Suisse

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Suisse : descriptif

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Suisse

La Suisse, en forme longue la Confédération suisse, est un État fédéral d'Europe centrale et de l'Ouest, formé de 26 cantons, avec Berne pour capitale de facto. La Suisse est bordée par l'Allemagne au nord, l'Autriche et le Liechtenstein à l'est-nord-est, l'Italie au sud et au sud-est et la France à l'ouest

C'est un pays sans littoral, dont le Rhin, sécurisé par des traités internationaux, constitue l’unique accès direct à la mer

Le pays est géographiquement divisé entre les Alpes, qui occupent 60 % du territoire, le Plateau suisse et le Jura

Sa population s'élève à 9 millions d'habitants mi-2024, concentrés principalement sur le Plateau, là où se trouvent les plus grandes agglomérations et centres économiques : Zurich et Genève — qui sont des villes mondiales — puis Bâle et Lausanne (qui abrite le Tribunal fédéral)

Toutes accueillent des organisations internationales et, pour les trois premières, un aéroport international. La Fête nationale suisse célèbre chaque 1er août la fondation de la Confédération suisse grâce au pacte d'alliance, datée du mois d'août 1291, entre les trois cantons primitifs : Uri, Schwytz et Unterwald

Le pays a une longue tradition de neutralité politique et militaire et n'a rejoint l'Organisation des Nations unies (ONU) qu'en 2002

Il poursuit cependant une politique étrangère active et s'implique fréquemment dans des processus humanitaires et de construction de la paix dans le monde

La Suisse est le berceau du Comité international de la Croix-Rouge et abrite en outre de nombreuses organisations internationales, dont le deuxième plus grand siège de l'ONU après celui de New York : l'Office des Nations unies à Genève, ainsi que le siège de la Banque des règlements internationaux à Bâle, le siège de l'Organisation mondiale de la santé à Pregny-Chambésy et le siège du Comité international olympique à Lausanne

Dans le domaine européen, elle est un des membres fondateurs de l'Association européenne de libre-échange et membre de l'espace Schengen, mais pas de l'UE ni de l'Espace économique européen. La Suisse comporte quatre régions culturelles et linguistiques et quatre langues nationales : l'allemand, le français, l'italien et le romanche, cette dernière n'étant que partiellement officielle,

En conséquence, les Suisses forment une nation au sens civique du terme (« Willensnation »), n'ayant pas d'unicité forte sur un plan ethnique ou linguistique

Le sens fort de l'identité et de la communauté des Suisses est fondé sur un fond historique commun et le partage de principes politiques et de caractéristiques telles que le fédéralisme, la démocratie directe, le symbolisme alpin et des mythes fondateurs. La Suisse est une des économies les plus libérales au monde

Elle a l'un des PIB nominaux par habitant et de parité du pouvoir d'achat les plus élevés au monde, ainsi que l'indice de développement humain (IDH) le plus élevé de la planète (0,962)

Elle est classée deuxième sur la liste des pays par espérance de vie, publiée par le DAES des Nations unies ; et est considérée comme l'un des pays les moins corrompus, et — pendant plusieurs années — comme le premier en termes de compétitivité économique et touristique, selon le Forum économique mondial.

Toponymie

Dans les autres langues nationales que le français, le pays est appelé Schweiz en allemand, Svizzera en italien et Svizra en romanche. Depuis 1803, le nom officiel de l'entité politique suisse est Confédération suisse en français, Schweizerische Eidgenossenschaft en allemand, Confederazione Svizzera en italien, et Confederaziun svizra en romanche.

Au latin servait traditionnellement de langue commune pour les inscriptions officielles. Ainsi, la formule Confœderatio Helvetica se trouve notamment inscrite sur les pièces de monnaie suisses de 5, 10 et 20 centimes et sur les pièces de 5, 10 et 20 francs, mais pas sur les pièces de 50 centimes et de 1 et 2 francs — où ne figure que le nom « Helvetia » — ainsi qu'au fronton du Palais fédéral à Berne. Le sigle CH en est la forme abrégée pour les codes postaux et les extensions de noms de domaine sur Internet. CH figure également sur l'autocollant distinctif de nationalité apposé à l'arrière des véhicules automobiles suisses circulant à l'étranger, en application de la Convention de Vienne sur la circulation routière,,.

Origine

Depuis le milieu du confédération est employé pour qualifier les systèmes d'alliance qui se sont formés sur le territoire de la Suisse actuelle. Le mot français, comme ses équivalents dans les langues latines, est issu du latin foedus, « traité d'alliance », alors que l'allemand Eidgenossenschaft renvoie au « serment devant Dieu », Eid, prêté par des Genossen, « compagnons » de même rang. Le mode d'association ainsi désigné contraste avec la dissymétrie des liens de dépendance féodaux.

Ancienne carte représentant la Suisse, 1555.

Le nom Schweiz, d'où dérive le français Suisse, est utilisé dès le Autrichiens, par déformation de celui du canton de Schwytz (Switz ou Sweitz en moyen haut allemand) qui est alors le canton géographiquement le plus proche de Vienne parmi les trois cantons d'origine, pour désigner l'ensemble de la communauté révoltée contre eux. Une confusion régna ensuite pendant plusieurs siècles sur l'orthographe utilisée par les deux toponymes (Schwytz et Schweiz). L'historien suisse Johannes von Müller proposa en de dissocier les deux formes. Le terme de Schwytz, quant à lui, viendrait de celui apparu en pour désigner la population de la région, les Suittes ; ce nom serait lui-même issu du vieux haut allemand swedan signifiant « brûler » (islandais svíða, danois et suédois svide), rappelant ainsi la culture sur brûlis, technique par laquelle les habitants défrichaient les forêts avoisinantes afin de construire ou de cultiver les terrains.

Le terme Confédération suisse ne devient courant qu'au ,.

Évolution

La proposition de von Müller visant à utiliser l'appellation de Schweiz pour désigner la confédération fut officialisée en , sinon dans l'Acte de Médiation lui-même, du moins par le titre de « Médiateur de la Confédération suisse » que prend Bonaparte à cette occasion. Elle est reprise à l'article 15 du Pacte fédéral de 1815 : « les constitutions de 1848, 1874 et 1999. Aujourd'hui, dans la liste des dénominations d'États publiée par les autorités du pays, c'est celle de Confédération suisse qui est retenue, l'adjectif helvétique étant explicitement exclu.

Cependant, au cours d'une évolution historique complexe, inscrite depuis 1848 dans le texte de ses constitutions successives, les institutions de la Suisse se sont éloignées de la confédération d'États pour devenir celles d'un État fédéral. Le maintien en vigueur d'une appellation officielle inchangée, bien qu'elle ne leur corresponde plus (du moins dans les langues latines : en allemand Eidgenossenschaft ne désigne pas une forme politique particulière), exprime l'idée d'une continuité de l'histoire suisse, depuis les alliances médiévales jusqu'à l'État contemporain.

