Villers-Carbonnel

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Villers-Carbonnel : descriptif

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Villers-Carbonnel

Villers-Carbonnel est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Géographie

Localisation

Villers-Carbonnel est un village picard du Santerre, situé au carrefour des anciennes routes nationales RN 17 et RN 29 (actuelles RD 1029 et RD 1017), à proximité de la vallée de la Somme et du canal du Nord.

Communes limitrophes
Communes limitrophes de Villers-Carbonnel
Belloy-en-Santerre Barleux Éterpigny
Berny-en-Santerre Villers-Carbonnel Brie
Fresnes-Mazancourt Misery Saint-Christ-Briost

Nature du sol et du sous-sol

Le sol de la commune est argilo-siliceux sauf sur une petite partie du coteau entre le plateau et la vallée sèche du Passillon où le sol est calcaire.

Relief, paysage, végétation

Le relief de la commune est celui d'un plateau qui s'élève à 90 m d'altitude parcouru par une vallée sèche, la vallée du Passillon. À l'est du territoire, la vallée de la Somme offre un paysage d'étangs.

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la rivière Somme , la Somme canalisée, le ruisseau de la Fontaine des Billes et divers autres petits cours d'eau.

La Somme est un fleuve du nord de la France, en région Hauts-de-France, qui traverse les deux départements de l'Aisne et de la Somme. Il prend sa source dans la commune de Fonsomme et se jette dans la Manche par la baie de Somme entre Le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme.

Le canal de la Somme, construit entre 1770 et 1827, et mis au gabarit Freycinet en 1880, est long 170 Saint-Simon où il touche au canal de Saint-Quentin et débouche dans la baie de Somme.

Réseau hydrographique de Villers-Carbonnel.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 bassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA).

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 14,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Estrées-Mons à 8 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Notice géographique et historique sur la commune de Villers-Carbonnel, rédigée par M. Cormon, instituteur, Archives départementales de la Somme, vers 1898/99.
  2. Sandre, «  »
  3. Sandre, «  »
  4. Sandre, «  »
  5. «  », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Vileirs (1113) ; Villers (1153) ; Vilers (1230) ; Villers in calceia (12..) ; Villers Carbonnel (1263) ; Villers en le cauchie (1263) ; Villers le Carbonnel (1433) ; Villers Carbonel (1567) ; Villiers Carbonnel (1648) ; Villiers Carbonnet (1648) ; Villers outreaux (1747) ; Villers Carbonne (1761) ; Viller Carbonnel (1764) ; Villers Charbon (1764) ; Villers-Carbonnelle (1777).

Le nom Villers-Carbonnel est d'origine romane, villare désignant, en général, une partie de villa (domaine gallo-romain) détachée du domaine principal. Carbonnel pourrait provenir du fait que le site aurait été un lieu de stockage de charbon de bois ou d'un nom de personne. Carbonnel est un nom de famille dérivant de carbon, forme méridionale (diminutif du catalan Carbó, « charbon »), ou normande (du latin carbone), de charbon et désigne le « charbonnier », surnom du métier.

  1. Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 395 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
  2. Charles Rostaing, Les Noms de lieux, Paris, P.U.F., 1969
  3. Abbé Paul Decagny, L'Arrondissement de Péronne ou recherches sur les villes, bourgs, villages et hameaux qui le composent, 1844 - réédition partielle sous le titre, Péronne et son canton, Inval-Boiron, La Vague verte, 2010.

Histoire

Préhistoire

Le site de Villers-Carbonnel fut peuplé à la période néolithique par des hommes du Chasséen qui construisirent deux vastes enceintes successives, la plus ancienne protégée par un fossé et une palissade, mesurait environ six hectares, la plus récente protégeait un terrain d'environ quinze hectares et renfermait des bâtiments, des fossés, des fours, etc. C'est dans l'un des fours effondrés, que les archéologues ont mis au jour, lors de fouilles archéologiques en 2011, les fragments d'une statuette entière de femme.

