Ferrette
Localisation
Ferrette : descriptif
- Ferrette
Ferrette est une commune française située dans le sud dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace dans le territoire du Sundgau. Ses habitants sont appelés les Ferrettiens.
Géographie
Localisation
La commune se trouve dans le nord du Jura, plus précisément dans le Jura alsacien. Ferrette est à environ 25 Bâle, 35 Mulhouse et 45 Belfort, et à une altitude comprise entre 500 et 800 m.
Les communes limitrophes sont Bouxwiller, Vieux-Ferrette, Sondersdorf, Bendorf et Ligsdorf.
Hydrographie
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau Luppach,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lucelle_sapc », sur la commune de Lucelle à 9 vol d'oiseau, est de 9,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 091,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 36 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
En allemand : Pfirt. En alsacien : Pfìrt ["BfIRt]. En dialecte roman (ajoulot) : Farratte.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Pfirtensis [comes] & [de castro] Ferreto en 1105, de Ferretis en 1125, Phirrith en 1128, Phirida en 1133. Ensuite : Ferrettes en 1136, Firreta en 1141, Firretes en 1152, Ferretarum en 1233, de Pfirreto en 1271, Farrates en 1290, Ferretes en 1296, Phirret en 1299, Phfirt au , Ferrette en 1793.
Albert Dauzat et Charles Rostaing interprètent de Ferreto comme une possible firmitas (autrement firmitate), forme latine des différents Ferté de France, qui signifie « château fort, place forte » et qui se réfèrerait au château de Ferrette. La forme actuelle Ferrette résulterait d'une mauvaise réfection en français à partir de la forme alémanique Pfirt. Une autre hypothèse se base sur la topographie du site. Le château de Ferrette domine en effet une cluse entaillée de falaises et constitue un promontoire stratégique de premier plan, occupé de longue date, qui offre un panorama étendu sur la plaine du Rhin, contrôlant les vallées du Jura et du Sundgau. Dans ce cadre, il a été proposé un *Feritus (*Mons) construite sur feritus, participe de ferire « frapper, entailler ». Selon cette hypothèse, le gallo-roman feritu, devenu *ferido au métaphonie [e] > [i] devant [i] subséquent, puis pfirit au [réf. nécessaire]. Quant à l'évolution de la forme romane, celle-ci se serait appuyée sur la forme *ferido (.
Cependant, le [f] initial de firmitas ou de *ferido aurait théoriquement dû se conserver tel quel en alémanique, comme dans les emprunts du vieux haut allemand au latin : latin febris > vieux haut allemand fiabar > allemand Fieber, alsacien Fiawer, Feewer « fièvre » ; latin fenestra > allemand Fenster, alsacien Fanschter « fenêtre ». La graphie Ph- à l'initiale de Phirida, d'où Pfirt, note au contraire la consonne affriquée [pf] (ex. : allemand Pfifferling < vieux haut allemand Phifera), or elle est issue de la mutation consonantique haut-allemande de [p]. De plus, les formes anciennes ne conservent aucune trace graphique d'un [m] qui se serait amuï par la suite. Ensuite, ces explications ne tiennent pas compte de la forme Pfirtensis qui est donnée comme étant aussi ancienne que Ferreto. Les formes romanes présentent toutes un redoublement du [r], signe d'une attraction précoce du type toponymique roman Ferrette (la). L'existence de formes romanes du type *ferido ou germanique *ferida ou *firit n'est pas avérée, car il n'existe aucune mention ancienne connue antérieure au début du oronymes. Enfin, les dictionnaires étymologiques existants ne mentionnent pas un emploi quelconque du gallo-roman FERITU dans un sens topographique utilisé dans la toponymie française. Quant au verbe latin fĕrĭō, fĕrīre, il signifie principalement « frapper, donner des coups, battre, heurter » et « immoler », d'où le français férir « frapper ».
En revanche, Ernest Nègre a recours au bas latin piretu(m) bien attesté dans la toponymie française,,, au sens probable dans ce cas de « verger de poiriers » ou « endroit planté de poiriers »,, terme composé des éléments issus du latin populaire *pira « poire » (latin classique pīrum) et du suffixe à valeur collective -etu(m). Ce terme, avec son [p] initial, semble représenter une meilleure alternative, à condition d'éliminer les formes du type Ferret-. On trouve effectivement une évolution phonétique comparable de la syllabe initiale, dans les emprunts de l'allemand au latin comme : Pfirsich « pêche » issu, comme le français pêche, du latin persica ou Pfeil (jadis pfîl « flêche ») issu du latin pīlum ou encore Pfeffer « poivre » emprunt, comme l'anglais pepper, au latin piper, pipĕris. Les formes romanes en Ferret- sont un des exemples, récurrents en toponymie, de mauvaises latinisations médiévales à partir du type toponymique roman Ferrette (la) ou Ferrière, dérivés de fer, tout comme de la série des termes de l'ancien français ferrite « pièce de fer, pierre précieuse », ferreté « semé de clous », ferreton « ouvrier du fer », etc.
La forme allemande actuelle du nom commun Birne « poire » (alémanique Biire) procède du moyen haut allemand bir[e], elle-même de l'ancien haut allemand bira (avec un n issu de la forme faible) lui aussi emprunt au latin populaire pīra « poire », tout comme le français poire. Il s'est vraisemblablement substitué à un ancien haut allemand *phere, *phire, par l'intermédiaire des clercs de l'Allemagne du sud. *Phere, *phire est postulé par les vieil anglais pere (> anglais pear) et le moyen néerlandais pēre (> néerlandais peer) qui, en revanche, n'ont pas subi la mutation consonantique haut allemande de [p].
