Cigogné

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Cigogné : descriptif

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Cigogné

Cigogné (prononcé [si.gÉ”.ˈɲe]) est une commune française du département d'Indre-et-Loire, dans la région Centre-Val de Loire et dans la région historique de Touraine

Le plateau qui compose la presque totalité de son territoire communal est inscrit dans la petite région fertile de la Champeigne tourangelle ; ce n'est donc pas par hasard que dès l'âge du bronze, des peuplements, certainement agriculteurs, se sont installés sur ce plateau

L'évêque de Tours Théotolon est un personnage clé dans l'histoire de Cigogné : c'est lui qui fonde la paroisse vers le milieu du Xe siècle pour assurer des revenus fonciers à une abbaye de sa ville, qu'il voulait restaurer

C'est surtout au Moyen Âge que l'histoire de Cigogné est la plus documentée, le fief de Cigogné étant alors une possession des comtes d'Anjou au cÅ“ur d'une Touraine qu'ils disputent aux comtes de Blois. En 2014, Cigogné, avec ses 433 habitants, reste une commune rurale : l'agriculture, à forte dominante céréalière, garde une place non négligeable dans son économie, même si le nombre des exploitations a diminué

Le territoire de Cigogné ne représente pas un bassin d'emploi important et si la commune, après avoir connu l'exode rural comme beaucoup d'autres, se repeuple depuis le début des années 1980, c'est surtout pour accueillir de nouveaux habitants qui travaillent à l'extérieur, dans un rayon de 20 à 35 kilomètres mais qui contribuent au rajeunissement de la population. Cigogné arrive également à concilier la présence, sur son sol, d'un établissement classé Seveso avec l'existence d'un site du réseau Natura 2000 qui occupe la presque totalité de son territoire.

Géographie

Localisation et communes limitrophes

La commune de Cigogné se trouve dans le quadrant sud-est du département d'Indre-et-Loire, dans la région historique de Touraine. À vol d'oiseau, Cigogné se situe à 23,8 Tours, préfecture du département d'Indre-et-Loire, à 8,7 Bléré, chef-lieu du canton auquel la commune est rattachée.

Limites administratives de Cigogné.

La commune se situe dans l'aire urbaine de Tours.

Cigogné est limitrophe de sept autres communes :

Communes limitrophes de Cigogné
Athée-sur-Cher Bléré
Courçay Cigogné Sublaines
Reignac-sur-Indre Azay-sur-Indre Chédigny

Géologie et relief

La formation géologique très largement dominante à Cigogné consiste en un socle de sables du cénomanien, déposés il a environ 95 millions d'années (Ma) à la faveur d'une avancée marine sur la Touraine. S'y superposent successivement le tuffeau jaune du turonien supérieur (- 90 Ma) puis une couche de craie du Sénonien (entre - 89 et - 65,5 Ma) ; la mer se retire à la fin de cette période qui correspond également à la fin du Mésozoïque. Plus tard au milieu et à la fin de l'Éocène, il y a (- 37 à - 34 Ma), une nouvelle avancée des mers dépose sur cet ensemble le calcaire lacustre caractéristique de la petite région agricole fertile de la Champeigne tourangelle qui compose la presque totalité des sols de la commune. Seuls font exception, à l'extrême sud-est du territoire, des affleurements de la craie sénonienne au flanc de la vallée creusée par le ruisseau des Tabardières et, au niveau du bourg lui-même, une plaque de dépôts alluvionnaires du Miocène moyen (- 15 Ma environ).

La superficie du territoire de Cigogné est de 2 179 hectares (au ,.

La presque totalité du territoire communal de Cigogné se développe sur un plateau d'altitude assez uniforme comprise entre 90 et 100 m, où seuls les talwegs à peine signalés de ruisseaux temporaires marquent de légères ruptures. Le point culminant à 106 m se trouve à l'est du chef-lieu communal, en limite de la commune de Sublaines ; l'altitude minimale de 73 m est observée à l'endroit où le ruisseau des Tabardières quitte le territoire communal, au sud-est, pour rentrer sur la commune de Reignac-sur-Indre.

