Gien
Localisation
Gien : descriptif
- Gien
Gien est une commune française située dans le département du Loiret, en région Centre-Val de Loire
La ville, située sur la rive droite de la Loire, joue un rôle important tant par son patrimoine historique que par son industrie
Gien est mondialement connue pour sa faïencerie, fondée en 1821, qui a forgé sa réputation et continue d’attirer des visiteurs et des collectionneurs du monde entier
Surplombant la ville, le Château de Gien, construit au XVe siècle, est un monument emblématique qui abrite aujourd'hui le Musée international de la Chasse, témoignant du riche passé historique de la région. La commune est un carrefour entre plusieurs régions françaises, bénéficiant de sa proximité avec la capitale, Paris, ce qui en fait un point de passage stratégique pour les échanges commerciaux et touristiques
Gien est également le siège de la communauté de communes Giennoises, qui regroupe plusieurs communes environnantes et joue un rôle central dans le développement local
Outre son héritage culturel, la ville est entourée de paysages naturels typiques du Val de Loire, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, ce qui en fait une destination prisée pour les amateurs de nature et d’histoire.
Géographie
Localisation
La commune de Gien se trouve dans le quadrant sud-est du département du Loiret, dans la région agricole de la Puisaye. À vol d'oiseau, elle se situe à 58,9 Orléans, préfecture du département, à 42 Cosne-Cours-sur-Loire et 76 Bourges, et à 35,2 Montargis, sous-préfecture.
Les communes les plus proches sont : Poilly-lez-Gien (2,8 Saint-Martin-sur-Ocre (4,1 Nevoy (4,2 Saint-Brisson-sur-Loire (6,2 Saint-Gondon (6,7 Briare (9,8 Saint-Firmin-sur-Loire (10,5 Autry-le-Châtel (10,6 La Bussière (10,8 Lion-en-Sullias (11,2 .
La commune associée d'Arrabloy se situe à l'est du centre-ville de Gien.
Les Choux, Boismorand | La Bussière | |||
Nevoy | N | Ouzouer-sur-Trézée Briare | ||
O GIEN E | ||||
S | ||||
Poilly-lez-Gien | Saint-Martin-sur-Ocre |
Géologie et relief
Géologie
La commune se situe dans le sud du Bassin parisien, le plus grand des trois bassins sédimentaires français. Cette vaste dépression, occupée dans le passé par des mers peu profondes et des lacs, a été comblée, au fur et à mesure que son socle s’affaissait, par des sables et des argiles, issus de l’érosion des reliefs alentour, ainsi que des calcaires d’origine biologique, formant ainsi une succession de couches géologiques.
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant du Cénozoïque, l'ère géologique la plus récente sur l'échelle des temps géologiques, débutant il y a 66 millions d'années, et du Mésozoïque, anciennement appelé Ère secondaire, qui s'étend de −252,2 à −66,0 Ma. La formation la plus ancienne est de la craie blanche à silex remontant à la période Crétacé. La formation la plus récente est des dépôts anthropiques remontant à l’époque Holocène de la période Quaternaire. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « n°400 - Châtillon-Coligny » et « n°432 - Gien » de la carte géologique au 1/50 000ème du département du Loiret, et leurs notices associées,.
Ère | Période | Époque | Formations géologiques | |||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Cénozoïque (0 - 66.0) |
Quaternaire (0 - 2.58) |
Holocène |
| |||||||||||||||
Pléistocène |
| |||||||||||||||||
Néogène (2.58 - 23.03) |
Pliocène | non présent | ||||||||||||||||
Miocène |
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Paléogène (23.03 - 66.0) |
Oligocène |
| ||||||||||||||||
Éocène |
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Paléocène |
| |||||||||||||||||
Mésozoïque (66.0 - 252.17) |
Crétacé (66.0 - ≃145.0) |
|
Relief
La superficie cadastrale de la commune publiée par l’Insee, qui sert de références dans toutes les statistiques, est de 67,86 ,. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 67,67 . L'altitude du territoire varie entre 117 .
