Fouchy

Localisation

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Fouchy : descriptif

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Fouchy

Fouchy est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Géographie

Localisation

Située sur la rive droite du Giessen, Fouchy, anciennement connue sous le nom de Groba, puis Grube, s'étend sur le versant nord du Guichat et du Rougerain dont les sommets culminent à 623 mètres et 650 mètres. Le village, vaste superficie de 787 Giessen) et le val de Lièpvre (la Lièpvrette). Cette arête s'allonge d'est en ouest de 690 à 830 mètres d'altitude (Schnarupt) et domine le hameau de la Hingrie (commune de Rombach-le-Franc). La ligne de crête passe par le vallon de Noirceux et le col de Fouchy (607 mètres) qui fait communiquer ces deux vallées entre elles. Ramassé autour de l'église dont le clocher, visible de loin, pointe comme un tour de guet, le village rayonne dans toutes les directions ; une partie s'étend, au fond de la vallée, le long de la route conduisant de Villé à Saint-Dié. Des fermes dispersées forment quelques hameaux jadis plus importants : la Combre, Berlicombelle, Noirceux, Rouhu, Schlingoutte, Schnarupt. Certaines rejoignent le bas d'Urbeis et Schnarupt. À l'ouest, en longeant la route départementale, se trouve le village d'Urbeis et à 3 km à l'est, le village de Villé. Grube, terme ancien et germanique, est remis en honneur pendant les périodes d'annexion entre 1871-1918 et 1940-1944. Les habitants de Fouchy sont appelés les Fouchyssois ou les Fouchyssoises. L'origine du nom provient peut-être du patois germanique Fosche, fossé. Le village est traversé par le Giessen d'Urbeis.

Rue Principale à Fouchy en direction de Villé.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Fouchy
Lalaye Bassemberg
Urbeis Fouchy Breitenau
Rombach-le-Franc
Bas-Rhin

Géologie

Le territoire communal repose sur le bassin houiller de la vallée de Villé.

Le ban de la commune de Fouchy est intéressant à étudier du point de vue de la géologie et de la tectonique. Le finage est coupé en deux domaines : la faille Lièpvre-Lalaye qui limite le bord occidental du bassin effondré de Villé. Cette fracture, dont le rejet (dénivellation) est de plus de 400 mètres, délimite ainsi deux secteurs d'importance spatiale inégale :

  • à l'est, la périphérie occidentale du bassin d'effondrement de Villé, comblé partiellement par les dépôts permiens de l'assise du Kohlbaechel, épaisse ici de près de 300 m. Il s'agit toujours de terrains rubéfiés (arkoses, conglomérats, lentilles d'argiles). Sur les ubacs froids et humides, ces formations ont été sujettes à de fréquents mouvements de solifluxion qui ont rééquilibré les pentes (replat où s'est installé le village). Les dépôts permiens sont coiffés par les puissantes couches de grès vosgien du Trias qui forment les abrupts du Guichat (150 à 200 m d'épaisseur). Ce sommet, à la faveur d'un petit effondrement, conserve même dès 600 m les couches du conglomérat supérieur qui n'apparaissent dans le massif de l'Altenberg qu'à partir de 800 m et qui sont absentes à l'Ungersberg (901 mètres). C'est dire l'importance de l'affaissement subi par ce secteur situé à proximité immédiate de trois grandes lignes de fracture ;
  • une grande partie occidentale du finage est occupée par le socle cristallin, représenté ici par le granite des crêtes et le gneiss de la série d'Urbeis. Le granite des crêtes est lui-même affecté par le passage de l'importante faille de Retournemer - Sainte-Marie-aux-Mines qui se traduit sur le terrain par la présence d'une frange de mylonites (roches broyées). La rencontre de cette faille avec la dislocation Lalaye-Lubine toute proche, est d'ailleurs certainement à l'origine de l'effondrement du bassin de Villé et des manifestations volcaniques dont on retrouve la trace dans les dépôts permiens de l'assise de Meisenbuckel.

