Quesnoy-le-Montant
Localisation
Quesnoy-le-Montant : descriptif
- Quesnoy-le-Montant
Quesnoy-le-Montant [kenwa lə mɔ̃tɑ̃] est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France. Depuis le 13 février 2020, la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.
Géographie
Localisation
Quesnoy-le-Montant est un village picard du Vimeu situé, à vol d'oiseau, à 7,8 Feuquières-en-Vimeu, à 9,8 Saint-Valery-sur-Somme, à 10,4 Abbeville et à 49,6 Amiens.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de six communes:
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 12,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 10 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Caisnoi (1265) ; Le Quesnoy (1337) ; Kennoy (1338) ; Kesnoy en Vimeu (1348) ; Quesnoy (.
Quesnoy est un toponyme issu du mot latin Quercitum, forme normando-picarde de chenoy, équivalent du français central chêne et du suffixe collectif d'arbre, de l'oïl *caisnai, variante de caisnoi, nom topographique désignant un « endroit couvert de chênes », une « chênaie ».
L'étymologie révèle son origine première, une forêt. La forêt de Mormal.
Le bois de la Rançonnière tient son nom du fait qu'on s'y faisait détrousser en le traversant.
Le-Montant est une ancienne dépendance de Quesnoy, attestée sous les formes Montant en 1450 ; Monten en 1623 ; Le Montant en 1730 ; Le Montan en 1733.
Un « montant de terre », mesure de terre, petite parcelle de terrain.
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 195 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, , p. 270.
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- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 70 (lire en ligne sur DicoTopo) [2].
Histoire
Le pèlerinage à Saint-Sulpice
- De longue date, le pèlerinage à Saint-Sulpice attire de nombreux habitants du Vimeu. Le Manuscrit Lambert de Beaulieu, 1834 (Ms 14 tome II, p. 16 Bibliothèque de la Société des Antiquaires de Picardie) le décrit tel qu'il était au début du XIXe siècle: Un mot sur le pèlerinage à St Sculpy, suivi ou accompagné de foire champêtre, jeux, danses, fricotages, sous des espèces de tentes qui donnent, vues de loin, à la chapelle l'air d'un caravansérail. Le nom du saint est saint Sulpice. C'est par corruption qu'on dit généralement Saint-Sculpy. Le pèlerinage à la chapelle du Quesnoy-le-Montant en Campagne pour aller invoquer Saint-Sulpice est établi dans le pays depuis un temps immémorial. Le , dimanche à 9 heures du matin, sur la côte qui domine la vallée sèche au fond de laquelle se trouve la chapelle, nous fûmes à même de jouir du coup d'œil que présente cette chapelle, alors remplie et entourée de pèlerins et pèlerines, et de celui de divers chemins par lesquels on voit en même temps arriver et puis descendre à la même chapelle ceux venus de plus loin que les premiers ou partis plus tard de chez eux. Par un temps clair et serein (sic) surtout, ce spectacle offre beaucoup d'intérêt à celui qui, placé ainsi à la plus grande hauteur, au sortir de Lambercourt-lès -Miannay, découvre toute la vallée sèche. De cette hauteur l'assemblée formée près de la chapelle couverte de verdure semble un vaste caravansérail. Pour avoir idée de cette nombreuse assemblée, à la fois pieuse et mondaine, il faut faire connaître de quels éléments elle se trouve annuellement composée. Que voit-on à cet antique pèlerinage ? Plusieurs milliers de pèlerins, hommes, femmes et enfants, les uns arrivés en voitures et humbles charrettes et d'autres à pattes. Le plus grand nombre n'arrive à la chapelle que chargé des provisions de bouche et d'objets du petit commerce, tels que souliers, sabots, tous confectionnés, poteries communes et instruments et ustensiles aratoires. Pendant que dans la chapelle les fidèles se pressent et même s'étouffent pour parvenir avec beaucoup de peine, à se faire dire un évangile et à présenter leur offrande à Saint-Sulpice, la scène change, tant dans le bosquet du cimetière, qui entoure la chapelle que près de ce bosquet. Dans le bosquet du cimetière, les pèlerins et pèlerines marchent en quelque sorte, sur les personnes, grandes et petites, infirmes, affligées, estropiées, couchées sur la terre, montrant à chaque pèlerin les maux véritables et quelquefois