Frettemeule
Localisation
Frettemeule : descriptif
- Frettemeule
Frettemeule est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France. La commune présente l'originalité de se trouver sur le 50e parallèle qui coupe le territoire au droit de la rue de Frettemeule à Maigneville au niveau de la mairie.
Géographie
Localisation
Frettemeule est un village picard du Vimeu.
À vol d'oiseau, la commune est située à 6,1 Feuquières-en-Vimeu, à 6,8 Gamaches, à 8,7 Blangy-sur-Bresle , à 16,3 Eu-le-Tréport, à 17,3 Abbeville et à 48,5 Amiens.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de six communes :
Géologie et relief
La commune de Frettemeule appartient au Bassin parisien. Ce grand ensemble qui couvre les 2/5e de la France présente une succession de couches sédimentaires déposées au fil du temps.
L'assise géologique de la région est composée de strates crayeuses du Mésozoïque présentant un léger pendage vers le nord-est. Sur le plateau, on note la présence de limons de plateau (sédiments déposés par les vents au cours du quaternaire), de limons argileux rouges à silex et de limons remaniés sur pente (sédiments quaternaires) qui ont tendance à glisser en masse sur les pentes. Ces limons présentent une assise de quelques mètres. Sur les flancs des vallées, on trouve par plaques des colluvions, sédiments remaniés (craie et limon) par effet gravitationnel et hydraulique. Enfin dans le fond de la vallée, se sont déposés des alluvions (sables, graviers, tourbes et limons remaniés).
L'étude d'impact réalisée dans le cadre du projet d'implantation de quatre éoliennes sur le territoire communal a identifié cinq types de sols :
- « sur les limons : on rencontre des sols bruns, à horizons superficiels ; (…) la haute porosité des limons permet une bonne réserve en eau ; ils sont favorables à la grande culture sur les argiles à silex : on observe des sols argileux brunifiés. Ce sont des sols qui nécessitent des amendements en calcaire et en humus. Ils sont relativement peu perméables.
- sur les substrats crayeux (sur les flancs de vallée) : on rencontre des sols de type rendzine ; ce sont des sols minéraux, pauvres, à faible capacité de rétention d'eau.
- sur les colluvions : des sols souvent intermédiaires se développent ; ils dépendent essentiellement de la nature des formations remaniées et accumulées sous forme de colluvions (limons, argiles résiduelles, ou calcaire)
sur les alluvions : des sols hydromorphes, asphyxiants, peu favorables à la mise en culture, se mettent en place ».
Sur le plan topographique, la commune est essentiellement constituée d'un plateau qui s'incline en direction du nord. Ce plateau est entaillé par la vallée de la Vimeuse.
Cette vallée présente des versants dissymétriques, le versant nord présentant une forte pente. Le village de Frettemeule situé dans la vallée s'enorgueillit d'ailleurs de posséder une route d'accès présentant une pente de 14 % bien connue des cyclistes, appelée la côte de Courtieux.
Globalement, plus on s'approche de la vallée de la Vimeuse et plus l'altitude diminue. Le point culminant de la commune que l'IGN a relevé est à 127 m, mais n'indique pas où il se situe exactement. Il se situe probablement non loin du carrefour de la D 936 et de la route allant à Busménard, là où se trouvent les silos de l'UCAVIM et où l'altitude relevée est de 125 m.
À Infray, au niveau du carrefour, on se situe à 121 m, altitude qu'on retrouve un peu plus loin au niveau de Notre-Dame-des-Champs.
À l'entrée de Maigneville, au début de la rue d'Infray, on est à 115 Blangy, l'altitude est quasi identique avec 116 m. Puis elle diminue, 111 m au niveau de la « Pierre », au centre de Maigneville, 102 m quelques centaines de mètres plus loin, après la mairie, au niveau du carrefour.
À l'église, une plaque sur le clocher indique 85 m.
Dans Frettemeule, l'altitude varie assez rapidement puisqu'on n'est plus qu'à 70 m au niveau du carrefour entre la D 190 et la route de Courtieux. Le talus du Mont-Rôti aujourd'hui aménagé (cf photographie) donne une idée des différences d'altitude au sein du village nettement plus franches qu'à Maigneville.
Au bas de la Côte de Courtieux, l'attitude est de 73 m mais une fois gravie la côte à 14 %, le plateau se retrouve à un peu plus de 105 m.
Le point plus bas de la commune, à 61 m, se situe où coule la Vimeuse à la limite avec la commune de Maisnières.
Sur quelques kilomètres, l'altitude varie ainsi de 66 m.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Vimeuse,.
