Billy-Montigny
Localisation
Billy-Montigny : descriptif
- Billy-Montigny
Billy-Montigny [bili mɔ̃tiɲi] est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France
Ses habitants sont appelés les Billysiens. La commune fait partie de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin qui regroupe 36 communes et compte 242 587 habitants en 2021. La commune est connue à cause de la catastrophe de Courrières survenue 10 mars 1906 qui a fait 1 099 morts dans les mines de charbon du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, la plus importante catastrophe minière d'Europe en date de 2009
La Compagnie des mines de Courrières y possédait ses fosses nos 2 et 10 - 20.
Géographie
Localisation
Billy-Montigny se situe dans la région Nord-Pas-de-Calais, dans le bassin minier du Pas-de-Calais, entre Lens et Hénin-Beaumont. Elle se situe à 2,5 Hénin-Beaumont, à 6,5 Lens, à 17,4 Arras. La capitale régionale, Lille se situe à 25,4 km.
La ville est rattachée à la plaine de la Gohelle.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de cinq communes :
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 2,71 .
Hydrographie
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.
La commune est traversée par le ruisseau de Montigny, canal, chenal de 4,74 Fouquières-lès-Lens et se jette dans le canal de Lens au niveau de la commune d'Harnes.
Un bras canalisé de la Deûle passe à proximité de la commune.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 14,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Douai à 13 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF de type 1 :
- les terrils 84 et 205 d'Hénin-Beaumont. Ce site, situé au cœur du bassin minier, est situé au carrefour des communes de Billy-Montigny, Rouvroy et Hénin-Beaumont. Il est constitué de deux terrils (84 et 205) reliés par un fossé alimenté par les eaux de ruissellement ;
- le terril 104 - 10 sud de Courrières. Ce terril, de taille réduite, est constitué de schistes rouges et noirs.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Billy en 1070, Bili en 1088, Billi en 1097, Billi en 1141-1142, Bylly en 1330, Billy-vers-Hénin en 1331, Billy-en-Escrebieu en 1517, Billy-en-Gohelle en 1753, Billy-Montigny au ,, Billy (1793) puis Billy-Montigny.
- Auguste de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale de Paris, , 499 lire en ligne sur Gallica), p. 52.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 1, Librairie Droz, Genève, p. 643.
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Histoire
Préhistoire
Avant même que l'homme n'existe et alors que les continents n'étaient pas encore ceux de maintenant, une forêt de fougères et de végétaux occupait le sol de la ville. C'était il y a environ trois cents millions d'années. C'est cette forêt qui est à l'origine du charbon.
Puis les hommes sont arrivés, cinq cent mille ans à cent mille ans avant notre ère. Ces hommes pourraient venir d'Asie et se sont établis à côté des cours d'eau de l'Artois. En ce temps reculé, ces hommes se nourrissaient de la pêche, et de la chasse d'animaux tels que le renne, l’élan, le cerf, le chevreuil, le sanglier, l’ours et l’urus. Le premier village aurait pu se situer entre la route nationale et la fosse 6 à Fouquières-lez-Lens aux alentours de la cité du 2,.
De Billiacum à Billy-Montigny
Au temps gallo-romain, la ville s'appela Billiacum. Vers l'an 360, la ville ainsi que la plupart de l'Artois se font évangéliser par saint Martin, un ancien légionnaire et aux alentours de l'an 500, Billiacum cesse d'être tributaire à Rome.
Vers le Normands venus de Scandinavie, il faudra un siècle pour que la ville se relève de ses invasions. Par la suite, en 877, la ville est à nouveau envahie, mais par le comte de Flandre, du comté de Flandre. La ville changea de nom pour s'appeler Billy-Montensni en 1129 puis Billy en 1182. En 1191, la nièce du comte se maria avec Philippe II de France ainsi le comte donna la province de l'Artois en guise de dot. L'Artois passa entre les mains de la maison de Bourgogne en 1384 et la ville est très pauvre. En 1492, l'Artois change encore de propriétaire et passe aux mains des Habsbourg.
