Audresselles

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Audresselles : descriptif

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Audresselles

Audresselles [odʁəsɛl] est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France

Ses habitants sont appelés les Audressellois

C'est l'une des huit communes formant le grand site des Deux Caps, labellisé « Grand Site de France » depuis 2011. La commune fait partie de la communauté de communes de la Terre des Deux Caps.

Géographie

Localisation

Village côtier de la Côte d'Opale, Audresselles est située au bord de la Manche, à 11 Boulogne-sur-Mer, 24 Calais>, 105 Lille et à 225 Paris à vol d'oiseau. Il est également situé à proximité immédiate du cap Gris-Nez, point du littoral français le plus proche de l'Angleterre.

Sa proximité avec trois des plus grandes capitales européennes (Paris, Londres et Bruxelles) a fait de cet ancien village de pêcheurs une station balnéaire attractive.

Audresselles comporte deux plages principales séparées par un cap dit « la Côte de Fer » en raison de sa couleur, avec des lignes de rochers en grès : la plage du sud s'étendant jusqu'à Ambleteuse, c'est le principal lieu de baignade, et la plage nord, qui s'étend vers le cap Gris-Nez et longe une falaise restée sauvage.

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de trois communes :

Communes limitrophes d’Audresselles
Audinghen
Cap Gris-Nez
Audresselles Bazinghen
Ambleteuse

Géologie et relief

La superficie de la commune est de 5,72 .

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le ruisseau de Selles, la Manchue et la Noirda,,.

Réseau hydrographique d'Audresselles.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassin côtier du Boulonnais ». Ce document de planification concerne le Bassin côtier du Boulonnais, drainé par trois rivières côtières que sont la Liane, le Wimereux et la Slack. Ce territoire s'étend sur 700 .

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 12,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Boulogne-sur-Mer à 11 vol d'oiseau, est de 11,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages

Une vue de ces « paysages des falaises d'Opale » et le cap Blanc-Nez.

La commune s'inscrit dans les « paysages des falaises d'Opale » tels que définis dans l'atlas de paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),.

Ces paysages, qui concernent 30 communes, s'étendent le long de la côte, d'Équihen-Plage à Sangatte, sur une bande d'environ 50 kilomètres de long et d'un maximum de 5 kilomètres de large, l'autoroute A 16 étant la frontière à l'est. Ils sont constitués, d'une part, par les falaises d'Opale où se trouve le grand site des Deux Caps qui, avec le cap Blanc-Nez, culmine à 150 mètres, ces falaises offrent un belvédère sur le pas de Calais avec la possibilité de voir les côtes d'Angleterre, et d'autre part, vers l'intérieur des terres, avec les paysages littoraux qui jouxtent ceux des coteaux calaisiens et du pays de Licques, d'un paysage alternant collines, vallons et bocages.

L'occupation des sols se répartit en 43 % de cultures pour les paysages arrière-littoraux, 20 % de sols artificialisés, 20 % de prairies et forêts et 10 % de plage.

Les crans constituent une des particularités de ces côtes à falaises. Les crans sont des vallées suspendues qui se sont retrouvées le « nez en l'air », soit du fait de l'affaissement du pas de Calais, soit par la baisse du niveau de la mer comme le cran d'Escalles, le cran Mademoiselle, le cran Poulet, le cran Barbier, le cran des Sillers, le cran de Quette et le cran aux Œufs, situés, eux, sur la commune d'Audinghen.

Ces paysages sont traversés par trois fleuves côtiers, la Liane (Boulogne-sur-Mer), le Wimereux (Wimereux) et la Slack (Ambleteuse), et par le ou GR littoral, appelé aussi sentier des douaniers, qui chemine le long de ces paysages et offre un magnifique panorama.

Milieux naturels et biodiversité

Le cap Gris-Nez.
Espaces protégés et gérés

La protection réglementaire est le mode d'intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée.

Dans ce cadre, la commune fait partie de deux espaces protégés :

  • le parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale, d'une superficie de 132 499  ;
  • le cap Gris-Nez, d'une superficie de 163,044 hectares. Terrain acquis par le Conservatoire du Littoral.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire.

