Loqueffret

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Loqueffret : descriptif

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Loqueffret

Loqueffret (prononcé [lɔkefʁɛt]; nommée également Loquéffret non officiellement), en breton Lokeored (/lɔkɛʁt/), est une commune du centre du Finistère, en région Bretagne, dans l'ouest de la France

Situé au sud des monts d'Arrée, dans la partie orientale du parc naturel régional d'Armorique, c'est un petit village rural, ancienne patrie des Pilhaouers. Couvrant 2 770 hectares, la commune était peuplée en 2006 de 406 habitants

Servie par un réseau hydrographique dense, elle présente deux entités géographiques distinctes de part et d'autre des dômes gréseux des monts d'Arrée : au nord des pentes recouvertes de landes descendant vers le lac Saint-Michel, au sud des pentes en cultures ou boisées, aux sols plus propices à l'agriculture. « L'église paroissiale, la chapelle de la Croix et le manoir du Rusquec demeurent des sites patrimoniaux importants, alors que la qualité et la variété des sites naturels, des chemins et des panoramas favorisent les activités liées au tourisme rural

»

Géographie

Carte schématique de la commune de Loqueffret

Un village des monts d'Arrée, au cœur du Finistère

Loqueffret est situé au Centre du Finistère sur le versant Sud des monts d'Arrée, à l'immédiat Sud-Est du Yeun Elez et du réservoir de Saint-Michel, ancienne tourbière, et à mi-distance de Huelgoat et Pleyben, à environ 35 kilomètres au sud de Morlaix, et 45 au Nord-Est de Quimper. Ses communes limitrophes sont au Nord Brennilis, à l'Est Plouyé, au Sud Plonévez-du-Faou, au Sud-Ouest Lannédern et à l'Ouest Brasparts.

Loqueffret est situé au carrefour de deux axes départementaux secondaires : la D14, qui relie Morlaix à Pleyben via Huelgoat et la D36, qui traverse le centre Finistère du Nord (Morlaix) au Sud (Rosporden) dans le prolongement de la D785 (Morlaix-Quimper) dont elle se différencie au Nord de Brennilis, avant de traverser les monts. On trouve en outre deux grosses voies communales, dont l'une mène à Brasparts et l'autre au site nucléaire de Brennilis.

Communes limitrophes de Loqueffret
Botmeur
Réservoir de Saint-Michel
Brennilis Huelgoat
Brasparts Loqueffret Plouyé
Lannedern Plonévez-du-Faou

Un paysage mixte de landes et de bocage

Le sommet plan du Menez Keryéven, point culminant de Loqueffret (296 m).

Loqueffret est situé au niveau de la ligne de crête Sud des monts d'Arrée, « vaste ensemble de collines de grès armoricain (Ménez), d'affleurements de schistes et quartzites de Plougastel (Roc'h), recouverts de landes (et localement de boisements de résineux), abritant sur les pentes, talwegs et fonds de vallée des complexes tourbeux exceptionnels ». Cela permet à la commune d'être composée de trois entités géographiques distinctes : au Nord-Ouest, la dépression du Yeun Elez, au Centre, les sommets des monts d'Arrée, ailleurs, leurs contreforts. On retrouve donc sur la commune tous les paysages traditionnels des monts d'Arrée.

Le Yeun Elez et les sommets

Le Nord-Ouest de Loqueffret occupe le Sud-Est de la dépression Yeun Elez. Depuis les sommets, les monts d'Arrée descendent en pente d'abord assez marquée vers le Nord (50 réservoir de Saint-Michel. Les pentes sont recouvertes de landes, tout comme la dépression elle-même, qui accueille également des tourbières (dont la principale au sud-est du lac) et quelques champs striés de haies (principalement autour de Forc'han et de Kerguéven). Plusieurs lacs et bassins témoignent de l'ancien passé marécageux de l'espace. Au Nord de la commune, l'Éllez la démarque de Brennilis, à l'Ouest la démarcation ne suit aucun tracé topographiquement remarquable.

Les sommets gréseux (un sommet de 291 m, le Ménez-Keryéven de 296 m et le Ménez-Du de 293 m) bordent la dépression et sont les points culminants du Sud des monts d'Arrée. Ils sont uniquement recouverts de landes.

Les contreforts des monts d'Arrée

Le reste de la commune prend pied sur les pentes Sud-Est des monts d'Arrée. L'orientation globale des sommets est Nord-Sud et Ouest-Est. Le relief est très heurté, avec des dénivelés parfois supérieurs à 100 mètres sur 300 mètres (gorges du Run Du, Rusquec), causés par un très fort encaissement des nombreuses vallées : à l'ouest, un affluent de la Douffine qui sert de limite communale avec Brasparts ; au Centre, un ruisseau aujourd'hui temporaire, qui se jette dans des affluents de la Douffine qui servent de limite communale avec Lannédern et Plonévez-du-Faou ; au Sud-Est un sous-affluent du Stêr-Goann, qui sert de limite communale avec Plonévez-du-Faou ; à l'Est l'Elez qui, au sortir du Yeun Elez tombe de plus de 115 m au Rusquec. Ce réseau hydrographique dense est cependant composé majoritairement de petits ruisseaux, dont de nombreux sont temporaires.

Ce relief vallonné accueille deux paysages complémentaires : la forêt (bois de Rusquec et de Bodriec, bois au sud du Ménez-Du) et parfois quelques friches sur les pentes les plus fortes ; un bocage de densité variable, très altéré au Sud-Ouest, sur le reste du territoire.

La carrière du Rest représente une réserve d'eau potentielle de 500 000 m³ qui pourrait, après la cessation d'exploitation prévue pour 2032. Cette carrière pourrait alors soutenir les débits de l'Aulne en période d'étiage.

L'Éllez et sa vallée
Gué de Mardoul sur l'Éllez : cavités et rigoles, traces de rites sacrificiels d'une religion pré-chrétienne.
Mardoul : l'ancien pont amont sur l'Éllez.

L'Éllez, en aval du lac Réservoir de Saint-Michel, sert de limite communale entre Loqueffret et Brennilis. Ce cours d'eau et ses affluents ont permis l'installation de moulins à Keryeven, Kerrannou, Mardoul, Kerprouet, Rusquec. Le moulin de Mardoul a été construit tardivement (après 1813) mais il était encore en activité en 1907.

