Lannion

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Lannion : descriptif

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Lannion

Lannion (/la.njɔ̃/) est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne

Ses habitants sont appelés les Lannionnais. La commune actuelle est formée de la fusion des communes de Lannion, Brélévenez, Buhulien, Loguivy-lès-Lannion et Servel en 1961.

Géographie

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Lannion
Manche
Trébeurden
Pleumeur-Bodou
Perros-Guirec (par un quadripoint)
Saint-Quay-Perros
Louannec
Manche
Ploulec'h
Lannion Rospez
Ploulec'h Tonquédec
Ploubezre
Ploulec'h
Caouënnec-Lanvézéac

Description

Lannion est une ville-pont sur le Léguer. La proximité de l'embouchure du Léguer fait varier le niveau du fleuve au centre-ville de plusieurs mètres en fonction des marées. Cette caractéristique a permis l'établissement d'un gué dans les temps les plus reculés au niveau du pont de Kermaria, point où s'arrête l'influence des marées (preuve existante à proximité de la rue Saint-Christophe-le-Passeur). Cette particularité sera mise à profit pour la construction en 1992 d'un stade d'eau vive marémoteur. Un barrage permet de retenir l'eau amenée par la marée montante et de la relâcher dans un parcours artificiel à marée descendante.

La baie de Lannion est le nom donné à la partie de la Manche située à proximité.

Estuaire du Léguer et le port

Lannion est un port situé au fond de l'estuaire, une ria, du Léguer. Mais l'intérêt de ce port reste secondaire car ce fleuve côtier au niveau de son estuaire est étroit et sinueux, asséchant presque entièrement à marée basse et son entrée est barrée par un banc de sable qui avance à près de 400 mètres de la Pointe du Dourven. « La navigation sur cette rivière est très délicate à cause des coudes brusques qu'elle forme ; aussi doit-on prendre un pilote (...) car l'échouage n'est pas sans danger partout ailleurs qu'au Yaudet ».

L'équipement du port est longtemps resté très rudimentaire. Lannion exportant des fils de lin et du chanvre (des "gratiennes", du nom de la paroisse de Grâces, près de Guingamp. Il a fallu attendre le milieu du .

Cadre géologique

Carte géologique du Massif armoricain, avec au nord-est le batholite mancellien et ses nombreux plutons de granite cadomien (Trégor, Lanhélin, Louvigné, Vire, Avranches…). Ce batholite dessine une ellipse de 150 .

Lannion est localisée à l'extrémité occidentale du domaine nord armoricain, dans le Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagnes successives. Le site géologique de Lannion se situe plus précisément dans un bassin sédimentaire essentiellement briovérien limité au nord par un important massif granitique cadomien, le batholite nord-trégorrois. Ce pluton fait partie d'un ensemble plus vaste, le batholite mancellien,.

L'histoire géologique de la région est marquée par la chaîne cadomienne. À la fin du Précambrien supérieur, les sédiments briovériens environnants (formations volcano-sédimentaires) sont fortement déformés, plissés et métamorphisés par le cycle cadomien, formant des schistes argileux, les schistes tuffacés de Locquirec, les brèches et tufs carbonifères du Dourduff. Cette chaîne montagneuse, qui devait culminer à environ 4 000 batholite côtier nord-trégorrois associé à un volcanisme d'arc insulaire et daté à 615 Ma),.
Dans le domaine continental, l'épaississement consécutif à l'orogenèse cadomienne, provoque la fusion crustale à l'origine de la mise en place des dômes anatectiques (migmatites de Guingamp et Saint-Malo au sud-est de Lannion) qui est datée entre 560 et 540 Ma.

