Melrand

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Melrand : descriptif

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Melrand

Melrand [mɛlʁɑ̃] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne

La présence d'un tumulus à Saint-Fiacre datant de l'âge du bronze atteste d'un peuplement ancien du territoire.

Toponymie

La mention la plus ancienne du nom de Melrand est attestée en 1125 dans le cartulaire de Redon, sous la forme de Melran parrochia. En 1273, le nom s'écrit Melrant, en 1387 on trouve la forme actuelle de Melrand. Les archives de Rohan notent Melrerant, Melrant en 1514, Melran en 1536 avant de prendre la forme définitive de Melrand. L'orthographe du mot Melrand a peu varié au fil des siècles et sa forme actuelle est utilisée depuis le .

L'étymologie du toponyme Melrand est discutée (grammatici certant). Les hypothèses s'appuient sur la langue bretonne usitée dans la commune depuis l'arrivée des Bretons en Armorique. :

  • Mel pourrait correspondre à la forme bretonne de saint Méloir, fils de saint Méliau, un des premiers princes de Cornouaille qui vivait vers le 1596, l'église paroissiale est désignée « Ecclesia Sancti Melorici » en latin, c'est-à-dire « l'église Saint-Méloir ». Méloir et Méliau furent tous deux assassinés par Rivoad frère du second. Et comme le breton Ran signifie « fraction, partie » d'un territoire en français, Mel-Ran voudrait donc dire « territoire dédié à saint Méloir ».
  • Selon une nomenclature de Melrand de 1836, la commune de Melrand tire son nom de mel ou mellat, jeu de la soule en usage dans les campagnes bretonnes du Moyen Âge à la Révolution. Pour gagner la partie, les deux équipes de joueurs en lice ne devaient pas sortir d'un espace limité matérialisée par des éléments naturels (comme un ruisseau par exemple), section de territoire nommée ran en breton. D'où Mell et Ran.
  • Une autre interprétation citée dans le dictionnaire celtique de Johann Kaspar Zeuss, donnerait à mel la signification de guerrier, soldat (Cf. Mael en vieux-breton) et ran signifiant partie, lot. Melrand signifierait le « fief de Mael », territoire donné en partage à ce guerrier.
  • Autre hypothèse : en breton mell veut dire grand et rann une partie ou fraction. Or la paroisse de Melrand serait issue d'une séparation d'avec la paroisse de Bieuzy, d'où peut-être Mell et Rann.

Mêlrant en breton.

  1. «  », sur la base KerOfis, Office public de la langue bretonne (consulté le ).
  2. Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, (lire en ligne), p. 84.

Géographie

Localisation

Melrand est une commune rurale appartenant à la communauté de communes du pays de Baud. Le bourg de Melrand, situé presque au centre de la commune, est situé à vol d'oiseau à 14 Pontivy, 15 Baud, à 32 Lorient et à 45 Vannes.

Communes limitrophes de Melrand
Persquen Guern Le Sourn
Bubry Melrand Pluméliau-Bieuzy
Bubry Quistinic Saint-Barthélemy

Paysage et relief

La superficie de la commune est de 4 039 hectares dont 432 hectares de bois. La commune présente un relief vallonné. Les terrains en forte pente sont délaissés par l'agriculture. Le sous-sol est de constitution granitique (batholite de Pontivy-Rostrenen situé à l'ouest du Blavet).

Hydrographie

La Sarre juste en amont du moulin de Boterff, au niveau du pont routier de la D 2 en période de fortes eaux.

La commune est traversée par la Sarre qui conflue à l'est de la commune à Saint-Rivalain avec le Blavet. Le Blavet, dont le cours est canalisé, matérialise à l'est la limite communale. Plusieurs écluses jalonnent le cours du Blavet : d'amont en aval l'écluse du Moulin Neuf, l'écluse de Boterneau et l'écluse de Tréblavet. La commune est également arrosée par l'Houé et le Brandifrout, deux affluents du Blavet. Le Brandifrout matérialise la limite communale au sud avec Quistinic tandis que le Houé matérialise la limite communale avec Pluméliau-Bieuzy a l'est.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 11,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Plouay à 18 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Histoire

Antiquité

Carte des principales voies romaines en Armorique.

