Reignac-sur-Indre

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Reignac-sur-Indre : descriptif

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Reignac-sur-Indre

Reignac-sur-Indre (prononcé [ʁe.ɲak sy.ʁ‿ɛ̃dʁ]) est une commune française, située dans le département d'Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire. Les plateaux qui, à une altitude d'environ 100 mètres, composent une grande partie de son territoire ont été voués à l'agriculture dès la Protohistoire

Un gué sur l'Indre a fixé le peuplement dans la vallée à l'époque antique ; la route empruntant ce passage, devenue chemin de Saint-Jacques au Moyen Âge puis route d'Espagne jusqu'au XVIIIe siècle a assuré au village une certaine richesse

Pourtant, dans cette vallée resserrée entre deux coteaux, les crues de l'Indre ont été dévastatrices, surtout en 1770

La menace n'en sera écartée qu'à la fin des années 1980 avec la construction de digues protégeant les habitations. Reignac a connu de nombreux changements de nom au cours de son histoire, pas moins de six depuis sa première mention dans les écrits de Grégoire de Tours jusqu'à l'adoption de son appellation définitive en 1920

Le nom de Reignac provient d'ailleurs de Louis de Barberin, qui en avait acheté la terre en 1700 et qui était également comte de Reignac en Charente, commune saintongeaise avec laquelle Reignac-sur-Indre a tissé des liens étroits depuis 1978. Selon la population légale 2014 actuellement en vigueur, la population municipale est de 1 174 habitants, niveau jamais atteint depuis les premiers recensements et Reignac-sur-Indre continue à bénéficier de l'élan industriel initié par l'arrivée du chemin de fer en 1879 ; autour de la gare se sont alors implantées les premières fabriques, devenues en 2011 une zone industrielle employant près de 200 personnes soit plus de 40 % du total des emplois offerts sur la commune

Reignac conserve également un patrimoine naturel important, comme en témoignent les zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) et le site du réseau Natura 2000 qui couvrent une partie de son territoire et qui sont parcourus par le sentier de grande randonnée 46.

Géographie

Localisation et communes limitrophes

La commune de Reignac-sur-Indre se trouve dans le quadrant sud-est du département d'Indre-et-Loire, dans la région historique de Touraine. À vol d'oiseau, Reignac-sur-Indre se situe à 25,4 Tours, préfecture du département d'Indre-et-Loire, à 12,4 Loches, chef-lieu du canton auquel la commune est rattachée.

Limites administratives de Reignac-sur-Indre.

La commune se situe dans l'aire urbaine de Tours.

Le territoire communal affecte une forme très schématiquement rectangulaire, allongée du nord-est au sud-ouest et séparée en deux parties sensiblement égales par l'Indre.

Reignac-sur-Indre est limitrophe de six autres communes :

Communes limitrophes de Reignac-sur-Indre
Courçay Cigogné
Reignac-sur-Indre Chédigny
Tauxigny-Saint-Bauld Dolus-le-Sec Azay-sur-Indre

Géologie et relief

La principale formation géologique de Reignac-sur-Indre consiste en un socle de sables du Cénomanien, déposés il a environ 95 millions d'années (Ma) à la faveur d'une avancée marine sur la Touraine. S'y superposent successivement le tuffeau jaune du Turonien supérieur (- 90 Ma) puis une couche de craie du Sénonien (entre - 89 et - 65,5 Ma) ; la mer se retire à la fin de cette période qui correspond également à la fin du Mésozoïque. Plus tard, au milieu et à la fin de l'Éocène (- 37 à - 34 Ma), une nouvelle avancée des mers dépose sur cet ensemble le calcaire lacustre caractéristique de la petite région agricole fertile de la Champeigne tourangelle ; ce type de sol affleure majoritairement sur le plateau de la rive droite de l'Indre, exception faite du nord-est du territoire où dominent les argiles du Bartonien ; Le plateau de la rive gauche est irrégulièrement recouvert de limons éoliens du Quaternaire, battants, assez peu fertiles, formant des sols dénommés « bournais ». Les vallées de l'Indre et de ses affluents, qui ont entaillé le socle du plateau calcaire par l'alternance des périodes glaciaires et interglaciaires du Pléistocène, sont recouvertes d'alluvions fluviatiles récentes donnant des sols à tendance hydromorphe avec, bien souvent, une nappe phréatique peu profonde. Les pentes de raccordement entre le plateau et les vallées font affleurer des dépôts limoneux ou caillouteux érodés ainsi que les argiles à silex issues de la dégradation des strates turoniennes et sénoniennes.

