Saint-Flovier

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Saint-Flovier : descriptif

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Saint-Flovier

Saint-Flovier est une commune française du département d'Indre-et-Loire, dans la région Centre-Val de Loire.

Géographie

Communes limitrophes de Saint-Flovier
Betz-le-Chateau Verneuil-sur-Indre Fléré-la-Rivière
Indre
La Celle-Guenand Saint-Flovier Cléré-du-Bois
Indre
Charnizay Obterre
Indre

Localisation et paysages

Saint-Flovier est une commune de la "Touraine du Sud" ou "Lochois du Sud". Situé à "la pointe méridionale de la feuille de vigne formée par l'Indre-et-Loire" comme l'écrit joliment Jean-Marie Laclavetine, ce bourg s'apparente plus à la "petite Touraine retirée, modeste et gaie" des vallées de l'Aigronne et de la Claise au sud, qu'au Val de Loire, avec son ampleur et son éclat 60 km plus au nord. La commune n'est pas loin non plus des "mille étangs" de la Brenne (la limite du département de l'Indre est à moins de 3 km) et à une vingtaine de kilomètres de la vieille cité de Loches.

Le bourg est implanté dans une petite dépression (environ 100 mètres d'altitude), au carrefour de quatre routes, dont les directions correspondant à peu près aux quatre points cardinaux. Toutes montent légèrement pour sortir du village, les terres alentour s'élevant en moyenne à près de 140 mètres.

Le village est traversé d'ouest en est par un ru, le Ruban, qui alimente l'étang du bourg et devient plus à l'est le Ruisseau de la Fontaine de Saint-Flovier lorsqu'il se jette dans l'Indre

La commune se trouve dans l'aire géographique et dans la zone de production du lait, de fabrication et d'affinage de deux fromages de chèvre appréciés des connaisseurs, chacun portant le nom de son terroir d'origine : le Sainte-Maure de Touraine (reconnaissance en AOC par décret du ), bûche allongée tronconique, cendrée ou non, avec un brin de paille à l'intérieur, dont Balzac disait en son temps qu'il était "le fromage de chèvre le plus connu" et le non moins célèbre Valençay, en forme de pyramide tronquée.

Hydrographie

Réseau hydrographique de Saint-Flovier.

Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 28,46 Brignon (1,194 Aiguillon (2,837 ,.

Le Brignon, d'une longueur totale de 26,3 altitude à l'ouest du territoire communal, aux abords du hameau Laleu, et se jette dans la Claise à Abilly, après avoir traversé 7 communes. Sur le plan piscicole, le Brignon est classé en deuxième catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche).

L'Aiguillon, d'une longueur totale de 12,5 Charnizay, traverse l'extrême sud du territoire communal et se jette dans le Poinsonnet à Châtillon-sur-Indre dans l'Indre, après avoir traversé 4 communes. Sur le plan piscicole, l'Aiguillon est également classé en deuxième catégorie piscicole.

Deux zones humides ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée du Ruisseau le Ruban à la Pairaudrie » et « l'étang de la Simolière »,.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 amplitude thermique annuelle de 14,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Ferrière-Larçon à 11 vol d'oiseau, est de 12,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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Histoire

Saint-Flovier était déjà érigé en paroisse au XIIIe siècle, ainsi qu'en attestent une charte de 1225 de l'abbaye de Saint-Martin (Parochia Sancti Flodovei, la plus ancienne mention) et le cartulaire de 1290 de l'archevêché de Tours (citant la Parochia S. Flodovei). La charte de 1230 de l'abbaye de la Merci-Dieu à La Roche-Posay nomme, elle aussi, Saint-Flovier Sanctus Flodoveus. Cette étymologie latine incite à penser que le gentilé de Flodovéens serait plus approprié que celui de Floviens.

Le bourg était autrefois protégé par des murailles et des douves (peut-être là où coule le ru du Ruban) et comprenait un donjon élevé non loin de l'église. Il ne reste aucune trace de ces fortifications.

À 1 km au sud du bourg se dressait la forteresse du Roulet, dont ne subsistent aujourd'hui que pans de murs ruinés et douves à demi comblées. Elle avait probablement vocation, comme celle du Bridoré, à jouer un rôle défensif en arrière de la Creuse. Elle fut toujours la propriété des seigneurs de Saint-Flovier.

