Saint-Yvi
Localisation
Saint-Yvi : descriptif
- Saint-Yvi
Saint-Yvi [sɛ̃tivi] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Localisation
Saint-Yvi (Sant-Ivi en breton) s'étend sur 27,1 La Forêt-Fouesnant, Saint-Évarzec, Ergué-Gabéric,Elliant, Rosporden, Concarneau et Melgven ; Saint-Yvi est située à 5 km au sud-ouest d'Elliant et à 15 km de Quimper.
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Hydrographie
La rivière Jet, un affluent de rive gauche de l'Odet, est le principal cours d'eau qui longe le finage communal, séparant au nord Saint-Yvi d'Elliant et Ergué-Gabéric ; ce cours d'eau coule d'est en ouest, sa vallée étant à une cinquantaine de mètres à son entrée sur le territoire communal et à 29 mètres à sa sortie ; à l'ouest la partie amont du ruisseau du Mur (dont la source se trouve à l'ouest du bourg de Saint-Yvi), un affluent de rive droite du Ruisseau de Saint-Cadou (lequel se jette dans la ria de l'Odet au niveau de l'Anse de Saint-Cadou) sert sur quelques centaines de mètres de limite communale avec Saint-Évarzec. La partie sud-est de la commune est longée sur une distance assez brève par le ruisseau de Brézéhan, un petit affluent du Saint-Laurent (lequel a sa source dans la commune), un petit fleuve côtier qui se jette dans l'Anse Saint-Laurent qui elle-même fait partie de la Baie de La Forêt et qui sépare Saint-Yvi de Concarneau ; son principal affluent de rive droite, le Stivell, a sa source vers une centaine de mètres d'altitude au sud du bourg de Saint-Yvi et traverse en son milieu la partie sud du finage communal jusqu'au moulin de Toulgoat où il coule à 71 mètres d'altitude, servant ensuite plus en aval sur quelques centaines de mètres de limite communale avec La Forêt-Fouesnant.
Relief
Le relief de la commune est assez vallonné : un haut plateau s'élève jusqu'à 160 mètres d'altitude dans la partie centre-orientale de la commune, limité au sud par un escarpement notable le séparant d'un plateau plus bas situé vers une centaine de mètres d'altitude et qui porte notamment le Bois de Pleuven, lequel occupe presque toute la partie sud-est de la commune. Au nord-ouest du territoire communal un plateau d'altitude intermédiaire, vers 110-120 mètres d'altitude, porte notamment le bourg de Saint-Yvi ; il s'abaisse vers 90-100 mètres d'altitude dans sa partie nord, à proximité de la vallée du Jet.
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Paysages et habitat
Saint-Yvi présente un paysage rural traditionnel de bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux et fermes isolées. Le bourg, relativement en position centrale au sein du territoire communal, était traditionnellement de très modeste importance mais a beaucoup grossi depuis la décennie 1960 avec la création de plusieurs lotissements à ses abords.
La commune connaît un mitage certain de son espace rural, notamment le long de l'ancienne voie romaine dont le tracé est nettement visible sur la carte de Ponthouar à l'ouest à Locmaria an Hent à l'est en passant par Kroas Hent Goyet, mais aussi à la périphérie de certains hameaux un peu partout sur le territoire communal, la pression immobilière étant désormais assez forte en raison de la proximité des trois pôles urbains de Quimper, Concarneau et Rosporden et de la Zone industrielle de Troyalac'h, même si celle-ci se trouve sur le territoire de la commune de Saint-Évarzec. Outre un camping, le Bois de Pleuven abrite un lotissement de résidences cossues ; un établissement de cure, de réadaptation et de convalescence s'y trouve également.
Transports
L'ancienne route nationale 165 (actuelle D 765) traversait la commune d'est en ouest et passait par le bourg de Saint-Yvi. la partie sud du territoire communal est traversée par la voie express (actuelle route nationale 165), mais la commune n'est pas directement desservie par celle-ci, les échangeurs permettant d'y accéder étant pour l'un plus à l'est (échangeur de Coat-Conq en direction de Lorient et Nantes), pour l'autre plus à l'ouest (échangeur de Troyalac'h en direction de Quimper et Brest).
La gare de Saint-Yvi a été mise en service en 1905, par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO), sur la ligne de Savenay à Landerneau (entre Lorient et Quimper en fait), elle est fermée aux voyageurs vers 1960, puis ses installations sont détruites au début des années 1990.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 amplitude thermique annuelle de 11 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Coray à 13 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Attesté sous la forme Sainct Yvy en 1536 puis Saint Duy en 1630.
