Bourbonne-les-Bains
Localisation
Bourbonne-les-Bains : descriptif
- Bourbonne-les-Bains
Bourbonne-les-Bains est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est. Ville thermale connue depuis l'Antiquité, elle accueille entre mars et novembre de 7 000 à 10 000 curistes, ce qui en fait la plus importante ou la seconde plus importante, selon les années, des stations de France situées au nord de la Loire
Ses eaux hyperthermales minéralisées, qui jaillissent à 66 °C, ont des vertus curatives pour les personnes atteintes d’affections rhumatismales ou de séquelles traumatiques, et également pour l'entretien des voies respiratoires. Offrant des activités culturelles et de loisirs propres aux villes d'eaux, Bourbonne-les-Bains propose également des parcours de randonnée et de cyclotourisme.
Géographie
Située à 325 kilomètres de Paris, Bourbonne-les-Bains est également à 100 kilomètres au nord de Dijon, 70 kilomètres à l'ouest d'Épinal et une cinquantaine de kilomètres à l'est de Chaumont.
Les villes de taille supérieure les plus proches sont Nogent, Langres et Vittel, toutes trois localisées à équidistance de la commune, à une quarantaine de kilomètres.
Positionnée au croisement de la Champagne-Ardenne, de la Lorraine et de la Franche-Comté, Bourbonne-les-Bains est l'unique station thermale de Champagne.
Hydrographie
La commune est dans le bassin versant de la Saône au sein du bassin Rhône-Méditerranée-Corse. Elle est drainée par l'Apance, le ru de Médet, le ruisseau de Clan, le ruisseau du Vaulis, le ru le d'Herbe, le ruisseau de Beaucharmoy, le ruisseau de Borne, le ruisseau des Grandes Fontaines, le ruisseau des Prés du Bois, le ruisseau des Vieux Prés, le ruisseau du Palfonrupt et le ruisseau Jean Paillard.
L'Apance, d'une longueur de 34 Serqueux et se jette dans la Saône à Châtillon-sur-Saône, après avoir traversé huit communes. Les caractéristiques hydrologiques de l'Apance [amont] sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 0,914 . Le débit moyen journalier maximum est de 46,8 débit instantané maximal est quant à lui de 75,8 .
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : l'étang Barat (2,5 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Val-de-Meuse », sur la commune de Val-de-Meuse à 20 vol d'oiseau, est de 9,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 917,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,5 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Sandre, « »
- « », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le )
- « », sur eaufrance.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Cité du peuple gaulois des Lingons, Bourbonne-les-Bains tire son nom du gaulois borua, de l'ancien français borbe/bourbe, comparable à l'occitan borba, signifiant "boue, bourbier", tous deux issus du gaulois borba/borva désignant la source bouillonnante, d'où la boue qu'elle produit, et du dieu gaulois Borvo, lié comme la déesse Damona à la source chaude dont les bienfaits étaient donc déjà connus et utilisés dans un cadre religieux.
Les Romains y construisent des thermes. Les nombreux ex-voto retrouvés à Bourbonne-les-Bains témoignent de l'importance du culte qui y était pratiqué.
- Jean-Paul Savignac, Dictionnaire français-gaulois, 2004, La Différence, p. 67.
Histoire
Du XIVe au XVIIe siècle, les bains sont régulièrement cités parmi les revenus des seigneurs de Bourbonne.
Un incendie ravage la commune le
Les travaux préliminaires à la construction des thermes modernes furent l'occasion d'observations archéologiques qui permirent d'identifier la source principale aménagée à l'époque antique, consistant en deux étuves voûtées, un bassin revêtu de plomb, ainsi qu'une vaste salle à double rangée de colonnes qui donnait accès à plusieurs piscines. Des salles chauffées par hypocauste furent également mis au jour.
Les Templiers et les Hospitaliers
Au milieu du Templiers, en provenance de la commanderie de La Romagne, s'installent à Genrupt, au sud de la commune, grâce à un don de Foulques de Bourbonne et de Guy de Vieux-Chatel. La maison des Templiers créée prit de l'importance et devint une commanderie à part entière au cours du .
Lors de la dévolution des biens de l'ordre du Temple la commanderie devient une commanderie hospitalière de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Révolution française et Empire
Bourbonne-les-Bains fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Alors que les comités de surveillance sont prévus dans chaque commune par la loi du , celui de Bourbonne n'est créé que fin avril. Ses pouvoirs sont renforcés par la loi du 14 frimaire An II, qui lui attribue la surveillance de l’application des lois en concurrence avec les municipalités. Il dénonce les demandes salariales des ouvriers agricoles, jugées trop élevées, et le trafic d’effets militaires effectué par les volontaires de 1792. Il encourage les dons pour les volontaires aux armées de la République et organise la surveillance des hôpitaux militaires.
