Loches

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Loches : descriptif

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Loches

Loches est une commune française située dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire. Chef-lieu d'arrondissement et sous-préfecture d'Indre-et-Loire, cette petite ville de Touraine, située sur l'Indre, forme une agglomération de dix mille habitants avec les communes de Beaulieu-lès-Loches, Ferrière-sur-Beaulieu et Perrusson.

Géographie

Communes limitrophes de Loches
Chanceaux-près-Loches Chambourg-sur-Indre Ferrière-sur-Beaulieu
Mouzay Loches Beaulieu-lès-Loches
Varennes Saint-Senoch Perrusson

Hydrographie

Réseau hydrographique de Loches.

La commune est traversée par l'Indre (5,616 ,.

L'Indre, d'une longueur totale de 279,4 Saint-Priest-la-Marche dans le département du Cher et se jette dans la Loire à Avoine, après avoir traversé 58 communes. Les crues de l'Indre sont le plus souvent de type inondation de plaine. Sur le plan de la prévision des crues, la commune est située dans le tronçon de l'Indre tourangelle, dont la station hydrométrique de référence la plus proche est située à Perrusson. La hauteur maximale historique a été atteinte en . La hauteur maximale mesurée s'établit à 3,30 et a été observée le . Ce cours d'eau est classé dans les listes 1 et 2 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Au titre de la liste 1, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux. Au titre de la liste 2, tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant,. Sur le plan piscicole, l'Indre est classée en deuxième catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche).

Quatre zones humides ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée de l'Indre : de la prairie d'Oizay aux Anglées », « la vallée de l'Indre : environs de Loches », « Perrusson à l'Ile Auger », « l'étang de Bussière » et « la vallée du Ruisseau de l'étang »,.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 14,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Perrusson à 3 vol d'oiseau, est de 12,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records PERRUSSON (37) - alt : 110m, lat : 47°06'37"N, lon : 1°01'25"E
Records établis sur la période du 01-01-1988 au 31-12-2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,2 1,7 3,5 5,3 8,8 12,1 13,9 13,6 10,6 8,5 4,8 2,5 7,3
Température moyenne (°C) 5,1 5,6 8,6 11,1 14,7 18,2 20,3 20,2 16,7 13 8,4 5,5 12,3
Température maximale moyenne (°C) 8,1 9,5 13,6 16,9 20,6 24,3 26,8 26,8 22,7 17,6 11,9 8,5 17,3
Record de froid (°C)
date du record
−13,7
07.01.09
−14,7
09.02.12
−11,4
01.03.05
−4
11.04.03
−1,6
06.05.19
2
05.06.1989
5
13.07.1993
5
26.08.18
0,5
14.09.1996
−6
30.10.1997
−9,5
24.11.1998
−12
30.12.1996
−14,7
2012
Record de chaleur (°C)
date du record
17
05.01.1999
24,5
27.02.19
24,5
30.03.17
29,8
30.04.05
33
30.05.01
40,5
29.06.19
42
23.07.19
41
18.08.12
36,5
14.09.20
29,2
02.10.11
24
07.11.15
18,5
07.12.00
42
2019
Précipitations (mm) 67,2 56,1 51,6 56,6 65,7 51,5 50,5 50,8 54,9 74,1 72,4 78,9 730,3
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
  1. «  », sur le site du Système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Centre-Val de Loire (consulté le ).
  2. «  », sur geoportail.gouv.fr (consulté le ).
  3. «  », sur le portail national d'accès aux référentiels sur l'eau (consulté le ).
  4. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Observatoire régional de Risques majeurs en Provence-Alpes Côte d'Azur (consulté le ).
  5. Règlement SPC Loire-Cher-Indre, 23 décembre 2013, actualisé août 2015 (lire en ligne), p. 19.
  6. Règlement SPC Loire-Cher-Indre, 23 décembre 2013, actualisé août 2015 (lire en ligne), p. 62.
  7. «  », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
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  10. Direction Départementale des Territoires d'Indre-et-Loire-37, «  », sur terresdeloire.net (consulté le ).
  11. «  », sur indre-et-loire.gouv.fr, (consulté le ).
  12. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Depuis le VIe siècle, plusieurs formes du nom de la ville se sont succédé :

- VIe : «Lucca», «vicus Loccae»; VIIe-VIIIe : «Lucas castrum» ; Xe : «ecclesia Leucharum» ;
- ,.

