Furiani

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Furiani : descriptif

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Furiani

Furiani [fuʁjani] est une commune française de la banlieue sud de Bastia située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse

Elle appartient à l'ancienne piève d'Orto.

Géographie

Panorama de Furiani et sa plaine.

Les communes limitrophes sont Bastia, Biguglia, Barbaggio, Oletta et Poggio-d'Oletta.

Situation

Située sur la façade maritime orientale de l'île, au sud de Bastia dont elle est limitrophe, la commune de Furiani était rattachée à l'ancien district urbain de Bastia. Elle fait partie aujourd'hui de la communauté d'agglomération de Bastia. Sa partie littorale occupe le nord de la plaine de la Marana.

Jusqu'à ce que la Corse passe sous la souveraineté du royaume de France en 1789, Furiani se trouvait dans l'ancienne piève d'Orto - Diocèse de Mariana, dans le « Deçà des monts », territoire équivalent à l'actuel département de la Haute-Corse.

Communes limitrophes
Rose des vents Barbaggio Bastia Mer Tyrrhénienne Rose des vents
Poggio-d'Oletta N Mer Tyrrhénienne
O    Furiani    E
S
Oletta Biguglia Mer Tyrrhénienne

Géologie et relief

Furiani est une commune du littoral, au nord de la seule véritable plaine de l'île qui s'étend sur la côte orientale, depuis Bastia jusqu'à l'embouchure de la Solenzara, sur environ 90 km de longueur (sa largeur maximale étant de 12 km). La commune se situe dans ce que les géologues distinguent sur l'île, la « Corse orientale » où dominent les schistes, par opposition à la « Corse occidentale » ancienne, constituée pour l'essentiel de roches granitiques.

Son territoire est délimité de la façon suivante :

  • au nord par une arête partant du sud de la chaîne montagneuse de la Serra di Pigno, proche du col de Teghime (Barbaggio), orientée E-SE et se prolongeant jusqu'à la mer au nord du grau de l'étang de Biguglia ;
  • à l'ouest, ses limites partent du monte Canarinco, passent par la carrière de Serra d'Algo et Punta Ficaggiola (665 Poggio-d'Oletta et dont le plus haut sommet sont les rochers de Petrici (837 m). Le point culminant de la commune se situe à Orsinco (724 m) ;
  • au sud, les limites démarrent au monte Infilati (575 mètres) et se dirigent vers la mer au lieu-dit Tumbulu biancu, coupant le vaste lotissement des Collines puis traversant l'étang de Biguglia ;
  • à l'est, c'est une large bande de sable comportant le grau de l'étang de Biguglia que borde la mer Tyrrhénienne.

Entre la montagne où le village est bâti à plus de 200 mètres d'altitude, et la mer, se trouve la « plaine » de Furiani. Celle-ci occupe la partie septentrionale de la plaine de la Marana, une zone maraîchère qui a depuis toujours alimenté Bastia.

Hydrographie

Le ruisseau de San Pancrazio est le principal cours d'eau, alimenté par de nombreux petits torrents lors de périodes pluvieuses. Il prend sa source dans la Serra d'Algo et se jette dans le grau de l'étang de Biguglia qui est l'émissaire du Bevinco.

Le ruisseau de Sant'Agata, autre cours d'eau au sud du précédent, prend sa source à environ 600 mètres d'altitude, sur le flanc oriental du mont Orsinco et se jette dans l'étang de Biguglia, à hauteur de l'ancien fortin.

Climat et végétation

Le climat, doux dans l'ensemble et tempéré par l'action de la mer, est caractérisé par un ensoleillement important et par une pluviométrie relativement élevée en automne et entre les mois de février et mars. Les précipitations, fortes et soudaines, sont la cause d'inondations de chaussées, commerces et habitations dans la partie plaine. Par ailleurs, la commune est balayée plusieurs fois dans l'année, par de fortes rafales du libeccio.

Dans un passé récent, les hauteurs de la commune étaient fréquemment dévastées par de nombreux incendies en fin de saison estivale. Aussi, il n'existe pas de forêts, voire de bosquets sur son territoire où le bas maquis méditerranéen règne.

Voies de communication et transports

Accès routiers

Du nord au sud, la commune est traversée par la RT 11 ex -RN 193. Cette route prolongée par la RT 20, relie Bastia à Ajaccio les deux métropoles de Corse. En voie express (en 2x2 voies) entre Lupino, quartier sud de Bastia et Vescovato, elle porte le nom d'avenue Sampiero-Corso, de Lupino au giratoire de Biguglia dit « rond-point de Ceppe ».