L'orogenèse hercynienne qui a donné une chaîne montagneuse atteignant 6 000 métamorphisme et d'un magmatisme qui se manifeste par un important plutonisme : le chapelet nord de granites rouges tardifs (ceinture batholitique de granites individualisée pour la première fois par le géologue Charles Barrois en 1909), formant de Flamanville à Ouessant un alignement de direction cadomienne, contrôlé par les grands accidents directionnels WSW-ENE, datés de 300 Ma, correspond à un magmatisme permien. Le massif granitique de Plouaret au sud de Lannion, lié au fonctionnement du cisaillement nord-armoricain, fait partie de ce chapelet.

La commune se situe ainsi dans un pays de basses collines aux sommets aplanis, appartenant à un couloir topographique et tectonique qui va de la baie de Lannion à la baie de Saint-Brieuc. Creusée par l'érosion dans des formations schisteuses volcano-sédimentaires et métamorphiques, cette dépression est limitée au Nord, à l'Ouest et au Sud par trois massifs granitiques et des bordures escarpées commandées par des failles.

Une promenade géologique dans la commune permet de découvrir l'utilisation de pierres proximales (privilégiées pour des raisons de coût), témoignant de la diversité de la palette lithologique que l'évolution géologique a conféré au territoire lanionnais. Depuis l'époque romane, ces constructions sont un marqueur de la richesse du substrat géologique local et déterminent pour partie le rang social des propriétaires.
Ces pierres proximales sont les schistes argileux qui fournissent de médiocres moellons à la teinte brunâtre ; des schistes tuffacés qui livrent des moellons et des ardoises très épaisses, sortes de lauzes, mais aussi de grandes dalles, recherchées naguère pour les recouvrements des sols et les plaques tumulaires ; et des granitoïdes dont le minéralogiste Beudant disait qu'on les utilise dans les œuvres dont « on veut éterniser la durée » (granite du Yaudet ; diorites et granodiorites issus du massif de Plouaret ; complexe granitique de Ploumanac'h sur la côte de granit rose dont le district de l'Île-Grande qui offre des granites de faciès variés, facilement transportables grâce au Léguer).

Transports

L'aéroport et son parking.

La ville de Lannion est desservie par une route à quatre voies la reliant à Guingamp sur la RN 12 (Paris-Brest). Elle est en outre dotée :

  • d'un aéroport, Lannion-Côte de Granit, qui affichait un trafic annuel moyen de 30 000 passagers par an avant la fermeture de la liaison avec Paris en 2018 ;
  • d'une gare TGV depuis , à la suite de l'électrification de la Ligne entre Plouaret et Lannion. En basse saison, le TGV assure une liaison le vendredi soir depuis Paris avec un retour vers la capitale le dimanche soir. En haute saison, une rotation par jour est assurée en plus de la desserte des weekends. La gare est desservie quotidiennement par des TER Bretagne.

Transport en commun

Minibus Naveo sur la place du Général-Leclerc.

Les transports sur la ville de Lannion et sa communauté d'agglomération sont quant à eux assurés par les TILT (Transports intercommunaux Lannion-Trégor), qui comportent 6 lignes.

Lannion est située à :

  • 35 Guingamp ;
  • 38 Morlaix ;
  • 66 landerneau
  • 69 Saint-Brieuc ;
  • 84 Brest ;
  • 120 Quimper ;
  • 166 Rennes ;
  • 212 Fougères ;
  • 515 Paris.

Climat

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

  • Moyenne annuelle de température : 11,3 °C
  • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,6 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,2 j
  • Amplitude thermique annuelle : 10,1 °C
  • Cumuls annuels de précipitation : 851 mm
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 15 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,3 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1993 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1991-2020 est présenté ci-après.

