Île-de-Bréhat [il də bʁea] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor au nord de la pointe de l'Arcouest en Bretagne
Elle est constituée de l'archipel de Bréhat à l'exclusion de l'île Maudez
Elle doit son nom à l'île principale, dénommée Bréhat, dont le nom breton est Enez Vriad
L'Île-de-Bréhat appartient au pays historique du Goëlo et la commune est rattachée au canton de Paimpol (arrondissement de Saint-Brieuc)
Sa forte fréquentation saisonnière fait l'objet d'une réflexion sur son accès, limité à 4 700 visiteurs quotidiens du 14 juillet au 25 août, à l'instar d'autres sites pouvant nécessiter une régulation.
Géographie
Bréhat est proche du continent : on peut traverser le chenal du Ferlas, séparant le continent et l'île, en dix minutes. Cela provoque une abondance de touristes, avec plus de 500 000 visiteurs annuels.
Description
L'archipel qui forme le territoire de la commune est d'une superficie totale de 309 hectares, incluant l'île principale et 86 îlots et récifs voisins, ainsi que le groupe d'écueils nommé plateau des Roches-Douvres, situé à 30 .
Avec 290 , est en fait composée à marée haute de deux îles réunies au : l'« île Nord » au relief de landes et l'« île Sud » plus fleurie.
L'île possède une seule véritable plage, celle du Guerzido, en arc de cercle, tapissée de sable rose et entourée de rochers granitiques, située à son extrême sud.
Bréhat fut le premier site naturel classé en France le ,.
Carte de l'archipel de Bréhat.
Le paysage de Bréhat aux alentours du moulin Birlot.
Une partie du littoral de l'île de Bréhat.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat des Côtes-d'Armor.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 amplitude thermique annuelle de 9,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,5 . Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Statistiques 1991-2020 et records ÎLE-DE-BREHAT (22) - alt. : 25 m, lat : 48°51'18"N, lon : 3°00'16"O Records établis sur la période du 01-01-1921 au 03-12-2023
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
5,8
5,6
6,5
7,7
10,2
12,7
14,6
15,2
14,1
11,8
8,9
6,6
10
Température moyenne (°C)
7,9
7,9
9,1
10,6
13,1
15,6
17,6
18,2
16,8
14,2
10,9
8,6
12,5
Température maximale moyenne (°C)
9,9
10,1
11,6
13,4
15,9
18,5
20,6
21,1
19,6
16,6
13
10,6
15,1
Record de froid (°C) date du record
−9 20.01.1963
−6,7 14.02.1929
−3 10.03.1935
0,3 21.04.1921
2,1 09.05.1921
5,2 01.06.1921
8 31.07.1921
4 24.08.1921
6 15.09.1924
0 29.10.1922
−3 27.11.1923
−7,2 24.12.1963
−9 1963
Record de chaleur (°C) date du record
17,5 04.01.1921
20,7 04.02.04
21 17.03.1990
23,5 16.04.20
27,8 17.05.22
31,1 20.06.1998
31,6 01.07.1952
31,9 17.08.12
34 10.09.1926
28,2 03.10.11
21 03.11.1925
18,7 19.12.15
34 1926
Précipitations (mm)
75
67,2
54,7
56,5
51,4
43,9
42,8
51,9
44
82,7
91,4
99
760,5
Source : « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
Relief
Bréhat n'a pas de cours d'eau. Son relief est un mélange anarchique de creux et de bosses paraissant semés au hasard, « de monticules rocheux dont le sommet porte une série de blocs aigus ou arrondis, de larges cuvettes au fond plat, humide, couvert d'herbes ou de cultures. (…) Tous ces monticules ont leur sommet à peu près à la même altitude, à 40 lœss, déposé lors de la glaciation de Würm, est pour cette raison très fertile ; il forme même par endroits (par exemple à Port Clos et à la Corderie) en bord de mer des falaises en raison de son épaisseur.
Carte topographique de la commune de l'Île-de-Bréhat.
Lors des glaciations quaternaires, Bréhat était rattachée au continent ; l'existence de la vallée très encaissée et submergée prolongeant l'actuelle ria du Trieux et passant à l'ouest de l'archipel le prouve.
Géologie
Le granite rose est très présent sur l'île, qui se trouve à l'extrémité est de la côte de granit rose.
