Arradon

Localisation

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Arradon : descriptif

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Arradon

Arradon [aʁadɔ̃] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.

Géographie

Situation

Carte de la commune d'Arradon.
Communes limitrophes d’Arradon
Ploeren
Baden Arradon Vannes
Golfe du Morbihan

Arradon fait partie du Parc naturel régional du golfe du Morbihan.

Arradon est située sur la côte nord du golfe de Morbihan et est situé à 120 Rennes et de Nantes. Cette commune est délimitée à l'est par la rivière du Vincin et à l'ouest par le ruisseau du Pont de Lohac, deux petits fleuves côtiers formant deux rias dans leur partie aval. Elle est limitrophe des villes de Vannes, Ploeren et Baden. Ainsi, elle fait partie de l'agglomération de Vannes. La ville d'Arradon s'étend sur 1 849 hectares, au cœur du golfe du Morbihan. Cette superficie est divisée en trois grands secteurs qui sont « Botquelen-Petit Molac », « le Bourg » et « le Moustoir ». En outre, 45 % du territoire est affecté à l’agriculture.

Littoral

La pointe d'Arradon et le port de plaisance d'Arradon vus des environs de Kerat.

La commune possède une côte maritime longue de 15 . Arradon se trouve en face de l'Île-aux-Moines et de l'Île-d'Arz avec lesquelles cette commune assure des transports. D'ailleurs, les deux îles Logoden et la petite île Irus appartiennent à Arradon.

Son littoral est assez découpé, alternant de l'ouest vers l'est rias et anses, découvrant largement à marée basse, d'une part (les principales sont la ria du ruisseau du Pont de Lohac, l'anse de Paluden et, moins marquée et plus large, la baie de Kerbilouët-Penboc'h où sont situées les plages principales, ainsi qu'en allant vers l'est les baies de Roguédas, de Kerguen et de Moréac, et enfin la ria du Vincin) et pointes (la plus nette et la plus remarquable étant la pointe d'Arradon, des pointes moins marquées étant, en allant vers l'est, celles de Penboc'h, de Roguédas, de Kerguen et de Moréac, bordées de falaises de quelques mètres d'altitude seulement. Le littoral nord de la ria du Pont de Lohac est lui-même assez découpé, alternant aussi pointes et presqu'îles d'une part (Mané Habus, Quirion, Pen er Men), anses et baies d'autre part (baies du Moustoir et de Quirion).

Le littoral entre le moulin de Pomper et l'anse de Paluden
Le littoral entre la pointe d'Arradon et la ria du Vincin

Le littoral d'Arradon est un mélange de champs, bois et parcs abritant des demeures cossues ; certaines ont même été construites sur le domaine public maritime, parfois il y a plus d'un siècle. En 1992 le préfet du Morbihan a informé quatre propriétaires que leur autorisation d'occupation temporaire du domaine public maritime ne serait pas renouvelée, en application de la loi Littoral ; les propriétaires des maisons concernées (dont celle qui fut à Pen er Men possédée par la famille du général Diego Brosset, aussi propriétaire jusqu'en 1976 de l'Île Irus) ont été déboutés dans les procédures judiciaires menés par eux contre la décision préfectorale ; en 2012 une première maison est démolie et en 2014 c'est le tour d'un hangar ostréicole ; les autres maisons ont bénéficié d'un sursis qui expire le

Deux anciens moulins à marée existent le long du littoral.

Le relief de l'intérieur de la commune

L'intérieur du finage communal s'élève jusqu'à 59 mètres d'altitude dans sa partie nord-ouest, à Parc Neuf, près de La Lande Lignol et même 61 mètres au nord du bourg ; celui-ci est vers une trentaine de mètres d'altitude. Le territoire communal est assez vallonné, drainé par les deux fleuves côtiers précités et leurs très modestes affluents, le principal étant le ruisseau de Ménaty, affluent de rive droite du Vincin, qui sert de limite nord à la commune, la séparant de Ploeren. Le ruisseau de Paluden est un minuscule fleuve côtier qui se jette dans l'anse de Paluden.