Statistiques 1991-2020 et records établis sur la période du 01−11−1993 au 02−08−2023
Station LANNION_AERO (22) - alt. : 85 m 48° 45′ 19″ N, 3° 28′ 07″ O
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 4,4 4,2 4,9 6 8,7 11,4 13,1 13,3 11,6 9,7 6,8 5 8,3
Température moyenne (°C) 6,9 7,1 8,3 9,8 12,5 15,1 16,9 17,1 15,5 13 9,6 7,6 11,6
Température maximale moyenne (°C) 9,5 10 11,6 13,6 16,3 18,8 20,6 20,9 19,4 16,3 12,4 10,2 15
Record de froid (°C)
date du record
−6,3
02.1997
−7,1
28.2018
−4
02.2004
−2,2
11.2006
−0,6
13.2010
3,9
01.2006
6
31.2015
5,8
30.2011
3,3
26.2018
−3,1
30.1997
−4,8
29.2010
−4,5
30.2008
−7,1
2018
Record de chaleur (°C)
date du record
17,1
24.2016
22,4
27.2019
24,1
30.2021
27,6
21.2018
29,3
26.2017
32,8
30.2015
40
18.2022
35,3
09.2003
31
20.2003
29,9
01.2011
21
01.2015
17,9
19.2015
40
2022
Précipitations (mm) 95,9 91,5 66,2 69,5 63,1 54,5 53,4 55,1 52,8 99,7 105 122,8 929,5
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 16,3 14,4 12,4 11,6 10,6 8,7 9,1 9,2 9 14 16,4 17,5 149,1
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 7,2 6,9 4,9 4,6 4,3 3,6 3,2 3,3 3,6 6,2 7,9 8,8 64,4
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 2,5 2,5 1,7 1,8 1,9 1,6 1,3 1,5 1,4 2,8 3,2 3,8 25,9
Source : [MétéoFrance] «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/08/2023 dans l'état de la base
  1. Instructions nautiques, Manche, pages 313-314.
  2. Jean Kerhervé, François Roudaut et Jean Tanguy, La Bretagne en 1665 d'après le rapport de Colbert de Croissy, Brest, Centre de Recherche Bretonne et Celtique. Faculté des Lettres et des Sciences Sociales. Université de Brest, coll. « Cahiers de Bretagne occidentale n°2 », , pages 146 et 147.
  3. Carte géologique de la France au 1/50000 Fougères 13-17, éditions du BRGM, 1981, p. 5
  4. De Mancellia, nom latin de la région du Maine, domaine structural de la partie nord-est du Massif armoricain dénommé en 1949 par le géologue Pierre Pruvost. Il est caractérisé par un Précambrien récent au sein duquel se sont mis en place des granitoïdes intrusifs antérieurement au dépôt des terrains paléozoïques ; ce domaine surélevé a été épargné par les transgressions marines du Cambrien.
  5. Géologie de la France, éditions du BRGM, , p. 11.
  6. François de Beaulieu, La Bretagne. La géologie, les milieux, la faune, la flore, les hommes, Delachaux et Niestlé, , p. 15.
  7. (en) Richard Simon D'Lemos, The Cadomian Orogeny, Geological Society Publishing House, , p. 128.
  8. Hubert Lardeux et Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 30.
  9. Carte géologique France (1/50 000), feuille Lannion (203), éditions du BRGM, 1999, p. 89
  10. C. Barrois, Carte géologique à 1/80000, feuille Lannion (1re édit.), 1909.
  11. Louis Chauris, « Le granite porphyroïde de Porzpaul dans l'île d'Ouessant: un nouvel élément dans la ceinture des « granites rouges » du Massif armoricain (France) », Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, Paris, iI, t. 313,‎ , p. 245-250.
  12. Chantraine, op. cit., p. 93
  13. Louis Chauris, « La pierre dans les constructions à Lannion », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, lire en ligne).
  14. Louis Chauris, op. cit., p.6
  15. «  », sur Aéroport.fr.
  16. «  », sur ouest-france.fr.
  17. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  18. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  19. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
  20. Glossaire – Précipitation, Météo-France
  21. «  », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
  22. «  », sur chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le ).
  23. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).