Polysémie

Confédération, avec ou sans majuscule, désigne trois concepts différents, qui correspondent chacun à un mot différent en allemand :

  • confédération, nom commun (allemand Staatenbund) : désigne un « État composé où chaque État-membre conserve son indépendance mais se soumet à un pouvoir central essentiellement constitué par un organisme de coordination dont les décisions doivent être prises à l'unanimité des États-membres ». La Suisse était initialement une confédération, une alliance d'États souverains ligués pour se prêter mutuellement secours. Au République helvétique et face aux nombreux défauts du Pacte fédéral de , des cantons considéraient que cette forme avait fait son temps. Ils ne voulaient cependant pas d'un État unitaire. Ils ont décidé de former un État fédéral, ce qui a été concrétisé par la Constitution fédérale de 1848.
  • La Confédération, nom propre (allemand der Bund) : le terme désigne l'État fédéral par opposition aux cantons, les États fédérés. L'État fédéral comprend en particulier l'administration fédérale avec à sa tête le Conseil fédéral, mais aussi l'Assemblée fédérale et les différents tribunaux fédéraux. La Confédération dispose de certaines compétences prévues par la Constitution, comme la monnaie ou l'armée, tandis que les cantons disposent de toutes les compétences non attribuées, comme la police, l'enseignement ou la santé.
  • La Confédération [suisse], nom propre (allemand die [Schweizerische] Eidgenossenschaft) : nom officiel de l'État suisse, du pays, autrement dit de l'ensemble des 26 cantons et du peuple suisse. Le mot allemand Eidgenossenschaft n'est pas l'équivalent linguistique de confédération. Il est composé de Eid, serment devant Dieu, et Genosse, mot qui désigne jusqu'au milieu du .
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  13. Conformément à l'article 3 de la Constitution : Les cantons [...] exercent tous les droits qui ne sont pas délégués à la Confédération. On parle de compétence originaire.

Géographie

Carte topographique et hydrographique de la Suisse.
Image satellite de la Suisse par Sentinel-2 (2016).

La Suisse est habituellement divisée en trois grandes zones géographiques. Du nord au sud, ainsi que par superficie croissante, sont inclus le Jura, le Plateau suisse et les Alpes suisses. Le Plateau constitue par sa densité de population la zone la plus importante en matière démographique et économique.

Relief

Les Alpes constituent un environnement extrême. Le canton du Valais à lui seul contient la moitié des sommets de plus de 4 000 mètres de toutes les Alpes.

Mis à part les quelques plaines alluviales, du Rhin et du Rhône notamment, chaque région possède un relief plus ou moins marqué, des collines du Plateau et du Jura (1 000 - 1 600 m) aux sommets des Alpes (2 000 - 4 600 m).

Bien que d'importance modeste du point de vue économique, la région alpine comporte les paysages les plus variés et les plus marquants de la Suisse. Elle s'étend sur près des deux tiers du pays (62,5 % du territoire), faisant de la Suisse le pays le plus montagneux d'Europe occidentale. Certains grands cantons se trouvent en totalité ou majoritairement à l'intérieur du périmètre alpin, ce sont le Valais, le Tessin et les Grisons.

Selon la définition de l'Office fédéral de la statistique, un quart de la population de Suisse vit en région de montagne. Cela représente plus de 28 000 .

La topographie, notamment la barrière naturelle que forment les Alpes, est aussi à l'origine d'une grande variété de climats.

Les chaînes de montagne principales (comprenant des sommets supérieurs à 4 000 Berne (Alpes bernoises), du Valais (Alpes valaisannes) et des Grisons (massif de la Bernina). Ce sont également les chaînes regroupant la plupart des glaciers en Suisse, dont elle est recouverte à hauteur de quelque 3 %. Enfin des sommets tels que le Cervin et l'Eiger ont gagné un statut emblématique de la chaîne alpine.

Hydrographie

Les chutes du Rhin, à la frontière entre les cantons de Schaffhouse et de Zurich, sont les plus grandes chutes d'eau d'Europe.

La Suisse est située sur la ligne de partage des eaux de quatre bassins versants. Celui du Rhin couvre la plus grande partie du pays et celui du Rhône couvre le Valais, la partie sud du canton de Vaud et Genève. Cependant, des régions de Suisse appartiennent aussi aux bassins du Danube (la haute vallée de l'Inn dans les Grisons), du Pô et de l'Adige en Italie (le canton du Tessin avec notamment la rivière Tessin mais aussi quelques petites vallées des Grisons, avec les rivières Poschiavino, Maira et Rom (val Müstair) ainsi que la vallée de Simplon en Valais avec la rivière Diveria).

Ainsi les eaux coulant en Suisse peuvent se diriger vers la mer du Nord, la mer Méditerranée occidentale, la mer Adriatique ou la mer Noire. Pour cette raison, il est parfois question de la région du Gothard comme du « château d'eau de l'Europe ».

Presque chaque région compte un nombre d'étendues d'eau assez important. Les plus grandes sont situées sur le Plateau, ainsi qu'en bordure du territoire alpin. Les lacs de montagne proprement dits sont d'étendue modeste, mais particulièrement nombreux si les lacs de retenue destinés à la production d'hydroélectricité sont inclus.

Climat

Vue de Konkordiaplatz (glacier d'Aletsch). Les Alpes bernoises comprennent les plus vastes étendues glacées d'Eurasie occidentale.

Le climat de la Suisse est un climat tempéré de transition, influencé par le climat océanique d'Europe de l'Ouest, le climat continental humide d'Europe centrale, le climat méditerranéen et le climat montagnard. Les précipitations sont réparties tout au long de l'année, parfois sous forme de neige en hiver. Les quatre saisons sont bien marquées, avec une différence d'environ 20 °C entre la température moyenne du mois le plus chaud (juillet) et le mois le plus froid (janvier).

Les Alpes font effet de barrière climatique et provoquent des différences significatives de température et de quantité de pluie en fonction de la position géographique (microclimats). L'influence du climat méditerranéen est plus marquée au sud des Alpes, où les étés sont plus chauds et les hivers sont plus doux et plus secs par effet de foehn. L'influence du climat continental humide est plus marquée dans la partie est du pays avec des écarts de température plus importants et des pluies plus importantes en été.

La température moyenne diffère en fonction de l'altitude du lieu et de la période de l'année, du fait du relief accidenté, il peut exister plusieurs étages avec des climats et des milieux naturels différents sur les façades d'une montagne. Dans les basses terres telles que le Plateau suisse (500 sports d'hiver. Au-dessus de 3 000 ensoleillement, élevé dans tout le pays durant l'été, est faible dans les vallées et le plateau durant l'hiver à cause du phénomène de brouillard de vallée.

