Les Montils

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Les Montils : descriptif

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Les Montils

Les Montils est une commune française située dans le département de Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire. Localisée au centre du département, la commune fait partie de la petite région agricole « les Vallée et Coteaux de la Loire », grand ruban plus ou moins large où dominent la culture de la vigne et les productions maraîchères. L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels qui occupent la quasi-totalité du territoire communal

Un espace naturel d'intérêt est présent sur la commune : une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)

En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture des céréales et des oléoprotéagineux

À l'instar du département qui a vu disparaître le quart de ses exploitations en dix ans, le nombre d'exploitations agricoles a fortement diminué, passant de 51 en 1988, à 7 en 2000, puis à 0 en 2010. Les habitants sont appelés Montilois. Le patrimoine architectural de la commune comprend deux bâtiments portés à l'inventaire des monuments historiques : la porte des Montils, inscrite en 1930, et la tour des Montils, inscrite en 1986.

Géographie

Les communes limitrophes sont Chailles, Candé-sur-Beuvron, Monthou-sur-Bièvre, Seur, Valaire et Le Controis-en-Sologne.

Localisation et communes limitrophes

La commune des Montils se trouve au centre du département de Loir-et-Cher, dans la petite région agricole des Vallée et Coteaux de la Loire,. À vol d'oiseau, elle se situe à 10,7 Blois, préfecture du département. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Blois.

Les communes les plus proches sont : Monthou-sur-Bièvre (2 Candé-sur-Beuvron (2,7 Seur (2,9 Valaire (3,6 Chailles (5,4 Chitenay (5,6 km) et Fougères-sur-Bièvre (6,2 km).

Communes limitrophes des Montils
Candé-sur-Beuvron Chailles Seur
Candé-sur-Beuvron Montils Seur
Monthou-sur-Bièvre Monthou-sur-Bièvre Ouchamps

Géologie, topographie et hydrographie

La commune se situe à une altitude de 80 Cosson au Nord, traversée par le Beuvron. À l'ouest du village, la Bièvre se jette dans le Beuvron. À cet endroit, les castors sont nombreux.

Lieux-dits et écarts

La Chapelle-Rablais

Hydrographie

La commune est drainée par le Beuvron (1,18 .

Le Beuvron, d'une longueur totale de 115,2 Coullons, dans le Loiret et se jette dans la Loire à Candé-sur-Beuvron, après avoir traversé 29 communes. Sur le plan piscicole, ce cours d'eau est classé en deuxième catégorie, où le peuplement piscicole dominant est constitué de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche).

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 15,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Cheverny à 12 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire. Le territoire communal des Montils comprend une ZNIEFF : la « Forêt de Russy » (3 471,25 .

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Histoire

Du nom et des racines des Montils

Les Montils, débris mutilés d'une vieille habitation royale, sont nommés dans les chartes des .

L'adjectif bas latin monticius = de petite hauteur fut pris substantivement en latin populaire, avec le sens de : motte de terre élevée (FEW, VI(3), 120b). Monticium aboutit régulièrement à monteil ; la forme pluriel monteils se transcrit le plus couramment montils. La forme latine icios de 1137 doit être la latinisation de la finale française ieux, pour eils.

Ils ont remplacé l'ancienne Thérouenne, « Tarpenna », localité gauloise située à quelque distance, vers l'ouest, appelée Vieux-Montils. Ce nom de Thérouenne s'est conservé, depuis le Moyen Âge, dans le petit fief qui renferme le château moderne des Montils.

M. le Baron de Fougères se permet de penser que le mot latin Monticii est une corruption du terme Mons Isis, qui veut dire : le Mont d'Isis. Il prétend que le culte de la grande déesse a été pratiqué dans les Gaules par les Romains, et qu'il a existé aux Montils. Pour prouver cette assertion, le savant se fonde sur deux statuettes d'Isis, avec tous ses attributs, trouvées à Soings-en-Sologne, près de Contres, dans le champ des sépultures romaines.

