Plouagat [pluagat] (Plagad en breton [ˈplaːgat],) est une ancienne commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Carte de l'ancienne commune de Plouagat.
Plouagat est situé sur la voie express RN 12 entre Rennes et Brest. Sur l'ancienne nationale 12, Plouagat était à « mi-route » de Rennes et de Brest.
La commune se trouve à 23 km de Saint-Brieuc et à 11 km de Guingamp.
La commune est entourée au nord par la commune de Bringolo, à l'ouest par la commune de Saint-Jean-Kerdaniel (frontière naturelle du Dourmeur), Lanrodec au sud et à l'Ouest, Boquého au sud, Plouvara, Châtelaudren et Plélo à l'est (frontière naturelle du Leff).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ploagat en 1148, Ploeadgat en 1198, Plouagat en 1202, Ploiagat en 1207, Ploadgat en 1218, parochia de Ploagat en 1232, Ploadgat et Plagat en 1258, Ploagat en 1269, Ploeasgat Castri Audreni en 1369, Ploegat Castri Audreni à la fin .
Le nom de Plouagat (Plagad en breton) vient du vieux breton ploe, paroisse, et du nom du saint breton Agat ou Egat. Celui-ci, remplacé (car il n'était pas reconnu officiellement par l'église catholique) par la suite par saint Agapit (ou Agapet), était invoqué pour les accouchements et les indigestions.
↑ a et binfobretagne.com, « »
Histoire
Néolithique
L'occupation humaine du terroir de Plouagat semble très ancienne, ainsi qu'en atteste un polissoir en dolérite datant du Néolithique découvert au Petit-Runio et classé en 1971.
Moyen Âge
Sous l’Ancien Régime, Plouagat était une paroisse appartenant à l’évêché de Tréguier et au comté du Goëlo.
Certains lieux-dits tels que Christ, Kerlast (village du cloître) semblent révéler la présence des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Au Moyen Âge, le Pays du Leff, entre terre et mer, sut tirer parti de sa situation géographique. Sur ces terres naturellement riches, on développa de nombreuses cultures céréalières et maraîchères. Par ailleurs, la proximité de la mer fut symbole de richesses en échanges culturels et économiques aux grandes heures du trafic maritime entre les maisons de France et d'Angleterre. Au cœur de ce Pays du Leff, Plouagat alors nommée Ploagat Castri Audreni, paroisse de ce diocèse, sut si bien profiter de ces atouts, qu'elle fut donnée à l'abbaye de Beauport en Paimpol au prieuré-cure. Au fil des temps, on le scinda en deux communes, chacune chef-lieu de canton, Plouagat et Châtelaudren.
« Le le duc Jean V donna la seigneurie de Plouagat, qui venait d'être confisquée sur les comtes de Penthièvre à Pierre Eder, son chambellan et son maître d'hôtel. Par contrat passé à Vannes le Jean Eder, sieur de la Haye-Eder, de Broustai et de Plouagat-Chatel-Audren, vendit à Françoise d'Amboise, duchesse de Bretagne, les héritages qu'il possédait dans cette paroisse. La duchesse acheta ces biens pour les donner à l'abbaye de Nazareth qu'elle fonda à Vannes le ; elle acquit auprès de Guillaume, chevalier, seigneur de Rosmar, les dîmes de Saint-Guenin, en la même paroisse. (...) L'an 1480 le duc François II fit revivre les titres de la Baronnie d'Avaugour, et la donna en apanage à son fils François de Bretagne (François Ier d'Avaugour). Le prince, qui voulait réunir la paroisse de Plouagat à sa baronnie, proposa à Gilles Eder, petit-fils de Pierre Eder, de lui vendre cette terre. (...) Celui-ci la vendit par acte passé en 1481 ».
Temps modernes
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Plouagat en 1778 :
« Plouagat-Chatel-Audren : sur la route de Chatel-Audren à Guingamp ; à 7 lieues au Sud-Sud-Est de Tréguier, son évêché ; à 25 lieues de Rennes et à 2 lieues de Guingamp, sa subdélégation. Cette paroisse ressortit à Saint-Brieuc et compte 3 300 communiants, y compris ceux de Lanrodec et de Saint-Jean-Kerdaniel, ses trèves. M. le duc de Rohan-Soubise en est le seigneur. La cure, qui est présentée par l'Abbé de Beauport, doit deux deniers de rente féodale à la Baronnie d'Avaugour. Ce territoire renfermait jadis beaucoup de landes, mais les habitants les ont défrichées en partie, et il est à espérer qu'ils continueront. Le taillis ou bois de Mallaunai est très étendu. »
Révolution française
La première municipalité fut élue au début de 1790 et la commune devint chef-lieu de canton le .
