Mulhouse (/myluz/), en alsacien, Milhüsa ([mɪlˈhyːsɐ]), en allemand, Mülhausen, est une commune française située dans la collectivité européenne d'Alsace
Elle est la première commune du Haut-Rhin en nombre d'habitants, la deuxième d'Alsace (après Strasbourg) et la quatrième agglomération du Grand Est
56 % des habitants de l'agglomération résident dans sa banlieue, provoquant une importante et croissante mobilité pendulaire
Son aire d'attraction couvre 410 254 habitants,(53 % de la population du Haut-Rhin) et sa zone d'emploi regroupe 431 337 habitants.
« Archétype de la ville fabriquée par les flux migratoires » depuis la révolution industrielle, c'est une ville très cosmopolite
Avec près de 42 % de ses habitants âgés de moins de 30 ans, Mulhouse est une des grandes villes de France métropolitaine qui a la plus forte proportion de jeunes
La cité est proche de l'Allemagne et de la Suisse, avec qui elle entretient des liens importants
De ces liens est issu l'aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg (EuroAirport), le sixième plus important de France
Sur le plan des transports elle est également connectée au réseau de TGV, dispose de lignes de tramway et fait partie des 20 communes de l'agglomération mulhousienne ayant l'obligation de mettre en place une ZFE-m avant le 31 décembre 2024.
Fondée selon la légende autour d'un moulin à eau, Mulhouse fut longtemps une cité-État qui devint en 1347 la République de Mulhouse (Stadtrepublik Mülhausen)
À coups d'alliances, elle affirma son indépendance à l'égard du Saint-Empire à la fin du XVe siècle, puis adopta les idées de la Réforme protestante par l'instauration du calvinisme comme religion d'État
Propulsée dans l'aventure industrielle en 1746 et réunie à la France en 1798, elle devint un des premiers pôles industriels d'Europe et fut longtemps surnommée le « Manchester français »
En 1812, la filature dite « vieux DMC » est construite et fut longtemps un des symboles de la Révolution industrielle en Europe, avant sa démolition en 2013
En 1904, c'est le Nord de l'agglomération qui se lança dans l'exploitation minière
Cet important passé industriel forgea l'identité de la cité
Du fait de la présence de l'industrie spatiale, Mulhouse est membre de la communauté des villes Ariane.
Cette identité industrielle se traduit surtout culturellement, Mulhouse possède ainsi le plus grand musée de l'automobile du monde : le musée national de l'Automobile qui contient la célèbre collection Schlumpf
Le musée Electropolis est le plus important d'Europe à être consacré à l'énergie électrique
La Cité du train est le plus grand musée ferroviaire européen
Moins spectaculaire, le très emblématique « Musée de l'impression sur étoffes » montre une collection de tissus, de broderies, d'objets divers témoins du passé textile de la ville
Cette concentration fait de Mulhouse la « capitale européenne des musées techniques »,
La ville conserve de manière vivace certaines de ses traditions urbaines préindustrielles, notamment son carnaval ainsi que la pratique des fresques urbaines et des trompe-l'œil qui ornent ses bâtiments anciens et laisse aujourd'hui place au street art sur les bâtiments modernes perpétuant cette tradition séculaire.
La ville est labellisée ville d'art et d'histoire
Mulhouse a vu naître et grandir le capitaine Alfred Dreyfus, dont l'affaire coupa en deux la France entière
C'est aussi la ville natale du grand mathématicien Jean-Henri Lambert, du cinéaste William Wyler qui marqua l'âge d'or d'Hollywood et d'Alfred Werner, prix Nobel de chimie en 1913
Enfin, les volcanologues Katia et Maurice Krafft furent également des Mulhousiens de renom
Terre de la Réforme, Mulhouse accueille en son cœur le temple Saint-Étienne qui est l'édifice protestant le plus haut de France
La ville est souvent surnommée la « cité du Bollwerk », qui signifie bastion en allemand
Il reste en effet un bastion, épargné lors de la suppression des fortifications de la ville au début du XIXe siècle
Il en est devenu un des symboles.
Géographie
Les limites communales de Mulhouse et celles de ses communes adjacentes.
Localisation
L'agglomération mulhousienne s'est développée dans l'extrême sud de la plaine d'Alsace, dans un espace situé entre les Hautes-Vosges à l'ouest, le Rhin à l'est et les collines du Sundgau annonçant le Jura au sud. La région mulhousienne est ouverte sur le reste de l'Alsace et sur l'espace rhénan au nord, ainsi que dans sa partie sud-ouest qui la relie au reste de la France par la trouée de Belfort. Elle est située au niveau du 47e parallèle nord.
Vue panoramique de la ville de Mulhouse depuis la tour du Belvédère (quartier du Rebberg, secteur 2). On distingue au centre le temple Saint-Étienne, à droite la tour de l'Europe – le seul gratte-ciel mulhousien correspondant aux critères d'Emporis – et au fond les terrils du Bassin potassique et la forêt de Nonnenbruch.
Communes limitrophes de Mulhouse
Pfastatt Lutterbach
Kingersheim
Illzach
Morschwiller-le-Bas
Illzach (quartier de Modenheim)
Brunstatt-Didenheim (ancienne commune de Didenheim)
Brunstatt-Didenheim (ancienne commune de Brunstatt)
Riedisheim
Site de Mulhouse
La ville, située dans le sud de la plaine d'Alsace, se trouve à 30 Suisse, 14 Allemagne et 20 Doller et l'Ill, affluents du Rhin. L'Ill traverse l'Alsace du nord au sud et a donné son nom à la région. La Doller se jette dans l'Ill au niveau de Mulhouse. À Mulhouse, l'Ill se divise en deux, une partie emprunte le canal de décharge de l'Ill et l'autre emprunte l'ancien lit à travers un réseau souterrain de rivières. C'est sur les rives de ce bras que la ville s'est construite, il emprunte en souterrain les anciennes douves de la ville avant d'alimenter le Nouveau Bassin. Une partie de la Doller est déviée et traverse également la ville en souterrain grâce à un canal appelé le Steinbaechlein, qui lui-même se divise en deux autres canaux souterrains : un qui rejoint la Doller et l'autre qui traverse le centre-ville. Ce dernier se divise à nouveau en deux bras souterrains : un qui rejoint le Nouveau Bassin et un autre qui rejoint le canal de décharge de l'Ill.
Le site de Mulhouse est à l'intersection de trois régions naturelles : à l'est, la forêt de la Hardt qui est la plus grande charmaie naturelle d'Europe, à l'ouest, la plaine de l'Ochsenfeld qui comprend la forêt de Nonnenbruch et le bassin potassique et au sud, la vaste zone des collines du Sundgau. La région mulhousienne fait face aux trois vallées les plus méridionales des Hautes-Vosges : la vallée de la Lauch appelée aussi Florival, la vallée de la Thur et la vallée de la Doller, ainsi que le vallon du Rimbach. Entre ce dernier et le Florival, se dresse le Grand Ballon, le point culminant des Vosges, qui surplombe l'agglomération.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Ville de l'Europe rhénane
Mulhouse est située à moins de 15 Rhin ; le canal du Rhône au Rhin, qui a été mis à grand gabarit entre Mulhouse et Niffer, permet de relier le fleuve au port de Mulhouse-Île Napoléon. Mulhouse est ainsi l'un des carrefours les plus importants de France. Cette position stratégique fait d'elle une ville ouverte sur l'Europe et un lieu de transit important. L'autoroute A35, longeant le Rhin, est un axe de transport important pour l'espace rhénan. Mulhouse est une ville de l'Europe rhénane, plus précisément du Rhin Supérieur. Elle est ainsi située en plein cœur de la mégalopole européenne aussi appelée banane bleue, selon le modèle qui fut proposé par Roger Brunet. Cette zone a pour particularité de ne pas être centralisée autour d'une seule grande ville tentaculaire qui attire sa périphérie comme le sont Paris ou Moscou. Elle est au contraire constituée d'une continuité de moyennes et grandes villes très proches les unes des autres et cela depuis Londres jusqu'à Milan. C'est donc un espace urbanisé polynucléaire à très forte densité de population.
Article détaillé : Mégalopole européenne.
Mulhouse fait aussi partie de l'espace délimité par le Pentagone Londres-Paris-Milan-Munich-Hambourg, appelé aussi pentagone des villes européennes. Cet espace correspond à seulement 20 % de la surface communautaire mais contient environ 40 % des habitants de l’Union européenne et produit la moitié du PIB total de l'Union européenne.
Les modèles dominants placent tous les deux Mulhouse au cœur de la zone géographique européenne qui possède à la fois la plus forte densité démographique et le plus fort poids économique. De manière générale, l'Alsace est une région très densément peuplée, avec 223 habitants/km2, contre 112,2 habitants/km2 en moyenne pour la France métropolitaine et 116 habitants/km2 pour l'Union européenne.
Mulhouse au cœur du Pentagone.