La superficie du territoire de Reignac-sur-Indre est de 2 249 hectares (au

Son altitude varie entre 60 et 101 mètres. Le point le plus bas se situe au bord de l'Indre, en limite communale de Courçay et le plus haut sur le plateau, à l'est du territoire, limitrophe de Chédigny et d'Azay-sur-Indre.

Hydrographie

Réseau hydrographique de Reignac-sur-Indre.
L'Indre à Reignac en amont du pont.

Le territoire communal de Reignac-sur-Indre est traversé, du sud-est au nord-est par la rivière Indre qui a creusé dans le plateau une vallée dont la conformation mérite d'être soulignée : si cette vallée mesure 800 . L'Indre court dans la partie sud du fond de cette vallée, alors que le ruisseau de la Guignardière, pouvant être considéré comme un bras mineur de l'Indre, en occupe la partie nord ; entre les deux se développe une sorte d'île, régulièrement inondée en période de crue ; le ruisseau de la Guignardière rejoint le bras principal de l'Indre en limite de Courçay. L'Indre est alimentée, dans sa traversée du territoire par quatre ruisseaux, deux sur chaque rive, prenant naissance sur le plateau ; parmi eux, le ruisseau des Tabardières, prenant sa source à Sublaines, alimente sur son passage deux grands étangs dans les bois de Reignac. Leurs cours sont sensiblement perpendiculaires à celui de l'Indre. Les crues de l'Indre, grossie en amont de Reignac par les eaux de l'Indrois, sont de type inondation de plaine, menaçant les secteurs de la commune bâtis au plus près du cours d'eau. Drainages agricoles et remembrements ont, en accélérant le ressuyage des sols du bassin amont après de fortes pluies, augmenté la fréquence et l'intensité des crues.

L'Indre est mentionnée pour la première fois par Grégoire de Tours au ). Ce nom est souvent attribué à une évolution du francique anger (prairie herbeuse) d'après la racine ang- ou angr-.

Quatre zones humides ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le Conseil départemental d'Indre-et-Loire, : « la vallée de l'Indre, d'Azay-sur-Indre à la Thibaudière », « l'étang de la Piquetterie », « la vallée du Ruisseau de Cléret » et « la vallée du Ruisseau de Rochette ».

Paysages naturels

Les bois sont encore très présents sur le plateau de la rive droite de l'Indre, où ils représentent les derniers vestiges (avec la forêt de Loches) de la forêt médiévale de Chênevose. Les plateaux offrent un paysage de champ ouvert, aussi bien dans la Champeigne très fertile au nord de l'Indre que dans la Gâtine, moins favorable à l'agriculture, au sud de l'Indre. En limite de Cigogné et de Chédigny se développent des buttes et des prairies sèches calcaires concourant au maintien d'un patrimoine naturel riche et diversifié. La vallée de l'Indre est, elle aussi, morcelée en grandes parcelles où alternent cultures de maïs, plantations de peupliers et prairies.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 14,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records REIGNAC (37) - alt : 90m, lat : 47°13'09"N, lon : 0°53'56"E
Records établis sur la période du 01-01-1992 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,9 1,7 3,3 5 8,5 11,6 13,3 13,2 10,2 8,3 4,7 2,4 7
Température moyenne (°C) 4,9 5,6 8,4 10,9 14,5 18 20 20 16,4 12,9 8,2 5,4 12,1
Température maximale moyenne (°C) 7,9 9,4 13,4 16,7 20,5 24,4 26,8 26,7 22,6 17,5 11,7 8,3 17,2
Record de froid (°C)
date du record
−16
07.01.09
−17,3
09.02.12
−11,5
01.03.05
−4,4
08.04.21
−1,5
02.05.21
1,2
01.06.06
5
13.07.1993
3,9
21.08.14
0
20.09.12
−4,6
30.10.1997
−9
22.11.1993
−12,5
19.12.09
−17,3
2012
Record de chaleur (°C)
date du record
16,2
16.01.20
23
27.02.19
25,2
31.03.21
29,2
30.04.05
32,3
27.05.05
40,8
18.06.22
41,7
25.07.19
40,4
18.08.12
36,3
14.09.20
32,2
02.10.23
22,5
07.11.15
18,4
07.12.00
41,7
2019
Précipitations (mm) 58,4 47,3 45,3 51,2 61 51 48,1 50,8 53,5 64,8 66,3 70,8 668,5
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base


Voies de communication et transports

Liaisons aériennes

À 50 minutes de trajet routier depuis Reignac, l'aéroport de Tours Val de Loire (code IATA : TUF • code OACI : LFOT) propose en 2014 des dessertes régulières à destination d'Ajaccio, Figari, Toulouse, Dublin, Londres, Marrakech et Porto ; d'autres dessertes, saisonnières ou occasionnelles, sont disponibles.