La géologie de l'île fournit aussi un exemple de contact entre le granite porphyrique (roche claire) et la cornéenne (roche sombre marquée de bandes). « Toute l'île est formée d'un granite assez gros, qui prend par endroits de belles teintes roses, comme au Paon, à l'extrémité nord. Ce granite est injecté de filons de diabase ». Une étude de la stratigraphie d'un site d'une petite falaise de l'île sud (Ot Ar Villiec) a été réalisée en 2007 et publiée en 2013.
Par ailleurs, les roches à fleur d'eau de l'archipel de Bréhat forment des écueils dangereux. La navigation de plaisance y est particulièrement difficile et demande de solides connaissances maritimes.
Voies de communication et transports
L'Arcouest est le quai d'embarquement le plus proche et le seul en service toute l'année. Il est situé sur la commune de Ploubazlanec. Les compagnies « Sur Mer Bréhat » (d'avril à septembre) et « Les vedettes de Bréhat » (service à l'année) assurent l'accès à l'île par une navette qui accomplit toute l'année la traversée du chenal du Ferlas en une dizaine de minutes, depuis L'Arcouest jusqu'au Port Clos (sur la côte sud de l'île, face au continent).
L'Arcouest est lui-même desservi depuis Paimpol par la ligne 24 du réseau Axéobus.
Le débarcadère de Port Clos à marée basse.
Une rue de Bréhat.
"Le petit train de Bréhat".
Les autres ports d'embarquement d'Erquy, de Saint-Quay-Portrieux et de Binic ne sont opérationnels qu'en période estivale et desservis par la compagnie « Les vedettes de Bréhat ».
Les engins à moteur (automobiles et camions) sont en principe « interdits » sur l'île, bien que de nombreux engins Diesel y circulent. Aussi, les vedettes ne transportent-elles pas de véhicules. Un parking à L'Arcouest est mis à la disposition des passagers.
La circulation sur place se fait :
à pied ;
à vélo ;
en tracteur pour le transport en commun ("Le petit train de l'île de Bréhat") ;
en engins utilitaires.
Vie traditionnelle
Geneviève Vergez-Tricom décrit en ces termes la vie traditionnelle à Bréhat :
« Les Bréhatins furent (…) très tôt d'habiles marins, bons pilotes et grands pêcheurs doublés de soldats prêts à défendre une île toujours exposée aux coups de mains, toujours quelque peu pirates et contrebandiers sans doute, trouvant d'ailleurs contre les autorités locales un recours auprès du gouvernement de Paris qui multipliait les indulgences, les concessions, les exemptions en faveur de ces gens qui gardaient au Roi une position de premier ordre mais sans cesse menacée. (…) L'homme allait en mer, et c'était à la femme qu'étaient dévolus les travaux des champs. (…) Bréhat, de tout temps, a fourni des marins tant à la marine de guerre qu'à la marine de commerce. »
« Si la terre, même fertilisée par le goémon, n'arrivait pas à nourrir une population trop nombreuse, les ressources de l'élevage paraissent toujours lui avoir suffi ; le combustible, genêts, fougères, bouse de vache séchée ne manquait pas et les produits de la mer suppléaient à l'insuffisance des produits de la terre. »
« Sur les 300 ha de la commune, plus de 200 sont cultivables. Le sol n'est pas des plus riches. La décomposition du granite donne des terres (…) pauvres en chaux. Cette chaux indispensable, c'est le goémon qui le procure. Le goémon est le seul engrais naturel que possèdent les habitants de l'île. (…) Depuis longtemps sa coupe est réglementée. (…) Une ordonnance de 1681 fait défense formelle aux étrangers [aux continentaux] d'arracher ce goémon. (…) Des arrêts du Parlement de 1734, 1767, 1775, 1779, renouvellent les défenses, énumèrent avec soin les deux lieux où pourra se faire la récolte, le temps pendant laquelle elle sera permise ou interdite (…). Mais plaintes et représailles n'empêchent pas les gens de Pleudaniel, Ploubazlanec, Plourivo, de continuer leurs "pilleries" (…). Les cahiers des États généraux [sont remplis de plaintes] sur les difficultés qu'ont les habitants de s'assurer ce produit nécessaire, non seulement pour l'engrais de leurs terres, mais pour "brûler (…), faire leurs buées, cuire leur soupe et enfin apprêter leur nourriture". (…) Depuis longtemps, on avait partagé l'étendue des grèves entre les habitants de l'île pour empêcher les désordres. En 1776, puis en 1844, on avait attribué à chaque ménage, propriétaire de 15 ares, (…) une portion de grève où il pouvait récolter le goémon. (…) Une nouvelle répartition a eu lieu en 1906. (…) L'usage du guano s'est introduit dans la seconde moitié du . »
Le blé a longtemps été la culture dominante, mais ne suffisait pas pour la consommation locale ; avoine, orge, betteraves et fourrages étaient aussi cultivés, mais l'introduction de la culture des pommes de terre au début du primeurs. Chaque famille possédait aussi un petit troupeau d'une ou deux vaches, quelques porcs et 3 ou 4 moutons. Longtemps, en raison du droit de vaine pâture, ces animaux pouvaient divaguer librement sur les parcelles non encloses, gardés par deux pâtres, l'un pour la partie nord, l'autre pour la partie sud de l'île. Cette coutume ne disparut qu'à partir de 1865 : « Jusqu'en 1865, tous les bestiaux, dont le nombre est considérable, erraient dans l'île de Bréhat, le jour et la nuit, du mois d'octobre au mois de décembre, sans entraves et sans gardiens, état de chose qui entraînait des dévastations et des accidents assez graves ».