La situation topographique explique mieux le nom des Montils. Monticii indique un emplacement sur les hauteurs. Les Montils s'élèvent en effet au sommet d'une rangée de hautes collines parallèles au Beuvron.

Quoi qu'il en soit du culte d'Isis aux Montils, il ne nous semble pas téméraire de penser que les Romains ont occupé cette position.

M. A. de Salies, dans son étude sur Foulques Nera, s'exprime ainsi : « C'est aujourd'hui pour nous une conviction arrêtée qu'une ancienne voie consulaire partait de Blois, allait aux Montils, pour de là se diriger sur Montrichard, en laissant Pontlevoy à l'est ; sa bifurcation, avec la voie de Bourré, se faisait aux Montils. »

André Félibien dit des Montils : « Il y a bien de l'apparence que ce lieu était fort ancien, puisque les historiens qui ont fait Gélo, cousin de Rollon, premier duc de Normandie, premier comte de Blois, luis donnèrent les Montils en partage ».

Ce n'est qu'à partir du maisons de Blois et d'Anjou. Il est souvent fait mention des Montils dans l'histoire des seigneurs d'Amboise et de Chaumont. Thibault IV fortifie sa résidence des Montils pour se défendre de ces voisins belliqueux. Les Montils devinrent de la sorte une petite ville fortifiée qui pouvait tenir longtemps contre l'ennemi, à une époque où l'artillerie n'était pas encore connue.

En 1222, une chapelle est fondée par la comtesse Marguerite, femme de Gautier d'Avesnes, et en 1286, la femme de son petit-fils, Alix de Bretagne, crée une Maison-Dieu, comportant également une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste,. L'église relevait de l'abbaye de Bourgmoyen ; ancien diocèse de Chartres.

Au comté de Blois ; elles supportaient les chances diverses de la guerre. Touchard-Lafosse fixe ainsi les positions de chacune d'elles:

  • Les Montils, au sud,
  • Chaumont, à l'ouest,
  • Montfrault-Chambord, à l'est,
  • Bury, au nord.

Des comtes de Blois, les Montils passèrent aux rois de France, dans la personne de Louis XII, fils de Charles d'Orléans, le dernier des hauts barons blésois. Devenue maison royale, cette place eut longtemps, même après qu'elle fut ruinée, des Commandants au titre de Capitaine des Montils pour le Roi.

Le château féodal des Montils

Ancienne ville fortifiée attenante et château fort construits au  siècle par Thibaud le Grand, comte de Blois.

La ville des Montils

Ce nom de ville, donné aux Montils depuis plusieurs siècles, paraît bien prétentieux au regard de l'état de la localité avant 1950 ; cependant ce titre se retrouve souvent dans les actes publics des siècles passés.

  • En 1296, Hugues de Châtillon, comte de Blois, par une charte sous son scel, veut que les restes de la table princière soient distribués aux pauvres de la Maison-Dieu des Montils, tant que lui-même ou l'un des siens résiderait en la ville des Montils.
  • En 1325, Guy de Châtillon, comte de Blois, fait un échange avec le prieur des Montils. L'acte commence ainsi : « Nos prédécesseurs ayant fondé (...) en la ville et paroisse des Montils ».
  • En 1369, dans une fondation faite par Jean de la Fontaine en faveur de l'hôtel Dieu des Montils, il est fait mention d'un pressoir et d'une maison « au bout de la ville des Montils »".
  • La chambre des comptes de Blois, gardienne des droits du comté et qui, par exemple, refuse à Molineuf le titre de Châtellenie, mentionne « les anciens fossés de la ville des Montils ».

Tous les anciens historiens : Bernier, Fournier, l'abbé d'Expilly, ont considéré les Montils comme un bourg fortifié, une ville close, ayant ses remparts, ses murs d'enceinte, tours, portes et ponts-levis.

