Étricourt-Manancourt : toute l'histoire, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Sandre, « »
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Pour Étricourt, une bulle du pape Grégoire VI le nomme « Ostricourt » Pour Manancourt, le village est cité en 983 dans une charte de Lothaire sous la forme latinisée de Villam Manencurtem. En 1243 c'est Manencort. La commune est créée sous le nom de Manancourt, et devient Manancourt et Etricourt en 1801, à la suite de la fusion des deux villages, avant de redevenir Manancourt.
En 1925, la commune est renommée Étricourt-Manancourt et son chef-lieu transféré à Étricourt.
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- « Décret du 5 mars 1925 portant transfert d'un chef-lieu de commune », Bulletin officiel du Ministère de l'intérieur, lire en ligne, consulté le ), sur Gallica.
Histoire
Les séquences archéologiques d'Étricourt-Manancourt couvrent une très longue histoire.
Préhistoire
Les préhistoriens et quaternaristes travaillent actuellement sur les traces d'occupation des premiers Néandertaliens du Nord de la France, voire les derniers Homo heidelbergensis. Les lœss anciens (350 000 ans) ont livré des outils de la culture de l'Acheuléen,.
Dans le cadre des travaux préalables à la construction du canal à grand gabarit Seine-Nord Europe (Compiègne - Escaut) par Voies navigables de France (VNF), une équipe de l'Inrap travaille sur prescription de la Drac de Picardie, et sonde 2 500 fouilles préventives. En 2010, une opération de diagnostic sur l'emplacement d'un futur bassin de rétention du canal avait mis en évidence un niveau paléolithique. À partir d', une fouille de 3 200 ,,
Le gisement de plein air révèle aujourd'hui au moins cinq niveaux d'occupation paléolithiques, entre 350 000 et 80 000 ans. L'occupation la plus récente (80 000 ans) est le fait d'Homo neandertalensis (Paléolithique moyen (bifaces), entre 130 000 ans et 40 000 ans). Le Nord de la France a déjà livré une vingtaine de sites de cette époque.
Plus rares, les deux niveaux de la période précédente appartiennent à la phase ancienne du Paléolithique moyen. Ces niveaux s'inscrivent pendant la période interglaciaire du Saalien, entre 190 000 et 240 000 ans. Ils sont contemporains de niveaux fouillés à Therdonne en 1999 (près de Beauvais) et de Biache-Saint-Vaast en 1976 (Pas-de-Calais).
Le niveau le plus ancien, exceptionnel, a livré de nombreux silex taillés soit par les derniers Homo heidelbergensis soit par les premiers Néandertaliens. Il s'agit de la phase ancienne du Paléolithique inférieur,.
Les silex taillés par les chasseurs-cueilleurs sur le site proviennent de gisements de craie proches. Le site présente l'enregistrement continu de trois grands cycles climatiques glaciaires et interglaciaires (Holsteinien, Saalien et Weichselien). À 300 000 ans, le climat est tempéré proche de l'actuel puis avec le rafraîchissement, la forêt s'ouvre (pins, bouleaux), de grands cervidés comme le mégalocéros et les chevreuils y sont chassés. Les troupeaux de bisons, d'aurochs et de chevaux colonisent ensuite les steppes-toundras. À 280 000 ans, le paysage est steppique froid sans trace d'activités humaines. Entre 130 000 et 110 000 ans, la forêt tempérée s'installe à nouveau. Entre 110 000 et 80 000 ans, c'est le retour d'une forêt boréale puis entre 80 000 et 65 000 ans, de nouveau une steppe puis le désert glaciaire (avec pergélisoll) de la dernière glaciation (Weichselien ou Würm) dont les dernières manifestations tardiglaciaires s'achèvent entre 15 000 et 10 000 ans. À partir de 10 000 ans, le sol actuel se constitue avec le réchauffement climatique holocène.