Par effet de foehn sur les Alpes, lorsque le vent chaud du sud souffle vers le nord, il provoque un temps pluvieux et doux sur la façade sud des Alpes, et un temps sec et chaud sur la façade nord. Quand, au contraire, le vent froid du nord souffle vers le sud, il provoque un temps pluvieux et froid sur la façade nord, et un temps ensoleillé et doux au sud. Située dans les Alpes internes, la région du Valais reçoit de l'air sec toute l'année.

La bise est un vent froid et sec venu du nord-est, fréquent en hiver. Elle provoque une chute de température, un ciel dégagé et une impression de froid accentuée par le souffle des rafales qui peuvent atteindre 100 .

Changements climatiques

La Suisse, selon un rapport officiel de 2007, est un pays notablement exposé aux conséquences du changement climatique, en raison de l'importance de ses glaciers, lesquels reculent et vont encore reculer et peut-être disparaître d'ici 100 ans. Le risque d'inondation, coulée de boue, glissement de terrain ou chute de pierre augmente. Des cartes de danger ont été établies (fin 2007) pour 30 % du territoire. Le nombre de jours de canicule (température> 30 , passant au Tessin d'une moyenne d'un à deux jours par an dans les années 1960 à presque 15 aujourd'hui. De même sur le plateau, avec une augmentation encore plus forte à Zurich et à Genève (quatre fois plus de jours de canicule depuis les années 1960). Les hivers se réchauffent aussi, avec moins de jours d'enneigement, surtout à moins de 1 500 mètres. Les chutes de neige sont plus tardives, y compris à haute altitude, ce qui peut avoir un impact sur le tourisme et les sports d'hiver (en 2019, 50 % environ des pistes ont dû recevoir un enneigement artificiel qui n'est pas sans conséquences sur la gestion de l'eau).

Au début des années 2000, la floraison des cerisiers était en moyenne plus précoce de 15 à 20 jours qu'en . Les cours d'eau du Plateau suisse se réchauffent depuis les années 1960 et l'eau y dépasse 18 truites de rivière qui ont besoin d'eau froide et riche en oxygène.

En , la température a augmenté de +glaciers suisses a vu une baisse significative de 60 % depuis la moitié du .

Gaz à effet de serre

Les émissions de gaz à effet de serre ont été stabilisées vers 1990, sans toutefois être diminuées (objectif de l'ONU : −6 % par an). La Suisse s'est donné l'objectif de ramener à 0 ses émissions nettes de gaz à effet de serre en 2050. Cela implique de passer de 118,7 ) en 30 ans soit une réduction d'environ −9,5 % par an,. Le programme « SuisseÉnergie » incite aux mesures volontaires de l'industrie. Les émissions agricoles ont reculé, alors que les émissions du transport augmentaient, ainsi que celle de l'habitat, en lien avec la croissance (démographique et économique). La surface de référence énergétique des bâtiments certifiés (Minergie et Minergie-P) augmente depuis 1998 plus vite que dans la plupart des autres pays d'Europe, mais en 2006, ne concernait que 0,9 % de la surface de référence énergétique totale du pays.

D'après une enquête du journal Le Temps, la Suisse dépasse régulièrement les pics de pollution autorisés par l'ordonnance sur la protection de l'air, mais les autorités préfèrent ne pas donner l'alerte auprès de la population.

Un autre accord a été conclu avec le Pérou pour pouvoir comptabiliser pour la Suisse des puits de carbone réalisés dans ce pays.

En 2020, la Suisse a produit plus de 53 millions de tonnes de gaz à effet de serre du principalement au chauffage de logements et aux transports qui sont principalement des voitures à moteurs thermiques.

Milieu naturel

La Suisse dispose de milieux naturels de qualité et abrite une biodiversité importante avec environ 50 000 espèces répertoriées (pour la faune, flore et fonge), mais dont 30 à 50 % des indigènes sont menacées (comme dans la plupart des pays européens), alors qu'une centaine d'espèces invasives posent problème.

Du fait du relief, la population (à 75 % urbaine) est très concentrée, mais l'urbanisation s'étale (périurbanisation). En 2000, chaque habitant consommait une surface habitable de 44 fragmentation écopaysagère est importante et croissante ainsi que l'artificialisation des milieux. Le nombre de kilomètres parcourus sur la route a presque doublé en 34 ans (de 1970 à 2004), et les surfaces imperméabilisées et construites, routes et parkings ont augmenté simultanément d'environ 10 % de 1982 à 1995.

Environ un milliard de mètres cubes d'eau potable sont distribués annuellement par les robinets (soit l'équivalent en volume du lac de Bienne).

Les énergies renouvelables sont en progression, mais l'énergie finale consommée a augmenté de +11,5 % entre 1990 et 2005, avec une forte hausse (+23 % de 1990 à 2005) de la consommation électrique. Les sols se dégradent ou sont construits (11 hectares de sol agricoles sont quotidiennement perdus et plus de 15 % des sols analysés de 1992 à 1996 dépassaient des valeurs-seuil ou indiquant une pollution pour un ou plusieurs métaux lourds. 61 % des sols arables sont sensibles à l'érosion, 17 % l'étant fortement). Des progrès sont constatés en matière de pollution de l'air (moins de pluies acides, de métaux, de poussières à l'extérieur), mais en 2000, plus de 40 % des habitants étaient chez eux exposés à des taux de poussières fines (PM10) dépassant les valeurs limites. L'ozone (O3) et les oxydes d'azote (NOx) posent également problème. La pollution y est quand même inférieure à celle de la plupart des pays d'Europe tels que la France ou l'Espagne.

En 2018 et 2019, l'ensemble des forêts du nord-ouest de la Suisse est atteinte par la mort en masse des hêtres du fait du changement climatique.

Villes

Zurich, ville la plus peuplée de Suisse avec 443 037 habitants (2024), se trouve au nord-est du pays, à l'extrémité nord du lac de Zurich. C'est la capitale économique et la principale place bancaire du pays. Elle héberge l'École polytechnique fédérale de Zurich. La ville est desservie par le principal aéroport ainsi qu'un performant réseau de voies ferrées et quelques autoroutes. Avec 360 000 passagers quotidiens, la gare centrale de Zurich est très importante.

Genève, deuxième ville du pays avec 203 840 habitants (2024) et première ville suisse en densité de population, se trouve à l'extrême ouest du pays à la pointe du Léman. L'agglomération se développe également de l'autre côté de la frontière, en France. Genève est le siège de nombreuses organisations internationales, d'organisations non gouvernementales, de banques privées et d'entreprises horlogères.

