Mers-les-Bains
Localisation
Mers-les-Bains : descriptif
- Mers-les-Bains
Mers-les-Bains [mɛʁs le bɛ̃] est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France
Le s se prononce à la fin de Mers (/mɛʁs/)
Les locaux abrègent en prononçant simplement « Mers ». Avec Eu et Le Tréport, elle est l'une des trois principales villes de l'unité urbaine d'Eu qui fait entièrement partie de l'intercommunalité dénommée communauté de communes des Villes Sœurs. Depuis le 29 juillet 2020, la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime
Elle est aussi l'une des portes d'entrée du "Grand site de France Baie de Somme". En 2024, Mers-les-Bains est arrivé 2e dans l'élection du Village préféré des français, derrière Collioure.
Géographie
Localisation
Mers-les-Bains est un bourg picard du Vimeu limitrophe du département de la Seine-Maritime et de la Normandie.
À vol d'oiseau, la commune est située à 1,3 Eu-le-Tréport, à 27 Dieppe, à 32,2 Abbeville et à 67,7 Amiens.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de trois communes :
Géologie et relief
Mers-les-Bains est une station balnéaire et de tourisme de la Somme, située sur le littoral de la Manche, au nord de l'embouchure de la Bresle,
Cette station balnéaire, également labellisée depuis 2011 Station verte de vacances, possède une plage de galets (et de sable à marée basse) d'environ un kilomètre de long ainsi que de hautes falaises de craie (+- 95 m). Du haut de ces dernières, près de la statue de Notre-Dame, se dégage un vaste panorama (accessible à pied en passant devant l'église ou en voiture par le plateau en suivant la direction du lieu-dit Blengues) d'où il est possible de voir la mer, la ville voisine du Tréport, son port de plaisance et de commerce, la ville d'Eu avec notamment son château et sa collégiale, puis au nord d'apercevoir Ault et le hâble éponyme, en direction de la baie de Somme. Par temps clair, la côte picarde se dévoile à l'horizon jusqu'au Marquenterre.
Tout près de Mers et sur son territoire se trouvent la valleuse de Boulval puis le bois de Rompval, bois maritime propriété du Conservatoire du littoral et non ouvert au public. En continuant, on atteint sans mal le bois de Cise, bois résidentiel qui donne sur la mer.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Bresle,.
La Bresleest un fleuve côtier d'une longueur de 68 Abancourt, à 180 mètres d'altitude, et se jette dans la Manche au Tréport, après avoir traversé 30 communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vallée de la Bresle ». Ce document de planification concerne un territoire de 748 bassin versant de la Bresle. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement, de gestion et de valorisation du bassin de la Bresle.
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 amplitude thermique annuelle de 12,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cayeux-sur-Mer à 15 vol d'oiseau, est de 11,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Natura 2000
Estuaires et littoral picards (baies de Somme et d'Authie).
ZNIEFF de type 1
Falaises maritimes et estran entre Ault et Mers-les-Bains, bois de Rompval. Ces falaises de craie sont le prolongement de la côte d'Albâtre et s'étendent sur 6 kilomètres avant de disparaître à l'intérieur des terres.
Cours de la Bresle et prairies associées.
Les vallées de la Bresle, du Liger et de la Vimeuse.
La plaine maritime picarde.
Autres protections
L'ensemble des crêtes et valleuses des falaises mersoises, entre Mers et le bois de Cise et incluant le site du Bois de Rompval (Conservatoire du littoral), est classé en zone protégée ZNIEFF.
