Royon
Localisation
Royon : descriptif
- Royon
Royon est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France. La commune fait partie de la communauté de communes du Haut Pays du Montreuillois qui regroupe 49 communes et compte 15 703 habitants en 2021.
Géographie
Localisation
Royon est un village traversé par la Créquoise (qui se jette dans la Canche) qui a tranché une vallée verdoyante dans le plateau crayeux de Créquy et d'Azincourt : rien à voir avec le proche pays minier,.
Un créquier ou prunellier ou fourdrinier est un épineux fréquent dans les haies et clôtures de la région ; et la devise de la famille de Créquy était : « qui s'y frotte s'y pique ».
Les pentes de collines de la région étaient barrées par des haies de créquiers, à l’instar des restanques du midi, et qu'on appelait « royons ».
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La Créquoise à proximité du château.
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Carte de l'Artois par Ortellius - 1576.
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Détail sur Royon.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de six communes :
Hydrographie
Le territoire de la commune, situé dans le bassin Artois-Picardie, est traversé par : la Créquoise, un cours d'eau naturel de 14,78 Créquy et conflue dans la Canche au nord de Beaurainville, près du lieu-dit la Bleuence; le Surgeon, d'une longueur de 2,19 ; le Rouet, d'une longueur de 8,38 Sains-lès-Fressin et se jette dans la Créquoise au niveau de la commune d'Offin; et le Royon, d'une longueur de 1,23 Fressin.
Paysages
La commune est située dans le « paysage montreuillois » tel que défini dans l’atlas des paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),. Ce paysage, qui concerne 98 communes, se délimite : à l’Ouest par des falaises qui, avec le recul de la mer, ont donné naissance aux bas-champs ourlées de dunes ; au Nord par la boutonnière du Boulonnais ; au sud par le vaste plateau formé par la vallée de l’Authie, et à l’Est par les paysages du Ternois et de Haut-Artois. Ce paysage régional, avec, dans son axe central, la vallée de la Canche et ses nombreux affluents comme la Course, la Créquoise, la Planquette…, offre une alternance de vallées et de plateaux, appelée « ondulations montreuilloises ». Dans ce paysage, et plus particulièrement sur les plateaux, on cultive la betterave sucrière, le blé et le maïs, et les plateaux entre la Ternoise et la Créquoise sont couverts de vastes massifs forestiers comme la forêt d'Hesdin, les bois de Fressin, Sains-lès-Fressin, Créquy….
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 12,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Radinghem à 12 vol d'oiseau, est de 10,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF de type 1 :
- le bois de Créquy. D’une superficie de 2 017 hectares et d'une altitude variant de 54 à 182 mètres, c'est un des plus vastes massifs boisés des hautes terres artésiennes ;
- le bois de Fressin, d’une superficie de 601 hectares et d'une altitude variant de 52 à 129 mètres. Cette ZNIEFF appartient au complexe écologique constitué par les vallées de la Créquoise et de la Planquette et leurs versants boisés.
et une ZNIEFF de type 2 : les vallées de la Créquoise et de la Planquette, d’une superficie de 15 157 hectares et d'une altitude variant de 13 à 181 mètres. Ces deux vallées se situent aux confins de deux régions naturelles : le Haut Pays d’Artois et le Ternois et constituent un des paysages ruraux traditionnels du Nord-Pas-de-Calais les mieux conservés.
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Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
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Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
- Wartburg W. (Von) : Franzozisches Etymologishes Wöterbuch (FEW), Eine darstellung des galloromanicheen sprachschatzen, 10.Band R, p. 386-394, Zbiden Ed., Bâle, 1989
- Van Drival E.: La topographie et les noms de village de l'Artois du VIIe au XIIe siècle, Antiquités du Pas-de-Calais, 1875-1878-IV, p. 99-110.
- Balandra E. : Les rideaux ou royons picards aux XIIIe et XIVe siècles, Bull. Soc. d'émulation d'Abbeville, 1980-XXIV, p. 757-763.