Antiquité

La voie romaine de Samarobriva (Amiens) à Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin) passait par Villers-Carbonnel. Des vestiges d'une villa gallo-romaine ont été retrouvés sur le territoire de la commune.

Moyen Âge

En 1153, une charte d'Yves de Nesle en faveur du monastère de Val-Séry porte entre autres la signature de Draco de Villers et de son frère Liardus.

En 1197, le cartulaire du prieuré de Lihons-en-Santerre mentionne Appalaincourt où se trouvaient des moulins et une anguillerie près de la chaussée (ancienne voie romaine).

En 1296, il est fait mention de Jean, écuyer et seigneur de Villers-Carbonnel.

En 1370, il est fait mention de Jean de Villers, chevalier.

En 1415, un titre cite Pierre d'Estrées dit « Carbonnel ».

La seigneurie d'Happlaincourt appartenait au Moyen Age à la famille éponyme, dont la filiation est suivie depuis le XVe siècle.

Sont cités :

Jean d'Happlaincourt, mort avant 1485, marié en 1462 avec Michelle d'Halluin, dame de Beaurevoir, de la Maison de Piennes, dont :

Charles d'Happlaincourt, marié en 1484 avec Isabeau de Sailly. Dont :

Jean (I) d'Happlaincourt, marié en 1504 avec Louise de Sains, de la Maison de Marigny. Dont :

Jean (II) d'Happlaincourt, marié en 1535 avec Antoinette de Dompierre, de la Maison de Liéramont. Dont :

Jean (III) d'Happlaincourt, chevalier de l'Ordre du Roi, tué à la bataille de Dreux, en 1562, marié en 1559 avec Barbe d'Ongnies, fille du comte de Chaulnes. Dont une seule fille :

Sarah d'Happlaincourt, mariée en 1578 avec Jean d'Estampes, chevalier, seigneur de Valençay, à qui elle apporta Happlaincourt.

Les d'Estampes se succèdent ensuite comme seigneurs d'Happlaincourt pendant trois générations, jusqu'au début du XVIIIe siècle :

Jacques d'Estampes, seigneur de Valençay et Happlaincourt, fils de Sarah d'Happlaincourt, épouse en 1599 Louise Blondel de Joigny-Bellebrune. Dont :

Dominique d'Estampes, marquis de Valençay et d'Happlaincourt, marié en 1641 avec Marie-Louise de Montmorency-Bouteville. Dont :

Henri Dominique d'Estampes, marquis de Valençay et d'Happlaincourt, marié en 1671 avec Anne Elisabeth d'Estampes, sa parente. Il meurt en 1682, laissant deux fils morts sans postérité. Il a pour successeur à Happlaincourt, son frère :

François Henri d'Estampes, marquis de Valençay, seigneur d'Happlaincourt, mort en 1711, marié en 1702 avec Angélique Françoise de Raymond.

En proie à des difficultés financières, cette dernière vend en 1713 la seigneurie d'Happlaincourt à Philippe d'Amerval.

Philippe d'Amerval teste en 1732 et laisse pour successeur à Happlaincourt, l'un de ses fils :

Louis d'Amerval, capitaine de dragons, chevalier de Saint Louis, marié en 1725 avec Nicole Louise de Recourt. Dont :

Jean Louis d'Amerval, dit le baron d'Happlaincourt, capitaine d'infanterie, chevalier de Saint Louis, mort en 1783, marié en 1759 avec Marie-Marguerite Briet de Formanoir, puis en 1760 avec Marie Thérèse Anne d'Origny. Dont :

Anne Joseph Louis d'Amerval (1775-1859), qui vend Happlaincourt en 1826 à Yves Gilbert Jallu (1768-1831), alors conseiller à la Cour Royale d'Amiens.

