La Roche-Bernard

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La Roche-Bernard : descriptif

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La Roche-Bernard

La Roche-Bernard [la ʁɔʃ bɛʁnaʁ] est une commune française, chef-lieu du canton de La Roche-Bernard, située dans le département du Morbihan et la région Bretagne

Elle fait partie des douze communes de l'intercommunalité Arc Sud Bretagne et de l'arrondissement de Vannes. Faisant partie de l’association Petites Cités de caractère, la commune est surtout connue pour son port de plaisance sur les berges de la Vilaine ainsi que son vieux quartier.

Toponymie

Attesté sous sa forme latine Rocha Bernardi en 1026, Rupes Bernardi en 1252.

Son nom en gallo est La Roch. Son nom en breton est Ar Roc'h-Bernez.

  1. , Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, lire en ligne), p. 1671..
  2. Office public de la langue bretonne, Roll kumunioù Breizh – Liste des communes de Bretagne, , 27 lire en ligne), p. 19.

Géographie

Situation

La Roche-Bernard est une commune qui se situe à 36 Saint-Nazaire, à 41 Vannes et à 70 Nantes. L'axe Vannes-Nantes (N 165) passe par le pont du Morbihan aux abords de la commune. L'océan Atlantique se trouve lui à une vingtaine de kilomètres.

La commune de La Roche-Bernard est bordée au sud par la presqu'île guérandaise, à l'ouest par la presqu'île de Rhuys et au nord par le pays de Questembert.

Enfin, La Roche-Bernard se situe à la limite entre les régions Bretagne et Pays de la Loire mais elle appartient au département du Morbihan quoique située sur la rive gauche de la Vilaine.

Communes limitrophes

La superficie de la commune ne dépassant pas les 42 pont de La Roche-Bernard et le pont du Morbihan. Son territoire est entouré par des communes d'une superficie bien plus importante : Nivillac, Férel, Marzan et Herbignac.

Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Rose des vents Marzan Nivillac Nivillac Rose des vents
Marzan N Herbignac
O    La Roche-Bernard    E
S
Férel Herbignac Herbignac

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,9 amplitude thermique annuelle de 12,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Arzal à 6 vol d'oiseau, est de 12,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Histoire

Antiquité

L'occupation du site est attestée, dès l'âge du bronze par la découverte d'un dépôt d’épées dites en « langues de carpe ». Le territoire de la Roche-Bernard était situé à la frontière occidentale de la cité des Namnètes, face à celle des Vénètes, sur la rive droite de la Vilaine.

Moyen Âge

La fondation de la ville

Bernard est mentionné pour la première fois dans une charte datée du Cartulaire de Redon. Un dénommé Simon, fils de Bernard, fonda avec l'abbé Hélogon, l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois en 1026. En 1089, on retrouve ensuite le nom d'un certain Bernard de La Roche au nombre des témoins présents lors d'un jugement rendu par le duc Alain Fergent au profit des moines de Redon.

Le développement de la baronnie

Un château, siège d'une seigneurie puissante, y est édifié dans le premier tiers du . Sur 5 000 Brivet. Les barons de La Roche-Bernard fréquentent, parfois assidument, la cour des comtes de Nantes puis ducs de Bretagne qui sont soucieux de s'assurer la fidélité de seigneurs qui contrôlent un passage stratégique sur la Vilaine. Sans doute inquiet pour le repos des âmes de son père Bernard et de son frère Rivallon, l'un et l'autre assassinés, Simon de la Roche-Bernard dote largement les religieux : il effectue en 1031 une dotation à Saint-Sauveur de Redon et semble, dès cette époque, avoir fondé l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois où mourut vers 1100 un de ses successeurs, Bernard II, qui s'y était retiré.

Pendant la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365), qui oppose Jean de Montfort à Jeanne de Penthièvre, épouse de Charles de Blois, les barons de La Roche-Bernard prennent le parti du roi de France. Leur château est alors entièrement détruit par les partisans de Jean de Montfort. Ils quittent la ville et se réfugient à Missillac au château de la Bretesche.