Pendant le règne de Louis XIV, deux traités rendent l'Artois aux Français, le traité des Pyrénées en 1659 et celui de Nimègue en 1678, et définitivement avec celui d'Utrecht en 1713.
La ville changea de nom pour Billy-en-Gohelle en 1720 puis Billy-les-Hénin en 1744. Enfin en 1789, lorsque l'État français réunit l'Artois, le Boulonnais et le Calaisis pour former le Pas-de-Calais, Billy-les-Hénin changea de nom pour devenir Billy-Montigny. L'année suivante, Billy-Montigny devint une commune du canton de Lens.
Extraction minière
Découverte du charbon
Le , Jacques Mathieu et son équipe de mineurs découvrent une veine de charbon très faible à Fresnes-sur-Escaut dans la propriété de Nicolas Désaubois.
Le gisement houiller était exploité dans le département du Nord depuis plus d'un siècle ; mais des recherches en Artois étaient restées vaines, en raison d'un changement d'orientation des veines.
En 1841, la découverte de charbon à Oignies lors du forage destiné à un puits artésien fait comprendre que la veine de charbon se prolonge bien dans le Pas-de-Calais, mais dans la direction du nord-ouest.
Des recherches furent alors entreprises de façon systématique, et en 1849, Charles Matthieu, transfuge de la Compagnie des mines d'Anzin, découvre du charbon à Courrières. La politique du Second Empire est alors de limiter la taille des concessions, afin qu'elles soient en concurrence entre elles : l'exploitation de ce gisement houiller est donc réparti entre 10 sociétés, dont la Compagnie des mines de Courrières, créée en 1852. En 1880, la production de charbon des nouvelles compagnies du Pas-de-Calais dépasse celle des compagnies historiques du Nord.
La 2 est exploitée à Billy-Montigny à partir de 1856. La compagnie installe ses grands bureaux et ses ateliers centraux à Billy-Montigny, à proximité de cette fosse.
La 10 - 20 dite Schneider-Landrieu, est foncée à partir du mois d' par la Compagnie des Mines de Courrières. Le puits atteindra la profondeur de 673 mètres lors de sa mise en service en février 1900. Le second puits, no 20 est ajouté en 1911. Il est profond de 546 mètres et servi pour l'aérage, le service du personnel et du matériel.
Catastrophe de Courrières
L'histoire de la région reste marquée par la catastrophe minière dite catastrophe de Courrières qui fit 1 099 morts le 10 mars 1906 sur les territoires de Billy-Montigny, Méricourt, Noyelles-sous-Lens et Sallaumines.
Le samedi , un « coup de poussière » d'une rare violence ravage en quelques secondes 110 kilomètres de galeries communes aux trois fosses et situées sur les territoires de Billy-Montigny (fosse Méricourt ( 3 dite Lavaleresse), Noyelles-sous-Lens et Sallaumines ( 4 - 11 dite Sainte-Barbe). Pris au piège, la plupart des ouvriers sont morts asphyxiés ou brûlés par les nuées ardentes de gaz toxiques. En fin de journée, seulement 576 mineurs arrivent à s'échapper de la catastrophe. Sur les 1 099 tués, 114 habitaient les corons de Billy-Montigny.
La gestion de la crise par la compagnie minière est particulièrement mal vécue par les mineurs et par leurs familles. La compagnie est accusée d'avoir fait passer la sécurité des mineurs après la protection des infrastructures en particulier en prenant la décision de murer les galeries et d'inverser l'aérage pour extraire la fumée et étouffer l'incendie au lieu de faciliter le travail des sauveteurs en leur envoyant de l'air frais. La polémique enfle avec l'arrêt précoce des recherches, abandonnées dès le 14 mars. Or, le 30 mars, soit 20 jours après l'explosion, 13 mineurs ressortent de la fosse no 2 ayant réussi à retrouver le jour par leurs propres moyens après avoir erré dans le noir total sur des kilomètres.