Population

Les habitants de Fouchy sont appelés « Fouchottes » en welche (fourchettes en français).
En français, les habitants de Fouchy sont appelés Fouchyssois et Fouchyssoises.

Écarts et lieux-dits

  • Noirceux : se trouve entre la commune de Rombach-le-Franc (La Hingrie) et Fouchy ;
  • la Barrure ;
  • Rouhu ;
  • Schnarupt ;
  • la Combre ;
  • Berlicombelle ;
  • Schlingoutte.

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Giessen,.

Le Giessen, d'une longueur de 34 Urbeis et se jette dans l'Ill à Ebersmunster, après avoir traversé 18 communes.

Réseau hydrographique de Fouchy.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Giessen Liepvrette ». Ce document de planification concerne les bassins versants du Giessen et de la Lièpvrette. Son périmètre s’étend sur 317 .

La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ville », sur la commune de Villé à 3 vol d'oiseau, est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 957,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,5 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Le village de Fouchy connaît des températures plus basses que celles de la plaine d'Alsace. La température moyenne de ce village de moyenne montagne accuse 7,3 Strasbourg-Entzheim, 260 m à Villé, 300 m à Fouchy). La situation automnale et hivernale est nettement plus complexe et souvent influencée par le phénomène d'inversion thermique qui se produit par situation anticyclonique stable. Il arrive souvent que la plaine d'Alsace soit noyée dans le brouillard ou sous les nuages bas alors que le soleil brille en montagne.

  1. Auguste Daubrée, Description géologique et minéralogique du département du Bas-Rhin, (lire en ligne), p. 60-79.
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté autrefois sous les formes Groba en 1095, puis Grube en 1309. Il peut s'agir du vieux haut allemand gruoba « cavité, fosse » qui a donné Grube en allemand.

Pour certains historiens, le terme Grube pourrait signifier plus précisément « une galerie de mine » (Erzgrube). On est très enclin à admettre cette définition puisque les créateurs des armoiries de Fouchy ont opté pour cette explication. La partie centrale de leur écu est ornée d'un pic et d'un marteau, outils du mineur (les émaux des armoiries rappellent le Grand Chapitre de Strasbourg, propriétaire de Fouchy entre 1489 et 1789).

Le nom du village s'est francisé après la guerre de Trente Ans en Fouchy. Ce nom semble issu du patois local (welche) fosche signifiant « fossé », traduisant directement le nom allemand d'origine.

Schoepflin pense que Fouchy provient d'un nom ancien, fossa dont on trouve une mention dans une bulle papale du . Dans ce document signé de la main du pape Luce III pour l'abbaye de Baumgarten, il est dit que de Lorraine et Simon de Parreia ont donné à ce monastère une grange située dans Fossa. Mais l'historien local Nartz qui écrivit l'histoire du val de Villé conteste cette version et pense plutôt qu'il s'agit d'un nom qui se trouve ailleurs, du côté du Hang. On trouve une charte datée du signé par l'évêque de Strasbourg, Othon, qui donne de nombreux biens à l'église de Groba. Il cède ensuite l'église avec ses dîmes au prieuré de Sainte-Foy à Sélestat, prieuré fondé par sa mère Hildegarde en 1094. Une autre charte de 1105 de Frédéric de Hohenstaufen, duc de Souabe, mentionne aussi le nom de Groba. Groba est encore mentionné vers 1170 et au début du église Sainte-Foy de Sélestat, on a trouvé gravé dans la pierre le nom d'un moine bénédictin qui aurait desservi Groba entre 1300 et 1309. Le nom de Grube apparaît également dans une bulle de Clément V datée de 1309.

  1. Cette bulle papale est adressée à l'abbé Constantin et énumère les biens de Baumgarten dans divers villages ; c'est un parchemin en latin. Elle est conservée aux Archives départementales du Bas-Rhin sous la cote G.25.
  2. Val de Villé, des origines au XVIIe siècle, Villé, Saales et leurs environs, tome 1, p.137

Histoire

Frédéric II et son faucon représentés dans son livre De arte venandi cum avibus (De l'art de chasser au moyen des oiseaux), XIIIe siècle.