En breton Sant Ivi.
Le moine celte Ivy a donné son nom à la localité. Ce saint est célébré le dans le calendrier breton.
Le nom de la commune a été parfois orthographié Saint-Yvy, mais la commune a officiellement retrouvé l'orthographe Saint-Yvi le .
Le nom de Loc-Maria-an-Hent ou Locmaria an Hent, (du chemin), lui vient du fait que l'église de la trève était située sur le bord du chemin de l'antique pèlerinage du Tro Breiz.
- 2005-1155 du 12 septembre 2005 portant changement de nom de communes (NOR : INTA0500236D) publié au Journal officiel no 215 du 15 septembre 2005 page 14945
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Histoire
Les Origines
La commune de Saint-Yvi, érigée en paroisse en 1818, a été formée par la réunion de deux anciennes trèves d'Elliant : Locmaria et Saint-Yvi.
La commune doit son nom à saint Ivy (ou Ivi, Yvi), moine anglais du saint Dewy, moine celte d'origine galloise du VIe siècle).
Les traces du passé de la Préhistoire au Haut Moyen Âge
À défaut de monuments mégalithiques (hormis le menhir couché de Stank ar Besk, long de 4,50 mètres et haut de 60 cm), l’Antiquité de Saint-Yvi est établie par divers vestiges d’ouvrages défensifs remontant pour la plupart aux époques gallo-romaine, mérovingienne et carolingienne.
Citons parmi les plus apparents : le retranchement rectangulaire du Bois de Pleuven (« un camp romain de forme rectangulaire défendu par de forts retranchements et par des tours rondes » selon Arthur Le Moyne de la Borderie), la motte de Hilbars entourée de traces de douves, l'enceinte presque circulaire de Créac'h Miquel les substructions de Kéréonnec, le champ de Kerambars dit « camp de César ».
Il est à présumer que ces ouvrages constituaient une étape entre Rosporden et Quimper et servaient de protection aux villas gallo-romaines établies à Elliant, au nord et à Locmaria-an-Hent au sud.
Moyen Âge
Une annexe de la commanderie de l’ordre de Malte existait au village de Créac'h Miquel. Depuis la Révolution française, il n’en subsiste aucune trace.
C’est en contrebas de ce village que s’élève, en bordure de l’antique voie du Tro Breiz (Tour de Bretagne), la pittoresque chapelle de Locmaria-an-Hent (en français, Notre-Dame du Chemin), ancienne église de la trève de Locmaria-an-Hent, qui dépendait alors de la paroisse d'Elliant.
Cette chapelle, Notre-Dame de la Source, classée monument historique, fut construite aux Moyen Âge, le prieur de Locamand (désormais en La Forêt-Fouesnant) possédait, tout près de Locmaria-an-Hent, une fontaine, encore appelée au car elle était très fréquentée par les pèlerins parce que située sur le tronçon de l'itinéraire du Tro Breizh allant de Vannes à Quimper.
Le mobilier de cette chapelle comprend de nombreuses statues anciennes : Crucifix, Vierge de Pitié, sainte Anne, saint Jean-Baptiste, saint Symphorien, saint Isidore. Cette dernière statue représente le patron des laboureurs en costume breton local : chapeau rond à brides, gilet brodé, braies bouffantes. Le retable du maître-autel qui date du bas-reliefs représentant le baiser de Judas, le Christ devant Pilate, la Flagellation et le Portement de croix.
Près de la chapelle se dresse un ossuaire gothique à arcades tréflées et, un peu plus bas, une fontaine de dévotion dite des « Sept Saints ».
Temps modernes
Le manoir fortifié de Toulgoat date de 1545, avec un magnifique porche surmonté d'un chemin de ronde avec mâchicoulis d'où la vue en direction du sud est d'importance, puisque de là on découvre la baie de Concarneau. Cet ensemble est classé monument historique et fait l'objet d'une importante restauration.
Dans le bourg, se dresse l’église paroissiale de style gothique avec des modifications apportées au saint Michel. Cette statue, classée mobilier historique, a pour caractéristique de représenter saint Michel foulant aux pieds un diable et une diablesse, contrairement à toutes les traditions. La statue de saint Yvi est également digne d’attention.
À proximité de l’église, dans l’ancien cimetière, s’élève un petit calvaire au fût tordu en spirale sur lequel font saillie quatre têtes humaines formant consoles. Enfin, à l’entrée de l’enclos, on découvre un élégant ossuaire à arcades tréflées de même nature que celui de Locmaria.
