Neubois
Localisation
Neubois : descriptif
- Neubois
Neubois (Gereuth en allemand) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Localisation
La commune de Neubois se trouve sur la rive droite du Giessen (le Comte-ban) un peu avant le confluent du val de Villé et du val de Lièpvre. Le finage présente trois territoires bien distincts :
- une partie de la vallée alluviale du Giessen, celle-ci atteignant ici 500 mètres de largeur à 220 mètres d'altitude ;
- le glacis peu incisé qui s'étend jusqu'à 300 mètres d'altitude ;
- la vaste partie montagneuse qui englobe tout le massif de l'Altenberg : château du Frankenbourg, 703 m ; rocher du Coucou, 856 m ; Altenberg, 711 m ; Roche des Fées, 777 m.
Neubois domine d'une part les villages de Dieffenbach-au-Val, Neuve-Église et Breitenau et, d'autre part, les premières localités proches de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines : La Vancelle, Rombach-le-Franc. Cette configuration particulière, née de l'histoire ancienne (ancienne forêt du Comte-Ban) vaut à la commune de posséder avec ses 1 142 ha l'un des finages les plus vastes du canton, juste après ceux de Breitenbach et d'Urbeis.
Communes limitrophes
Hameaux
- Hirtzelbach : avant 1815, Hirtzelbach était une commune à part entière. Ce n'est qu'à partir de cette époque qu'elle a été rattachée à la commune de Neuve-Église.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Giessen et le ruisseau le Lutterbach,.
Le Giessen, d'une longueur de 34 Urbeis et se jette dans l'Ill à Ebersmunster, après avoir traversé 18 communes. Les caractéristiques hydrologiques du Giessen sont données par la station hydrologique située sur la commune de Thanvillé. Le débit moyen mensuel est de 1,39 . Le débit moyen journalier maximum est de 30 débit instantané maximal est quant à lui de 31,6 .
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Giessen Lièpvrette ». Ce document de planification concerne les bassins versants du Giessen et de la Lièpvrette. Son périmètre s’étend sur 317 .
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 17,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villé », sur la commune de Villé à 5 vol d'oiseau, est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 957,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,5 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Du latin ecclésiastique novi bosci, qui veut dire bois neuf et mauvais, traduction du germanique Geruth = terre en friche. En alsacien Neubois se dit Kritt. Neubois est aussi la traduction de Novlla pris pour Novalia, terre en friche en allemand au Moyen Age (Gerutte ou Gerreuth). La Gereuth ou Geraydt était un district forestier dont un ou plusieurs villages avaient le libre usage. Certains de ces districts portaient également le nom de Confraternitates, Bruderschaften. Sur d'autres points l'association s'appelait Waldgenossen.
La première mention connue de Neubois, Gerüte remonte, comme pour tous les villages situés au pied du château du Frankenbourg à l'année 1336. Ce toponyme germanique se retrouve dans les décennies suivantes sous la forme de Krütt, Kritt... À partir du paroisse de Neuve-Église, le curé Wilette cite le village sous le nom de Le Neufbois, orthographe que l'on retrouve d'ailleurs sur la carte de Cassini au XVIIIe siècle. Ce Neufbois est ensuite transformé tout naturellement en Neubois, mais a entre-temps retrouvé son nom allemand en 1871-1918 et 1940-1944.
Histoire
Un village occupé dès l'antiquité
Les hauteurs surplombant le village de Neubois sont occupées et fréquentées dès l'antiquité, comme en témoigne le mur protohistorique qui longe le cône du massif du Schlossberg où se dresse aujourd'hui le château du Frankenbourg. C'est sur ce même site dominant l'entrée des vallées de Villé et de Sainte-Marie-aux-Mines ainsi que la route du Piémont, qu'est édifié le château du Frankenbourg, siège de l'autorité du Grafenbannen ou Comte-Ban.
L'histoire de Neubois est intimement liée avec celle du Comte-Ban
L'histoire de Neubois se confond avec celle du Comte-Ban et du château du Frankenbourg dont les imposantes ruines dominent le bourg. Village-clairière à ses débuts, Neubois dépend d'abord des comtes de Frankenbourg. Il passe ensuite dans les mains de plusieurs propriétaires à la suite de mariages et de ventes. Ainsi nous trouvons en 1359 Gerüte et l'ensemble du Grafenbann sont cédés par les comtes d'Oettingen à l'évêque de Strasbourg qui les vend à son tour aux chanoines du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg en 1489. Ces derniers perdront leurs biens en 1789.
