Nogent-sur-Seine
Localisation
Nogent-sur-Seine : descriptif
- Nogent-sur-Seine
Nogent-sur-Seine est une commune française située dans le département de l'Aube (dont elle est sous-préfecture) en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Nogentais.
Géographie
Localisation
La commune est traversée par la Seine. Celle-ci a été complétée de deux canaux, ce qui a donné naissance à deux îles. L'une d'elles, nommée île Olive, est entièrement boisée et aménagée pour la promenade. L'autre île est reliée aux rives par deux ponts anciens. Les îles sont connectées par le « déversoir », longue retenue d'eau surmontée d'une passerelle.
Les canaux ont été creusés pour l'implantation des moulins de Nogent, énorme bâtiment qui s'étend sur toute la largeur. Nogent-sur-Seine est considérée comme le point le plus en amont navigable sur la Seine.
La ville s'est développée principalement sur la rive gauche. S'y trouvent le centre historique, administratif et commercial, ainsi qu'en aval les silos de l'entreprise agro-alimentaire Soufflet. Sur la rive droite, après une courte zone urbaine et une zone industrielle, s'étendent des marais et zones humides sur la route de Port-Saint-Nicolas (sur la commune de Saint-Nicolas-la-Chapelle), surnommé bien à propos route des 21 Ponts.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans la région hydrographique « la Seine de sa source au confluent de l'Oise (exclu) » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le canal de Derivation de Bernières a Conflans, la Seine, la Noxe, l'Ardusson, la noue de Pigny, la rivière Noue des Nageoires, un bras de la Noue des Nageoires, un bras de Marenne de Liours, un bras de Marenne de Liours, le canal 01 de la commune de Nogent-sur-Seine, le canal 02 de la commune de Nogent-sur-Seine, le canal Terray, le chenal d'évacuation des crues, la Coupure de Nogent, le cours d'eau 02 des Aulnaies, le Fossé 01 du Pré du Clos, le Fossé 02 de la commune de Nogent-sur-Seine, Marenne de Liours, le ru de Mâcon et divers autres petits cours d'eau,.
La Seine, un fleuve long de 775 , coule dans le Bassin parisien et notamment dans le département de l’Aube en le traversant du sud-est au nord-ouest. Elle irrigue la commune dans sa partie centrale. La centrale nucléaire de Nogent est située sur la rive droite de la Seine.
Le canal de dérivation de Bernières à Conflans, d'une longueur de 13 Conflans-sur-Seine et se jette dans la Seine sur la commune, après avoir traversé cinq communes.
La Noxe, d'une longueur de 33 Le Meix-Saint-Epoing et se jette dans la Seine sur la commune, après avoir traversé huit communes.
L'Ardusson, d'une longueur de 28 Saint-Flavy et se jette dans la Seine sur la commune, après avoir traversé neuf communes.
Six plans d'eau complètent le réseau hydrographique : Chenal d'évacuation des Crues (24,8 ,.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassée Voulzie ». Ce document de planification concerne le territoire du bassin versant de l'Armançon qui s’étend sur 1 710 Aube, l'Yonne et la Marne). Le périmètre a été arrêté le , le diagnostic a été validé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat mixte ouvert de l’eau potable, de l’assainissement collectif, de l’assainissement non collectif, des milieux aquatiques et de la démoustication (SDDEA), dont le siège est à Troyes.
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 amplitude thermique annuelle de 15,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bouy-sur-Orvin », sur la commune de Bouy-sur-Orvin à 9 vol d'oiseau, est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,4 ,,.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,3 | 1,1 | 2,8 | 4,6 | 8,3 | 11,1 | 13,2 | 13,3 | 10,3 | 7,8 | 4,3 | 2 | 6,7 |
Température moyenne (°C) | 3,9 | 4,5 | 7,5 | 10,3 | 14 | 17,2 | 19,8 | 19,6 | 16 | 12 | 7,3 | 4,6 | 11,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,5 | 7,9 | 12,2 | 16 | 19,7 | 23,4 | 26,3 | 26 | 21,6 | 16,2 | 10,4 | 7,1 | 16,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−20,5 17.01.1985 |
−19 14.02.1956 |
−13,7 01.03.05 |
−5,5 08.04.03 |
−2 07.05.1957 |
−0,3 04.06.1991 |
3,8 01.07.1962 |
2,2 26.08.1993 |
−0,8 18.09.1977 |
−4,6 19.10.09 |
−12,2 30.11.10 |
−18,2 31.12.1970 |
−20,5 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,1 01.01.23 |
21 28.02.1960 |
27 25.03.1955 |
32 16.04.1949 |
34 28.05.1954 |
38 28.06.11 |
42,4 25.07.19 |
39,9 12.08.03 |
35 01.09.1961 |
29,5 01.10.1985 |
22,6 07.11.15 |
18 04.12.1953 |
42,4 2019 |
Précipitations (mm) | 48 | 45,3 | 44,2 | 49 | 59,3 | 57 | 50,1 | 58,5 | 49,5 | 61,4 | 54,4 | 59,2 | 635,9 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
6,5 1,3 48 | 7,9 1,1 45,3 | 12,2 2,8 44,2 | 16 4,6 49 | 19,7 8,3 59,3 | 23,4 11,1 57 | 26,3 13,2 50,1 | 26 13,3 58,5 | 21,6 10,3 49,5 | 16,2 7,8 61,4 | 10,4 4,3 54,4 | 7,1 2 59,2 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
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Toponymie
Issue d'une antique Novagus, le cartulaire de l'abbaye du Paraclet désigne en 1227 cette bourgade sous son nom actuel.