L'Éllez, célèbre par le passé pour sa cascade de Saint-Herbot désormais disparue en raison des aménagements hydroélectriques effectués dans la décennie 1920 (barrage et petit lac de retenue), passe ensuite par le village de Saint-Herbot avant de confluer avec l'Aulne plus en aval.

Le chaos de Mardoul sur l'Éllez a été longtemps un lieu de passage privilégié pour franchir la rivière : deux très anciens ponts subsistent, à 200 mètres de distance l'un de l'autre, et le gué de Mardoul est facile à franchir en raison des roches multiples qui parsèment le lit du cours d'eau (le « chaos de Mardoul »). Les particularités du lieu expliquent les traces de très anciennes cérémonies religieuses d'une religion pré-chrétienne qui s'y voient encore (cavités circulaires taillées dans la pierre, rigoles sacrificielles).

Un climat typique des montagnes bretonnes

Le climat de Loqueffret est soumis à une double influence. Globalement, le Finistère, où se situe Loqueffret, « du fait de sa position péninsulaire sous une latitude moyenne, en façade occidentale de l'Europe, (...) jouit d'un climat tempéré, venté et humide, n'excluant pas des périodes de sécheresse et d'ensoleillement selon les années et les saisons. » La pluie tombe assez régulièrement, avec cependant des mois d'été plus secs, et la période allant d'octobre à mars la plus humide (65 % des précipitations).

Cependant, l'influence montagnarde tempère l'influence océanique, d'où des précipitations atteignant 1 500  » (« À Loqueffret le diable mourut de froid. »).

Occupation du territoire

Si le bourg, situé sur une pente légère au sud du passage entre les Ménez Du et Kéryeven, concentre aujourd'hui la majeure partie de la population, Loqueffret compte de nombreux hameaux et lieux-dits encore habités, répartis d'une manière assez homogène sur les contreforts, mais inexistants sur les sommets (le dernier village qui y était situé, Norohou, a été déserté à la fin du ) et à proximité du lac (l'insalubrité de l'ancien marais rendait l'installation problématique). Les principaux regroupements de population hors du bourg sont Bilirit, Poulfoan, Couzanet et Kermarc.

Géologie

La "Société des Kaolins du Finistère" a exploité un gisement de kaolin (la kaolinisation affecte largement les bordures du pluton granitique du Huelgoat) à Menez-Molvé en Berrien, et désormais en exploite un au Rest en Loqueffret.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 11,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Brennilis à 4 vol d'oiseau, est de 10,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Pour cette partie IGN (2004) et Géoportail.
  2. Voir la page Monts d'Arrée Centre et Est sur le site de Natura 2000.
  3. a b et c Sauf ajout complétaire, pour cette partie, IGN (2004)
  4. 296 m au Ménez-Keryéven, 210 m au Rusquec, 163 m à Leïnscoff, à l'extrême Sud de la commune.
  5. 293 m au Ménez-Du, 100 m près de la centrale hydro-électrique.
  6. Frédéric Jacq, « Eau potable : comment la Bretagne compte puiser dans ses carrières », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  8. Pour cette partie, sauf indication complémentaire, Climat du Finistère, sur le site de Météo-France.
  9. Clech et Penven 1996, p. 54
  10. Ce qui n'a pas toujours été le cas : en 1846, huit lieux-dits comptaient entre 30 habitants et 50 habitants, et deux autour de 70, contre 80 pour le bourg. Clech et Penven 1996, p. 47-55
  11. Clech et Penven 1996, p. 50
  12. Louis Chauris, "Minéraux de Bretagne", éditions du Piat, 2014, (ISBN ).
  13. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  14. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  15. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
  16. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
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  18. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  19. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Le nom du lieu est attesté en 1368 sous la forme « Locqueuret » et « Locquirec » et comme faisant partie de Plebs Montis, la « paroisse de la montagne », nom latin du village de Plouénez en Brennilis. On trouve les formes « Locquevret » en 1395, « Loquevret » en 1496, « Locqueffret » en 1516, et la forme actuelle « Loqueffret » en 1536.

Le toponyme est composé de loc, préfixe courant dans les toponymes bretons, dérivant du latin locus, « lieu » et qualifiant des fondations religieuses, modestes à l'origine et postérieures au  siècle. Ce préfixe est complété par « queffret », dont la forme ancienne « quevret » renvoie à un saint Guevret.

En breton moderne, le nom de la commune est Lokeored, prononcé « Lokèr'd ».

  1. a et b Base de données KerOfis de l'Office public de la langue bretonne (consulté le ).
  2. Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 ISBN ), p. 62-63.

Histoire

Avant les Celtes : une multitude de témoignages archéologiques

Des fouilles réalisées de la fin du réservoir de Saint-Michel, qui était encore un marais à l'époque des fouilles, mais qui devait être vers 1500 poissoneux. Des ensembles de tumulus de l'âge du bronze ont été fouillés près du Cosquer, à Couzanet (contenant des coffres en ardoise et en pierre) et sur le sommet de 278 m. au Nord-Est du bourg.

Le principal site archéologique de Loqueffret se situe au niveau de l'ancien village de Norohou, au Sud-Ouest du Ménez-Keryéven : l'exploration d'un champ de tumulus a permis d'y découvrir de nombreux fragments et pièces de poteries à anses plates, des morceaux d'armes et des coffres en pierre. Un dolmen recouvert de cupules, aujourd'hui détruit, a également été observé. Le site, entouré de roches schisteuses sur trois côtés, était facile à défendre et a été longtemps occupé.

« Le maximum de développement des tumulus dans cette région se situe vers 1500 ans

Si les Celtes ont habité la région (un torque en or de 98,3 ga été trouvée et au gué du Mardoul on trouve une cavité et une rigole creusés dans un rocher à usage sacrificiel), et que les traces d'une ancienne voie gallo-romaine ont été étudiées (une borne milliaire gallo-romaine subsistait encore au début du .