Mulhouse dans la Mégalopole européenne.
Mulhouse, métropole du Sud-Alsace
Mulhouse est la deuxième ville d'Alsace, qui est la troisième région la plus densément peuplée de France métropolitaine après l'Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais. La ville exerce une attractivité sur tout le Sud-Alsace. Cette zone d'attractivité est limitrophe, à l'ouest, de deux pôles de moindre importance qui lui sont contigus : l'aire urbaine de Guebwiller et l'aire urbaine de Thann-Cernay. Le triangle composé par les aires urbaines de Mulhouse, Guebwiller et Thann-Cernay est très fortement lié aussi bien par une forte proximité géographique que par une histoire commune liée à l'industrie. Au sud s'étend l'Aire urbaine de Bâle - Saint-Louis. L'agglomération de Bâle est un des pôles majeurs du Rhin supérieur et aussi le plus méridional. Également très liés économiquement et historiquement, Mulhouse et Bâle ont choisi de créer un aéroport binational commun, l'EuroAirport inauguré le , par où transitent annuellement près de 7 millions de passagers.
Au-delà de l'unité urbaine de Mulhouse se trouve sa couronne périurbaine qui est constituée des communes ayant pour résidents une majorité de travailleurs mulhousiens. Pour désigner l'ensemble constitué par l'unité urbaine de Mulhouse et sa couronne périurbaine, on parle de l'aire urbaine de Mulhouse. Cette dernière a été estimée en 1999 à 278 206 habitants. Les aires urbaines de Guebwiller et Thann-Cernay sont étroitement liés socio-économiquement et bénéficient d'investissements dans le domaine des transports, comme le tram-train (2010) et les voies rapides. Le tableau suivant détaille le poids de l'aire urbaine dans le département du Haut-Rhin en 1999 :
Département
Communes
Communes (%)
Superficie (km²)
Superficie (%)
Population (1999)
Population (%)
Haut-Rhin
62
16,4
504,67
14,4
271 024
38,3
La notion d'aire urbaine est remplacé, de nos jours, par la notion d'aire d'attraction d'une ville. Ce nouveau zonage statistique correspond davantage aux critères internationaux utilisés pour définir et appréhender les aires métropolitaines.
Ci dessus, le tableau du poids démographique de l'aire d'attraction de Mulhouse en 2020:
Département
Communes
Communes (%)
Superficie (km²)
Superficie (%)
Population (2020)
Population (%)
Haut-Rhin
132
36,1
1 227,1
34,5
410 008
53,4
Liste des communes faisant partie de la zone de l'aire d'attraction des villes de Mulhouse
Altkirch
Bernwiller
Aspach
Aspach-le-Bas
Aspach-Michelbach
Baldersheim
Ballersdorf
Balschwiller
Bantzenheim
Battenheim
Bellemagny
Bergholtzzell
Berrwiller
Bitschwiller-lès-Thann
Blodelsheim
Bollwiller
Bourbach-le-Bas
Bourbach-le-Haut
Bretten
Bruebach
Brunstatt-Didenheim
Buethwiller
Buhl
Burnhaupt-le-Bas
Burnhaupt-le-Haut
Carspach
Cernay
Chalampé
Chavannes-sur-l'Étang
Dannemarie
Diefmatten
Dolleren
Eglingen
Elbach
Saint-Bernard
Ensisheim
Eschentzwiller
Eteimbes
Falkwiller
Feldkirch
Flaxlanden
Frœningen
Fulleren
Galfingue
Gildwiller
Gommersdorf
Guebwiller
Guevenatten
Guewenheim
Habsheim
Hagenbach
Hartmannswiller
Hecken
Heidwiller
Heimsbrunn
Hirtzfelden
Hochstatt
Hombourg
Illfurth
Illzach
Issenheim
Jungholtz
Kingersheim
Kirchberg
Lautenbach
Lauw
Leimbach
Luemschwiller
Valdieu-Lutran
Lutterbach
Malmerspach
Masevaux-Niederbruck
Mertzen
Merxheim
Moosch
Morschwiller-le-Bas
Le Haut Soultzbach
Mulhouse
Munchhouse
Murbach
Oberbruck
Ottmarsheim
Ottmarsheim
Pfastatt
Pulversheim
Raedersheim
Rammersmatt
Réguisheim
Reiningue
Retzwiller
Richwiller
Riedisheim
Rimbach-près-Guebwiller
Rimbach-près-Masevaux
Rimbachzell
Rixheim
Roderen
Roggenhouse
Ruelisheim
Rumersheim-le-Haut
Saint-Amarin
Saint-Cosme
Saint-Ulrich
Sausheim
Schweighouse-Thann
Sentheim
Sickert
Soppe-le-Bas
Soultz-Haut-Rhin
Spechbach
Staffelfelden
Steinbach
Steinbrunn-le-Bas
Steinbrunn-le-Haut
Sternenberg
Tagolsheim
Thann
Traubach-le-Bas
Traubach-le-Haut
Uffholtz
Ungersheim
Vieux-Thann
Walheim
Wattwiller
Wegscheid
Willer-sur-Thur
Wittelsheim
Wittenheim
Wolfersdorf
Wuenheim
Zillisheim
Zimmersheim
Lachapelle-sous-Rougemont
La zone d'emploi de Mulhouse correspond à l'espace géographique continu à l'intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent. Elle est à distinguer de la notion d'aire urbaine, qui n'établit son périmètre qu'en tenant compte des communes de résidence des travailleurs mulhousiens. Ce découpage est effectué périodiquement par l'Insee et les services statistiques du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé.
Liste des communes faisant partie de la zone d'emploi de Mulhouse
Altenach
Altkirch
Aspach
Aspach-le-Bas
Aspach-Michelbach
Baldersheim
Balgau
Ballersdorf
Balschwiller
Bantzenheim
Battenheim
Bellemagny
Bergholtz
Bergholtzzell
Bernwiller
Berrwiller
Bisel
Bitschwiller-lès-Thann
Blodelsheim
Bollwiller
Bourbach-le-Bas
Bourbach-le-Haut
Bréchaumont
Bretten
Bruebach
Brunstatt-Didenheim
Buethwiller
Buhl
Burnhaupt-le-Bas
Burnhaupt-le-Haut
Carspach
Cernay
Chalampé
Chavannes-sur-l'Étang
Dannemarie
Diefmatten
Dolleren
Eglingen
Elbach
Ensisheim
Eschentzwiller
Eteimbes
Falkwiller
Feldkirch
Fellering
Fessenheim
Flaxlanden
Friesen
Frœningen
Baldersheim
Galfingue
Geishouse
Gildwiller
Goldbach-Altenbach
Gommersdorf
Guebwiller
Guevenatten
Guewenheim
Habsheim
Hagenbach
Hartmannswiller
Hecken
Heidwiller
Heimsbrunn
Hindlingen
Hirtzbach
Hirtzfelden
Hochstatt
Hombourg
Husseren-Wesserling
Illfurth
Illzach
Issenheim
Jungholtz
Kingersheim
Kirchberg
Kruth
Largitzen
Lautenbach
Lautenbachzell
Lauw
Le Haut Soultzbach
Leimbach
Linthal
Luemschwiller
Lutterbach
Magny
Malmerspach
Manspach
Masevaux-Niederbruck
Mertzen
Merxheim
Meyenheim
Mitzach
Mollau
Montreux-Jeune
Montreux-Vieux
Moosch
Morschwiller-le-Bas
Mulhouse
Munchhouse
Murbach
Oberbruck
Obermorschwiller
Oderen
Orschwihr
Ottmarsheim
Pfastatt
Pfetterhouse
Pulversheim
Raedersheim
Rammersmatt
Ranspach
Réguisheim
Reiningue
Retzwiller
Richwiller
Riedisheim
Rimbach-près-Guebwiller
Rimbach-près-Masevaux
Rimbachzell
Rixheim
Roderen
Roggenhouse
Romagny
Ruelisheim
Rumersheim-le-Haut
Saint-Amarin
Saint-Bernard
Saint-Cosme
Saint-Ulrich
Sausheim
Schweighouse-Thann
Sentheim
Seppois-le-Bas
Seppois-le-Haut
Sewen
Sickert
Soppe-le-Bas
Soultz-Haut-Rhin
Spechbach
Staffelfelden
Steinbach
Steinbrunn-le-Bas
Steinbrunn-le-Haut
Sternenberg
Storckensohn
Strueth
Tagolsheim
Thann
Traubach-le-Bas
Traubach-le-Haut
Ueberstrass
Uffholtz
Ungersheim
Urbès
Valdieu-Lutran
Vieux-Thann
Walheim
Wattwiller
Wegscheid
Wildenstein
Willer-sur-Thur
Wittelsheim
Wittenheim
Wittersdorf
Wolfersdorf
Wuenheim
Zillisheim
Zimmersheim
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le canal du Rhône au Rhin, l'Ill, la Doller, le Steinbaechel, le ruisseau Quatelbach et l'Ancienne Ill (ou Illsteinbaechlein),,.