Hydrographie

Le réseau hydrographique de Cigogné est réduit à sa plus simple expression : le ruisseau des Tabardières, qui prend sa source sur la commune de Sublaines et va se jeter dans l'Indre à Reignac-sur-Indre, est le seul cours d'eau permanent de la commune, et encore ne l'est-il qu'en aval du hameau des Tabardières, soit sur 2 km environ ; sur ce parcours, il matérialise la limite communale entre Cigogné et Chédigny. Pour le reste, le territoire communal ne comporte que des fossés temporaires, alimentés par les eaux de ruissellement et de drainage agricole.

Paysages naturels

Les paysages naturels de Cigogné sont aujourd'hui dominés par de grandes étendues agricoles dans lesquels on devine, vu d'avion, les traces de parcellaires anciens gommés par les remembrements. Toutefois, par endroits, des bouquets d'arbres ou de petits bois rompent l'uniformité de l'ensemble : épargnés par le défrichage car le sol qui les porte est localement peu intéressant pour l'agriculture, ils sont les vestiges des forêts qui couvraient, jusqu'au Moyen Âge, cette partie de la Touraine,.

Paysage de la Champeigne tourangelle à Cigogné.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 15,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Reignac Â», sur la commune de Reignac-sur-Indre à 3 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Liaisons aériennes

À 40 minutes de trajet routier depuis Cigogné, l'aéroport de Tours Val de Loire (code IATA : TUF â€¢ code OACI : LFOT) propose en 2014 des dessertes régulières à destination d'Ajaccio, Figari, Toulouse, Dublin, Londres, Marrakech et Porto ; d'autres dessertes, saisonnières ou occasionnelles, sont assurées.

Infrastructure routière

Le chef-lieu communal de Cigogné se trouve au cÅ“ur d'un réseau de routes qui rayonnent vers les limites du territoire communal. Parmi elles et depuis le centre-bourg de Cigogné, les plus importantes sont la D58 qui, vers le sud, rejoint Reignac-sur-Indre et vers le nord-est Bléré, ainsi que la D83 par laquelle on atteint Cormery à l'ouest et Athée-sur-Cher au nord. En empruntant la D58 vers le nord-est, on accède, après un trajet de seulement 6 Bléré qui permet de gagner Tours puis l'autoroute A10 ou Vierzon puis l'autoroute A71 ; cette autoroute, ouverte en 2007, traverse d'ouest en est la pointe nord du territoire communal de Cigogné.

Transport en commun

En 2014, Cigogné n'est directement desservie par aucun transport en commun, qu'il soit ferroviaire ou routier.

  1. ↑ «  Â», sur le site lion1906 de Lionel Delvarre (consulté le ).
  2. ↑ «  Â», sur le site lion1906 de Lionel Delvarre (consulté le ).
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Toponymie

Cigogné sur la carte de Cassini.

Le nom de la localité est attesté sous la forme Villa Ciconiacum en 943, dans un diplôme de Louis d'Outremer ; puis l'ecclesia de Ciconiaco (1118, charte de l'abbaye de Saint-Julien), ensuite ecclesia de Cigoigniaco (1231, cartulaire de l'archevêché de Tours) ; au .

Fernand Lechanteur propose comme origine un dérivé du nom latin ciconia qui désigne, outre l'oiseau, l'appareil servant à puiser de l'eau et qui est fréquemment répandu dans la toponymie régionale. Le toponymiste Ernest Nègre avance la possibilité d'un *Sigoniacum, avec Sigo(n), anthroponyme d'origine germanique. Dans les deux cas, appellatif ou anthroponyme, la terminaison -é s'explique par l'évolution régulière du suffixe -(i)acum d'origine gauloise, qui indique un lieu ou une propriété et dont l'aboutissement dans cette partie sud ouest du domaine d’oïl est précisément -é, alors que -y est plus général.

La Cour Pavée est un lieu-dit qui doit peut-être son nom à une structure territoriale carolingienne, la cour, domaine clos appartenant à un riche propriétaire de plusieurs villae.

En bordure de la D85, au nord du bourg, le lieu-dit la Cure doit son nom à ce qu'en 1213 un logement y était réservé pour l'archevêque de Tours lorsqu'il était en déplacement dans son diocèse.