Réseau ferroviaire
La gare de Reignac, en 2015.

Les habitants de Reignac peuvent se rendre à Loches ou Tours en train, en empruntant la ligne TER Centre-Val de Loire Tours-Loches, accessible en train à partir de la gare de Reignac ou en autocar avec quatre haltes sur le territoire communal de Reignac-sur-Indre selon les horaires. La gare de Reignac est également ouverte au trafic de fret, principalement pour le transport de céréales.

Infrastructure routière

Le chef-lieu communal de Reignac-sur-Indre se trouve au carrefour de deux routes très anciennes ; la D58, de direction nord-sud reliant Bléré à Manthelan, est une survivance d'une voie romaine qui allait de Port-de-Piles, au sud de l'Indre-et-Loire, jusqu'à Amboise ; la D17, qui suit la vallée de l'Indre sur sa rive gauche, va de Cormery à Loches. Plus récemment, la N143, ouverte en 1824 de Tours à Montluçon, a été établie sur le plateau à 2 Bléré qui permet de gagner Tours et l'autoroute A10 ou Vierzon et l'autoroute A71 ; cette autoroute a été ouverte en 2007.

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  16. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Couderc642
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Toponymie

Reignac-sur-Indre (Le Fau-Reignac) sur la carte de Cassini.

Le nom de la localité est cité sous la forme Brixis dès le Histoire des Francs, chapitre X, 31), ensuite Brixis vico au 1156 (charte de l'abbaye de Saint-Julien), enfin Brays au XIIIe siècle et Breis (sans date).

L'étymologie de la forme primitive du toponyme ne fait pas l'unanimité chez les toponymistes. Ce nom pourrait être d'origine celtique (gaulois) avec le sens de « forêt humide », mais une autre étymologie est proposée avec un dérivé de la racine indo-européenne d’un mot qui signifie « bouleau », du type *bher[ə]g cf. germanique commun *berkjōn / *berkō, vieux haut allemand birihha> allemand Birke, anglais birch, vieux norrois björk, apparentés au sanskrit bhūrjá-ḥ et qui ont tous le sens de « bouleau ».

Au Reignac en Charente, n'impose son nom de terre à sa nouvelle acquisition, érigée en baronnie en 1710, sur autorisation par lettres patentes de Louis XIV. Cette situation perdurera jusqu'à la Révolution française où la seigneurie sera transformée en commune et appelée Val-Indre en 1793, nom qu'elle ne gardera que peu de temps avant de retrouver son appellation antérieure. Le nom de Reignac sera, par arrêté du , complété avec le déterminant -sur-Indre, pour éviter les confusions avec les deux autres communes portant le même nom, en Charente et en Gironde.

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  3. Pierre-Henri Billy, Dictionnaire des noms de lieux de France, Paris, Errance, , 638 p., p. 137.
  4. Stéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire : communes et anciennes paroisses, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 303 ISBN ), p. 184.

Histoire

De la Préhistoire à l'Antiquité

Un dolmen en partie effondré se trouve dans la vallée de l'Indre, à l'ouest du bourg. Le Néolithique a livré des vestiges dans de nombreux sites sur le plateau, sous la forme notamment d'un atelier de taille de silex. De l'âge du bronze datent une pointe d'épée recueillie lors du creusement des fondations du pont ainsi que les traces de plusieurs enclos, situés sur le plateau et révélés par l'archéologie aérienne,. Un vaste site, peut-être un village, révélé en 2018 grâce à un diagnostic archéologique préalable à l'agrandissement de la zone industrielle, se révèle daté du Néolithique mais comporte aussi des vestiges de l'âge du bronze.

Hipposandale de Reignac-sur-Indre.

L’occupation du site de Reignac, à la période antique, est confirmée par plusieurs sources archéologiques. La voie qui reliait Poitiers à Vendôme passait par Manthelan puis, vers le nord, gagnait Reignac ; elle est aujourd’hui recouverte, sur cette partie de son tracé, par la D58. La traversée de l’Indre, au niveau du Bourg-du-Fau, devait s’opérer sur un pont ou plus probablement un gué (une rue des bords de l’Indre s’appelle rue du Gué romain). Lors de la construction du pont moderne, un riche mobilier antique a été découvert dans le lit de la rivière : monnaies dont une d'Hadrien, vases et hipposandales,. Après avoir escaladé la rive droite du coteau de l’Indre, cette voie obliquait vers le nord-est pour rejoindre Bléré. Aux lieux-dits les Girondes, le Temple et la Haute-Borne, la prospection aérienne a révélé la présence de petites villae gallo-romaines,. À Villepays, des monnaies romaines en or ont été trouvées, quelques-unes datées de la seconde moitié du .