Le même phénomène de germanisation s'observerait pour le nom de la commune de Pfetterhouse, mentionné sous la forme latine Petrosa « lieu pierreux » en 731, puis Phetterhusen en 1296, par analogie entre la finale -osa et l'ancien haut allemand hûs « maison ».
Le type toponymique Piretu(m) a par ailleurs abouti à Peray (Sarthe, (castrum) Pireti Prénouvellon (Loir-et-Cher, de Pireto (Nevelonis) 1139), Pré-le-Fort (Loiret, apud Piretum 1156), Peroy-les-Gombries (Oise, Pereyum 1175), etc.
- Georges Stoffel, Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin, Paris, 1868, p. 50
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979, p. 287a.
- Urban, M.-P., Lieux-dits : dictionnaire étymologique et historique des noms de lieux en Alsace, Strasbourg : Éd. du Rhin / La Nuée Bleue, 2003, p. 139.
- F. Gaffiot, Dictionnaire latin français, Librairie Hachette, Paris, 1934, p. 660 [1]
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, librairie Droz, Genève, 1998, p. 1785, n° 11685.
- , édition augmentée, Niort : L. Favre, 1883‑1887, t. 6, col. 332a. (lire en ligne)
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume I, Librairie Droz, 1990, Genève, p. 352 (lire en ligne)[2]
- Jean Schweitzer, La Toponymie alsacienne, Editions Jean-Paul Gisserot, 2001, p. 23 [3]
- Duden Herkunftswörterbuch, Band 7, Dudenverlag (ISBN ). p. 84a.
- (lire en ligne)
- T.F. Hoad, English Etymology, Oxford University Press 1993. p. 341b.
Histoire
Moyen Âge
En 1105 apparait la première mention du château de Ferrette qui appartient aux comtes de Montbéliard. Il était seul, sur son piton rocheux, le village le plus proche était nommé, à cette époque, Ferrette mais il s'agit de l'actuel Vieux-Ferrette.
Vers 1125, Frédéric de Montbéliard s'installe dans le château dont il avait hérité de son père Thierry Ier de Montbéliard et prend le nom du village voisin du château. Devenu de Ferrette, il fonde le comté de Ferrette qui est l'une des plus puissantes seigneuries de Haute-Alsace durant le Moyen Âge tant et si bien que de 1105 à la fin du comté de Ferrette est pratiquement un État souverain.
Axé à l'origine sur le Sundgau occidental, le comté s'étend progressivement, déplaçant progressivement son centre vers Altkirch puis Thann.
De 1233 à 1275, le comté est gouverné avec sagesse et habileté par Ulrich II de Ferrette, qui cède son domaine à l'évêque de Bâle en 1271 et devient son vassal.
Après le décès du comte d'Ulrich III, Albert II d'Autriche, époux de Jeanne de Ferrette, qui possède ses terres le long du Rhin, gouverne le comté à partir du . Il fusionne ses possessions et celles de sa femme, constituant ainsi le Sundgau des Habsbourg qui s'étend sur les deux rives du Rhin.
En 1469, à la suite du traité de Saint-Omer, Ferrette est cédé par Sigismond d'Autriche à Charles le Téméraire qui y établit Pierre de Hagenbach comme gouverneur.
Temps modernes
Vers 1446, le château est rénové, reconstruit en 1488 et agrandi en 1552 puis de nouveau modifié, par les archiducs d'Autriche, entre 1571 et 1615, afin de l'adapter aux armes à feu. Durant ce temps, un nouveau village, situé au pied du château, voit le jour sous le nom de Ferrette. Afin de distinguer l'ancien village du nouveau, le premier prend le nom de Vieux-Ferrette. En 1540, le château passe aux mains d'une famille de banquiers, les Fugger, qui font construire un rempart reliant le château-haut au château-bas.
En 1632, durant la guerre de Trente Ans, les troupes suédoises prennent le château, et s'installent dans la région. Deux ans plus tard, les paysans en révolte chassent la garnison suédoise qui revient immédiatement avec des renforts, prennent le village, le pille, le saccage, pourchassent les habitants. Le château supérieur quant à lui subit de gros dommages.
En 1635, c'est au tour des troupes françaises d'attaquer le château. Une fois pris, il est brûlé et détruit.
Le , par les traités de Westphalie et de Münster qui mettent fin à la guerre de Trente Ans, les terres et seigneuries des Habsbourg, en Alsace, passent aux mains du Roi de France Louis XIV. En 1659, il donne plusieurs seigneuries à son premier ministre, le cardinal Mazarin, dont la seigneurie de Ferrette. Le château devient peu à peu une ruine.
En 1777, la seigneurie passe aux mains d'Honoré IV prince de Monaco, qui devient propriétaire du domaine de Ferrette par son mariage avec Louise d'Aumont, héritière de Mazarin. L'actuel prince de Monaco porte toujours le titre de comte de Ferrette.
Époque contemporaine
En 1838, Jean Zuber, fabricant de papier peint à Rixheim, acquiert le château qui est classé monument historique en 1842.
En 1862, le château était possession de la famille Zuber de Rixheim.
En 1892 est mise en service la ligne d'Altkirch à Ferrette, facilitant les déplacements des habitants jusqu'en 1951, date de sa fermeture au service voyageur, et 1968 pour celui des marchandises.
Le château a été vendu à un particulier en 2011.
- Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, vol. 1, 1878, p. 1027.
- Élisabeth Bonnefoi, Alsace, coups de cœur : Sites et monuments remarquables, spécialités, curiosités insolites, Rennes, Éditions Ouest France, , 112 ISBN ), p. 37.
- Pierre Deslais, L'Alsace, géographie curieuse et insolite, Rennes, Éditions Ouest France, , 116 ISBN ), p. 109.
Héraldique
Blason | De gueules aux deux bars adossés d'or. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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