Le village fait d'abord partie des biens du prieuré de Sainte-Foy de Sélestat

Il semble que la commune de Fouchy (Groba) ait été mentionné pour la première fois vers 1150 et faisait partie des biens du couvent de Sainte-Foy de Sélestat. À l'origine le village fut sans doute installé au milieu d'une clairière, la forêt entourant encore la majeure partie de la vallée couverte par quelques champs cultivables, se détachant au milieu des bois. L'appartenance du village de Fouchy et de ses forêts est une aubaine pour le prieuré de Sainte-Foy qui lui apporte une richesse forestière à peine entamée par le défrichement, et surtout des voies de communications qui permettent de relier la Lorraine en passant par Villé et Urbeis.

Le martyre de Sainte Foy.

Cette route est également un axe très important pour le commerce, puisqu'il permet d'acheminer le sel de Lorraine vers l'Alsace, l'autre route passant par le col de Steige. Cet axe de communication permettait aussi au prieuré de Sainte-Foy d'exiger un droit de péage pour toute marchandise entrant par la dite route. Jusqu'au Moyen Âge, Fouchy a de tout temps connu un important brassage de populations provenant de deux mondes différents: l'univers gallo-romaine et la sphère germanique de l'autre. C'est la raison pour laquelle la vallée a été régulièrement livrée à des turpitudes secouant la vie paisible de ses habitants, dont certains événements ont eu des envergures européennes. Mais ce n'est qu'à partir de 1150, ou peut-être légèrement avant qu'une petite colonie d'hommes vint défricher la forêt et s'y installer définitivement dans ce qui va s'appeler Groba, aujourd'hui Fouchy. Jusqu'au milieu du Villé. L'abbaye de Honcourt dispense l'enseignement religieux aux populations dépendantes du prieuré Sainte-Foy que l'abbé trouve normal d'obtenir des avantages pécuniaires en contrepartie. Cependant, l'abbé de Honcourt et le curé de Villé sont déboutés par un jugement de 1169-1170, la dîme de l'église de Fouchy restant fixée au prieuré Sainte-Foy. Ce jugement est confirmé par le pape Calixte III en 1170, puisque l'église de Fouchy est considérée comme faisant partie des biens du prieuré Sainte-Foy de Sélestat qui y exerce le "droit de dîme, de baptême et de sépulture". L'abbaye d'Ebersmunster est également en relation avec le village de Fouchy : en 1309, une bulle de Clément V demande à l'abbé d'Ebersmunster de faire rentrer les biens aliénés dans l'église de Fouchy. Vers 1313, et surtout entre 1348-1349, la population de Fouchy a été touchée par la terrible peste noire qui ravagea l'Europe occidentale. C'est aussi l'époque où le village voit passer des armées et des hordes de pillards qui sèment la désolation et la misère.

Le château de Weyersbourg

La mairie de Fouchy.

Il existait aux premiers temps de l'existence de Fouchy un château fort qui se trouvait au nord du village, à l'emplacement où sera construit au Strasbourg, Jean II, qui le donne en fief épiscopal à différents vassaux. Jacques de Lützelstein, propriétaire du château du Frankenbourg et de Châtenois, rachète le Weyersbourg en 1436. En 1449, les domaines et le château passent entre les mains de Hans von Uttenheim, seigneur de Ramstein. En 1587, le castel est vendu à Sébastien Horn de Bulach. Cette puissante famille reste maître des lieux jusqu'en 1728, date à laquelle elle vend le tout au chapitre de la cathédrale de Strasbourg pour 5 000 Gulden. À la Révolution, le castel étant délabré et pratiquement en ruines, les biens du chapitre sont mis aux enchères publiques à Benfeld le et sont adjugés à un certain Joseph Schneider de Châtenois.