La paroisse de Reignac est de fondation très ancienne, puisque Grégoire de Tours l'attribue à Eustoche (ou Eustache), septième évêque de Tours, vers 450, en ces termes :

« Le cinquième Eustache est ordonné évêque [...]. On rapporte qu'il a fondé des églises dans les bourgs de Braye [...]. »

Moyen Âge

Sceau de Foulques Nerra.

La voie romaine déjà mentionnée perdure au Moyen Âge ; elle devient un des itinéraires de pèlerinage de Paris vers Saint-Jacques-de-Compostelle (plus au nord, sur la commune de Bléré, elle garde toujours son surnom de Chemin d'Espagne) et sa présence contribue à faire de Reignac un village important avec foires, artisans, auberges, hôtels ; la découverte à Reignac, en 1864, de monnaies du haut Moyen Âge dont l'une frappée à Constantinople atteste de cette activité commerciale. Vers 1007, Foulques Nerra fonda une abbaye à Beaulieu-lès-Loches ; il la dota de biens fonciers, dont deux hameaux de Reignac, Trion et Villepays. Une légende traditionnellement admise rapporte qu’en 1015 le même Foulques Nerra battit Eudes II de Blois sur les terres de Reignac et que plus tard, en 1044, son fils Geoffroy Martel affronta une dernière fois Thibaud III en fuite après la bataille décisive de Nouy pour la possession de la Touraine. Foulques Nerra aurait également construit 35 châteaux-forts en Touraine, dont un à Reignac, sur le coteau, entièrement disparu,. Même si Oger, doyen de Saint-Martin possédait Reignac au début du .

Simon de Brion, pape sous le nom de Martin IV de 1281 à 1285, était peut-être né à Reignac ou y aurait séjourné dans son enfance ; ses biographes sont divisés à ce sujet.

En 1420, Jean du Fau, écuyer du roi, devient seigneur de Bray et lui donne son nom ; la terre du Fau deviendra une baronnie vers 1490.

Époque moderne et Révolution

La D58, ancien chemin d'Espagne, au sud de Reignac.

Du . » En 1693, il est fait mention d'un voyageur (pèlerin ?) canadien décédé dans l'un des neuf hôtels de Reignac ; à l'époque, le faubourg a pris un tel développement qu'il dispose de son propre cimetière. En 1700, Louis de Barberin de Reignac en Charente devient seigneur du Fau ; dix ans plus tard, Louis XIV le nomme marquis et l'autorise à donner son nom à sa terre qui devient Reignac ; en 1713, le même roi le nomme lieutenant du gouvernement de Touraine par lettres patentes. La crue dévastatrice de l’Indre survenue en 1770 est simplement mentionnée dans les registres paroissiaux qui évoquent, le , l’impossibilité de baptiser un nouveau-né dans l’église inondée ; le baptême a lieu dans la chapelle du château.

La nouvelle route de Paris vers l'Espagne, par Vendôme, Tours et Poitiers, future N10, construite à partir de 1774, va attirer à elle une partie du trafic qui transitait auparavant par Reignac.

Entre et , une grave épidémie, de pneumonie semble-t-il, touche le sud-ouest de la Touraine. Reignac est l'une des paroisses les plus sévèrement atteintes puisque 50 habitants meurent, soit 8,6 % de la population, le nombre de malades n'étant pas connu. À cette époque, bien évidemment, aucun moyen thérapeutique ne permet de lutter efficacement contre cette maladie, dont l'ampleur paraît être aggravée par l'affaiblissement de la population (les récoltes 1782 avaient été mauvaises).

Lorsque survient la Révolution française, Gilbert du Motier, marquis de La Fayette — La Fayette était, par sa mère, un descendant de Louis de Barberin — et son cousin Thibault de Lusignan sont propriétaires du château de Reignac. Déclarés « émigrés », ils en seront dépossédés par la loi sur les bien nationaux. À la même époque, Victor Rossignol est le premier maire de Reignac mais sa charge est de courte durée : inscrit sur la liste des « suspects » sous la Terreur, il échappe toutefois à l'arrestation ; il est cependant remplacé.

Au moment de l'établissement du cadastre napoléonien, le chemin vers Saint-Jacques de Compostelle existe toujours, sous le nom de chemin Richelieu de Reignac à Bléré.

