Brouckerque
Localisation
Brouckerque : descriptif
- Brouckerque
Brouckerque (en néerlandais : Broekkerke) est une commune française, située dans le département du Nord en région Hauts-de-France.
Géographie
Description
Brouckerque est un village agricole du Blootland, égayé de champs, de watergangs et de canaux.
Le territoire de la commune est de forme trapézoïdale. Brouckerque est séparé de Pitgam par le canal de la Haute Colme ; de Bourbourg par le Vliet, de Craywick et Loon-Plage par le canal de Bourbourg ; de Looberghe par un watergang nommé Schey-Dyck (« fossé qui sépare ») ; de Spycker par une limite administrative.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Grande-Synthe, Spycker, Bourbourg, Craywick, Looberghe, Loon-Plage et Pitgam.
Relief et géologie
Au sud de la commune sont situées des terres basses, qui ont été recouvertes par les eaux marines en 1944 (plus d'1,20 mètre de hauteur à certains endroits) lors des inondations par l'armée allemande. À l'est de la commune, les terres sont plus élevées.
Les points les plus hauts sont le cimetière (2,3 mètres) et les points les plus bas sont en bordure du Pauw Dyck (0,4 mètre) et entre la Dieppe Straete et le Schey Dyck (0,1 et 0,4 mètre). Ces terrains bas et marécageux sont appelés les brouckes.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le canal de Bourbourg, le canal de la Haute Colme, la Vliet, le canal de Lynck à Coppenaxfort, le Langhegracht, le Sparrewardyck Nord, le Sparrewardyck Sud, la Pauwedyck, le melk dyk, le Schey Dyck et un autre petit cours d'eau,.
Le canal de Bourbourg relie l'Aa à l'ouest de Bourbourg aux ports intérieurs de Dunkerque.
Le canal de la Haute-Colme relie l'Aa à Watten au canal de Bergues et au canal de la Basse-Colme à Bergues. Il fait partie du canal de la Colme, et correspond à la partie occidentale, la seule encore accessible à la navigation fluviale.
La Langhegracht, d'une longueur de 14 Looberghe et se jette dans le Canal de Bergues à Téteghem-Coudekerque-Village, après avoir traversé sept communes.
Brouckerque possède également de nombreux watergangs : le Schey Dyck (en français, « fossé qui sépare ») qui fait frontière avec Looberghe ; le Pauw Dyck ; le Langhe Gracht (« long watergang ») qui coupe le village en deux ; Sparrewaerde Dyck (« fossé de l'épervier ») ; le Waeter Plecke Dyck (« fossé de l'endroit de l'eau ») ; le Melk Dyck (« le fossé au lait ») ; le Lamberts Dyck (« le fossé de Monsieur Lambert ») ; le Vinckelsgracht (« watergang des pinsons ») ; le Reep Dyck (« fossé comme une corde », qui est rectiligne).
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Le Vliet à Coppenaxfort.
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Réseau hydrographique de Brouckerque.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Delta de l'Aa ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 208 bassin versant de l'Aa. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'Institution intercommunale des Wateringues.
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 13,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Dunkerque à 11 vol d'oiseau, est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Voie de communication et transport
Le village est traversé par la route départementale 17.
- Sandre, « »
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ecclesia in broco vers l'an 800, Brockerka en 1139, Bruckerque en 1142, Brocherche en 1168, Brokerke au XIIIe siècle, Broukerke au XIVe siècle et Brouckerque vers 1760.
La commune se nomme en néerlandais Broekkerke, littéralement « église du marécage ». L'élément Brouc- (Broek-) représente le germanique brōka- « marais », l'élément kerque (kerk)- « église ».
Son nom en flamand de Broek (marais) et de Kerke (église) signifie « église du marais ».
Microptoponymie
Rues
On notera que la rue des Pinsons était autrefois communément appelée « café straete », car les personnes âgées qui y habitaient se réunissaient souvent autour d'une tasse de café.
La rue du Pont-à-Chats tire son nom d'une légende, qui disait qu'il ne fallait pas franchir le pont à chats (katebrugghe) vers minuit le samedi soir, car les sorcières y tenaient le sabbat et noyaient ceux qui s'y aventuraient.
La rue verte s'appelait autrefois Mardyck Houck straete, car elle était située au lieu-dit Mardyck Houck.