Issu du gaulois novio « nouveau » et suffixe -entum, désignant une nouvelle agglomération.
- Histoire de Nogent sur Seine, A. Aufauvre, Res Universis, p. 17
Histoire
En 859, les moines de Saint-Denis-en-France trouvèrent refuge en leur villa de Nogent du pagus du Morvois.
Moyen Âge
Connue depuis l'époque gallo-romaine, Nogent-sur-Seine fut rattachée en tant que commune au comté de Champagne au XIIe siècle.
La ville appartient au diocèse de Troyes. Elle tangente le diocèse de Sens.
L'abbaye royale de Saint-Denis y est propriétaire, en 862 Charles le Chauve leur reconnaissait cette propriété. Les seigneurs locaux puis leurs successeurs comtaux devaient l'hommage aux moines. Saint-Denis avait dans son vasselage Courroy (à Granges-le-Bocage) et Fleurigny, sans pour autant qu'un lien soit précisé avec Nogent.
En 1222, l'abbaye royale de Saint-Denis y détient la suzeraineté des lieux et les seigneurs leur devaient hommage, confirmé en 1473 par un arrêt du parlement de Paris contre le duc de Nemours.
La seigneurie
De 1120 à 1190, la seigneurie est tenue par une famille de chevaliers. Le premier seigneur connu est Milon de Nogent, bienfaiteur des abbayes de Vauluisant et du Paraclet, et qui périt en 1147 noyé dans le Méandre pendant une attaque des musulmans lors de la deuxième croisade.
Le dernier sire a pour nom Milon de Chalon : son nom fait sans doute référence à la ville de Châlons-en-Champagne (il est mort en 1186 et est enterré dans la chapelle St-Jacques de la cathédrale St-Étienne de Châlons, chapelle qu'il avait fondée), plutôt qu'à Châlon-sur-Saône.
De manière étonnante, ces chevaliers ne figurent pas dans l'entourage des comtes de Troyes (sans doute par hostilité aux comtes de Champagne/Troyes ?). On observe que ce sont les sires de Traînel, totalement absents de la ville, qui dominent politiquement toute la contrée (La Motte-Tilly, Traînel, Fleurigny, Villeneuve-aux-Riches-Hommes, Foissy, Marigny, Plantis, Pont-sur-Seine). Il est probable que le lignage ait été amené de Châlons par le comte Hugues de Champagne soucieux de démembrer la seigneurie de Pont-sur-Seine dont les seigneurs disparaissent alors, à la suite d'un spectaculaire brigandage commis par eux (le comte s'adjuge Pont et ses abords définitivement). Le comte Hugues n'a pas voulu s'appuyer alors sur les Trainel. En 1125, l'abdication de ce comte va permettre aux Trainel de se hisser au sein de la cour du comte Thibault de Blois, jusque là cantonné à Bray-sur-Seine et à Provins.
Le lignage rayonne sur un territoire de forme étonnante, axé Nord-Sud. Le sire de Nogent y intervient très tôt pour aider à la fondation de l'abbaye de Courgenay (entre Lailly et Courgenay, aujourd'hui dans l'Yonne) vers 1125. Cette zone d'intervention sera reprise plus tard lors de la mise en place d'une châtellenie comtale. Un prévôt sert le lignage seigneurial.
Intégration dans le domaine comtal
Le comte de Champagne devient l'unique seigneur vers 1190. Dès lors, l'économie de Nogent connaît un enchaînement de réalisations qui peut indiquer un changement radical de posture politique : pont, halles, etc. Le voisinage lui-même se réorganise. La branche cadette de la famille de Traînel (sires de Marigny) connaît un brusque et fulgurant enrichissement, alors que la branche aînée faiblit et tente vainement de rétablir sa situation à Villeneuve-aux-Riches-Hommes sur le nouveau chemin reliant Nogent à Villeneuve-l'Archevêque. Dès lors, on peut supposer que Nogent avait eu jusqu'alors une fonction de verrou routier hostile au comte, et que l'entrée dans le domaine comtal a permis de le faire sauter : une liaison directe reliant les villes de foires Provins et Troyes s'ouvre alors, mettant fin au chemin de contournement de Traînel, d'où le déclin de la branche aînée des Traînel, sires de Traînel. Une châtellenie comtale est organisée à Nogent. On lui rattache des villages allant jusqu'à Courgenay, à cheval sur les diocèses de Sens et de Troyes. Un prévôt comtal succède au prévôt seigneurial.