La paroisse primitive de Plouénez

Le territoire de Loqueffret a initialement appartenu à la vaste paroisse primitive de Plouénez, qui a couvert du Yeun Elez plus Berrien. Cependant, l'existence du hameau de « Locquevret » est attestée au bas Moyen Âge.

Au cisterciens du Relec (Plounéour-Ménez), soit les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (La Feuillée) » : les territoires dévolus à l'agriculture et à l'élevage augmentent. Les structures de l'habitat rural se fixent alors, pour perdurer jusqu'au XIXe siècle : habitat dispersé et regroupé en hameaux de taille souvent équivalente au bourg, homme et bétail sous le même toit.

Afin de protéger les plus grosses fermes des hameaux, des enceintes en terre quadrangulaires (Castellou douar, « Châteaux de terre ») sont élevées, notamment au Cosquer et au Castellic. Une motte castrale, la motte de Saint-Nicolas est édifiée au Sud-Sud-Est des Tourelles : sur une trentaine de mètres de diamètre, ses retranchements s'élèvent de trois mètres au-dessus du sol intérieur et de huit mètres au-dessus de la douve, remplie d'eau. Un bâtiment de huit mètres sur cinq s'élève en son centre et l'ensemble de la motte est lui-même entouré d'un mur de clôture.

Cependant, malgré les défrichements, le sol pauvre et peu propice au culture dans les landes, les bruyères, les tourbières et les sommets des montagnes empêchent un fort développement de la région, et c'est une économie rurale pauvre qui se met en place : cultures de subsistance plutôt qu'élevage, utilisation de la tourbe pour chauffer les maisons, comme litière pour les bêtes et pour améliorer les terres, prépondérance des terres vaines et vagues (comme le marais du Yeun).

Au cours du bas Moyen Âge, Loqueffret est détaché de Plebs montis pour former une trève de Plonévez-du-Faou. Au Berrien, Brasparts et La Feuillée sont créées. Le territoire restreint restant (correspondant à l'actuelle commune de Brennilis) est alors incorporé à Loqueffret.

Sainte Geneviève de Loqueffret

Geneviève de Loqueffret, connue aussi sous le nom de "Jenefova", sœur de saint Edern, fonda au .

Loqueffret du | ]

Les seigneurs du Rusquec et de Bodriec
Les seigneurs du Rusquec

Loqueffret (dont l'orthographe se fixe alors) est dominée de la fin du Moyen Âge à la Renaissance par une famille noble, apparue à la réformation de 1428 : les seigneurs du Rusquec, tout d'abord établis au nord-ouest de Lingaolou, puis au  (seule construction loqueffretoise méritant le titre de manoir). La seigneurie possède un droit de juridiction et dresse des fourches patibulaires au sommet de la colline la plus proche du château.

Le manoir est situé sur une colline en bordure de la rivière Éllez (du lac de retenue du barrage de Saint-Herbot désormais). C'est un manoir constitué de trois enclos : le potager, le logis et ses dépendances, le verger ; le logis et l'enceinte ne subsistent qu'à l'état de vestiges. Ils étaient probablement l'œuvre d'Anceau du Rusquec qui épousa en 1480 François de Rosnyvinen, décédé en 1522 et de son fils Anne Jehan, décédé en 1536. Jacques du Rusquec est tué le par des Royaux (partisans d'Henri IV) à Plestin alors qu'il allait soutenir le duc de Mercœur pendant les Guerres de la Ligue. Le corps de logis actuel date du .

De 1634 à 1734, le titre de baron de Rusquec est porté par les De Kerlech du Chastel, à la suite du mariage de Jeanne du Rusquec, fille unique de Maurice du Rusquec, décédé en 1625, avec René de Kerlech du Castel en 1604. Leur fils Alain I, baron de Kerlech épouse en 1637 Renée de Lannion, fille unique du baron du Vieux-Chastel. En 1653 le château est agrandi avec les pierres du manoir de Kerranou. À cette date, les seigneurs possèdent, outre le manoir et son moulin, deux manoirs, deux moulins, six convenants, huit villages, 21 hameaux, une métairie noble, une autre seigneurie, la montagne du Ménez Du et des terres en Cléden Poher et ils financent l'entretien de l'église paroissiale comme celui de l'église tréviale de Brennilis, dont ils restaurent la sacristie au . À partir du décès d'Alain de Kerlech en 1734, le manoir du Rusquec cesse d'être habité par ses seigneurs, et est abandonné à des métayers, il se dégradé alors rapidement ; le titre de seigneur revient aux de Kerouatz, qui en restent propriétaires jusqu'à la Révolution. Il faut attendre la fin du XXe siècle pour qu'un nouveau propriétaire en entreprenne la restauration.

Le château du Rusquec et sa vasque en 1846 (dessin d'Auguste Mayer et Eugène Cicéri).

Du côté des paysans et fermiers, on remarque peu d'évolution : l'agriculture reste assez pauvre, tout comme l'élevage, et la tourbe reste le produit de base. L'aridité des sols ne permettant pas aux cultivateurs de subvenir complètement aux besoins de leurs familles, des activités d'appoints sont développées dans le tissage. Les paysans de ces terres sont très pieux (le territoire de Loqueffret compte dès le Sainte-Geneviève, les chapelles de pèlerinage de Brennilis et de la Croix, à Bodriec) et fidèles à leur seigneur : lors des guerres de la Ligue, tout à la fin du obtient le une sauvegarde du duc de Mercœur et une autre, selon Sourdéac, en 1597 de Guy Éder de La Fontenelle, soldat brigand et ligueur ; la destruction du manoir du Rusquec est à mettre à l'actif de pillards ne venant pas du village, le Rusquec est l'un des rares manoirs des monts d'Arrée à être épargné par les populations locales, grâce à la grande popularité d'Alain du Chastel de Kerlech.

Loqueffret et sa région sur la carte de Cassini (fin XVIIIe siècle). On remarque une campagne densément peuplée au sud des sommets, et les tourbières à l'emplacement actuel du lac.

