Rennes
Rennes (/ʁɛn/ ) est une commune du nord-ouest de la France, chef-lieu du département d’Ille-et-Vilaine et de la région Bretagne. La ville se situe en Haute-Bretagne — partie orientale de la Bretagne — à la confluence de l’Ille et de la Vilaine.
Statistiques, géographie, démographie
Fuseau horaire principal : +02:00
Régime politique : Commune urbaine
Rennes couvre une superficie de 50,39i km2, avec une population de 222 485i habitants (2020), soit une densité de 4 415,26i habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) de Rennes s'appelle un(e) Rennais(e).
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Localisation
Rennes : descriptif
Située sur l'arc atlantique européen, Rennes compte 222 485 habitants intra-muros, ce qui fait d'elle la première ville de la région Bretagne, la deuxième ville du Grand Ouest et la onzième commune la plus peuplée de France en nombre d'habitants. L'unité urbaine est peuplée de 367 622 habitants en 2020 et son aire d'attraction, qui comprend 763 749 habitants en 2020, est la dixième au niveau national. Rennes est le siège d'une métropole de 462 580 habitants en 2020, faisant ainsi partie des onze grandes métropoles françaises de droit commun (depuis janvier 2015).
À l’époque gallo-romaine, la cité fondée par les Riedones porte le nom gaulois de Condate. La ville voit son pouvoir politique s’accroitre au Moyen Âge en devenant successivement forteresse des Marches de Bretagne puis capitale du duché de Bretagne. Sous l’Ancien Régime, l'union de la Bretagne à la France range progressivement Rennes au rang de grande ville provinciale. L’implantation du Parlement de Bretagne à Rennes au xvie siècle puis du palais du Parlement de Bretagne au xviie siècle a cependant permis à la Bretagne de conserver jusqu’à la Révolution française une certaine autonomie à l’égard du pouvoir royal de l’époque. Rennes a notamment joué un rôle important dans la Révolte du Papier timbré en 1675. Victime d’un terrible incendie en 1720, le centre médiéval en bois de la ville est partiellement reconstruit en pierre (granit et tuffeau). Restée majoritairement rurale jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Rennes se développe véritablement au xxe siècle.
À partir des années 1950, la commune surnommée ville des administrations
connaît un essor économique, urbain et démographique lié notamment à l'exode rural et à une industrialisation nouvelle (usine automobile de PSA La Janais). Durant les années 1980 et 1990, Rennes acquiert une position stratégique dans les télécommunications (création du Minitel et Transpac). Elle est depuis devenue un pôle important du secteur tertiaire en se tournant vers le numérique et les nouvelles technologies (technopole Rennes Atalante, pôle de compétitivité Images et Réseaux, labellisation French Tech, IRT b-com, choix du métro automatique VAL). En 2018, le bassin d'emploi de Rennes comprend 704 933 habitants. Elle est l'une des plus productives et dynamiques de France, avec un taux de chômage autour de 6,5 % en 2018. Cela est corroboré par le fait que Rennes est, en 2011, la première ville de province pour sa production de richesse par habitant.
Outre les aspects démographiques, historiques et économiques, Rennes fait partie des grandes villes estudiantines françaises en étant en 2016 la huitième ville universitaire avec près de 66 000 étudiants. Labellisée ville d'art et d'histoire, elle a conservé un important patrimoine médiéval et classique au sein de son centre historique. 90 édifices sont ainsi protégés au titre des monuments historiques,.
Rennes a été classée première en 2018 au palmarès des villes de France où il fait bon vivre
selon le magazine L'Express.
En 2019, Rennes a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054.
Toponymie
À l’origine le nom celtique (gaulois) de la commune est Condate, ce qui signifie « confluent » et souligne l’emplacement de la ville, entre l’Ille et la Vilaine.
Le toponyme actuel est issu du nom du peuple gaulois, les Riedones, occupant cette partie de l'Armorique au iie siècle av. J.-C..
Le nom de ce peuple vient d’une racine celtique red signifiant « aller à cheval » ou « aller en char ». D'après Xavier Delamarre le sens global de Riedones serait « les conducteurs de chars », l'élément redo- étant le celtique rēd, qui explique aussi le vieil-irlandais riad- « aller à cheval ou en voiture ». Le terme latin reda, raeda désignant un véhicule à quatre roues est un emprunt au vieux-celtique.
