La Celle-Saint-Avant
Localisation
La Celle-Saint-Avant : descriptif
- La Celle-Saint-Avant
La Celle-Saint-Avant est une commune française du département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.
Géographie
La commune appartient à l'arrondissement de Loches et au canton de Descartes. Elle est au sud du département d'Indre-et-Loire, sur les voies qui relient son chef-lieu Tours à Châtellerault dans le département de la Vienne. La commune, à 9 Descartes, centre de perception, est au nord de la rivière Creuse, qui, à Port-de-Piles en face de La Celle Saint-Avant et en particulier du hameau riverain du Corps de Garde, s'approche de sa confluence avec la Vienne, au Bec-des-Eaux équipé d'un grand barrage.
Le territoire communal s'étend sur 17,8 km2. Le terroir rural entre 60 et 102 falun de Sainte-Maure-de-Touraine. Elle possède une zone industrielle.
La population est stable depuis quelques décennies. La commune comptait 1 033 habitants en 1978. Elle compte 1 080 Cellois et affiche une densité de 60,7 habitants par km2 en 2000.
Hydrographie
La commune est traversée par la Creuse (0,956 Esves (0,419 ,.
La Creuse, d'une longueur totale de 263,6 plateau de Millevaches, dans la Creuse et se jette dans la Vienne sur les territoires des communes de Port-de-Piles (Vienne), Ports et Nouâtre (Indre-et-Loire), après avoir traversé 80 communes. Sur le plan piscicole, la Creuse est classée en deuxième catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche).
L'Esves, d'une longueur totale de 39,3 Betz-le-Château et se jette dans la Creuse à Descartes, à 44 mètres d'altitude, après avoir traversé 12 communes. La petite section qui traverse la commune constitue une limite séparative sud-est du territoire communal. Sur le plan piscicole, l'Esves est également classée en deuxième catégorie piscicole.
Géologie
Sur une coupe théorique nord-sud de part et d'autre du val de Creuse, par exemple Celle-Saint-Avant à Port-de-Pile, ou mieux sur une coupe est-ouest de la vallée plus échancrée de la Vienne, par exemple Celle-Saint-Avant à nord de Ports, le géologue retrouve, en partie masqués par les imposantes terrasses fluviales des périodes les plus récentes, les terrains caractéristiques de Touraine.
- D'abord la craie turonienne, blanche sur le rebord des vallées qui ont gardé leurs falaises comme sur les rives méridionales de la basse Creuse, notamment à Port-de-Piles l'ancienne petite ville portuaire poitevine. Les molles ondulations caractérisent tout le Richelais ou petit pays de Richelieu, ainsi que la vallée aux très faibles pentes de la Vienne.
- Les terres fortes argileuses, comportant les argiles à silex déposées à l'Eocène.
- Les cailloutis à chailles puis les calcaires d'eau douce, qui recouvrent les plateau de Champeigne entre Cher et Indre.
- Les terres à faluns, déposées par la mer des Faluns, au Miocène.
Paysages anciens et modernes
La Celle-Saint-Avant appartient à des terres marginales à la fois aux confins de la Touraine et aux portes du Poitou. Mise à part l'enclave poitevine dans la basse vallée de la Creuse, les deux rives de la Creuse, et donc la rive méridionale de Buxeuil à Tournon-Saint-Martin ouvrant l'accès à la Brenne, ont appartenu à la Touraine. Les bonnes communes rurales d'Indre-et-Loire au sud d'une ligne de Loches à Sainte-Maure ont été longtemps les gardiennes discrètes des traditions tourangelles.
Le val de Creuse, caractérisé par ses peupliers d'Italie, est une terre agricole : blé, fourrages, autrefois choux et topinambours. La vallée de la Vienne a été, lorsque la batellerie et le flottage y étaient prospères, une terre de grande richesse, comme l'atteste le cartulaire de l'abbaye de Noyers.
Le bon pays des grandes comme des plus modestes vallées adjacentes, montrait en 1860 partout des fermes spacieuses, des granges à larges auvent et des logis à pignon couvert de tuiles plates. Terres de blé et surtout de froment, de fourrages artificiels à plusieurs coupes dans l'année, trèfle sur sols argileux, sainfoin sur sols crayeux, fermes aux gros élevages, bovins et porcs du Lochois, engraissant oies blanches et gélines noires, vendangeant les vignes des coteaux ou des aubuis formé de dépôts marno-calcaire et vinifiant un blanc sec, terres de pâturages, de prairies de fauche, de maraîchage et(ou) d'arboriculture fruitière dans les varennes ou vallons plats arrosés par les vèdes ou petits ruisseaux, mais aussi hautes terres d'élevage caprin aux abords des landes à bruyères sur les pauvres plateaux recouverts d'argiles à silex.