Un fragment d'un compte du seigneur du Rusquec qui nous est parvenu montre toutefois la dévastation de la région : « Le quatorzième octobre mil cinq cent quatre-vingt dix sept. Montant sauf erreur de calcul à la somme de troys centz cinquante sept livres deux soulz, six deniers tournoy.., Demande ledit comptable estre excusé de susdites charges des rentes et revenus en enthier des terres et seigneuries, des convenents, moulins en despandant, appartenant audit Seigneur du RUSQUEC demandeur en compte, d’autant que les meteiérs [métayers], colons et serviteurs de ces ditctes terres avoient pour la plupart quitté et abandonné les dixtes terres et convenants, sestant retirés du pays- La plus grande partie autres morts de famine, peste autres férocités des loups ; autres devenus insolvables et rendus en telle extrémité de pauvreté qu’ils n’avoient la pouvoir de païer aucune chose tant par les malheurs des guerres civiles que maladies contagieuses qui ont dû courir du temps durant ladite charge et de... non seulement en ses quartiers mais par toute la province, tellement que les terres et convenant de cet évesché auroient esté pour la plus grande partie entièrement laissés en friche et sans aucune culture, voire mesme plus de quatre ans après l'institution de la dite charge. Chose si notoire que personne ne peut ignorer. »

Les seigneurs de Bodriec

Une deuxième famille noble, les De La Marche, seigneurs de Bodriec, du Quistinic et de Poulforn en Loqueffret, mais aussi des Tourelles en Lannédern, du Botmeur alors dépendant de Berrien ainsi que du Lézergué et de Kerfors en Ergué-Gabéric, est assez importante du . L'influence de cette famille décline cependant rapidement par rapport aux Du Rusquec : ainsi la chapelle qu'elle construit au . Les De La Marche et les Du Rusquec employaient de nombreux métayers que les différentes réformations disent habiter dans des « manoirs », lesquels étaient à la fin du . Ces bâtiments différaient cependant peu de simples grosses fermes et étaient fréquemment vendus à des gros paysans ou à de riches familles qui les délaissaient, préférant habiter dans des demeures plus luxueuses.

Les guerres de la Ligue

En 1593, pendant les Guerres de la Ligue, des paysans de Landeleau, de Cléden, de Spézet, de Loqueffret, de Lennon et de plusieurs autres bourgs participèrent au siège du château du Granec en Landeleau alors tenu par le brigand Guy Éder de La Fontenelle, qui en tua environ huit cents.

La Révolte des Bonnets rouges (1675)

Loqueffret est peu concernée par la révolte des Bonnets rouges qui ensanglante les paroisses voisines situées plus au sud comme Plouyé, Collorec, Landeleau, etc. , l'ensemble du Poher et une bonne partie de la Cornouaille.

Loqueffret du | ]

À partir du ramassage de chiffons par colportage afin d'alimenter les moulins à papier de la région de Morlaix. Lorsqu'arrive la révolution, Loqueffret reste une terre assez pauvre, où la tourbe est substituée au bois, assez rare, et où l'on fait paître quelques moutons sur les hauteurs désertiques.

Lors de la Révolution, le prêtre et le vicaire de Loqueffret, toujours trève de Plonévez-du-Faou, refusent de prêter serment à la constitution civile du clergé. Si les biens des Kerouatz (dont le manoir du Rusquec), sont vendus en 1794, les nouveaux acquéreurs les leur restituent assez rapidement : Loqueffret reste une terre loyaliste, attachée à ses seigneurs. Avec la Révolution, les communs sont partagés : chacun reçoit une portion de tourbière en fonction de la taille de sa famille ; « Le marais tourbeux du Yeun Elez ressemblait ainsi à un grand damier que les rigoles, coupées à angle droit, divisaient sur des kilomètres ». C'est le premier changement d'un siècle qui en compte de nombreux.

Tout d'abord, le statut administratif de Loqueffret évolue assez fortement : la trève de Plonévez-du-Faou est une commune du canton révolutionnaire de Brasparts de l'An III à l'An VIII (sous le nom « Loquescret »), avant d'être rattaché au canton de Pleyben en 1801 puis érigée en paroisse en 1802 ; le 9 mai 1849, Brennilis (jusque-là succursale de Loqueffret) est également érigée en paroisse puis en 1884 en commune, divisant en deux Loqueffret,.

En 1848, lors de l'ouragan qui sévit la nuit du 24 au 25 décembre, la foudre tombe sur le clocher de Loqueffret et « y a exercé les ravages les plus déplorables : le bedeau, sonnant les cloches à l'occasion de la messe de Noël (cérémonie de nuit) a été pulvérisé ; quatre autres personnes ont été atteintes plus ou moins grièvement par le fluide électrique. Une foule d'individus ont été blessés, mais moins dangereusement. L'église a beaucoup souffert : les vitres brisées, le pavé déplacé ou fendu, les fonts baptismaux bouleversés, le toit enlevé en grande partie, le clocher sillonné ; enfin le temple n'offre plus ni abri ni sécurité aux fidèles qui voudraient le fréquenter. Le prêtre officiant à l'autel a eu les cheveux entièrement brûlés ».

Ensuite, l'économie rurale est modifiée par le fort développement du colportage de chiffons, initié à la fin du siècle précédent : entre les périodes de grands travaux agricoles, les pilhou (« chiffes ») étaient ramassés en échange de vaisselle en faïence dans toute la Basse-Bretagne par les paysans du Yeun Elez (les pilhaouerien), qui mettaient à profit leur situation centrale, puis revendus aux marchands de chiffons en gros dans les villes (principalement Châteaulin). La très grande adaptabilité de ces chiffonniers aux contraintes du marché (qui passe notamment par l'apprentissage du français) leur permet de développer un commerce lucratif qui aida grandement au développement du village, et ce jusqu'au début du . Ainsi, en 1846, le territoire actuel de Loqueffret compte 32 ménages où le chef de famille est chiffonnier, pour un total communal de 89 chiffonniers, sans compter les habitants qui déclaraient « cultivateur » comme activité principale.