La voie romaine allant de Carhaix à Vannes en passant par le site de Castennec traversait le territoire actuel de la commune de Melrand. Relativement bien conservé jusque-là, cette voie fut détruite au milieu des années 1950 par les travaux de construction de la route de Toulmelin à Bieuzy, les travaux de remembrement achevèrent sa destruction. Elle traversait le ruisseau l'Houée à proximité du moulin de Keralain, pénétrait la commune de Melrand et suivait l'ancien chemin passant près de Kerhenry, Divelann, Le Lain, Kerprat, Saint-Fiacre, Kerroh, Kercaradec pour rentrer dans Guern entre Keraudic et Montguern.

Une autre voie romaine moins connue reliant Quimper à Rennes en passant par le site de Castennec traversait aussi le territoire actuel de la commune. Son tracé est moins certain.

Les vestiges de thermes ou d'une briqueterie consistant en des tuiles et des murs en brique furent mis au jour par un paysan près du village de Kerven-Lapaule en 1899. Malheureusement le site fut saccagé dans l'espoir d'y trouver un quelconque trésor. P. Aveneau de la Garancière en fait la description suivante :

« Le bâtiment, bien qu'ayant été partiellement détruit se présente sous forme d'un rectangle de 3,50 m de long sur 2,55 m de large, divisé en 6 réduits de chaque côté, séparés chacun par des murs en brique, au centre un couloir voûté de 0,63 mètre de large. Le toit, entièrement couvert de tuiles, est à 1,50 mètre du sol. L'accès côté Nord-Ouest mesure 0,90 mètres. »

La voie romaine passait à 800 mètres de l'édifice.

Origines

Il est traditionnel de faire de Melrand une commune bretonne issue de l'émigration de Bretons chassés de Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons (Cornouaille et du Vannetais, Melrand et les villages qui la composent doivent en effet leur toponymie au breton que parlaient les nouveaux arrivants. Mais le toponyme qui dérive probablement de « Rann » (partie) suggère un démembrement tardif et ne peut en aucune façon être celui d'une paroisse primitive. La paroisse de Melrand, en raison de sa grande étendue, était divisée en six frairies : Guélédic, Henuenne, Coët-Sulan, Coulegot, Kergaro et le Bourg

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La paroisse de Melrand est mentionnée pour la première fois dans un acte écrit en 1124. Dans cet acte, Alain de Rohan, vicomte de Castennec et frère de Geoffroy, vicomte de Josselin, fait une donation pour l'établissement d'un monastère à Castennec. Dans la paroisse de Melrand, il donne la moitié des villages nommés villa Guileric et villa Botbenalec (aujourd'hui Bonalo) ainsi que deux parties de la dîme de la moitié de ces deux villages.

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À partir de 1273, la quasi-totalité de la paroisse de Melrand relève de la Vicomté de Rohan à la suite de la mise en vente par le duc de Bretagne des importantes possessions qu'a la baronnie de Lanvaux dans les paroisses de Melrand, Remungol et Moréac et leur achat par les Rohan.

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Selon un aveu de 1471, Melrand était, au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan.

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Au mois de , les auxiliaires espagnols au service du duc de Mercœur pillèrent toutes les paroisses voisines de Guémené, et Melrand dut verser la valeur de 14 fouages d'un coup (registre paroissial), ce qui représentait une somme d'argent considérable et causait la ruine et le malheur des habitants.

À la suite de la visite au mois de septembre 1599 par le sieur Le Goff de l'église, des ornements et des objets mobiliers, la fabrique de la paroisse a ordre de réparer l'église et le presbytère et de faire quelques acquisitions dans un délai de deux mois, sous peine d'amende et de prison. Le recteur paiera la quarte partie (registre paroissial).