Le canal du Rhône au Rhin est un canal français qui relie la Saône, affluent navigable du Rhône, au Rhin, par la vallée du Doubs et son prolongement en Haute Alsace jusqu'à Niffer sur le Rhin, un autre prolongement rejoignant Strasbourg par la canalisation de l'Ill. La commune est sur la section qui relie Valdieu-Lutran à Saint-Symphorien-sur-Saône.
L'Ill, d'une longueur de 217 Winkel et se jette dans le Grand Canal d'Alsace à Offendorf, après avoir traversé 68 communes. Les caractéristiques hydrologiques de l'Ill sont données par la station hydrologique située sur la commune de Brunstatt-Didenheim. Le débit moyen mensuel est de 6,42 . Le débit moyen journalier maximum est de 159 débit instantané maximal est quant à lui de 239 .
La Doller, d'une longueur de 46 Dolleren et se jette dans l'Ill sur la commune, après avoir traversé 17 communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Doller sont données par la station hydrologique située sur la commune de Reiningue. Le débit moyen mensuel est de 4,1 . Le débit moyen journalier maximum est de 172 débit instantané maximal est quant à lui de 207 .
Le Steinbaechel, d'une longueur de 14 Burnhaupt-le-Bas et se jette dans la Doller à Pfastatt, après avoir traversé sept communes.
Le Quatelbach, d'une longueur de 15 canal Vauban à Ensisheim, après avoir traversé six communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Doller ». Ce document de planification concerne le bassin versant de la Doller dont le territoire s’étend sur 280 .
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat du Grand Est et Climat du Haut-Rhin.
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Vosges » et « Alsace ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 17,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 747,6 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,4 ,,.
Statistiques 1991-2020 et records MULHOUSE (68) - alt : 245m, lat : 47°45'00"N, lon : 7°17'19"E Records établis sur la période du 01-01-1955 au 04-01-2024
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
−0,6
−0,5
1,9
4,7
8,9
12,4
14,1
13,8
10,2
6,7
2,7
0,3
6,2
Température moyenne (°C)
2,3
3,4
7
10,6
14,7
18,4
20,3
20
15,9
11,3
6,2
3,2
11,1
Température maximale moyenne (°C)
5,3
7,4
12
16,5
20,5
24,3
26,4
26,3
21,5
15,9
9,6
6
16
Record de froid (°C) date du record
−20,2 13.01.1968
−21,5 10.02.1956
−17,2 04.03.1965
−6,3 07.04.1956
−3,1 01.05.1962
0,9 03.06.06
4,3 02.07.1960
4 30.08.1998
−0,6 24.09.1964
−6,7 31.10.1997
−13,4 30.11.10
−19 20.12.1981
−21,5 1956
Record de chaleur (°C) date du record
18,3 10.01.1991
21,9 24.02.1990
26,5 31.03.21
30 22.04.1968
33,3 25.05.09
37,6 09.06.14
38,9 31.07.1983
39,4 13.08.03
34,1 11.09.23
29,7 13.10.23
24,3 07.11.15
19,9 16.12.1989
39,4 2003
Précipitations (mm)
57,9
49,2
49,9
49,9
78,2
67,8
63
67,1
61,1
69,7
58,7
75,1
747,6
Source : « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
5,3
−0,6
57,9
7,4
−0,5
49,2
12
1,9
49,9
16,5
4,7
49,9
20,5
8,9
78,2
24,3
12,4
67,8
26,4
14,1
63
26,3
13,8
67,1
21,5
10,2
61,1
15,9
6,7
69,7
9,6
2,7
58,7
6
0,3
75,1
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Géologie et relief
Le territoire de la commune se situe au sein de la plaine d'Alsace. Ce fossé rhénan d'effondrement, séparant le massif des Vosges à l'ouest de celui de la Forêt-Noire à l'est, est né il y a 65 Ma à l'occasion de l'érection des Alpes. Des fissures orientées Nord-Sud se formèrent alors ; la partie médiane s'effondra et fut envahie par la mer à l'Éocène supérieur (vers -35 Ma) et à l'Oligocène inférieur (Rupélien, vers -30 Ma). D'abord comblée par des dépôts marins qui recouvrirent le socle hercynien, la plaine accueillit le cours du Rhin qui y déposa ses alluvions fluviatiles, il y a un million d'années seulement. Le bassin potassique est situé à la limite nord de la commune et le bassin houiller stéphanien sous-vosgien s'étend à quelques kilomètres au sud-ouest.
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan, par le BRGM :
Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Le paysage de Mulhouse est avant tout urbain: « le paysage urbain est une image fragmentaire de la ville. Il est surtout la multiplicité d'images. Les paysages sont des fragments de la totalité, du réel, sectionnés par le regard (un certain regard) pour la contemplation ».
Milieux naturels et biodiversité
Le territoire de Mulhouse est un espace à dominante urbaine fortement artificialisé. Quelques dizaines d'hectares de terres agricoles sont encore présentes (pour l'essentiel à Dornach). Sinon, Il n'y a que peu d'enclaves naturelles : le bois du Tannenwald, une partie des berges de l'Ill ou de la Doller etc. Les jardins tant publics que privés constituent une part importante des espaces verts de la ville.
Une biodiversité urbaine profite particulièrement des divers espaces délaissés de la ville : bords de voie rapide ou de chemin de fer, friches et autres terrains à l'abandon. Dans ces lieux, une végétation, composée en particulier de plantes rudérales (quelquefois exotiques) permet à une petite faune de prospérer en relative quiétude : insectes, petits reptiles, oiseaux et petits mammifères. Aux limites de la ville, moins urbanisées, notamment en direction du Sundgau (Morschwiller, Brunstatt Didenheim, bois du Tannewald etc .), on peut croiser des animaux plus grands comme le chevreuil ou le sanglier.
↑ Site officiel de la ville de Mulhouse - L’état initial de l’environnement - document établi dans le cadre d’une étude particulière, réalisée par le bureau d’études ECOSCOP - Page 9 : « Les eaux courantes : l’Ill (le canal de l’Ill ainsi que l’ancienne Ill qui comprend le Nouveau Bassin) et la Doller, les deux rivières de Mulhouse, ainsi que le ruisseau du Steinbaechlein, les fossés » - Page 115 : « 71 % de l’ancienne Ill transitent de manière souterraine à travers Mulhouse et une « nouvelle Ill », le canal de décharge, qui concentre l’essentiel de son débit, a été aménagée à l’écart du centre-ville historique. »
↑ http://eau-de-mulhouse.colinweb.fr/
↑ Site officiel de la ville de Mulhouse - L’état initial de l’environnement - document établi dans le cadre d’une étude particulière, réalisée par le bureau d’études ECOSCOP, p. 117-118 : « Le Steinbaechlein est un ruisseau artificiel relativement important (un à deux mètres de large), issu d’une dérivation amont des eaux de la Doller. Une partie de son linéaire est en souterrain à Mulhouse. Il entre dans la ville au parc de la Mer-Rouge et se divise au niveau du pont SNCF : divers bras se dirige vers la gare du nord avant de rejoindre la Doller à Pfastatt et l’autre, souterrain, se dirige vers le centre pour alimenter d’une part le canal de l’Ill et d’autre part l’ancien bras de l’Ill en aval du Nouveau Bassin. »
↑ Centre de recherche public Henri Tudor - L’observatoire européen s’installe à Esch-sur-Alzette Le pentagone liant les villes de Paris, Milan, Munich, Hambourg et Londres ne représente que 20 % du territoire européen mais renferme 40 % de la population et plus de 50 % des richesses.
↑ Avec 223 habitants/km2 contre 112,2 habitants/km2 en moyenne pour la France métropolitaine et 116 habitants/km2 pour l'Union européenne
↑ INSEE, Statistiques locales de l'aire urbaine de Mulhouse. Voir également le tableau de l'article sur les aires urbaines françaises
↑ INSEE, https://statistiques-locales.insee.fr/#c=report&chapter=compar&report=r01&selgeo1=aav2020.029 consulté le 27 mars 2024
↑ Sandre, « »
↑ « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
↑ Sandre, « »
↑ Sandre, « »
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Toponymie
Le nom Mulhouse est l'adaptation française du nom Mülhausen en allemand (Mühl : moulin et Hausen : maisons), soit les maisons du (ou au) moulin,. En l'an 803, la cité apparaît sous le nom de Mulinhuson. De l'an 1347 à 1798, elle est connue sous le nom de Stadtrepublik Mülhausen (littéralement : république urbaine ou ville-république de Mulhouse), traduit couramment en français par république de Mulhouse. Lorsque la Stadtrepublik signe son traité de Réunion, son nom n'est dans un premier temps pas francisé et elle devient la commune française de Mulhausen. En 1848, son nom est francisé pour devenir Mulhouse. Le nom allemand est toujours utilisé dans les pays germaniques, de même qu'en Alsace sous sa forme dialectale. De 1871 à 1918, les autorités impériales allemandes la rebaptisent Mülhausen im Elsass pour la distinguer de son homonyme Mühlhausen en Thuringe. Elle reprend son nom francisé lorsque l'Alsace-Lorraine réintègre la république française en 1919. La ville est appelée Mìlhüsa en alsacien.