Les mutations entre les années 1830 et 1930 sont saisissantes. Les plateaux autrefois mal peuplés ont accru le terroir agricole, adapté sur les faluns ou terres à faluns légères, les bournais ou terres argileuses collantes, les perruches ou terres légères à silex ; les landas à la carapace siliceuse impropre aux cultures, porteuses de landes ou reboisé en chênaies. La perte démographique est souvent de l'ordre de 10 %, rarement 20 %.
Les grandes vallées ont par contre avec la fin des échanges nautiques et le développement du chemin de fer subi une vidange démographique de l'ordre de 35 %, parfois dépassant localement la moitié. Des communes ont été supprimées tel Noyers, centre prestigieux de l'abbaye homonyme, rattaché à Nouâtre.
Transport
L'aménagement de la route départementale RD 910, ancienne nationale 10, s'impose aux élus pour des raisons quotidiennes de sécurité. Les années 2007-2008 ont été marquées par l'énorme projet de transport TGV sud-Europe atlantique, nommé LGV et imposé par l'État. La commune traversée par le tracé LGV a animé un tour de fronde vaine, assez généralisée entre Poitou et Touraine, contre cette nouvelle réalisation qui segmentera un peu plus l'espace local confiné entre les voies de passage et surtout coupera les exploitations agricoles.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 amplitude thermique annuelle de 14,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Saint-Épain à 15 vol d'oiseau, est de 12,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Dictionnaire national des communes de France, Berger-Levrault, Albin-Michel
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- « Confluence de l'Esves avec la Cruese » sur Géoportail (consulté le 28 novembre 2015)..
- « », sur le portail national d'accès aux référentiels sur l'eau (consulté le ).
- C'est un grand espace ancré au royaume capétien après 1205 par les comtés de Poitou et la sénéchaussée de Touraine, puis sous contrôle des maisons d'apanage françaises du Berry et d'Anjou. Il a marqué à l'époque moderne l'enfance d'un René Descartes ou les ancêtres d'un Jean de La Fontaine.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
La Celle-Saint-Avant désigne probablement le couvent ou le refuge d'un saint mérovingien ou à la fin du Bas-Empire nommé Adventius. Le sanctuaire entretenu par les moines de Noyers s'appelle cella sancti adventi.
La commune il y a 150 ans s'écrivait Selle-saint-Avant dans les actes administratifs, en référence à une étymologie populaire de l'époque moderne indiquant un relais de chevaux de selle ou la forme de la butte.
Histoire
Un lieu de passage antique et moderne
Si une occupation celte au premier âge du fer est attestée par un tumulus, les soubassements d'un domaine gallo-romain à l'Aunaye, un sanctuaire du Bas-Empire, préservé et dédié à saint Adventius, rénové en église par les moines de l'abbaye de Noyers au . Le village actuel, et précisément au sud son écart le Corps de Garde, est sur le tracé quasi-rectiligne de la voie romaine de Caesarodunum à Limonum. Les constructions de voies sont actives surtout entre 80 et 160 entre les récentes cités cosmopolites du premier Empire.
Par une réaffectation identitaire des Turoni au nord et Pictavi au sud, peuplades qui connaissent une forte croissance au cours du second ou Bas Empire, les cités muent et changent leur nom. Ainsi né Caesarodunum Turonum qui deviendra Tours. Limonum, paradoxalement ancien site de hauteur celte, perd son nom et s'efface devant Poitiers et l'influence pictave. Il semble que la croissance picte, plus forte, ait débordé sur les terroirs méridionaux de la cité tourangelle, d'où les lignages communs au sud de Sainte-Maure et au nord de Châtellerault.
Celle-Saint-Avant, comme le nom l'indique, est probablement une fraction d'un ban neustrien vers 680 à la fin de l'époque mérovingienne. Ce dernier est ensuite émietté entre une multitude de possesseurs féodaux en rivalité. Toute cette région frontalière avec le Poitou se caractérise par des fermes et villages fortifiés. Port-de-Pile sur l'axe routier reste une singulière avancée poitevine à l'aval de la rive méridionale de la Creuse, qui conflue avec la Vienne au Bec des Deux Eaux. Les chemins Saint-Jacques, au trafic croissant, attestent le relatif déclin de la voie romaine, un chemin vient d'Amboise et franchit la Creuse à la Haye-Descartes.
Elle ne devient une paroisse du diocèse de Tours qu'au .
Une route des postes prioritaires est attestée en 1632 entre Tours et Châtellerault. Celle-Sain- Avant n'est-elle qu'un modeste relais ? Il semble qu'elle soit plus importante.
C'est le long de ce même axe que les ingénieurs du corps des Ponts-et-Chaussées déterminent le tracé ferroviaire.
Époque contemporaine
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de La Selle-Avant ou Lasselle-Avant.
La vieille bourgade a longtemps conservé un corps de garde, apparemment vestige de fortifications médiévales. Intégré par une enceinte commune et extérieur à l'îlot religieux Saint-Avant surélevé à environ 1 .