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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Daradon en 1304 et Aradon en 1516.

Il est possible aussi qu'Arradon ait une origine gauloise, ce nom viendrait de Aradunum et la signification serait "la colline d'ara ». Selon N-Y Tonnerre, il s'agit un toponyme gaulois formé par le suffixe -dunum et ayant subi une évolution romane.

Signalons le toponyme Arandon, en Isère, défini comme provenant de Aran d'origine pré-celtique et de Dun ("Forteresse"), mot gaulois que l'on retrouve dans de multiples exemples comme London, Chateaudun, Chaudun, etc.

Le nom de la localité est attesté sous la forme Ara'on en breton.

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Histoire

Préhistoire

Un tumulus situé à Saint-Galles fut fouillé en 1854 par René Galles, propriétaire du terrain sur lequel il se trouvait. Une hache en jadéite, provenant d'Arradon, donnée par Louis Galles, se trouve au musée d'histoire et d'archéologie de Vannes, de même que divers objets provenant de la fouille du dolmen d'Er Roh.

Le dolmen de Kerhenry, en ruine, date du Néolithique et fut aussi exploré par Louis Galles.

Un lec'h bas qui se trouvait dans l'ancien cimetière d'Arradon, déclassé à la fin du .

Antiquité

À l'époque romaine, Arradon était occupé par les Romains qui l’utilisait comme étape entre Vannes et Locmariaquer. En 1856-1857, à la suite des fouilles menées au Lodo par le chevalier de Fréminville en 1837, permirent de préciser le plan des trois groupes de constructions gallo-romaines. Des monnaies datant de la période comprise entre les empereurs Maximien Hercule et Magnence (entre 286 et 353 après J.-C.) furent trouvées dans la villa du Lodo. La villa du Lodo s'étendait en façade maritime sur plus de 170 mètres et en profondeur sur une cinquantaine de mètres ; elle comprenait un bâtiment principal, richement aménagé et relié par une galerie de 60 mètres, servant de promenoir, à un bâtiment thermal. Des vestiges d'autres villæ gallo-romaines, en fait aussi de grosses exploitations agricoles, ont été identifiés à Pen-er-Men, Roguedas, Mané Bourgerel (cette villa possédait des thermes dont le sol de la piscine centrale était orné d'une rosace mêlant schistes noirs et verts, marbres veinés de rouge et tuffeau de Loire), Kerran (la villa était reliée à la voie romaine par un chemin empierré) et Kervoyer.

Des restes d'un monument gallo-romain furent découverts en 1854 dans la propriété de Saint-Galles, aussi en Arradon

La voie romaine allant de Vannes à Locmariaquer entrait dans l'actuelle commune d'Arradon par le pont du Vincin, passait au nord de Loqueltas, avant de se diriger vers Ploeren. L'actuelle D 101 suit en partie son tracé.

Moyen Âge

Arradon était à l’origine un territoire appartenant à la paroisse de Ploeren. Arradon faisait partie au haut Moyen Âge de la châtellenie de Largouët.

Le hameau du Moustoir (ce mot du vieux-breton moster ou mouster est issu du vieux français moustier, lui-même dérivé du latin monasterium (monastère), rappelant les défrichements monastiques dès le haut Moyen Âge), comme son nom l'indique, fut probablement fondé grâce à l'implantation d'un petit monastère qui aurait sans doute été ruiné au Scandinaves, mais les sources historiques manquent.

On trouve en 1387 pour la première fois l’appellation de la paroisse d'Arradon dans les archives. En 1443, Arradon comptait plus d'une douzaine de seigneuries, les plus connues sont probablement Kerdréan, berceau de la famille d'Arradon, et Kerrat, mais leur nombre dépassait la vingtaine au . Les deux seigneuries de Kerdréan et de Kerat (Kerrat) sont réunies en 1479 par le mariage de Perrine Redoret, dame de Kerat, avec Jean d'Arradon, sieur de Kerdréan.