Ce site représente un jalon important de l'histoire européenne puisqu'il s'agit des premiers peuplements d' en Europe du Nord sur une séquence stratigraphique de onze mètres d'épaisseur, inédite. La rareté de ce type de site ajoute à son importance. La vaste surface du site commence à permettre aux préhistoriens de se poser également des questions sur l'occupation d'un territoire.
Protohistoire
Les substructions protohistoriques suivantes ont été retrouvées :
- une ferme gauloise du ,
- une nécropole gauloise.
Époque moderne
Le village de Manancourt est détruit en 1654, lors d'un combat entre le maréchal de Turenne, commandant les troupes françaises, et le prince de Condé, commandant les troupes espagnoles dans le contexte du Secours d'Arras (1654). La localité est ensuite reconstruite, tout comme l'église en brique et pierre. Elle subsistera jusqu'aux combats de la Première Guerre mondiale.
Vers 1770, Charles-François de Folleville, marquis de Folleville est seigneur de Manancourt. Il a pour épouse Marie-Jeanne-Marguerite Le Gras de Maurepaire.
Époque contemporaine
- Révolution française
La commune de Manancourt, instituée lors de la Révolution française, absorbe entre 1790-1794 celle d'Étricourt. Le chef-lieu de la commune ainsi constituée est transféré à Étricourt en 1925.
A la fin du
Lors du recensement de 1867, Manancourt-Etricourt avait 288 maisons, 1 520 habitants, pour une superficie totale de 1 101 hectares.
La commune était desservi par la gare de Ytres-Etricourt sur le chemin de fer de Vélu-Bertincourt à Saint-Quentin, une ligne de chemin de fer secondaire à voie normale qui transporta les voyageurs et les marchandises de 1880 à 1955.
- Première Guerre mondiale
La commune - plusieurs fois sur la ligne de front - a subi durant ce conflit de violents combats dont elle a longtemps conservé des séquelles,. Les habitants furent évacués. et le village occupé par l'armée allemande.
Le château reste intact pendant les premiers mois qui suivent la déclaration de guerre, en 1914. Les combats qui ont lieu ensuite aux alentours le dégradent progressivement. À la fin de 1918, il n'en reste que quelques pans de murs informes. Il n'a pas été reconstruit.
L'église Saint-Martin de Manancourt, avant sa destruction, servit d'hôpital militaire. Le crucifix en bois sculpté de l'église détruite a été sauvegardé par le lieutenant anglais Wilfried Dashwood, qui en fit don à l'église de son village, Wootton, près d'Oxford, où il se trouve depuis le .
Le (photo ci-contre), des troupes allemandes traversent à Étricourt, avec une importante intendance, le canal du Nord via deux ponts provisoires. Ce mouvement fait partie de l'« opération Michael » préparée depuis 1917 par Ludendorff, et qui débute le matin du en Picardie par un bombardement d'artillerie court, mais d'une extrême violence, incluant des armes chimiques. L'opération Michael finit par s'enliser et l'armée allemande par reculer.
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Étricourt, rue de l'Église, sous l'occupation allemande en 1916.
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Traversée du canal du Nord par les troupes allemandes sur deux ponts provisoires ().
Le village est libéré par les troupes britanniques le
Après l'armistice de 1918, il ne restait presque plus rien du village, qui a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918 le .
Ce dernier - après une phase de désobusage (enlèvement et destruction, neutralisation ou exportation des munitions non-explosées) - et après un classement en zone rouge en raison de la gravité des séquelles laissées par la guerre, a fait l'objet d'une longue reconstruction. Son financement a été aidé notamment par la ville anglaise de Stoke Poges, qui a versé 12 000 francs de l'époque pour reconstruire leur adduction d'eau potable. D'autres particuliers et d'autres collectivités, françaises (tel que Saint-Jean-de-la-Ruelle) et étrangères, ont également secouru le village,,.