La Vimeuse, d'une longueur de 17 Martainneville. Après Maisnières, elle décrit un coude, son tracé prenant alors une direction nord-est sud-ouest. Puis elle se jette dans la Bresle à Gamaches, après avoir traversé six communes. Sur le plan piscicole, la Vimeuse est classée en première catégorie piscicole (rivière à salmonidés).
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vallée de la Bresle ». Ce document de planification concerne un territoire de 748 bassin versant de la Bresle. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement, de gestion et de valorisation du bassin de la Bresle.
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 13 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Oisemont à 10 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Paysages
Frettemeule fait partie de la région agricole du Vimeu et de ce qu'on nomme de plus en plus la Picardie maritime. Traditionnellement tournée vers l'agriculture, notamment l'élevage, et présentant de ce fait des paysages verdoyants, cette partie du Vimeu est d'ailleurs appelée Vimeu Vert ou Vimeu rural par opposition au Vimeu Industriel.
Milieux naturels et biodiversité
Le territoire communal est essentiellement composé d'un vaste plateau agricole intensément exploité et artificialisé. Le nombre d'espèces végétales recensées y est alors considérablement réduit.
Les plantes cultivées sur le plateau sont principalement le blé tendre, le blé dur, l'orge, les pommes de terre, le maïs, les betteraves sucrières.
Autour des « agglomérations », on trouve une couronne de prairies. La végétation y est souvent composée de graminées fourragères. Elles peuvent être entourées de haies ou d'arbres notamment le pommier qui tend cependant à disparaître.
Les principales essences recensées dans ces espaces fortement remaniés par l'homme sont le frêne commun, le hêtre, le chêne pédonculé, le charme, l'orme champêtre, le merisier, le houx et l'érable champêtre. Dans les haies, on retrouve le troène commun, l'aubépine et le prunellier.
Certains secteurs apparaissent davantage préservés. C'est ainsi qu'une ZNIEFF dite « des Avergnes de Maisnières et de Frettemeule » a été recensée sur le territoire communal. Elle couvre 65 ha à cheval sur les communes de Maisnières et de Frettemeule. À noter que si « Avergnes » désigne le versant nord abrupt de la vallée de la Vimeuse à Maisnières, à Frettemeule ce même versant est désigné sous le nom des « Avernes ».
Le site dit des « Avergnes de Maisnières et Frettemeule » est localisé sur le versant nord de la vallée de la Vimeuse à l'aplomb des communes de Maisnières et de Frettemeule.
Le coteau est abrupt et est occupé dans sa partie est par des pelouses plus ou moins embroussaillées et encore pâturées pour certaines, alors que sa partie ouest est majoritairement boisée.
Sur le rebord du plateau s'étendent des boisements entrecoupés de pâtures et de cultures.
Enfin, depuis le sommet des Avergnes, le promeneur bénéficie d'un superbe point de vue sur le fond de vallée occupé par des prairies humides et des vergers pâturés.
L'intérêt écologique du site se situe essentiellement dans les pelouses calcaires (larris en picard). Développées sur des pentes abruptes exposées au sud, elles abritent une flore et une petite flore caractéristiques.
Au niveau de la flore, plusieurs espèces thermophiles (aimant la chaleur) sont présentes comme Seseli libanotis et plusieurs orchidées dont l'orchis bouc (Himantoglossum hircinum) espèce spectaculaire avec ses fleurs allongées et spiralées.
Fait original, les genévriers présentent ici un port en « drapeau » probablement hérité du pâturage ancien du site.
En ce qui concerne la faune, le larris abrite des petits oiseaux caractéristiques des espaces dégagés ponctués d'arbustes. Le lapin de Garenne marque sa présence en entretenant encore quelques plages de pelouse rase.
Les pelouses calcicoles constituent l'héritage du pâturage extensif par des moutons qui était traditionnellement conduit sur les coteaux. L'abandon du pâturage par endroits permet une reprise d'une dynamique de la végétation qui se traduit par le développement d'herbes envahissantes et d'arbustes ; sur d'autres secteurs, l'intensité du pâturage (nombre élevé d'animaux, apport d'engrais) conduit à l'appauvrissement du milieu : développement d'espèces banales au détriment d'espèces remarquables.
Une gestion adaptée encourageant l'extension du pâturage ou rétablissant celui-ci lorsqu'il a disparu, permettrait de conserver ce patrimoine naturel des pelouses.
L'ouverture d'une vaste carrière a fait régresser la surface de pelouse dans la partie ouest du site. Cette carrière est partiellement abandonnée, elle est déjà le lieu de dépôts de détritus. De part et d'autre, la frange de pelouse rase qui subsiste est de plus en plus réduite. Elle se trouve, d'un côté, progressivement envahie par la lisière du bois et, de l'autre, gagnée par l'extension de la carrière.
