Roscanvel

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Roscanvel : descriptif

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Roscanvel

Roscanvel [ʁɔskɑ̃vɛl] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France

Ses habitants sont les Roscanvélistes

Sa population était de 1 016 habitants en 2005, mais augmente beaucoup en période estivale en raison des nombreuses résidences secondaires liées à sa situation littorale

Roscanvel fait partie du parc naturel régional d'Armorique. La commune est située sur une presqu'île.

Géographie

Situation

Les communes limitrophes sont Crozon.

Communes limitrophes de Roscanvel
Rade de Brest Rade de Brest Rade de Brest
Rade de Brest Roscanvel Rade de Brest
Rade de Brest Crozon Rade de Brest

Roscanvel est une presqu'île étirée nord-sud dénommée presqu'île de Roscanvel qui est elle-même une subdivision de la presqu'île de Crozon ; la commune est entourée sur trois côtés par la mer : la mer d'Iroise (anse de Camaret à l'ouest, goulet de Brest au nord, rade de Brest à l'est). C'est cette situation géographique particulière qui explique les nombreux sites naturels de la commune (falaises et pointes, la plus connue étant la pointe des Espagnols), mais aussi la pointe de Tremet, la pointe des Capucins, la pointe de Cornouaille, la pointe Robert. Sa position géographique à l'entrée de la rade de Brest, face au goulet de Brest, explique l'importance et la diversité des fortifications d'époques variées.

En dépit, voire à cause, de sa situation triplement péninsulaire (en bout de presqu'île bretonne, de la presqu'île de Crozon et formant elle-même une presqu'île au sein de celle-ci), la commune est restée longtemps très isolée pour ses liaisons terrestres : la ville de Brest par exemple, toute proche à vol d'oiseau, est distante de plus de 60  et aucune au départ de la commune : c'est le port du Fret qui accueille traditionnellement les quelques liaisons maritimes ouvertes au trafic civil. Le bourg, étiré en longueur, s'est développé en site d'abri, face à l'est, protégé donc des vents dominants d'ouest, afin de bénéficier d'un microclimat moins humide et moins venté. La totalité de l'habitat est désormais concentré dans la partie orientale de la commune, les parties occidentale et septentrionale étant désormais totalement inhabitées depuis l'abandon des ouvrages militaires et même désormais déclarés zones inconstructibles.

Certains écarts disséminés dans la presqu'île ont été abandonnés à la suite de leur destruction en raison des nombreux bombardements survenus pendant la Seconde Guerre mondiale. Actuellement encore, des centaines de trous de bombes restent visibles sur le territoire communal.

Si des activités agricoles avaient repris après la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de trous de bombe ayant été nivelés et un déminage effectué afin de le permettre, la commune est désormais totalement abandonnée par l'agriculture, l'intérieur de la presqu'île n'étant plus que landes et broussailles en raison de la friche sociale et celles des anciennes fermes qui avaient été épargnées par les bombardements ou restaurées depuis transformées en résidences secondaires ou de retraite.

La commune de Roscanvel est voisine de celle de Crozon située au sud.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte avec les communes environnantes

Géologie

Cadre géologique
Cadre géologique de Roscanvel.

Cette avancée rocheuse élevée se situe dans la presqu'île de Crozon qui correspond au prolongement occidental du synclinorium médio-armoricain. La région est constituée d'un socle de schistes briovériens (-550 Ma) sur lequel reposent des séries paléozoïques du début de l'Ordovicien (-480 Ma) à la fin du Dévonien (-360 Ma), avec notamment les grès armoricain (cette formation peut atteindre 1 000 subsidence). De grands plis hercyniens affectent toute la région. La presqu'île qui est au cœur de l'anticlinal de Roscanvel, correspond à la mise en relief de puissants bancs de schistes et de quartzites. Le trait dominant de la géomorphologie de cette région est l'inversion de relief résultat de l'érosion différentielle.

Formation des schistes et quartzites de la presqu'île de Roscanvel

Les hautes falaises de la presqu'île de Roscanvel sont en grande partie issues de la formation des schistes et quartzites de Plougastel. Cette formation géologique se caractérise par des alternances de schistes gris et de quartzites souvent verdâtres, de puissance variable, de quelques centimètres à plusieurs mètres. Les figures sédimentaires n'y sont pas abondantes (quelques glissements sous-aquatiques à la pointe Tremet, stratifications obliques, chenaux d'érosion à la pointe Sainte-Barbe) et on peut y observer la présence de traces d'activité animale (bilobites, terriers).

Entre la pointe Tremet et la pointe des Capucins, les falaises de l'îlot du Diable et du fort de la Fraternité sont un site classé depuis le . Le passage de la Formation des schistes et quartzites de Plougastel aux grès de Landévennec et aux schistes, calcaires et quartzites de l’Armorique peut y être observé en diverses localités. La formation de Landévennec, essentiellement arénacée et de teinte claire, débute par 20 à 25 coraux tabulés, Stromatopores, Brachiopodes). Le site montre un des rares affleurements de calcaires du dévonien (calcaires gréseux bioclastiques dans la partie supérieure de la formation). Ces niveaux calcaires recèlent des coraux fossiles et une grande proportion d'ossicules de Crinoïdes révélés par les études pétrographiques et microfaciétales. L'altération des grès de Landévennec conduit souvent à de véritables sables jaunes ou roux et à des argiles claires et bariolées. Une série de plis asymétriques dans ces formations est représentatif du style tectonique régional.