Ces changements permettent à Alphonse Marteville décrivant Loqueffret en 1843 d'écrire : « Ce territoire est triste et désolé : la terre ne peut guère produire que du seigle, et les habitants sont forcés d'acheter le blé sur les marchés voisins. Cependant il y a une certaine aisance provenant d'une extrême industrie ; les deux tiers de la population sont toujours en voyage, et exercent avec persévérance et adresse le pénible métier de colporteur. Ils achètent surtout et vendent des chiffons. (...) Le bois de charpente manque, et à peine on y voir quelques arbres fruitiers. »

De plus, à partir de la seconde moitié du fumures et la révolution des techniques culturales font progresser les cultures (seigle, froment, sarrazin, puis pommes de terre) », permettant un « “âge d'or” de la société rurale bretonne [qui] se répercute sur la démographie » : c'est au début du  ». Ce développement de l'agriculture et de l'économie se fait cependant au détriment du patrimoine : les pierres des manoirs, tous abandonnés (le Rusquec compris), sont récupérées pour construire de nouveaux bâtiments ; les tumulus sont progressivement arasés à la suite de la diffusion de l'agriculture et des boisements sur les anciennes landes.

Mari Kastellin (Marie de Chateaulin), une vendeuse de chansons populaires (née à Loqueffret en 1845), vers 1900

Malgré ces changements, le Yeun Elez garde encore auprès des citadins finistériens une image de terre arriérée et reculée comme en témoigne en 1896 M. Le Rumeur, faisant le compte-rendu de l'exploration du champ de tumulus de Norohou dans le Bulletin de la société archéologique du Finistère : « Les habitants actuels de ce lieu sauvage sont bien les descendants de ceux dont nous venons de troubler les sépultures. Surpris dans nos travaux par une violente tempête de neige, nous dûmes nous réfugier dans une cahute (…). Quel ne fut pas notre étonnement, quand nous y eûmes pénétré, de nous trouver dans une habitation de l'époque de la pierre (…) le lit est fait de grandes pierres, (…) la table est un dolmen, (…) l'armoire un coffre adossé au lit, fait de trois pierres, (…) une vache couche dans le même logis que les gens. La femme, à laquelle nous donnâmes quelques fruits, n'en mangeait pas, et l'un des enfants ne voulut pas manger de viande. L'existence des habitants actuels du plateau de Norohou ne doit pas très sensiblement différer de celle des populations préhistoriques qui y ont laissé leurs monuments. »

Si le coup d'État du 2 décembre 1851 semble plutôt bien accueilli, l'arrivée de la République n'est l'occasion d'aucune manifestation de défiance. C'est d'ailleurs en 1872, après près de 17 années de discussions, la première école (mixte) est ouverte, celle de garçons peut accueillir les 70 garçons en âge scolaire que compte la commune, pendant qu'une école de filles est également ouverte dans des logements loués et non adaptés. En 1898 l'école, trop petite est affectée aux 53 filles, qui ont alors un bâtiment officiel, tandis qu'une nouvelle école de garçons (entamée en septembre 1897) est ouverte afin d'accueillir les 71 élèves et leur professeur.

Les années 1900 sont encore assez fastes pour Loqueffret, qui gagne près de 150 habitants, et poursuit le développement entamé au siècle précédent : en 1900 une deuxième classe est ouverte à l'école de garçons, en 1907, une nouvelle école de filles est construite, si grande qu'en 1909 les deux écoles intervertissent leurs classes, les effectifs scolarisés de garçons restant plus nombreux, malgré les progrès de la scolarisation et la présence de deux institutrices pour un seul instituteur ; à partir de 1912 la ligne Plouescat-Rosporden, arrivant de Brennilis, s'arrête à la gare de « Loqueffret / St Herbot », au Nord du Bourg, et rejoint Brasparts par le bois de Bodriec.

Ainsi, au début du . Si c'est toujours le seigle qui y est majoritairement cultivé, les activités se sont diversifiées : au-delà du colportage de chiffon toujours important, Loqueffret est un petit centre de saboterie et de taillanderie

Le | ]

La Belle Époque

En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Loqueffret, l'abbé Corbel, écrit : « Les enfants de neuf ans ne peuvent venir [au catéchisme] à cause des mauvais chemins et des distances très fortes ». La même année, le sous-préfet de Châteaulin, dans une lettre datée du , soutient que « la population presque entière » comprend le français.

Le , Corbel, curé de Loqueffret, fait partie des 31 prêtres du diocèse de Quimper dont les traitements sont retenus par décision du gouvernement Combes « tant qu'ils ne feront pas emploi de la langue française dans leurs instructions et l'enseignement du catéchisme » car ils utilisaient le breton.

Un loup qui n'avait plus que trois pattes aurait été observé en 1906 entre Landeleau et Loqueffret ; ce serait le dernier loup vu dans la région.

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Loqueffret porte les noms de 59 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 4 sont morts sur le front belge (dont 3 en 1914 lors de la Course à la mer), 3 sont morts en captivité en Allemagne, 1 est mort en Macédoine lors de l'expédition des Balkans, les autres sont décédés sur le sol français.

Loqueffret après la Première Guerre mondiale : un inexorable déclin
La centrale électrique de Brennilis vue depuis le Menez Keryéven.

Dès le premier après-guerre, la commune entre en déclin démographique. Si la commune a payé un assez lourd tribut à la guerre cette baisse est avant tout liée au déclin économique : le papier n'est plus produit à partir de chiffon et les pilhaouerien disparaissent, la modernisation de la Bretagne se fait au détriment des structures traditionnelles (liées à l'Église, l'agriculture et le breton) ce qui pousse les jeunes désireux d'épouser celle-là à rejeter celles-ci, et donc à quitter le village.

Au début des années 1930, malgré la fermeture de la ligne de chemin de fer, trop lente face à la route, Loqueffret entre en relative stagnation : la population ne baisse presque plus entre les recensements de 1931 et 1946, l'ouverture de la centrale hydroélectrique de Saint-Herbot facilite l'électrification de la commune, et le tissu de commerces reste très dense avec six épiciers-débitants, trois boulangers, trois marchands de nouveauté, deux maréchaux-ferrants, deux charpentiers, deux cordonniers, un charcutier, un charron, un sellier, un buraliste, un vendeur de vin et un marchand d'engrais.