supposés dont elles se disent accablées, et enfin en criant et implorant de toutes les manières la commisération et la charité publiques. Là semblent s'être donné rendez-vous tous les aveugles, les bossus ou dossus, les pieds-bots, les manchots des villes d'Abbeville et Saint-Valéry sur Somme, et de tous les villages peu éloignés de la chapelle St Sculpy. Parmi ces affligés, nous en reconnûmes plusieurs tant d'Abbeville que de son arrondissement. Au dehors et près du bosquet qui entoure la chapelle, le spectacle change : il se compose d'abord de tentes sous lesquelles on boit, on mange, on fricote, on fait des marchés, le verre à la main ou la pipe en gueule. Puis on remarque, comme dans une véritable foire champêtre, de nombreux marchands et de nombreuses marchandes de pain d'épice, de souliers, sabots, ustensiles aratoires ; puis enfin, pour les amateurs de marchands de tout ce qui tient à la noble personne du cochon domestique. On y voit donc sur les tables dressées à la hâte sur le gazon, de véritables montagnes de lard frais, salé et rance, des chapelets de cervelas de diverses grosseurs, des andouilles, andouillettes et même jusqu'à des côtelettes de porc frais ! Tour le fricotage de la plupart des pèlerins a lieu sous des tentes grossières, toujours exposées aux quatre vents, et au milieu des jeux et des cris de la jeunesse, près de la marmite qui s'échauffe bien, quoique sous un feu établi et allumé dans un trou, et près du chariot ou de la charrette qui a servi, soit au transport de la famille, soit à celui des provisions de bouche, ou des objets de son petit commerce. En Picardie, on ne peut faire une lieue sans bouffer ou sans s'humecter au moins le gaziau. Il n'y a point de bon pèlerinage là où on ne trouve ni à boire, ni à manger. Lorsqu'il fait un beau temps, le soir, le pèlerinage est ordinairement clos par les danses et les jeux de la jeunesse. Bien des jeunes gens même des environs n'arrivent à la chapelle que dans la soirée et à l'heure ou commencent ordinairement les danses. Sur un chemin et à moins d'une portée de fusil de la chapelle, nous remarquâmes une très ancienne croix de pierre, fort curieuse, d'environ six pieds de hauteur, et qui nous a semblé être d'une antiquité beaucoup plus reculée que la chapelle actuelle et même que l'établissement du pèlerinage du village de Quesnoy-le-Montant. La chapelle est remarquable par sa situation au fond d'une vallée sèche et par une plantation d'ormes qui l'entoure comme un massif de verdure. Le bosquet qui cache la chapelle est le lieu ordinaire de sépulture des habitants de Quesnoy-le-Montant.
- Le pèlerinage à St Sulpice que décrit ce document très riche était fort ancien et remonte probablement au Moyen-Age. Le Moine bénédictin Pierre Nicolas Grenier (dit dom Grenier, 1725-1789), historiographe de la Picardie, auteur d'une « introduction à l'histoire générale de la Province de Picardie », Société des Antiquaires de Picardie, 1856, évoque lui aussi l'événement et rapporte le cas d'une altercation entre un jeune fermier et une marchande en 1769 qui nécessita l'intervention de la police. Le témoignage du manuscrit Lambert de Beaulieu est précieux à divers points de vue (malgré le positionnement très moraliste de l'auteur). Il nous renseigne d'abord sur la culture matérielle et la culture alimentaire du temps (rôle de la charcuterie, des sucreries). Il nous informe aussi sur les mœurs du Vimeu en période festive et sur les possibilités de rencontres sentimentales en dehors des jours ordinaires. Les jeunes filles venaient demander au saint un bon mari : un morceau de pain d'épice, touché par la statue du saint, en serait, pensait-on, le garant. Le document indique encore l'importance des moments festifs religieux dans la charité vis-à-vis des pauvres et des handicapés. Il montre enfin que la dimension religieuse, encore très forte à la fin de l'ancien régime, est totalement perméable aux pratiques populaires de danse et de fricotage (le bois de Rançonnière tout proche est encore appelé localement « bois d'amour », le sens de ce terme n'échappera à personne.
- Au .
- Christian Hanquier, Le Courrier picard, édition Picardie maritime, p. 12, 30 août 2014.
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