Le comte-ban de Frankenbourg prend possession de Fouchy

En 1359, Fouchy est rattachée au Comte-Ban tout en restant jusqu'en 1503 sous la dépendance ecclésiastique du couvent de Sélestat. Puis en 1489 la localité passe sous le contrôle du chapitre de la cathédrale de Strasbourg. L'influence de Sainte Foy diminue de plus en plus lorsque Sélestat devint une ville libre en 1217. Il se heurte alors à la bourgeoisie de la jeune citée. Celui-ci arrache peu à peu ses privilèges et possessions, et en 1358 "Grube et Breytenowe" (Fouchy et Breitenau) sont cédés au seigneur de Frankenbourg et font partie du Comte-Ban. Fouchy partage ainsi les destinées de Neuve-Eglise, Hirtzelbach, Dieffenbach-au-Val, Neubois. La même année le Comte-Ban est racheté avec le château du Frankenbourg par Jean II de Lichtenberg, évêque de Strasbourg. Fouchy devient donc une possession épiscopale, tout en continuant à dépendre, au point de vue spirituel du prieuré de Sainte Foy. Au cours du abbaye de Honcourt qui installe un recteur dans le village dès 1464. En 1594 l'abbaye de Honcourt passe sous la dépendance de l'abbaye d'Andlau.

Le terrible fléau de la peste noire

Vue partielle sur le village de Fouchy vers l'est.

Fouchy partage, comme d'autres villages de la vallée les heurs et les malheurs. Le village, quoique dépendant de Sainte-Foy, a pu sans doute échapper à la querelle opposant l'évêque de Strasbourg et la ville de Strasbourg en 1262. Par contre, la population du val de Villé et Fouchy a été particulièrement touchée par la peste noire qui ravagea toute l'Europe occidentale à partir de 1313 et surtout entre 1348-1349. Construit au bord d'une route très fréquentée, Fouchy a vu passer les armées et les hordes de pillards semant la dévastation sur leur passage. Ce fléau qui a affecté toute l'Europe entre 1347 et 1350 n'était certes pas la première épidémie, mais par son ampleur elle fut décrite de façon précise par les chroniqueurs de l'époque. Cette terrible maladie refit surface entre 1353 et 1355. Les conséquences de cette maladie ont pour résultat une montée en flèche des denrées alimentaires due au manque de main d'œuvre dans l'agriculture. Les revenus de la terre s'effondrent par la même occasion. On accuse les juifs, les gens du voyages et autres populations connus sous le nom de cagots d'être responsables de ces malheurs. On les accuse d'empoisonner les puits et ils sont impitoyablement pourchassés et persécutés, malgré les mises en garde du pape Clément VI qui tente de les dédouaner. Pendant deux années, entre 1336 et 1337, des bandes de paysans sévissent en Alsace en s'attaquant aux juifs. En France, certaines provinces perdent jusqu'aux 2/3 de leur population, la médecine peine à enrayer la maladie. Le clergé organise partout des processions solennelles en implorant Dieu de protéger la population. D'autres s'enfuient dans les bois pour se mettre à l'abri des épidémies, mais le mal suit ceux qui tentent de fuir. Certains d'entre eux périssent en cours de route, le long des chemins, en forêt ou le long des rivières. À la suite de cette terrible maladie succède bientôt la famine entraînant un manque de main d'œuvre qui fait flamber considérablement les salaires. La population dans son ensemble n'est plus en mesure de se procurer les denrées indispensables à sa survie. On assiste alors à des scènes de famines.

Les ravages du Moyen Âge

Charles le Téméraire en armure de combat (Musée du Palais des ducs de Bourgogne, Dijon).
Blason de Pierre de Hagenbach.