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Le géographe Jean-Baptiste Ogée écrit dans son dictionnaire historique et géographique paru à la fin du XVIIIe siècle au sujet de la paroisse de Melrand : on y compte 3 000 communiants. Le territoire est arrosé des eaux de la petite rivière de Sarre et renferme des terres bien cultivées. On y fait du cidre.

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Les continuateurs du géographe Jean-Baptiste Ogée écrivent au sujet de la commune de Melrand : Le bourg de Melrand, situé sur un plateau peu élevé, et presque au centre de la commune, est à peu de distance de la rivière de Sarre. Le sol est généralement peu productif; les meilleurs parties sont celles qui avoisinent le Blavet et celles qui entourent le bourg. Le froment est à peine cultivé; mais le seigle, l'avoine, le mil, le blé noir et même le chanvre y viennent bien. L'assolement en cette commune est de cinq ans, y compris une année de repos que l'on donne aux terres, suivant l'ancienne et déplorable coutume. Le pays est en général boisé, mais en bois de haie plus qu'en bois isolés. L'agriculture a fait en Melrand des efforts extraordinaires, et l'on peut dire en thèse général que les terres qui n'y sont pas cultivées ne méritent pas de l'être. La commune a une superficie totale de 4045 ha dont 2165 ha de terres labourables, 541 ha de prés, 80 ha de bois, 5 ha de châtaigneraie, 52 ha de vergers et jardins et 1 092 ha de landes et terres incultes. Plusieurs moulins sont en activité: Coetpossen, de la Madeleine, Talroch, du Poul, Manéguen.

Une épidémie de variole fit 55 malades (dont 18 moururent) à Melrand entre 1865 et 1870.

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La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Melrand porte les noms de 212 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, 13 sont morts en Belgique ; 1 (Joseph Marie Le Gourrierec) est mort en Serbie et 2 (Henri Marie Le Gal et Pierre Marie Poulain) sont morts en Macédoine du Nord (dans le cadre de l'expédition de Salonique) ; 3 (Louis Huidot, Joseph Marie Laigo et Joseph Tanguy) sont morts alors qu'ils étaient en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français. Les premiers à être tombés sur le champ d'honneur sont Célesphore Cargouët, Pierre Marie Le Marec, Julien Marie Le Pennec, Mathurin Marie Le Saux et Louis Marie Le Strat le 22 août 1914 à Maissin.

Le bourg au début du | ]

Les chaumières étaient encore nombreuses dans le bourg au début du XXe siècle comme l'attestent les anciennes cartes postales.

Cartes postales du bourg au début du XXe siècle
  1. a b et c Bernard Le Mouël, Melrand naissance et évolution. Des origines à la Révolution, Melrand autrefois,
  2. Erwan Vallerie, Communes bretonnes et paroisses d'Armorique, Beltan, , p. 42.
  3. Bernard Le Mouël, Melrand naissance et évolution, Des origines à la Révolution, Melrand Autrefois, , p. 57.
  4. Théodore Derome, « De l'usement de Rohan ou du domaine congéable », Revue critique de législation et de jurisprudence,‎ , lire en ligne, consulté le ).
  5. site infobretagne, Melrand : histoire, patrimoine, noblesse
  6. inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, archives civiles, archives départementales du Morbihan, 1888
  7. lire en ligne), page 6.
  8. ACAM-MEMORIAL, «  », sur memorialgenweb.org (consulté le ).

Héraldique

  • Description :

Partie supérieure : illustration de la ferme archéologique de la commune sur fond vert, rappelant la forêt.

Partie gauche : Dessin d'un champ d'hermine symbolisant l'emblème de la Bretagne.

Partie droite : Représentation du calvaire, sur fond jaune, significatif de l'intérêt du talent, de la passion des artistes bretons pour la sculpture.

  • Devise :

« Disket Melrandiz petra en dès groelt ho tadeu »

« Apprenez Melrandais ce qu'ont fait vos Pères »

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Melrand dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 23/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bre/34215.html

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