Grauves
Localisation
Grauves : descriptif
- Grauves
Grauves est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est. Les habitants de Grauves sont des Grauviots.
Géographie
Localisation
Grauves se situe dans une large vallée de direction sud-est/nord-ouest, créée par le Darcy et entourée par les plateaux de l'est du Bassin parisien, à dix kilomètres au sud d'Épernay. Grauves se trouve dans la région viticole de la Champagne et est généralement rattachée à la côte des Blancs, bien qu'étant sur les coteaux opposés de la montagne d'Avize. La commune s'étend sur 784 EHESS et 729,57 .
Relief
Si l'altitude moyenne dans le village est de 139 mètres, elle varie de 122 à 244 mètres sur l'ensemble du territoire communal. Ainsi, les plateaux encerclant la commune dépassent les 240 mètres et le hameau de Montgrimaux se situe à plus de 175 mètres d'altitude. Les coteaux ceinturant le village sont particulièrement pentus et sont appelés « falaise » quand le roc s'y fait à pic. Au pied de ces falaises ou dans d'anciennes carrières, on retrouve notamment des fossiles de coquillages marins. Les falaises grauviotes sont particulièrement fissurées provoquant parfois, comme en 1937 et 2001, des chutes de blocs de roche.
Au nord et à l'est de Grauves, le sommet du plateau calcaire qui surplombe le village est la montagne d'Avize. Elle sépare Grauves d'Avize à l'est, de Cramant au nord-est et de Cuis au nord. Une partie de cette montagne appartient à la commune, il s'agit du bois de Favresse. Si aujourd'hui les plateaux dominants le village sont recouverts de forêts, des prairies, séparées par des bois touffus, occupaient presque tous leurs sommets et ce jusqu'au milieu du . Au sud-ouest, c'est le bois de Grauves qui sépare la vallée du Darcy de celle de Moslins et Morangis tandis qu'au sud-est de la commune c'est le Rouge-Bois qui marque la frontière avec le bois d'Oger.
Géologie et hydrographie
Le sous-sol communal se compose de craie et de roc calcaire grossier qui rendent le territoire grauviot humide et saturé d'une eau ruisselante, où l'on trouve plusieurs sources. Le plateau nord-est est constitué d'argiles rouges tandis que celui du sud-ouest est formé d'une terre argilo-siliceuse sparnacienne. La vallée est recouverte d'alluvions dont l'épaisseur varie, étant la plus profonde au pied de la montagne d'Avize en raison de glissements de terrain. En bas des plateaux, le sous-sol est fort sableux. Par ailleurs, dans cette région karstique, la roche est craquelée et creusée de caves souterraines s'effondrant parfois.
On ne compte qu'un étang de taille importante dans les limites administratives de la commune, celui de la Noue, entre Grauves et Fulaine-Saint-Quentin. Il s'étendait dans les années 1950 sur 5 . Les autres mares, celles du Darcy, de Montgrimaux et du village, ne dépassent pas les 5 a.
La commune est traversée par le ruisseau du Darcy, d'une longueur de 8,5 Oger dans le sol marécageux le bois des Bouleaux, au-dessus du lieu-dit de la Halle aux Vaches, à plus de 230 . En contrebas de Monthelon, le Darcy est rejoint par le ruisseau de Mancy, continuité du ruisseau d'Argensolle et mesurant au total 7,1 . Il se jette finalement dans le Cubry, affluent de la Marne, à Pierry, après avoir arrosé le centre de Grauves ainsi que le hameau moussytier de La Loge Turbanne.
Hydrographie
La commune est dans la région hydrographique « la Seine de sa source au confluent de l'Oise (exclu) » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le Darcy,.
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : la mare du Darcy (0 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Chouilly », sur la commune de Chouilly à 7 vol d'oiseau, est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,3 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Environnement
- Bauchet 1951, p. 195.
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- Bardout 2003, p. 182.
- Bardout 2003, p. 5.
- « », sur Géoportail - Le portail des territoires et des citoyens (site de l'IGN) (consulté le ).
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- SANDRE, « » (consulté le ).
- SANDRE, « » (consulté le ).
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
- « », sur eaufrance.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « », sur meteofrance.com, (consulté le ).