Suivant les siècles, Rennes est attesté sous différents noms. Chronologiquement :
- Condate pour le site d’origine dont les contours géographiques et temporels sont mal connus.
- On trouve le nom de Civitas Riedonum dès 135 (sur la stèle de Titus Flavius Postuminus) puis au ive siècle celui de Civitas Redonum.
- Une des dernières mentions de Condate est celle qui figure sur l’itinéraire d'Antonin (aux alentours du ive siècle).
- Au ve siècle, sa dénomination fut civitas Redonum vers 400, Redonas vers 441, Ecclesia Redonensis, Redonicae urbis au vie siècle, en 830 ce fut Redonicum oppidum, enfin trente ans après, en 850, son nom fut reformulé en Redonas oppidum.
- Durant le xiie siècle, plusieurs noms lui sont attribués dont Urbe Redonensis, Urbs Redonis et Redhonis.
- La graphie du nom « Rennes » apparut au xiiie siècle avec les appellations Renes et Rennes, Cours de Rennes en 1294.
Quelques noms de lieu indiquent la présence ancienne de bretonnants. Ces noms de lieux sont rares, :
- Le Gros Malhon, noté Gormalon au xiiie siècle.
- La rue de Quineleu et la Croix Guineheu peuvent continuer les Crouez Guineheuc de 1404. Le quartier de Quineleu est Queneloc en 1271 et bailliage de Queneleuc en 1456.
Appellations de Rennes
En gallo, il n’y a pas de graphie unifiée, dans la graphie ELG, la ville est appelée Resnn (prononcé /rɛn/), dans les graphies MOGA, Renn, Rènn, Rein·n ou Rin·n (respectivement prononcés [rən], [rɛn], [rɛ̃ːn] et [rɛ̃n]), ces différentes graphies correspondent à la prononciation identifiée comme la plus courante pour la première citée jusqu’à la moins courante pour la quatrième).
Elle est nommée Roazhon en breton unifié. En breton, on trouve aussi des variantes plus anciennes : Roazon (en KLT) ou Roahon,, Roéhon, Roaon (en vannetais). Grégoire de Rostrenen utilise les graphies Roazoun, Roazon, Roéson, Roaon, Roën, ; des variantes ont perduré jusqu’au XXe siècle et on retrouve ainsi plusieurs noms et prononciations différentes dans l’Atlas linguistique de la Basse-Bretagne de 1927 de Pierre Le Roux : Roazon et Raozoun dans le Léon, Roazen, Roazon ou Raon en Cornouaille, Rawon ou Raon dans le Trégor, Roéhon, Rwan ou Rwéwon dans le Pays vannetais.
Le nom s'est stabilisé à la période gallo-romaine, le nom de la civitas remplaçant condate. Le breton n'était pas la langue dominante en pays de Rennes, qui se trouve aux marges de l'aire de diffusion de la langue bretonne pour les périodes anciennes.
Les formes Roazon (moyen-breton) et Rennes (en langue romane) supposent deux accentuations différentes à partir de la même forme initiale (il en va de même pour le nom de Nantes Naoned / Naunt. Cela s'explique : ces noms de peuples celtiques étaient connus des Bretons, voisins de Grande-Bretagne, alors que leur entrée en latin n'est survenue qu'après la conquête romaine.
En langue des signes française, la ville se signe comme un renne,.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Vers le iie siècle av. J.-C., la ville aurait été fondée par la tribu des Riedones qui choisit le site du confluent de l'Ille et de la Vilaine pour capitale, et prend le nom de Condate (ce qui signifie « confluent » en gaulois). D'autres sources, plus récentes, mettent en doute les interprétations passées, et indiquent une fondation au ier siècle, sur la butte au-dessus du confluent (actuel emplacement de la Cathédrale Saint-Pierre).
Durant la Pax Romana, la ville, chef-lieu des Riedones et garnison militaire, se développe jusqu'à occuper un territoire de 80 à 100 hectares. Vers le iiie siècle, des remparts sont érigés pour protéger la ville, dans une emprise considérablement réduite (8 hectares), des attaques barbares, fréquentes à cette époque.