La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Loqueffret porte les noms de 9 personnes originaires de la commune mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles, François Gressus, matelot électricien à bord du Pluton, un croiseur reconverti en mouilleur de mines, fut victime de l'explosion de son bateau le dans le port de Casablanca (Maroc).

François Salaün, 22 ans, né à Loqueffret, réfractaire au STO, maquisard, est capturé le par les Allemands dans le bois de Bodriec en Loqueffret (où un groupe de résistants FTPF se cachaient parfois, même si leurs cachettes principales trouvaient dans le bois du Nivot, ainsi que dans la grotte de Toul an Diaoul, en Lopérec) ainsi que Jean Cavalloc, de Lopérec et François Toullec, de Brennilis ; après avoir été atrocement torturés à Lampaul-Guimiliau, puis à Guiclan et enfin dans la cave de la chapelle de l'école Saint-Louis à Châteaulin où ils décèdent dans la nuit du 9 au .

L'après-Seconde-guerre-mondiale

Yves Baraër, matelot électricien à bord du Le Triomphant est tué victime d'un cyclone tropical dans l'océan Indien le alors que son navire revenait d'Indochine.

Les années 1950 voient le début des travaux de modernisation de la commune, avec la destruction de l'enclos paroissial, cependant, de 1946 à 1962, la population diminue de 25 % : dès cette époque, hormis les 11 bistrots, cafés et restaurant, les commerces se font de plus en plus rares. Si la construction de la centrale nucléaire de Brennilis semble ralentir cette décroissance dans les années 1960, celle-ci reprend ensuite fortement jusqu'en 1990, où le village ne compte plus que 428 habitants, assez âgés, soit une baisse de 56 % de la population en 44 ans.

La place de la mairie en 2008.

La construction d'un nouvel ensemble administratif (accueillant mairie, communauté de communes et poste) et d'une petite place centrale avec fontaine au début des années 1990 sur les friches laissées par la destruction de l'enclos paroissial change la physionomie du bourg. Durant la décennie 1990 la commune connaît sa première hausse de population depuis 1911, due avant tout à un solde migratoire assez fort, avec notamment 75 immigrants entre janvier 1998 et mars 1999, lorsque s'est ouverte la deuxième phase du démantèlement de la centrale, qui a nécessité l'embauche de 120 à 140 personnes. Cependant, depuis 1999, la population s'est remise à baisser, malgré un solde migratoire toujours positif (poursuite des travaux à l'ancienne centrale, installation d'anglais). Une nouvelle école publique est bâtie en 2002, sous l'impulsion du maire précédent, Raymond Rannou. En 2018, le conseil municipal décide de donner son nom à l'école.