Au milieu des années 1850, l'intense et folle activité liée à l'installation de la ligne de chemin de fer trouble la paix de la bourgade et de sa contrée rurale. Une station à un embranchement ferroviaire et des camps éphémères d'ouvriers pour le pont ferroviaire, dont la maîtrise technique a été embauchée à La Rochelle, s'installent près de la petite bourgade de Touraine. Le désenclavement ferroviaire et routier accélère dans un premier temps l'émigration vers la ville.
Pendant la période prospère de l'Empire libéral avant 1867, l'essor démographique ne reprend que faiblement. La voie ferroviaire fait passer un intense trafic qui, depuis Bordeaux gagne Paris, par Poitiers et Tours.
La commune de Selle-Saint-Avant fait partie du canton de La Haye-Descartes, dans la partie sud-ouest de l'arrondissement de Loches. Située à 34 km de Loches à l'extrémité occidentale de l'arrondissement administratif, elle est bien mieux desservie par le double axe routier et ferroviaire Tours-Poitiers ou même encore par la vieille batellerie des rivières Creuse (capricieuse) et Vienne (paisible et profonde), qui accentue son irrémédiable déclin.
L'hiver de la guerre de 1870-71 surprend les habitants autant par la rigueur climatique que par l'irruption d'une brutalité guerrière oubliée en douce France. Quelques habitants peuvent observer dès le la fuite chaotique du gouvernement républicain de Tours vers Bordeaux. Le chef-lieu du département abandonné après la folle levée en masse de soldats inexpérimentés, s'installent partout l'incertitude, les pénuries et les violences et brimades d'un arrière front en débandade. Surgit quelques semaines plus tard une armée ennemie, indolente et parfois étonnamment mobile, en tous cas prompte à venger avec férocité le moindre affront à ses hommes.
Alors que le , les troupes du général prussien Hartmann occupent Tours, l'avant-garde allemande a déjà investi le sud du département d'Indre-et-Loire et contrôle les voies de passage menant à La Celle-Saint-Avant. Les troupes allemandes prennent une position défensive en face de la rivière Creuse, où se terrent les troupes françaises frigorifiées pendant les deux dernières semaines de la guerre.
La fin de février, confirmée par le printemps 1871, apporte le retour de la paix campagnarde. Les vestiges de la guerre s'effacent et l'économie reprend un cours précipité.
Après 1886, la commune dont la statistique affirme son extension sur 1782 ha, ses 755 habitants (sic), sa belle église, fondée au XIIe et XIIIe, mais récemment rénovée, son ancien château de la Tourballière ou ses deux écoles publiques, fait partie du canton de La Haye-Descartes, modeste ville voisine où se trouve le bureau de poste. Elle se trouve à 41 km de Loches, chef-lieu d'arrondissement et entre 42 et 45 km selon le moyen de communication au sud de Tours. La mairie à 64 mètre d'altitude, à l'instar du village principal, est placée prudemment en retrait de la rive droite de la rivière Creuse, qui coule à 1500 mètres. Aux abords de la place de l'église et de la mairie s'installent les deux foires principales de l'année, les second mardis de février et de septembre.
La période 1940-1945 est marquée par l'Occupation et la Résistance à laquelle prend très activement part l'Abbé Péan, curé de la Celle-Saint-Avant.
- Pour une visite avec quelques images [1].
- L'identité barbare est fortement imaginaire : les brassages intenses ont sans doute effacées la majeure part des particularismes des populations d'avant la conquête romaine.
- Ces villages frontières, sorte de grenier fortifié, à l'instar de ceux de la contrée de Candes, se dénomment Ingrandes.
- Avant la Paix de Saint-Germain, les soldats réformés contrôlent la Touraine méridionale à partir de la place de Le Châtelier, à l'ouest de la commune actuelle de Paulmy.
- Cartographie en couches multiples, sur géoportail.gouv.fr
- Contrairement à sa voisine poitevine, Port de Piles, associée à l'artisanat du bois, à la batellerie de la Vienne, au flottage sur la Creuse, aux principales recrues de langue occitane, La Celle-saint-Avant conservatrice n'accepte pas volontiers les étrangers au petit pays.
- Il s'agit pour les vieilles familles locales d'un effondrement, puisque l'éducation et l'émigration recherchant les promotions sociales des rares descendants ou héritiers qui les mènent vers les villes, puis les grandes villes, Tours ou Paris, en deux ou trois générations les privent de descendance.
- Informations sous réserve de cautionnement, à confirmer par l'histoire locale.
- Paul Joanne (dir.), Élisée Reclus (préfacier), Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies, Hachette, Paris, 1890-1905, 7 volumes, en particulier volume II. C-D, édité en 1892, entrée Celle-St-Avant (Indre-et-Loire), p. 772.
- Les autres mardis, jour de marché, le cabinet du notaire cellois est parfois par les paysans en blouse.
Héraldique
Blason | Coupé : au . |
|
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Détails | Adopté en 2023. |
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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La Celle-Saint-Avant dans la littérature
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