Cette suite est attestée et admise par les historiens. Mais il n’en va pas de même en ce qui concerne l’origine étymologique de l’actuel toponyme, Loches. En effet, des auteurs spécialisés dans différents domaines ont émis des hypothèses contradictoires, exprimant parfois leurs désaccords en termes parfois vifs.

Ainsi, quand le géographe poitevin M. Baratault fait remarquer dans un article publié en 1952 que :

« le nom de Loches ne se trouve étudié dans aucun des ouvrages modernes de toponymie, Dauzat, Vincent, etc. »

et émet l’hypothèse d’un possible rattachement à la racine celtique Lug, au même titre que les noms Luc, Luçon Luçay, Lucenay ou encore la Lucanie italienne, un des deux auteurs mentionnés, le linguiste Albert Dauzat (lequel a publié en 1939, soit treize ans plus tôt, un ouvrage intitulé La Toponymie française) réplique, sans doute piqué au vif :

« Les rapprochements incohérents faits par M.B montrent, une fois de plus, que les géographes feraient sagement de laisser la toponymie aux linguistes (ou de leur soumettre les parties toponymiques de leurs travaux avant de les publier), car ils prouvent l’absence de méthode et l’ignorance totale de la phonétique. Est-il besoin de rappeler que les Luc du Midi et du Poitou représentent le latin lucus , que Luçon, Luçay, Lucenay sont des formations dérivées d’un nom d’homme gallo-romain et que la Lucanie n’a rien à voir ici.
La forme la plus ancienne de Loches, vicus Loccae, ramène, comme l’a indiqué M. Gamillsched (Germanische Siedlung…, p. 131, n.2) à un gaulois Löcca, enregistré par Holder (II, 297) et dont le sens est obscur, de l’avis des toponymistes et des celtisants. »

Plus récemment, Stéphane Gendron, membre de la Société française d’onomastique, a publié L'Origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire, 2012. En ce qui concerne Loches, il écrit :

« Nom obscur, aucune des hypothèses (celles mentionnées ci-dessus) n’a réussi à convaincre tout à fait,. »

Selon lui, les noms gaulois Löcca ou romain Luccus , parmi d’autres hypothèses, ne sont pas à l’origine de l’appellation Loches attestée depuis le .

  1. a et b M.Baratault 1952, p. 1-10.
  2. Carte Cassini : Loches au  », sur geoportail.gouv.fr (consulté le ).
  3. Ernst Gamillscheg 1938, volume 2, p.131.
  4. Albert Dauzat 1953, p. 128.
  5. Stéphane Gendron 2012.
  6. Stéphane Gendron, L'Origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire, 2012, cité dans La Nouvelle République, article du 30 mars 2013 (mis à jour le 1er juin 2017), lire en ligne : [1]. Consulté le .


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Histoire

Loches est un petit bourg relais de la vallée de l'Indre sur le vieux chemin marchand d'Amboise à Poitiers qui a longtemps concurrencé la voie commerciale d'Aquitaine partant de Tours ou de Langeais. Très tôt, ce relais semble avoir été fortifié. Un important chemin Saint-Jacques emprunte cette voie commerciale au Nerra à l'instar des donjons de Langeais et de Montbazon, autres villes de Touraine.

Le déclin de cette route du sud révèle la voie de passage la plus antique qui emprunte simplement, par l'eau et la terre, la vallée de l'Indre.

Antiquité

Vestige de l'aqueduc de Contray.

La bourgade primitive de Loches est citée par Grégoire de Tours sous le nom de Lucca ou vicus Loccae. Le site sous la dénomination érudite de castrum luceae est déjà occupé par les Romains qui ont placé la petite cité à la frontière de la province d'Aquitaine. Quelques traces de cette époque subsistent : on a retrouvé au lieu-dit Cornillé (Corniliacus ou villa de Cornelius) des pièces d'or de l'époque romaine ; l'aqueduc de Contray, dont des piliers sont encore debout, témoignent d'une exploitation agricole antique ; enfin le bénitier de l'église Saint-Ours provient d'une colonne gallo-romaine dédiée aux dieux de l'Olympe.