En 1759 la paroisse de Saint-Ivy [le nom est écrit Saint-Divy] devait chaque année fournir 16 hommes pour servir de garde-côtes.
Une annexe de la Commanderie de l'Ordre de Malte existait au village de Créac'h Miquel, mais toute trace en a disparu depuis la Révolution française.
L'ancienne noblesse de Saint-Yvi
À la montre générale de l'évêché de Cornouaille tenue à Quimper les 15 et étaient présents :
- Louis Salaün ou Salou, seigneur de Toulgoat, arquebusier à cheval ;
- Famille Le Goazre de Kervélégan, dont un descendant est Augustin Le Goazre de Kervélégan (1748-1825), député en 1789, membre de la Convention, décédé au manoir de Toulgoat ;
- Famille de Saintivy, dont Corentin, officier de marine dans l'escadre de l'amiral comte de Grasse à la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, puis intendant général de l'île Maurice de 1804 à 1811, alors possession française ; une descendance subsistante. La famille de Saint-Ivy (marquis de) est largement citée dans le roman de Michel Sétan Eugène et Matilde, Roméo et Juliette sous la Restauration (2015, Plon).
Les nobles de Locmaria-an-Hent
Le pèlerinage du Tro Breiz, dit aussi des Sept-Saints, était florissant au Moyen-Âge, ce qui bénéficiait à Locmaria-an-Hent qui en était la première étape pour le trajet Quimper-Vannes, mais il avait pratiquement cessé au .
La trève de Locmaria-an-Hent aurait d'abord porté le nom de Treffidiern en raison du manoir de Treffidiern ; il y avait en ladite trève justice patibulaire à quatre piliers posés près du manoir de Gorreker.
Le manoir de Kermartret appartient entre 1693 et 1853 à la famille Le Gentil de Rosmorduc (Alain Le Gentil, seigneur de Rosmorduc, est propriétaire du manoir et domaine de Kermartret en 1749).
Les seigneurs de Toulgoat (famille Salou de Toulgoat) avaient droit de prééminence dans l'église de Locmaria.
La Révolution française
Le poids de la ruralité se retrouve dans l'établissement des cahiers de doléances de 1789. À l'époque, Saint-Yvi, Locmaria an Hent et Rosporden sont des trèves de la paroisse d'Elliant.
Lorsque le , l'assemblée chargée d'établir les doléances pour la paroisse mère se réunit à Elliant, elle compte parmi ses membres 10 représentants de Saint-Yvi et deux de Locmaria-an-Hent. On retrouve dans ce cahier les protestations habituelles contre la lourdeur des impôts et le poids des corvées. Le cahier souligne aussi la grande injustice établie par le fait que ces impôts et corvées sont supportés uniquement par le Tiers-État et que Noblesse et Clergé y échappent. Le vote par tête et non plus par ordre est aussi réclamé avec force pour la réunion des États à Versailles. Enfin on s'y plaint de la sous-estimation du monde rural. On peut en effet y lire ceci : « Ils se plaignent de ce que les représentants de l'ordre du Tiers État sont toujours pris dans les villes et jamais dans les campagnes, ce qui conduit à l'oppression du paysan et du cultivateur dont on ne connaît jamais les besoins, parce qu'on ne les consulte pas. »
Cette assemblée élit ses députés pour l'assemblée de la sénéchaussée de Concarneau dont la trève d'Elliant faisait partie. Ces députés, parmi lesquels figurent Charles Le Tirant pour Saint-Yvi, et Jérôme Lahuec pour Locmaria, furent chargés de présenter et défendre les doléances de la paroisse mère d'Elliant.
Pourtant, une fois encore, les doléances du monde rural restèrent en marge. En effet, lorsque se réunira l'assemblée inter sénéchaussées de Concarneau et de Quimper, les 3 députés désignés pour les États généraux furent des Quimpérois : le sénéchal de Quimper, un négociant et un avocat. Le Tiers-État fut en définitive davantage représentatif de la bourgeoisie de robe et des affaires que dumonde rural.
Érigée en commune en 1790, Saint-Yvi absorbé en 1792 la commune de Locmaria-an-Hent (avec sa chapelle Notre-Dame de la Route), qui est elle aussi une ancienne trève de la paroisse d'Elliant.
Guillaume Le Guellec, curé de Saint-Yvi, fut arrêté le , détenu au château de Brest, puis déporté en Espagne ; il redevint curé de Saint-Yvi après le Concordat de 1801.