Bâle, troisième ville avec 173 552 habitants (2024), se trouve au nord-ouest du pays. L'agglomération se développe également de l'autre côté de la frontière, en France et en Allemagne. La ville est traversée par le Rhin et dispose de l'unique port fluvial du pays, ainsi que du troisième aéroport du pays, l'aéroport international de Bâle-Mulhouse. Elle accueille de nombreuses industries pharmaceutiques, l'université la plus ancienne du pays et le siège mondial de la Banque des règlements internationaux. La ville est aussi célèbre pour ses musées, comme le Kunstmuseum (plus ancienne collection d'art publique au monde) ou la Fondation Beyeler à Riehen.

Lausanne, quatrième ville avec 141 418 habitants (2024), se trouve à l'ouest du pays au bord du Léman. Elle est le siège du Tribunal fédéral, de l'École polytechnique fédérale de Lausanne et du Comité international olympique.

Berne, cinquième ville avec 134 506 habitants (2024), se trouve au centre-ouest. C'est la ville fédérale, siège du gouvernement et des principales institutions fédérales.

La Suisse compte 2 131 communes au

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Histoire

Préhistoire

Antiquité et haut Moyen Âge

Peuplé dès la Préhistoire, c'est à l'époque celtique grâce aux Helvètes surtout, que le territoire suisse franchit le seuil de l'Histoire. En , les Helvètes, sous la pression migratoire des tribus germaniques, tentent de s'installer dans le Sud-Ouest de la Gaule, en Saintonge (actuelle Charente et Charente-Maritime). Battus près de Bibracte par les armées de Jules César, ils sont reconduits sur leur territoire d'origine qui devient ensuite part de l'Empire romain.

Largement christianisé, le territoire suisse est ensuite occupé par les Burgondes et les Alamans au royaumes de Bourgogne, des Francs, puis à l'Empire carolingien, il est rattaché au Bourgogne transjurane, au Saint-Empire romain germanique. Il est alors le théâtre de dures luttes féodales.

Moyen Âge

Bataille de Dornach (SO) en 1499.

La date de 1291 est choisie à la fin du Pacte fédéral, le plus vieux document écrit connu parlant du renouvellement d'une précédente alliance entre des cantons suisses : Uri, Schwytz, qui donnera son nom au pays, et Nidwald, (vallée inférieure d'Unterwald). Ces cantons confirment en 1315 leur alliance par le pacte de Brunnen, conclu après la bataille de Morgarten, qu'ils remportent contre d'Autriche.

Les territoires avoisinants, Lucerne, Zurich, Glaris, Zoug et Berne se rapprochent d'eux au Confédération des VIII cantons. Le Rhin et la Suisse romande, tout en s'alliant avec les territoires environnants que sont le Valais, Appenzell, Saint-Gall, les Ligues grises (canton des Grisons) et Fribourg. Le pays participe à la guerre de Bourgogne de 1474 à 1477, puis est le théâtre de celle de Souabe en 1499 à la suite de quoi la Confédération suisse est reconnue de facto par le Saint-Empire romain germanique (traité de Bâle). Ce n'est cependant qu'après la guerre de Trente Ans, lors de la signature des traités de Westphalie en 1648, que l'existence de la Confédération suisse est officiellement et définitivement reconnue.

Époque moderne

Le château de Gruyères, dans le canton de Fribourg.

La fin du convenant de Stans, signé en 1481 avec l'aide de Nicolas de Flüe, qui ouvre la porte à cinq nouveaux cantons : Fribourg, Soleure, Appenzell, Bâle et Schaffhouse. Ainsi, le début du Confédération des XIII cantons qui renforce ses alliances locales avec Bienne, Saint-Gall et Neuchâtel et étend ses possessions au Tessin et dans le canton de Vaud. Les guerres d'Italie et surtout la bataille de Marignan (1515) sonnent la fin de ses activités militaires hors de son territoire. Seuls les mercenaires suisses feront désormais parler d'eux sur les champs de bataille européens et au Vatican.

Déchiré par la Réforme, le pays se divise et est le théâtre de plusieurs guerres de religion : les Première et Deuxième guerres de Kappel (1529 et 1531), la Première guerre de Villmergen (1656), la Deuxième guerre de Villmergen (1712) occupent la politique intérieure. La démocratie des premiers temps laisse la place à des gouvernements oligarchiques qui bloquent les réformes proposées par les Lumières.

Les succès économiques de la Suisse en font vite le banquier de l'Europe. Les progrès importants dans l'espérance de vie et son estimation qui se produisent au milieu du  siècle, grâce aux tables de mortalité et à la vaccination, permettent à la communauté financière genevoise de financer la dette publique française par le biais des rentes viagères au moment des lourdes dépenses militaires de l'expédition Lafayette

Époque contemporaine

La domination française exercée après l'invasion de 1798 réforme la Suisse en la transformant en un État unitaire appelé République helvétique. En effet, devant les troubles intérieurs incessants, Napoléon impose l'Acte de Médiation en 1803, par lequel il crée plusieurs nouveaux cantons (Vaud, Tessin, Argovie, Thurgovie et Saint-Gall devenant alors des cantons à part entière). Dans le même temps, il intègre au Premier Empire la principauté de Neuchâtel, remise au maréchal Louis-Alexandre Berthier, ainsi que les républiques de Genève, annexée au département du Léman depuis 1798, et du Valais qui devient en 1810 le département du Simplon.

La constitution suisse de 1848. Exemplaire complet des Archives fédérales.

Après le départ de l'armée napoléonienne et presque deux ans de tractations, 1815 voit la création d'un État de 22 cantons reconnu comme neutre par l'« Acte de reconnaissance de la neutralité perpétuelle de la Suisse » rédigé par Charles Pictet de Rochemont et signé lors du congrès de Vienne. En effet, Neuchâtel, Valais et Genève pensaient que le temps des petits États indépendants était définitivement terminé et avaient négocié leur entrée dans la Suisse en tant que cantons à part entière. En 1847 cependant, les luttes entre les conservateurs et les libéraux-radicaux aboutissent à la guerre du Sonderbund et à la victoire de ces derniers qui en profitent pour créer, en 1848, un État fédéral qui abolit les frontières intérieures, impose une monnaie unique et une armée de milice fédérale. La première constitution fédérale, acceptée le met en place les bases politiques de la Suisse. Elle est ensuite révisée en 1874 pour y ajouter le droit de référendum puis en 1891 celui d'initiative populaire.

Parallèlement aux événements politiques, le XIXe siècle voit l'essor du tourisme et des premiers voyages organisés, en particulier dans les régions alpines. Le développement de l'infrastructure touristique (transports, hôtellerie) prend de l'ampleur.

Le début du  siècle voit la suite du travail législatif : un code pénal, puis un code civil fédéral sont créés. La Suisse échappe aux deux guerres mondiales et devient peu à peu le siège de nombreuses organisations internationales.