Légende de la naissance de Mulhouse
Selon une première légende, en 58 av. J.-C., Jules César arriva en Alsace par la trouée de Belfort afin de bouter les Germains au-delà du Rhin. Les troupes des Germains étaient dirigées par le roi suève Arioviste. Les deux armées les plus redoutables de l'époque s'affrontèrent dans un terrible combat dans le Sud de l'Alsace dans l'actuel lieu-dit de l'Ochsenfeld entre Wittelsheim et Cernay. L'armée d'Arioviste fut vaincue et les Romains victorieux pourchassèrent et massacrèrent les Germains dans toute la plaine. Une autre légende, reprenant des éléments similaires, place la naissance de Mulhouse en
Emblème : la Roue de Mulhouse
Article connexe : Armorial des communes du Haut-Rhin.
À gauche : Les grandes armes de Mulhouse représentent la Roue de Mulhouse en blason tenue par deux lions au-dessus duquel se tient une couronne murale. Elles se blasonnent ainsi : « D'argent, à une roue de moulin de gueules, supportée par deux lions d'or, surmontée d'une couronne murale à cinq tours, soutenue d'un ruban d'argent au nom de la ville de Mulhouse »
À gauche :Armes parlantes (En allemand Mülhausen signifie les maisons du moulin).
Les armes de Mulhouse représentent la Roue de Mulhouse. C'est en fait la roue d'un moulin à eau, la ville ayant été fondée, d'après la légende, autour d'un moulin à eau. Elles se blasonnent ainsi : « D'argent à une roue à huit aubes de gueules »
À droite : Le drapeau mulhousien est flammé de vingt pièces rouges et blanches avec un canton armorié qui reprend la Roue de Mulhouse. Il fut le drapeau officiel de la République de Mulhouse jusqu'à la Réunion en 1798.
Fait curieux, la roue à aubes, emblème de Mulhouse, se retrouve sur l'emblème de la compagnie maritime rochelaise Delmas (ultérieurement Delmas-Vieljeux), après qu'Émile Delmas, époux de la mulhousienne Irma Thierry, ayant opté pour la France, eut rejoint cette compagnie en 1873, lui apportant un capital substantiel.
Périphrases et surnoms désignant Mulhouse
La Cité du Bollwerk, du nom d'une tour vestige d'avant l'industrialisation.
La capitale européenne des musées techniques, en raison du nombre de musées industriels de dimension internationale que la ville compte.
Le Manchester français, car Mulhouse était un des plus grands pôles industriels d'Europe.
La ville aux cent cheminées, en raison des anciennes cheminées d'usines en briques rouges qu'on pouvait voir dans toute la ville, clin d'œil à Prague, autre ville de la Mitteleuropa surnommée « la ville aux Cent Clochers ».
Le surnom de ses habitants : le Wackes ou Milhuser Wackes. En dialecte alsacien, le personnage représentatif du mulhousien, un peu canaille, rebelle, roublard (à l'instar du Titi parisien) qui est le contraire des villageois des alentours et des autres Alsaciens (en général) plus dociles et naïfs.
La ville aux 136 nationalités, expression souvent employée, depuis les années 2000,,, pour désigner la grande diversité de la population mulhousienne. À l'origine, c'est un leitmotiv lancé par une association citoyenne « Mulhouse j'y crois » pour contrecarrer les préjugés xénophobes.
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↑ Brochure des musées de Mulhouse p. 2.
↑ - Mulhouse, la Manchester française Mulhouse, la ville aux cent cheminées, a souvent été comparée à Manchester (…)
↑ - Mulhouse, la Manchester française (…) la Manchester française va aussi devenir la Manchester alsacienne, les industriels mulhousiens rayonnant dans les vallées vosgiennes.
↑ https://www.lalsace.fr/haut-rhin/2013/07/28/le-wackes-voyou-mulhousien-insoumisSorte de Gavroche Mulhousien, libre, canaille
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Histoire
Article détaillé : Histoire de Mulhouse.
De la préhistoire à l'Antiquité
Les environs de Mulhouse sont habités depuis le Paléolithique mais le site même qu'occupe la ville aujourd'hui ne présentait pas assez d'avantages pour qu'une agglomération s'y constituât.
Des restes préhistoriques ont été retrouvés aux alentours de Ferrette, de Bollwiller, d'Eguisheim et dans la grotte d'Oberlag dans le Sundgau. Ils datent du Paléolithique supérieur, en particulier du Magdalénien. Les recherches archéologiques ont détecté une présence humaine sur les collines autour de Mulhouse vers 5000 Celtes arrivèrent en Alsace. L'oppidum du Britzgiberg, situé à Illfurth, au sud de Mulhouse fut aménagé par les Celtes au , durant la période de Hallstatt. Du Séquanes au sud et les Médiomatriques au nord plus ou moins supplantés par les germano-celtes triboques.
Bataille de l'Ochsenfeld
La bataille de l'Ochsenfeld se déroula à l'ouest de Mulhouse et opposa en
Source primaire : Jules César, Jules César, Guerre des Gaules, , 30-54.
Il semble qu'Arioviste traversa le Rhin vers
Alsace romaine
À la suite de la bataille de l'Ochsenfeld, l'Alsace fut intégrée à l'Empire romain et romanisée. La Pax Romana s'installa dans un premier temps, il en subsiste de multiples vestiges. Par la suite survinrent de multiples tentatives d'invasions de la part des Germains, notamment des Alamans. En 451 Attila (nommé en allemand Etzel) traversa le Rhin et ravagea la région avant de remonter en direction de Strasbourg et Mayence pour se lancer à l'assaut du reste de la Gaule ; elle en fut chassée à la suite de la bataille des champs Catalauniques. Vers le milieu du Alamans s'installèrent, y répandant leur culture, leur langue (l'alsacien, alémanique) et y construisant de nombreux villages.
Pendant cette période, on ne trouve pas de traces d'occupation stable à Mulhouse. Par contre à Illzach, en toute proche banlieue, se trouvait une localité d'une certaine importance administrative dont le nom latin était Uruncis.
Moyen Âge
Les Alamans mirent en place une confédération de petits royaumes appelée royaume alaman. Alaman signifie « Tous les hommes ». L'Alémanie est christianisée aux alentours du Francs, puis définitivement en 746 avec le procès de Cannstatt.
On ne sait pas précisément à quel moment Mulhouse a été fondée ; l'incendie de l'hôtel de ville en 1551 fit disparaître la majorité des archives retraçant l'histoire de la ville avant cette date. Les sources externes à la cité sont donc les principales références pour connaître son histoire avant le interprétations légendaires la situant autour d'un moulin à eau et durant un conflit militaire. Une chose est sûre, Mulhouse naquit sur les bords de l'Ill, sur un site sujet aux inondations mais propice à l'installation de moulins à eau. Une réelle activité économique fut lancée grâce sa position centrale entre Jura, Vosges et Forêt-Noire alliée au potentiel de l'énergie hydraulique dont bénéficie alors la ville. Il y eut de nombreux moulins construits à Mulhouse. La première mention écrite de la ville de Mulhouse date de l'an 803 lorsqu'un certain Achito fit don de propriétés, dont Mulinhuson (« les maisons du ou des moulin(s) »), au monastère de Fulda. La ville se trouva sous l'autorité du Saint-Empire romain germanique dès 962, date de sa création. Des traces archéologiques de sépultures et de lieux cultuels sont attestées pour cette période, juste avant l'An mille. La ville se développa à partir de deux noyaux dont l'un appartenait aux évêques de Strasbourg et l'autre à la famille Hohenstaufen.
L'abbaye de Saint-Étienne du village de Mulenhusen fut cédée aux évêques de Strasbourg en l'an 1005. Les évêques eurent alors un pied dans la ville, ce qui alimenta les rivalités avec les empereurs au sujet du contrôle de la cité. Au début du . Les Mulhousiens profitèrent des luttes entre l'Empire et l'évêché au . Cette période trouble correspond au Grand Interrègne. Se sentant menacées par les évêques en 1261, les villes alsaciennes soutinrent Rodolphe de Habsbourg. Les Mulhousiens, alors sous le joug de l'évêque de Strasbourg, ouvrirent les portes de la cité à Rodolphe et entamèrent le siège du château épiscopal. Le siège dura trois mois ; les Mulhousiens prirent alors possession du château, l'incendièrent avant de le raser ; il n'en reste que la tour Nessel et la tour du Diable. Avec l'aide de Rodolphe, les Mulhousiens venaient de s'affranchir définitivement de la tutelle des évêques.