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Toponymie
Dans le Marquenterre et les baies de Somme, Authie et Canche, les royons, désignaient des digues construites pour gagner des terres sur la mer qu'on appelait alors « relais de mer , « enclôtures », ou « renclotures ».
Ces renclôtures sont à rapprocher des polders des Pays-Bas. Sur la carte jointe, elles figurent en rouge avec leur année de création. Leur nom perdure sur les chemins ou routes de la région construites dessus.
- Première mention de Royon en 893 dans Gallia Christiana : ce document cite comme vingt-et-unième abbé de Saint-Médard de Soissons « XXI. Altamarus comes de Royon in pago Atrebatensi (ou Artois), abbatiam S. Medardi Fulconi remensi archiepiscopo pro Sanvedastina dedit anno 893, quo anno Odo rex anterioraregum dona S. Medardo facta confirmavit praecepto quod habes Diplomaticae pag. 527 » Malheureusement, on ne peut retenir ce document; d'une part parce qu'il est établi que la notion de comté est largement postérieure à l'an mil, et d'autre part parce qu'il fait référence à un autre document publié dans De re diplomatica qui est un faux connu. Il s'agit d'un acte de Saint-Médard de Soissons daté de l'an 893 dont Robert-Henri Bautier analyse toutes les incohérences. Enfin, quand bien même on tiendrait compte de ce faux, c'est pas le nom de Royon mais bien plus celui de Noyon qui semblerait devoir être retenu.
- 1201 : Roion : « Hugo de Roion vendidit ecclesie vestre ... quartam partem totius ville de Waringheval... » (Arch. Pas-de-Calais, Fonds Rodière),
- 1256 : Roion, (A. D. Nord, B 918 ):«... Moi Gérard dit de Bosco (du Bois?), seigneur de Roion, je fais savoir à tous ceux à qui ce présent écrit parviendra qu'a été passé entre moi et mon homme lige Robert de Contes une convention précisant que le dit Robert m'a donné et concédé à moi et à mes héritiers tous les droits qu'il avait ou pouvait avoir en matière de dons de gerbes sur le territoire de Roion en échange de douze mesures de terre sises dans le territoire appelé Valois, près des terres de Madame la Comtesse de Bousser et de Messire Henri de Contes, chevalier. Cependant, étant donné que messire Jean de Biez, chevalier, (différent du chevalier de Jérusalem Jean de Biez, dont on parle plus loin et qui vivait en 1570) tient et possède actuellement pour toute sa vie douze journaux de ces terres, j'ai donné en échange au dit Robert, sur le conseil de bonnes et prudentes gens, une compensation suffisante: à savoir la terre dite du champ de Buxi, près du bois de Messire Beaudoin de Créquy et du bois de Messire Henri de Gees (rapport avec le "fond Jean de Hée" à Sains les Fressin?), chevalier, deux mesures de terre près des terres du dit Robert et d'Arnoul dit Grandin (ou Grandet). Le dit Robert ou son héritier tiendront cette compensation tant que le susdit Messire Jean de Biez vivra. Mais quand il arrivera à Messire Jean de Biez, chevalier, de quitter ce siècle, cette compensation reviendra à moi ou à mon héritier, et le dit Robert ou son héritier posséderont ensuite librement et paisiblement, suivant le droit héréditaire, les douze mesures de terre sises sur le territoire de Roion, dans le champ dit Halois. Il ne faut pas passer sous silence que j'ai passé les conventions inscrites ci-dessus en présence de mes hommes liges et du consentement de mon épouse Béatrice et de notre fils héritier Nicolas qui ont bien voulu donner également leur assentiment à ces conventions. Et, pour qu'elles soient convenablement, fidèlement et fermement observées, moi, Gérard, en témoignage de cette affaire, j'ai apposé mon sceau (disparu) en haut de ces présentes lettres et me suis obligé ainsi que mon héritier à en respecter la teneur. Fait en l'an de grâce 1256, le mois de janvier.. ».
