Brélès
Localisation
Brélès : descriptif
- Brélès
Brélès [bʁelɛs] (en breton : Brelez) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Brélès est une commune littorale de la partie maritime amont de l'Aber Ildut, lequel se jette dans la partie occidentale de la Manche, non loin de sa limite avec l'océan Atlantique. Brélès est à 10 km au nord-ouest de Saint-Renan.
Communes limitrophes
Relief
La commune est limitée au sud par la partie fluviale de l'Aber Ildut, qui est un fleuve côtier et au sud-ouest par sa partie maritime, qui est à cet endroit un aber et sépare Brélès de Plouarzel. Au nord-ouest, un autre minuscule fleuve côtier, qui se jette dans la partie maritime de l'Aber Ildut, lui sert de limite communale avec Lanildut. Un autre tout petit fleuve côtier traverse la partie centrale du finage communal, passant juste au sud du bourg avant de se jeter dans l'Aber Ildut. La présence de ces trois cours d'eau explique que Brélès ait un relief vallonné assez accidenté, les altitudes allant de 98 mètres dans la partie orientale de la commune, près de Kerdréanton, jusqu'au niveau de la mer.
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L'Aber Ildut à marée basse vu des environs du moulin de Bel-Air en Brélès (vue vers l'aval).
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L'Aber Ildut à marée basse vu des environs du moulin de Bel-Air en Brélès (vue vers l'amont).
Habitat
Le bourg est situé à une certaine distance de la côte, sur un plateau : c'est là une caractéristique commune à de nombreuses communes littorales bretonnes (par exemple à Plouguerneau, Ploudalmézeau, Landunvez, Plouarzel, Ploumoguer, etc.), les premiers émigrants bretons fixèrent le centre de leurs plous à l'intérieur des terres, probablement par crainte des pirates saxons. Il est excentré dans la partie occidentale du territoire communal.
L'habitat rural est dispersé en un certain nombre d'écarts formés de hameaux et fermes isolées. Brélès étant éloigné des grands centres urbains, la commune n'a connu que peu de création de lotissements périurbains, uniquement au sud-est du bourg traditionnel , et ait échappé à la périurbanisation.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 amplitude thermique annuelle de 9,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ploudalmézeau à 8 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- René Largillière, Les saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique bretonne, (lire en ligne).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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Toponymie
Brélès, en breton Brelez.
Brelez : Bre (colline) et Lez (justice) et doit son nom au fait qu'elle était une hauteur sur laquelle autrefois la justice était rendue.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Brélès ne possède pas de monument mégalithique mais des urnes funéraires furent trouvées en 1840 à Kerelegou (dont le nom signifie en breton "village des ossements").
Moyen Âge
Selon Charles Nodier, Justin Taylor et Alphonse de Cailleux, le roi semi-légendaire Conan Mériadec aurait abordé en Bretagne sur les rives de l'Aber Ildut où il aurait fait construire une demeure connue sous le nom de "Castel Mériadec", située entre Plouarzel et Brélès (dans les parages de Bel-Air selon le Chevalier de Fréminville, mais aucune trace archéologique ne vérifie cette assertion), dont des ruines étaient encore visibles au début du . Jean-Baptiste Ogée en 1778 l'avait déjà affirmé : « On remarque à Plourin [en fait à Brélès] le plus ancien monument qui soit connu en Bretagne [sic]. C'est le château que Conan Mériadec y fit bâtir vers l'an 387, qu'il appela de son nom Castel-Meriadec ; ce monarque y séjournait assez souvent ».
Époque moderne
Au siècle, Brélès faisait partie de la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan.
Le manoir de Brescanvel est construit en style gothique au milieu du curé de Guilers, fit passer la seigneurie aux mains de son cousin François de Poulpiquet, originaire de Tréménech ; en raison du mariage la même année de son fils Louis de Poulpiquet avec l'héritière de Lesmel (en Plouguerneau), la famille vécut à Lesmel, mais accola le suffixe "de Brescanvel" à son nom de famille.
Le manoir de Bel-Air, une maison noble, a été édifié en 1599 par un seigneur de Kerangar. Son architecture n'a pas été modifiée depuis le échauguettes et un fossé le défendaient, la cale et le quai, qui donnaient un accès direct à la mer, étant protégés par des canons. L'endroit est si secret qu'on ne l'atteignait par la rive qu'à marée basse ; ce site discret permettait, probablement à des corsaires, de décharger leurs prises à l'abri des regards. Selon la légende Bel-Air fut un repaire de contrebandiers pendant la Révolution française ; plus tard Victor Hugo serait venu y retrouver Juliette Drouet qui séjournait à Saint-Renan.