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Toponymie
En 1224, le village apparaît pour la première fois dans un document écrit, sur le cartulaire de Saint-Martin d’Épernay, sous le nom de Grava. En 1233, il est fait mention de Graves puis Grauva en 1252, d'après les Archives nationales. En 1300, on retrouve le nom de Grave puis Grauve en 1308. La première utilisation de l'orthographe actuelle apparaît en 1367 ; en 1515, l'abbaye voisine d'Argensolles fait état de Grauvez. Au cours du . En 1793, elle possède son nom actuel mais le s final disparaît sur des documents de 1801 jusqu'aux années 1930,. Le gentilé de Grauves est « grauviot » et « grauviotte ».
Le nom Grava proviendrait du latin et signifierait « petite pierre », « endroit caillouteux ». L'abbé Enart lui trouve cependant le sens de « un bois ». Pour d'autres, l'appellation du village proviendrait de grôma ou grûma qui qualifiait le centre du camp romain où était plantée la groma. Néanmoins, la première explication apparaît comme la plus vraisemblable.
Le Darcy est référencé sur les cartes dès 1407, par l'abbaye d'Argensolles, qui fait référence à un moulin et à une rivière (le « ru du Darcy ») descendant de la « Fontaine-de-Darcy ». On y trouvait en 1487 des écluses, et en 1522, le moulin de Darsy. À partir de 1648, on distingue deux moulins : le moulin de Hault et le moulin de Bas. Le lieu-dit Rouge-Maison est quant à lui mentionné dès 1341 par l'abbaye d'Argensolles en tant que « La Rouge-Maison ». Le hameau de Montgrimaux apparaît en 1374 écrit Mont-Graimaut (Abbaye d'Argensolles). Il prendra ensuite l'orthographe Montgrimault en 1430 puis Mont-Grimeau au carte de Cassini. En 1574, « Le Buat » apparait dans les archives nationales comme étant une « cense ».
- Longnon 1891, p. 123.
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- Bardout 2003, p. 16.
- Longnon 1891, p. 88.
- Longnon 1891, p. 231.
- Longnon 1891, p. 174.
- Longnon 1891, p. 40.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La présence de l'homme à Grauves remonte au moins au Paléolithique. Sa situation dans la montagne d'Avize a permis l'implantation des hommes. En effet, depuis ces hauteurs il était possible de surveiller les vallées et de se réfugier dans les forêts en cas de nécessité.
Au début du époque gauloise. Le premier d'entre eux se situe à Rouge-Maison, où l'on a retrouvé des grattoirs, des lames et des haches polies campagniennes et robenhasiennes. L'atelier près des écarts de Montgrimaux et Alancourt (Mancy) date presque exclusivement du Néolithique et du Campignien ; on y a découvert des grattoirs, des lames, des percuteurs et des tranchets en grand nombre. Un troisième atelier existe au lieu-dit de Jubercy, qui même s'il se trouve aujourd’hui sur le territoire de Gionges faisait partie de Grauves lors de sa découverte en 1898. On y a recueilli plusieurs milliers de pièces dont 500 objets remarquables, certains sont chelléens et moustériens : des tranchets, de très nombreux grattoirs et scies ainsi que des haches et des pointes très variées,. On y a également retrouvé des javelots et des flèches. Le lieu, sur un promontoire entre deux vallées et de nombreuses sources était un lieu propice à l'implantation des hommes. D'autres silex furent trouvés dans les années 1960 aux lieux-dits les Ventes et les Garennes.
Des vestiges de bas fourneau furent trouvés par M. Jouron au début du Premier âge du fer. Divers objets et notamment des poteries datant de La Tène furent découverts par la suite sur le territoire de la commune. Parmi ceux-ci se trouve le « vase de Grauves », qui est exposé au musée d'Épernay (actuellement fermé). Avant la conquête romaine, des Rèmes habitaient près des sources d'Arcy et des Grillots, où l'on a retrouvé des vestiges. Toujours aux Grillots, à l'est de la commune, une canalisation romaine ainsi qu'un bassin de source furent découverts, attestant d'une présence romaine, alors que le lieu se trouve à quelques centaines de mètres d'un ancien camp romain dit du « bois Doër »,. À la suite des invasions barbares, la Champagne se retrouve sous la domination des peuples germaniques.