Le territoire communal comprend trois ZNIEFF de type 1 :

  • le cap Gris-Nez et falaise au nord d'Audresselles qui est le seul exemple de falaise européenne à soubassement de marnes kimméridgiennes recouvertes de sables et de lentilles de grès du Portlandien ;
  • la garenne d'Ambleteuse ;
  • le bois et friches calcaires entre Audresselles, Bazinghen et Wissant. Ce site est constitué d'habitats non exploités de diverses natures (ourlets, végétations marnicoles plus ou moins hygrophiles, friches calcicoles…) ainsi que de boqueteaux de feuillus régionaux naturels ou plantés, marqués par les vents venant de la mer.
Carte des ZNIEFF sur la commune.
Sites Natura 2000

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives « habitats » et « oiseaux ». Ce réseau est constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles.

Sur la commune, deux sites Natura 2000 de type B sont définis en site d'importance communautaire (SIC) :

  • les falaises du Cran aux Œufs et du cap Gris-Nez, Dunes du Chatelet, marais de Tardinghen et dunes de Wissant, d'une superficie de 1 059 hectares et d'une altitude variant de 0 à 55 mètres ;
  • le site des falaises et dunes de Wimereux, estuaire de la Slack, garennes et communaux d'Ambleteuse-Audresselles.
Biodiversité
Faune
Oiseaux les plus courants sur la plage et dans les dunes

Le goéland, la mouette rieuse, l'hirondelle de mer, le cormoran, la poule d'eau, le canard col-vert, le héron cendré, l'huîtrier-pie, le guillemot, le pingouin torda ou marblette, le courlis, la bernache, le fou de Bassan, la bécassine, le choucas des tours, l'aigrette blanche, le butor étoilé, le cygne tuberculé, le cygne trompette, le faucon pèlerin, l'émouchet, le faisan commun, et divers passereaux.

Mammifères marins

Plusieurs phoques gris (plusieurs femelles et un grand mâle à tête noire) installés dans une crique au nord du village depuis juillet 2006 ; l'un d'eux s'est approché d'un pêcheur sous-marin et lui a volé les poissons accrochés à sa ceinture. Le 10 et le 11 août 2006, deux nageuses sont raccompagnées par les phoques jusqu'à la plage. Observations quotidiennes de phoques à moins de cinquante mètres du rivage.

Autres mammifères

Marsouins, dauphins communs, et parfois passage d'orques (dernier passage en date du 10 avril 2007) ou de globicéphales, mégaptère (dernier passage en janvier 2008).

Flore halonitrophile (résistant au vent salé)
Arbustes

Lyciet ou alliure, qui produit le goji, fusain, troène, ronce, aubépines, et depuis les années 1980 : éléagne et véronique.

Plantes annuelles

Depuis 2003, on assiste à une invasion générale du haut estran par la betterave maritime (Beta maritima) aux dépens des autres végétaux y compris les plantes arborescentes. La betterave maritime provoque des modifications génétiques de la betterave sucrière cultivée au-dessus des falaises.

Autres plantes annuelles : chou de mer, sedums jaune et blanc, tussilage, carottes et panais sauvages, armérie ou gazon d'Espagne, graminées diverses.

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  2. Sandre, «  »
  3. Sandre, «  »
  4. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Odersele (1150), prononcée encore aujourd'hui par certains habitants, Odressele (1208), Ordressele (1285), Audresel (1323), Odresselles (1506), Andresseilles ou Audreisseilles (1576), Audresseilles (,, Audresselles (1793) et Audrecelles puis Audresselles (depuis 1801).

Le premier élément Audre- est, comme dans la plupart de ces formations toponymiques en -sele, un anthroponyme d'origine germanique. Albert Dauzat suggère pour expliquer Audre-, le nom de personne germanique Other, alors qu'Ernest Nègre lui préfère un autre nom de personne germanique Audaherus.

Le second élément - selles représente la francisation de l'ancien flamand sele « demeure » ou « maison ne comprenant qu'une pièce » (cf. moyen néerlandais sale, sael, vieil anglais sæl, sele, même sens). Cet élément se retrouve dans le nom du hameau voisin de Haringzelle. Dans le Westhoek, le terme apparaît sous forme de terminaison -zeele, comme dans Herzeele (Hersele en 1195) ou Lederzeele (Lidersele en 1139), alors qu'en Belgique, on trouve Herzele ou Elzele (Ellezelles en français). Sele est issu ultimement du vieux bas francique *sal-, tout comme le français salle. La forme directement issue du vieux bas francique est illustrée par le toponyme Guerquesalles (Gargasala, sans date) dans l'Orne.

En picard, le nom de la commune est Auderselle et en néerlandais Oderzele.