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Toponymie

L'origine du nom Lannion vient de « lann », qui désigne un établissement religieux créé par les Bretons du haut Moyen Âge et, selon Joseph Loth, un anthroponyme vieux-breton Iudon, qui a évolué régulièrement en Iuzon puis (i)Uon. Ce nom de *Lannyuzon a donc évolué en Lannuon, forme moderne en Langue bretonne et en « Lannion », variante évoluée puis administrativement cristallisée de la forme ancienne bretonne, devenue l'appellation officielle et administrative du duché de Bretagne, avant et après 1532, probablement aux alentours des Conquet-Konk-Leon pour l’Histoire de la Bretagne de Bertrand d'Argentré de 1582 et 1588 : Lanion ; Carte de Nolin,1695 : Lanien ou Lanion ; puis de l'Administration française royale et républicaine et de la société francophone nobiliaire et marchande, du , l'appellation de Lannuon étant usitée majoritairement par le peuple bretonnant.

  1. Joseph Loth, Les noms des saints bretons, Paris, 1910, p. 66.
  2. Erwann Vallerie, Traité de toponymie historique de la Bretagne, 1995

Histoire

Préhistoire

Les mégalithes nombreux dans la région, témoignent de son passé ancien, sans compter les silex, haches et pierres polies appartenant aux âges préhistoriques. Les rivières nombreuses et l'or alluvionnaire dans le Massif armoricain, expliquent la présence et la richesse du développement des populations préhistoriques. Près de Lannion, le tumulus de la Motta comporte des bijoux de métal précieux.

En , des archéologues de l'Inrap ont effectué des fouilles sur le site de Kervouric, préalablement à la construction de logements. Celui-ci surplombe une vallée encaissée du Léguer. On a ainsi retrouvé la trace de trois grandes maisons de bois et de torchis ainsi que de nombreux vestiges (céramiques, bracelets, silex) du Néolithique, vieux de 7000 ans. Un premier site, daté de l'âge du Bronze, atteste une longue occupation humaine entre 1800 et 1200 ans avant notre ère. Il consiste en un système agraire, constitué à l’origine d’un simple réseau de fossés délimitant des champs et de probables chemins. Quelques constructions sur poteaux de bois (peut-être des maisons) complétaient le système. Par la suite, l’habitat s’est progressivement développé. Vers 1600 ans av. J.-C, deux petits enclos sont aménagés. L’un d’entre eux délimite une zone d’habitat, comprenant une maison particulièrement bien conservée. Les archéologues y ont mis au jour des vases de stockage, un foyer ainsi qu’une meule. L’occupation semble perdurer jusqu’à la fin de l’âge du Bronze (vers 1200 ans av. J.-C.), comme l’atteste la présence d’une maison ronde caractéristique de cette période.

Époque gauloise

Des monnaies et des débris de poteries attestent d'une présence gauloise indubitable. Quelques chemins et des fortifications façonnent leur territoire. Le promontoire du Yaudet, estuaire du Léguer, sert à la fois de défense militaire et d'étape pour les navires commerçants, d'après des pièces de monnaie phéniciennes retrouvées sur les lieux.

Le « menhir » du Crec'h à Servel et celui de Saint-Patrice, appelé aussi « menhir de justice » (rue des Frères Lagadec, inclus dans un mur), sont en réalité deux stèles gauloises. La seconde a été christianisée.

Époque gallo-romaine

Lannion est un passage obligatoire pour franchir le Léguer au plus près de la côte, surtout à marée haute. À l'époque gallo-romaine, pour aller du Yaudet par la terre vers l'est, les routes passaient inévitablement par Lannion. Des gallo-romaines furent retrouvées sur des sites plus anciens, de l'Âge du Bronze. Une exploitation agricole mise en place au cours des Ier et IIe siècles de notre ère et réaménagée à plusieurs reprises. Les archéologues ont mis en évidence une série d’enclos délimitant différents espaces fonctionnels. L’une des zones est réservée à l’habitat ; elle se caractérise par la présence de caves, mais aussi d’un puits et d’une citerne. D’autres espaces sont destinés à des activités agricoles spécialisées : l’un des enclos semblait dédié au traitement des céréales, puisqu’on y a retrouvé une grange et un séchoir, tandis qu’à l’arrière de l’habitat, d’autres enclos servaient plutôt au pacage des animaux. Des petits fossés délimitent également des chemins ou encore des champs. Les dernières fouilles permirent de mettre au point un référentiel scientifique pour la région tant sur l’âge du Bronze que sur la période gallo-romaine.