L'Île-aux-Moines dépendait jadis de la paroisse d'Arradon dont elle était une trève. Selon une tradition qui ne repose sur aucune preuve historique, saint Vincent Ferrier serait venu rechercher « une solitude apaisante » à Arradon (la confusion vient peut-être du fait que ce saint est né en Aragon) ; mais cette tradition explique le culte dont jouit de saint à Arradon et l'Île-aux-Moines

Au , qui habitait le château d'Arradon), Ra et Tas (au sieur de Guer), Kerbolore (au sieur de la Chesnaie), Kerbellec (à Jean Calleu), le Quiltas et la Noerdie. Un manoir existait à Porcé en 1443 qui appartenait alors à Jehan Sigalo.

Huit nobles d'Arradon étaient présents à la montre du à Vannes. Outre la seigneurie d'Arradon (Aradon), Joseph-Marie Le Mené énumère 25 autres seigneuries moins importantes à Arradon.

Temps modernes

Cinq frères de la famille d'Arradon jouèrent un rôle notable pendant les Guerres de la Ligue, principalement Jérôme d'Arradon, seigneur de Quinipily, qui fut gouverneur d'Hennebont ; il reprit la ville, aidé par 2 500 soldats espagnols, qui était tenue par des troupes fidèles au roi de France en décembre 1590 ; René d'Arradon, gouverneur de la ville et du château de Vannes ; Georges d'Arradon, évêque de Vannes de 1590 à sa mort en 1596, conseiller du roi au Parlement de Bretagne et Louis d'Arradon, seigneur de La Grandville (ce dernier, commandant alors une troupe de Ligueurs, est mort en 1597 près du château de Quimerc'h en Bannalec lors d'un combat l'opposant à des royalistes commandés par le baron de Molac).

Le prieuré Notre-Dame du Vincin, qui existait déjà au évêque de Vannes et devint alors une dépendance du Grand séminaire du diocèse.

Le Luc Edmond de Stapleton, fils de Jean II Stapleton, comte de Bournée et de la Haye, marquis de Trèves, épousa à Arradon Marie de Lannion, dame d'Arradon, de Kervily, de Kercabin, de Kerdréan, de la Boissière et de Cardaillac, propriétaire du château d'Arradon.

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Arradon en 1778 :

« Aradon ; au bord du Morbihan ; à une lieue ½ à l'ouest-sud-ouest de Vannes, son Vannes et sa subdélégation, et à 21 lieues deux tiers de Rennes. Cette paroisse compte, y compris ceux de l'Ifle-aux-Moines, sa trève, environ 2 000 communiants. Elle ressortit au présidial de Vannes. La cure est à l'alternative. »

Le même auteur précise également qu'Arradon « est assez abondant en froment et autres grains » et qu'on y « voit des marais à sel ».

Révolution française et Consulat

Arradon devint une commune en 1790. Elle se tourna vite vers une activité centrée vers l’agriculture et la pêche, puis vers ses côtes et son patrimoine.

Le prieuré Notre-Dame du Vincin fut vendu comme bien national en 1791 (il fut racheté en 1817 par le clergé).

Un rassemblement royaliste fut organisé le

Selon un rapport anonyme, sous le Consulat, Pierre Lavantur, ancien curé d'Arzon, devenu curé d'Arradon, propage « ses opinions contre-révolutionnaires et infecte tranquillement tout le canton d'Arradon » ; le 19 thermidor an VIII () « les chouans, au nombre de douze à quinze bien armés, parcourent toujours les environs de Baden, Ploeren, Arradon ». En mars 1803, des gendarmes cernèrent l'église d'Arradon pour y arrêter des marins réfractaires ou déserteurs.

