Chermizy-Ailles
Localisation
Chermizy-Ailles : descriptif
- Chermizy-Ailles
Chermizy-Ailles est une commune française située dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France.
Géographie
Localisation
Cartographie (cliquer pour afficher)
Chermizy-Ailles se situe au centre-est du département de l'Aisne.
La commune se trouve à 13,2 Laon, à 113,3 Amiens, à 32,2 Reims, et à 120,9 Paris.
Relief et géologie
Le territoire de la commune se situe dans la vallée de l'Ailette. La partie sud du territoire se situe sur le flanc nord du plateau du Chemin des Dames.
L'altitude maximale du territoire est de 198 m, au sud-ouest de la commune sur le plateau du Chemin des Dames, et l'altitude minimale est de 78 m, à l'ouest de la commune au niveau de la rivière l'Ailette.
Voies de communications et transports
Les principales voies de desserte de Chermizy-Ailles sont les suivantes :
- la route départementale D 19, traversant la commune d'ouest en est et reliant Chermizy-Ailles à Neuville-sur-Ailette (à l'ouest) et à Bouconville-Vauclair (à l'est) ;
- et par deux routes communales, l'une au nord en provenance de Bièvres et Ployart-et-Vaurseine, l'autre au sud en provenance de la route départementale D 18CD (le Chemin des Dames).
Les voies de circulation douce comprennent :
- la voie verte de l'Ailette, une piste cyclable sécurisée de 17 km reliant le lac de Monampteuil à l'abbaye de Vauclair, en passant par Chermizy.
- le chemin de Grande Randonnée GR12 traversant Chermizy-Ailles avec différentes variantes (GR142 et GR 145)
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Ailette, le ruisseau Bievre, le canal 01 de la commune de Chermizy-Ailles, le cours d'eau 01 de la Rouillée, le cours d'eau 06 de la commune de Chevregny, le fossé 01 de la commune de Bouconville-Vauclair, le fossé 01 de la commune de Chevregny, le fossé 02 de la commune de Chevregny, le fossé 03 de la commune de Chevregny et le ruisseau de Moulin Midesse,,.
L'Ailette, d'une longueur de 59 Sainte-Croix et se jette dans l'Oise (rive gauche) à Quierzy, après avoir traversé 36 communes.
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : le lac de l'Ailette, d'une superficie totale de 153,8 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 15,1 . Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Martigny-Courpierre à 4 vol d'oiseau, est de 10,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le )
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Chermizy
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1146 sous l'appellation latine de Charmesius. Ce nom évoluera ensuite de nombreuses fois en fonction des différents transcripteurs :Calmesius, Calmesi, Carmini (1153 dans un Cartulaire de l'Abbaye de Vauclair , Chermisi, Charmesei, Charmisiacum, Germisi, Charmisy, Chermisiz, Charmisy, puis Chermisy sur la Carte de Cassini au milieu du siècle et enfin l'orthographe actuelle Chermizy au siècle
.
Du préfixe breton kêr du vieux-breton caer, d'origine gauloise et apparenté au gallois caer. Il signifie à l'origine « lieu fortifié, forteresse, château, citadelle », sens qu'il a conservé en gallois.
Ailles
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1224 sous l'appellation latine de Villa que dicitur Aquila. Ce nom évoluera ensuite en fonction des différents transcripteurs :Aille, Aylle, Parossiam de Saint-Martin d'Aisle (1669) et enfin l'orthographe actuelle Ailles sur la Carte de Cassini au milieu du siècle
.
Le village doit son nom à la rivière L'Ailette qui prend sa source à 6 km à l'est.
- « », sur Gallica, (consulté le ).
- « », sur Gallica, (consulté le ).
Histoire
Le chanoine Flodoard (894-966), rapporte dans son Historia remensis ecclesiae (Histoire de l'église de Reims) que saint Remi, évêque de Reims de 459 à 533, faisant la visite des paroisses de son diocèse, s'arrêta à Chermizy et y rendit la vue à une aveugle. L'église de Chermizy a pour saint patron Évence.
En l'année 948, les troupes d'Hugues le Grand, duc des Francs, passant dans ce village, s'y portèrent à de grands excès et tuèrent plus de 40 habitants.
Le domaine d'Ailles était placé sous le patronage de St Martin, il appartenait au IXe siècle à Didon, évêque de Laon, lequel en mourant le donna, en l'année 893, au chapitre de la cathédrale de cette ville qui l'a conservé jusqu'à la Révolution. Ailles ne paraît pas avoir eu de seigneurs laïques, étant toujours resté dans les mains du chapitre de Laon. Cependant nous connaissons un Etienne d'Ailles, en 1156 ainsi qu'un Guy de Chermizy en 1128, également Guy d'Evercaigne en 1141 (ferme dépendant de Chermizy), suivi de Guy II de Chermizy (1160-1195) puis Jean de Chermizy en 1205.
Des lettres de Gauthier, évêque de Laon, de l'année 1172, nous apprennent que le moulin de Midesse, molendinum de Muidessa, et un autre, nommé le moulin d'Ailles, de Aila, avaient été en partie donnés aux Hospitaliers par un sieur Alexandre, chanoine de Saint-Jean-du-Bourg.
L'exploitation des carrières de Chermizy est très ancienne. En 1205, le chapitre de Laon exploita ces pierre calcaire, notamment pour édifier la cathédrale Notre-Dame de Laon. Ces blocs de pierre furent tirés par des bœufs jusqu'à Laon (13 km) et 16 statues réparties sur les tours principales de la cathédrale leur rendent hommage.