Les Hospitaliers
Article détaillé : Chapelle Saint-Jean de Mulhouse.
Les Mulhousiens viennent à peine de s'affranchir de la tutelle épiscopale après avoir pris d'assaut le château de l'évêque de Strasbourg avec l'appui du futur empereur Rodolphe de Habsbourg. Ce dernier élève la cité au rang de ville impériale six ans plus tard. La chapelle Saint-Jean est l'œuvre de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui est alors un des plus influents de la ville. La chapelle a été consacrée en 1269, soit à une époque antérieure à la fondation de la Stadtrepublik mais charnière pour l'histoire de la cité. Elle abrite un font baptismal romane ainsi que des fresques du Saint Jean-Baptiste. Propriété de la commune de Mulhouse depuis la Réunion de la République de Mulhouse à la France, elle est classée comme monument historique par arrêté du 21 février 1893, ce qui conduira à sa restauration. Les vibrations et sonorités particulières qu'elle offre se prêtent particulièrement bien aux manifestations culturelles. Des concerts s'y déroulent régulièrement.
Mulhouse, ville impériale
En 1275, Rodolphe de Habsbourg, à peine empereur sous le nom de Rodolphe ville impériale et signa un accord avec les Mulhousiens conférant à la cité le droit de posséder ses fiefs et l'affranchit de toute tutelle étrangère, y compris de celle du landgraviat d'Alsace. La ville ne dépendait dès lors que de l'empereur lui-même représenté par un prévôt impérial. Dans l'attribution des nouvelles libertés, les familles nobles de Mulhouse furent toutefois grandement favorisées, elle disposaient de la majorité absolue au conseil. C'est là que commencèrent les conflits entre les Mulhousiens et la noblesse locale. En 1284, tenta de rétablir la paix entre les deux partis.
En 1326, la guerre éclata entre les Mulhousiens et la noblesse locale. Les Mulhousiens finirent par prendre de force et réduire en cendre les possessions de la noblesse proches de ses murs. En réaction les nobles alliés à d'Autriche assiégèrent la ville et finirent par s'en emparer. Mulhouse fut pillée. Plus au sud, les cités suisses également menacées par le duc d'Autriche et inquiètes de voir Mulhouse tomber envoyèrent leurs troupes en Alsace et en chassèrent Albert . Les autres cités alsaciennes subirent les mêmes troubles et prirent progressivement conscience de la nécessité de s'unir à l'instar des cités suisses.
Création de la république
« Tout ce qui vient de m'être lu et que j'ai bien compris, je veux m'y vouer et conformer fidèlement, honorablement et sans fraude, je le jure avec l'aide de Dieu ! »
Phrase prononcée bras tendu successivement par chaque élu mulhousien lors de la prestation annuelle de serment.
En 1347, l'empereur donna pour ordre que le prévôt ne soit choisi que parmi les bourgeois (dans son sens premier d'« habitant du bourg » synonyme à l'époque d'« habitant de la ville » à l'image de « citoyen » qui désigne à l'origine l'« habitant de la cité »), modifia la représentation au conseil et permit à ce dernier et aux corporations d'élire un bourgmestre. Ce Bourgmestre serait à la tête de la cité et ne pourrait être révoqué par l'empereur. Le premier bourgmestre élu fut Jean de Dornach. Mulhouse adopta ainsi un modèle républicain : la République de Mulhouse (en allemand : Stadtrepublik Mülhausen) était née. La subsistance du poste de prévôt impérial jusqu'en 1395 maintint toutefois la tutelle de l'empereur sur la jeune république. En 1354, Charles Décapole, Mulhouse en devint dès lors membre. Dans toute l'Europe rhénane, les cités gagnèrent en puissance, s'enrichirent et prospérèrent ; Mulhouse suivit la même évolution. Les nobles se coalisèrent contre les cités. En réaction, les villes de Bavière, de Suisse, de Souabe et du Rhin mirent en place en 1385 une grande coalition dont Mulhouse fit partie. Les Suisses écrasèrent en 1386 les troupes autrichiennes lors de la bataille de Sempach. En 1395, les Mulhousiens achetèrent à l'empereur la suppression du poste de prévôt impérial,,, l'empereur instaura également l'autonomie fiscale. Tous les pouvoirs d'administration de la cité revinrent alors au conseil et au bourgmestre, élus par les Mulhousiens et l'empire n'assure plus que les fonctions régaliennes. S'ensuivit une période de prospérité, les Mulhousiens rachetèrent en 1437 les territoires d'Illzach et de Modenheim ainsi que des territoires attenants ; les faubourgs s'accroissaient. Les nobles des alentours semblaient alors incapables de rivaliser avec la montée en puissance de la cité.
Invasion des Armagnacs et l'expulsion des nobles
En 1444, l'empereur appela le dauphin Louis, futur et ses Armagnacs pour mater les cités suisses sur lesquelles il avait perdu le contrôle. Appelés aussi les Écorcheurs, les Armagnacs dont on parle ici étaient des bandes armées formées d'anciens mercenaires sans emploi qui vivaient de pillages. Les nobles de Haute-Alsace se joignirent à eux. Les Suisses furent défaits à Bâle et les Armagnacs se dirigèrent vers Mulhouse. Les Mulhousiens se préparèrent alors au siège, ils accueillirent et armèrent tous les habitants des alentours qui désiraient résister. Ils embauchèrent également des artificiers et tout ce qu'ils trouvèrent comme mercenaires. Tous se réunirent à l'intérieur des remparts après avoir pris le soin de détruire et brûler tout ce qui pouvait être utile à l'ennemi en dehors. Ils prirent également possession du château d'Illzach, y délogèrent les alliés des Armagnacs qui en étaient maîtres et y installèrent une garnison. Les Armagnacs entamèrent le siège et lancèrent le premier assaut le 18 septembre 1444. Ils furent repoussés par les Mulhousiens. Ils tentèrent de faire céder les Mulhousiens à l'usure et lancèrent par la suite trois autres attaques, toutes furent repoussées et les Armagnacs se retirèrent au printemps 1445. Toute la région fut ruinée et les nobles, tenus pour responsables de l'invasion, en sortirent affaiblis. Les Mulhousiens voulurent en finir définitivement avec le danger que représentait la noblesse interne à la ville. Ils décidèrent de dissoudre la corporation des nobles et leur demandèrent de se fondre dans les autres corporations. Tous ceux qui ne s'y conformèrent pas furent expulsés. Les nobles quittèrent la ville avec un profond ressentiment qui allait engendrer les hostilités à venir.
Guerre des Six Deniers
En 1466, l'autonomie de Mulhouse fut menacée par les Habsbourg, soutenus par les nobles du voisinage, qui déclarèrent la guerre à la ville sous un prétexte futile : six deniers dus par un meunier mulhousien à un dénommé Hermann Klee, d'où le nom de « Guerre des Six deniers » appelée en allemand : Sechs Plappertkrieg. La noblesse espérait ainsi se venger des Mulhousiens et retrouver son contrôle perdu sur la cité. Pierre de Réguisheim déclara la guerre aux Mulhousiens le 18 avril 1466. Les autres seigneurs locaux se joignirent à lui. Devant les forces en présence, les Mulhousiens furent abandonnés par les autres villes alsaciennes de la Décapole dont la cité faisait partie depuis sa fondation. Dos au mur et décidés à ne pas capituler, les Mulhousiens décidèrent de signer un traité d'alliance militaire avec les cantons suisses de Berne et Soleure en 1466. Les trois villes devaient s'apporter un secours militaire mutuel. À côté de ça, les cantons de Schwytz, Uri, Lucerne, Zurich, Zoug et Glaris prirent également le parti des Mulhousiens. La cité devint indépendante de facto, ce n'était alors plus l'empire qui assurait sa sécurité. À ce moment, Mulhouse ne se retira pas officiellement de la Décapole ; ses relations avec elle furent toutefois réduites au strict minimum. Les Mulhousiens finirent par ne plus y contribuer financièrement et, avec leurs nouveaux alliés, écrasèrent militairement les nobles. La guerre fut violente. Les cités alsaciennes de Turckheim et de Kaysersberg, effrayées par l'idée de voir les troupes de Mulhouse et des confédérés en Haute-Alsace prirent l'initiative d'aider les Mulhousiens ; elles rasèrent les forteresses d'Eguisheim et de Haut-Hattstatt et tuèrent Hermann Klee. Face aux forces en présence, les nobles signèrent un traité de paix et Pierre de Réguisheim dut dédommager les Mulhousiens.