C'est en février 1971 que les Suisses, après plusieurs refus, acceptent avec une majorité de 65,7 % la participation des femmes à la vie politique fédérale. L'adhésion de la Suisse et son intégration aux principales organisations internationales (Conseil de l'Europe en 1963, Organisation des Nations unies le ) se font également avec un décalage par rapport à ses voisins.

Une nouvelle constitution est acceptée en votation populaire le et entre en vigueur le .

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  4. Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999

Culture

La Suisse, par sa situation géographique et son histoire, est imprégnée des cultures latines et germaniques ; les coutumes locales cohabitent selon les régions linguistiques du pays. En effet, le pays possède quatre langues nationales (l'allemand (64 %), le français (20 %), l'italien (6 %) et le romanche (<1 %)). Cette diversité culturelle, essentielle pour la cohésion du pays, participe de l'identité de la Suisse.

Patrimoine

Un timbre de 1881 avec la figure d'Helvetia.
Symboles patriotiques

L'hymne national suisse officiel depuis 1981 est le Cantique suisse, composé en 1841 par Alberich Zwyssig (1808-1854) sur des paroles de Leonhard Widmer (1809-1867).

Au  siècle, la Confédération ne possédait pas encore de représentation symbolique forte. Mais au cours du siècle suivant, Helvetia et Guillaume Tell sont élevés au rang de symboles patriotiques suisses. À partir de 1848, Helvetia est élevée au rang d'emblème national du nouvel État fédéral. Ce symbole devient alors omniprésent, que ce soit sous la forme d'œuvre d'art, sur les monuments, sur les timbres ou sur les monnaies.

Mythes fondateurs

Un certain nombre de mythes et de légendes sont associés aux épisodes anciens de l'histoire suisse.

  • Les Romains sous le joug : mythe commémorant la victoire de Divico sur les Romains lors de la bataille d'Agen ().
  • Le Serment du Grütli : accord entre trois communautés situées dans ce qui forme de nos jours la Suisse primitive. Il a été considéré jusqu'au  siècle comme l'acte fondateur de la Confédération suisse.
  • Guillaume Tell : il aurait vécu dans le canton d'Uri au début du  siècle et se serait rebellé contre le bailli qui l'avait défié de tirer un carreau d'arbalète dans une pomme posée sur la tête de son fils.
  • La destruction des châteaux.
  • Arnold von Winkelried : héros légendaire qui permit aux Confédérés de remporter la victoire sur les troupes du duc Léopold III d'Autriche, en se sacrifiant, lors de la bataille de Sempach.
  • La soupe au lait de Kappel : légende symbolisant l'esprit de neutralité helvétique.
Patrimoine bâti
Bibliothèque du couvent de Saint-Gall (IXe siècle).

La notion de protection du patrimoine apparaît dès la fin du  siècle. Par ailleurs, sept sites culturels font partie du patrimoine mondial de l'UNESCO : la vieille ville de Berne, l'Abbaye de Saint-Gall, le Couvent bénédictin Saint-Jean-des-Sœurs, les trois châteaux de Bellinzone, le vignoble de Lavaux, le Chemin de fer rhétique dans le paysage de l'Albula et de la Bernina et l'urbanisme horloger des villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle.

De nombreux châteaux forts et fortifications du Moyen Âge sont construits par les familles dynastiques. Ils servent à la fois d'habitation et de moyen de défense. Mentionnons quelques châteaux forts : le château de Chillon, Lenzbourg, Mesocco, Berthoud, Kybourg ou les trois châteaux de Bellinzone. Les villes du Moyen Âge sont fortifiées. Certaines d'entre elles, comme Morat, sont préservées et ont conservé leurs remparts. Mais, dans la plupart des cas, seuls subsistent des vestiges au cœur des villes comme la Zeitturm de Zoug, la porte de Spalen à Bâle ou la Zytglogge de Berne.

Des bâtiments religieux apparaissent dès le  siècle. Couvents, monastères, églises et cathédrales sont bâtis, parmi lesquels on peut mentionner le couvent de Saint-Gall, l'abbaye d'Einsiedeln, l'abbaye de Saint-Maurice, la cathédrale de Bâle, l'Abbatiale de Romainmôtier et la cathédrale de Lausanne.

On trouve des édifices publics dont certains remontent à la période romaine, comme l'amphithéâtre d'Avenches, mais aussi des hôtels de ville, le plus ancien étant celui de Berne (1406). L'hôtel de ville de Bâle (1504 – 1514), avec ses façades de couleur rouge, est très caractéristique. La tour carrée dans la cour de l'hôtel de ville de Genève (1555) est un bâtiment typique de la Renaissance de tradition française en pierre de taille. Au  siècle, de nouveaux bâtiments publics voient le jour comme les postes, les gares, les musées, les théâtres, les églises et les écoles. Citons le palais fédéral, la gare centrale de Zurich, le musée national suisse, le grand Théâtre de Genève et l'université de Zurich.

La cathédrale Saint-Ours de Soleure (1773), la ville est généralement comptée comme « la plus belle ville baroque de Suisse ».
La grande synagogue de Bâle (1866).
L'Opéra de Zurich (1891).

La Suisse compte quelques ensembles urbains remarquables. La vieille ville de Berne, avec ses arcades, places et fontaines, est représentative de l'urbanisme médiéval en Europe. À la fin du  siècle, les quartiers neufs naissent sur l'emplacement des anciennes fortifications des grandes villes, comme la Bahnhofstrasse de Zurich, la Ceinture fazyste de Genève ou le quartier St. Alban à Bâle. C'est également dans cette période que de nouvelles synagogues sont construites dans les quartiers neufs des grandes villes du pays : Genève (1859), Bâle (1866) et Zurich (1884). L'urbanisme devient planifié : en 1834, La Chaux-de-Fonds, qui est détruite par un incendie, sera reconstruite selon une nouvelle structure urbaine (voir  siècle de La Chaux-de-Fonds). Au début du  siècle sont créés des logements ouvriers basés sur le modèle du Werkbund, comme le lotissement Freidorf (1919 – 1921) à Muttenz, synthèse entre l'idéal de la cité-jardin et le mouvement coopératif. Des cités satellites sont construites dans les banlieues des grandes villes durant la période entre 1945 et 1975, comme Le Lignon en périphérie de Genève.

À partir du  siècle, les maisons civiles de style gothique en pierre apparaissent, par exemple, le Grimmenturm de la Spiegelgasse à Zurich, la maison Tavel à Genève, la Haus zum Rüden à Zurich, la Haus zum Ritter à Schaffhouse, l'hôtel Ratzé (1583-1586) à Fribourg et la maison Serodine (1620) à Ascona. Pendant la Renaissance, des arcades sont ouvertes au Tessin comme dans la cour du château de Muralto, l'ancien Palazzo Rusca à Lugano et le Collegio Papio à Ascona. En Suisse allemande, le premier bâtiment de style renaissance est le « palais Ritter » (1556) à Lucerne.