  1. Pour ce paragraphe : Clech et Penven 1996, p. 2-4
  2. Pour ce paragraphe : Clech et Penven 1996, p. 4-14
  3. Jacques Briard, Michel Le Goffic, Y. Onnée, Les Tumulus de l'Âge du Bronze des Monts d'Arrée, Institut culturel de Bretagne/Skol-Huel ar Vro. Laboratoire d'anthropologie-préhistoire (UPR CNRS 403) de l'université de Rennes I, 1994. Cité par Clech et Penven 1996, p. 9
  4. Clech et Penven 1996, p. 13
  5. a b et c Clech et Penven 1996, p. 66
  6. Clech et Penven 1996, p. 15
  7. Ou Ploénez, Ploumenez, Plouménez, etc.
  8. Pour ce paragraphe : Clech et Penven 1996, p. 1.
  9. Pour ce paragraphe : Douard (2008), « «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) »
  10. Pour ce paragraphe : Clech et Penven 1996, p. 8-9
  11. Bien que peu calorifère, ce combustible avait l'avantage d'être présent en grande quantité dans le grand marais du Yeun Elez, et d'être facilement accessible aux paysans, étant localisé dans des terres vaines et vagues.
  12. a b c d e f et g Christel Douard et Tanguy-Schroër, «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Région Bretagne, 2007. Ce texte porte sur Botmeur mais des passages valant pour toutes les communes du Yeun Elez peuvent être réutilisées pour Loqueffret.
  13. Pour ce paragraphe. Clech et Penven 1996, p. 1
  14. http://grandterrier.net/wiki/index.php?
  15. Comme le montrent les blasons disposés sur les vitraux de l'église paroissiale. Clech et Penven 1996, p. 31 et 33
  16. Clech et Penven 1996, p. 18
  17. Voir plus bas.
  18. Clech et Penven 1996, p. 41
  19. «  », sur gouv.fr (consulté le ).
  20. G. Vallée, Mémoires de Charles Gouyon, baron de La Moussaye (1553-1587), d'après le manuscrit original, Perrin, 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5550317w/f356.image.r=Rusquec.langFR
  21. a et b Clech et Penven 1996, p. 44
  22. Clech et Penven 1996, p. 41-42
  23. Douard (2008), « Église paroissiale Notre-Dame de Brennilis »
  24. Douard (2008), « Bourg de Brennilis »
  25. C'est probablement son mari, seigneur du Rusquec, qui fut tué, âgé de moins de 35 ans, lors d'une bataille au château de Tonquédec contre les troupes du duc de Mercœur et enterré dans l'église des Jacobins à Morlaix, voir Compagnie de Jésus, "Études religieuses, historiques et littéraires", 1872, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113594d/f127.image.r=Rusquec.langFR
  26. Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1882, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207573d/f127.r=Rusquec.langFR
  27. J. Baudry, "La Fontenelle le ligueur et le brigandage en Basse-Bretagne pendant la Ligue : 1574-1602", L. Durance, Nantes, 1920, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038234/f326.image.r=Rusquec.langFR
  28. Clech et Penven 1996, p. 42
  29. Sources : Archives départementales 29, 1 E 800 et 801, cité par http://www.mairiepleyben.fr/joomla-mairie/images/stories/documents/docs_historiques/Guerresdelaligueenbretagne.pdf et Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1874, tome 2, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207549n/f119.r=Rusquec.langFR
  30. Pol Potier de Courcy, "Nobiliaire et armorial de Bretagne", édition 2, tome 2, 1862, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406239c/f148.image.r=Bodriec.langFR
  31. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, "Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies", volume 12, consultable https://books.google.fr/books?id=2h8VAAAAQAAJ&pg=PA327&lpg=PA327&dq=Bodriec&source=bl&ots=02Hk9ZKG6x&sig=-xzN2XQX9ExD5RStyKhVQI4tJ_o&hl=fr&ei=8SZGTpaFAo_4sga2juG7CQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CC8Q6AEwAzgK#v=onepage&q=Bodriec&f=false
  32. Pour ce paragraphe : Clech et Penven 1996, p. 16-17
  33. Douard et Maillard (2008, Loqueffret), Les églises et chapelles de Loqueffret
  34. Dont seul celui de Kerrannou, d'ailleurs détruit dès le milieu du XVIIe siècle, était en Brennilis.
  35. Chanoine Jean Moreau, "Histoire de ce qui s'est passé en Bretagne durant les guerres de la Ligue en Bretagne", consultablehttps://books.google.fr/books?id=5bsaAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Landeleau+histoire&source=bl&ots=BihIjQA9DA&sig=AWIpHydgqFXFNb0bTm50wTbz4CY&hl=fr&ei=bb-RTK6fF9jPjAf6tvSbBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CB0Q6AEwAziEAg#v=onepage&q=Landeleau&f=false
  36. La carte de Cassini en signale un moyen à Bodriec et un petit au Rusquec.
  37. Jacques Cambry, Voyage dans le Finistère, ou état de ce département en 1794-1795, Librairie du cercle social, Paris, an VII. Cité par Clech et Penven 1996, p. 22.
  38. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  39. Clech et Penven 1996, p. 22.
  40. Journal des débats politiques et littéraires n° du 7 janvier 1849, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k448247m.r=Pleyben.f2.langFR.hl
  41. Clech et Penven 1996, p. 61
  42. Jean Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, t. 1, nouvelle édition revue et augmentée par Alphonse Marteville et Pierre Varin, Molliex, Rennes, 1843, p. 523
  43. Clech et Penven 1996, p. 17
  44. Cité par Clech et Peven (1996), p. 14
  45. Laurent Le Gall, « Le 2 décembre 1851 dans le Finistère, un coup d'État évanescent ? », dans La Revue d’histoire du XIXe siècle n°22, Société d'histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, Paris, 2001
  46. "Rapports et délibérations du Conseil général du Finistère", avril 1872, page 8, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5562178s/f8.image.r=Perguet.langFR
  47. Pour ce paragraphe : Clech et Penven 1996, p. 57-58
  48. Soit environ 60 % des 7-13 ans de la commune.
  49. Clech et Penven 1996, p. 57-58
  50. a et b Adolphe-Laurent Joanne (dir.), « Loqueffret », dans Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies t. 4, Hachette, Paris, 1890, p. 2288
  51. a et b Ch. Delaveau, « Loqueffret », dans La Grande Encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 22, Société anonyme de La Grande Encyclopédie, Paris, 1885-1902, p. 544
  52. Fanch Broudic, "L'interdiction du breton en 1902", Coop Breizh, 1997, (ISBN ).
  53. En vertu du Concordat, les prêtres étaient alors payés par l'État
  54. Journal La Croix n° 6064 du 18 et 19 janvier 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2199243/f1.image.r=Pouldreuzic.langFR
  55. François de Beaulieu, "Quand on parle du loup en Bretagne", éditions Le Télégramme, 2004, (ISBN ).
  56. a b et c Eric Blanchais, «  », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  57. Le monument aux morts érigé en 1921 dans l'enclos de l'église mentionne ... noms. Clech et Penven 1996, p. 58
  58. Clech et Penven 1996, p. 59
  59. http://www.lesamisdelaresistancedumorbihan.com/resources/ami-148.pdf
  60. Clech et Penven 1996, p. 58
  61. Il n'y a plus que deux magasins d'alimentation, une boulangerie, une boucherie, un cordonnier et un charron mais un magasin de cycles a ouvert. Clech et Penven 1996, p. 67
  62. Le solde migratoire redevient légèrement positif entre 1962 et 1968. Insee, Recensement de 1995
  63. Solde migratoire très fortement négatif de 1968 à 1975, avec 137 départs, peut-être à la suite de l'arrêt de la construction de la centrale, puis assez fortement positif de 1975 à 1982, mais ne compensant pas le solde naturel très fortement négatif
  64. Plus 48 habitants de 1990 à 1999, compensant les 41 décès
  65. « Brennilis, la lente agonie d'une centrale nucléaire », dans Sortir du nucléaire, Sortir du nucléaire, 1999
  66. « École. Elle porte officiellement le nom de Raymond Rannou », Le Télégramme, 25 novembre 2018, consulté le 01 décembre 2018.

Culture

Événements culturels et sportifs

La vie culturelle de Loqueffret est limitée aux fêtes, concerts et repas organisés par les associations (Bazhvalan, anciens combattants, Pilhaouriens, amicale des chasseurs, Troisième âge, etc.), généralement des festoù-noz ou un loto, tous événements qui prennent place dans la salle polyvalente. Le bourg accueille un fest-noz annuel grâce à l'association Bazhvalan. Le pardon de la chapelle de la Croix a lieu annuellement, et est le dernier reste du fort ancrage de la religion catholique dans la région.

Un critérium cycliste ouverts aux professionnels, le Circuit des Pilhaouers, eut lieu à Loqueffret au moins de 1951 à 1969, et de grands noms du cyclisme breton figurent à son palmarès. Joseph Thomin détient le record des victoires: quatre, en 1951, 1954, 1955 et 1966,. Guy Daffniet l'emporta en 1956, chaque fois devant Jean Bourlès, qui triompha les deux années suivantes,. La course fut ensuite courue par les indépendants, d'anciens professionnels redevenus amateurs, puis par des amateurs hors-catégories, quand celle des indépendants fut supprimée, en 1965. Parmi les vainqueurs figurent aussi Guy Ignolin (1967) et François Le Bihan (1969). La course, réservée aux amateurs, se déroula irrégulièrement jusque dans les années 1980.