Construit au bord d'une route stratégique, Fouchy a vu passer toutes sortes de hordes de pillards et diverses armées. En 1444-1445, les Armagnacs et en 1470, Pierre de Hagenbach (1423-1474). Ce dernier, chevalier bourguignon, commande la Charles le Téméraire et est souvent considéré comme un homme au caractère brutal et dévoyé. Il entre dans le Val de Villé avec 5 000 cavaliers en passant par le col de Steige. Il campe le premier jour à Villé qu'il occupe avec le château de l'Ortenbourg, puis le lendemain il établit son quartier général à Châtenois en commettant au passage de nombreuses exactions sur la population. Puis il marche sur Colmar, qui oppose une farouche résistance et se dirige alors sur Brisach où il trouve la mort. Charles le Téméraire trouve lui-même la mort lors de la bataille de Nancy en 1477. Le val de Villé connaît ensuite la paix pour un certain temps avant que n'interviennent d'autres troubles venant à partir de 1493, cette fois-ci de l'intérieur. Des paysans se soulèvent à partir de Sélestat, de Dambach, de Stotzheim, de Châtenois, de Scherwiller, de Dieffenthal. Ils sont entraînés par Jean Uhlmann, ancien bourgmestre de Sélestat. Les autres sont Jacques Hanser de Blienschwiller et Nicolas Ziegler de Stotzheim. Jean Uhlman, constatant que la bataille était perdue d'avance, s'installe à Bâle où il est arrêté, jugé puis mis à mort et écartelé. Au moment de mourir, il déclare devant ses juges : « tôt ou tard l'alliance des peuples triomphera ». Nicolas Zigler connaît la même fin à Sélestat. Quant à Jacques Hanser, on ne sait pas ce qu'il devint. Tous les autres protagonistes ayant été fait prisonniers furent punis ; aux uns on leur coupa les doigts, d'autres furent bannis ou mis à l'amende. Le soulèvement des paysans avait misérablement échoué grâce aux mesures que Maximilien avait dictées depuis Colmar où il se trouvait revenant de Bourgogne. Les idées d'indépendance et de plus de justice sociale auprès des paysans ruinés ou mécontents n'avaient pas disparu pour autant. Ces idées furent savamment orchestrées par des prédicateurs dévoués à la réforme qui trouvèrent un large écho auprès de la population pressurée de toutes parts par les seigneurs. La guerre des paysans éclata (appelé aussi guerre des Rustauds). En 1525, des habitants de Fouchy participent sans doute au soulèvement des paysans et plusieurs d'entre eux ont probablement disparu lors de la bataille de Scherwiller en 1525.

La guerre de Trente Ans

Comme de nombreux villages de la vallée, Fouchy a beaucoup souffert des vicissitudes des guerres. Le village étant situé sur un axe principal de communication, les habitants ont souvent dû fuir dans la forêt car leurs maisons ont presque toutes été détruites pendant la terrible guerre de Trente Ans. À partir de 1633, l'arrivée des Suédois marque le summum de l'horreur. Ainsi avant la guerre de Trente Ans, Fouchy comptait 58 familles bourgeoises ; après la guerre il n'en reste plus que 8 auxquels s'ajoutent 14 manants et 2 veuves. Vingt cinq maisons restent habitables sur les 58 que comptait la commune à la veille du conflit. Ruinée économiquement, la vallée a beaucoup de difficulté à se relever. Peuplée de 1050 habitants avant la guerre de Trente Ans, elle n'en compte plus que 364 en 1660.

Le repeuplement de Fouchy

Fouchy vue depuis le piton rocheux de Notre-Dame de Lalaye.

Louis XIV se préoccupe ensuite de la remise en valeur et du repeuplement de cette région dévastée. Vers novembre 1662, il fait publier une ordonnance sur les terres qui restent à l'abandon conseillant à leurs anciens propriétaires de revenir dans les villages tout en encourageant d'autres habitants venus d'ailleurs de s'y s'implanter. Une seule condition est posée aux étrangers voulant se fixer dans les villages : être de religion catholique apostolique et romaine. Il accorde de nombreux avantages aux nouveaux arrivants, comme par exemple l'exemption de tout impôt pendant cinq ans. Lors de la reconstruction du village, de nombreuses familles immigrées francophones s'installent à Fouchy en apportant leur dialecte welche. On voit arriver de Lorraine les Humbert, les Forchard, les Verdun, de Suisse les Brunette et du sud-ouest de la France les Guiot. En 1723, Fouchy compte à nouveau 115 habitants et 696 en 1801. Le village est reconstruit autour de l'église flanquée jadis d'un corps de garde. Par la suite, la plupart des habitations ont été transformées. De belles maisons portant le millésime 17.. s'édifient et constituent de nos jours des témoins muets de cette période de paix et de développement. Ce sont pour la plupart des maisons-blocs allongées, de type vosgien ; d'un côté on trouve la maison d'habitation et de l'autre l'étable, les deux parties étant séparées par une grange. Un long couloir mène vers la cuisine à l'arrière. Les maisons anciennes sont construites en grès, le matériau de la région, et recouvertes d'un crépi.

