Le Bonhomme
Localisation
Le Bonhomme : descriptif
- Le Bonhomme
Le Bonhomme est une commune française de moyenne montagne située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Ses habitants sont appelés les Bonhommiens et les Bonhommiennes.
Géographie
Localisation
La commune est située sur le versant est du massif des Vosges, 6 col du Bonhomme situé à 949 mètres d'altitude. La commune est un village de montagne situé sur la RD 415 entre Colmar et Saint-Dié. Elle fait partie du canton de Sainte-Marie-aux-Mines et de l'arrondissement de Colmar-Ribeauvillé. La commune occupe la partie haute de la vallée de la Béhine, affluent de la Weiss, 5 Lapoutroie. Le Bonhomme est le dernier village du versant alsacien avant de pénétrer dans le département des Vosges. L'étendue du ban du Bonhomme est de 2 212 ha, dont environ 1 200 de forêts.
C'est une des 188 communes du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Hydrographie
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Béhine, le ru de Fauru et le Bonhomme,,.
La Béhine, d'une longueur de 13 Weiss à Lapoutroie, après avoir traversé deux communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Béhine sont données par la station hydrologique située sur la commune de Lapoutroie. Le débit moyen mensuel est de 0,94 . Le débit moyen journalier maximum est de 13,1 débit instantané maximal est quant à lui de 15 .
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : l'étang du Vallon (0,4 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,7 amplitude thermique annuelle de 16,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ste Croix aux Mines », sur la commune de Sainte-Croix-aux-Mines à 13 vol d'oiseau, est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 094,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,8 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
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Toponymie
Le nom du bourg provient du latin bono homine en référence à un ermite du nom de Saint Déodat, qui a fondé un ermitage sur la commune du Bonhomme, et par la suite celui du monastère de Jointure à Saint-Dié.
- Gothahus ze Judelinshus, 1317 (origine germanique)
- Judelishuss : maison de Judelin. Judelin était peut-être le responsable d'un hospice situé au Bonhomme et en même temps un douanier, 1317
- Pedagium de Bono homine : l'homme bon serait saint Dié (origine latine), 1343
- Paissaige don Boinhomme (origine romane), 1361
- Güdelinshof en 1441
- Domus Judelin : maison de Judelin, 1394
- Judelshausen, 1476
- Le Bonhomme, 1507
- Diedoltzhusen, 1570
- Diedelbus, 1650
- Diedolshausen (en Allemand), 1566
- Le Bonhomme, 1793
- Diedolshausen/Diedolshofen, 1871-1918
- En lorrain/Welche : Lo Bonam, en alsacien : Bonom.
Le premier nom est celui d'un nom allemand, Judo ou Judelin et n'a aucun rapport avec un nom juif. Le troisième nom rappelle saint Déodat et sa bonté. Dans le dialecte alsacien, la ville de Saint-Dié est mentionnée sous le nom de Sankt Diedel.
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Histoire
Préhistoire
Le site de la commune du Bonhomme peut, dès la Préhistoire, être considéré comme un lieu de passage, puisque l'objet connu le plus ancien date du Néolithique et consiste en une lame de silex blond à section triangulaire de 110 mm de long, 30 mm de large, 10 mm d'épaisseur au talon pesant 63 .
En 1879, quatre haches en bronze sont dégagées dans un ravin sous des pierres au lieu-dit Beauséjour sur le terrain de la Veuve Million par le maire G. Thiriet. Le curé Uhrin lui fait part à cette occasion de la récolte précédente au même lieu de 20 haches semblables qui auraient été vendues comme vieux cuivre. De ces quatre haches déposées dans un musée colmarien, deux sont encore visibles au musée Unterlinden.
Ces haches sont de type Langquaid (site éponyme de Bavière) et datées du bronze ancien (entre 1700 et 1600 av. J.C.).