La presqu'île constitue un site géologique d'intérêt départemental, pour ces formations dans les falaises.

Deux des 27 géosites de la réserve naturelle géologique de la presqu'île de Crozon sont situés à Roscanvel : la série de plis asymétriques du style tectonique régional / schistes et calcaires de l'Armorique et plissements à la Fraternité et la coupe de référence de la formation de Quelern (Dévonien moyen) à la pointe du Drezec.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,9 amplitude thermique annuelle de 9,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lanvéoc à sept km à vol d'oiseau, est de 12,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Morlenn Express, l'express de la rade de Brest
  2. Carte géologique simplifiée de Crozon
  3. Carte géologique simplifiée de la presqu'île de Crozon, Geopark Armorique
  4. S. Durand et H. Lardeux, Bretagne, Masson, , p. 16.
  5. CHAURIS L., PLUSQUELLEC Y., HALLEGOUËT B., DARBOUX J.-R., MELOU M., CHAUVEL J.-J., LE CORRE C., BABIN C., MORZADEC P., THONON P., OLLIVIERPIERRE M.-F., MULOT B., « Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000), feuille Brest (274) », Orléans : BRGM, 1980, p. 19
  6. Louis Chauris, op. cit., p. 19
  7. Éléments pédonculaires soit en place (longs segments de tiges ou parties radiculaires) soit sous forme de poches d'accumulations entre les colonies de Tabulés et de dans la zone construite. Ces coraux ont la caractéristique de se développer sur des récifs dans des eaux tropicales sur une plate-forme peu profonde (existence de fenestrae dans l'une des unités), dans un milieu de turbulence faible à modérée, dans un contexte relativement vaseux.
  8. Jean Le Menn, Les crinoïdes du Dévonien inférieur et moyen du Massif armoricain, Société géologique et minéralogique de Bretagne, , p. 201.
  9. «  », sur bretagne-environnement.org (consulté le ).
  10. Fiche du site de la Fraternité
  11. Fiche du site de la pointe du Drezec
  12. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  13. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  14. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
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  18. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Toponymie

L'étymologie du toponyme Roscanvel est discutée (grammatici certant). La première partie du nom, Ros, ne fait aucun doute de son origine bretonne Roz signifiant le tertre, le mont ou la colline. L'étymologie populaire (du breton kant, cent et avel , vent, pour donner le mont aux cent vents) est fantaisiste, la seconde partie du toponyme provenant probablement du nom d'un chef breton Catmaël (de Kadmael, issu de Kad = combat ; Mael = prince). Kadmael est évoqué dans le Cartulaire de Landévennec (.

Primitivement, le territoire de Roscanvel faisait partie de la paroisse de Plougrozon (Crozon). Au Ve siècle, le territoire de Roscanvel aurait été la propriété du chef breton Catmaël. Ce territoire est cédé à l’abbaye de Landévennec. Puis en 1173, Roscanvel (les dunes de Roscoatmaël) est légué par les comtes de Léon à l’abbaye de Daoulas qui y installe un prieuré-cure. La paroisse de Roscanvel dépendait autrefois de l’ancien évêché de Cornouaille.

On rencontre les appellations suivantes : Roscatmagli (vers 1050), Roscanvel (en 1173, en 1218, et en 1535).

La devise latine de la commune « Par Rosa » résulte d'un jeu de mots en breton entre « Rozkañvel » et « Roz heñvel » (« semblable à la rose »).

  1. Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne, Bonneton, (lire en ligne), p. 19.
  2. Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 46.
  3. Marc Simon et Annie Bardel, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours, Ouest-France, , p. 46.

Histoire

Importance des préoccupations militaires

Carte de la presqu'île de Roscanvel datant de 1754 (par Amédée François Frézier).
Carte de la presqu'île de Quélern (Roscanvel) par Charles-François Beautemps-Beaupré (1817).

L'histoire de la commune, essentiellement liée aux évènements militaires et aux préoccupations défensives liées à la défense du port de Brest, se confond avec celle de la presqu'île de Roscanvel et même plus largement de la presqu'île de Crozon.

Plusieurs forts ont été aménagés tout au long du pourtour de la presqu'île de Roscanvel, en vue de défendre le port et la rade de Brest : le fort de la Fraternité, le fort des Capucins, le fort de Cornouaille, le fort Robert, le fort de la pointe des Espagnols et, au sud de la commune, la ligne fortifiée de Quélern.

Siège de fort Crozon en 1594

Ce fort était situé à la Pointe des Espagnols.