Loqueffret dans les arts

Le collecteur La Villemarqué a trouvé à Loqueffret une pièce de son recueil le Barzaz Breiz, comme le rappelle l'historien Joël Cornette: "En juillet 1835, il prend ainsi, à Loqueffret, sous la dictée d'une vieille femme de quatre-vingt-trois ans, habitante des bois du Rusquec, une version de la gwerz du marquis de Guerrand". Vers 1860, le curé de Loqueffret, Toussaint Bodeur, écrit une chanson qui deviendra célèbre: Son ar pilhaouer (Le chant du pilhaouer), dans laquelle il donne de cette profession une vision peu flatteuse, répandue à l'époque: Marivonig zo dimezet / Gant ur flaerius pilhaouaer (bis) / E Lokeored ez eo ganet / E koumanant Toull-al-Laer. (Marivonig est mariée / A un chiffonier malodorant / C'est à Loqueffret qu'il est né / Au domaine congéable de Toull-a-Laer). Toull-al-Laer signifie Le Trou du Voleur, hameau qui n'existe pas à Loqueffret, mais ce toponyme fictif déprécie évidemment l'image du chiffonier. L'écrivain Kerlann donna une version moins péjorative de ce chant: Me zo Laouik va ano / ‘Kreiz ar menez on ganet (bis) / Tu bennak ‘kostez ar C’hozhkêr /E parrezig Lokeored (Mon nom est Laouik / Je suis né au milieu de la montagne / Quelque part près du vieux village / Dans la petite paroisse de Loqueffret.

L'action du roman Croc d'argent de Charles Le Goffic se passe en grande partie à Loqueffret.

Dans La Légende de la mort chez les Bretons armoricains, Anatole Le Braz évoque "des êtres de stature et de puissance plus qu'humaines, comme ce Gewr, enseveli dans la montagne de Loqueffret, et qu'il fallut plier neuf fois sur lui-même pour l'y faire tenir tout entier." Ce personnage a, de fait, donné son nom au rocher de Roc'h Begheor, qui se situe entre Loqueffret et Saint-Herbot, surplombant la vallée qui donne sur le bassin de Châteaulin, ainsi qu'au hameau de Blenguéor (Lein Gewr:colline de Gewr), situé en contrebas.

Dans Herri Saoudua, poème bilingue publié dans Manoir secret en 1964, Pierre-Jakez Hélias brosse le portrait d'un pilhaouer, un chiffonnier originaire de Loqueffret: "Sur le poil doré, le cul bien à l'aise, / Il trotte aujourd'hui de lune en soleil / Depuis Plougastel, où mûrit la fraise, / Jusqu'à Loqueffret, qui sent le méteil".

Hervé Jaouen situe en partie l'action de son roman policier La Mariée rouge à Loqueffret et Saint-Herbot: "Après Châteauneuf-du-Faou, ils prirent la route de Plonevez-du-Faou. Arrivés là, ils se dirigèrent vers Loqueffret. C'était le désert breton. Les maisons étaient rares, la circulation inexistante, hormis quelques tracteurs. [...] La Ford fit halte à Saint-Herbot, hameau de quelques maisons groupées, dans une anarchie typique d'un urbanisme révolu, autour d'une église insolite, au clocher carré, très anglican". Un téléfilm dirigé par Jean-Pierre Bastid a été tiré de ce roman en 1985.

En 1977, le dessinateur Jean-Claude Fournier représente, à la p. 5 de l'album L'Ankou, l'auberge de l'Elez, qui se situe à l'entrée de Saint-Herbot. L'action de cet épisode des aventures de Spirou et Fantasio se déroule à Brennilis et Loqueffret, les deux villages sur le territoire desquels a été installée une centrale nucléaire.

Personnalités liées à la commune

L'écrivain Pascal Rannou y a vécu toute son enfance. Il est resté fortement imprégné de cet environnement, comme le montre son premier roman, Sentinelles de la mémoire.

Mari Kastellin (Marie de Chateaulin), de son vrai nom Marie-Anne Rolland, épouse de Jean Le Chalony, née à Loqueffret en 1845. C'est la plus connue des vendeuses de chansons. Elle habitait Quimperlé mais on la retrouvait dans tous les pardons, du pays bigouden au Trégor, chantant et vendant ses textes imprimés sur feuilles volantes, tractée par son attelage de chien.

  1. festoù-noz.
  2. Qui n'a cependant pas eu lieu en 2008 à cause de l'incendie de la chapelle par des satanistes en juillet 2007. Anonyme, « Chapelle de la Croix : pas de pardon cette année - Loqueffret », dans Ouest-France du 21 juillet 2008
  3. https://velopressecollection.ouest-france.fr/palmares-et-interviews/7355-joseph-thomin-palmares-de-1949-a-1968.html
  4. a et b http://www.memoire-du-cyclisme.eu/criteriums/crit_1958.php
  5. http://www.memoire-du-cyclisme.eu/criteriums/crit_1956.php#FRA
  6. http://www.memoire-du-cyclisme.eu/criteriums/crit_1957.php#FRA
  7. https://forum.tontonvelo.com/viewtopic.php?f=9&t=3368&sid=6eae90fbdd4ee10ebbe36026244b4fa4&start=30
  8. https://velopressecollection.ouest-france.fr/palmares-et-interviews/624-palmares-guy-ignolin-1954-1969.html
  9. https://velopressecollection.ouest-france.fr/palmares-et-interviews/7332-francois-le-bihan-palmares-de-1954-a-1972.html
  10. In Histoire de la Bretagne et des Bretons, Éditions du Seuil, coll. Points, vol. 2, p. 302, 2012
  11. https://fv.kan.bzh/auteur-00045.html
  12. https://bcd.bzh/becedia/fr/son-ar-pilhaouer-la-chanson-du-chiffonnier
  13. Cité par Armelle Lavalou, dans Le Voyage en Bretagne, Paris, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2012, p. 82.
  14. Dans D'un autre monde/A berz eur bed-all, ouvres poétiques complètes, Limoges, éd. Lambert-Lucas, 2012, p. 39.
  15. "La Mariée rouge" (1979), in réédition de 1986, Le Livre de poche, p. 168-169 et passim
  16. https://www.imdb.com/title/tt0801306/

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Loqueffret dans la littérature

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1282 autres localités pour la Bretagne

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