Époque contemporaine

L'arrivée du chemin de fer à Reignac en 1879, en provenance de Tours et à destination de Loches puis Châteauroux se révèle un tournant dans l'orientation économique de la commune ; autour de la gare de Reignac vont se créer des entreprises embranchées sur la ligne ferroviaire, dont la zone industrielle contemporaine est l'héritière directe.

La laiterie de Reignac sera pendant plus de trois quarts de siècle un emblème de l'économie reignacoise. Fondée sous forme coopérative en 1908, elle prend rapidement de l'ampleur après la Première Guerre mondiale ; l'augmentation importante des excédents laitiers français, dont la valeur passe de 2,9 à 6,6 milliards de francs entre 1975 et 1980, entraîne une grave crise dans cette filière et provoque la disparition de nombreux petits troupeaux de vaches laitières. Pour survivre, la laiterie de Reignac fusionne avec celle de Verneuil-sur-Indre mais doit fermer en 2006, les bâtiments n'ayant pas bénéficié, au contraire de ceux de Verneuil-sur-Indre, d'une mise en conformité avec les nouvelles normes sanitaires.

Plaque commémorative au Café-Brûlé.
La ligne de démarcation en Indre-et-Loire.

La Seconde Guerre mondiale va bouleverser la vie de Reignac et de ses habitants. En mai 1940, pendant l'exode, un train de réfugiés reste stationné une semaine en gare de Reignac, sa centaine de passagers y vivant et se ravitaillant dans les fermes alentour. Entre le et le , la ligne de démarcation passe sur le territoire communal, au lieu-dit du Café-Brûlé, à l'ouest du carrefour entre la D58 et la D943. Le bourg de Reignac est en zone libre mais la gare en zone occupée ; un aménagement du tracé de la ligne en 1941 va replacer la gare en zone libre, ce qui simplifiera les liaisons routières avec le bourg, mais aussi ferroviaires avec Loches, commune elle aussi en zone libre ; la ligne de chemin de fer vers Tours est, quant à elle, fermée après la destruction du pont sur le Cher au sud de Tours. Le poste du Café-Brûlé est le premier point de franchissement officiel de la ligne au sud de Bléré. De nombreux passages clandestins auront toutefois lieu sur le territoire de Reignac : en mai 1942, le garde champêtre de Reignac, arrêté et déporté peu après, fait passer la ligne à un homme qui, venant de Loches, souhaite rejoindre Paris (vouloir quitter la zone libre pour la zone occupée est assez inhabituel) ; plusieurs témoins déclareront qu’il s’agit de Jean Moulin. Le curé de Reignac (église en zone libre), également desservant de Courçay (zone occupée), profite de ses fréquents voyages pour transporter clandestinement du courrier. Quelques rares habitants de Reignac se livrent toutefois à des activités moins recommandables : promenant les candidats au franchissement de la ligne dans la campagne, de nuit, ils les abandonnent en leur affirmant, ce qui est faux, qu’ils sont en zone libre, après avoir bien sûr empoché le prix de ce « service ».

En 1986, Reignac-sur-Indre inaugure sur son territoire une nouvelle attraction touristique : un labyrinthe végétal de 4 ha est tracé dans un champ de maïs, avec tous les ans un thème différent ; ce labyrinthe est installé à proximité d'une entreprise dont l'une des activités est le stockage et le commerce d'engrais chimiques. Le labyrinthe cesse son activité à l'issue de l'année 2001 ; quelques mois auparavant, le 21 septembre de la même année, l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, elle aussi spécialisée dans le stockage d'engrais chimiques, a fait 31 victimes.

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Couderc642
  2. Dubois, p. 59.
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  17. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Gendron184
  18. Charles Loizeau de Grandmaison (archiviste), Archives civiles antérieures à 1790 : Série C Administrations provinciales… – C 435, (lire en ligne [PDF]), p. 66.
  19. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées harvsp|Briais 1980|p=93
  20. Guy Arbellot, « La grande mutation des routes de France au lire en ligne).
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  29. La maison supportant cette plaque est démolie à l'automne 2017 dans le cadre de l'aménagement d'un carrefour.
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Héraldique

Blason
Parti : au .
Détails
Ce blason est une composition des armes de la famille de Barberin : D'azur aux trois abeilles d'or et des armes de la famille du Fau : De gueules aux trois fasces d'argent.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).


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Reignac-sur-Indre dans la littérature

Découvrez les informations sur Reignac-sur-Indre dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.

1838 autres localités pour la Centre-Val de Loire

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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