Locmaria-Berrien

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Locmaria-Berrien : descriptif

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Locmaria-Berrien

Locmaria-Berrien [lɔkmaʁja bɛʁjɛ̃] est une ancienne commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France, intégrée depuis le 1er janvier 2019 à la commune de Poullaouen

Elle était membre de la communauté de communes Monts d'Arrée Communauté.

Géographie

L'Aulne et sa vallée en aval de la gare de Locmaria-Berrien.
Longère avec son puits et son auge dans le bourg.

Faisant partie du parc naturel régional d'Armorique, la commune est située à 27 Morlaix et à 6 Carhaix et est limitrophe de Berrien, Poullaouen, Huelgoat, Plouyé et Scrignac. Elle est drainée par l'Aulne et son affluent la rivière d'Argent.

Le bourg est à 131 mètres d'altitude mais la commune connaît des dénivelés assez importants en raison de la proximité des monts d'Arrée situés un peu plus au nord : alors que le point le plus haut est à 210 mètres d'altitude, le point le plus bas situé à l'endroit où l'Aulne quitte le finage communal est à 74 mètres d'altitude seulement.

La commune est très verdoyante : 800 . Deux massifs forestiers importants se trouvent en partie sur le territoire communal : la forêt domaniale de Saint-Ambroise (bois du Hélas et bois du Meinguen) au nord-ouest et celle de Huelgoat (bois de Botvarec) au sud.

La ligne de chemin de fer, malgré la brièveté de son exploitation, a provoqué la création d'un hameau autour de la gare qui fut prospère (plusieurs commerces existaient) jusqu'à la fermeture de la voie ferrée.

  1. cadsic, «  », sur pnr-armorique.fr via Internet Archive (consulté le ).
  2. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, «  », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )

Toponymie

Le nom de la localité est mentionné sous la forme Tref de Locmaria en 1543.

Du breton lok qui signifie lieu saint et de Maria, « lieu dédié à Marie ».

Le suffixe Berrien, du nom de l'ancienne paroisse-mère, a été ajouté en 1955 pour différencier la commune des nombreux autres Locmaria bretons.

La présence près du bourg d'un lieu-dit Liors-an-Drindet (le courtil de la Trinité) s'explique par le fait que l'église paroissiale, placée sous le vocable de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle l'a été secondairement sous le vocable de la Trinité.

  1. http://www.infobretagne.com/locmaria-berrien.htm
  2. E. Peiffer, Recherches sur l'origine et la signification des noms de lieux, page 186.
  3. Par décret en date du la commune portera désormais le nom de Locmaria-Berrien , page 5602

Histoire

Le

Le passé lointain

Deux stèles de l'âge du fer dans la forêt de Botvarec témoignent d'une implantation ancienne de l'homme.

L'ancienne voie romaine entre Carhaix (Vorgium) et Morlaix] passait par Locmaria. Ce fut ensuite le tracé de la route royale qui lui succéda : le Pont ar Goret fut construit au Aulne.

La motte féodale de Castel ar Valy, forteresse dominant le chemin de Carhaix à Morlaix, bâtie au début du Vierge Marie. C'est de là que provient le nom de la paroisse, puis de la commune. Les seigneurs des manoirs de la Haye et de Kerambellec ainsi que de la métairie noble de la Haie-Douar étaient les gros propriétaires terriens.

La Haie-Douar présente une tour d'escalier en saillie sur le mur gouttereau (mur porteur) de sa façade.

Yves de Coatanscour, devenu en 1598 propriétaire du manoir de la Haie-Douar, obtient en 1630 la création de la trève de Locmaria au sein de la paroisse de Berrien. Locmaria est devenue une paroisse le .

La mine de plomb argentifère

Exploitée vraisemblablement du temps des Celtes au , ainsi que celle de Poullaouen, fut exploitée surtout à partir du en confie l'exploitation à Jean Du Châtelet, qui employa de la main-d'œuvre allemande) et , le personnel d'encadrement étant anglais et allemand, la main-d'œuvre non qualifiée étant locale. Fin 1770, 1 300 personnes travaillaient sur le site, plus 400 à l'extérieur pour l'obtention du charbon de bois, le transport du minerai, . C'était la plus grande mine du royaume pour ce type de minerai.

Carte de Cassini : les environs de Locmaria-Berrien.

Dans les monts d'Arrée, les mines de Huelgoat, Poullaouen et Locmaria déjà exploitées par un ingénieur et des ouvriers allemands au , tandis que des étudiants de l'École des mines de Paris viennent y effectuer leur stage. Dans les années 1860, James Ladame, ingénieur suisse, devient sous-directeur de la mine de Locmaria-Berrien, qui ferme définitivement en 1868.

Le terril de l'ancienne mine d'argent et de plomb.

Près de vingt puits, dont certains profonds de 200 à 300 exhaure des eaux d’infiltration souterraines de ces puits. La remontée du minerai en surface se faisait à flanc de coteau ou à l’aide d’une machine à molette actionnée par des chevaux.

Les tentatives fugitives de réexploitation au .

Depuis , l'Espace muséal minier Albert Le Guern a ouvert ses portes dans le bourg de Locmaria-Berrien, racontant l'histoire de ce lieu quelque peu oublié. Il est ouvert pendant l'été et sur RV pour les groupes tout au long de l'année.