Certains chemins vicinaux ont des noms. Le chemin vicinal no 7 est surnommé Dieppe straete (chemin profond), car il traverse les terres les plus basses de la commune. Le chemin vicinal no 101 est appelé Nord straete (chemin du nord). Le chemin vicinal no 8 est appelé rue du Bois, car un bois existait autrefois autour du château Vandewalle ; il s'appelait jadis Water Plecke Dyck straete (fossé de la place d'eau).
Ponts
- Pont de Coppenaxfort.
- Pont à chats, sur le Melck dyck.
- Pont vert, sur la départementale 17, vers Coppenaxfort sur le Melck dyck.
- Pont du bon accueil, sur la dieppe straete, sur le Langhe gracht.
- Pont Lamberts, le long du Vliet.
- Pont du Gus Wegh, vers Bourbourg sur le Vliet, qui doit son nom de « gueux » aux protestants (révolte des gueux).
- Pont tournant du Staelenbrugghe (Pont d'acier). Il fut dynamité par l'armée française le et reconstruit en face de la route de Pitgam. Il doit son nom aux étables construites près du nom autrefois. Le pont existait déjà en 1571.
Lieu-dit
Le lieu-dit du Nune Hof Houck (Nonnehofhoek), soit le coin de la ferme des nonnes, doit son nom à une ancienne propriété de l'abbaye de Bourbourg. C'est aujourd'hui les terres de la ferme Decrocq qui s'étendent sur Spycker et Brouckerque.
- Ernest Nègre - Toponymie générale de la France, Volume 2, (ISBN ).
- d'après le cartographe Deflou
Histoire
Moyen Âge
Vers 800, selon une carte de Malbrancq qui représente la partie orientale du delta de l'Aa, le village Ecclesia in broco est indiqué, entouré de Burgus in broco (Bourbourg, Grunberga (Bergues), Saint-Wilbrordi (Gravelines), Koudekerke (Coudekerque), Spikere (Spycker) ou Loo berga (Looberghe).
La commune est citée en 1142 dans le cartulaire de l'abbaye Notre Dame de Bourbourg.
En 1240, Brouckerque est cité dans une keure (ensemble des lois, établi en accord avec le comte et les échevins) que la châtellenie de Bergues obtient de la comtesse Jeanne. Brouckerque dépend de ladite châtellenie. Le Brouckerhove (cour de Brouckerque) était tenue du Perron (cour féodale) de Bergues en justice vicomtière. Elle ne rendait que la basse justice, la moyenne et la haute justice se faisant à Bergues.
Le , lors de la bataille de Cassel, on dénombre 3192 tués dont 36 dans la commune de Brouckerque.
La paroisse était incluse dans le diocèse de Thérouanne, puis à la disparition de celui-ci dans le diocèse de Saint-Omer.
Les fiefs médiévaux
Fief de Brouckerkhove
La seigneurie de Brouckerkhove (en flamand, cour de Brouckerque) était une juridiction administrative dépendante de la châtellenie de Bergues. Elle ne rendait que la basse justice, la moyenne et la haute justice étant rendues à Bergues.
Un fief s'élevait sur l'actuel territoire de Brouckerque. Le foncier du fief était de 104 mesures de terre (46,51 ha) au et 1835. Au siècle, est retrouvé un Guillaume Hardevust, d'une famille d'ancienne chevalerie, écuyer, seigneur de Brouckerchove, bourgmestre de la ville et châtellenie de Bergues, époux de Madeleine Hasebaert, douairière (veuve dotée d'un douaire) de Georges de Schoore, écuyer, grand bailli de Bergues. Guillaume est le fils de Pierre Hardevust, châtellenie de Bourbourg, et de Jeanne Zylof. il est le frère de Pierre Hardevust, premier greffier civil de la ville et châtellenie de Bergues et de Gillette Van der Naelde, et l'oncle d'Anne Hardevust, abbesse de l'abbaye Saint-Victor à Bergues.
À la Révolution française, le manoir a été entièrement détruit et le bois qui l'entourait qui s'étendait de la Colme au fief a été totalement défriché.
Depuis la révolution la Brouckerkhove s'appelle « ferme du Colombier bleu », et le chemin qui y mène se nomme le « Wyncle straet » (« Chemin de la juridiction »). Une nouvelle habitation est construite sur le site de l'ancien fief. Il subsiste cependant plusieurs traces de l'ancien fief : les douves qui l'entourent datent de l'époque féodale ; les fondations d'un mur d'1,50 mètre d'épaisseur (fait de briques semblables aux plus anciennes que l'on observe dans le beffroi de Bergues) ont été retrouvées lors de fouilles faites en bordure des douves qui entourent la petite pâture faisant corps avec la ferme ; dans un pan de mur de la grange se trouvent également des ouvertures en forme de meurtrière.