Haut Moyen Âge et le début de la christianisation

Quelques auteurs[Lesquels ?] attribuent l'origine de Lannion à la destruction de Lexobie (l'actuel Yaudet ?) par les Danois en 836.

Le Léguer, comme les autres cours d'eau, était une voie de pénétration facile pour les envahisseurs, aussi Lannion est-elle dotée d'un château attesté dès le Moyen Âge.

Le premier barrage servant de piège à poisson construit à Servel, long de 190 mètres, formé de pieux reliés par des claies en bois, avec des plates-formes triangulaires ancrant la structure dans le sable et servant aussi de brise-lames, a été construit entre 613 et 615 (ces dates ont été retrouvées grâce à la datation du bois des chênes ayant servi à sa construction) dans l’estuaire du Léguer. À marée descendante, les poissons étaient piégés dans le bassin de retenue.

Lannion est impliquée, pendant la guerre de Cent Ans à la guerre de Succession de Bretagne (rue Geoffroy de Pontblanc, tué en 1346).

Époque moderne (XVI-XVIIIe siècles)

En 1587, le , commencent les massacres perpétrés pendant les Guerres de religion en France, avec l'attaque de Perros-Ploumanac'h, ayant fait allégeance à la Ligue, par les Royaux (partisans d'Henri IV) de La Rochelle. Les paroisses alentour se partagent entre ligueuses (Plestin-les-Grèves), ou royalistes comme Lannion. « Le troisième et septième jours de fut brûlée et ravagée la paroisse de Plestin par ceux du parti du roi. Et au réciproque le 21 du même mois de fut pareillement brûlée et ravagée la paroisse de Plouaret, Ploubezre et la ville de Lannion par ceux qui tenaient le parti du duc de Mercœur » a écrit le curé de Lanvellec. Malgré la conversion de Henri IV au catholicisme, Ligueurs et Royaux continuent leurs attaques et les destructions des villes du camp opposé. Mais le Trégor est bien affaibli et le roi ramène la paix, confirmée par l'Édit de Nantes de 1598.

Lannion fait partie de l'évêché de Tréguier avant la Révolution et le roi y contrebalance la puissance de l'évêque en faisant de Lannion le siège de sa juridiction.

Révolte des Bonnets Rouges en 1675. Un de ses habitants fut exclu de l'amnistie royale de .

XIXe siècle

En 1840, s'est ouverte dans les locaux de Kermaria une salle d'asile pour les enfants pauvres de 2 à 7 ans (ancêtre de la maternelle). La première cantine scolaire du monde fût créée à Lannion, en 1844, par le maire Émile Depasse pour ces enfants.

Port de Lannion en 1845

En 1845, dans le port de Lannion, ont été déchargés 900 tonneaux de vin et eau-de-vie, 300 tonneaux de cidre, 400 tonneaux de sel, 180 tonneaux de café et poivre, ainsi que 800 tonneaux de bois du Nord, 455 tonneaux de charbon et 180 tonneaux de marchandises diverses, ainsi que 4 835 tonneaux d'avoine et orge, 2 600 tonneaux de froment, 2 000 tonneaux de fruits, 750 tonneaux de bois commun de menuiserie et 150 tonneaux de fonte brute.

Ouverture de l'école publique en 1882

Lors de l'ouverture de l'école publique de Lannion le

XXe siècle

Constance Le Mérer et la collecte des gwerz

Constance Le Mérer, institutrice (notamment à Lanvellec) a recueilli des gwerzioù dans la région jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale). Ses 31 cahiers de collecte ont été découverts à Lannion dans un grenier en 2013.