En 1810, l'architecte Louis-Ambroise Dubut est chargé par le gouvernement de délicats travaux d'extension des bains publics dans le style toscan.
En mettant fin au système féodal, la Révolution française remet en cause la possession des seigneurs, d'aucun estimant que les sources thermales, alors qu’elles concourent à la santé publique, devraient être remises à la nation. Mais c’est seulement en 1812 que Napoléon Ier achète pour le compte de l’État, à Madame de Chartraire, dernier seigneur possesseur en date du domaine, sous la menace d’une expropriation et invoquant l’utilité publique, les bains et sources de Bourbonne.
Au-delà de ces motifs d'intérêt national, deux raisons plus personnelles auraient justifié la décision de l'empereur. La première est qu'il connaissait les vertus des eaux bourbonnaises puisque sa mère Letizia Buonaparte en avait éprouvé du bien lorsqu'elle s'y était rendue à l'époque où il était lui-même à l’école de Brienne. La seconde serait que, soucieux de la restauration de la santé de ses soldats après les combats, il aurait souhaité en envoyer à Bourbonne.
En 1834, de nouveaux travaux sont pilotés par l'architecte départemental Chaussier-Cousturier.
Napoléon III visitera Bourbonne en 1865. L’établissement thermal apparaît alors vétuste, et les sources mal captées n’ont plus un débit suffisant. De 1863 à 1874, les ingénieurs des mines Drouot et Rigaud procèdent à de nouveaux forages et captages. Les anciens thermes sont démolis et remplacé par une imposante construction exécutée de 1880 à 1883.
Époque contemporaine
Avec l'arrivée de l'armée américaine pendant la première guerre mondiale en 1917 et l’installation de son quartier général à Chaumont, Bourbonne devient une zone d'entraînement divisionnaire. Le 20 octobre, un des treize zeppelin de marine allemande, de retour de bombardement en Angleterre et subissant des vents contraires, est abattu.
Le 6 février 1918, un hôpital militaire est installé dans un hôtel et soigne 5 545 malades. Un dépôt de remonte est aussi initié et il comprenait une clinique vétérinaire ayant sept officiers et trois cents hommes. C'est dans cette ZED que fut entraînée la division d'infanterie.
En 1972, les communes de Genrupt et de Villars-Saint-Marcellin fusionnent avec Bourbonne-les-Bains.
À partir des années 1970, Bourbonne vit une période de destructions importantes : « Entre 1971 et 1978, ce sont trois fleurons de la ville qui disparaissent : le château de Montmorency (la plus belle propriété de la ville au début du .
En 1977, la rénovation totale du bâtiment des thermes entraîne des destructions archéologiques irréversibles. Des murs antiques sont attaqués au marteau-piqueur et à la pelleteuse. Des chapiteaux, ex-voto en bois et autres vestiges, dont une statue de la déesse Damona, sont néanmoins sauvés in extremis des tas de déblais par des archéologues et le Centre d'études nucléaires de Grenoble, par utilisation de rayonnement gamma notamment, sur ce qui constitue l'un des plus grands sanctuaires thermaux du Nord de la Gaule.
Il reste toutefois bien des sujets qui mériteraient étude, et « peut-être faudra-t-il attendre la destruction de l'actuel établissement dans quelques siècles pour faire de nouvelles découvertes ».
- Jean Baptiste Stanislas Martial Migneret et Théodore Pistollet de Saint-Ferjeux, Recherches historiques et statistiques sur les principales communes de l'arrondissement de Langres, lire en ligne), p. 124-125, 282.
- Éliane Vergnolle, La Création architecturale en Franche-Comté au ISBN , présentation en ligne), p. 241.
- Jacques Bernet, « Les fonds des comités de surveillance en 1793-an III », Rives nord-méditerranéennes [En ligne], 18 | 2004, mis en ligne le 12 décembre 2006. p. 2, et 5 à 7
- Ministre de l'intérieur Jean-Pierre de Montalivet.
- [1] Les thermes romantiques: bains et villégiatures en France de 1800 à 1850, Dominique Jarrassé, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1er janvier 1992, 295 pages, p. 182.
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- Bruno Théveny, Bourbonne-les-Bains et son canton, page 18, 1997, (ISBN ).
- Archéologia no 116 mars 1978 "Le scandale de Bourbonne-les-Bains : destruction préméditée des plus importants thermes romains de Gaule du Nord"
- Bruno Théveny, Bourbonne-les-Bains et son canton, page 11, 1997, (ISBN ).
Héraldique
Blasonnement :
Écartelé, au premier et au quatrième d'azur à la croix tréflée d'or, au deuxième et au troisième d'argent au croissant de gueules.
Commentaires : Robert Louis et la commission d'héraldique de la Haute-Marne ont attribué de manière erronée les armoiries de la famille Bourbonne à la commune éponyme dans les années 1950.
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- Site des emblèmes de France
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Bourbonne-les-Bains dans la littérature
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