Les maisons particulières baroques sont richement décorées avec des encorbellements à un ou plusieurs étages, comme à Schaffhouse, et possèdent des oriels en pierre ou en bois comme à Saint-Gall. À titre d'exemple, le Herrenstube et le Frontwagenturm à Schaffhouse. À Zurich, deux maisons de corporation sont construites en pierres de taille et présentent un aspect sévère : Zimmerleuten (1708) et Saffran (1719 – 1723). L'ouest du pays est plus influencé par l'architecture baroque française ; ce style s'impose en Suisse romande vers la fin du  siècle. Il en va ainsi des hôtels particuliers de la rue des Granges, à Genève, avec cour d'honneur. On trouve aussi des exemples de style rococo. Parmi les bâtiments les plus importants pour l'architecture néo-baroque en Suisse se trouvent la cathédrale Saint-Ours et Saint-Victor à Soleure (1769) et l'Opéra de Zurich (1891). La ville de Soleure est généralement considérée comme « la plus belle ville baroque de Suisse ».

À partir de 1800, de grandes villas classicistes sont conçues, comme le palais Eynard (1817-1821) à Genève ou la Villa Merian (1801) à Bâle/Münchenstein. Plus tard, au architecture moderne : la villa Le Lac (1923) et l'immeuble Clarté (1931) à Genève par Le Corbusier, ou la Cité Halen (1957-1961) par l'Atelier 5, près de Berne, un exemple de maisons individuelles contiguës en terrasse pour la classe moyenne. Mais on constate également encore la construction de plusieurs bâtiments dans le style de la Belle Époque, comme le Beau-Rivage Palace de Lausanne ou le siège de Swiss Re à Zurich en 1913.

La forte diversité des espaces naturels en Suisse se retrouve dans la grande variété de maisons rustiques, qui se déclinent selon diverses variétés alpines : les Gotthardhaus (maisons du Gothard), en bois, trouvées dans les vallées alpines isolées du Tessin, du Valais et dans les Grisons ; la maison valaisanne, en bois, typique du centre du Valais et du Val d'Hérens ; la maison tessinoise, en moellons ; la maison engadinoise décorée de peintures murales et de Sgraffite, ; les maisons de l'Oberland bernois et Simmental, en bois massif travaillé à la scie, Strickbau ou en madriers carrés, taillés à la hache.

Sur le plateau suisse, la maison bernoise, recouverte d'une énorme toiture en croupe avec des charpentes agrémentées de motifs sculptés, ; les chaumières argoviennes ; les maisons à colombage sur le plateau oriental et à Zurich ; les fermes à usages multiples (Dreisässenhäuser) au nord-ouest et sur le plateau romand, construites en pierre,.

Dans le Jura, les fermes jurassiennes possèdent de larges façades pignon entièrement en pierre crépie à la chaux,,.

Les ouvrages d'arts tels que ponts et tunnels sont nombreux. Le Pont du Diable au cœur des Alpes sur la route du col du Saint-Gothard ou le Mittlere Brücke sur le Rhin à Bâle en sont des exemples historiques. Beaucoup de ponts médiévaux sont en bois comme le Kapellbrücke à Lucerne. Au  siècle, des ponts suspendus à l'aide de câbles d'acier sont construits à Genève (pont de Saint-Antoine) et à Fribourg (Grand Pont). En 1834, à l'époque de sa construction, ce dernier était le plus long du genre,. De nombreux ponts et tunnels pour les chemins de fer comme le viaduc de Landwasser, les tunnels du Gothard et du Simplon sont construits au tournant du  siècle. Le pont de Salginatobel ou le viaduc de Chillon sont des ouvrages routiers du  siècle.

Traditions

Silvesterklaus à Schwellbrunn.

La plupart des fêtes sont locales ou régionales, certaines fêtes sont célébrées dans toute la Suisse comme la fête nationale suisse, le Jeûne fédéral (à part Genève et dans les cantons catholiques) ou les principales fêtes religieuses. Différentes fêtes fédérales sont également trouvées avec notamment des rassemblements associatifs dénotant un caractère patriotique plus ou moins prononcé selon l'époque, ce sont des concours ayant lieu tous les trois ans environ.

La fête nationale suisse est célébrée le  août. C'est un jour férié officiel dans toute la Suisse depuis 1994 seulement. Les jours fériés en Suisse sont de la compétence des cantons, qui déterminent eux-mêmes leur propres jours fériés, jusqu'à huit dans l'année. Légalement, les jours fériés sont assimilés à des dimanches. Les jours fériés varient donc beaucoup d'un canton à l'autre. Seuls Noël, le Nouvel An, le Jeudi de l'Ascension et le  août sont communs à tous, les autres fêtes (le 2 janvier Saint-Berthold, Vendredi saint, le Lundi de Pâques, le Lundi de Pentecôte, Fête-Dieu, Assomption, Jeûne fédéral, Toussaint, Immaculée Conception et le 26 décembre) étant reconnues par les cantons selon leur tradition principalement religieuse (catholique ou protestante). Seule la fête nationale, le  août, est ancrée dans la constitution fédérale.

Jeux
Lutte suisse.

Les jeux nationaux, qui se pratiquent notamment lors de fêtes fédérales ou cantonales, sont la lutte suisse, le lancer de la pierre et le Hornuss. La pratique du tir est élevée au rang de sport national. En plus des obligations de tir prévues dans le cadre du service militaire, donc de nombreuses fêtes de tir lors de fêtes locales, cantonales et fédérales. Parmi d'autres jeux traditionnellement pratiqués en Suisse, il existe le Jass, très populaire, le Eisstock et les combats de reines.

Musique traditionnelle

La musique populaire suisse « typique » rurale n'est pas exclusivement suisse. Les traditions telles que le « Chant du soir », les « Ranz des vaches » ou le « yodel » se retrouvent dans d'autres régions alpines ; des pièces variées, autant par la langue utilisée (allemand, français ou italien) que par le genre d'histoire racontée.

La Suisse a, depuis des siècles, une grande tradition de carnavals agrémentés de groupes musicaux avec leur style propre : les cliques et les groupes de Guggenmusik et de brass band. Les carnavals les plus connus sont ceux de Bâle, de Lucerne, de Soleure, de Fribourg, de Monthey et celui de Bellinzone. Les Brandons de Payerne est un des plus anciens carnavals de Suisse. La musique folklorique jouée lors de fêtes traditionnelles comprend notamment le yodel. Lors de la fête fédérale des yodleurs, le cor des Alpes est également joué. Le ranz des vaches est le chant traditionnel a cappella des armaillis (vachers) dans le canton de Fribourg. Il est habituellement chanté durant la montée des troupeaux à l'alpage et le retour dans les étables à la fin de l'été.