  1. , Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris, (lire en ligne), p. 21.
  2. , Toponymie générale de la France, Librairie Droz, (ISBN , présentation en ligne), p. 822.
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  4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit..
  5. Ernest Nègre, op. cit..

Histoire

En 1150, Guy d'Odersele donne à l'abbaye Saint-Médard d'Andres la chapelle de la sainte Trinité et de sainte Marie d'Odersele ainsi que tous ses alleux. Milon, évêque des Morins (évêque de Thérouanne) confirme la donation la même année.

Jusqu'à la fin du Premier Empire, et ainsi qu'il ressort des actes de baptême et de décès puis des actes d'état-civil des archives municipales et départementales, les familles de souche constituant Audresselles ont toujours porté les mêmes patronymes depuis la fin du treizième siècle, pour la plupart néerlandais puisque, jusqu'à la guerre de Cent Ans, les habitants d'Audresselles parlaient un dialecte flamand. Ce sont donc eux qui ont participé à la construction de l'église Saint-Jean-Baptiste d'Audresselles et inclus dans le dialecte picard du village des mots néerlandais non usités ailleurs sur la côte.

Aujourd'hui encore, au moins quatre grandes familles d'Audressellois portent ces anciens patronymes flamands parfois francisés. Depuis la fin du XIXe siècle, des familles flamandes de Belgique ou de la région de Dunkerque sont venues s'installer aussi à Audresselles, mais il s'agit d'un apport moderne de population.

Après le départ ou l'extermination des Anglais par les troupes d'Henri II, de nouvelles populations sont arrivées de Picardie et d'Île-de-France ainsi que le montrent les patronymes, notamment pour repeupler Ambleteuse. Ils se sont mêlés ensuite aux Audressellois.

Entre 1558, fin de l'occupation anglaise, et le milieu du où se trouve actuellement un bois cachant la batterie allemande Todt d'Audinghen. Elle appartenait à la famille Acary, qui a donné quelques amiraux à la France et dont descendent la plupart des vieilles familles de pêcheurs du bourg.

Village de pêcheurs-naufrageurs millénaire implanté sur une dune, Audresselles a perdu plusieurs de ses rues et de ses chaumières ainsi que l'église du longères blanches à bande de couleur en bas des murs, au centre du village, et quelques villas de la Belle Époque face à la mer.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, des puits dont certains remontent au Moyen Âge, assuraient l'approvisionnement en eau. C'est pendant la période allant de juin 1940 à septembre 1944, que les autorités allemandes ont installé le réseau urbain d'alimentation en eau courante. Elles l'ont aussi installé dans les villas que les militaires habitaient. Les canalisations collectives sont toujours utilisées aujourd'hui par Véolia en raison de l'excellente qualité des matériaux employés. Mais ceci a entraîné le comblement de nombreux puits depuis 1945 par les propriétaires des parcelles.

Les cartes postales d'avant la Seconde Guerre mondiale indiquent aussi les premiers travaux de voirie importants réalisés par les autorités d'occupation. Toutefois, les pillages des résidences secondaires consécutifs à la Libération de septembre 1944 ont créé de nombreuses ruines, réhabilitées depuis par des plaisanciers.

Audresselles est encore habitée par une famille d'artisans pêcheurs professionnels et le doris de l'un d'entre eux utilise la plage d'échouage du village.

Les flobarts traditionnels, petits bateaux bordés à clin, sont encore utilisés par les plaisanciers.

  1. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome II Année 1150
  2. a et b Nobiliaire de Picardie, page 1, réalisé en 1698 par Jérôme Bignon (1658-1725), Intendant de la province, sur ordre du Roy, Louis le quatorzième.

Héraldique

Armes de la famille Acary.
  • Blason originel : celui de la famille Acary (ou Accary), seigneurs d'Audresselles et d'Haringzelle au Armorial général de France en 1696 : D'or à une aigle bicéphale de sable.
  • Blason actuel, élaboré par un restaurateur d'Audresselles, fondateur de la fête du Crabe :
Blason
D'azur à un flobart d'or, naviguant sur trois ondes d'argent, au chef d'or chargé d'un crabe de gueules.
Détails
Le crabe et le flobart évoquent l'activité traditionnelle de la station balnéaire qu'est la pêche, mise à l'honneur tous les ans par la fête du Crabe.

Adopté en 1976.
  1. Charles d'Hozier, Armorial général de France, dressé en vertu de l'édit de 1696, lire en ligne sur Gallica), p. 28 et 213.
  2. «  », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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