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 15 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Nogent-sur-Vernisson à 19 vol d'oiseau, est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Sites Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des Directives «Habitats » et «Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et de Zones de Protection Spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. L'objectif est de promouvoir une gestion adaptée des habitats tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales de chaque État membre. les activités humaines ne sont pas interdites, dès lors que celles-ci ne remettent pas en cause significativement l’état de conservation favorable des habitats et des espèces concernés,. Les sites Natura 2000 présents sur le territoire communal de Gien sont au nombre de trois.
La « Vallée de la Loire de Tavers à Belleville-sur-Loire » (FR2400528) est un SIC (Directive "Habitats") retenu le . D'une superficie de 7 120 . Elle se situe dans la frange sud de la commune.
Les « Coteaux calcaires ligériens entre Ouzouer-sur-Loire et Briare » (FR2400530) sont un SIC (Directive "Habitats") retenu le 29 août 2014 (ZSC). D'une superficie totale de 9,98 pelouses calcaires remarquables, parmi les plus riches du Loiret par le nombre d'espèces d'orchidées. Il s'agit également d'une des rares stations connues de Corydalis solida du Loiret. La zone est enfin un gîte d'hibernation de chauves-souris (ancienne marnière).
La « Vallée de la Loire du Loiret » (FR2410017) est une ZPS (Directive "Oiseaux") reconnue le . Le site s'étend sur 7 684 sternes naine et pierregarin et de mouette mélanocéphale. Des sites de pêche du Balbuzard pêcheur sont également présents. Le site est également lieu de reproduction du bihoreau gris, de l'aigrette garzette, de la bondrée apivore, du milan noir, de l'œdicnème criard, du martin-pêcheur, du pic noir, de la pie-grièche écorcheur. Elle se situe dans la frange sud de la commune.
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Sterne naine
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Sterne pierregarin
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Mouette mélanocéphale
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Bihoreau gris
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Aigrette garzette
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Œdicnème criard
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Martin-pêcheur d'Europe
Zones nationales d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Le territoire communal de Gien comprend trois ZNIEFF.
La « Plage de la Turquie », une autre Znieff de type 1 de 9 hectares, s'étend sur deux communes : Gien et Poilly-lez-Gien. Son altitude est de 125 . Il s'agit d'une vaste plage de graviers et sables, soumise régulièrement à submersion et donc peu végétalisée. Ce site abrite une population relativement importante de sternes naines nicheuses (24 couples en 2005), malgré sa situation en pleine ville et les risques de dérangement. Cette zone occupée depuis au moins 1997 fait l'objet d'une gestion conservatoire, en concertation avec la Ville de Gien depuis 2001.
La « Loire berrichonne », une Znieff de type 2 de 7 058 hectares de superficie, s'étend sur 31 communes dont 19 dans le Cher et 12 dans le Loiret. La Loire berrichonne (on pourrait dire nivernaise ou bourguignonne) se caractérise par un lit mineur tressé avec de nombreuses îles et grèves. La forêt alluviale occupe une surface bien plus importante que dans les autres sections de la Loire moyenne. Le cours grossièrement orienté nord-sud assure à la fois une fonction de corridor écologique et d'étape migratoire. C'est aussi un secteur important de reproduction de l'avifaune.
Le « Massif forestier d'Orléans », une Znieff de type 2 de 36 086 hectares s'étend sur 37 communes, dont Gien, et se superpose pour la commune à la zone Natura 2000 de même nom. Son altitude varie entre 126 et 174 . La forêt d'Orléans repose pour l'essentiel sur des terrains de nature comparable à celle des terrains de la Sologne (Burdigalien) épandus sur le coteau de Beauce. Les formations végétales sont donc plutôt acidoclines à acidiphiles avec des secteurs secs et d'autres très humides. L'intérêt dépasse les contours complexes du massif domanial et s'étend également aux lisières et enclaves privées qui le prolongent.
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Toponymie
Le nom de la ville est écrit sous la forme Giomum au .