Hugues de Saint-Flovier (Hugo de sancto Flodoveo), chevalier, premier seigneur connu du Roulet et de Saint-Flovier, vivait en 1175. En 1240, le sceau du seigneur Airaud ou Ereaud de Saint-Flovier comportait un losange et l'inscription S. Ereadi de Sain Flover. Après lui, la châtellenie de Saint-Flovier et le fief du Roulet passèrent, on ne sait comment, dans la maison de Preuilly, première baronnie de Touraine.

La paroisse voisine de Sainte-Julitte a connu une communauté de destin avec Saint-Flovier. Châtellenie relevant de Preuilly, elle s'appelait au le Mengre, dit Boucicaut, maréchal de France célèbre, seigneur de Chaumussay et du Breuil doré (aujourd'hui Bridoré).

En 1359, la forteresse du Roulet tomba aux mains des Anglais qui occupaient le Poitou. Le maréchal Boucicaut leva alors une contribution dans toute la châtellenie de Loches et put racheter la place aux Anglais en 1362.

Vers 1600, Daniel de Thianges, écuyer, devint propriétaire des terres du Roulet et de Saint-Flovier. Son fils Louis, qui lui succéda en 1640, fut mêlé aux troubles de la Fronde. Il s'installa dans le vieux château du Roulet, à partir duquel, en compagnie d'autres gentilshommes, il multiplia brigandages et vexations à l'égard des habitants de Saint-Flovier. La tradition affirme qu'il fut enfin atteint par la justice et jeté en prison. N'ayant pas de postérité, les terres passent à sa sœur Marie.

Les extraits ci-dessous d'une lettre de Marie de Thianges, épouse de Regnault Dallonneau, seigneur du Roulet et de Saint-Flovier (parti guerroyer dans le nord), à l'adresse du baron de Preuilly en 1672, sont explicites sur ce que pouvait être l'organisation seigneuriale de Saint-Flovier (et l'orthographe) au XVIIe siècle :

" En la quelle chatellenye il y a bourg composé de quatre vingt feus dhabitans ou denviron qui nous doibvent plusieurs menus droitz et debvoirs. Nous y avons notre justice chastellenye de St Flovier qui est rendue par nostre bailli de quinzaine en quinzaine suivant la coustume et les ordonnances et décrets requis. Dans le dict bourg de St Flovier, il y a eglise paroissialle, en la quelle nous sommes fondateurs seuls (...). Dans le quel bourg nous avons four banal avec tous droits de la ditte coustume. Y avons aussi tous droictz de mesures à vin et bled et aultres droictz mesme du boisseau plus grand que du vostre d'un seiziesme, comme nos predecesseurs ont accoustumé jouyr. Avons nostre moulin bancquier, appelé le moulin Premier avec tout droictz de la ditte coustume. En nostre dit bourg nous avons quatre foires par chacun an, savoyr : la première le jour de St Vincent le , la seconde le jour de Ste Croix 3 may, la troisiesme le jour de l'Invention de la Ste Croix, la quatriesme le ; et tous les lundys de la semaine les marchez qui nous ont este accordez ou a nos predecesseurs par les Roys, avec les droictz des dittes foires et marchez. Avons aussy de nostre dit bourg droict de bouchery comme nos predecesseurs ont accoustume jouyr. Avons en la ditte paroisse de St Flovier droict de dixme de bled de treize gerbes (...)".

Quant aux rapports du Roulet, qui était aussi un fief, ils consistaient surtout dans une dîme de 1/13e sur les blés, chanvres, pois, fèves, etc., à laquelle étaient soumis 400 arpents de terre dépendant de Saint-Flovier.

Vers 1690, Saint-Flovier fut acquis par Jacques Chaspoux, seigneur de Verneuil. En 1708, le domaine de Sainte-Julitte fut vendu à Claire Renaudot, veuve de Jacques Chaspoux. Leur fils, Eusèbe-Jacques, obtint que la terre de Verneuil fût érigée en marquisat, englobant ainsi celles de Sainte-Julitte, du Roulet, de Saint-Flovier, de Chaumussay et autres domaines adjacents.