Le moulin de Bel-Air, situé à proximité, a été construit en 1617 ; ce moulin à marée était alimenté en eau par un étang à marée descendante.
Le château de Kergroadès [Kergroadez] est construit au début du XVIIe siècle par François III de Kergroadez.
Révolution française
La commune de Brélès est créée le . Brélès fut même à partir du 5 fructidor an III () chef-lieu d'un canton, la nouvelle commune formé par, outre Brélès, les communes de Larret, Plourin, Lanildut, Porspoder et Lampaul-Plouarzel, mais ce canton fut dissout le 28 pluviôse an VIII () et Brélès fut rattachée au canton de Ploudalmézeau.
De nombreux prêtres réfractaires furent cachés par les habitants ; la majorité des paroissiens se refusait à assister aux offices des prêtres constitutionnels ; le , jour du pardon, des paroissiennes manifestèrent bruyamment contre le prêtre assermenté de Plourin qui célébrait la messe.
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Auparavant trève de Plourin, Brélès devint une paroisse autonome en 1802, à la suite du Concordat de 1801.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, présentent en 1843 Brélès de manière très succincte : « Brélès, commune formée de l'ancienne trève de Plourin ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. Il y a foire le 26 novembre ; le lendemain si ce jour est férié. Géologie : constitution granitique ».
Une loi datée du remania de manière importante les limites des communes de Plourin, Landunvez, Lanrivoaré, Lanildut et Brélès afin de mettre fin à un découpage très complexe issu des paroisses d'Ancien Régime.
Une épidémie de variole frappa Brélès et des communes avoisinantes en 1882.
Benjamin Girard décrit en ces termes Brélès en 1889 :
« Ancienne trève de Plourin, la commune de Brélès, située à l'extrémité du petit estuaire formé par la rivière de l'Aber-Ildut, est traversée par la route départementale n°6. Le bourg, qui est placé sur cette route,a une population agglomérée de 249 habitants. Ce bourg, aujourd'hui sans importance, était autrefois le siège de la juridiction de la seigneurie de Kergroadès,ayant haute, moyenne et basse justice »
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La Belle Époque
En 1903 la famille De Taisne, alors propriétaire du manoir de Bel-Air, vendit le moulin de Bel-Air à un ingénieur chimiste, Vienne, qui le transforma en brûlerie à goémon, puis en fabrique artisanale de savon ("savon Lechien", par analogie au "savon Lechat" fabriqué à Marseille).
Les Frères de Lamennais se virent refuser le droit de poursuivre leur enseignement à l'école des garçons de Brélès le . Le , Marie Le Pape, religieuse de la Congrégation du Saint-Esprit et directrice de l'école ds filles de Brélès, fut condamnée à 80 francs d'amende par le tribunal correctionnel de Brest « pour avoir dirigé après le
L'inventaire des biens d'église à Brélès ne put se faire comme prévu le en raison des manifestations des paroissiens, mais put finalement se faire sans trop de difficultés en novembre 1906 car trois agents surprirent le sacristain et lui dérobèrent de force la clef de l'église.
En mai 1912 sept sœurs de la Congrégation des Filles du Saint-Esprit furent condamnées pour « reconstitution de congrégation » à Brélès.
En 1913, la voie ferrée à voie étroite projetée entre Saint-Renan et Porspoder vit le tracé retenu suivre le bord de l'Aber Ildut entre Brélès et Lanildut ; mais cette voie ferrée projetée ne fut finalement jamais construite en raison de la Première Guerre mondiale.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Brélès porte les noms de 31 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale; parmi eux 2 au moins sont morts en Belgique (Vincent Poumellec, quartier-maître fusilier au 1er régiment de fusiliers marins à Zuydcoote le et Pierre de Lorgeril, maître pointeur au Poperinghe le ) ; François Guenneguès, canonnier au 274e régiment d'artillerie de campagne, est mort de maladie à Salonique (Grèce) alors qu'il participait à l'expédition de Salonique ; la plupart des autres sont morts sur le sol français.
L'Entre-deux-guerres
Guillaume Le Gall, brigadier au 4e régiment d'artillerie coloniale, est mort le à Hanoï (Tonkin), victime d'une insolation ; son nom figure aussi sur le monument aux morts de Brélès.
