Loivre
Localisation
Loivre : descriptif
- Loivre
Loivre [lwavʀə] est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Géographie
Le village a été établi dans la plaine Nord-champenoise qui est dominée à l'ouest par le massif de Saint-Thierry. Au sud, elle est dominée par la « butte » de Brimont sur laquelle fut édifié un fort qui faisait partie de la ceinture de défense de la ville de Reims. Il fut un enjeu important des combats de la Première Guerre mondiale dans le secteur. Au nord-ouest de la commune, une légère surélévation sur laquelle furent implantés des moulins à vent.
La commune est située à une dizaine de kilomètres au nord de Reims entre deux anciennes voies romaines dont le tracé est conservé par la RD 944 (Reims - Laon via Berry-au-Bac) et la RD 366. Elle est sur l'axe est-ouest qu'est la RD 30 de Bourgogne à Fismes.
Le territoire communal est traversé de nord en sud par :
- les deux anciennes voies romaines déjà citées,
- par l'autoroute A 26 dite l'autoroute des Anglais,
- le canal de l'Aisne à la Marne avec deux écluses et un port,
- une ligne ferroviaire (Reims - Laon) qui fonctionne encore aujourd'hui avec une halte ferroviaire et desservie par la ligne de Reims à Laon du TER Champagne-Ardenne,
- la vallée de la Loivre qui prend sa source au lieu-dit des Fontaines sur la commune. La Loivre est un affluent de l'Aisne qu'elle rejoint à Berry-au-Bac.
Autrefois petit centre industriel et agroalimentaire avec sa sucrerie et sa verrerie, la commune est un village-dortoir dont la population travaille principalement sur l'agglomération rémoise.
Environnement
La commune possède une zone humide protégée (vallée de la Loivre).
La commune est aussi un village fleuri avec deux fleurs.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans la région hydrographique « la Seine du confluent de l'Oise (inclus) à l'embouchure » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le canal de la Marne à l'Aisne, la Loivre et le ruisseau de Rabassa,.
Depuis 1866, le canal de l'Aisne à la Marne reliant Berry-au-Bac à Condé-sur-Marne permet à Reims d'avoir un accès à la Marne à partir des canaux de l'Aisne. Construit à partir du , ce canal à bief de partage possède une longueur de 58 canal de la Marne au Rhin, de former une grande ligne de navigation qui permit de relier Strasbourg à Lille en passant par le Rhin. Il est mis au gabarit Freycinet entre 1878 et 1883,.
La Loivre, d'une longueur de 10 Aisne à Berry-au-Bac, après avoir traversé quatre communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Aisne Vesle Suippe ». Ce document de planification, dont le territoire s’étend sur 3 096 Aisne, Marne et Ardennes) et deux régions (Champagne-Ardenne et Picardie), a été approuvé le 16 décembre 2013. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat d’aménagement des bassins Aisne Vesle Suippe (SIABAVES).
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 15,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Chambrecy-Civc », sur la commune de Chambrecy à 21 vol d'oiseau, est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 734,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,3 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
- Pierre Pinon (collectif), Un canal … des canaux - Exposition présentée à Paris du 7 mars au 8 juin 1986 dans le cadre de la Conciergerie., Paris, Picard,
- Sandre, « »
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- « », sur gesteau.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Louvria (1159-1181) ; Lovria (1182) ; Oivre (vers 1220) ; Libera (vers 1260) ; Loyvre (1334) ; Loivres (1344) ; Loivre (1386).
La rivière la Loivre a donné son hydronyme à la commune où elle prend sa source.
- Auguste Longnon, Dictionnaire topographique de la Marne, Paris, (lire en ligne), p. 145.
Histoire
Origines
L'origine de la commune est à ce jour incertaine. Elle peut cependant être liée à un établissement d'exploitation agricole gallo-romain. L'église qui a été détruite lors du premier conflit mondial, avait été construite au lieu-dit le Champ Vert au XIIe siècle.
L'agriculture a été l'élément dynamique du développement et de l'économie de la commune jusqu'au Première Guerre mondiale sur les hauteurs au nord-ouest de la commune en attestait l'importance.
Le château des Fontaines
Le château des Fontaines a été construit par les seigneurs de Loivre vers le XVIIe siècle au lieu-dit des Fontaines. Il fut reconstruit au XVIIIe siècle et comprenait alors un corps deux logis, deux pavillons et un grand parc aménagé au XIXe siècle et qui descendait jusqu'à la Loivre.
Le moulin Berriot
Le moulin à vent fut construit vers 1800 au lieu-dit le Beauscher par la famille Beriot, une dynastie de meuniers.
Le développement industriel
Un développement lié aux infrastructures de transport
Petit bourg de plaine entre deux voies de circulation antiques, la commune va connaître un essor important avec la réalisation au XIXe siècle de deux infrastructures importantes : le canal de l'Aisne à la Marne et la voie ferrée qui va relier Reims à Laon.