Variantes : Château-Royon, Campagne-Royon, Castelroyon, Droyon, La Chaize-Royon, La Chapelle-Royon, La Ferté-Royon, Le Mesnil-Royon, Le Mas-Royon, Montroyon, Le Plessis-Royon, Pont Royon, Port-Royon, Royon le Grand, Royon le Petit, Valroyon, Van Royon, Van Der Royon, Villeroyon.
- Briquet A. : Le littoral du Nord de la France et son évolution morphologique, Colin A. Ed., Paris 1930
- Dufetelle A. : Le Marquenterre, Monographie de Quend, imprimerie nouvelle, Abbeville, 1907.
- Georges de Lhomel, Documents pour servir á l'histoire de Berck, Impr. A. Lafosse, p. 85.
- Gallia Christiana, XIV, p. 413, col A.
- Royon M.: Royon, un nom, un toponyme..., Cannes, 1993, Ach. Nat. Onomastique, [S.TOP_1339_16
Histoire
Royon dépendit du pagus Teruanensis (Thérouanne),, dont Unroch III de Frioul fut le premier comte connu (839-853),
La seigneurie de Royon fut fondée en 1259 par la famille de Crequy; elle s'éteint rapidement en 1465 à la bataille de Montlhéry, et il n'en reste rien de bien établi.
Elle dépendit du diocèse de Thérouanne jusqu'en 1559, puis du diocèse de Boulogne et du doyenné de Fauquembergues, avec succursale à Lebiez. Elle relevait du Conseil provincial d'Artois, de l'intendance de Lille, subdélégation de Hesdin sénéchaussée et recettes de Saint-Pol.
La seigneurie devenue comté (comte) puis marquisat (marquis) depuis 1692, fut un des fiefs de la famille de Bryas qui y a installé leur sépulture dans l'église (branche des Bryas de Royon). En 1692, la terre de Royon, dite d'un revenu considérable, a un château et 40 fiefs nobles en relèvent.
Mention est faite en 1641 d'un lieu-dit 'Roion' devenu 'Royon' en 1804, et actuellement quartier de Quend en Marquenterre.
Les seigneurs de Royon relèvent sur plusieurs générations de la famille de Bryas, liés au château de Royon. Une dalle funéraire placée dans l'église cf ci-dessus rappelle leur présence sur la commune.
Jean de Bryas, chevalier, seigneur de Royon, lieutenant au gouvernement d'Hesdin, et d'Anne de Dion.
Louis de Bryas (1665-1698), seigneur de Royon, bénéficie en avril 1692 de l'érection en marquisat, par lettres données à Versailles, de la terre de Royon. Il est à cette date député ordinaire des États d'Artois. Il tire son nom de la terre de Brias, érigée en comté depuis longtemps. Il est membre de la famille de Bryas, où il figure sous le nom de Louis Joseph de Bryas.
- Leduque A.: Essai topographique sur la Morinie, CDRP, 1968.
- Malbrancq J. : De morinis morinorum rebus, Tournai, 1639
- Martel J.: Le défrichement en Artois du IXe au XIIIe siècle, Bull. Soc. des Antiquaires de la Morinie, 1952-1957-XVIII, p. 510-512
- Amédée le Boucq de Ternas, Recueil de la noblesse des Pays-Bas, de Flandre et d'Artois, Douai, 1884, lire en ligne.
- Dufetelle A. : Le Marquenterre, Monographie de Quend, Imp. Nouvelle, Abbeville, 1907.
Héraldique
Blason | D'argent à la croix de gueules chargée en cœur d'une coquille d'or et cantonnée de quatre coquilles de gueules. |
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Détails | Armes, modifiées, de la famille de Hauteclocque, toujours existante et représentée dans la commune. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Royon dans la littérature
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