La fondation d'une prébende sacerdotale
La fondation d'une prébende sacerdotale à Dieffenbach-au-Val en 1369, la restauration d'une ancienne chapelle dans ce même bourg permettent aux fidèles de Neubois de limiter leurs déplacements. Neubois participe financièrement et pour la main d'œuvre à l'agrandissement du sanctuaire en 1699. Une histoire de cloche sème cependant la zizanie au Conseil Souverain d'Alsace. D'autres différends empoisonnent l'atmosphère entre les deux villages et Neubois qui supporte de moins en moins la domination de Neuve-Église et de Dieffenbach-au-Val. En 1766, une pétition signée par l'ensemble de la population sollicite l'autorisation de construire sur la commune une chapelle. Cette demande est rejetée, mais les fidèles continuent de participer à l'agrandissement de l'église de Dieffenbach-au-Val en 1785. En 1803, Dieffenbach-au-Val devient une paroisse indépendante et Neubois reste sa filiale. Il faudra attendre encore une cinquantaine d'années pour que le village ait enfin sa propre église (1858) et soit érigé en paroisse en 1861. La même année est construit un presbytère qui se trouvait à l'époque à l'emplacement où se trouve aujourd'hui la mairie dont le premier occupant est le curé Mertian. C'est le curé Wetterwald, successeur de Mertian et originaire de Benfeld qui choisit saint Materne, le missionnaire d'Ehl, comme patron de la nouvelle église.
La guerre de Trente Ans
La population souffre de la guerre de Trente Ans. Au début du conflit, 19 familles bourgeoises habitent ce lieu. Après le passage des Suédois, il ne reste plus qu'un seul bourgeois, trois manants et une veuve ; quatre maisons sont encore habitables sur les 19 que comptait le village en 1618.
Le repeuplement du village
Le repeuplement, encouragé par Louis XIV, amène surtout des émigrants francophones comme les Pourtal, les Marquis, les Grandidier, les Claude. Soixante dix-huit personnes sont recensées en 1690. Au XVIIIe siècle, le village continue à se repeupler, à s'agrandir. De nombreuses maisons datent de cette époque qui a connu une période de prospérité pour atteindre 446 habitants en 1801.
La période révolutionnaire
La Révolution amène l'autonomie : Neubois ne dépend plus des chanoines, ni de Neuve-Église et s'administre lui-même. Le premier maire élu est Louis Benoît. Au cours du population, de plus en plus nombreuse, a des difficultés à subvenir à ses besoins, la terre n'est pas généreuse, le tissage à domicile ne nourrit guère le chef de famille.
La période napoléonienne
La période allemande entre 1871-1918
La Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale amène ses drames : le village se trouve aux avant-postes au début du conflit. Le 18 août 1914, se déroule la bataille de Neubois : les Bavarois essayent de déloger l'artillerie française bien dissimulée dans les forêts au-dessus de la localité ; des combats sanglants à la baïonnette autour du village, notamment dans les Dachsloecher, causent de nombreuses victimes : un cimetière militaire est même provisoirement créé.
La Deuxième Guerre mondiale (annexion de fait à l'Allemagne)
Neubois perd 15 des siens pendant cette guerre et 21 au cours du second conflit dont cinq victimes civiles à la suite d'intense tirs d'artillerie détruisant de nombreuses maisons.
Héraldique
Blason | De gueules au hoyau d'argent, emmanché d'or, posé en barre, le fer en pointe. |
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Détails | Ces armes évoquent l'ancien nom du village Geruth ou Kritt, signifiant défriché. L'instrument utilisé pour cette opération, la houe à défricher qui représente donc le nom du village. Celui-ci ayant fait partie du Comte-Ban jusqu'à la Révolution, les émaux employés sont ceux des comtes de Werde, dénomination adoptée par les comtes de Frankenbourg après 1185. |
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Neubois dans la littérature
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