René de Menou, seigneur de la châtellenie voisine de Charnizay, épousa en 1769 Anne Isabelle Michelle Chaspoux de Verneuil, qui, de par sa dot, fit de lui le dernier seigneur du Roulet et de Saint-Flovier. Il fit alors bâtir, à l'écart de la vieille forteresse, un nouveau château, dont il ne reste plus rien, car il fut démonté et vendu pierre par pierre. Vers 1880, un troisième château va être édifié au même emplacement. Ce sera le plus important des trois (il en existe des photos) : il coûta 1,5 million de francs-or et comportait autant de portes et fenêtres qu'il y a de jours dans l'année. En 1950, cette magnifique demeure avait définitivement disparu, "victime du vandalisme d'un marchand de pierres, en même temps que le parc qui l'entourait a été exploité". Seuls subsistent au lieu-dit "La Basse-Cour" de beaux bâtiments qui devaient être les communs de ce château.

Jusqu'à la Révolution, Saint-Flovier était dans le ressort de l'élection de Loches et faisait partie du doyenné de Preuilly. Devenu chef-lieu de canton en 1790, il fut en 1802 rattaché au canton du Grand-Pressigny. Le plan cadastral de Delaunay, terminé le , annonçait 2 614 hectares. En 1826, après avoir été administrée par quatre maires successifs, une ordonnance royale rattacha une partie de la commune de Sainte-Julitte à celle de Saint-Flovier : le bourg, le hameau du Champ-du-Chêne et deux maisons du Bois l'Etang, soit un peu plus de 300 hectares.

L'année était rythmée par quatre foires qui avaient lieu les , , et . Elles se tenaient sur l'actuel terrain de football, parfois encore appelé "champ de foire", environné de l'ancienne laiterie, du château d'eau de 1900, du lavoir municipal et de l'alambic communal. Le 3e dimanche de mai avait lieu une assemblée pour location de domestiques.

Ces évènements ont disparu après la tourmente de la Grande Guerre, dont plus de cinquante hommes de la commune ne revinrent pas.

Durant la seconde guerre mondiale, à partir de , le tracé de la ligne de démarcation laissa une petite partie au sud-est de l'Indre-et-Loire en zone libre, dans laquelle se trouvait précisément Saint-Flovier. Cette "frontière" passait à une quinzaine de kilomètres en direction de Ligueil.

De nos jours, deux fêtes communales se déroulent chaque année, l'une le 3e dimanche de mai, l'autre le 1er dimanche d'août, cette dernière étant appelée "Fête des Bûchettes", du nom d'un quartier de Saint-Flovier.

Un (petit) mystère local n'a jamais été vraiment résolu : la présence de scories, improprement baptisées "mâchefer", que l'on retrouve partout dans la contrée en abondance, notamment sur les chemins (c'est moins évident maintenant que tout est goudronné). Ces gisements de "ferrières" sont très importants autour de Saint-Flovier. Ces scories ont pu être importées des environs ou du minerai apporté là pour y être fondu grâce à la grande quantité de charbon de bois fourni par les forêts locales. Mais quand et dans quel but ? Diverses hypothèses, parfois romantiques, mais très improbables, ont été formulées : "les scories remontent à l'âge de bronze"; "elles sont issues des forges gauloises"; "Charles Martel a reconstitué là son armée avant la bataille de 732 et forgé des armes"; "il s'agit finalement d'activités de fonderies assez récentes...". Il faut peut-être prendre en compte la proximité de Ferrière-Larçon (12 km) en tant qu'origine ou modèle d'activité métallurgique. Saint-Flovier a peut-être possédé des forges similaires, le bois était abondant et certains lieudits portent des noms évocateurs: Le Mineray, La Forge. Ou plus simplement, on a fait venir ces scories de fer proches, car elles constituaient un engrais réputé et servaient également à assainir les chemins.

Les années en ont effacé les traces, comme elles ont, avec l'aide des hommes, détruit des châteaux. Les scories de forges fussent-elles préhistoriques, gauloises, carolingiennes ou autres, n'auront finalement servi, comme les pierres des demeures seigneuriales, qu'à "ferrer" et empierrer les chemins.

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Saint-Flovier dans la littérature

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1838 autres localités pour la Centre-Val de Loire

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-cvl/263721.html

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