La catastrophe a un retentissement important dans la population, et déclenche une grève des mineurs qui s'étend à tout le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais. Cette grève dure 52 jours et connaît des affrontements violents
À partir de 1910, la compagnie des mines fait massivement appel à l'immigration, de mineurs westphaliens et polonais, puis de travailleurs kabyles ; plusieurs centaines d'entre eux s'installent à Billy-Montigny. Perçus comme des briseurs de grève et acceptant des salaires peu élevés, ils rencontrent l'hostilité de la population.
Fin de l'ère minière
La fosse 9 - 17 à Harnes. Il ne reste rien de cette fosse en 2011, à l'exception de l'avenue qui porte son nom et de la plaque matérialisant l'emplacement du puits dans la Zone Eurobilly. La fosse 10, quant à elle, fermera en 1953, les chevalements seront abattus en 1956. Entre les années 1960 et 1990, l'imposant terril conique de la Fosse 10 est exploité, il ne reste que son assise actuellement. Il subsiste en revanche quelques bâtiments aux ateliers centraux (Eurobilly), en grande partie abandonnés, les Grands Bureaux des Mines de Courrières et quelques bâtiments à la 10 - 20. Les cités minières sont également conservées, principalement la cité 10, qui est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2012.
Les guerres mondiales
Première Guerre mondiale
Pendant toute la Première Guerre mondiale, Billy-Montigny est très proche de la ligne de front, et subit les conséquences des combats et mouvements de troupe. En 1917, après la bataille de Vimy, les fosses des mines de Courrières sont détruites et les galeries inondées par l'armée allemande.
Au lendemain de la guerre, la ville doit compter avec la présence de travailleurs chinois (Travailleurs chinois pendant la Première guerre mondiale en France) lesquels, vivant dans des conditions difficiles, lors des premiers mois de 1919, détruisent les maisons abîmées par le conflit, voire intactes, pour en récupérer le bois (portes, fenêtres, planchers) pour se chauffer, ou commettent des larcins, ce qui exaspère la population longtemps sans résultat.
La ville reçoit au lendemain de la Première Guerre mondiale la Croix de guerre, récompensant l’attitude résistante de la population pendant l’occupation allemande. La reconstruction sera cependant assez rapide compte tenu de l'ampleur des dégâts : elle est achevée en 1925, et la compagnie des mines de Courrières devient à cette date la première compagnie minière française.
Seconde Guerre mondiale
Tout comme le reste du bassin minier, Billy-Montigny est occupée par l'Allemagne nazie. Elle fait partie de la zone d'administration militaire allemande.
C'est dans la commune proche de Montigny-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, à la fosse 7 de la Compagnie des mines de Dourges, que la grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai-juin 1941 a démarré, avec Emilienne Mopty et Michel Brulé (1912-1942), privant les Allemands de 93 000 tonnes de charbon pendant près de 2 semaines. C'est l'un des premiers actes de résistance collective à l'occupation nazie en France et le plus important en nombre, qui se solda par 414 arrestations en 3 vagues, la déportation de 270 personnes, 130 mineurs étant par ailleurs fusillés à la Citadelle d'Arras. Après-guerre, la commune est aussi au centre de trois événements nationaux, la "bataille du charbon" (1945-1947), suivie des grève des mineurs de 1947 et celles de 1948.
Depuis la Libération
Comme l'ensemble du bassin minier, la commune est fortement impliquée dans les grèves de 1947 et celle de 1948. Et même doublement, puisque c'est à Billy-Montigny que les organisations d'obédience communiste organisent, les 21-22 mai 1949, un congrès pour l'amnistie des mineurs condamnés ou licenciés pour fait de grève lors de la grève d'octobre-novembre 1948.
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- Jean-Louis Vivens, , mémoire de Master 2, 2015, p. 21.
Héraldique
Blason | D'or à l'arbre sinople senestré d'un lion de sable, armé et lampassé de gueules rampant contre le fût ; à la bordure d'argent chargée de huit mouchetures d'hermine de sable.
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Détails | Adopté par la municipalité en 1964. |
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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Billy-Montigny dans la littérature
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