Aujourd'hui, la ferme située à cet emplacement est exploitée par Michel Deschodt.
Sparrewaerde
La cour féodale de Sparrewaerde ou Sparrewarde (de sperewer, l'épervier), possédait les trois ordres de justices du Spycker et un peu sur Brouckerque. Cette seigneurie avait 19 arrière-fiefs dont 12 sur la commune de Brouckerque. Elle était assujettie au perron de Bergues. Le foncier du fief était de 173 mesures de terre en 1777.
Deux fermes subsistent de l'ancien domaine : il s'agit du lieu-dit « Grand Sparrewarde » (ferme Depoers à Spycker) et du Petit Sparrewarde (ferme Debey). Le watergang qui traverse le Grand Sparrewarde se nomme toujours « Sparrewarde Dyck ».
T'zudhof
Le fief de T'zudhof (ou T'zuithoff) s'étendait sur Brouckerque et Spycker et était assujetti au perron de Bergues.
Helsfelt
Helsfelt ou Helsfeldt (champ de l'enfer) s'étendait sur Pitgam et Brouckerque. Elle possédait les 3 ordres de justice. Elle dépendait de Fauquembergues.
Temps modernes
En 1566, la révolte des gueux gagne Brouckerque. Le , Le curé du village André Corbeel ainsi que six autres habitants récemment convertis au calvinisme, brisent les autels et les décorations de l'église. Le , une enquête est ordonnée par le comte d'Egmont, magistrat de la châtellenie de Bergues. Le curé ne sera pas retrouvé, mais les complices seront tous arrêtés, condamnés puis pendus par la cour féodale. En 1567, Louis Caener, habitant du village qui avait retourné les statues par dérision est condamné à être fouetté. En 1568, c'est au tour de Nicolas Deckere, d'être condamné, fouetté et banni trois ans pour trouble religieux.
En 1635, Brouckerque est touché par une épidémie de peste. Le , la France déclare la guerre à l'Espagne et prend part directement à la guerre de Trente Ans. L'armée espagnole bâtit un camp retranché à l'approche de l'armée française : elle construit les forts de Lynck et de Coppenaxfort (1644).
En 1644, le village de Brouckerque (comme Loon et Saint-Georges-sur-l'Aa) est ravagé et pillé lors du siège de Gravelines. Les moulins, les fermes et même les arbres sont brûlés. La commune de Brouckerque est totalement abandonnée pendant plusieurs années à cause des guerres et des inondations. Le village n'aura plus de curé entre 1644 et 1653.
Le , Turenne campe à Brouckerque avec son armée.
Le , l'Espagne signe le Traité des Pyrénées et cède à la France une partie des Pays-Bas espagnols, dont les châtellenies flamandes de Bourbourg et de Gravelines. La France se trouve aux portes du village. Lors du Traité d'Aix-la-Chapelle du , l'Espagne cède à la France la place forte de Bergues et sa châtellenie dont Brouckerque fait partie : Brouckerque devient français. Elle fait toujours partie de la châtellenie de Bergues, mais contrairement à la grande majorité des paroisses de sa châtellenie, elle n'est pas rattachée au diocèse d'Ypres mais à celui de Saint-Omer comme Pitgam et Spycker.
En 1670 est construit le canal de Bourbourg.
En 1677, pour protéger Bourbourg des éventuelles attaques espagnoles, des postes de surveillances sont montés à Coppenaxfort, Loon et Mardicqhouck.
En 1701, la châtellenie de Bergues compte 12 893 habitants (contre 37 969 à Cassel et 13 084 à Bailleul).
En 1727, Brouckerque comptait 4 brasseries : celle de Van Middelem au Staelenbrugghe, celle de Charles Petyt à la ferme du Petit Sparrewaerde, celle de Jean Deswaerte au village qui tenait aussi un cabaret et celle de Guislain Deutein à Coppenaxfort. Il y avait deux moulins à blé, l'un au Staelenbrugghe et l'autre à Coppenaxfort, ainsi que deux épiceries et un chirurgien.
En 1769 est construite la brasserie Dufour de Coppenaxfort (Elle passera ensuite à la famille Dambre et cessera son activité en 1952).
Révolution française et Empire
Le , les Brouckerquois réunis dans l'église demandent, dans le cadre de la rédaction des cahiers de doléance, la suppression des droits féodaux et l'égalité devant l'impôt. À la suite de la Révolution française, Le découpage administratif est modifié et Brouckerque fait désormais partie du canton de Bourbourg. Les Brouckerquois votent pour la première fois le .