Moyen Âge
Erispoë, fils de Nominoë, inflige en une défaite cuisante à Charles le Chauve lors de la bataille de Jengland. Ce dernier, par le traité d'Angers, reconnaît Erispoë comme roi de Bretagne, cette dernière étant dans le même temps augmentée des comtés de Rennes et de Nantes ainsi que du pays de Retz. Rennes passe ainsi du statut de ville franque mineure et excentrée à celui de l'une des principales villes du nouveau royaume de Bretagne,.
En 1064, le duc de Normandie Guillaume, futur conquérant de l'Angleterre, mène une expédition contre la Bretagne à laquelle participe activement Harold Godwinson, qui sera ensuite son adversaire à la bataille d'Hastings. La tapisserie de Bayeux, scène 18 à 20, relate les sièges et prises successives des forteresses de Dol-de-Bretagne, Rennes, ou Conan II de Bretagne s'est réfugié après avoir fui Dol-de-Bretagne, et Dinan, où Conan rend les clefs de la ville au bout d'une lance.
La ville, comprise dans les marches de Bretagne, est progressivement intégrée au duché de Bretagne et devient rapidement une ville ducale. Au xve siècle, Rennes consolide l'enceinte primitive gallo-romaine. Dans ce même siècle, deux enceintes successives agrandiront la ville. Le Bart, connétable de Rennes en 1489, a laissé son nom à une tour qui fut transformée plus tard en prison, puis démolie en 1840.
Toujours au xve siècle, Rennes fut le refuge d'Anne de Bretagne, héritière du duc François II de Bretagne. Alors en très mauvaise posture, elle se réfugia à Rennes où elle fut couronnée duchesse de Bretagne dans la cathédrale Saint-Pierre le .
Temps modernes
Au xvie siècle, après le rattachement du duché de Bretagne au domaine royal français en 1532 par l'édit de Vannes, la ville devient le siège du Parlement de Bretagne, et donc capitale provinciale. Les fortifications, comme dans la plupart des villes françaises, ressenties comme inutiles à la période moderne, sont lentement démantelées jusqu'au début du xxe siècle.
Le 13 mars 1589, la Journée des barricades vit le triomphe des ligueurs.
En 1720, un incendie détruit les trois quarts de la ville. La reconstruction sera l'occasion de repenser la ville selon l'urbanisme et l'esthétisme du xviiie siècle. Au xviiie siècle, la ville sera également impliquée dans le commerce triangulaire, notamment par le biais du commerce du fil de Rennes,.
La journée des bricoles (26 et 27 janvier 1789) est considérée comme étant un événement préalable à la Révolution française.
En 1806, l'Amiral de Villeneuve de retour de la bataille de Trafalgar séjourna quelques jours rue des Foulons (au 21, de nos jours rue Le Bastard). Il y trouva la mort le 22 avril. Il s'y serait suicidé mais un doute persiste sur un possible assassinat.
Époque contemporaine
En 1857, l'arrivée du chemin de fer au sud de la ville permet le développement urbain entre la ville « noble » située au nord de la Vilaine et la gare située au sud de la partie insalubre de la ville. En 1899, la révision de l'affaire Dreyfus a lieu à Rennes dans l'actuel lycée Émile-Zola.
Rennes était alors une ville de garnison (le 41e régiment d'infanterie, le 24e régiment de dragons et le 7e régiment d'artillerie y étaient basés). Loin des frontières et des côtes tout en étant bien reliée par chemin de fer à l'ensemble du pays, la ville prit aussi un rôle stratégique, à partir du milieu du xixe siècle dans l'industrie d'armement, avec le développement d'un important arsenal (invention du canon de 75 à tir rapide, chargement de munitions, fabrication d'équipements logistiques et de douilles d'obus) dont les ateliers étaient situés boulevard de la Tour d'Auvergne et à la Courrouze.