Pour entrer aux Montils, il y avait deux portes :

  • la porte blésoise, située au nord-est, sur le chemin de Blois, dont il ne reste que des vestiges. On a cependant pu en préciser la situation, lors des fouilles que M. Duchalais fit pratiquer en 1880 pour la construction d'une maison, à l'angle ouest de la place de la Croix-Rouge. Elle se trouvait à l'entrée nord de la route de Candé, et faisait face à la route de Blois.
  • la porte des Montils, assurément plus imposante, actuellement toujours visible, près de l'église neuve.

Il reste encore des vestiges des fortifications extérieures, dispersées çà et là dans les différentes propriétés du bourg.

  • Autour du donjon, à la distance de 2,80 m du côté du midi et du soleil levant, il se trouve une partie de muraille longue de 21 mètres, et d'une hauteur moyenne de 6 mètres.
  • Des restes de mur dans les jardins de la propriété adjacente, à 6,60 m de la tour. Les fondations d'une petite tour, à l'angle Nord de la maison de M. Duchalais, sur la place de la Croix-Rouge. Dans les servitudes de cette habitation, le long du chemin de Candé, une épaisse muraille longue de 7 mètres.
  • De l'autre côté, au midi, le mur d'enceinte se voit encore sur une longueur de 31 mètres, avec une interruption de 6 mètres et un reprise de 5. Là, les murs se confondaient avec les constructions de l'Hôtel-Dieu, longeaient les jardins de cet établissement, et se rapprochaient du château, près du kiosque actuel.

Le pont des Montils

À côté du château, une construction de grande importance dans la vie civile et seigneuriale est le pont. En effet, au Moyen Âge, le bourg est sur la grande route qui fait communiquer le centre de la France avec le sud du royaume, et l'Espagne.

Le pont sur le Beuvron est mentionné dès le Saint-Lomer de Blois possédaient de longue date (« de si lonc temps dequel mémoire n'est pas ») une partie du Moulin de Rouillon, dépendance de leur prieuré de Candé ; ils jouissaient aussi du cours « du fleuve » de Beuvron, depuis l'endroit où l'eau sortait du pont des Montils jusqu'au moulin. Ce fut l'objet d'un échange avec Renaud d'Aguzon, bailli de Blois, qui leur céda des biens plus proches de Candé. Renaud d'Aguzon devint ainsi propriétaire du Beuvron.

L'intérêt général que ce pont offrait pour la province se manifeste au château de Chambord, maître des ouvrages de la région de Blois, allait visiter les divers ponts de la contrée, et entre autres celui des Montils. Le , rapport était fait à la chambre des comptes par cet officier, que des réparations urgentes étaient nécessaires. « Ils sont ruinés et tellement démolis qu'il est difficile de passer par-dessus sans grand danger ».

En 1572, alors que les guerres religieuses inquiétaient le pays, les nécessités stratégiques se joignaient au souci de bien administrer la voirie. Le roi Charles IX lui-même commandera alors au Maître de la Chambre des comptes de Blois, de bien vouloir procéder aux réparations nécessaires.

L'église des Montils

« L'église paroissiale des Montils, dit M. le baron de Fougères, a été sûrement reconstituée sur l'emplacement d'une ancienne qui aura été détruite, soit par le temps, soit par d'autres causes dont on a perdu la mémoire. Il ne reste rien de l'ancien édifice, si ce n'est, peut-être, les deux colonnes qui supportent l'arcade en pierres séparant le chœur et la nef. Ces colonnes, engagées dans la maçonnerie, ont des chapiteaux dont la sculpture doit remonter à des temps très reculés ».

Dans la démolition de 1873, on a remarqué que beaucoup de pierres avaient été noircies par le feu, ce qui donnerait à penser que l'église des Montils a eu beaucoup à souffrir, soit de la part des Anglais, soit pendant les guerres de religion, ou encore de quelque foudre ou incendie accidentel.

L'ancienne église avait une nef de 100 pieds de long et de 40 pieds de large. Elle était lambrissée. Il n'y avait qu'un autel surmonté d'un retable qui était couronné d'un bloc de pierre de Bourré. Le clocher était assez grand pour contenir quatre cloches. Ce qu'il en restait s'élevait au-dessus du chœur.