Zoologie
Le visiteur peut découvrir une riche faune littorale en se promenant le long de la plage et sur les falaises :
- Le goéland argenté. Oiseau vorace et crieur, il niche un peu partout dans les falaises et sur les toits. Le goéland suit les bateaux de pêche du port du Tréport voisin qui entrent ou sortent, ceci afin de récupérer les poissons rejetés par les marins, mais il est aussi à l'affût de tous les déchets ménagers et alimentaires. Appréciés par les touristes qui, souvent, le désignent par méconnaissance en tant que mouette, le goéland argenté l'est moins par les autochtones qui en subissent les nuisances (cris, combats, déjections, détériorations, vols…). Le goéland argenté est protégé mais pour lutter contre sa prolifération, la stérilisation des œufs, autorisée par les instances officielles, est toutefois pratiquée par les municipalités locales lors de la nidification en mai/juin.
- Le goéland brun (Larus fuscus). Présent en nombre beaucoup plus réduit que le goéland argenté, il cohabite toutefois fort bien avec lui. La différence de couleur de ses ailes le fait parfois confondre avec le goéland marin.
- La mouette. (dont la mouette rieuse) Oiseau pouvant se rencontrer en quelques groupes disparates de temps à autre, son aspect physique tranche nettement de celui du goéland.
- Le faucon crécerelle. Oiseau qui peut parfois être observé sur le plateau entre Mers et le bois de Cise, en vol au-dessus des champs et pratiquant volontiers le vol stationnaire dit "de Saint-Esprit".
- Le faucon pèlerin. Un couple reproducteur a été observé au sommet des falaises, sur le plateau entre Mers et le bois de Cise en 2022. Un jeune faucon Pèlerin a pu être observé en ville en 2023.
- La Vipère Péliade. Elle peut (rarement car elle s'enfuit à la moindre vibration du sol) être exceptionnellement vue au pied des coteaux crayeux ou dans les hautes herbes. Elle a été observée en 2016 (photo) puis de nouveau en 2019.
- La moule (Mytilus edulis). Mollusque comestible à coquille noire ou marron et attaché aux rochers par un byssus (système de petits fils naturels). Sa cueillette est interdite à Mers par arrêté préfectoral maritime depuis 2016, que ce soit à pied et au couteau, mais plus encore au râteau. Cette pratique est en effet totalement prohibée car elle détériore le milieu naturel de la moule en ne lui permettant pas de se fixer, et détruit inutilement le naissain, c'est-à-dire les petites moules qui permettent le renouvellement de l'espèce.
- Le crabe vert (Carcinus maenas). Crustacé courant sur les côtes françaises.
- L'étrille (Portunus Puber). Crustacé. Petit crabe très apprécié pour la finesse de son goût, et aux pattes postérieures en forme de palettes qui lui permettent de nager. Lors de sa cuisson, le crabe devient rouge/orange.
- La crevette grise (Crangon crangon). Crustacé cuit dans l'eau salée, il est consommé froid lors d'un apéritif par exemple.
- Le bouquet ou crevette rose (Leander serratus).
- L'arénicole. Annélide polychète sédentaire. Ver marin qui vit dans le sable, aisément reconnaissable aux petits tas de sable en forme de spaghettis enroulés et aux petits entonnoirs qu'il laisse à l'orifice de son terrier, en forme de « U ». Les pêcheurs l'extraient du sable à l'aide d'une pompe à aspiration et l'utilisent comme appât pour la pêche des poissons de mer.
- La puce de mer ou talitre (Talitrus saltator). Petit crustacé proche des cloportes, peut être observée dans les algues échouées et sur les flancs de la digue en face du phare du Tréport (côté Mers).
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- Par décret en Conseil d'État en date du 27 février 2009, la commune de Mers-les-Bains (Somme) est officiellement classée comme station balnéaire et comme station de tourisme.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Maris au .
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 43 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
Histoire
Préhistoire
La présence humaine au paléolithique et au néolithique a été confirmée par des trouvailles de silex taillés de période abbevillienne, pré-acheuléenne puis acheuléenne. Dans les années 1980 une hache polie du Néolithique y a été trouvée.
Antiquité
Un temple érigé sur la falaise en l'honneur du dieu Mars aurait témoigné de la présence romaine. C'est cette présence qui aurait donné son nom à la commune.