Les Paluds, en bordure de la route de Cigogné à Bléré, étaient au Moyen Âge une des nombreuses possessions des moines de Saint-Julien sur la paroisse de Cigogné. Le nom du lieu-dit évoque bien sûr le nom latin palus, paludis (le marais) et, de fait, les Paluds furent longtemps une zone très humide du territoire de Cigogné, en raison d'une géologie très localement spécifique, où le calcaire lacustre s'est compacté et est devenu plus imperméable.

  1. ↑ Stéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire : Communes et anciennes paroisses, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 301 ISBN ), p. 95.
  2. ↑ Fernand Lechanteur, « Un drôle d'oiseau (Ciconia et ses dérivés) : de la cigogne à la manivelle Â», Parlers et traditions populaires de la Normandie, no 1,‎ , p. 57-60.
  3. ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, 1990-1991, 1871 ISBN  et , lire en ligne), partie 12805.
  4. ↑ Audin, p. 19.
  5. ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, 1990-1991, 1871 ISBN  et , lire en ligne), partie 20630, p. 1692.
  6. ↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Couderc322


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Histoire

De la Préhistoire à l'Antiquité

La voie Vendôme-Poitiers à l'est du bourg de Cigogné.

Le plateau de Cigogné a été occupé par l'homme depuis le Néolithique ; de nombreuses haches polies retrouvées en témoignent. L'une d'elles, en éclogite, une roche métamorphique qui ne se rencontre pas en Touraine, atteste de mouvements de populations sur des distances importantes : les gisements d'éclogite les plus proches se trouvent en Loire-Atlantique.

Les vestiges de l'âge du bronze sont représentés par les traces de plusieurs enclos probablement liés à des activités agricoles précoces, situés sur le plateau, notamment près du hameau des Tabardières, et révélés par l'archéologie aérienne,.

La voie antique de Vendôme à Poitiers passait par le territoire de Cigogné. Entrée sur le territoire de Cigogné au nord-est, où elle matérialise un temps la limite communale avec Sublaines sous forme d'un chemin toujours existant, elle poursuit son parcours vers le sud-ouest en ligne presque droite, passe à l'est du bourg de Cigogné et rejoint la D58 sur Reignac-sur-Indre ; son parcours est presque totalement persistant sur Cigogné sous forme de chemins ou de limites parcellaires. Des fouilles réalisées sur les communes voisines de Bléré et Sublaines à l'occasion de la construction de l'autoroute A85 ont révélé sa structure : une emprise de plus de 20 m de large, fossés latéraux compris, et une chaussée composée de couches de pierres compactées successives maintenues latéralement par des pierres posées sur chant.

Moyen Âge

Vers 940, Théotolon, archevêque de Tours depuis 931, décide de relever dans cette ville l'abbaye de Saint-Julien, fondée pendant l'épiscopat de Grégoire de Tours mais saccagée par les raids normands sur la vallée de la Loire en 853. Pour assurer à cette abbaye des revenus suffisants, Théotolon la dote de possessions foncières aussi bien dans Tours que dans le reste de son diocèse. C'est probablement dans ce cadre qu'il fonde, vers 942, dans le lieu qui s'appelle encore Villa Ciconiacum, une chapelle dédiée à Sainte Marie ; en 943, un diplôme de Louis d'Outremer confirme à Théotolon ses droits sur Saint-Julien et ses dépendances, dont la chapelle Sainte-Marie et le bourg qui l'entoure. En 979, Gandelbert, neveu d'Hardouin, archevêque de Tours, reconnaît aux moines de Saint-Julien la possession de la moitié des dîmes de Cigogné qui leur avaient été accordées par Théotolon, à charge pour eux de fonder et d'entretenir un prieuré sur le territoire de Cigogné ; ce sera le prieuré Saint-Fiacre.

Ciconias relevait de la viguerie d'Amboise. Cette référence, non datée, remonte probablement à la fin du .

En 1014, Foulques Nerra accorde à son compagnon d'armes Lisois d'Amboise la possession du fief de Cigogné, entre autres domaines, en cadeau à l'occasion de son mariage ; s'il change de mains, Cigogné reste une des nombreuses possessions du comté d'Anjou dans cette partie de la Touraine où les terres des comtes d'Anjou et leurs ennemis de la maison de Blois sont, et pour encore une trentaine d'années, étroitement imbriquées avant la victoire décisive des Angevins sur les Blésois lors de la bataille de Nouy en 1044.