Le 13 floréal an IV (), « entre sept et huit heures du matin, cinq hommes, l'un habillé en paysan et les autres en "sans-culottes" arrêtèrent François Canaff, vicaire à Saint-Ivy, sur le grand chemin menant à Quimper, vis-à-vis du village de Kerousal en Saint-Ivy. Celui qui paraissait être le chef, c'était Geslin, lui prit la main droite et se retirant un peu en arrière, lui a tiré un coup de fusil à la partie supérieure et latérale gauche du cou, qui l'étendit à terre. Un deuxième coup dans le bas-ventre l'acheva ».
Le | ]
Une paroisse, puis une commune, rurale
La commune de Saint-Yvi est érigée en paroisse en 1818 par la réunion des deux anciennes trèves de Locmaria an Hent et Saint-Yvi.
Saint-Yvi connut pendant des siècles une activité uniquement agricole. Comme dans beaucoup de communes de Bretagne, le territoire était partagé entre une multitude de petites exploitations familiales. Rares étaient les grandes fermes et même lorsqu’un territoire assez vaste appartenait à un grand propriétaire, celui-ci était exploité par plusieurs métayers. Le bourg se réduisait alors à quelques maisons implantées autour de l’église paroissiale. L’activité artisanale était elle aussi réduite et orientée vers le monde agricole : forge, maréchal-ferrant, café-épicerie-boulangerie. Il est vrai qu’à l’époque et ceci au moins jusqu’au premier quart du XXe siècle on ne déplaçait pas tous les jours pour venir au bourg. On vivait quasiment en autarcie, et on retrouve traces de ce mode de vie au travers de quelques vestiges comme les fours à pain (Trévinec, Gourguennou, Creac’h Miquel).
Dans ces traces du passé, il est à noter un certain nombre de patronymes que l'on retrouve encore de nos jours : Le Tirant, Le Meur, Le Bourhis, Le Gac, Cotten, etc. L'ancrage de familles sur un même terroir, c'est là aussi sans nul doute un trait marquant de la ruralité. Pendant longtemps, au moins jusqu'au début du XXe siècle, le monde rural n'a été que très peu affecté par les flux migratoires. À l'époque l'horizon du paysan ne dépasse pas les limites géographiques de la paroisse ou de la commune. On naît, on vit, on meurt sur sa terre.
L'influence religieuse
A. Le Floc'h, desservant de Saint-Yvi, se plaint, en 1805 ou 1806, du peu de docilité des habitants de Locmaria, qui viennent certes à la messe, mais n'attendent pas les vêpres.
Il vaut « mieux briser le crucifix et fouler aux pieds l'hostie que de danser » s'écrie le recteur de Saint-Yvi en 1813.
Saint-Ivy vers le milieu du | ]
Le Chevalier de Fréminville décrit ainsi Saint-Ivy en 1844 : « (...) L'église s'élève dans une situation romantique, au milieu de quelques vieux ifs. Ses constructions portent le cachet de différentes époques, mais dont la plus ancienne ne remonte pas au-delà du seizième siècle. À l'entrée du cimetière est un reliquaire ou charnier, composé de six arcades gothiques d'un assez bon style. L'église de cette petite paroisse possède une fort belle croix processionnelle, enrichie d'ornements gothiques et de plusieurs figures dont les costumes ainsi que le style d'exécution accusent la fin du quinzième siècle ».
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Yvi en 1845 :
« Saint-Yvi : commune formée de l'ancienne trève d'Elliant (...), aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Kerangall, Kervren, le Metty, Kerüligars, Hilbars, Quenac'h-Guéguen, Kermartret, Locmaria, Trivinec. Maisons importantes : manoir des Salles, de Kerginou, de Toulgoat. Superficie totale : 2 703 hectares dont (...) terres labourables 1 542 ha, prés et pâturages 136 ha, bois 243 ha, étangs 2 ha, landes et incultes 730 ha (...). Constructions diverses : 147. Moulins : 4 (à eau, de Toulgoat, du Menec). Saint-Yvi est un bourg sans importance, situé sur la route de Lorient à Quimper, entre Rosporden et cette dernière ville ; mais son cimetière mérite d'être vu pour son reliquaire à six arcades ogivales, formées par l'entrelacement d'arcades plein-cintre et d'un goût charmant, nom moins que par une colonne torse de la Renaissance, qui semble être le reste d'un calvaire jadis très riche ; enfin pour sa chapelle, surmontée d'un élégant clocher. Géologie : granite ; gneiss autour de Locmaria. On parle le breton. »
Henry de Kock fait cette description de Saint-Ivy au milieu du XIXe siècle :
« Il existe dans la Basse-Bretagne, entre Quimper et Rosporden, et voisin d'une forêt assez considérable, la forêt de Pluven [le Bois de Pleuven], il existe, sisons-nous, un petit village nommé Saint-Ivry [Saint-Ivy], près duquel le voyageur, plus ou moins vite entraîné, passe sans seulement y jeter un regard. C'est que Saint-Ivry n'a effectivement rien qui appelle l'attention. C'est un assemblage de chaumières, un hameau, dans toute l'acception du terme, que ses habitants, de pauvres agriculteurs, ne songent guère à rendre ni soigné, ni coquet, tout occupé d'abord qu'ils sont à travailler pour vivre, ou plutôt ne pas mourir. »
Saint-Ivy à la fin du | ]
En 1893, Jules Vagnair, un écrivain agrégé de lettres, décrit ainsi le carnaval de Rosporden, dans un texte révélateur du mépris des intellectuels de l'époque à l'encontre des paysans bretons :
« Les paysans d'Elliant et de Saint-Yvi, ceux de Tourc'h et de Bannalec, venus dans leurs carrioles, en habits des dimanches, pour voir les Anglais et les Parisiens (car chez ces primitifs tous les étrangers sont parisiens ou anglais), se mêlèrent aux danseurs et gigottèrent en conscience. »
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La Belle Époque
En 1905, la halte de Saint-Yvi est mise en service par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) sur sa ligne de Savenay à Landerneau.