La Révolution

La paroisse de Fouchy est au début de la Révolution très peu inquiétée et sa cure continue à administrer les habitants. Les curés Navert, puis Simon Seck essayent de ne pas se montrer trop entreprenants. C'est ainsi qu'ils traversent la tourmente révolutionnaire sans dommage grâce à la ruse des habitants. Pour échapper à la « rapacité » des « patriotes », le presbytère, beau bâtiment du  siècle est converti en auberge et même en salle de danse. Des révolutionnaires fanatiques s'en prennent cependant à des croix rurales en brisant l'ancienne croix du Guichat et celle qui se dressait à l'emplacement de la chapelle de Noirceux, reconstruite en 1840.

Fouchy entre | ]

Fouchy traverse le surpopulation (1 029 habitants en 1866) provoque une forte émigration. Ceux qui partent vers l'Amérique trouvent rarement la richesse et nombreux sont ceux qui en reviennent. Ce fut le cas de Ernest Baty né en 1873 à Fouchy et qui vécut pendant sept ans au Canada où il exerça différents métiers, dont celui de valet de ferme. Revenu à Fouchy, il érige une croix en 1907 à Noirceux, en reconnaissance pour son heureux retour. Mais tout ne se passe pas aussi bien. En 1882, un important incendie détruit de nombreuses maisons à Fouchy autour de l'église, c'est-à-dire dans le quartier du Haut de l'Atre. L'école et la mairie qui avaient également été ravagées par le feu sont reconstruites en 1884. Le village connaît alors une animation plus sereine jusqu'au début de la Première Guerre mondiale.

Les périodes de guerre

La Première Guerre mondiale

La proximité du front amène les autorités allemandes à construire « la route des Allemands » et « la Londonbahn » qui permettent d'acheminer plus rapidement soldats et ravitaillement aux premières lignes. Entre 1914 et 1918, Fouchy perd 16 personnes. Après la guerre, en remerciement pour le retour au foyer des fils enrôlés, des croix sont érigées : c'est le cas des croix Entzmann et Brunette édifiées en 1922 et 1923.

La Seconde Guerre mondiale

Entre 1940 et 1945, Fouchy perd 22 habitants. De nombreux jeunes gens sont enrôlés de force dans la Wehrmacht.

  1. La paroisse de Villé appartient depuis 1120 à Honcourt
  2. Calixte III (Jean Morson) né en Hongrie, antipape de 1168 à 1178
  3. Le pape qui transféra le siège de la papauté à Avignon (1308) et qui abolit l'ordre du Temple (1312)
  4. Un vidimus de cette bulle, c'est-à-dire une copie certifiée conforme, se trouve aux Archives départementales du Bas-Rhin, G 1277

Héraldique

Blason
D'argent chaussé de gueules, au pic et au marteau piquier de mineur de sable passés en sautoir brochant sur le chaussé.
Détails
Les inventeurs du blason de Fouchy ont sans doute été influencés par le linteau de la porte datée de 1569 et décoré des outils de mineurs. Or, celui-ci vient probablement de Lalaye. Les armoiries actuelles représentent un marteau et un pic de mineur, sur fond des couleurs du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg, propriétaire du village de 1489 à 1789.

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Fouchy dans la littérature

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5164 autres localités pour la Grand-Est

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