La voie antique de Vendôme à Poitiers s'est muée en un tronçon d'un chemin de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle ; pourtant, aucune source ne semble mentionner que le bourg de Cigogné, implanté à l'écart du chemin, ait profité de cette situation, comme Reignac-sur-Indre, que la voie traverse, a pu le faire.

Époque moderne

Cigogné sur le cadastre napoléonien.

En 1492, une épidémie de peste sévit à Loches, faisant 800 morts de la fin juin à Noël ; le cimetière de la chapelle Saint-André sert à ensevelir une partie de ces victimes. En 1789, utilisée comme grange et ruinée, elle est vendue par le conseil de fabrique de la paroisse. La somme recueillie est utilisée pour doubler intérieurement d'un lambris la charpente de l’église. En 1823 toutefois, Saint-André (la chapelle ou le lieu-dit) figure encore sur la cadastre napoléonien.

Les religieux de Saint-Julien, toujours propriétaires de Cigogné, concèdent, en 1565, des baux à ferme sur la paroisse à charge pour les preneurs, en plus d'une rente à Saint-Julien, de s'acquitter de la rémunération du curé.

En 1692, Gaétan de Thienne est « chevalier, seigneur de Cigogné, Razay, le Chastellier et d'autres lieux Â» comme en témoigne une déclaration faite par lui au prieuré du Liège (noté Lièze dans les documents d'époque).

Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, principale itinéraire de Paris vers l'Espagne jusqu'au troisième quart du . Le prieuré de Saint-Fiacre fondé au Révolution, ses bâtiments étant vendus en 1791 puis démantelés. Quelques vestiges en subsistent au sud-est de l'église. Un peu plus tard, vers la fin du mois de septembre 1798, le curé de Cigogné sera déporté à l'île de Ré pour avoir parcouru le bourg en soutane et en sonnant les offices religieux. Dans la même période, d'autres curés de Cigogné se rendront coupables de « méfaits Â» similaires.

Époque contemporaine

La Première Guerre mondiale a fait treize victimes parmi les habitants de Cigogné, tués ou disparus dans le Nord de la France, mais aussi en Belgique ou en Italie, alors que la commune comptait 392 habitants en 1912.

La présence de la ligne de démarcation qui, entre le 22 juin 1940 et le 28 février 1943, coupait le territoire en deux du nord au sud, à 1,5 km à l'ouest du chef-lieu communal, a marqué l'histoire récente de Cigogné ; les deux hameaux de la Marquetterie et du Préau abritaient respectivement les postes allemand (à l'ouest de la ligne) et français (à l'est) ; en 1940, le poste français sous la responsabilité du commandant Costantini,, qui allait créer quelque temps plus tard le maquis d'Épernon dans le sud-est du département. Un petit buisson se trouvait à proximité et, chaque jour, un factionnaire allemand s'y embusquait avec son arme pour surveiller la ligne jusqu'à ce qu'une vieille femme de Cigogné, prétextant un besoin urgent de bois pour son feu, ne rase le buisson, privant l'occupant de son poste d'observation favori. C'est à Cigogné que se négocie la réalisation pratique du balisage de la ligne entre Bléré et Ciran. Les Allemands mettent en place les piquets désormais fournis par les Français. En contrepartie de cette fourniture matérielle, la ligne d'autocars entre Tours et Loches est rétablie. Plus par besoin de continuer à vivre « normalement Â» malgré les difficultés de la guerre que par volonté de résister, même symboliquement, à l’occupant, les Tourangeaux fréquentent toujours les bals, malgré l’interdiction édictée par le gouvernement de la Troisième République dès la déclaration de la guerre et confirmée par le régime de Vichy ; c’est ainsi que le 6 janvier 1945, le tenancier d’un hôtel de Cigogné est verbalisé, probablement après dénonciation, pour avoir organisé un bal clandestin.

  1. ↑ a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Couderc322
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Héraldique

Les armoiries de Cigogné se blasonnent ainsi :

Écartelé : au 1er d'azur à la cigogne d'argent, au 2e d'argent à la rose de gueules boutonnée d'or, au 3e d'argent à la tête de crosse (crosse d'abbé) de gueules, au 4e d'azur à trois fleurs de lis d'or.
Devise : « aedificemus Â» (Ensemble, bâtissons notre avenir).

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Cigogné dans la littérature

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