La noblesse humiliée choisit alors une autre stratégie, celle de jouer sur l'impopularité des Mulhousiens auprès des habitants des alentours. L'offensive militaire mulhousienne avant le traité de paix causa en effet de nombreux morts et dégâts sur les terres appartenant à la noblesse. Celle-ci décida de déclarer la guerre de plus belle. Illzach et Modenheim furent pillées et réduites en cendres par les nobles. Les Mulhousiens réagirent en saccageant et incendiant les propriétés seigneuriales voisines. L'empereur du Saint-Empire ne parvint pas à faire cesser le conflit. Fribourg, Neuenburg et Brisach déclarèrent à leur tour la guerre aux Mulhousiens et s'allièrent aux nobles. Le Landvogt autrichien Thyring de Hallwyl s'unit également à eux. Une importante armée assiégea Mulhouse. La ville fut encerclée. À ce moment-là, les confédérés décidèrent une offensive de grande ampleur pour venir en aide aux Mulhousiens. Ils envoyèrent une armée composée de plusieurs dizaines de milliers d'hommes en Haute-Alsace, les Bernois fournissant le plus gros contingent. Les nobles, les Autrichiens et leurs alliés furent écrasés et Mulhouse secourue. L'offensive dura quinze jours. Les Mulhousiens et leurs alliés mirent à feu et à sang toute l'Alsace ainsi que la Forêt-Noire. Les dégâts furent considérables, plus d'une centaine de villages étant complètement rasés sur les terres seigneuriales. Plus d'une dizaine de forteresses dans lesquelles les nobles s'étaient retranchés furent assiégées, tombèrent et furent détruites. La victoire des Mulhousiens et de leurs alliés fut sans appel. Sigismond d'Autriche dut signer en 1468 le traité de paix de Waldshut, qui reconnaissait les franchises et libertés dont bénéficiaient les Mulhousiens et leurs alliés. Il fut également contraint de dédommager financièrement les cités concernées. À la suite des violences commises, la tension entre les Mulhousiens et le reste des habitants de Haute-Alsace demeura très vive.
Temps modernes
Alliance avec la confédération
À la suite de la guerre des Six Deniers, Mulhouse conclut en 1515 une alliance définitive avec les cantons suisses afin de garantir une paix durable ainsi que le respect de sa souveraineté, : elle se retirait ainsi de la Décapole. La cité devenant par conséquent une république libre et indépendante sans aucun lien politique avec le reste de l'Alsace, son destin allait rester distinct de celui de la région pendant plusieurs siècles. Parce qu’elle était alliée à la Confédération Suisse, Mulhouse fut épargnée par les conflits environnants, tels la guerre de Trente Ans, qui frappa violemment la région. Mulhouse servit alors de refuge aux habitants des alentours. En 1629, la peste se déclara dans la ville, qui était alors surpeuplée et, en 1638, le nombre de réfugiés fut bien supérieur à celui des Mulhousiens. En 1648, par le traité de Westphalie, l'Autriche céda au royaume de France une partie de l'Alsace, principalement le sud de la région. La république de Mulhouse, exclue du conflit, conserva son statut de ville indépendante mais se retrouva enclavée dans les terres du royaume de France.
Réforme zwinglienne
À partir de 1523 et après d'importants débats et divisions, Mulhouse adhéra à la Réforme qui s'opéra par étapes jusqu'au colloque de Berne en 1528, ce dernier finalisant la réforme en 1529 avec l'établissement complet et exclusif du culte protestant. Les catholiques ainsi que les Juifs furent chassés de la ville. Ces derniers s'établirent essentiellement à Dornach. Les Mulhousiens se rangeaient derrière les thèses d'Ulrich Zwingli à l'instar de plusieurs cités alémaniques de la confédération dont la ville voisine de Bâle. Les Habsbourgs dont les territoires enclavaient la cité restèrent fidèles à l'Église catholique, la cité devint donc une enclave réformée. Des lois strictes d'inspiration religieuse furent promulguées, le blasphème et la consommation d'alcool interdits et réprimés, les relations homme-femme rigoureusement encadrées.
Rayonnement de la ville sous l'ère industrielle
Industrialisation précoce
La révolution industrielle à Mulhouse commence au milieu du . En 1746, la première manufacture d'indiennes, Koechlin Schmaltzer Dollfus & Cie, est créée dans la rue de la Loi par trois jeunes Mulhousiens : Koechlin (27 ans), Schmaltzer (25 ans) et Jean-Henri Dollfus père (22 ans). Ce sera un formidable succès, par des ventes en contrebande en France : la production d'indiennes était interdite dans le royaume de France par l'édit du 26 octobre 1686. C'est le début du développement industriel de la ville, qui ne compte alors que 4 000 habitants. En 1753, le Grand Conseil de la République de Mulhouse statue sur le cas des manufactures d'indiennes et autorise le secteur industriel à déroger au système des corporations qui constitue pourtant le socle des institutions républicaines de la cité. La Commission des fabriques est mise en place pour encadrer le secteur. En 1756, les 3 associés se séparent pour se mettre chacun à leur compte. Jean-Henri Dollfus crée alors Dollfus-Vetter & Cie qui deviendra Dollfus-Mieg & Cie (DMC) en 1800. Quand en 1759, le conseil d'État du royaume de France légalise les indiennes, l'industrie mulhousienne a déjà pris une avance considérable sur l'industrie française. En quelques années, la petite cité artisanale que Mulhouse était encore au Louisiane, d'où elle importe du coton, ainsi qu'avec le Levant. Des techniques diverses se développent, la ville innove, devenant un important lieu de stimulation intellectuelle dans le domaine social et dans celui des sciences et techniques.
C'est également durant cette période faste de la république de Mulhouse, qu'en 1772, Jean-Henri Lambert invente plusieurs systèmes de projection cartographique dont la projection conique conforme de Lambert et la projection azimutale équivalente de Lambert.
Révolution française et Empire
La Réunion à la France
En 1798, le Grand Conseil de la République de Mulhouse vote son rattachement à la toute jeune république française, après un blocus de l'armée française, qui voulait mettre fin aux privilèges fiscaux et douaniers hérités de l'Ancien Régime. Le rattachement a lieu le 3 janvier 1798, à l'époque du Directoire. La fête de la « Réunion » se déroule le 15 mars de la même année. Lors de cette fête, les symboles de l'indépendance séculaire de la République sont détruits (épée de justice brisée en plusieurs morceaux, canons de l'Arsenal saisis). À cette date, la population a déjà augmenté de 50 % par rapport à 1746, les Mulhousiens sont au nombre de 6 000. La cité repose sur des bases industrielles solides, elle contribuera de manière spectaculaire au développement de l'industrie française. La Stadtrepublik Mülhausen devient ainsi la commune française de Mulhausen.
Traité de réunion de la république de Mulhausen à la république française.
Époque contemporaine
Le Manchester français
Ce rattachement accéléra le processus d'industrialisation en supprimant les barrières douanières qui handicapaient le commerce. Durant tout le XIXe siècle, l'industrie se développa et se diversifia : le textile, qui resta dominant, suscita pour ses besoins la création d'industries mécaniques et chimiques.
En 1798, la communauté juive de Dornach rédige le Memorbuch du même nom. Il contient des prières en la mémoire des victimes des persécutions en Allemagne, en Autriche, en Bohème, en Espagne, en Pologne et en Hollande. En 1803, les catholiques et les juifs peuvent à nouveau s'installer dans la ville.
Mulhouse met en chantier de grandes infrastructures. En 1804, le creusement du canal du Rhône au Rhin débute, il traverse Mulhouse en 1812 et permettra d'alimenter facilement la ville en charbon qui provient essentiellement du bassin houiller de la Loire et de celui de Sarrebruck, mais aussi des proches houillères de Ronchamp ainsi que celle des houillères de Blanzy. La même année, la première machine à vapeur de la région est acquise par DMC, par la suite les industries mulhousiennes encourageront systématiquement l'innovation en bénéficiant ainsi des technologies les plus avancées de l'époque. Cette culture de l'innovation, qui sera un des piliers du modèle mulhousien, permettra aux entreprises de la cité de maintenir sans cesse une avance sur leurs concurrents internationaux.
En 1826, André Koechlin monte une fonderie et se lance dans la construction mécanique en créant André Koechlin & Cie (AKC), l'ancêtre de la SACM et d'ALSTHOM (devenue Alstom). La même année Josué Heilmann invente la lanterne bobineuse. En 1827 ce dernier et son épouse mettent au point le premier métier à broder à 20 aiguilles. La Société industrielle de Mulhouse (SIM) est fondée le 20 avril 1826. La construction du Nouveau Quartier débute également en 1827. La Compagnie du chemin de fer de Mulhouse à Thann est créée en 1837 par Nicolas Koechlin, et la ligne de chemin de fer Mulhouse-Thann voit le jour en 1839. En 1838, il crée également la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle, qui construit la ligne Strasbourg-Bâle ; cette dernière sera achevée en 1846. À cette date, Mulhouse compte 45 filatures. En 1843, la première peigneuse mécanique au monde voit le jour, inventée par Josué Heilmann, elle va révolutionner l'industrie textile.