Moyen Âge
Quelques familles seigneuriales, propriétaires de terres, sont relevées sur des lieux-dits connus : les Mython, seigneurs de Froideville, dont il demeure une superbe pierre taillée de leurs armoiries qui orne désormais la salle du conseil municipal de la mairie ; les Lucas, seigneurs de Romeval (aujourd'hui Rompval, soit une contraction de Val rompu : valleuse de craie sur la Manche) ; les Lattaignant, seigneurs de Blengues et les Torcy, seigneurs de Mers, sont mentionnées dans les archives.
A propos de la famille MYTHON : la pierre de ses armoiries ornait jusqu'en 1993 l'enceinte d'une vaste ferme, dite "de Froideville", à l'entrée de Mers-les-Bains, et qui est le lieu d'origine de la commune selon l'historien Octave THOREL dans son ouvrage "Lettres sur Mers, Froideville, Blingues et Rompval", (1891). Sauvée de la dégradation, elle a été restaurée puis scellée au sein de la salle officielle du conseil municipal en tant qu'un des éléments représentatifs de l'histoire de Mers-les-Bains.
La pierre daterait de 1620, soit 10 ans après l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac (sous Louis XIII donc). Il s'agit d'une sculpture d'inspiration médiévale soulignant la noblesse d'un riche propriétaire local, Richard MYTHON (1564-1636), Seigneur de Froideville. Un casque d'armure, signe de noblesse, muni de panaches pour que l'ensemble ait fière allure, est surmonté d'une licorne aux ailes déployées. Deux autres licornes encadrent le blason familial. C'est la présence du casque qui permet de retenir l'an 1620, qui correspond justement à l'anoblissement d'un bailli du comté d'Eu, Richard MYTHON, qui aurait commandé la pierre afin de le faire savoir.
Richard MYTHON était Lieutenant général au comté d'Eu, Bailly vicomtal (<10/1621) du comté d'Eu (1607), c'est-à-dire représentant de l'autorité du roi, exerçant par délégation les pouvoirs de justice et militaires (officiers dits “de robe courte” : nobles chargés du maintien de l'ordre).
Cette famille est celle de propriétaires terriens, d'où la présence, au bas de la pierre, de sillons agricoles en évocation de son origine. Richard MYTHON est “Ecuyer Sieur de Froideville”, charge qu'il transmettra à son fils Richard MYTHON, Secrétaire du Roi, décédé en 1656.
En héraldique, le blason des Mython se lit : "D'azur à la fasce d'or, accompagnée en chef de deux roses d'argent et en pointe d'un croissant de même" : au fond bleu, séparé d'or, avec en haut deux roses d'argent et en bas un croissant de lune lui aussi en argent.
Le blason actuel de la ville de Mers-les-Bains a été dessiné par M. Jack Lebeuf à la demande du conseil municipal en 1962. Il reprend, pour son quart inférieur gauche, les armoiries des MYTHON relevées sur la pierre ; et s'inspire de celles des autres familles seigneuriales Mersoises en lien à des lieux-dits connus de la commune, les LATTAIGNANT seigneurs de Blengues (Blingues) et bien sûr les TORCY seigneurs de Mers. Seules les armes des LUCAS seigneurs de Romeval (Rompval) n'ont pu être reprises faute de place.
Il existe aussi une "légende de Froideville", écrite par Paul Sonniès dans un livret hélas introuvable, "Les Serments du Baron de Froideville".