En 1791, Maître Deblonde, le curé de la paroisse de Brouckerque, refuse de prêter serment à la constitution (constitution civile du clergé). En , il est accusé de semer le trouble par sa propagande contraire à la Révolution. Il est chassé du presbytère et menacé de mort. Après avoir donné clandestinement des messes chez des fermiers qui l'hébergeaient, il a émigré en Hollande.
En 1792, l'armée autrichienne envahit la Flandre française mais sera stoppée par la victoire française à la Bataille de Hondschoote en 1793.
En 1801-1802 (an 10 révolutionnaire), il est décidé de reconstruire le pont de Stalenbrugghe en bois de chêne.
En 1806, la culture de la betterave à sucre se développe.
En 1814, Brouckerque compte 1 instituteur, 2 tailleurs d'habits, 1 perruquier, 4 cordonniers, 2 tisserands, 2 brasseurs, 1 couvreur de chaume, 2 meuniers, 2 charpentiers, 1 revendeur, 1 tonnelier, 1 greffier du tribunal de simple police de la mairie, 1 boucher, 1 boulanger, 1 jardinier et 45 fermiers.
En , le général prussien Zielinsky et son armée séjourne dans la région de Bourbourg et pille les habitants. D' jusque fin 1817, l'armée anglaise y stationne plusieurs mois.
Époque contemporaine
En 1818, lors du troisième traité d'Aix-la-Chapelle, la France obtient de conserver les places fortes flamandes de Bourbourg et de Bergues qui ne seront donc pas incorporées aux Pays-Bas.
En 1848, une épidémie de choléra attribuée aux eaux stagnantes des canxu et des fossés ravage la région. On dénombre 69 décès à l'intérieur du bourg de Bourbourg, plus 65 à « Bourbourg-Campagne ».
En 1910, construction de la minoterie Chevalier (elle fermera en 1980).
De 1914 à 1918, Brouckerque fait face à la Première Guerre mondiale. L'année 1914 sera la dernière où le village accueille un marché. En 1917, Brouckerque dépendait du commandement d'étapes ayant son siège à Looberghe, (élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front), de même que Drincham, Pitgam, etc. Des troupes ont donc séjourné sur Brouckerque. Le village dépendait également du commandement d'étapes ayant son siège à Spycker, et a accueilli des éléments de l'armée britannique, de même qu'en 1916, elle relevait du commandement d'étapes de Grand-Millebrugghe. En , bivouaquent sur la commune des éléments de l'armée d'Afrique, des zouaves, des spahis, soit environ 2000 soldats. Au début mai 1917, les troupes anglaises comptent un poste d'artillerie contre avions à Spycker, un autre à Looberghe-Lynck, un poste de projecteurs photo-électriques à Brouckerque et un autre à Pitgam, ainsi qu'un poste de guet à Pitgam. En , stationnent un temps à Brouckerque des soldats d'un bataillon de tirailleurs sénégalais.
Une ligne de chemin de fer de Bourbourg à Drincham via Coppenaxfort, Brouckerque et Looberghe a fonctionné pendant environ 30 ans : créée en 1924, déclassée par un décret du paru au Journal Officiel du sur demande du département du Nord. La ligne semble avoir fonctionné jusque dans les années 1950.
En 1929 est construite la dérivation de la Colme.
En 1930-1935, le village comptait 5 forgerons : les forges Viste et Emile Dumoulin au village, la forge Marcel Goddin au Staelenbrugghe, la forge Regherre à Coppenaxfort (côté Brouckerque) et la forge Marguerit (côté Craywick). Il y avait à l'époque 200 chevaux à ferrer. Il y avait la minoterie Chevalier à Coppenaxfort et un moulin à vent le long du Vliet. Il existait deux ateliers de charronnage, deux menuisiers, un bourrelier à Coppenaxfort, un zingueur poêlier qui était aussi plombier, deux tailleurs d'habits, un peintre qui était aussi quincailler, un boulanger au village et un à Coppenaxfort, une brasserie au village (Plancke) et une à Coppenaxfort (Dambre), une mercerie, un marchand de chaussures et de café, un marchand de charbon, un maçon, un teilleur de lin, deux boucheries, deux cordonniers, deux coiffeurs, trois draineurs, une repasseuse qui faisait aussi sage-femme. Il y avait 9 épiceries, 29 estaminets et une cinquantaine d'exploitations agricoles.