Le | ]

Arradon dans la première moitié du | ]

En 1822 le château d'Arradon appartient à Denise de Robien, épouse de Joseph de Stapleton (fils du comte Luc Edmond Stapleton, marquis de Trèves), décédée le à Arradon.

Dans la nuit du 16 au un détachement militaire alla cerner le château d'Arradon où se tenait un rassemblement légitimiste précurseur de la Chouannerie de 1832.

Le une barque chargée de 9 personnes revenant du pardon d'Arradon et retournant sur Vannes sombra dans une mer forte; le naufrage fut 7 victimes, 2 naufragés ayant pu être secourus. Ce naufrage illustre aussi le fait qu'il était apparemment plus facile de faire le trajet Vannes-Arradon ou retour par bateau que par voie terrestre à cette époque.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Arradon en 1843 :

« Arradon : commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Caléac, Lignol, Brambois, la Scellette, Beignal, Poulfanc, Langat, Parc-er-Borian, Kervadec, Keravelo, Lemoustier, le Gréant, Kerhore, le Gravello, le Grézic, Trévelin, Pemboch, Roquédas, Loqueltas, Keruerguen, Sainte-Barbe. Moulins à vent de Pouster, de Kerbellec ; à eau de Paluden et Ponster. Superficie totale : 1 797 hectares dont (...) terres labourables 631 ha, prés et pâturages 378 ha, vergers et jardins 41 ha, bois taillis 29 ha, bois futaie 9 ha, pins et sapins 30 ha, landes et vagues 648 ha (...). L'immense quantité de landes que contient cette commune justifie assez l'étymologie de son nom. Les principales productions de la commune sont : froment, seigle, miel, avoine et blé noir. On commence à cultiver les arbres résineux. Une partie des habitants se livrent à la marine. Les engrais de mer favorisent le développement de l'agriculture. (...) Géologie : le sol repose sur schiste micacé ; le granite se rencontre au nord, dans presque toute la partie qui est en landes. On parle le breton. »

Le domaine de la Chesnaie, exploité par Charles Avrouin-Foulon, receveur général du Morbihan, pouvait être considéré comme une ferme-modèle vers 1840.

D'un modeste bourg à une station balnéaire cossue

Le un incendie détruisit deux fermes et six maisons dans le bourg d'Arradon ; « une dizaine de personnes ont été plus ou moins grièvement blessées, en cherchant à empêcher le feu de se communiquer aux autres habitations du village ».

En 1864 Arradon amorce à peine sa transformation vers une station balnéaire : Louis de Serbois écrit alors qu'« Arradon, que personne à Paris ne voudrait connaître, (...) est très à la mode chez messieurs les Bretons qui viennent non seulement de Vannes, mais de Brest, de Nantes ou de Rennes, s'y construire des maisons de campagne et y passer la belle saison ».

Jules-Élie Delaunay : Paysan à la houe (1876) [Jehan-Loïs Tanguy, cultivateur au bourg d’Arradon].

Ernest Legouvé décrit de manière assez méprisante Arradon en 1878 :

« Le bourg d'Arradon va bien vite s'égrenant sur les flancs du coteau qu'il surmonte, et s'éparpille dans les chemins creux, à travers les landes d'ajoncs, sous les groupes d'arbres, en petites fermes isolées. Entourées d'un peu de champs, couronnées d'un peu de vignes (...), on dirait autant de nids cachés sous les feuilles. Et quelles nichées dans ces nids-là ! Si humble que soit une habitation, , n'eût-elle qu'une seule fenêtre à un seul carreau pour toute ouverture, et qu'une seule chambre [pièce] pour tout logement, vous voyez sortir quatre, cinq, six petits enfants se tenant par la main (...). Après les troupeaux d'enfants, les troupeaux de bêtes! oh ! dame ! les bêtes forment au moins la moitié des habitants d'Arradon. Dix-huit cents âmes d'hommes. Et autant de demi-âmes de vaches, de bœufs, d'ânes, de porcs, de poules, de canards, d'oies, vivant sur un pied de parfaite égalité avec le roi des animaux. Chaque chaumière y ressemble à une arche de Noé. Entrez-y (...);: d'abord de grandes armoires, avec de grands tiroirs, lesquels ne sont autre chose que des lits ; le soir venu chacun grimpe dans son tiroir, chacun, c'est-à-dire deux ou trois ! (...) Puis dans un coin le perchoir pour les poules ; à côté, par terre, un nid pour les canards. Qu'est-ce qui grogne donc là-bas ? c'est le cochon ! Que voulez-vous, il faut bien que tout le monde vive. Enfin (...) s'ouvre un volet de bois et apparaît une tête de vache (...) »