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Toponymie
Le village de Frettemeule apparaît sous différents noms dans les textes anciens. On le trouve ainsi désigné sous le nom de Quatuor Molae (quatre pierres, quatre moulins) et Fractae Molae (pierres brisées) qui pourrait désigner un village en ruines. D'autres formes ont été relevées : Frestemoeulle, Fraitemeule, Frottamola. Le singulier implique le sens de « pierre brisée », peut-être s'agit-il d'un mégalithe ? Homonymie avec Frettemeule (Fracta mola 1137) ancienne paroisse de Seine-Maritime, rattachée à Ancretiéville-Saint-Victor.
Quant à Maigneville, le hameau tire son nom vraisemblablement d'une villa (domaine agricole romain) d'époque médiévale et maine / manne, issu du latin magna, grande qui connait curieusement une survie tardive au Moyen Âge en toponymie (Cf. les nombreux Manneville), c'est-à-dire « grande ferme, grand domaine agricole ». Dans les textes anciens, Maigneville s'écrit tantôt Magneville tantôt Maingueville. On peut encore entendre en ce début du siècle cette prononciation « Maingueville » chez les plus anciens.
On trouve mention d'Infray sous plusieurs formes : Hinfray ou Infré. On peut penser qu'il tire son nom du latin « infra » signifiant « au-dessous de » ou « à côté de ». Cela sous-entend sans doute la présence de la grande voie antique qui reliait l'embouchure de la Bresle à Amiens et que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de D936 à moins qu'Infray ne doive son nom à la proximité du bois de Séry. Il s'agit plus vraisemblablement d'un nom de personne de type germanique pris absolument, comme c'est parfois le cas et qui est encore porté comme nom de famille de nos jours. Les patronymes Hinfray et Infray étaient essentiellement portés dans le département contigu de Seine-Maritime jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Histoire
On connaît peu de choses de l'histoire de Frettemeule et de Maigneville.
- Antiquité
Il apparaît que la commune était traversée par une route de flux importants depuis au moins l'antiquité. En atteste ce texte[réf. nécessaire] : « Il y a enfin une route sur laquelle nous devons fixer une attention toute particulière. Tous les familiers de la vallée de la Bresle la connaissent très bien, sans peut-être en soupçonner l'importance. Cette route vient de Rome, entre en Gaule par le Petit-Saint-Bernard ou Vintimille, passe à Lyon, Sens, Senlis et Beauvais ; puis par Marseille-en-Beauvaisis, en droite ligne par Sarcus, le carrefour de Saint-Clair, le croisement du Coq-Gaulois, et aboutit à Senarpont ; elle traverse le Liger, remonte sur le plateau au hameau de la Rêderie, et toujours en droite ligne par Le Translay, Frettemeule, Valines et Arrest conduit à Saint-Valery. Visible sur le terrain presque sur toute sa longueur de Senarpont à Saint-Valery, elle est encore dessinée sur la carte de Cassini au étain. L'autre vient aussi de Rome et depuis Senlis passe par Amiens ; sous le nom de chaussée Brunehaut, elle conduit à Boulogne. A Saint-Valery ou à Boulogne, on s'embarque pour la Bretagne pour aller en Cornouailles chercher l'étain nécessaire au bronze. Cet étain est considéré par les Romains comme un produit de première nécessité au point que, dès le ».
- Moyen-Âge
La plus ancienne mention de Frettemeule dans les textes anciens date de 696. « Parmi les biens donnés en l'an 696 à l'abbaye de Fontenelle par Saint Wandrille — qui en devint plus tard abbé — le chroniqueur en cite qui sont à Frettemeule en Vimeu, sur la rivière Visme, et qui provenaient de son patrimoine ».
- Époque contemporaine
Les cahiers de doléances de la commune sont consultables sur le site des archives départementales, .
La mairie-école a été construite au XIXe siècle. Attenante à cette ancienne école on trouve la nouvelle école dont la construction a débuté au début du mois de novembre 1959 pour être opérationnelle à la rentrée scolaire de 1960. Il s'agit également d'un bâtiment en brique. Ce bâtiment comprend aussi un préau. Pour accéder à la nouvelle école, on doit d'ailleurs passer dans le préau.
- « ».
Héraldique
Pour certaines sources[Lesquelles ?], un sceau de 1249 témoigne que les armes des seigneurs de Frettemeule étaient une croix ancrée, mais on n'a pu retrouver les couleurs et les métaux de l'écu. D'autres sources indiquent que les armes de Robert de Frettemeule étaient « d'argent à la croix ancrée de sable » c'est-à-dire une croix ancrée noire sur fond blanc. On notera des similitudes avec la vieille croix en tuf présente dans le village de Frettemeule.
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : d'argent à la croix ancrée de gueules. |
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Frettemeule dans la littérature
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