Cuisine

Il y a peu de plats nationaux. Les nombreuses spécialités locales reflètent la diversité linguistique et géographique de la Suisse. Les traditions culinaires d'origine paysannes proposent des plats robustes et riches en calories, justifiés en partie par la nature montagneuse de la Suisse avec ses hivers longs et rudes. Les plats représentatifs du pays sont les röstis ainsi que ses repas traditionnels au fromage comme la fondue au fromage et la raclette. Parmi les spécialités locales connues dans l'ensemble du pays, on trouve les Basler Läckerlis, la tarte aux noix des Grisons, la tourte au Kirsch de Zoug, l'émincé de veau à la zurichoise, le gratin de cardons genevois, le totché jurassien, la taillaule neuchâteloise, le papet vaudois ainsi que la polenta et le risotto à la tessinoise.

Les produits typiques sont le chocolat dont les variantes au lait et fondant ont été créées respectivement par Daniel Peter en 1875 et Rudolf Lindt en 1879 ; de nombreuses formes de fromages tels que l'Emmental, le Gruyère, L'Etivaz, la raclette, le Sbrinz, la Tête de moine, le vacherin fribourgeois ou le vacherin Mont d'Or ; la viticulture, principalement concentrée à l'ouest et au sud du pays ; ainsi que de nombreuses variétés de saucisses et viande séchée comme le cervelas, le saucisson vaudois, la viande séchée du Valais, la viande des Grisons ou des salamis tels que le Salametto. Certains produits alimentaires comme les aromates en poudre (Knorr et les cubes de bouillon Maggi), le Rivella et l'Ovomaltine sont des classiques fabriqués de longue date. Le Cenovis à base végétale et le Parfait sont des pâtes à tartiner très connues de la Suisse.

Institutions et lieux de culture

Politique culturelle

« La culture est du ressort des cantons ». Néanmoins, « la Confédération peut promouvoir les activités culturelles présentant un intérêt national et encourager l’expression artistique et musicale, en particulier par la promotion de la formation ». La part du budget de la Confédération affecté à la culture est faible : 0,3 % du total. En chiffre cela représente environ 200 millions de francs suisses. Celle des cantons est variable en fonction de leur importance. À titre d'exemple, les budgets cantonaux de Zurich (322 millions de francs suisses en 2002), et Genève (234 millions), sont même plus élevés que la part de la Confédération. Les entreprises privées contribuent pour 320 millions de francs suisses. Au niveau fédéral, l'Office fédéral de la culture (OFC) a pour mission de favoriser la diversité de la culture et de préserver son développement en toute indépendance.

L'organisme Présence Suisse promeut l'image de la Suisse à l'étranger. Dans le cadre de la culture il travaille avec Pro Helvetia,. Pro Helvetia est une fondation fédérale dont les tâches concernent principalement la création contemporaine. Pro Helvetia possède quatre bureaux de liaison à l'étranger et gère également les centres culturels suisses. Dans le cadre de la protection du patrimoine, la Confédération publie quatre inventaires : l'inventaire fédéral des sites construits à protéger en Suisse, l'inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d'importance nationale, l'inventaire des voies de communication historiques de la Suisse et l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale à protéger en cas de catastrophe.

Encouragement privé

Le mécénat est une forme de financement de la culture en Suisse pratiqué par les grandes entreprises, notamment les banques et assurances. L'aide va surtout aux grandes institutions au détriment des acteurs culturels indépendants. Elle prend la forme d'achat ou de commande d'œuvre ainsi que l'organisation de manifestations propres (concours ou expositions).

Le pour-cent culturel Migros est un mode de financement volontaire de la culture en Suisse par la Migros, mis en place dès 1957. Parmi d'autres organisations de protection du patrimoine on peut citer la Cinémathèque suisse, le Patrimoine suisse et Pro Natura.

La Fondation Beyeler à Riehen (Bâle).
Musées

En 2021, la Suisse comptait 1 081 musées, qui ont totalisé 10,3 millions d'entrées cette année-là. Un tiers sont des établissements régionaux ou locaux. En 2015, 71,4 % se trouvent en Suisse alémanique, 20,3 % en Suisse romande et 8,3 % en Suisse italienne. Entre 1998 et 2015, il y a eu une augmentation de 200 musées, et leur nombre était trois fois moins important en 1950.

Entre 2015 et 2021, il y a eu un baisse de 30 musées et les entrées au musées ont également baissé, passant de 12,9 à 10,3 millions d'entrées.

La Fondation de l'Hermitage à Lausanne.

Les principaux musées des beaux-arts sont le Kunstmuseum de Bâle (plus ancien musée d'art accessible au public au monde), le Kunstmuseum de Berne et le Kunsthaus de Zurich. Art contemporain : le Musée d'Art contemporain de Bâle (premier lieu d’exposition public en Europe exclusivement consacré à la production et à la pratique d’art contemporain) et le musée d'Art moderne et contemporain (MAMCO). Collections privées : le Centre Paul-Klee à Berne, le Musée Tinguely à Bâle, la Fondation Beyeler à Riehen et la Fondation Pierre-Gianadda à Martigny. La Collection de l'art brut est un musée consacré à l'art brut, situé dans la ville vaudoise de Lausanne.

Les Musées nationaux suisses dépendent de l'Office fédéral de la culture. Ils regroupent huit musées répartis dans différentes régions de la Suisse dont le principal est le musée national suisse de Zurich. Des musées présentant l'histoire : le musée des chartes fédérales (1936) à Schwytz, et le musée international de la Réforme à Genève. Autres thèmes : le musée suisse des transports de Lucerne, le musée olympique à Lausanne, le musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève, la Fondation Martin Bodmer à Cologny et le Musée suisse en plein air de Ballenberg.

Autres lieux culturels

Des foires et expositions ont lieu régulièrement, comme Art Basel, l'une des plus importantes foires d'art contemporain du monde avec près de 300 galeries représentées. Les expositions nationales suisses sont des expositions ayant lieu tous les vingt-cinq ans environ depuis 1883. Leur but de rassembler et de répondre aux attentes socio-politiques des visiteurs autour de thèmes choisis. Elles sont ainsi le « miroir » de la société suisse à un moment donné. Parmi les salles de spectacle d'importance on peut citer le Schauspielhaus de Zurich (compté parmi les théâtres les plus importants du monde germanophone) et le Theater Basel à Bâle (nommé « théâtre de l'année » en 2009, 2012 et 2018 par le journal berlinois « Opernwelt ») pour le théâtre ; le Grand Théâtre à Genève et l'Opéra de Zurich pour l'opéra ; le Victoria Hall de Genève et la Tonhalle de Zurich pour la musique classique. Des salles sont polyvalentes et se destinent à des événements d'ampleur régionale, voire nationale, tels que l'Arena de Genève, l'Auditorium Stravinski de Montreux ou le Palais de la culture et des congrès de Lucerne. Martigny accueille chaque année depuis 1960 la Foire du Valais recueillant plus de 200 000 personnes sur une dizaine de jours et avec ses 221 700 visiteurs en 2015, elle est devenue la foire la plus fréquentée de Suisse romande.Elle se démarque des autres foires par son ambiance très festive.