Annonce de mise en vente d'une propriété de luxe à Arradon en 1879 (journal Le Figaro).

En 1882 la commune d'Arradon demande la création d'une jetée pour permettre aux bateaux à vapeur d'y accoster, ce qui n'était pas possible jusque-là. Des travaux destinés à améliorer la cale dite de "La Carrière" sont effectués à plusieurs reprises dans les premières années du . La même année le journal L'Univers écrit que depuis une quinzaine d'années « un grand nombre d'étrangers [à la commune] sont venus construire des résidences d'été dans cette (...) commune d'Arradon d'où l'on jouit d'un point de vue admirable sur les nombreuses îles du petit archipel morbihannais ». C'est par exemple le cas par exemple d'Hector Bourouet-Aubertot qui achète en 1872 la propriété de Kerjaffré (il fut un mécène, contribuant notamment à la construction de l'école privée catholique des filles d'Arradon, du pensionnat Saint-Joseph et de la nouvelle église paroissiale) et de la famille Vincent, qui fit construire en 1873 la villa "Tour Saint-Vincent", mélange de style médiéval et de style Art déco, et développa l'ostréiculture des huîtres plates à partir de la décennie 1880. D'autres villas cossues comme la villa Barbe, construite en 1860 par l'architecte Marius Charrier ou la villa Betsy construite par l'architecte Armand Charrier (fils de Marius Charrier), datent de cette époque. De nombreux notables viennent de toute la France résider à Arradon, par exemple le comte Albert Pacoret de Saint-Bon, d'origine savoyarde, président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Le marquis de La Réveillère fait construire le château de Porcé en 1885.

En 1887 une délégation des royalistes de Vannes, d'Arradon, de Plescop, de Sarzeau, de Theix, de l'Île-aux-Moines et de Saint-Avé se rendit à Jersey afin d'y rencontrer le comte de Paris qui y était en exil.

La nouvelle église paroissiale Saint-Pierre d'Arradon fut consacrée en octobre 1888 par Jean-Marie Bécel, évêque de Vannes, accompagné de l'évêque de Séez, François-Marie Trégaro.

Benjamin Girard écrit en 1889 qu'Arradon « a subi, depuis quelques années, une transformation qui en fait un séjour agréable et à la mode. La partie de son territoire avoisinant le rivage est couverte de villas et de châteaux habités pendant la belle saison, et dont les propriétaires ont apporté l'aisance dans une charmante localité qui, il y a vingt ans, n'était qu'une bourgade ».

En octobre 1893 le journal La Croix se moque de l'instituteur laïque de la commune : « sa classe n'est fréquentée que par deux élèves seulement ne sachant pas un mot de français, ce qui rend le colloque avec leur maître fort difficile » car « le breton est la langue parlée par les paysans ». Par contre une dizaine d'années plus tôt des Frères enseignant à l'école privée de garçons furent sanctionnés pour des faits de brutalité envers leurs élèves.

Un bureau télégraphique ouvre à Arradon en 1899.