Guerres du XXe siècle

Le monument aux morts porte les noms de 274 soldats morts pour la Patrie :

  • 188 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
  • 72 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
  • 12 sont morts durant la guerre d'Indochine.
  • 2 sont morts pendant la guerre d'Algérie.

Après la Seconde Guerre mondiale

Le port de Lannion a contribué fortement à l'essor de la ville avant la guerre 1939-1945. Mais au début de la deuxième moitié du Centre national d'études des télécommunications (CNET). La petite ville a alors besoin d'importantes réserves foncières pour l'installer, loger les familles des techniciens, d'autant que de nombreuses entreprises vont suivre cette arrivée. Le , un arrêté préfectoral scelle la fusion de Lannion avec les communes de Buhulien, Loguivy, Servel et Brélévenez. Au cours des deux premiers mandats suivant cette fusion, chaque ancienne commune continue d'élire ses représentants au conseil municipal du « grand Lannion ».

Malgré les crises des années 1980 et 1990, la ville de Lannion a conforté « ses atouts dans les Télécom (entreprise Alcatel) et la fibre optique » et, avec des sites importants d'Orange ou Alcatel, elle est alors qualifiée de « mini-Silicon Valley ».

  1. Sophie Léon, « Nouvelles données sur les tumulus à pointes de flèche de l'Âge du bronze ancien des côtes d'Armor », Bulletin de la Société préhistorique française,‎ , Vol 94 N° 2 pp. 265-273.
  2. «  », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  3. Y. Briand, P. de La Haye, Histoire de Lannion des origines au XIXe siècle, Lannion, Impram, 1974, réédité en 1987, 301 p., p. 14.
  4. Anne Marchat et Michelle Le Brozec, Les mégalithes de l'arrondissement de Lannion, Rennes, Institut Culturel de Bretagne, , 102 ISBN ), p. 23.
  5. Nicolas Guillou, Les pêcheries refont surface, revue ArMen no 201, juillet-août 2014
  6. Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, (ISBN ).
  7. «  », sur infobretagne.com (consulté le ).
  8. Cette information est issue du document , disponible sur Wikisource..
  9. Ouest-France, «  », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  10. "L'état des marchandises et navires qui sont entrés dans le port et qui en sont sortis" document établi par le maître du port de Lannion, cité par André Le Pape et Jacques Roignant, "1850-1950. Un siècle de navigation au cabotage en Bretagne", Nature et Bretagne, Spézet, 1995, (ISBN ).
  11. Jean Rohou, "Fils de ploucs", tome 2, 2007, éditions Ouest-France, (ISBN ).
  12. Constance Le Mérer, née le à Lannion, décédée le à Lannion.
  13. https://www.coop-breizh.fr/6681-constance-le-merer-collecte-de-chants-populaires-en-tregor-2147483647.html
  14. «  », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  15. "Le Grand Lannion, un mariage de raison", article du journal Le Télégramme: https://www.letelegramme.fr/local/cotes-d-armor/lannion-paimpol/ville/le-grand-lannion-un-mariage-de-raison-16-04-2011-1270548.php
  16. "A Lannion, la « mini-Silicon Valley » ne connaît pas la crise", article du journal Les Echos: https://www.lesechos.fr/18/02/2014/LesEchos/21629-092-ECH_a-lannion--la---mini-silicon-valley---ne-connait-pas-la-crise.htm#


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Héraldique

Blasonnement :
D'azur à l'agneau pascal couché d'argent portant une croix haute d'or au guidon de gueules chargé de l'inscription LAUS DEO en lettres capitales aussi d'or.

Les armes de la ville reprennent la locution latine Laus deo soit « louange à Dieu ».

La devise de la ville est formulée en breton : war zao atao que l'on peut traduire par « toujours debout ».

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Lannion dans la littérature

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