Certains lieux publics, dont la fonction première n'est pas le spectacle scénique, reçoivent les événements rassemblant de nombreux spectateurs, tels que l'ancien aérodrome de Dübendorf qui a reçu les spectacles de Madonna (2008) et des Rolling Stones (2006) ou des stades comme le Hallenstadion de Zurich. De nombreux festivals : le Festival de musique de Lucerne a lieu au palais de la culture et des congrès de Lucerne, le Festival international de musique de Sion (jusqu'en 2001, c'était le Festival international de musique Tibor Varga), les festivals de musique en plein air comme le Paléo Festival Nyon à Nyon, l'un des plus grands festivals de musique en plein air d'Europe, le Rock Oz'Arènes un festival ayant lieu dans le cadre de l'amphithéâtre romain d'Avenches.

Le Paléo Festival de Nyon.

Montreux abrite plusieurs festivals renommés : le Festival de la Rose d'or (dès 2004 à Lucerne au Palais de la culture et des congrès de Lucerne), le Septembre musical, le Montreux Jazz Festival (1967) et le Festival du rire de Montreux. Pour le cinéma, le Festival international du film de Locarno à Locarno (1946) est un festival de film d'auteurs indépendants disposant d'une réputation internationale. Le festival de bande dessinée BDSierre (1984-2004) a attiré jusqu'à 40 000 personnes, il était réputé au-delà de la Suisse. Il a disparu pour des raisons financières.

La culture alternative est née au début des années 1980. Les revendications de la jeunesse pour des centres culturels autonomes, les manifestations de cette époque contre les valeurs établies ont changé les mentalités. La culture alternative est désormais reconnue plus ou moins officiellement et les centres autonomes sont, au . Quelques centres culturels pour la jeunesse ou centres de culture alternative : la Rote Fabrik de Zurich (depuis 1980), la Kultur Kaserne de Bâle (depuis 1980), la Reithalle Berne (partiellement en 1981 – 1982 puis durablement dès 1987),, Artamis à Genève (1996-2008).

La ville de Zurich connaît un autre festival de plein air : la Street Parade. Ce festival a lieu dans les rues du centre de la ville chaque deuxième samedi du mois d'août. Comparable à la Love Parade de Berlin, au son de la musique « techno », chaque année cette manifestation attire plus de 700 000 personnes venues de tous les coins du pays.

Sport

Siège du Comité international olympique à Lausanne.

Plusieurs dizaines d'organisations et fédérations internationales sportives ont leur siège en Suisse : le Comité international olympique (CIO), le Tribunal arbitral du sport (TAS), la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), la Fédération internationale de football association (FIFA), la Fédération internationale de gymnastique (FIG), l'Union des associations européennes de football (UEFA), l'Association européenne des clubs (ECA), l'Association européenne d'athlétisme (EAA), la Fédération internationale d'escrime, etc.

Le hockey sur glace, le tennis, les sports hivernaux et le football sont très populaires. La gymnastique, le football, le tennis et le tir sportif sont les sports avec le plus grand nombre de licenciés par fédération. En Formule 1, l'écurie Sauber est basée à Hinwil.

En tennis, la Suisse remporte la Coupe Davis en 2014, avec une équipe composée de Roger Federer, Stanislas Wawrinka, Marco Chiudinelli et Michael Lammer. En 1992, l'équipe dans laquelle figurait Marc Rosset (champion olympique en simple la même année), Jakob Hlasek, Thierry Grin et Claudio Mezzadri a été défaite en finale par les États-Unis. En 1998, l'équipe composée de Martina Hingis, Patty Schnyder et Emmanuelle Gagliardi subit le même sort face à l'Espagne.

Le Bâlois Roger Federer est considéré par de nombreux observateurs comme étant l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de ce sport, sinon le meilleur : il détient le record de 305 semaines passées à la première place du classement mondial de tennis ATP World Tour, ainsi que le record masculin de 20 victoires dans les tournois du Grand Chelem. Il a terminé l'année calendaire à la première place mondiale à cinq reprises (en 2004, 2005, 2006, 2007 et 2009). Il est médaillé d'or en double messieurs avec Stanislas Wawrinka aux Jeux olympiques de Pékin 2008 puis vice-champion olympique en simple à Londres en 2012. Roger Federer a gagné à ce jour 102 titres, dont 26 tournois majeurs (Grand Chelem et Masters) et 28 Masters 1000. Son doublé Roland-Garros—Wimbledon en 2009 lui a permis de réaliser le Grand Chelem en carrière sur cinq surfaces différentes. Il est le tennisman qui a atteint le plus de finales dans un même tournoi du Grand Chelem (11 finales à Wimbledon) et est le recordman de victoires à Wimbledon, avec huit succès entre 2003 et 2017. Parmi ses nombreux records, on peut également souligner ses dix finales, vingt-trois demi-finales et trente-six quarts de finale consécutifs dans les tournois du Grand Chelem.

Chez les femmes, la Suisse compte en Martina Hingis la plus jeune numéro un de l'histoire en simple. La Saint-Galloise est restée au total 209 semaines au sommet de la hiérarchie féminine, se situant derrière des championnes comme Steffi Graf, Martina Navratilova, Serena Williams et Chris Evert. Elle a gagné au moins une fois tous les tournois du Grand Chelem en simple, en double et en double mixte, à l'exception du simple de Roland-Garros où elle a été battue deux fois en finale, ainsi qu'une médaille d'argent olympique en double avec Timea Bacsinszky.

Médias

Télévision et radio

Le troisième émetteur public de radiodiffusion en Europe est mis en exploitation à Lausanne en 1922. Au cours des années suivantes, le pays voit la création de nombreuses sociétés de radiodiffusion. En 1923, la Suisse compte 980 concessionnaires radio.

En 1930, les autorités fédérales réglementent la radiodiffusion, en regroupant l'ensemble des organisations régionales pour en faire une organisation de type fédéraliste, sous le nom de Société suisse de radiodiffusion (SSR), et qui se nomme aujourd'hui SRG SSR. Durant cette période furent également mis en service les premiers émetteurs nationaux : à Sottens en mars 1931, Beromünster en mai de la même année et Monte Ceneri en octobre 1933. En 1953, la SSR inaugure un premier service expérimental de télévision.

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