Une épidémie de peste, la première dont l'histoire locale a conservé la trace, décima les troupes franco-anglaises qui assiégeaient le fort tenu par les Espagnols.

Époque moderne

En 1758, la « maladie de Brest » (le typhus) « causa des ravages effrayants dans les paroisses de Crozon, Argol, Roscanvel et Camaret ; l'intendant est forcé de rappeler que les chirurgiens qu'il y avait envoyés, car personne ne les écoute. (...) Ils [les malades] ne veulent prendre d'autres remèdes que ceux que leurs recteurs leur distribuent, et pourvu qu'ils aient avec cela du vin, ils sont contents ».

En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Roscanvel de fournir 7 hommes et de payer 45 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».

Révolution française

La paroisse de Roscanvel, qui comprenait alors 124 feux, élit deux délégués, Thomas Le Mignon et Clète Mazet, pour la représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper au printemps 1789.

Emmanuel Le Gentil, baron de Quélern

Roscanvel est le berceau de la branche des seigneurs de Quélern, de la famille Le Gentil, à laquelle appartenait Emmanuel-Marie-Jean l’Évangéliste Le Gentil, baron de Quélern, chevalier de l'Empire (1773-1843) qui accompagna le général Bonaparte lors de sa campagne d'Égypte. Membre de la commission d’Égypte, le baron Le Gentil de Quélern contribua à la rédaction de « La description de l’Égypte », ouvrage monumental, publié de 1809 à 1828, composé de 9 volumes de texte et de 10 volumes de planches accompagnés d’un atlas et d'une carte topographique.

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Une épidémie de choléra fit six morts dans la commune en 1849-1850.

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Belle Époque

En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par François-Virgile Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le desservant de Roscanvel écrit : « Plus des trois-quarts des paroissiens qui pratiquent [la religion catholique] sont absolument incapables de comprendre un sermon donné dans la langue française ».

Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Roscanvel porte les noms de 46 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 5 au moins (Jean Alix, Théodore Herrou, Joseph Kersaudy, Pierre Le Duot, François Le Guillou) sont des marins disparus en mer : Alexandre Carn, lui aussi marin, est mort de ses blessures le à Malte ; Jean Saget, également marin, est mort de maladie à Douala (Cameroun) ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français : parmi eux, Frédéric Laude, capitaine au régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Vienne-le-Château (Marne), décoré de la Légion d'honneur, de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.

Entre-deux-guerres

Entre 1937 et 1939, la caserne Sourdis fut un centre de détention pour les Républicains espagnols ayant fui leur pays en raison de la Guerre civile.

Seconde Guerre mondiale

Outre les bombes qui frappèrent les installations militaires occupées par les Allemands, Roscanvel subit des bombardements les , et .

L'occupant rasa le un groupe de maisons au village du Lez parce qu'elles gênaient les tirs de l'artillerie.

Le carré militaire du cimetière de Roscanvel abrite les tombes de six aviateurs britanniques de la RAF tués dans la chute de leur avion, un bombardier Whitley (n° Z6964), abattu près du hameau de Kermorvan par la flak allemande lors d'une opération de surveillance de l’entrée du port de Brest.

Après Seconde Guerre mondiale

Dans la décennie 1960, le remembrement a suscité un renouveau de l'agriculture (beaucoup de terres étaient à l'abandon), permettant l'installation d'agriculteurs léonards ou encore venus de l'île de Sein.

  1. En novembre 1757, le retour de l’escadre de Du Bois de La Motte à Brest apporte le typhus. Dans un premier temps, seuls les marins sont contaminés, puis l’épidémie se transmet à la ville. Cette épidémie fit environ 5 000 victimes à Brest même, le double si on prend en compte la région avoisinante.
  2. Auguste Dupouy, Les épidémies en Bretagne au https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214900h/f222.image.r=Crozon
  3. "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f7.image.r=Plovan?rk=21459;2
  4. "Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages", série 1, tome 5, 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49520z/f514.image.r=Plovan?rk=4206029;2
  5. https://www.presquile-crozon.com/histoire/gentil-quelern-expedition-egypte.htm et http://data.bnf.fr/16702124/emmanuel_le_gentil_de_quelern/
  6. Henri Monod, "Le Choléra (histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886)", 1892, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61500477/f25.image.r=Crozon?rk=5794020;0
  7. Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902 : la Coop Breizh, , 182 ISBN ).
  8. ACAM-MEMORIAL, «  », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  9. http://www.utl-morlaix.org/2014/12/08/les-refugies-republicains-espagnols-dans-le-finistere/
  10. Louis Calvez, "La presqu'île de Crozon", Nouvelle Librairie de France, 1975.
  11. ACAM-MEMORIAL, «  », sur memorialgenweb.org (consulté le ).

Héraldique

Blasonnement : D'azur à un pignon de quatre degrés d'or mouvant de la pointe et chargé d'une moucheture d'hermine de gueules.

Devise : Par Rosa (semblable à la rose)

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Roscanvel dans la littérature

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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 30/10/2024
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