Le 7 août 1932, un attentat détruit le monument, niché dans la façade de la mairie, symbolisant l’union de la Bretagne à la France. L'attentat est revendiqué par une organisation indépendantiste, Gwenn ha Du (blanc et noir, soit les couleurs du drapeau breton). Pour ce petit groupe de clandestins, la statue de Jean Boucher est considérée comme le « monument de la honte nationale » depuis son inauguration en 1911. Ils n'acceptent pas l'attitude jugée humiliante de la duchesse Anne de Bretagne agenouillée devant Charles VIII, roi de France. La statue ne sera jamais reconstruite.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée à partir du par l'armée allemande. Elle subit de nombreux bombardements dont celui du 8 mars 1943, lorsque l’aviation anglo-américaine pilonne la ville d’une hauteur de 6 000 mètres tuant près de 300 personnes, puis du 8 mai, qui sera particulièrement exploité par la propagande. Le 8 juin 1944, les Martin B-26 Marauder pilonnent la gare de triage utilisée par la 17e Panzerdivision. Le 9 juin, la Royal Air Force vise des cibles stratégiques allemandes, remplacée trois jours plus tard par les Boeing B-17 Flying Fortress. Le bilan des bombardements s’élève à 655 victimes. Rennes est libérée le par les troupes du général Patton.
À partir des années 1950, la ville connaît un développement important lié notamment à l'exode rural et à une industrialisation nouvelle comme l'usine Citroën implantée au sud de la ville, qui compta jusqu'à 13 000 salariés dans les années 1970. Cela amène à la création de quartiers nouveaux ou à des réhabilitations massives tels que Bourg-l'Évesque ou Maurepas.
Profitant de sa position de préfecture régionale, la ville est actuellement reconnue pour être une ville jeune, dynamique, festive avec de nombreux événements sportifs et culturels ayant lieu toute l'année. Les activités de pointe dans les télécommunications, les réseaux, l'image et les transmissions, la réalité augmentée, sont également très présentes dans la ville.
Culture et langue bretonnes à Rennes
Le breton a toujours été parlé à Rennes sans jamais y être majoritaire. Des toponymes anciens comme Gros-Malhon (Gourmaëlon, prince de Bretagne ; ancienne ruelle, actuelle avenue au nord de la ville) et Quineleu (la houssaie ; ancienne ferme puis ancien quartier au sud de la gare) attestent d’une présence ancienne du breton à Rennes. La présence de Bretons venus de l’Ouest a maintenu cet usage au cours des siècles, attesté plus récemment par la présence d'un aumônier parlant breton dans les prisons de Rennes.
Bien que la ville se trouve en zone gallophone, la langue bretonne prend de plus en plus d'importance à Rennes. Ce regain d'intérêt culturel, qui s'inscrit dans une stratégie touristique dynamique, peut notamment s'observer par le développement de signalétiques en langue bretonne pour certaines rues ou monuments du centre-ville, et a fortiori sur celles à l'entrée de la ville où un panneau Roazhon apparaît sous celui de Rennes (à l'instar de la ville de Nantes).
Les femmes du pays de Rennes étaient coiffées de la catiole, appelée aussi « grande coiffe » qui fut d'abord très grande. La catiole de Rennes, sans changer de forme eut d'abord des proportions monumentales sous Louis-Philippe et jusque vers 1860. De toile, de lin ou de mousseline, elle pouvait déployer une envergure de 1,50 m. Vers 1890, elle est en voie de disparition et remplacée par des coiffes plus discrètes (bonnet, poupette ou polka).
Le regain d'intérêt pour la culture bretonne s'exerce également par l'essor de l'enseignement bilingue français/breton, recoupant parfois des clivages socioculturels (attirance notable des classes moyennes supérieures pour l'enseignement privé bretonnant par rapport à l'enseignement public). À la rentrée 2016, 768 élèves étaient scolarisés à l'école Diwan et dans les filières bilingues publiques et catholiques (soit 3,2 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire). Elle est ainsi la première ville par nombre d’enfants scolarisés et par nombre d’apprenants en cours du soir.
Un comité consultatif à l'identité bretonne (CCIB) est créé en septembre 1996, et rassemble des élus, des représentants associatifs et des personnes qualifiées pour tenter de définir et d'enrichir l'identité de Rennes, à travers des réflexions, propositions et actions qui prétendent valoriser la culture bretonne. Il est présidé par Martial Gabillard, conseiller municipal délégué aux cultures bretonnes. Lena Louarn et Michel Génin en sont membres. Il est à l'origine de nombreuses actions comme le Festival Yaouank et de la signalisation bilingue/trilingue.
L'adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le . Le a été remis à la commune le label Ya d'ar brezhoneg de niveau 1. Le Mme Apperé, maire de Rennes, a signé le niveau 2 de la charte Ya d'ar brezhoneg avec pour objectif l'obtention du label de niveau 2 en 2017.
Source: Wikipedia ()
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