En 1935 est construit le pont de Coppenaxfort, grand pont sur la dérivation de la Colme. Il sera remplacé en 2009.
En 1938, l'électricité arrive à Brouckerque.
Seconde Guerre mondiale
De 1939 à 1945, Brouckerque subit la Seconde Guerre mondiale. Brouckerque ne sera libérée que le (Lille était déjà libérée le , mais Dunkerque ne le sera que le , après la capitulation).
Le , les chevaux sont réquisitionnés pour former des convois militaires à Bourbourg. Vers la mi-septembre, les premiers soldats français du régiment d'artillerie arrivent au village. Ils resteront jusque fin septembre. Les femmes remplacent les hommes mobilisés dans les champs.
Le , le régiment d'artillerie stationne au village. Il sera remplacé par le régiment d'infanterie, lui-même remplacé après l'hiver par le 125e train, formé des autobus de Paris, qui restera jusque le .
Le , les premiers réfugiés belges commencent à passer. Le , les premiers autobus belges arrivent au village, et les réfugiés sont logés dans les écoles et chez les habitants. Dunkerque et sa région subissent les premiers bombardements. Le , des soldats anglais commencent à installer des défenses à Brouckerque, puis ils se replient sur Dunkerque pour le rembarquement des troupes ; les Français inondent la région pour retarder la progression allemande. La population du village double et son ravitaillement devient difficile. Le , une pièce de 75 de la DCA est installée à Coppenaxfort en plein milieu de la départementale 17. Le , le régiment d'infanterie et le régiment d'infanterie prennent position à Spycker pour couvrir l'embarquement des Français et des Anglais à Dunkerque. Le , les artilleurs français mettent en batterie deux pièces de 155 longs en bordure de la route de Spycker, des mines anti-chars sont placées sur les rampes du pont de Coppenaxfort et des tranchées sont creusées aux abords du village. Le , vers 14h, deux Allemands en side-cars arrivent au village. Le général Heinz Guderian note le soir dans son rapport : le groupe de reconnaissance de la 10e Panzerdivision a pris Brouckerque. Les Français font sauter les ponts Wiel et Gaston Pauwels ainsi que l'écluse de la route de Spycker.
Le au matin, les Allemands attaquent le château de l'Afgand avec une voiture blindée et des side-cars. Ils sont repoussés par les mitrailleuses du régiment d'infanterie. Ils sont encore repoussés le par la division d'infanterie à Spycker et au château de l'Afgand. Le au soir, malgré la résistance du régiment d'infanterie, les Allemands prennent Spycker avec des blindés et de l'artillerie, et capturent le château de l'Afgand par ruse : après avoir franchi la Colme à l'aide d'une péniche, les Allemands attaquent le château par derrière.
En , les Allemands décident d'inonder la Flandre maritime. Le , la population du village de Brouckerque est entièrement évacuée, à l'exception du hameau de Coppenaxfort et de quelques fermes situées au-dessus du niveau de la mer. Coppenaxfort devient le centre du village et la mairie y est transférée. Toutes les vannes des watergangs sont ouvertes et le village est inondé. Vers la fin du mois de , les Allemands ouvrent les écluses de Dunkerque à marée haute et l'eau de mer envahit les terres : l'eau atteindra par endroits 1,20 mètre de haut. Tous les arbres de la région sont abattus - y compris les bois de Merckeghem et de Watten pour faire des pieux Rommel (troncs d'arbres plantés régulièrement avec des fils de fer barbelés pour empêcher l'atterrissage des planeurs).
Le , les Allemands quittent le village. Le , une colonne allemande qui se replie prend position à Brouckerque et places des mitrailleuses. Le , la Brigade d'infanterie canadienne arrive de Looberghe le long de la Colme. Vers 15h, des militaires portant l'écusson « Armée du Canada Régiment de Maisonneuve » traversent triomphalement le village sans s'arrêter et se dirigent vers Coppenaxfort. Les Allemands de Coppenaxfort font sauter le pont de Brouckerque, puis font sauter les ponts de Coppenaxfort et de Craywick dans la soirée. Le , l'artillerie allemande bombarde le village. Les militaires canadiens du Black Watch of Canada arrivent à Coppenaxfort. Les Canadiens occupent aussi l'Afgand et le Grand-Mille Brugghe. Mais les Canadiens n'ont pas pour mission de libérer Dunkerque et repartent vers la Belgique.