Cette activité minière a laissé des traces visibles dans le paysage, mais aussi dans les sols, avec une teneur en métaux lourds élevée significative d'une pollution notable encore perceptible. Les Mines de Locmaria-Berrien sont désormais protégées dans le cadre de la directive Natura 2000 par un arrêté préfectoral de protection de biotope en date du car elles abritent diverses espèces naturelles protégées de chauves-souris comme le grand rhinolophe, le grand murin, le vespertilion à moustaches, le vespertilion de Daubenton, le vespertilion de Bechstein, la barbastelle, l'oreillard roux et la pipistrelle commune.

Le | ]

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Locmaria-Berrien en 1843 :

« Locmaria (sous l'invocation de la Vierge) : commune formée de l'ancienne trève de Berrien ; aujourd'hui l'une des succursales du canton de Huelgoat. (...) Principaux villages : Hélas, Querret, Kerjoly, la Ville-Neuve, Kerliou, Kerambélec, Kersaliou, le Coscoat. Maison principale : la Haye. Superficie totale : 1 710 hectares, dont (...)terres labourables 559 ha, prés et pâturages 171 ha, bois 464 ha, vergers et jardins 21 ha, landes et incultes 429 ha (...). Moulins : 3 (du Bois, Archant, à eau). L'extraction du minerai employé dans la belle usine du Huelgoat est faite presque toute en Locmaria ; on y compte pas moins de quarante puisards. Il y a, outre l'église, la chapelle Saint-Ambroise, située au nord du bourg. La première a un pardon peu fréquenté, et qui dure deux jours : le pardon de Saint-Ambroise ne dure qu'un jour. Presque tous les habitants de cette commune sont employés aux travaux de la mine de Huelgoat ; cependant les terres sont bien cultivées et d'un bon rapport. Le bois de charpente est abondant, mais dans les forêts de Maniguen, de Botvarec, de Boudoudein, de Laz, qui en grande partie appartiennent aux concessionnaires de la mine. Botvarec surtout est une belle futaie de 144 hectares. Les routes royales n° 164, dite d'Angers à Brest et n° 160, dite de Lorient à Roscoff, traversent cette commune. (...) Géologie : terrain schisto-argileux au nord ; roches feldspathiques fréquentes ; quelques points de granite amphibolique ; fossiles à Tyargall. On parle le breton. »

À Locmaria-Berrien, « les hommes négligent le devoir de la religion », écrit le recteur de Châteaulin en 1852.

Un soir de une cinquantaine de jeunes gens de Locmaria-Berrien donnèrent charivari à un cultivateur de la commune, un veuf de 58 ans, peu avant son remariage avec Jeanne Le Dall, une tailleuse d'habits de 49 ans, pour sanctionner leur concubinage notoire. Les jeunes gens montèrent sur le toit de leur maison, jetèrent de grosses pierres par la cheminée, plongèrent la femme dans la mare et livrèrent l'homme à la risée du public. Les malheureux portèrent plainte pour violences et violation de domicile ; mal leur en prit car le village entier, maire et curé en tête, soutinrent les agresseurs, le couple étant chargé d'opprobre.

En 1879, Locmaria-Berrien est l'une des six communes du Finistère à n'avoir encore aucune école.

Une voie ferrée du Réseau breton construite entre Morlaix et Carhaix, ouverte en 1891, permit à Locmaria-Berrien d'avoir une gare, qui desservait aussi Huelgoat, distante de six kilomètres. Le président de la République Félix Faure y fit une brève halte en 1896. La fermeture de la ligne survint dès le milieu du . Cette activité a cessé avant d'être reprise par un particulier, mais à une échelle beaucoup plus modeste.

Le téléphone parvient à Locmaria-Berrien en 1909.

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La Belle Époque

En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par François-Virgile Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Locmaria-Berrien écrit que les habitants ne savent « pas ou presque pas le français ».

La Première Guerre mondiale

Trente soldats de Locmaria-Berrien sont morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, soit 3,3 % de la population de 1911 (900 habitants) et 3,7 % de celle de 1891 (812 habitants).

La Seconde Guerre mondiale

Le , M. Coant est mortellement blessé à Locmaria-Berrien par un coup de pistolet tiré par un militaire allemand.

Le , un groupe d'avions mitraille la route nationale 164, dont le tracé d'alors passait par Locmaria-Berrien, et incendie deux camions allemands. Le , un camion allemand est mitraillé à hauteur du passage à niveau de Kerviniou en Locmaria-Berrien, deux civils sont blessés.

Roger Péron, de Locmaria-Berrien, franc-tireur partisan de la compagnie Barbusse pendant l'été 1944 témoigne : « Durant toute la guerre, je ne me suis jamais vraiment engagé contre l'occupant... jusqu'au jour où en sortant du cinéma d'Huelgoat un groupe d'Allemands me passe à tabac sans raison. Je dois laver l'affront. Le soir même je m'engage dans les FTP. Rapidement, parachutages d'armes, maquis, attaque de convois ou de soldats isolés. Le , lors d'une mission de reconnaissance, je tombe nez à nez avec l'ennemi. Juste le temps de me réfugier dans une maison. Avec [ma] mitraillette j'abats le premier poursuivant, blesse le second et ce n'est qu'après avoir perdu leur officier, tué, qu'ils battent en retraite ».

Le | ]

La commune fusionne le

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  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Infobretagne
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  19. Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, [ (ISBN )]
  20. Annick Le Douguet, "Violence au village", Presses universitaires de Rennes, 2014, (ISBN )
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  26. Éric Rondel, La Bretagne bombardée, 1940-1944, éditions Ouest et Cie, 2011, [ (ISBN )]
  27. Témoignage de Roger Péron, "Musée Mémoires 39-45" à Plougonvelin.
  28. Recueil des actes administratifs de la préfecture du Finistère,
  29. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du .

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Locmaria-Berrien dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-bre/262095.html

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