La « propriété du Bois de Pleuven » est mise en vente en 1909 : elle comprend une maison de maître avec jardin anglais, potager, maison de garde, cour, remise, écurie ; une métairie comprenant bâtiment d'habitation et d'exploitation, terres de divers natures d'une contenance approximative de 15 hectares et un bois taillis de 150 hectares, avec garde assermenté, aménagé en 15 coupes de 10 .
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Yvi porte les noms de 74 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux Pierre Dagorn est mort sur le front belge à Nieuport dès le , Louis Le Roux est tué à l'ennemi le à Pilckem Ridge dans le cadre de la Deuxième bataille d'Ypres et Louis Le Gloanec est tué à l'ennemi à Het Sas, également en Belgique, le ; Grégoire Le Roux est disparu le en Serbie dans le cadre de l'expédition de Salonique ; Pierre Guen et Jean Rouat sont morts en captivité en Allemagne, ce dernier le , donc après l'armistice ; la plupart des autres sont morts sur le sol français.
L'Entre-deux-guerres
Des paysans de la région d'Elliant - Coray - Saint-Yvi - Saint-Évarzec émigrèrent entre Beaumont-du-Périgord et Villaréal dans la décennie 1930.
La ferme d'Hilbars, constituée en coopérative ("Coopérative de sélection de semences de Hilbars", créée en 1928) par des agriculteurs algériens, produisait vers 1930 sur 83 hectares environ 20 000 quintaux de pommes de terres de semence, à destination de l'Algérie.
La Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, le , une locomotive est mitraillée en gare de Saint-Yvi, le mécanicien est tué.
Le monument aux morts de Saint-Yvi porte les noms de 10 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale ; parmi elles Yvon Gourmelen, décédé en et quatre (Alain Guillou, Yvon Lallaizon, Alain Le Saux, Jean Troalen) décédés pendant la Débâcle française au printemps 1940. Robert Le Mao, résistant FFI, fut tué le et François Cosquéric le .
Pierre Pérès, né à Saint-Yvi, fut résistant FFI à Brest en 1941-1942.
L'après Seconde Guerre mondiale
Deux frères, Bernard et Daniel Pivert, originaires d’Arcueil, le premier sans emploi ni domicile fixe, le second garçon boucher, en vacances dans le Finistère mais complètement désargentés, agressèrent pour les voler les époux Rica à Stang Even en Saint-Yvi le , le mari décédant le lendemain et sa femme deux jours plus tard des suites de leurs blessures. Arrêtés une quinzaine de jours plus tard à Bordeaux pour un vol commis à La Roche-sur-Yon, ils reconnaissent le double crime et furent le les deux derniers condamnés à mort du Finistère. Ils furent graciés par le président René Coty et leur peine commuée en celle de travaux forcés à perpétuité (mais les bagnes ayant été supprimés, ils purgèrent leur peine en maison centrale).
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- Il existe aussi un manoir de Toulgoat près de Quimper. Selon Prosper Levot, Kervélégan est né à Quimper, a grandi à Tougoët à Pennarz, a été au collège de Quimper. Et à Quimper, il fut successivement avocat, sénéchal et maire. Il meurt au manoir de Toulgoet, sa tombe s'élève dans le cimetière de Pennarz. Voir Biographie bretonne tome 2.
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