Yves Gilbert Jallu est titré chevalier héréditaire par lettres patentes du roi Charles X, le . De son mariage avec Julie Marie Madeleine Despreaulx, célébré à Amiens en 1797, il laisse une fille, et un fils qui lui succède à Happlaincourt :

Edouard Jallu (1800-1872), maire de Villers-Carbonnel de 1832 à 1839, marié à Paris en 1834 avec Marie Adélaide Breton, dont plusieurs enfants, qui conservent Happlaincourt jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Époque moderne

En , dans le château d'Happlaincourt (aujourd'hui en ruines sur les bords du canal du Nord) a été préparé le manifeste de la première Ligue catholique, sous l'impulsion de seigneurs locaux, parmi lesquels celui d'Happlaincourt, et le gouverneur de Péronne de l'époque, Jacques d'Humières. Le manifeste a ensuite été signé à Péronne le ,.

Époque contemporaine

| ]

En 1814-1815, les troupes des armées coalisées ravagent le territoire de Villers-Carbonnel.

En 1870-1871, les Allemands occupent la commune qui avait accueilli des soldats français venant de Péronne et ayant pour mission d'attaquer les éclaireurs de l'armée ennemie. Plusieurs soldats originaires de Villers-Carbonnel sont faits prisonniers et emmenés en Allemagne pendant le siège de Péronne.

À la fin du .

Première Guerre mondiale

En , au début de la Première Guerre mondiale, Villers-Carbonnel fut occupée par l'armée allemande.

En , avant le déclenchement de la bataille de la Somme, la population de Villers-Carbonnel et les réfugiés d'autres villages furent évacués par les Allemands dans le département de l'Aisne. Ils ne revinrent dans leur village en ruines qu'en .

Le , sur le territoire de la commune, pendant la bataille de la Somme, le sous-lieutenant Kurt Wintgens, as de l'aviation allemande avec au moins 18 victoires enregistrées, touché au cours d'un combat aérien, meurt à Villers-Carbonnel.

Seconde Guerre mondiale

La Drôle de guerre prit fin brusquement le avec l'attaque allemande aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Belgique. Après la percée allemande à Sedan, une suite de revers des armées française et britannique entraîna une avancée rapide des armées allemandes.

Le , les habitants de Villers-Carbonnel furent évacués par ordre de la préfecture de la Somme. Le , les Allemands occupèrent les ponts sur la Somme à Pargny et Chuignolles.

Le général Weygand, nouveau commandant en chef des armées françaises depuis le , parvint à constituer une ligne de front la « ligne Weygand » sur le cours de la Somme. La mission confiée au régiment d'infanterie de la  division d'infanterie, le , était la reprise des têtes de pont allemandes de Pont-lès-Brie, Saint-Christ-Briost et Épénancourt. Le , les Français entrèrent dans Villers-Carbonnel mais durent se replier, les Allemands étant retranchés à quelques centaines de mètres du village. Le , les Français prirent à nouveau le village et s'y maintinrent mais, le , les chars allemands pénètrent dans Villers et firent 250 prisonniers français.

Les combats de mai-juin 1940 détruisirent 60 % des immeubles de la commune dont le château d'Happlaincourt déjà très endommagé pendant la Grande Guerre.

La commune de Villers-Carbonnel a été libérée le par l'armée américaine.

  1. «  », sur templiers.net (consulté le ).
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Decagny
  3. Christian du Passage, « La Famille de Happlincourt », Le Généalogiste Picard, bulletin du Cercle Généalogique de Picardie, n° 53,‎ , p. 155-160.
  4. AD Somme B 482 f° 39.
  5. Christian du Passage, Châteaux disparus dans la Somme, Amiens, CRDP, , 150 p., p. 114-115 et 146.
  6. Vicomte Albert Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration 1814-1830, tome 4, Paris, Champion, réédition 1974, p. 51.
  7. Visible sur le site de l'IGN, geoportail.fr, ses coordonnées, puis cliquer sur « Carte IGN ».
  8. Abbé J. Gosselin, « La Ligue à Peronne », La Picardie, revue littéraire et scientifique,‎ tome 16, 1870, p. 212.
  9. Decagny 1844, p. 144.
  10. Decagny 1865, p. 283.
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  12. a et b François-Dejuine.

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Villers-Carbonnel dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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