- ↑ Xavier Delamarre, Notes d’onomastique gauloise, Études celtiques, Année 2014, 40, pp. 41-52
Histoire
Préhistoire
On a découvert des traces d’occupation préhistorique à Gien-le-Vieux. Gien fut probablement un centre d’échanges entre cultivateurs carnutes et forgerons éduens.
Antiquité
À l'époque romaine, et probablement pendant la période gauloise, le site de Gien-le-Vieux était occupé par un village. On y a en effet retrouvé d'importants vestiges gallo-romains : colonnes, monnaies, etc. Le nom de cette petite cité nous est inconnu. Le site s'est ensuite appelé plus simplement Gien lorsque d'une part Orléans a abandonné son ancienne dénomination et que d'autre part le site initial du Vieux Gien a été lui-même abandonné.
Moyen Âge
Gien-le-Vieux devient une paroisse au haut Moyen Âge, lorsque saint Pérégrin, évêque d'Auxerre (258-304), y fonde l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
En 476, Gien est conquis par les Burgondes et forme la partie la partie la plus occidentale du Royaume Burgonde. Gien et le comté d'Auxerre seront conquis par les Francs en 501 puis intégré au premier royaume de Bourgogne en 534.
En 596 le règlement de saint Aunaire, évêque d'Auxerre (572-605), inclut Gien dans les trente principales paroisses du diocèse.
En 760, Pépin le Bref, sa femme Bertrade de Laon, et son armée font halte à Gien-le-Vieux avant d'aller combattre les Aquitains et les Vascons.
Au siècle, Charlemagne autorise la construction d'une motte fortifiée à l'emplacement du château actuel.
Aux et siècles, Gien-le-Vieux est victime de troubles dus à la déliquescence de l'empire carolingien et aux raids des Vikings qui pillent les villages riverains de la Loire. La population déserte progressivement Gien-le-Vieux, indéfendable, pour l'éperon de Gien et sa motte fortifiée. Une nouvelle agglomération se développe ainsi à l'emplacement de la ville actuelle.
Cependant, Gien-le-Vieux conservera sa paroisse Saint-Pierre-et-Saint-Paul jusqu'au XVIIe siècle.
La seigneurie de Gien-le-Vieux relève de l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, tandis que le château puis la ville fortifiée de Gien auront des seigneurs laïcs : Étienne de Vermandois, premier seigneur de Gien autour de l'an mil, les comtes de Nevers par mariage, et les puissants barons de Donzy, comtes de Gien par usurpation en 1156. En 1199, Philippe Auguste se fait céder Gien et son comté par Pierre II de Courtenay, comte de Nevers, et le rattache au domaine royal.
En 1246, du temps de saint Louis, un premier pont de pierre est construit ; le pont actuel du . Fin .
L'église paroissiale de Gien-le-Vieux étant trop éloignée de la ville, une nouvelle église est construite. La paroisse Saint-Laurent est ainsi créée à Gien. Vers 1403, par souci de commodité, on demande la réunion des chapitres de Saint-Laurent et de Gien-le-Vieux. L'abbé de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire s'y opposa malgré la faible population de sa paroisse.
Jean Baillet (évêque d'Auxerre 1477–1513), qui veut enrichir la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre, souhaite unir la cure de Gien le Vieil au chapitre de la cathédrale, mais lui aussi se heurte au refus de l'abbé de Fleury, qui est à l'époque Jean d’Esclines (1477-1486). L'évêque se rabat alors sur la cure de la collégiale Saint-Laurent de Gien, qu'il réunit au chapitre de Saint-Étienne d'Auxerre en 1485. Or l'église est en si mauvais état qu'on ne peut plus l'utiliser en hiver et guère mieux en saisons plus clémentes. Les chanoines de la cathédrale ne perdent pas de temps : en 1485 ils exposent au pape Innocent VIII que Charles VIII et sa sœur Anne projettent de la rebâtir. Le pape leur accorde une sorte de Jubilé pour les trois premiers jours de la semaine sainte pour les années 1486, 1487 et 1488 ; mais comme les aumônes cessent avec le jubilé, Jean Baillet accorde en 1486 des indulgences à ceux qui contribuent à réparer la collégiale, laquelle abrite les reliques de sainte Felicule Vierge. La vieille église est abattue avant la fin du siècle, et rebâtie au moins en partie avec l'aide de la princesse Anne. En 1509 l'évêque visite ce chapitre et y établit des règles concernant les chapelains.