Moyen Âge
Au début du treizième siècle, le territoire de Grauves est divisé en de nombreux domaines, appartenant à divers vassaux des comtes de Champagne tels Gaucher de Bridaine, Jean de Vauchamps ou encore Jean de Thugny. Lors de la fondation de l'abbaye d'Argensolles en 1221, Blanche de Champagne lui attribue des terres et des vignes autour de Grauves et Montgrimaux. La comtesse de Champagne accorde en 1233 la charte dite « d'affouages de Cuis ». Celle-ci permet aux habitants de Cuis et Grauves d'exploiter les bois détenus par l'abbaye d'Argensolles. Dès lors et jusqu'en 1998, les deux villages puis communes vont se partager la gestion de la forêt d'Argensolles, bien qu'étant sur le territoire de Moslins. Cependant, en 1998, l'Office national des forêts crée une commission syndicale pour gérer légalement les bois, où siègent des représentants de Grauves et Cuis.
On trouve alors au lieu-dit de Favresse, sur le plateau, un château. Celui-ci est propriété des frères Bridaine en 1250, puis de Guyot de Champoulain en 1270 et ensuite de la famille Le Cerf qui agrandit l'édifice. Il est entouré d'une muraille, de quatre tours et d'un fossé avec pont-levis. Il est néanmoins peu à peu délaissé puis transformé en ferme. Au tempête de 1999.
Vers 1230, au décès de Simon de Vauchamps, Guyot de Cuys récupère son territoire grauviot en héritage. Dans les années 1230, l'abbaye Saint-Martin d'Épernay y possède des terres, tout comme Saint-Sauveur de Vertus qui y dispose d'une chapelle, d'un prieuré et perçoit les dîmes. L'abbaye d'Argensolles détient quant à elle des terres, des bois et le village d'Arcy, ainsi que le domaine de Rouge-Maison.
En 1284, l'abbaye d'Argensolles avait droit de justice sur les bois communaux de Cuis et de Grauves.
En 1291, Grauves rejoint le domaine de Gaucher de Châtillon, avant de le quitter en 1303. Dans les années 1320-1330, Jehan de Grauves ou Jehan de Cuys possède une partie du village. Le Rouge-Bois appartient alors au seigneur de Cramant. L'abbesse Marguerite de Châteauvilain, d'Argensolles, règne sur le village de 1307 à 1351. Il rejoint le comté de Vertus dix ans plus tard.
Vers 1380, les Grauviots se cachent dans les forêts lors de l'arrivée des Anglais qui détruisent le village. Puis entre 1404 et 1500, Grauves est détenue successivement par le comté de Vertus et la c de Châtillon. Le village dépend de la coutume de Vitry depuis 1481 et ce jusqu'à la promulgation du Code civil en 1804. Le domaine du Vert-Bois est créé à Grauves en 1493 et dépend d'Épernay,.
Temps modernes
Époque contemporaine
- Bardout 2003, p. 7.
- Bardout 2003, p. 8-9.
- A. Rollain, « Station de l'âge de la pierre à Jubercy (Marne) », dans Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, DOI 10.3406/bmsap.1898.5751, lire en ligne), p. 69-73.
- Bardout 2003, p. 10.
- Bardout 2003, p. 12.
- Bardout 2003, p. 23.
- Bardout 2003, p. 24.
- Bardout 2003, p. 27.
- Bardout 2003, p. 28.
- Bardout 2003, p. 26.
- Bardout 2003, p. 30.
- Bardout 2003, p. 31.
- Bardout 2003, p. 32.
- Bardout 2003, p. 34.
- Bardout 2003, p. 33.
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Héraldique
Blason | Écartelé: Au 1er d'azur à la grappe de raisin d'or tigée et feuillée au naturel, au 2e d'or à l'arbre au naturel, au 3e d'or à la vache Holstein arrêtée, la tête de front, au naturel, au 4e d'or au bouquet de trois épis de blé tigés d'or, mouvant de la dextre et ployés en barre; à la visse de pressoir d'or, mouvant du chef et de la pointe, brochant en pal sur la partition; le tout sommé d'un chef coupé au I d'azur à la double burelle potencée et contre-potencée d'or et au II d'argent à l'inscription « GRAUVES » en lettres capitales de sable. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- « », sur armorialdefrance.fr.
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