L'Île-de-Bréhat a longtemps connu le surpeuplement : en 1821, elle comptait 1 500 habitants, soit près de 500 habitants par km2 ; le déclin démographique se produisit dans la seconde moitie du résidents secondaires en raison de l'essor du tourisme.
En 1999 Bréhat avait encore 4 marins pêcheurs, il n'en restait aucun en 2003, ce qui représente un tournant très symbolique dans la vie de l'île.
Tourisme
Bréhat est depuis plus d'un siècle un lieu très attractif, aussi bien pour les touristes d'un jour venus depuis la Pointe de l'Arcouest que pour ceux, souvent riches et (ou) célèbres, qui y ont une propriété.
Marée basse près de Pont ar Prat.
En 2018, selon l'Insee, une très forte proportion de 71,4 % (passée ensuite à 72,1 % en 2020, le record des communes des Côtes-d'Armor) des logements étaient des résidences secondaires à Bréhat.
Le 14 juin 2023, Olivier Carré, maire de l'Île de Bréhat, a pris un arrêté au titre de l’article L. 360-1 du Code de l’environnement, destiné à réguler l’accueil des quelques 400 000 visiteurs annuels de l'île. Cet arrêté instaure un seuil de fréquentation de 4 700 visiteurs, de 8h30 à 14h30 du lundi au vendredi du 14 juillet au 25 août 2023, et est destiné à être reconduit les années suivantes. Cette décision est une première pour l'île et a fait l'objet d'une importante couverture médiatique début 2023. C'est une mesure encore rare en France, mais qui pourrait se généraliser à la suite de la publication le 19 juin 2023 par le gouvernement de son plan contre le « surtourisme ».
↑ Armelle Menguy, « », Le Télégramme, (consulté le ).
↑ Le Ferlas, carte littorale. Couches « Cartes IGN » et « Limites administratives » également activées. Sur geoportail.gouv.fr.
↑ Présentation de l'archipel sur le site de la commune.
↑ Présentation du pont-chaussée Vauban.
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↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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↑ "Bulletin des arrêts de la Cour de cassation rendus en matière criminelle", 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5854777h/f47.image.r=Br%C3%A9hat?rk=4163110;4
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↑ Martin Vaugoude, « », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
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↑ Mairie de l'Île de Bréhat, « », sur ÎLE-DE-BRÉHAT, (consulté le ).
↑ « », sur entreprises.gouv.fr (consulté le ).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Insula Brihiacum en 1083, Brehat en 1084, Brihiat en 1148, Ecclesia de Brechat en 1181, Brehat en 1198, Brihat en 1202, Brihiat en 1214, 1219 et en 1241, Briat en 1244, Parrochia de Brihat en 1255, Brehat au .
Brehat vient peut-être du gaulois briga signifiant « hauteur ».
↑ Dans une charte de la fondation du prieuré de Saint-Martin de Lamballe par Geoffroi, comte des Bretons, qui est datée de 1083 (archives des Côtes d'Armor).
↑ a et binfobretagne.com, « » (consulté le ).