Antiquité
L'endroit était connu des Romains qui y avaient fait passer la via Petrosa. Cette route romaine venait du col du Bonhomme et conduisait au Grand Trait vers le hameau de Ribeaugoutte à Lapoutroie. Ce village doit son nom de Diedolshausen à saint Déodat, un moine réputé pour sa bonté, qui, à ce que l'on croit, s'y était retiré au siècle avant d'aller dans le val de Galilée, où il bâtit le monastère de Jointure, à l'endroit où existe aujourd'hui la ville de Saint-Dié. Avec le soutien de Childéric II, roi d'Austrasie, il aurait d'abord parcourut les régions d'Ingersheim, de Kientzheim, de Sigolsheim et d'Ammerschwihr où dans ce dernier village il fut fort mal accepté. Il s'arrêta dans un lieu appelé Wilra et y bâtit un ermitage près d'une source. Ce Wilra devait se situer entre Ammerschwihr et Katzenthal car il existe toujours une fontaine à l'endroit appelée « fontaine de saint Dié ». Il se dirigea ensuite vers Hunawihr où les habitants et le comte Hunon et son épouse Sainte Hune lui offrirent l'hospitalité. Childéric II lui octroya le val de Galilée ainsi que la région de Fraize et Provenchères pour y fonder d'autres cellules monastiques. Avant de se rendre à Saint-Dié, il aurait également fondé un ermitage à Breitenau venant du Chalmont où il aurait rencontré saint Arbogast et saint Colomban et un ermite du nom de Bobolino. Le nom de Bobolinocella est mentionné dans le diplôme de Charlemagne en 774 où il énumère les biens qu'il lègue à Fulrad. À la suite de tous ces déboires, Déodat se dirigea vers le col du Bonhomme où il continuera son chemin jusqu'au val de Galilée et se désaltéra devant plusieurs fontaines qu'il découvrit au cours de son périple. Il s'arrêta ensuite au pied d'une montagne, appelée Kemberg, et se fixa dans une grotte qui attira de nombreux visiteurs. Il fit construire une petite église dédiée à Notre Dame de Galilée où il fut inhumé, puis ses restes transférés par la suite dans la cathédrale de Saint-Dié.
Apparition du bourg
L'existence du bourg est attestée depuis le siècle. Il appartient à cette époque aux comtes d'Eguisheim qui le cèdent aux comtes de Ferrette qui à leur tour le cèdent aux seigneurs de Ribeaupierre, puis il devient un fief des Habsbourg. En 1317, les Ribeaupierre font leur apparition et contrôlent le village. En 1329, le village passe en fief à la famille d'Aveline. Il revint en 1441 aux Ribeaupierre qui resteront maîtres de la localité jusqu'aux traités de Westphalie rattachant l'Alsace à la France en 1648.
La guerre de Trente Ans
Le village est détruit presque entièrement, après avoir été pillé et incendié, lors de la guerre de Trente Ans. Le bourg resta vide pendant plusieurs années.
Dans la mouvance de la France
Avec le traité de Westphalie en 1648, la commune du Bonhomme est rattachée à la France. Après la guerre de Trente Ans, la commune est repeuplée par des gens venus de l'ouest. L'activité agricole repart, ainsi que l'élevage et la production de fromages. En 1828, le roi de France Charles X venant de Strasbourg s'arrête dans le village. Il est accueilli avec enthousiasme par la population toute ravie de cet évènement extraordinaire.
L'activité industrielle
Au 1839 à 1843, une nouvelle route est construite allant jusqu'au col du Bonhomme, laquelle sera reliée ensuite jusqu'à Lapoutroie entre 1843 et 1858 permettant ainsi de désenclaver la vallée.
L'incendie de 1858
Le bourg est ravagé le par un violent incendie. La plupart des maisons sont détruites. Treize maisons furent entièrement détruites dont les toits étaient couverts de chaume.
Le Bonhomme devient allemand
En 1871, Le Bonhomme est annexé par l'Allemagne. Le village a deux noms officiels : tout en gardant son nom français Le Bonhomme, son nom allemand est Diedolshausen.
Première Guerre mondiale
Le village eut à souffrir des bombardements au cours de la Première Guerre mondiale. Des bombardements ont lieu à la Tête-des-Faux dont des obus atteignent le village. Les Allemands firent construire des fortifications, dont un tunnel d'une longueur d'un kilomètre creusé dans la roche, depuis la roche du Corbeau jusqu'au sommet de la Tête des Faux. Le village est occupé dès le par les troupes françaises, puis par les troupes allemandes. En 1918, Le Bonhomme redevient français.
Seconde Guerre mondiale
En juin 1940, la commune est intégrée au Troisième Reich allemand. Au cours des bombardements, plusieurs maisons sont détruites. Les jeunes hommes sont enrôlés de force dans la Wehrmacht. La commune retrouve sa liberté le .