La christianisation est marquée par l'établissement au sainte Marie-Madeleine, par saint Eustache, évêque de Tours. En 491, Ursus de Cahors connu sous le nom de saint Ours, implante un monastère dans la partie nord de l'actuelle cité médiévale et construit un moulin sur l'Indre pour les moines. À sa mort en 508, Senoch lui succède à la tête du monastère, il a donné son nom à un village voisin : Saint-Senoch.

Période médiévale

Dès l'époque mérovingienne, le toponyme se simplifie en Lochiae ou lociae, qui engendre la forme tardive Loches. La bourgade est un centre religieux qui bénéficie d'immunités régaliennes. Elle semble ainsi disposer très tôt d'un atelier monétaire.

En 742, les maires du palais, Carloman (fils de Charles Martel) et Pépin le Bref, qui devient roi des Francs de 751 à 768, livrent bataille contre Hunald, duc des Gascons et des Aquitains et s'emparent de Loches. En 840, Charles le Chauve nomme Alalande, un de ses lieutenants, gouverneur de Loches. Sa petite-fille Roscille se marie avec d'Anjou, apportant notamment Loches en dot au comté d'Anjou (887).

Maison d'Anjou

Au comtes de Blois aux comtes d'Anjou sont à l'origine de l'essor du château de Loches, qui joue désormais un rôle prépondérant dans cette lutte de pouvoir. Le comte angevin Geoffroi Grisegonelle s'établit à Loches et fait reconstruire l'église collégiale de Saint-Ours. D'abord conçue dans un plan romano-byzantin, elle adopte des caractères romans au fil des deux siècles de construction.

Son fils Foulques Nerra fait construire un énorme dominium attestant sa puissance sous la forme d'une grande tour carrée. Ce donjon quadrangulaire est toujours visible de nos jours. Loches faisait partie d'un dispositif militaire angevin de fortifications encerclant la ville de Tours, objet de ses convoitises. C'est son fils, Martel, qui mène à terme la construction de cet imposant édifice.

Après la mort d' Plantagenêt (1133-1189), seigneur d'Anjou et roi d'Angleterre et profitant que Richard Cœur de Lion soit retenu prisonnier par l'empereur germanique capturé lors de son retour de la troisième croisade, Philippe Auguste intrigue avec Jean sans Terre, le frère de Richard Cœur de Lion et se fait donner Loches. Dès qu'il est libéré, l'impétueux Cœur de Lion accourt et reprend le le château de Loches. Dix ans après, en 1205, Philippe Auguste prend sa revanche. Le siège dure un an. Loches est désormais une place forte royale qui peut servir de prison et les rois capétiens qui la confient à son connétable de Mello, qui s'efforce de la rendre inexpugnable.

Vue aérienne sud-ouest.
Rattachement au domaine royal français

En 1249, la seigneurie de Loches passe définitivement au domaine royal français après que Saint Louis l'achète avec celle de Châtillon-sur-Indre pour 600 livres. Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, les rois de France ont donné le titre de lieutenants du roi aux gouverneurs de la place forte de Loches, et notamment la dynastie des Baraudin, qui se sont succédé tout au long du XVIIIe siècle.

Les villes de Loches et de Beaulieu, séparées sur leurs rives respectives gauche et droite, par de nombreux bras de l'Indre formant une vaste zone humide, cultivent une féroce rivalité économique.

Fin , après sa victoire à Orléans, Jeanne d'Arc vient rencontrer Charles .

Au Agnès Sorel, favorite de , habite souvent dans les châteaux aménagés de Loches et de Beaulieu de 1444 à 1449. Elle abandonne la cour de Chinon, où le Dauphin (futur ) lui a créé bien des difficultés. En effet, ce dernier ne supporte pas la relation d’Agnès avec son père le roi Charles Dauphiné.

Après avoir servi de résidence royale, le château de Loches devient une prison d'État sous Louis XI. Le clergé séculier, du diocèse de Tours, fonde à Loches, un collège en 1576. Vers 1640, ce collège est repris par les Barnabites.