En , le régiment d'infanterie de ligne prend position dans le secteur, notamment à Brouckerque. Le , les Allemands encerclent les postes français à Spycker et capturent quasi entièrement la régiment d'infanterie de ligne. Le , Brouckerque est libéré.
Le , le régiment d'infanterie de ligne (Looberghe est libéré, puis Pitgam. Le , l'Allemagne capitule. Le à 9 h, Dunkerque est libéré.
En 1947, les ponts de Coppenaxfort détruits en 1944 sont reconstruits,,.
Le est inauguré le groupe scolaire, à l'emplacement de l'école des filles qui a été démolie en 1953.
En 1967, le canal de Bourbourg et la Dérivation de la Colme sont portés au grand gabarit européen, soit une largeur de 52 mètres.
En 1974, construction d'une école maternelle.
En 1975, Brouckerque compte deux bouchers, un boulanger, un bourrelier, un vendeur de cycles, trois épiciers, deux maréchaux-ferrants, un négociant en charbon, une mercerie, un débit de tabac, neuf cafés et 29 agriculteurs.
En 1986, pose de la première pierre de la salle polyvalente, réalisée par le SIVOM Bourbourg-Gravelines. Elle sera inaugurée le par le maire Anne-Marie Chevalier, le président du SIVOM A. Denvers, le conseiller général du canton O. Varlet et l'architecte Soissons. La salle sera baptisée Anne-Marie-Chevalier en 1990.
En 1994, la première fête de l'eau est organisée à Coppenaxfort.
En 1999, réalisation du parc de Coppenaxfort.
En 2004, l'éclairage public arrive à Coppenaxfort et des travaux d'assainissement y sont réalisés.
En 2005, l'église est restaurée.
En 2007, un nouveau pont est construit sur la dérivation de la Colme à côté de l'ancien pont de Coppenaxfort (qui sera ensuite démoli), plus haut (7 . Le pont a été inauguré par le par le Secrétaire d'État Dominique Bussereau. L'opération a été conduite sous maîtrise d'ouvrage VNF et son montant de 9,5 millions d'euros financé à 50 % par l'État et à 50 % la région Nord-Pas-de-Calais.
En 2011, 19 scorpions et 671 mygales et mygalons - 157 espèces de mygales différentes, dont certaines sont protégées - sont découvertes chez un particulier à Brouckerque.
- Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 66, lire en ligne.
- Rapport établi en 1740 par Croneck, bailly de la cour féodale du Péron de Bergues
- M.A. Bonvarlet, « Chronique de l'abbaye des dames de Saint-Victor, dite du nouveau cloître à Bergues », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Année 1857, publié en 1858, p. 273-274, lire en ligne
- Aymard Drieux et Yves Lemaire, Brouckerque, Coppenaxfort, chapitre La brasserie Dambre, décembre 2005 (ISBN ), pages 162 et 163
- Joseph Deschuytter, L'esprit public et son évolution dans le Nord, de 1791 au lendemain de Thermidor an II (1), FeniXX réédition numérique, .
- « », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
- Journal de marche du commandement d'étapes de Spycker, p. 4, lire en ligne.
- Journal de marche du commandement d'étapes de Spycker-Steene, janvier-septembre 1917, p. 31, lire en ligne.
- Journal de marche du commandement d'étapes de Looberghe, 20 juin-4 décembre 1917, p. 130, lire en ligne.
- « », sur Gallica (consulté le ).
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- Aymard Drieux et Yves Lemaire, Brouckerque, Coppenaxfort, décembre 2005 (ISBN ), pages 156 à 159
- Journal des Flandres, Hugues Dorgueil, manuscrit
- À travers le plat pays, Hugues Leys, Westhoek-Éditions
- cf. plaque dans la salle
- Pont de Coppenaxfort, reconstruction, service de la navigation du Nord-Pas-de-Calais, direction régionale des Voies navigables de France, Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, mise à jour le 13/08/2008, http://www.sn-nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/pont-de-coppenaxfort-a430.html, consulté en août 2011
- Inauguration du pont de Coppenaxfort par Dominique Bussereau le 20 juillet prochain, service de la navigation du Nord-Pas-de-Calais, direction régionale des Voies navigables de France, Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, mise à jour le 10/07/2009, http://www.sn-nord-pas-de-calais.equipement.gouv.fr/inauguration-du-pont-de-a756.html, consulté en août 2011
- E. J., « », La Voix du Nord.fr, (consulté le ).
Héraldique
Blason | D'argent à une fasce de sable chargée de trois quintefeuilles d'or. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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