L'industrie en déclin
Depuis la Première Guerre mondiale, l'industrie et l'agriculture déclinent. Le nombre de fermes (70 encore après 1945) a fortement diminué. Aujourd'hui, il en existe encore une vingtaine. Sur le plan industriel, il existait avant la Première Guerre mondiale une usine de textile qui a été rachetée par les Établissements Marchal de Saint-Dié. L'établissement ayant fermé en 1958, c'est une autre société qui a pris la relève avec l'usine Sinpal (Braeker) en 1961. Le Bonhomme se tourne aujourd'hui progressivement vers la forêt et le tourisme.
La vie économique
Le Bonhomme s'étend sur 2 212 forêts et des pâturages. L'économie est celle d'un village de montagne : élevage de bovins, activités agricoles, fromageries, etc. En 1945, la commune comprenait encore 70 fermes ; en 1975, on n'en dénombrait plus qu'une vingtaine. Le Bonhomme compte actuellement deux hôtels-restaurants, cinq restaurants, une ferme auberge, sept gîtes ruraux, six meublés. La commune dispose également de treize pistes de ski se situant sur le domaine skiable de la station du Lac Blanc, permettant de pratiquer le ski de fond et le ski alpin, le tout desservi par huit remontées.
Le village
Une partie du village est groupée autour de l'église et de la mairie, mais il existe aussi des résidences construites à flanc des collines, à proximité de la montagne. Ces habitations un peu à l'écart du village, s'expliquent du fait que la commune dispose de nombreuses sources d'où jaillissent une eau pure, qui ont favorisé l'habitat dans des endroits reculés de la commune. Depuis quelques années, de nombreuses fermes à l'abandon ou vendues ont été achetés par des citadins pour y installer des résidences secondaires. Quelques rares habitants du village parlent encore le welche, un patois roman s'apparentant à celui parlé dans les cantons de Lapoutroie-Orbey-Fréland, du Val de Lièpvre et des Vosges, qui remonte à la plus haute antiquité. La population du Bonhomme travaille sur place ou dans les villes plus importantes.
Les mines
À environ un kilomètre du village, sur la route qui va à Sainte-Marie-aux-Mines, il existait des mines qui ne sont plus en exploitation aujourd'hui. Elles contenaient des filons de pegmatite dans le gneiss. Un peu plus loin, on découvre encore aujourd'hui des filons identiques qui se trouvent à diverses épaisseurs. Sur le chemin du Louchpach, vers la route qui va au col du Bonhomme, il existait des filons de pegmatite de 60 centi., avec du mica blanc et de la tourmaline englobant des fragments de 10 à 15 cent, de gneiss. Il existait au Moyen Âge une mine de fer exploitée en 1476 et 1551 par les Ribeaupierre à Yudelshusen. Guillaume de Ribeaupierre loua sa forge contre une redevance de 7 quintaux de fer pour chaque quintaux produits. Il existait à cet endroit cinq fours et une forge de fer. En 1752, on exploitait aussi au Bonhomme une mine de charbon. Au Faurupt, on aperçoit encore du granit renfermant des cristaux de plusieurs centimètres dans le gneiss. Au début du siècle, des tentatives d'ouverture de mines de charbon et de fer ont échoué.
Archéologie
Une route romaine traversait le col du Bonhomme jusqu'au Grand Trait vers le hameau de Ribeaugoutte (Lapoutroie). En 1879, dans le ravin du Beau séjour on a trouvé quatre haches de bronze ancien qui se trouvent actuellement au musée de Colmar.
- André Glory, L'emploi du foret en silex à l'époque néolithique, (lire en ligne)
- « », sur archeologies.net, (consulté le ).
- Sainte Huna, fille d'un duc, s'est marié à Huno de Hunawetyer (Hunawihr). Elle fut canonisée en 1520 à la demande du duc de Wurtemberg, par le pape Léon X. Elle est décédée en 679. Sa fête est célébrée le 15 avril. Sa tombe fut profanée en 1549 par les habitants d'Hunawihr. Jean Ruyr, Antiquités de la Vosge, p. 116-117.
- Bois l'Abbesse fait aujourd'hui partie de la commune de Lièpvre qui appartenait avant la Révolution à La Vancelle.
- « », sur dna.fr (consulté le ).
- La voie romaine Langres-Strasbourg sur le territoire de la commune de Portieux (88), par Jean-Marie-Hanus
Héraldique
|
Les armes du Bonhomme se blasonnent ainsi : |
- Archives Départementales du Haut-Rhin
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