La route D 464 double l'avenue Sampiero-Corso, entre le giratoire dit « rond-point de Montesoro » (Bastia) et celui de Biguglia, et traverse la commune plus à l'intérieur des terres, au pied des premières collines. Elle était l'ancienne route principale à la sortie Sud de Bastia toujours dite « Route Impériale ».
Cette route est de nos jours très fréquentée en raison du fort et récent développement de l'habitat au flanc des collines de Furiani et de Biguglia que la voie longe. Aussi, est en cours d'aménagement la nouvelle voie permettant d'accéder à la ville de Bastia par ses hauteurs (ou pour se rendre dans le Cap Corse au nord), par le contournement de la ville dès Biguglia entrée Sud de l'agglomération, via Furiani. Plusieurs sections sont déjà ouvertes à la circulation, dont celle au départ du rond-point de Baracone (Furiani) jusqu'à celui d'Agliani (Bastia).

Transports

Furiani se trouve sur la ligne de Bastia à Ajaccio des CFC. Elle est dotée d'une gare entre l'Avenue Sampiero Corso et le stade de Furiani. Elle est aussi desservie par le service suburbain entre les gares de Bastia et Casamozza qui comporte 20 stations intermédiaires sur une vingtaine de kilomètres. Trois de ces arrêts sont situés sur la commune : Saltatojo, La Rocade et Polyclinique.

Le port de Commerce de Bastia est distant de 7 aéroport de Bastia Poretta se situe à 14 km.

  1. Sandre, «  » (consulté le ).
  2. Sandre, «  » (consulté le ).
  3. Sandre, «  » (consulté le ).

Histoire

Antiquité

La Corse de Ptolémée.

En 111  (Bastia). La colonie de Mariana avec son port est créée à cette époque.

Les vestiges d'un hameau antique ont été découverts à Furiani le 20 septembre 2016 lors de travaux de terrassement pour la construction de logements sociaux. Les archéologues de l’INRAP les datent du , soit de la période de colonisation de la Corse : Mariana et Aléria.

Ptolémée mentionne également Vagum promontorium qui est généralement identifié avec la Pointe d'Arco (aujourd'hui sur la commune de Borgo. « Il y a lieu de se rappeler que la bande de sable qui sépare la mer de l'étang de Biguglia est d'une formation postérieure à Ptolémée, Dans ces conditions, il convient de placer le Vagum promontorium dans l'intérieur des terres, vers la station de Furiani ».

Le territoire qui correspondait aux anciens pays de Marana et de Moriani, est alors occupé par les « Mariani » les nouveaux colons romains

Moyen Âge

Furiani était à la fois le centre de la pieve d'Orto et une seigneurie. En 1072, la famille Da Furiani qui domine Furiani, avec l'aide du marquis de Massa de la lignée des Obertinghi, chasse d'Orto et Lota les Delle Suere.

Venus de Sant' Angelo de Balagne, les seigneurs Aschesi (Famille De Lasso) pro-pisans s'implantent dans la pieve d'Orto, ravissent Furiani et édifient un castrum sur un éperon rocheux.

En 1130, les actifs sires De Bagnaria enrichis dans le commerce (vins, bois, poissons de Chiurlino) deviennent une puissante famille seigneuriale. Les Aschesi deviennent leurs vassaux. Promus seigneurs, les Bagnaninchi construisent un castello à Belgodère d'Orto (dit plus tard Belgodère de Bagnaria) puis grâce à Pise, ils obtiendront l'administration d'Orto, de la Marana, des Costiere en s'appuyant sur les châteaux de Furiani, Biguglia, Ischia, Montechiaro, Stella et seront en conflit avec les seigneurs voisins, au XIIIe siècle pour Pietrabugno, Montebello-Cotone, Croce d'Oletta.

En 1267, les nobles de Furiani offrent l'hôpital San Nicolao de Cardo à l'hôpital de la Miséricorde de Pise. Il est situé à Porto Cardo, sur le port où sera installée la Bastia vers 1380.

Aux .

En 1420, un contingent génois venu contester au roi d'Aragon la souveraineté de l'île est massacré à Furiani par les troupes de Vincentello d'Istria.

Castrum de Furiani

Il est fait mention du castrum la première fois dans un serment de fidélité prêté en 1247 : en gage de sa fidélité envers la république maritime de Pise, Alberto de Bagnaia remet six châteaux, immédiatement rétrocédés en fief. Parmi ces fortifications, sont mentionnées celles de Furiani, Croce et Montechiaro portant le nom de trois lignages alliés.

Furiani, avec Biguglia, sont les deux gros castra de la piève d'Orto. Le castrum surplombe de quelques mètres la route est-ouest qui relie le Nebbio et la Marana. Lui fait face et bien en vue, le castrum adverse de Montebello, situé sur un petit éperon rocheux, à 2 km à l'ouest.

Édifié sur un éperon avec des escarpements infranchissables de plusieurs dizaines de mètres de haut, le donjon est construit au départ de l'éperon, de manière à défendre l'accès.

