Vertus

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Vertus : descriptif

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Vertus

Vertus [vɛʁty] est une ancienne commune française située dans le département de la Marne et la région Grand Est. Le 1er janvier 2018, elle forme avec Gionges, Oger et Voipreux une nouvelle commune par fusion : Blancs-Coteaux

La nouvelle mairie se situe à l'ancienne mairie de Vertus.

Géographie

Vertus est un chef-lieu de canton du sud de la Côte des blancs, à 20 Épernay. La commune est située sur la route touristique du Champagne. Au sud de la Côte des blancs, Vertus s'appuie sur les derniers contreforts de l’Île-de-France, que l’on distingue nettement aux lieux-dits la Pierre aux Corbeaux et les Falloises. C’est de là que l’on découvre la plaine de Champagne dominée par la butte-témoin du mont Aimé (240 mètres).

Communes limitrophes de Vertus
Montmort-Lucy, Chaltrait, Villers-aux-Bois Gionges, Le Mesnil-sur-Oger Villeneuve-Renneville-Chevigny
Loisy-en-Brie Vertus Voipreux
Givry-lès-Loisy, Soulières, Étréchy Bergères-lès-Vertus Trécon

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Chef-lieu du pagus Vertudensis (696) ; Virtudis (vers 948) ; Villa Virtutis (977) ; Virtuensis ecclesia (111.) ; Municipium Vertudense (1120) ; Castrum Virtutum (1123) ; Rainerus, canonicus Virtuensis (1128) ; Virtuti (1133) ; Abbas Virtuacensis (1147-1151) ; Virtuense castellum (1163) ; Virtus (vers 1172) ; Vertu, Vertus, Vertuz (vers 1222) ; Vertus en Champaigne (1308) ; Virtudum (1675).

Vertus est une ville très ancienne, dont le nom a été rapproché du latin « virtus » désignant la « vertu » (la force virile) mais viendrait plutôt de celui d'un dieu gallo-romain, Virotus, assimilé à Apollon.

  1. Auguste Longnon, Dictionnaire topographique de la Marne, Paris, (lire en ligne), p. 248.

Histoire

L'église Saint-Martin.

Période médiévale

Raoul Glaber, cité par Georges Duby, rapporte qu'en l'an mille, qu'on prit longtemps pour une époque de grandes inquiétudes et de crainte de la fin des temps , un habitant de Vertus nommé Leutard, dit avoir reçu des révélations de Dieu, brise les objets du culte dans l'église du village, essaye de convaincre les habitants de ne plus payer la dîme à l’Église et finit par se suicider. Il est de ceux que des sources ecclésiastiques comme Raoul Glaber décrivent comme hérétiques. Georges Duby, dont beaucoup des conclusions sur cette période ont été aujourd'hui dépassées, voit dans cet épisode les prémices de l'hérésie des manichéens qui apparaît quelques années plus tard. Au Moyen Âge toujours, les comtes de Champagne dotèrent Vertus de plusieurs monastères : la collégiale Saint-Jean et les abbayes Saint-Sauveur et Saint-Martin. Incendiée en 1167, cette dernière fut reconstruite plus tard, en dehors de l’enceinte de la cité, sous le nom de Notre-Dame.

En 1230, on fortifia la ville par une ceinture de remparts

Le pape Innocent III rappelle par une bulle en 1205 que les comtes de Champagne sont les vassaux de l'archevêque de Reims, pour Épernay, Fismes, Châtillon-sur-Marne, Vertus, et Vitry-en-Perthois. Un hôtel Dieu fut fondé en 1211.

Le comté de Vertus fut créé par Jean le Bon en 1360, pour l'intégrer dans la dot de sa fille Isabelle de France à partir des seigneuries de Vertus, Rosnay, Moymer et La Ferté-sur-Aube à l'occasion de son mariage avec Jean Galéas Visconti. La prisée du comté fut faite en 1366. À la fin du ducs de Bretagne.

Jean le Bon ayant été fait prisonnier par les Anglais, les habitants participèrent au paiement de la rançon réclamée pour sa libération. En reconnaissance, il accorda à la ville, en 1361, des armoiries (« d’argent au cœur de gueules traversé d’une flèche de sable ferrée au champ ») avec la devise « Vivit post funera virtus » (« Le courage survit à la mort »).

Vertus sur une gravure de Chastillon.

Cette petite ville connut de nombreuses épreuves pendant la guerre de Cent Ans. Vertus est une des dernières villes à résister devant les Anglais, qui la brûlèrent en 1380.

Période moderne

Sous l'Ancien Régime, Vertus est le chef-lieu d'un doyenné et d'un archidiaconé de même nom, dépendant du diocèse de Châlons.

Il existait dans le village une maladrerie, devenue plus tard le siège de l’Institution des dames régentes , institution créée au Félix Vialart de Herse, évêque de Châlons-en-Champagne.


Période contemporaine

Durant la campagne de France de 1814, en particulier lors de la campagne des Six-Jours, la commune fut touchée par de nombreux combats. En , dans la plaine de Vertus, se tint en présence de l'empereur de Russie une gigantesque parade militaire réunissant les vainqueurs de Napoléon .

Fin août, début , durant la Première Guerre mondiale, comme l'ensemble des communes de la Côte des blancs, la commune fut traversée par les troupes Françaises poursuivies par les troupes Allemandes avant d'être une nouvelles fois traversée par les troupes Allemandes en déroute, poursuivies par les forces Françaises après la victoire de la Marne.

Elle fut également cruellement touchée lors de la Seconde Guerre mondiale.

La porte Baudet.

La cité a vu naître un poète renommé, Eustache Deschamps (1344-1404) qui parlait de la douceur de vivre en ce lieu :

Je fu jadiz de terre vertueuses
Nez de Vertus, le païz renommé,
Ou il avoit ville tres gracieuse
Dont li bon vin sont en maint lieux nommé…
Dehors Vertus ay maison gracieuse
Maison des Champs l'ont pluseur appelé.
― Ballade 250.


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  1. Des copies furent faites à la demande de Marguerite d'Orléans en 1446 et 1447 (cf. Charles Prieur, Histoire de Vertus, Paris, réédition de 1996, pp. 108-109).
  2. «  », sur Gallica, (consulté le ).
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  4. Jacques Hantraye, « Le camp de Vertus : un épisode révélateur des relations entre la Russie et les autres puissances européennes, septembre 1815 » sur persee.fr.

Héraldique

Les armes de Vertus se blasonnent ainsi : « d'argent au cœur de gueules percé d'une flèche renversée de sable, ferrée d'argent, posée en bande ».

La position de la flèche et la couleur du champ semblent sujettes à variations. En effet, sur le registre BB/29/1081 (page 115) conservé aux Archives nationales, le cœur est percé d'une flèche de bas en haut et droite à gauche. On peut imaginer que ce sont là les armoiries authentiques.

La devise de la ville est « Vivit post funera virtus » (« Le courage survit à la mort »).

Les armes et la devise de Vertus ont été octroyées par Jean le Bon en 1361.

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Vertus dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-ges/35866.html

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