En décembre 1936, les époux Forest, fermiers à Lanambroas, qui avaient douze enfants, reçurent un « prix de vertu » décerné par l'Académie française. Ils reçurent aussi le prix Cognacq-Jay.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Brélès porte les noms de 4 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale dont Jean Cornen, mort en captivité le à Versitorben (Allemagne).
Michel Chevillotte, vivant à Brélès, est un militant nationaliste breton gravement compromis dans la collaboration avec l'Allemagne. Il fut sous l'Occupation chef cantonal du PNB à Plougonvelin. Il s'engagea dans la Bezen Perrot en décembre 1943 et surnommé « Bleiz » [« Loup » en breton], il devint rapidement chef du groupe cantonné au château du Bouéxic en Guer. Il participa activement à la lutte contre la Résistance, notamment à Scrignac, Callac, Trébrivan et Saint-Nicolas-du-Pélem. Au moment de la débâcle allemande, en juillet 1944, en route vers l'Allemagne, il participa à l'exécution de 49 résistants à Creney-près-Troyes (Aube) et s'engagea dans les Waffen SS. Il fut condamné à mort par contumace et à la confiscation de tous ses biens par la Cour de justice de Rennes lors de la Libération souhaitée], mais en fait ne fut jamais inquiété.
Les résistants FFI de Lanildut et Brélès étaient abrités à Pérénévez en Brélès. En août 1944, des combats se déroulèrent à Bel-Air entre des résistants FFI et des troupes allemandes. Une stèle au bord de la D27 rappelle l’événement.
- Charles Nodier, Justin Taylor et Alphonse de Cailleux, "Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Bretagne", 1845-1846, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97223066/f462.image.r=Plouarzel?rk=2682416;4
- Jean-Baptiste Ogée, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne" (article "Plourin"), tome 3, 1778, consultable https://archive.org/details/dictionnairehist03og/page/430
- Jean Kerhervé, Anne-Françoise Pérès, Bernard Tanguy, Les biens de la Couronne dans la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, d'après le rentier de 1544, Institut culturel de Bretagne, 1984.
- Alix Delalande et Marie Le Goaziou, "Bretagne. 500 coups de cœur", éditions Ouest-France, 2008, (ISBN ).
- « », sur estran.infini.fr (consulté le ).
- A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, tome 1, (lire en ligne), p. 110.
- "Bulletin des lois de la République française", 1850, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486124w/f400.image.r=Brélès
- Rapport général sur les épidémies de 1882, "Mémoires de l'Académie de médecine", 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6361334q/f171.image.r=Brélès
- Benjamin Girard, "La Bretagne maritime", 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f252.image.r=Lanildut?rk=3218900;0
- Journal L'Ouest-Éclair, n° du 24 avril 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k639952p/f2.image.r=Br%C3%A9l%C3%A8s?rk=236052;4
- Journal L'Ouest-Éclair, n° du 11 juin 1904, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640366f/f4.image.r=Br%C3%A9l%C3%A8s?rk=42918;4
- Journal L'Ouest-Éclair, n° du 18 mars 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6410115/f4.image.r=Br%C3%A9l%C3%A8s?rk=150215;2 et n° du 22 novembre 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k641264n/f4.image.r=Br%C3%A9l%C3%A8s?rk=64378;0
- Journal L'Ouest-Éclair, n° du 19 mai 1912, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643265k/f5.image.r=Br%C3%A9l%C3%A8s?rk=1309019;2
- Journal L'Ouest-Éclair, n° du 29 août 1913, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643728w/f5.image.r=Br%C3%A9l%C3%A8s?rk=386268;0
- http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?idsource=15037
- Journal L'Ouest-Éclair, n° du 18 décembre 1936, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6607453/f6.image.r=Br%C3%A9l%C3%A8s?rk=1888421;2
- Originaire de Plougonvelin (mais vivant à Brélès), fils d'Olivier Chevillotte, ingénieur agronome (qui fut candidat du Parti national breton à Morlaix en 1936), frère d'Emmanuel Chevillotte (qui fut chef du PNB pour les arrondissements de Brest et de Morlaix pendant l'Occupation) et beau-frère de Joseph de Parcevaux (qui fut chef cantonal du PNB à Saint-Renan)
- voir Françoise Morvan, "Miliciens contre maquisards : enquête sur un épisode de la Résistance en Centre-Bretagne", éditions Ouest-France, 2013, [ (ISBN )]
- Georges-Michel Thomas et Alain Legrand, Le Finistère dans la guerre (1939-1945) - tome 2, (lire en ligne), p. 128.
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