Chermizy fut encore le théâtre d'une action sanglante en 1656. Une partie des troupes de Henri-Jules de Bourbon-Condé, prince de Condé, s'étant présentée devant ce village, commença par y mettre le feu, puis attaqua l'église fortifiée, dans lequel les habitants s'étaient réfugiés ; s'en étant emparé, elles se saisirent de 37 d'entre eux pour les conduire à Rocroy. Le reste des habitants exaspérés de voir emmener leurs concitoyens, se ruèrent sur l'ennemi et le mirent en fuite ; mais ayant eu l'imprudence de le poursuivre dans la campagne, ils tombèrent dans une embuscade où ils furent tous tués ou faits prisonniers. Au milieu du XVIe siècle, la terre de Chermizy entra dans la maison de Proisy, dont les membres étaient déjà seigneurs de La Bove.
- La bataille de Craonne (1814)
La commune d'Ailles est placée au pied de la montagne où se livra, le 7 mars 1814, la bataille de Craonne, entre les Français et les troupes alliées, conduites par Napoléon contre les armées russes et prussiennes du maréchal Gebhard Leberecht von Blücher (armée de Silésie). Les Français enlevèrent ce village de vive force, et gravissant la montagne sous un feu terrible, parvinrent à couronner le plateau et à en chasser l'ennemi. Une statue de Napoléon se dresse actuellement sur le plateau de Californie en mémoire de cette victoire.
La commune d'Ailles comportait 147 habitants lors du recensement de 1901 pour 61 maisons ; comme toutes les communes du canton de Craonne, elle est touchée par l'exode rural et ne compte plus que 118 habitants à la veille de la Première Guerre mondiale lors du recensement de 1911 (369 habitants à Chermizy en 1856). La petite commune d'Ailles était alors renommée pour son orme, un arbre remarquable planté en souvenir de la bataille de Craonne du à proximité de l'église Saint-Martin, qui faisait la fierté des villageois. Ailles fut occupé par l'ennemi dès septembre 1914 jusqu'à la fin du mois d'octobre de l'année 1917, un cimetière provisoire est aménagé au nord du village ; les combats, qui en achevèrent la destruction, furent particulièrement violents en avril 1917. Les Français s´en rendent ensuite détenteurs jusqu'au . Ailles fut de nouveau investi par les Allemands jusqu'à la mi-. Les ruines d'Ailles redeviennent françaises lors du repli allemand sur l'Ailette, le 2 novembre.
À l'issue de la guerre, par décision ministérielle du 10 juillet 1922, l'État classa 73 % de sa surface en Zone Rouge, soit 342 hectares sur 469. Le territoire, alors exproprié par l'État dès 1922, fut en partie rétrocédé en 1929. Totalement détruit, le village d´Ailles n'est pas reconstruit.
- Première Guerre mondiale (1914-1918)
Chermizy reste en possession des Allemands, tandis que les ruines d'Ailles (dont les habitants ont été évacués dans la région de Fourmies) redeviennent françaises d'avril à mai 1917, puis lors du repli allemand sur l'Ailette, le 2 novembre. L'armée française bombarde les deux villages avant le 16 avril (début de l'offensive Nivelle) puis pendant plusieurs semaines dans le courant de l'été 1917. De nouveaux combats ont lieu en 1918, notamment en septembre lors de la contre-offensive alliée,.
À l'issue de la Première Guerre mondiale, les alentours du Chemin des Dames sont détruits en quasi-totalité ; c'est ainsi que le 9 septembre 1923, la commune de Chermizy absorbe le village voisin d'Ailles entièrement rasé et situé en zone rouge, et devient Chermizy-Ailles. Chermizy-Ailles récupère alors les dommages de guerre de la commune disparue et la reconstruction est confiée à la Société coopérative d'Aizelles, Aubigny, Sainte-Croix, Chermizy et Bouconville, avec l'aide de Monaco et de la Tunisie. Mais les travaux, menés par l'architecte A. Bonnet et l'entreprise Gaston Bernard ne seront pas totalement achevés et quelques projets ne sont pas menés à bien avant la deuxième guerre.
Des projets d'édification d'une chapelle puis d'un calvaire sont abandonnés face aux besoins financiers nécessaires à l'adduction d'eau à Chermizy. Seul un monument édifié par le Touring-Club de France (1932) rappelle l'existence du village d'Ailles ; ce mémorial édifié à l'endroit de l'ancien bourg rappelle cet événement par ces mots « ICI FUT AILLES, détruit en 1914-1918 pendant l'invasion allemande ». Quelques traces de fondations des maisons sont encore visibles dans les champs.
Chermizy et Ailles ont été décorées de la Croix de guerre 1914-1918 le .
Un monument allemand en l'honneur du 159e RI et des victimes des deux camps a été construit en 1915 sur le territoire d'Ailles, au-dessus du cimetière provisoire. Bombardé et laissé à l'abandon, il est très dégradé, toutes les sculptures et inscriptions ayant disparu.
- Source : Le dictionnaire historique de l'Aisne[réf. incomplète]
- », sur Les Commanderies de l'Ordre de Malte (consulté le )
- Gil Alcaix, « », Dictionnaire du Chemin des Dames, (consulté le ).
- Gil Alcaix, « », Dictionnaire du Chemin des Dames, (consulté le ).
- Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
- Section photographique de l'armée, « », Fonds des Albums Valois - Photographies aériennes 2, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
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- « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Journal officiel du 21 octobre 1920, p. 16155.
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Chermizy-Ailles dans la littérature
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