Saint Genou était traditionnellement honoré à Gien. Il existait une chapelle Saint-Genou ou saint-Genoulph au nord de la ville dans le faubourg des vignerons, à côté de laquelle les capucins de Gien avaient une maison. Vers le ,.
La guerre de Cent Ans
En 1307, Philippe le Bel, donne Gien en apanage à son demi-frère Louis, comte d'Évreux. En 1385, ses héritiers cèdent leurs droits au duc Jean de Berry, qui les revend en 1388 à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Jean sans Peur, son fils les hérite en 1404, et célèbre au château les noces de sa fille Catherine en 1410.
En 1419, Jean Sans Peur est assassiné par le parti Armagnac à Montereau-Fault-Yonne. Gien retourne au domaine royal, mais est bientôt donné en apanage au connétable de Richemont, pour ses services en tant que connétable de France.
En 1427, son compagnon Dunois, délivre la ville des mains bourguignonnes. Après la délivrance d’Orléans en 1429, Jeanne d’Arc convainc à Gien le dauphin Charles de se rendre à Reims pour se faire sacrer roi. En 1430, le connétable de Richemont, tombé en disgrâce, se voit dépouillé de son comté de Gien par Charles VII, au profit de Dunois.
La Renaissance
D'Anne de Beaujeu à Louise de Savoie
En 1481, Louis XI donne en apanage le Comté de Gien à sa fille aînée Anne de Beaujeu. Elle fait de Gien l'une de ses résidences principales. De 1483 à 1491, elle est régente du Royaume, son frère le futur Charles VIII étant mineur. Sous son autorité, la ville s'embellit : le château est reconstruit dans le style renaissance entre 1494 et 1500, le pont est en partie reconstruit, l'enceinte fortifiée est restaurée et agrandie, l'église collégiale Saint-Étienne est reconstruite, le couvent des Minimes est fondé. Gien se pare de beaux hôtels renaissance. En 1522, Anne de Beaujeu meurt, le comté passe à sa fille unique : Suzanne, épouse du connétable Charles de Bourbon.
En 1523, le roi , qui s'apprête à partir en guerre contre l'Empereur Charles Quint, signe dans le château l'acte qui confie la Régence du Royaume à sa mère Louise de Savoie. Cette dernière déteste Charles de Bourbon et lui confisque le comté de Gien après son acte de traîtrise de Pavie, où il combat son propre roi en 1525 et le fait prisonnier. Après la mort de Louise de Savoie, Gien revient en 1561 à Charles de Bourbon, arrière-cousin très éloigné du félon de Pavie.
Les guerres de religion
Gien possède une importante communauté protestante et un temple dès 1559. Gien devient rapidement une place forte protestante, comme ses voisines Châtillon-Coligny, Châtillon-sur-Loire et Orléans. Durant cette période, les églises sont pillées et le clergé chassé.
La ligue reprend le contrôle de la ville vers 1587, qui en représailles perd son siège présidial et son bailliage à l'avantage de Bléneau.
Le Fronde
En 1616, Charles de Lorraine, duc de Guise, obtient de Louis XIII le comté de Gien. Il le revend un peu plus tard au chancelier de Séguier.
La paroisse de Gien-le-Vieux est réunie à celle de Saint-Étienne de Gien. Cette dernière reprend le double patronage Saint-Pierre Saint-Paul.
En 1652, pendant la Fronde, Anne d'Autriche, régente du Royaume, Mazarin et le petit Louis XIV trouvent refuge au château alors que les armées royales du maréchal d'Hocquincourt sont vaincues par Condé à Bléneau. Turenne parvient à stopper l'armée de Condé à Poilly-lez-Gien. Le Roi et son entourage peuvent alors se retirer sur Sens puis Paris.