Nogent sert fréquemment d'assiette à des douaires de comtesses de Champagne puis de reines de France. Il s'agit là d'une facilité de gestion, le cadre des revenus étant stable et facile à mettre rapidement en œuvre lors du veuvage.
Dans le domaine royal
Le , une bataille eut lieu près de Nogent-sur-Seine entre l'évêque de Troyes Henri de Poitiers et les Anglo-Navarrais dirigés par Eustache D'Abrichecourt. Ce dernier en sortira perdant.
La ville fut détruite par un incendie en 1442.
La seigneurie est engagée à la famille capétienne de Navarre-Evreux, puis dans leur descendance Bourbon-La Marche et Armagnac, en tant que ducs de Nemours (le duché de Nemours érigé en 1404 à titre viager pour Charles III le Noble comprend Château-Landon, Grez, Nogent-sur-Seine, St-Florentin, Beaufort, Bray-sur-Seine, Pont-sur-Seine, Pont-sur-Yonne, Soulaines, Coulommiers). Cette procédure institue donc un droit de retour à la Couronne et contourne l'interdiction d'aliéner le domaine public. Désormais, chaque fois que le duché de Nemours est (re)créé, en faveur des Armagnac, des Navarre-Foix, des Savoie-Genevois, ou des ducs d'Orléans de la Maison de Bourbon (ces familles descendent par les femmes de Charles III de Navarre), Nogent en fait partie (avec alors Pont-sur-Seine jusqu'en 1623, Bray-sur-Seine, Provins...).
La ville accueille un receveur des Aides et une élection (administration fiscale). La fonction d'élu est investie par les plus opulents lignages de la ville (ex. Pougeoise).
Guerres civiles dites de Religion
Comme sa sœur Bray-sur-Seine, la ville de Nogent est l'objet des convoitises des généraux de tous bords manœuvrant pendant les guerres civiles. La ville est prise par les Protestants, et ravagée. Les secours militaires lui sont prodigués par Provins, elle brûle en grande partie en 1550.
Temps modernes
Le coche d'eau du Val de Seine part de Nogent et conduit à Paris.
La ville est en particulier connue pour la bataille, bataille de Nogent, qui a opposé les armées de Napoléon et de Wurtemberg lors de la campagne de France en 1814. Les 11 et 12 février, le général de Bourmont combattit avec un millier d'hommes contre 20 000 Autrichiens (combat qui détruisit à nouveau la ville dans un incendie). Il y gagna ses galons de général de division.
Le 25 octobre 1870, eut lieu, pendant la guerre franco-allemande, le combat de Nogent où fut engagé le gardes nationaux mobiles du Morbihan et de l'Indre, des Francs-Tireurs de la Loire et du bataillon des Éclaireurs volontaires de l'Aube.
Fortifications
Il y avait déjà un château à Nogent dont la première mention est en 1226 bien que les comtes de Champagne en aient fait une résidence en 1189. Les ducs de Nemours avaient un château, le même (?) où fut célébré, en la chapelle st-Jean, le mariage de Marguerite d'Armagnac avec Pierre de Rohan-Gié. Il est encore cité en 1713 lors de l'adjudication de Nogent au maréchal de Noailles.
La ville avait-elle des fortifications ? Les Anglais la prenaient en 1358 et 1359 sans qu'elles soient citées. Mais elle le sont en 1594 et le le roi cite Nogent parmi les villes qui doivent raser leurs murailles. C'est seulement au siècle que les dernières traces disparaissent et que les fossés sont comblés pour faire place à des promenades.
- Dom BOuquet, Recueil hist. de Fran., VII, 75.
- Henri d'Arbois de Jubainville, Hist. comtes de Champ., catalogues, no 1366.
- Etienne Meunier, « Un homme à célébrer : Hugues de Champagne. », Au courant de la Vanne, n° 21, , p. 245
- Étienne Meunier. Les châteaux de Courgenay. Au courant de la Vanne, 9, 2009
- Étienne Meunier. Villeneuve-aux-Riches-Hommesdu XIIIe au XVe siècle. Bulletin des Amis de la chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes, 24, 2010
- Heinrich Denifle, La désolation des églises, monastères, hôpitaux en France, pendant la guerre de cent ans: La guerre de cent ans jusqu'à la mort de Charles V, Avis A. Picard et fils, 1899
- Alphonse Roserot. Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube)
- Mémoires de Claude Haton
- Le Combat de Nogent-sur-Seine - Explosion du Pont, le 12 février 1814 (D'après une vieille gravure)
- Layettes trésor chartes, no 1783.
Héraldique
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Les armes de la ville se blasonnent ainsi : D’azur à la double face potencée et contre-potencée accompagnée en chef d’un soleil et en pointe de trois fleurs de lys, le tout d’or. |
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Nogent-sur-Seine dans la littérature
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