Époque moderne

En 1421, Louis d'Avaugour (1390-1445) est seigneur d'Orbs sous la vicomté de Falaise et seigneur du Parc. Il fait partie de l'armée qui secourut le roi Charles VII et fut gouverneur de La Roche-Bernard. Il est marié à Catherine de Rouvray en 1422, fille unique et héritière de Martin du Rouvray, seigneur de Lauresse, et de Marguerite de Taillecoul héritière de Courtalain et du Bois-Ruffin.

En 1547, François de Coligny, marquis d'Andelot et mari de Claude de Rieux, devient baron de La Roche-Bernard. En introduisant le culte protestant en 1558, il en fait l'un des premiers centres établis de Bretagne. À son instar, nobles et bourgeois se convertissent. Cité réformée au sein d'une province catholique, elle est occupée en 1590 par des troupes espagnoles commandées par le duc de Mercœur.

En 1595, le duc de Mercœur fait bâtir auprès de la Roche-Bernard un fort, pour empêcher la navigation sur le fleuve Vilaine, et pour se faire une place forte dans ce pays où il n'y avait aucune forteresse.

De 1629 à 1634, sous l'ordre du cardinal de Richelieu, La Roche-Bernard abrite un important chantier de construction navale duquel sortira la Couronne, premier vaisseau de ligne à trois ponts de la marine royale. D'autres vaisseaux, notamment consacrés à la traite négrière contribuent à la prospérité du port.

En 1665, les baronnies de La Roche-Bernard et de Pontchâteau sont unies au marquisat de Coislin, érigé en duché-pairie de Coislin en faveur d'Armand du Cambout qui interdit le culte protestant à La Roche.

En 1666, La Roche-Bernard est érigée en communauté de ville par Louis XIV, privilège fort recherché à l'époque, ce qui permet à la ville de députer aux États de Bretagne.

Époque contemporaine

La période révolutionnaire
  • 1788 : avant la Révolution française, La Roche-Bernard relève de l'évêché de Nantes et de la baronnie appartenant au seigneur Louis-Bruno de Boisgelin alors notamment président des États de Bretagne. Les barons de La Roche-Bernard ne demeurent pas dans la ville mais au château de la Bretesche à Missillac et ce depuis le XIVe siècle.
  • 1789 : en 1789, de grandes tractations au sein des députés bretons attribua ce bout du pays nantais au département du Morbihan.
  • 1790 : la ville fut nommée chef-lieu de district en 1790. Elle le restera jusqu'en 1795.
  • 1791 : des troubles éclatent dans la soirée du . Ce soir là, plusieurs patriotes sont exaltés par l'annonce de la Constitution sanctionnée par le roi. Pour veiller à la sécurité du Vieux Quartier sombre et mal éclairé, la municipalité de la ville envoie un corps de garde de huit hommes faire des rondes. Lorsque les patriotes rencontrent les gardes, le ton monte puis des combats éclatent, les gardes ripostent à l'attaque et repoussent leurs agresseurs. L'ordre fut ensuite donné de sonner le tocsin de la ville pour appeler la garde de la ville aux armes mais les assaillants envahissent l'église et tuent l'un des sonneurs, un dénommé Pierre Morice. Les troubles continuent une bonne partie du reste de la nuit jusqu'à ce que la Garde Nationale réussisse à maîtriser définitivement les assaillants.
  • 1793 :
    Edmond Louis Dupain, Mort de Sauveur le héros breton (1889), musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
    la Révolution connaît son point culminant à La Roche-Bernard en 1793 lorsque 6 000 Chouans emmenés par René Guiheneuf envahissent la cité. Dans la soirée, ils allument un feu de joie pour y brûler les archives publiques, le mobilier du tribunal ainsi que l'Arbre de la Liberté. Par la suite, les Chouans emprisonnent deux chefs républicains, Le Floch du Cosquer et Joseph Sauveur. Le premier fut tué alors qu'il tentait de s'échapper. Pendant ce temps, Joseph Sauveur est conduit en dehors de la prison. Emmené au milieu des halles, les Chouans le somment de crier « Vive le roi ! » auxquels il répond « Vive la Nation, vive la République ! ». Il reçoit un premier coup de pistolet au visage mais l'arme n'étant chargée qu'avec de la poudre, le coup ne fait que lui brûler la peau. Le captif est ensuite emmené plus loin dans la ville. Là encore, il reçoit plusieurs autres coups face à son refus de prêter serment au roi et à Dieu. On le traîne ensuite près d'un fossé où il a ces dernières paroles pour ses tortionnaires : « Mes amis, achevez-moi, ne me faites pas languir. Vive la Nation ! ». À ces mots, les Chouans l'achevèrent. En l'honneur de ce dernier, la ville sera rebaptisée La Roche-Sauveur de 1793 à 1802. Après leur passage dans la ville, les Chouans se dirigent ensuite vers Guérande à la suite de l'appel de Thomas Caradeuc. L'ordre et le calme sont ensuite rétablis à La Roche-Bernard.
  • 1794 : Louis-Bruno de Boisgelin ainsi que son épouse sont guillotinés le . Sa mort met fin à la baronnie de La Roche-Bernard.
Le | ]