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Lors de la Restauration et jusqu'en 1830, la famille de Quélen, propriétaire du château de la Ville-Chevalier, régna sur tout le département et même jusqu'à Paris. L'un de ses membres, Hyacinthe de Quélen fut archevêque et pair de France. Cette famille donna plusieurs maires dont Amédée de Quélen (1804-1869), maire pendant 40 ans.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plouagat en 1853 :
« Plouagat : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, moins ses trèves Lanrodec et Saint-Jean-Kerdaniel, devenues communes ; aujourd'hui cure de 2e classe ; chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : Kerhervé, Forunebelo, Kerbisien, le Lagadeuc, Kerouzo, Kerny, la Villeneuve, Peret, Bodandiec, le Mogoero, Mississipi, Beaupré, Kervaux, Kerjagu, Kerbouillen, Poneden, Kernabat, Kerauter, Lecluse, Kerdanet, Keroger, Guergonet, Guergonio, Kerantout, Kermerien, la Rue-Louis, Rudoré, le Petit-Kerousien, Kerusano, Rumbron, le Quinquis, Rue-Bourgeois, la Villeneuve-Maros. Château de la Ville-Chevalier. Superficie totale : 3 197 hectares 22 ares, dont (...) terres labourables 2 155 ha, prés et pâturages 229 ha, bois 59 ha, vergers et jardins 2 ha, landes et incultes 521 ha (...). Moulins : 3 (de la Ville-Chevalier, Neuf, du Maris ; à eau). (...) Ce bourg est situé sur la route royale de Paris à Brest, qui le traverse dans la direction de l'est à l'ouest. La route de Quintin à Châtelaudren traverse également cette localité. Géologie : roches amphiboliques. On parle le breton »
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Évolution de la vie politique locale
Entre 1902 et 1905, un litige a opposé la commune de Plouagat à celle de Châtelaudren au sujet du quartier de la gare.
L'histoire politique de la commune est intéressante : républicaine et conservatrice dans les débuts de la Troisième République, la commune conserve au sein de son conseil une minorité monarchiste et réactionnaire qui emporte la mairie en 1892 : l'électorat de Plouagat va donc a contrario de l'électorat national voir départemental qui dans les années 1890 confie plutôt la gestion des communes à des Républicains conservateurs ou modérés. Il faut attendre 1919 pour le conseil municipal redevienne majoritairement républicain. De 1919 à 2019, sauf dans l'intervalle 2001-2008, la commune de Plouagat était située à Gauche, radicale d'abord puis socialiste et enfin divers-gauches.
Belle Époque
Première Guerre mondiale
Le monument aux morts porte les noms des 138 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale.
Entre-deux-guerres
Plouagat : l'église et la poste vers 1920 (carte postale).
Plouagat : la route de Paris à Brest vers 1920.
Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Plouagat porte les noms de 17 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Étudiant né à Plouagat en 1922, Paul Riou rejoint un groupe d'une vingtaine de jeunes résistants , des étudiants rennais pour la plupart. Basés à Senven-Léhart, peu armés, ils furent rapidement repérés par les autorités d'Occupation. Le 12 juin 1944, Paul Riou fut arrêté avec onze autres maquisards et transféré à la prison de Guingamp où il subit d'horribles tortures. Il fut fusillé quatre jours plus tard. Il avait 22 ans.
Le , un engin explosif posé sur la voie ferrée à Roscorgnard fait dérailler un train allemand et le puis le , des éléments du maquis de Plésidy, en embuscade à Plouagat, détruisent plusieurs camions. En représailles, les Allemands mettent le feu au bureau de tabac de Plouagat. Le , un convoi ennemi est mitraillé par quatre avions alliés et certains des camions sont récupérés par le groupe FFI de Plouagat.
Après la Seconde Guerre mondiale
Deux soldats originaires de Plouagat sont morts pour la France pendant la Guerre d'Indochine.
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Le
Article détaillé : Châtelaudren-Plouagat.
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↑ a et bJean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne).
↑ « », sur InfoBretagne.com (consulté le 12 décembre 2022).
↑ A. Marteville et P. Varin, Dictionaire historique et géographque de la province de Bretagne, lire en ligne), page 317.
↑ a b et c« », sur www.memorialgenweb.org (consulté le 12 mars 2021).
↑ Prigent Alain et Tilly Serge, "Les fusillés et décapités après jugement d'un tribunal militaire allemand (Côtes-du-Nord, 1940-1944)", Les cahiers de la Résistance populaire, mai 2011, page 139.
↑ Recueil des actes administratifs de la préfecture des Côtes-d'Armor
Héraldique
Article connexe : Armorial des communes des Côtes-d'Armor.
Blasonnement :
De gueules à la fasce d'argent accompagnée de trois quintefeuilles du même.
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 23/12/2024 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bre/34310.html
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