Période moderne

La ville de Loches connaît son âge d'or au en témoignent. À cette époque de la Renaissance, Loches est « égale en dignité à Tours et à Chinon ». Toutefois il faut attendre quelque temps avant la naissance d'une première vie communale. Charles IX émancipe les bourgeois et habitants de la tutelle directrice des chanoines de Loches et accorde à la ville un statut de municipalité désormais dirigée par un maire et trois échevins.

À la veille de la Révolution française, Loches est en déclin, en partie à cause du Pont royal de Tours qui a détourné le trafic vers Tours. La population chute en deçà de 4 000 habitants. En 1789, la prison royale de Loches ne compte plus que trois prisonniers. Le mouvement révolutionnaire est suivi par la bourgeoisie et le clergé local. En 1791, le chanoine Pothier fait brûler la sinistre cage de Jean de la Balue. L'année suivante, la commune élit son premier maire, le citoyen Picard-Ouvrard. Sous la Convention, la prison lochoise, considérée comme la plus sûre du département d'Indre-et-Loire, connaît un regain d'activité : on doit réquisitionner le Logis royal et les maisons des chanoines, en plus des cachots du donjon, pour loger tous les détenus.

Période contemporaine

Révolution industrielle

Sous le Consulat, Chinon et Loches sont désignées sous-préfectures du département d'Indre-et-Loire, préservant ainsi une certaine autonomie administrative et culturelle face à la ville de Tours.

Sous la Restauration puis la monarchie de Juillet, les routes sont refaites et rectifiées. Loches ville bâtie en amphithéâtre sous les restes d'un ancien château n'est plus qu'à 41 tribunal de première instance et un collège. Papeteries et tanneries sont actives au milieu du siècle lorsque le chef-lieu d'arrondissement obtient une station de chemin de fer sur la ligne de Tours à Montluçon.

Le Lochois est un pays longtemps caractérisé par une forte paysannerie, fière de ses traditions de Touraine qui furent parmi les mieux et les plus longtemps préservées. Loches est d'abord une ville de marché, notamment chaque premier mercredi du mois quand affluent autour de la place du Marché au Blé les foules des contrées rurales environnantes. On y vend selon les saisons bétail et grains, vins et bois, laines, toiles et grosses draperies, légumes et fruits, mais aussi gibier, cèpes et giroles de la forêt.

Le textile, sous forme de filature de laine, linges et broderies de Touraine cède en chiffre d'affaires la place à des activités de constructions mécaniques et de services agricoles ou forestières, en particulier minoteries, scieries, commerce de grains, de bois et de vins, articles de chasse.

Seconde Guerre mondiale
Le département d'Indre-et-Loire lors de l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

De 1940 à 1942, le  régiment d’infanterie, régiment de Touraine, est cantonné à Loches.

Située à proximité de la ligne de démarcation instaurée par l'occupant allemand, entre et , et devenue l'un des passages obligés entre la zone occupée et la zone libre, Loches au milieu d'une campagne nourricière voit le nombre de ses habitants dépasser les dix mille. La surveillance de cette portion de la ligne de démarcation est assurée par le  régiment d'infanterie qui, après la dissolution de l'armée d'Armistice, formera sur place le maquis Épernon. Avec d'autres maquis (Césario, Carol, Conty-Freslon, Deroche et celui de l'assassin, ancien agent double et ancien collaborateur Le Coz), ce réseau alimentera la résistance combattante lochoise, tout comme le maquis des FTP-F (Francs Tireurs et Partisans - Français) constitué avec retard,.

Le jeudi eut lieu la rafle de Loches. La Gestapo aidée par la milice de Tours boucle la ville, plus de deux cents personnes seront arrêtées et questionnées une partie de la journée dans les locaux de l'école des filles Alfred-de-Vigny. Cinquante-huit hommes et six femmes seront dirigés vers la prison de Tours, puis vers les camps de déportation. Quarante-huit personnes ne reviendront pas des camps. Outre les civils, gendarmes et policiers furent également arrêtés, ainsi que le sous-préfet. Raymond Mallet, membre des FFI, maire de Loches, parvint à s'enfuir. Non élu, il s'était installé de lui-même vers les mois de -. Sa femme fut arrêtée. Elle mourut en déportation. En 1980 une des victimes revenue de déportation témoigne : « Je croyais que les gendarmes avaient été tués car ils étaient immobiles, allongés la face contre terre. Je suis séparée de mon mari et placée face au mur les bras en l'air en compagnie de cinq autres femmes. Déjà plusieurs de mes camarades étaient couvertes de sang pour avoir été battues par des miliciens. De 9 . Dans la cour de l'établissement scolaire une plaque rappelle les faits de cette triste journée, c'est un des lieux de mémoire et de recueillement lors de la Journée nationale de la déportation.