Selon la chronique de Giovanni della Grossa, le mouvement insurrectionnel populaire de 1358 parvint rapidement à la destruction de tous les châteaux, excepté six.

Temps modernes

Furiani a été le théâtre de nombreuses batailles.

  • En 1554, sous Sampiero Corso, Henri II et Charles Quint se disputent la Corse. C'est une suite d'opérations importantes, menées par des troupes professionnelles nombreuses et aguerries, d'attaques et de contre-attaques victorieuses, dans lesquelles intervient la cavalerie. Les contingents gascons du Roi de France occupent et défendent alors le village. Vingt-cinq galères françaises, aux côtés de soixante galères du Grand-Turc, allié de la France contre le Saint-Empire, débarquent des équipements sur la plage de l'Arinella.
  • En 1729, au début de la « guerre de Quarante ans » (1729-1769), également appelée « Révolution Corse », les troupes génoises sont défaites à Furiani, par Luiggi Giafferi.

« Après le soulèvement de 1730, à la suite duquel les notables corses prennent la tête de la révolte contre Gênes, qui perd le contrôle des deux tiers de l'île, Bastia reste la tête de pont de Gênes en Corse, au débouché des zones d'approvisionnement insulaires de la grande cité ligure. Entre Bastia et ces zones, un verrou : le village fortifié de Furiani. La position stratégique de Furiani lui permet d'interdire à Bastia les accès de la Plaine Orientale, du Centre et enfin, par voie de terre, du Nebbio, dont le chef-lieu, le port de Saint-Florent, est alors, comme presque tous les ports, aux mains de Gênes. Qui tient Furiani peut affamer la capitale et interdire à la Sérénissime République de contrôler l'intérieur. Au XVIIIe siècle, cet enjeu n'a pas valu moins de six sièges au village, sur les sept qu'il a connus au cours de l'histoire. »

— Marc Piazza in Le Siège de Furiani.

  • 1731 - Le siège fait suite à la Consulte Nationale de Saint-Pancrace tenue le au pied-même de Furiani. Le général Warchtendonck du Saint-Empire romain germanique auquel est alliée Gênes, vient réprimer le mouvement et fait incendier le village.
  • 1736 -

« Le siège de 1736 se déroule du temps du Roi Théodore, fondateur du Royaume de Corse, placé sous l'égide de l'Immaculée Conception, et que le clan des Paoli abandonne à un moment décisif. Le Commissaire général génois Rivarola fait incendier le village et détruire l'église paroissiale Saint-Érasme, « non-pas pour punir ses habitants, mais parce qu'il a donné asile à des rebelles ». »

— Marc Piazza in Le Siège de Furiani.

  • 1759 compte deux sièges, en mars et mai, à Furiani, toujours parce que le village empêche l'approvisionnement de Bastia. L'ancien doge Giovan Giacomo Grimaldi, devenu commandant en chef des troupes génoises en Corse, fait démolir l'église de Saint-Pancrace, symbole de la révolte depuis 1731.
Dans sa lettre du 30 avril 1759, Monseigneur De Angelis, visiteur apostolique, écrivait : « De la possession de Furiani dépend l'existence de la capitale Bastia et Saint-Florent ».
  • 1763, du 5 juin au 19 juillet, Pascal Paoli y est assiégé par les troupes génoises commandées par Aleriu Fancescu Matra. Le siège de 1763, le sixième, à la fois le plus long et le plus meurtrier, constitue le chant du cygne du préside de Furiani, haut-lieu du Royaume de Corse.

Époque contemporaine

Le fort Sansonetti, partie du dispositif de défense mis en place par les Génois pour défendre la ville de Bastia, a été détruit en 1970 en vue de l'élargissement de la route nationale 193 (2x2 voies).

La commune de Furiani est surtout connue pour la tragédie du stade Armand-Cesari. Le , une tribune s'est effondrée lors de la demi-finale de la Coupe de France, rencontre opposant l'équipe du SC Bastia à Olympique de Marseille. Cette catastrophe avait fait 18 morts et plus de 2 200 blessés. La finale opposant l'AS Monaco face à Bastia ou Marseille n'a donc jamais eu lieu.


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  1. [1] Corse-matin du 22 septembre 2016
  2. a et b Xavier Poli - La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge 1907
  3. Daniel Istria : Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle
  4. Six châteaux sont volontairement épargnés pour servir de siège de justice ou pour protéger des marines : castello de Cinarca et de Biguglia, castello de Nonza et de San Colombano, ainsi que les fortifications de Bonifacio et de Calvi qui dépendaient directement de Gênes - Abbé Letteron in Histoire de la Corse - Tome 1, 1888, p. 221.
  5. Marc Piazza in Le Siège de Furiani,Éditions Anima Corsa Bastia 2012
  6. Histoire de Furiani

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-cor/34982.html

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