En 1672, le chancelier Séguier meurt, laissant le château à sa fille Charlotte, qui épouse successivement Maximilien III de Béthune, duc de Sully (petit-fils de Sully et fils de Maximilien II), puis Henri de Bourbon, duc de Verneuil, fils naturel d'Henri IV. À sa mort en 1704, le comté passe à Henri Charles de Coislin, évêque de Metz.
En 1736, le comté est racheté par Claude Henry Feydeau de Marville, marquis de Dampierre-en-Burly, alors jeune maître des requêtes. Veuf, ayant perdu tous ses enfants et sans héritier direct, il le lègue en 1778 à son lointain neveu Charles-Henri de Feydeau (1754-1802), marquis de Brou, qui le transmet ensuite à son fils cadet. Les Feydeau conservent ainsi le château jusqu'en 1823.
La Révolution
La Révolution se déroule sans effusion de sang. La ville devient chef-lieu de district puis sous-préfecture en 1800.
| ]
Au faïencerie créée ; on construit les halles, l'hôtel-de-ville, l'église Saint-Louis, la gare. C’est aussi l’époque de crues dévastatrices : 1846, 1856 et 1866, qui noient la ville sous plusieurs décimètres d'eau. La ville s’assoupit dans son beau décor.
En 1823, le château est racheté 31 000 francs au comte de Feydeau, dernier seigneur de Gien, par le département du Loiret pour y installer le tribunal, la maison d'arrêt et la sous-préfecture.
En 1857, le quartier du Berry, en rive gauche de la Loire, est détaché de Poilly-lez-Gien et rattaché à Gien.
En 1926, l'arrondissement de Gien est supprimé par la réforme Poincaré. La commune et le canton sont rattachés à l'arrondissement de Montargis. Cependant la ville garde son tribunal, et son centre des impôts.
À la fin de la guerre d'Espagne, entre le et le , plus de 2 800 réfugiés espagnols fuyant l'avancée des troupes de Franco, arrivent dans le Loiret. Devant l'insuffisance des structures d'accueil d’Orléans, 46 centres d’accueil ruraux sont ouverts, dont un à Gien. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le Sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, et le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, ceux préférant rester sont regroupés au camp de la verrerie des Aydes, à Fleury-les-Aubrais.
La Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le pont de Gien est bombardé le par la Luftwaffe, afin de couper la retraite de l'armée française. Ce bombardement entraîne un gigantesque incendie qui ravage les vieux quartiers au pied du château.
En 1941, Gien est en grande partie en ruines : 422 immeubles ont été totalement détruits et 921 partiellement. Le centre-ville a brûlé pendant 3 jours et 3 nuits. Les églises Saint-Pierre et Saint-Louis sont détruites, mais le château est épargné par un orage providentiel. Les Giennois pensent à la lourde tâche de relever la ville. L'architecte urbaniste André Laborie est mandaté par le régime de Vichy pour dresser les plans de la Reconstruction selon un style régionaliste.
Les Alliés ont bombardé la zone du pont en juin-juillet ; ils n'ont pas atteint leur objectif et n'ont fait que des dégâts collatéraux dont quelques victimes civiles. L'arche centrale du pont a été détruite en août 1944 par les Allemands en retraite.
La reconstruction et les Trente Glorieuses
La réelle reconstruction ne démarre qu'après la guerre, en . Elle s'effectue d'après le plan Laborie, dans le style des rares immeubles restants. Gien est relevé de ses ruines et le nouvel ensemble harmonieux est appelé à juste titre « Joyau de la Reconstruction française ».
Les Trente Glorieuses voient la ville s'agrandir sur le plateau : les quartiers des Montoires, de Montbricon et la zone industrielle sont construits. Un nouvel hôtel de ville est construit loin du centre-ville, à côté des nouveaux équipements sportifs.
La commune d'Arrabloy lui est associée en 1972.
Aujourd'hui, la ville s'élargit, et les quartiers de Cuiry, de la Fontaine et de Chantemerle accueillent de nouveaux habitants mais la population globale diminue depuis le recensement de 1990.