Le se déroula la bataille de Loches entre deux divisions de l'armée allemande (environ 20 000 hommes) et la résistance. Les Allemands l'emportèrent. Le soir, pourparlers entre l'état-major et les notables de la ville de Loches. Aucunes représailles grâce au docteur Martinet, chirurgien, qui accepta de soigner aussi bien les blessés allemands que les blessés français. Le lundi , quatre résistants furent repérés, dans la Prairie du roi, du côté de Corbery. Les Allemands les visèrent, à distance (700 m environ). On ne retrouva que trois corps (dont celui d'Yves Lablancherie). Des convois allemands continuèrent de passer jusqu'au inclus.

La ville a été libérée le .

Un chef de maquis, le pseudo « capitaine » Le Coz (Georges Dubosq, faux capitaine mais véritable bandit assassin), est arrêté après la Libération, le par le commissaire de police de l'époque, Langouët. Transporté à Tours en voiture cellulaire, il est traduit devant la cour d'assises d'Angers et dirigé vers la prison de cette ville. Jugé en , à 42 ans, dans la position allongée (il était semble-t-il atteint de tuberculose osseuse), il fut condamné à mort, puis exécuté le , debout, attaché à sa civière.

De nos jours

Recensée comme Ville d'Art et d'Histoire, Ville fleurie et parmi les Plus beaux détours de France (label créé à l’initiative de Jean-Jacques Descamps, ancien secrétaire d’État chargé au Tourisme et ancien maire de la ville), elle est aujourd'hui très populaire chez les Britanniques qui s'installent nombreux dans cette partie de la Touraine, renouant par là avec leurs ancêtres Plantagenêt.

  1. Stéphane William Gondoin, « Richard Cœur de Lion : « Le diable est déchaîné » », Patrimoine normand, ISSN 1271-6006).
  2. William Gondoin 2021, p. 63.
  3. Joseph Fabre, Jeanne d'Arc.
  4. B. Chevalier, professeur à l'université de Tours, Loches au XVIe siècle.
  5. Roger Picard, La Vienne dans la guerre 1939/1945 : la vie quotidienne sous l’Occupation, Lyon : Horvath, 1993. 264 pages. (ISBN ), p. 41.
  6. Il s'agit d'estimation réalisée sur la fin de l'année 1941 à début 1942. Loches est aussi un lieu de passage des clandestins et de tous les trafics possibles. On consultera sur ce dernier point : Éric Alary, La ligne de démarcation, Collection tempus, Perrin, 2010, 556 pages.
  7. Libération de Loches.
  8. Le maquis FTP-F de Loches.
  9. «  », sur memoiredeguerre.free.fr (consulté le ).
  10. Bernard Briais, Une ville de province dans la guerre : Loches en Touraine 1939-1945, Alan Sutton Eds, juin 2001 128 pages
  11. Le maquis Le Coz.

Héraldique

Les armes de Loches se blasonnent ainsi :

D'argent à six loches de sable 3-2-1, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.

Armes parlantes.

Le blason de la ville n'apparaît qu'au  siècle et les loches (poissons) qui y figurent ne sont qu'un « jeu de mots » pour faire référence au nom de la ville (ce n'est pas parce qu'il y a des poissons sur le blason que la ville s'appelle Loches mais c'est parce que la ville s'appelle Loches qu'on a mis des poissons sur le blason). Des érudits ont proposé un hypothétique étymon celtique louch, signifiant « étendue d'eau » ou « marais », basée sur un rapprochement avec le loch écossais.

  1. Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, Société archéologique de Touraine, , 430 lire en ligne), p. 102.

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