C'est au XIXe siècle que l'activité portuaire atteint son apogée à La Roche-Bernard, notamment dans les années 1880-1890. Près de 200 navires venant de tout l'arc atlantique transitent par son port car c'était le port d'approvisionnement de Redon qui lui-même l'était pour Rennes. Dans les cales des navires : du sel, du vin, de la chaux mais aussi des poteaux de mine. La construction navale atteint aussi son apogée à cette période.

Le quai Saint-Antoine puis du quai de la Douane, le percement du rocher afin de faciliter le passage entre les deux quais.

La vie rurale à la fin du | ]

En 1893, L. Maître, cité par Georges Minois, décrit ainsi l'habitat rural des environs de La Roche-Bernard :

« Les habitations de la plupart des cultivateurs ressemblaient plutôt à des écuries qu'à des logements destinés à des êtres humains […]. Le sol était en terre battue […]. L'étable aux bœufs et aux vaches n'était séparée de la chambre du maître que par une cloison de planches […]. Cette disposition, il est vrai, augmentait sans frais la chaleur de l'habitation, mais, en revanche, le voisinage des bêtes imposait, pendant l'été, le désagrément de respirer un air trop chaud et empesté d'exhalaisons infectes. Un logis sans air et sans lumière, sous les yeux une avant-cour remplie de fumier en décomposition, voilà les conditions détestables dans lesquelles trop souvent notre paysan passait son existence. »

La difficile première moitié du | ]

Face au développement des autres modes de transport dans la fin de la seconde moitié du XIXe siècle, notamment ferroviaire, le trafic fluvial dans le port de la ville va rapidement décroître. De plus, les salines des marais salants de Guérande ne peuvent plus rivaliser avec l'émergence de nouvelles zones de production de sel notamment dans le Sud de la France. La rapidité toujours croissante des transports rendent le transport à pied caduc. C'est toute une région qui s'enfonce dans une crise économique majeure et La Roche-Bernard, dont la richesse était en partie liée au commerce du sel, n'y échappe pas.

La Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale débute en 1914, l'ordre de mobilisation générale est affiché devant la mairie. Plusieurs soldats partent au front en partant de la gare de Vannes. Attenant à la mairie s'élevait un hôpital qui deviendra plus tard un dispensaire où seront soignés les soldats blessés au front. En 1917, alors que les États-Unis entrent en guerre aux côtés des Alliés puis qu'ils débarquent à Saint-Nazaire, La Roche-Bernard accueille un détachement du génie qui s'installe alors au Rhodoir. Pour les Rochois, l'arrivée de ces nouveaux occupants provoquent l'émerveillement car ils découvrent l'avancée technologique des Américains notamment de l'automobile.

L'Entre-deux-guerres

En 1926 l'école publique de filles de La Roche-Bernard avait une institutrice et deux élèves.

La Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, La Roche-Bernard acquiert une importance stratégique pour l'armée allemande en raison de sa situation géographique et de la présence du seul pont sur la Vilaine depuis son embouchure jusqu'à Redon. Pour cette raison, un important contingent allemand stationnait dans la ville dont l'état-major était établi au manoir du Rhodoir situé un peu en retrait de la ville.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, à cause de l'existence de la Poche de Saint-Nazaire, l'occupation allemande se prolongea à La Roche-Bernard comme sur l'ensemble des localités voisines de l'estuaire durant 9 mois de plus (d' au ), la reddition effective de la poche intervenant 3 jours après la capitulation de l'Allemagne.
Dès le début de cette période, les Allemands décidèrent de miner le pont de La Roche-Bernard datant du  siècle afin de stopper la progression des Alliés. Cependant, le , la foudre tombe sur l'une des mines posées et fait sauter le pont. La commune ne sera libérée qu'au moment de la reddition de la Poche de Saint-Nazaire, soit le .

Le nouveau visage de la ville au | ]

Durant la seconde moitié du Port Mulberry, installée pour pallier la destruction du précédent pont. Le tour de France cycliste y passera durant l'été 1954. En 1960, après 10 ans de travaux, le pont de La Roche-Bernard est inauguré et la ville devient alors le passage obligé pour franchir la Vilaine.

Des travaux d'aménagement des bords de Vilaine sont réalisés : agrandissement du port de plaisance, aménagement d'une promenade le long du quai Saint-Antoine. La ville attire alors aussi une forte proportion de résidents britanniques. Face au trafic routier grandissant, on pouvait voir jusqu'à 20 Pont du Morbihan à 4 voies de circulation qui contourne la commune par le nord.

Le , la communauté de communes du Pays de La Roche-Bernard est créée par le regroupement de quatre communes : La Roche-Bernard, Marzan, Nivillac et Saint-Dolay. Son existence sera brève puisque le

Histoire linguistique

En 1636, Dubuisson-Aubenay, de passage à La Roche-Bernard, écrit ces quelques lignes au sujet de la langue en usage à La Roche Bernard et dans le voisinage : « Passé le traject, vous entrez en la Roche Bernard, bourg bien gros, par eux appelé ville ; […] Là, la langue maternelle est gallote ou françoise, la bretonne demeurant au-delà de la rivière qui sépare les diocèses de Vannes et de Nantes, tous deux mixtes. Car dans celuy de Nantes, plus bas vers la mer, on parle breton et françois ». On en conclut que la Vilaine servait à l'époque, à la hauteur de La Roche-Bernard, de frontière linguistique entre le breton et le français.

  1. P.-R. Giot, J. Briard, L. Pape, Protohistoire de la Bretagne, Rennes, 1995, p. 135.
  2. lLouis Pape, La Bretagne romaine, Rennes, 1995, p. 21.
  3. A. Chédeville, N.-Y. Tonnerre, La Bretagne féodale, Rennes, 1987, p. 119.
  4. ibid., p. 141.
  5. ibid., p. 132;
  6. M. Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne dédié à la nation bretonne, Tome second, Nantes, 1779, pp. 356-357.
  7. Georges Minois, Nouvelle histoire de Bretagne, Éditions Fayard, 1992.
  8. Lucius, « En passant », Le Héraut : hebdomadaire franciscain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. François-Nicolas Baudot Dubuisson-Aubenay, Itinéraire de Bretagne en 1636, d'après le manuscrit original, avec notes et éclaircissements par Léon Maître et Paul de Berthou, tome 1, Nantes, Société des Bibliophiles Bretons, 1898, lire en ligne sur Gallica.


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Héraldique

Les armoiries de La Roche-Bernard se blasonnent ainsi :

D'or à une aigle éployée bicéphale de sable, becquée, lampassée et membrée de gueules.
(Armes de la famille de La Roche-Bernard.)

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La Roche-Bernard dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 23/12/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bre/262349.html

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