Époque contemporaine
Jadis petit village de pêcheurs, mais surtout d'agriculteurs, de quelques âmes, la station balnéaire a connu un essor fulgurant dès 1860, avec l'explosion de la mode des bains de mer. Grâce à la ligne de chemin de fer Paris - Le Tréport (Compagnie des chemins de fer du Nord), ouverte en 1872, des familles entières de Parisiens aisés découvrent les bienfaits des bains de mer et de l'air iodé. Mers étant à trois heures de train de la capitale, des privilégiés fortunés s'offrent alors des week-ends et séjours rapides. Un établissement de bains et un casino, qui d'ailleurs n'en finissait pas de changer d'emplacement, ont suivi d'emblée cet engouement pour la plage picarde ; un attrait réel dont les élus locaux prennent vite conscience. Ceux-ci décident alors de lotir Mers, qui offre un potentiel immobilier immense avec des terrains à construire, peu larges mais permettant de s'élever considérablement. Séduits, les riches propriétaires font alors édifier la plupart des villas actuelles du front de mer, rues adjacentes et centre-ville.
Le tramway d'Eu-Le Tréport-Mers, qui relie les trois villes, est mis en service en 1902.
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Le marché sur la prairie, au début du XXe siècle.
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Mers au temps du tramway d'Eu-Le Tréport-Mers.
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Mers, une cité balnéaire dans les années 1930.
Concernant le front de mer et les rues adjacentes, c'est le principe d'une architecture balnéaire toute de verticalité qui est retenu afin de satisfaire tout le monde, avec des villas aux façades peu larges mais très hautes avec balcons ouvragés et bow-windows décorés de nombreuses fantaisies architecturales et bénéficiant d'une vue sur la mer. En centre-ville, c'est plutôt la maison bourgeoise avec balcons en ferronneries qui prédomine. De nombreux hôtels comme le fameux Hôtel des Bains et pensions de familles voient le jour, la station balnéaire est lancée ; depuis, la commune s'adapte en permanence à l'évolution du tourisme et vante la beauté et la qualité de son architecture balnéaire. Mers vécut également l'époque des premiers congés payés de 1936 en accueillant sur sa plage les premières familles d'ouvriers et de vacanciers venues par le train de la gare Le Tréport-Mers.
Durant la Première Guerre mondiale, un camp anglais d'entraînement de chars est installé au lieu-dit Rompval. Il y subsiste encore aujourd'hui une fosse à char, ainsi que la prairie aux Anglais (partie déboisée afin de permettre l'évolution des chars par les apprentis pilotes). Les Anglais offriront un tank désarmé à la commune en 1919 afin de la remercier de son accueil. Celle-ci en fera un monument de reconnaissance aux alliés, mais sera contrainte de le supprimer (vente à un ferrailleur) quelques années après, tant l'entretien du char, qui subissait la rouille du fait d'un milieu maritime salin corrosif, était devenu coûteux et problématique.
Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Mersois et Mersoises sont entrés dans la Résistance et ont contribué à l'échec de bien des projets de l'occupant allemand. Les ouvrages Histoire de Mers de Jacques Maquet (1986) ou Mers l'insoumise de Roland Jouault et Jeannette Vanderschooten (2004) permettent de faire leur connaissance et de réaliser l'importance de leurs actions.
Le , un avion Dakota en perdition de la ligne Beauvais-Londres est forcé d'y atterrir en catastrophe. Il n'y a heureusement aucune victime.
- « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Paris Match, no 873 du 1er janvier 1966, p. 28-29.
Héraldique
Blason | Écartelé : aux ,.
|
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---|---|---|
Détails | Le blason s'inspire des armes de trois familles possessionnées à Mers : les Torcy (seigneurs de Mers), les Mython (seigneurs de Froideville) et les Lattaignant (seigneurs de Blingues, ou Blengues). Création de Jack Lebeuf adoptée en . |
- Jacques Estienne et Mireille Louis, Armorial du Département et des Communes de la Somme, préface de Pierre-Marcel Wiltzer, préfet de la région Picardie, préfet de la Somme, Abbeville, 1972, Imprimerie F. Paillart
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
- Jacques Béal, Hommes et Combats en Picardie 1939-1945, Amiens, 1994, Martelle Editions
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