La râperie, reconstruite après la guerre, cesse son activité en 1954. Ses locaux sont repris par la conserverie Unagro puis par la Société Bonduelle
En 1930, le village comptait une trentaine d'artisans ou de commerçants : 2 aubergistes, 2 entreprises de battage, un marchand de bestiaux, un boucher, un boulanger (le maire, également charcutier), 2 autres chacutiers, un bourrelier, divers brasseur, 14 cafetiers, un marchand de charbon, un charpentier, 2 charrons, 2 coiffeurs, 4 cordonniers, 3 couturières, 2 couvreurs, 1 marchand de cycles, 1 électricien, 4 épiciers, 2 marchands de légumes, 2 maréchaux, 1 quincailler...
Bien évidemment, l'activité principale du village était agricole, avec 33 cultivateurs. .
- Seconde Guerre mondiale
Le , peu avant le Débarquement de Normandie, une forteresse volante du 92nd Bombardment Group de la Air Force américaine, de retour d'une mission de bombardement sur Berlin, touché par la DCA allemande a atterri sur le ventre entre le bois Saint Pierre Vaast et le chemin de traverse qui conduit à Rancourt, sur le territoire de la commune de Sailly-Saillisel. Trois des dix aviateurs sont capturés par les allemands, les 7 autres sont pris en charge par la résistance locale.
- Le Courrier picard, 11 nov. 2010 - Etricourt-Manancourt, le village découvre son histoire [1]
- INRAP (Hérisson David, Locht Jean-Luc et Antoine Pierre), 2012 - Dans les pas de Néandertal à Etricourt (Somme) : [2]
- Photographies du chantier de fouilles, 2012
- INRAP, 2009 - Les diagnostics archéologiques du canal Seine-Nord Europe : des premiers résultats remarquables : [3]
- INRAP (Hérisson D.) 2012 - Visite virtuelle de la fouille à Étricourt-Manancourt (Picardie) : [4]
- Philippe Fontenoy, INRAP, « » [vidéo], Reportages partenaires, sur universcience.tv, (consulté le ).
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- INRAP (Fontenoy P., Hérisson D., Depaepe P.), 2012 - Les premiers hommes d'Etricourt-Manancourt [6]
- « XVIII siècles nous séparent », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Abbé Paul de Cagny, Histoire de l'Arrondissement de Péronne, tome 2, Péronne, J. Quentin, , p. 77-84.
- Paul-Denis du Péage, Recueil de généalogies lilloises, tome II, Lille, 1907, p. 724-725, lire en ligne.
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- « Etricourt-Manancourt : toute l'histoire », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
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- Section photographique de l'armée, « », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 24, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
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- « Madeleine, notre doyenne et mémoire du village », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
- « Une surprenante invitation venue de Wootton en Angleterre », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Voir Vidéo Ina sur cette offensive
- « Communiqués relatifs aux opérations militaires », Journal officiel de la République française, lire en ligne, consulté le ) sur Gallica.
- Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
- Journal officiel du 30 octobre 1920, p. 16878.
- « Un historien anglais nous rend visite », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
- « Noms associés sur la plaque », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
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- « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Etricourt-Manancourt : Sa population, ses métiers et leur disparition dans le temps », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
- « Une page d'histoire contemporaine », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
Héraldique
Blason | Écartelé : aux 1er et 4e de gueules à neuf macles d'or 3, 3 et 3, aux 2e et 3e d'or à trois chabots de gueules. |
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Détails | Il s'agit des armes du dernier châtelain de Manancourt, Josselin de Rohan-Chabot, chevalier de la légion d'honneur, duc de Rohan, prince du Léon, comte du Porhoët, marquis de Folleville et de Manancourt, né en 1879 à Paris et mort pour la France le lors de la Première Guerre mondiale à Bray-sur-Somme (80), maire de Josselin (56), conseiller général du Morbihan, député de 1914 à 1916. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- Jacques Dulphy, « La Grande Guerre page historique du village », Infos village - Commune d'Étricourt-Manaucourt, , lire en ligne [PDF], consulté le ).
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Étricourt-Manancourt dans la littérature
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