Des aménagements urbains importants ont également lieu. En 1843, Jean-Baptiste Schacre est nommé architecte-voyer, c'est à lui qu'on doit notamment la construction de la synagogue de 1847 à 1849, la construction de l'église catholique Saint-Étienne de 1855 à 1860, la couverture de la Sinne de 1856 à 1866 et la transformation profonde du temple protestant Saint-Étienne de 1859 à 1869. En 1848, la commune de Mulhausen francise son nom pour devenir officiellement la commune de Mulhouse.
Dans le sillage des journées révolutionnaires de février, le gouvernement provisoire de la République promulgue en mars 1848 un décret portant création de comptoirs nationaux d'escompte dans les grandes villes du pays. Le Comptoir national d'escompte de Paris naît le 4 mars, celui de Mulhouse, le 8. Les deux comptoirs nationaux d'escompte seront fusionnés par la suite pour former la Banque nationale de Paris (BNP) qui fusionnera à son tour le 23 mai 2000 avec Paribas pour devenir le groupe bancaire français BNP Paribas. À cette époque, il s'agit de redonner vie à l'économie après la récession de 1847 en ranimant le crédit. Les comptoirs d'escompte, banques locales de crédit, sont des établissements au statut original, véritables sociétés mixtes avant la lettre puisque l'État et les municipalités nomment les dirigeants et apportent leur garantie en fournissant les deux tiers du capital.
Modèle mulhousien
Le modèle mulhousien repose sur trois piliers, un patronat protestant paternaliste, le prédominance du couple innovation/formation dans le développement technique et la recherche d'un équilibre social. Jusqu'à l'annexion allemande, tous les bourgmestres et maires sont protestants et proches ou issus du patronat. La Société industrielle de Mulhouse (SIM) et la Société mulhousienne de cités ouvrières (SOMCO) sont créées respectivement en 1826 et en 1853. Le , ce qui en fait historiquement la première de France. La recherche de l'équilibre social s'accentue encore après les événements du 26 juin 1847 aussi appelés le Bäckefest (littéralement la « Fête du pain »), l'augmentation du prix des vivres amenant les ouvriers à se révolter. Les émeutes se finissent dans le sang avec l'intervention de l'armée, elles marqueront les esprits profondément.
Empire allemand
En septembre 1870, les Badois occupèrent Mulhouse. La ville fit ensuite partie, comme l'Alsace tout entière, de l'Empire allemand jusqu'en 1918. Les Mulhousiens, comme tous les Alsaciens, eurent à choisir entre quitter la région ou accepter de devenir allemands. Le juge Armand Weiss fut expulsé pour plusieurs années. Les autorités allemandes appelèrent la ville Mülhausen im Elsass pour la distinguer d'autres localités homonymes dont notamment Mülhausen en Thuringe.
De 1871 jusqu'au 11 novembre 1918, l'Alsace était donc sous administration allemande, conformément au traité de Francfort dont les clauses avaient été votées à une large majorité par l'Assemblée nationale en 1871. La caserne Lefèbvre fut construite en 1874, en 1889 ce fut au tour de la caserne Barbanègre de sortir de terre. Suivirent les casernes Coehorn en 1891 et Drouot en 1906. L'actuel tribunal de Grande Instance fut construit en 1877 tandis que l'actuel tribunal d'Instance le fut entre 1899 et 1902. La première ligne de tramway fut inaugurée le 24 mai 1882, elle reliait la Porte-Jeune à Dornach. Eugène Clemessy transforma, en 1900 durant ses loisirs, un vieux moulin près de Brunstatt en centrale électrique qui allait alimenter plusieurs communes.
Pressentant l’avenir de cette source d’énergie, il fonda en 1908 les établissements Clemessy. La découverte de gisements de potasse en 1904 par Amélie Zurcher et Joseph Vogt amena un nouvel essor et propulsa tout le nord de l'agglomération dans l'exploitation minière. La société minière Gewerkschaft Amélie est créée le 13 juin 1906. Le 22 avril 1908, le premier puits est foré et l'exploitation industrielle commença en 1910 avec la création de la Société Kali Sainte-Thérèse.
Le ,. Naturalisé américain sous le nom de William Wyler en 1928, il allait réaliser Ben-Hur, qui remporta onze Oscars lors de la 32e cérémonie des Oscars en 1960, lui conférant le record du film le plus primé de l'Histoire du cinéma. L'entreprise de construction automobile et aéronautique Aviatik Automobil und Flugapparatefabrik fut fondée en 1910 par Julius Spengler. En 1913, le Mulhousien Alfred Werner obtint le prix Nobel de chimie pour, entre autres, des travaux en chimie minérale. Il fut le premier à recevoir un prix Nobel pour des travaux en chimie inorganique et le seul jusqu’à 1973. En 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclata, Aviatik fut transféré à Fribourg-en-Brisgau, de l’autre côté du Rhin.
Article détaillé : Affaire Dreyfus.
À cette époque, un Mulhousien va diviser la France. Alfred Dreyfus né le 9 octobre 1859 à Mulhouse est le dernier des neuf enfants de Raphaël Dreyfus, industriel mulhousien, et de Jeannette Libmann-Weill, qui habitent rue du Sauvage. Sa famille opte pour la nationalité française après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne, et s'installe à Paris. Élève à l'École polytechnique et de l'École de Guerre, il est attaché à l'état-major de l'armée au Ministère de la Guerre comme capitaine-stagiaire et affecté au célèbre deuxième bureau chargé du renseignement (c'est-à-dire de l'espionnage) dirigé par un autre Mulhousien, Jean Sandherr, antisémite convaincu, lui-même secondé par le commandant Henry. Ayant le tort d'être Alsacien et de confession juive, il fut accusé d'avoir livré aux Allemands des documents secrets et condamné au bagne à perpétuité pour trahison. Il fut déporté sur l'île du Diable.
Certaine de l'incohérence de cette condamnation, la famille du capitaine, derrière son frère Mathieu, tenta de prouver son innocence, relayée en janvier 1898, par Émile Zola, qui publia J'accuse… !, plaidoyer dreyfusard qui entraîna le ralliement de nombreux intellectuels. Un processus de scission en deux de la France s'amorça, processus qui se prolongea jusqu’à la fin du siècle, alimentant des émeutes antisémites en France et ébranlant la République jusqu'à la réhabilitation du capitaine. Dreyfus fut également défendu ardemment par Auguste Scheurer-Kestner, sénateur, industriel chimiste et mulhousien également. Ce dernier mourut le 19 septembre 1899, le jour même de la signature de la grâce de Dreyfus par le Président Loubet.
Les deux guerres mondiales
Première Guerre mondiale 1914-1918
Article détaillé : Première Guerre mondiale.
Les batailles de Mulhouse et de Dornach eurent lieu du 7 au 24 août 1914. Le 7 août 1914, le général français Louis Bonneau (1851-1938) reçut l'ordre d'entrer en Haute Alsace, et dès le lendemain, les Français firent leur entrée dans la ville. Mais le repli allemand n'était que provisoire, et le 9 août, une contre-attaque fut déclenchée à partir du nord et de l'est de la ville. Une violente bataille dura toute la nuit, obligeant les troupes de Bonneau à quitter la ville dès le lendemain. Malgré une nouvelle offensive française (16-19 août), marquée par de violents affrontements devant Dornach et un éphémère retour à Mulhouse, les Allemands reprirent durablement la ville dès le 24 août : les troupes françaises ne purent en effet revenir avant le 17 novembre 1918.
Quant aux civils, ils souffrirent des prises d'otages effectuées par les deux camps belligérants et se divisèrent entre « immigrés » allemands plutôt favorables au Kaiser et « autochtones » plutôt francophiles.
En novembre 1918, alors que l'Allemagne était en train de perdre la guerre, des insurrections éclatèrent parmi les soldats qui s'inspirèrent du modèle soviétique pour mettre en place des « conseils ». À Mulhouse, un « camarade Gallem » fut le porte-parole d'un éphémère « conseil des soldats » (9-10 novembre), bientôt imité par une tentative tardive de conseil d'ouvriers (13 novembre). La réaction de la bourgeoisie et du maire Cossmann, qui mit en place une milice bourgeoise, puis l'entrée en ville des soldats français mirent fin à cette agitation révolutionnaire.
Le 17 novembre 1918, Mulhouse redevient française, libérée par les troupes du général Auguste Édouard Hirschauer. Dans le nord de l'agglomération, les puits des mines de potasse allemands furent confisqués par l'État français. La commune a été décorée le 2 novembre 1921 de la croix de guerre 1914-1918.
Seconde Guerre mondiale 1939-1945
Article détaillé : Seconde Guerre mondiale.
De 1940 à 1944, la ville de Mulhouse fut, comme le reste de l'Alsace, annexée de facto au Troisième Reich. L'incorporation de force des « Malgré-nous » y fut décrétée. Dans la soirée du 20 novembre 1944, les blindés de la Division Blindée du général Jean Touzet du Vigier, précédés par le Combat Command 3 du colonel Jean-Charles Caldairou, entrèrent dans la ville qui fut définitivement libérée le 24 novembre et revint à la France. Mulhouse subit d'importantes destructions en 1944.