Dans la construction de la nouvelle église, on a conservé :

  • La porte latérale nord, remarquable par son architecture de l'époque de transition du roman au gothique.
  • Les statues en pierre de la Sainte Vierge, de sainte Marie-Madeleine, patronne de la paroisse, et de saint André.
  • Un tableau représentant la descente de la croix, d'une grande dimension. C'est une copie.
  • Une plaque commémorative de la sépulture d'un capitaine du château des Montils au XVe siècle, dont l'inscription est gravée en lettres gothiques.

Après la Révolution

À partir de 1913, Les Montils sont desservis par la ligne Blois-Amboise qu'assurent les Tramways électriques de Loir-et-Cher. Sa station se situe alors entre celles de Chailles et de Candé.

Dans le même temps, Les Montils sont aussi desservis par une ligne de la compagnie des tramways à vapeur du département, reliant Blois-Vienne et Montrichard via un raccordement à la ligne de Blois à Saint-Aignan en gare de Cellettes. La gare de la commune des Montils se situe alors entre la station de Cellettes et celle de Monthou-sur-Bièvre.

En 1919, la commune est également desservie par une seconde ligne de tramway électrique reliant cette fois Les Montils à Selles-sur-Cher. Sa station était alors souvent gare de correspondance et menait en premier à Ouchamps.

Les deux services de tramways du Loir-et-Cher ont cessé leur activité en 1934.

Époque contemporaine

L'affaire criminelle Liautey a lieu aux Montils. Le meurtrier de Angèle Cosson est condamné à la peine capitale le par la cour d'assises de Loir-et-Cher et exécuté à Blois.

En , à l'occasion d'un incendie dans le château de Frileuse, les autorités d'occupation exécutèrent quelques résistants et blessèrent le curé, l'abbé Habeau, qui mourut quelques jours après de ses blessures. Une stèle commémore l'événement à l'extrémité de l'allée du château de Frileuse.

  1. a et b Louis de la Saussaye, Blois et ses environs, Blois, 1860.
  2. Voir, pour l'ensemble des textes ci-après, l'excellent ouvrage de l'Abbé Pierre Boureille, ancien curé des Montils, Histoire générale des Montils, Blois, Migault, 1912
  3. M. le baron René de Fougères, Étude sur les communes du canton de Contres, 1840
  4. Alexandre de Salies, Étude sur Foulques Nera, Paris, Dumoulin, 1874, p. 156
  5. M. de Montaiglon, professeur à l'école des Chartes, Mémoires pour servir à l'histoire des maisons royales et bastiments de France, 1874
  6. La Maison-Dieu des Montils est supprimée en 1697, au profit de l'Hôtel-Dieu de Blois (fondé par Thibault le Bon
  7. Frédéric Lesueur, Les Églises de Loir-et-Cher, A. et J. Picard, 1969, 516 pages, page 248
  8.  (suite de la p. 248)
  9. Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique, Roanne, 1975 (ISBN ).
  10. Voir la charte, p.70
  11. Archives nationales, KK898, f° 104 r°
  12. Archives nationales, P2881, f° 1, v°, 21 novembre 1549
  13. La charte originale du 28 avril 1289 est conservée dans les archives du château de Candé
  14. Archives nationales, P. 2881, f° 116 r°
  15. Archives nationales, P. 28821, f° 172 r°.
  16. Pierre Boureille, Histoire des Montils, (lire en ligne), bénitier de pierre, ont été déposés dans le parc du château moderne des Montils.
  17. Pascal Nourrisson, Les Grandes Affaires criminelles de Loir-et-Cher, Éditions de Borée, ISBN , OCLC 76245687), « La mort au nord du Beuvron », p. 131-144.

Héraldique

Les armoiries des Montils se blasonnent ainsi :

De gueules à la tour d'or maçonnée de sable et à la bordure de vair.

Création J.P Fernon adoptée par délibération municipale du 23 octobre 1992.

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Les Montils dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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