- Le canal de l'Aisne à la Marne de type Freyssinet a été achevé en 1866. Il comportait sur la commune de Loivre un port entre deux écluses.
- La voie ferroviaire est mise en service en 1857 par la Compagnie des chemins de fer des Ardennes et relie Reims à Laon.
Ces deux infrastructures majeures vont permettre l'établissement d'une sucrerie et aussi d'une verrerie.
La verrerie - 1854
Eugène-Louis de Bigault de Granrut (1828-1894) qui épousa, en 1859, Isabelle De Boullenois de Senuc (1838-1908), et son frère Gabriel-Alfred de Bigault de Granrut (1827-1904) prirent la décision d’éteindre une partie des fours de la vallée du Four de Paris aux Islettes, en Argonne, devenus peu rentables et de délocaliser leur activité à Loivre. Leur sœur Marie-Emilie de Bigault de Granrut était mariée à Marie-Charles-Auguste Ruinart de Brimont dont les ancêtres étaient originaires de Loivre.
En 1853, ils se portèrent acquéreur du domaine des Fontaines, à Loivre, château et fermes et édifièrent en bordure du canal de l’Aisne, une verrerie pour répondre au marché des bouteilles de Champagne. Leur beau-frère Henry de Boullenois les rejoignit. Avec des millions de bouteilles, produites chaque année, elle fut rapidement célèbre et rentable. Dès 1855, la verrerie Granrut frères occupe un stand à la première exposition universelle de Paris. Eugène est mort en 1894 à Loivre, au château des Fontaines et inhumé dans le cimetière des Alleux dans les Ardennes où il avait acheté le domaine de Maison-Rouge. Sa tombe fut transférée ensuite à Senuc le pays de son épouse. Charles Marie Joseph Albert Louis comte de Bigault de Granrut succéda à son père et repris le titre de maître verrier, d’abord en société avec sa mère et sa sœur Lucie Marie Gabrielle Angèle de Bigault de Granrut (1862-1942), puis seul à partir de 1899. Il épousa en 1892 Paule Charlotte Henriette de Puget de Barbentane de Cabassol du Real (1865-1936) et habitèrent le château des Fontaines à Loivre et le Four de Paris. Sa sœur Lucie, qui avait épousé Maurice Guy Marie Gautier de Charnace (1857-1923) habitait le château d'Aulnois à Aulnois-sur-Seille.
La sucrerie - 1885
La sucrerie a été par MM. Chovet et Thiery sur des terrains actuellement rues de Verdun et de Courcy qui utilisa le port du canal pour ses expéditions. Son directeur, M. Lemaire mourut au champ d'honneur. Après la guerre la sucrerie fusionna avec celle de Condé-sur-Suippes. Près de la verrerie était aussi installée, avant la Première Guerre mondiale, une fabrique de paillons utilisés pour le transport des bouteilles et qui fonctionna jusqu'en 1930.
La Motterie
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, il existait à Loivre à l'emplacement de ce qui est devenu ensuite une décharge, une motterie, lieu d'extraction de mottes de craies qui servaient pour la fabrication du blanc d'Espagne. Les galeries d'exploitations servirent de champignonnières. La Motterie fut détruite lors de la Première Guerre mondiale. C'est l'ancien mécanicien de l'aviateur Guynemer, le colonel Pinot qui remit le site en exploitation à partir de 1945 avec l'entreprise MEAC (marnages et épandages d'amendements calcaires) jusque dans les années 1960.
La gendarmerie
À proximité immédiate de l'axe important qu'est la RN 44, Loivre est dotée d'une gendarmerie qui sera construite rue de la Vinderie (aujourd'hui rue du Général-Leclerc). La gendarmerie sera reconstruite le long du CD 30 avec deux bâtiments pour loger les gendarmes. Elle sera reconstruite en 1985 pour la gendarmerie actuelle.
Les destructions de la guerre
La commune est un enjeu stratégique avec le franchissement du canal, la voie ferrée. La zone est dominée par le fort de Brimont, tenu par les troupes françaises et qui commande l'accès Nord vers Reims. La commune sera totalement détruite et son territoire porte encore les stigmates de ces combats avec les sapes et tranchées plus ou moins bien comblées.
En 1919, après l'Armistice, la commune totalement dévastée, comme les communes voisines (Courcy, Brimont, Bermericourt et Cormicy), est classées en zone rouge.
Entièrement détruite pendant la Première Guerre mondiale, la verrerie de Loivre n'est pas reconstruite par Charles de Grandrut. M. Givelet lui racheta le fonds de commerce et les dommages de guerre afférents. La société prend le nom de « Verreries de Courcy et de Loivre réunis - Givelet et sucrerie fut aussi détruite pendant la Grande Guerre.
Décorations françaises
- Croix de guerre 1914-1918 : .
- Texte réunis et commentés par Marc André et Michel De Paepe, La verrerie champenoise Charbonneaux -BSN Reims, de 1870 à nos jours, Dié, La Manufacture, .
- le calvaire du Four de Paris – Gilles Thierion de Monclin
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Loivre dans la littérature
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