En 2023, des manifestations sont organisées dans la ville dans le cadre du mouvement social contre le projet de réforme des retraites. Le 31 janvier, 1 450 manifestants sont recensés selon la police. Puis le 7 février et le 11 février, 1 000 manifestants sont comptés selon les syndicats et la police,. Le 16 février, la presse (La République du Centre) dénombre 250 manifestants et les syndicats 350. Le 7 mars, on remarque un regain dans la mobilisation avec 1 600 manifestants selon la presse. Le 15 mars, 700 manifestants défilent selon les syndicats et 650 pour la police. Le 28 mars, les syndicats comptent 750 manifestants, 730 selon la presse et 700 pour la police.
- ↑ Bernard Gineste, « Gien », in Onomastica 01, 2009.
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- ↑ , sur anecdotrip.com.
- ↑ Tissier 2013.
- ↑ Lebeuf 1743, p. 563, volume 1.
- ↑ Lebeuf 1743, p. 564, volume 1.
- ↑ Abbé Duchâteau, Histoire du diocèse d'Orléans depuis son origine jusqu'à nos jours, Société archéologique et historique de l'Orléanais, Orléans, 1888, p. 284.
- ↑ Abbé Duchâteau, Histoire du diocèse d'Orléans depuis son origine jusqu'à nos jours, Société archéologique et historique de l'Orléanais, Orléans, 1888, p. 133.
- ↑ L'accueil des réfugiés civils espagnols de 1936 à 1940. Un exemple : la région Centre ;Jeanine Sodigné-Loustau :Matériaux pour l'histoire de notre temps, 1996,vol. 44 no 44, p. 42-47.
- ↑ , France 3 Centre Val-de-Loire, 6 mai 2016.
- ↑ Montens, Serge, Les plus beaux ponts de France, , p. 52
- ↑ « La carte des manifestations du 31 janvier contre la réforme des retraites », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Manifestations du 7 février contre la réforme des retraites : les chiffres ville par ville », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « La carte des manifestations du samedi 11 février contre la réforme des retraites », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « La carte des manifestations du mardi 7 mars contre la réforme des retraites », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « La carte des manifestations du mercredi 15 mars contre la réforme des retraites », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « La carte des manifestations du mardi 28 mars contre la réforme des retraites », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
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Héraldique
|
Les armes de Gien se blasonnent ainsi : D'azur au château d'argent à trois tours crènelées, maçonné de sable ouvert et ajouré du champ. On peut également trouver :
|
Les familles blasonnées de Gien, d'après l'armorial général de 1696, sont les suivantes :
- Anjou (d') : seigneurs
- Avril : bourgeois
- Bailly : bourgeois
- Chartier de Bergeville : seigneurs
- Chaseray (de) : bourgeois
- Foucault : bourgeois
- Janson : seigneurs
- Pommereau : bourgeois
- Vannier : bourgeois
- ↑ Site de la ville de Gien. D'après Robert Louis, adoptées par le conseil municipal dans sa séance du 28 mai 1962. Consultation : décembre 2008.
- ↑ Le blasonnement de la ville de Gien sur Gaso.fr. Consultation : mars 2008.
- ↑ Blasonnement de la ville de Gien d'après Malte-Brun, La France illustrée.
Culture
- Le festival Chansons de ma ville, créée en 1997, s'est déroulé chaque fin juillet jusqu'en 2010 ;
- Le spectacle Jour de Loire se déroule chaque année dans de nombreuses villes et villages du Loiret ; situés en bord de Loire et notamment à Gien ;
- Le festival du livre jeunesse qui a lieu tous les ans en juin au Centre culturel ;
- Le musée de la faïencerie implanté dans l'enceinte de l'usine ;
- Le musée international de la chasse situé dans le château ;
- L'Espace Culturel - SMAC, Service Municipal d'Action Culturel, de nombreuses expositions et animations durant toute l'année, et sa fête : les turbulences de l'Espace Culturel.
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Gien dans la littérature
Découvrez les informations sur Gien dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.
1838 autres localités pour la Centre-Val de Loire
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