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La Belle Époque

L'école des filles d'Arradon, tenue jusqu'alors par les Sœurs du Saint-Esprit, fut laïcisée à partir du

Loÿs Delteil : Le chemin d'Arradon (gravure, 1913).

Un témoignage datant de 1912 permet de se rendre compte de l'état des routes à l'époque : « Deux routes s'offrent pour rejoindre la Pointe d'Arradon (...). Elles se réunissent au-dessous du bourg d'Arradon, au village de Poulmare. Dès le commencement de l'hiver, la première devient impraticable pour les autos (...) si bien que je passe le plus souvent par la route d'Auray. (...) De Poulmare à la Pointe, ce n'est plus qu'une fondrière, ayant des ornières de 20 à 30 centimètres, tant et si bien que je vais être obligé de louer une remise au bourg si je ne veux pas mettre mon auto en pièces.. ».

En août 1912 une goélette s'échoua lors d'une tempête entre la pointe d'Arradon et l'Île aux Moines sur le rocher dit "La Truie d'Arradon" ; les 25 hommes à bord furent sauvés.

En 1911 cinq religieuses de la Retraite de Vannes, âgées et malades, qui s'étaient réfugiées à Arradon (les autres religieuses étaient parties en Belgique) dans un immeuble appartenant à Mme de Guélérant, lors de la dissolution de leur congrégation par le décret du , furent poursuivies devant le tribunal correctionnel de Vannes.

La propriété du Vincin (l'ancien prieuré), qui appartenait au Grand séminaire de Vannes jusqu'à la Loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, est attribuée en 1914 au département du Morbihan.

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts d'Arradon porte les noms de 62 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.

Un vœu en faveur d'un projet de construction d'une ligne de chemin de fer à voie étroite allant d'Étel à Vannes en passant par La Trinité-sur-Mer, Crach, Le Bono, Baden et Arradon, qui aurait nécessité la construction de plusieurs ouvrages d'art, fut voté en 1916 par le Conseil général du Morbihan, mais ce projet n'aboutit pas.

L'Entre-deux-guerres
Vue panoramique d'Arradon vers 1930 (carte postale Henri Laurent).

En 1930 Arradon est décrit comme étant un « chef-lieu propret de maisons cossues. Pour voir celles-ci au milieu des écrans de verdures ou perchées sur des falaises, il faut prendre le bateau (...) ».

Un "Pensionnat Saint-Jean-Baptiste", construit en 1879-1880 grâce au soutien financier d'Hector Bourouet-Aubertot, et géré par les Frères des écoles chrétiennes, existait alors à Arradon. Des places y étaient réservées pour les « enfants à qui leur médecin conseille le séjour à Arradon, en raison de son climat exceptionnel. Ces élèves suivent le régime approprié à leur état de santé ».

Une carte postale représentant la ferme de Kerbilouet pendant l'Entre-deux-guerres est visible sur un site Internet.

La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts d'Arradon porte les noms de 18 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Marcel Le Mitouard, résistant FFI originaire d'Arradon, a été fusillé par les Allemands le à Locmaria-Grand-Champ et Albert Le Cam, de Vannes, à Arradon le .

La photographie d'une garden-party des occupants allemands qui se tint à Arradon en 1943 a été publiée dans un livre. Le château de Porcé fut incendié par les Allemands en 1944.

L'après Seconde Guerre mondiale

Deux soldats originaires d'Arradon sont morts pour la France pendant la Guerre d'Indochine et trois pendant la Guerre d'Algérie.


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Héraldique

Les armoiries de Arradon se blasonnent ainsi :

Écartelé : au un de sable aux trois fasces d’argent, au deux d’azur à un voilier équipé d’argent, au soleil d’or éteint mouvant de l’angle senestre du chef, au trois de sable à sept macles d’argent posées trois, trois et un, au quatre d’argent à une moucheture d’hermine de sable.

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Arradon dans la littérature

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1282 autres localités pour la Bretagne

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bre/33922.html

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