La commune a été décorée, le 30 juin 1948, de la croix de guerre 1939-1945 avec palme de bronze. Le général Touzet du Vigier, invité par la municipalité, est venu inaugurer, en janvier 1960, le monument édifié en souvenir de la libération de Mulhouse par la Première division blindée.
Après-guerres et crise industrielle
En 1924, les mines de potasse de Mulhouse sont nationalisées : elles deviennent une entreprise d'État sous la dénomination de Mines de potasse d'Alsace, (MDPA).
Après 1945, la mise à grand gabarit de la partie du canal du Rhône au Rhin entre Île Napoléon et Niffer orienta vers l'est (Île Napoléon, zone industrielle de la Hardt) le développement industriel ininterrompu de la ville. L'ancienne commune de Dornach, à l'ouest de la ville, fut rattachée à Mulhouse en 1914 et celle de Bourtzwiller (au nord) en 1947. L'industrie était alors le principal moteur de l'économie mulhousienne mais fut durement touchée par le choc pétrolier de 1973. C'est dans ce contexte que s'acheva la construction du plus haut gratte-ciel de la ville : la Tour de l'Europe, mise en chantier quatre ans plus tôt. Elle est l'œuvre de François Spoerry. Le Groupe DMC fut profondément restructuré en 1975. Cinquante usines furent fermées ou cédées à travers le monde et dix mille emplois supprimés.
En 1977, les Frères Schlumpf, qui avaient racheté plusieurs entreprises textiles de la région mulhousienne, se retrouvèrent en difficulté financière. Un grave conflit social éclata, mené par des syndicalistes. Les frères Schlumpf furent séquestrés pendant trois jours dans leur villa. Ils fuirent sous la protection de la police et des autorités et se réfugièrent à Bâle, en Suisse. Le 7 mars 1977, des syndicalistes et quelques ouvriers des frères Schlumpf formèrent un commando et pénétrèrent sans autorisation dans l'usine qu'ils souhaitaient occuper. Dans les locaux, ils découvrirent un trésor stupéfiant, la collection Schlumpf, qui n'est rien d'autre que la plus grande collection automobile jamais constituée. C'est l'affaire Schlumpf. Durant les années de plomb, la colère étant forte dans les milieux ouvriers violemment frappés par la crise, certains éléments se radicalisèrent, l'activisme violent toucha toute l'Europe. Le 19 octobre 1977, le corps sans vie d'Hanns Martin Schleyer, représentant du patronat allemand, fut retrouvé assassiné d'un balle dans la nuque dans le quartier du Rebberg, bastion du patronat mulhousien. Il avait été enlevé le 5 septembre de la même année à Cologne par la Fraction armée rouge.
En 1979, le deuxième choc pétrolier s'abattit sur l'industrie mulhousienne. La crise du textile qui touchait l'Europe, mise en concurrence avec des pays asiatiques à faible coût de main-d'œuvre, ajouta une difficulté supplémentaire. En 1981, DMC procéda à une nouvelle vague de licenciements et supprima 10 % de ses effectifs en France. En 1983, Manurhin réalisa un vaste plan de licenciements. Le 30 octobre 1984, la SACM textile procéda également à des licenciements massifs. En 1986, l'entreprise fermait. De manière générale, toute l'activité textile qui avait fait la prospérité de Mulhouse s'effondra. À partir de la deuxième moitié du banlieue Nord. Le chômage augmenta dans toute l'agglomération. Les difficultés sociales se multiplièrent. Signe d'un malaise social profond entre 1997 et 2002, la délinquance augmenta de 19,89 % dans le département.
En 1982, Le CNES confie à l'usine PSA de Mulhouse, en consortium international, l'informatique industrielle du contrôle-commande du remplissage de la fusée Ariane et de la séquence synchronisée du compte à rebours. c'est en 1962 que l'usine PSA de Mulhouse s'installa dans la banlieue Est à Sausheim, au milieu de la forêt de la Hardt ; sa présence et celle de ses sous-traitants permit alors d'atténuer l'effet de la crise sur l'emploi ouvrier. En 1965, l’aventure “export” débuta (Cameroun, Tchad, Guinée, Gabon, Pakistan, URSS) pour Clemessy qui, de plus, signa en 1969 un contrat avec le CNES, en Guyane, pour participer aux installations du centre spatial guyanais de Kourou. En 1975, sa participation au programme nucléaire français permit d’asseoir la notoriété de l’entreprise mulhousienne, le groupe comptant alors 2 200 personnes.
Mutation
La crise industrielle a toutefois été en partie anticipée par les pouvoirs publics. Pour développer l'économie de la connaissance, l'Université de Haute-Alsace (UHA) fut créée le 8 octobre 1975, regroupant plusieurs anciennes écoles de Mulhouse, notamment l'École de chimie, l'École textile et l'Institut universitaire de technologie, qui devinrent des composantes de l'Université. La Faculté des sciences économiques, sociales et juridiques de Mulhouse (FSESJ) fut créée en 1986 comme composante de l'UHA, la FSESJ absorbant par la suite l'École Internationale d'Achat (EIA), l'IUP de Science de Gestion, et l'École de Spécialisation à la Vente (ESV) avant de s'installer dans les locaux emblématiques de La Fonderie en 2007.
Dans le secteur culturel, le Musée français du chemin de fer vit le jour en 1971, devenant le plus grand musée ferroviaire européen. La Collection Schlumpf ouvrit au public en 1982 sous le nom Musée national de l'automobile. Le musée Electropolis ouvrit en 1996. Ils s'ajoutaient à l'ancien musée de l'impression sur étoffes pour faire de Mulhouse le premier pôle européen des musées techniques. Le Parc Expo fut inauguré la même année.
En 1984, le parc de la Mer Rouge (Technopole de Mulhouse) fut créé pour accueillir des entreprises de techniques de pointe, il devint le siège du consortium Rhénatic. Le parc des Collines est une zone franche urbaine accordant de larges exonérations fiscales aux entreprises qui s'y installent et embauchent des personnes résidant en
quartier prioritaire.
Entre 2002 et 2006, la délinquance diminua de 20,67 % dans le département, cette baisse se poursuit en 2007, 2008 et 2009, les crimes et délits baissant ainsi respectivement de 13,36 % (2007), 6,85 % (2008) et 4,06 % (2009) sur l'année tandis que la délinquance de proximité diminuait respectivement de 31,10 % (2007), 17,8 % (2008) et 7,52 % (2009).
La chute massive de l'emploi industriel fut en partie compensée par l'augmentation de l'emploi tertiaire. Plusieurs quartiers furent réhabilités, d'anciennes casernes et friches industrielles reconverties. À partir des années 1980-1990, de vastes zones industrielles et commerciales furent développées dans la banlieue de Mulhouse, notamment à Wittenheim/Kingersheim, Île Napoléon et Morschwiller-le-Bas. Au début des années 2000, un nouveau quartier fut créé de toutes pièces : le Nouveau Bassin, qui inclut un multiplexe et la salle de spectacle La Filature. De nouveaux accès en voie rapide furent créés. La ville se lança dans la construction d'un tramway en 2003, ce vaste chantier transformant des pans entiers de la ville et permettant de soutenir l'emploi et la formation. Trois lignes de tramway virent le jour entre 2006 et 2010. À ces dernières s'ajouta le premier tram-train interconnecté de France mis en service à la fin de l'année 2010, ce dernier permettant de relier l'ex-Manchester français à un autre ancien pôle industriel du sud-Alsace : la vallée de la Thur.
Fin 2011, la première phase du LGV Rhin-Rhône est achevée. Pour accueillir le TGV, le site de la Gare Centrale est réaménagé. lors de ces travaux un nouveau quartier d'affaires est construit sur le site. Entre 2011 et 2016, le centre-ville subira une profonde mutation qui visera à lui rendre son attractivité, touchant aussi bien le commerce que l'habitat et les espaces publics.
En 2020, la ville est très durement touchée par la pandémie de Covid-19, considérée comme le principal foyer de la maladie en France.
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Haut-Rhin) au Hallstatt D1 https://hal.science/hal-02522850/document (consulté le 14 février 2023
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↑ L'évolution économique de la Lorraine - Louis Laffitte - Annales de Géographie - Année 1912, Volume 21, numéro 120 - p. 396 - extrait : Ils (Les Mulhousiens) comprirent tout le parti qu'on pouvait tirer de l'invention des chemins de fer. Dès 1837 Nicolas Koechlin et frères obtenaient la concession de la ligne de Mulhouse à Thann, l'une des premières lignes construites en Europe. Lorsqu'on l'inaugura, les invités venus de Mulhouse quittèrent Thann remorqués par une locomotive construite à Thann
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↑ - page 2
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Héraldique
Blason
D'argent à la roue de moulin de gueules.
Détails
Armes parlantes (le nom alsacien de la ville, Milhüsa, signifie la maison du moulin). Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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