Histoire
Préhistoire et Antiquité
À 2 Paimpol, Bréhat est au centre d'une dizaine d'îlots ou l'on trouve des traces d'occupation datant du Paléolithique moyen : l'occupation humaine du site de Goaréva, situé en pied de falaise sur un filon de dolérite (cette roche volcanique dure constitue une bonne matière première pour la fabrication d'outils, la région ne disposant pas de silex). Ce site est un bel exemple d'abri en pied de falaise qui a été découvert par le professeur P.R. Giot en 1967. Ce sont les traces apparentes (des outils de type moustérien) d'une époque où les îles bretonnes n'étaient pas encore des îles, mais des sommets séparés par des vallées côtières au littoral actuel. Ici comme ailleurs, le paysage littoral a ensuite connu des transformations importantes. Le volume des mers a varié avec le climat. L'eau, immobilisée en glace durant les périodes froides, s'est libérée à la faveur des réchauffements de l'atmosphère pour retourner aux océans, créant ces îles.
Un site habité au Gravettien, date de 23 000 avant J.-C., a été découvert à Plasenn-al-Lomm, au pied d'une falaise : des traces d'une hutte de 4,5 mètres de diamètre, adossée au rocher,,.
D'autres traces d'occupation de l'île datent de la Gaule romaine.
Moyen Âge et Renaissance
La paroisse de Bréhat, enclavée dans l'évêché de Saint-Brieuc faisait partie du doyenné de Lanvollon relevant de l'évêché de Dol et était sous les vocables de saint Samson et Notre-Dame.
Vers 418, Fragan, un parent de Conan Mériadec aurait, venant de Grande-Bretagne, débarqué à Bréhat avec sa famille et ses domestiques, avant d'aller s'installer à Ploufragan.
Au Moyen Âge, Bréhat devient un point militaire stratégique et le comte de Penthièvre décide de fortifier l'île en construisant notamment un château au nord-est du bourg. Malgré ces fortifications, Bréhat sera régulièrement envahie par les Anglais, et même les Espagnols. En 1408, notamment, Bréhat est ravagée par les troupes anglaises, débarquées sur l'île Lavrec et commandées par l'amiral Edmond Holland, comte de Kent qui trouvera la mort lors de la bataille et aurait été enterré sur l'île Lavrec, mais une autre version indique qu'il serait enterré dans l'abbaye de Bourne en Angleterre. Celui-ci agissait alors pour le compte du duc de Bretagne, Jean V, qui était en conflit avec la comtesse de Penthièvre, Marguerite de Clisson. Les maisons sont incendiées, les gens sont massacrés et les défenseurs de l'île pendus aux ailes du « moulin du Nord », au sommet du tertre du Crec'h ar Pot. À la suite de cet épisode, son château, propriété de la Comtesse de Penthièvre, sera confisqué et rasé par le duc vers 1422. Tandis que la seigneurie qui fait jusque-là partie du comté de Penthièvre devient alors l'apanage de la famille ducale avec à sa tête Arthur III de Bretagne, comte de Richemont, frère du duc de Bretagne.
« Fille naturelle du duc Artus III. Jacquette bâtarde de Richemont, légitimée par lettres du roi [Charles VII de France] données à Saumur sans finance, au mois de septembre 1443 avait été mariée le 15 janvier 1438 à Artus Brecart écuyer. Son père lui avait donné en la mariant cent livres de rente qu'il racheta par le don de la seigneurie de Brehat le 9 janvier 1451. Il fut fait capitaine de Mervant, puis de S. Aubin du Cormier et du Coudray-Salbart, par lettres du 8 octobre 1457 à quoi le duc son beau-père ajouta une pension annuelle de six-vingt écus le 1 novembre, et par autres lettres du 15 décembre de la même année, il le confirma dans la possession et propriété de la terre de Brehat. Leur fils François Brecart, sieur de l'Isle de Brehat, fut envoyé en Angleterre au mois de juillet 1491 par la duchesse Anne, pour presser le roi d'Angleterre Henry VII de lui envoyer du secours. Lobineau hist. de Bretagne tom. I pag. 814. »
— Père Augustin Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume. Tome 1 / par le Père Anselme, continuée par M. Du Fourny
« Le receveur s'excuse de compter des revenus de Brehat parce que ledit seigneur en avoit fait don à Artus Brecart. La chambre des comptes à qui ce compte avoit été présenté, vérifia les lettres du don qui sont en datte du 19 décembre 1449. et les fit inscrire au long dans ce compte. Elles portent que le comte de Richemont avoit promis à Jacquette de Bretagne sa fille naturelle mariée audit Brecart, une rente de 100 livres et que pour l'assiete de la dite rente, il lui donne l'isle de Brehat avec ses appartenances et dependances, avec la reserve du ressort à la barre de Lanvollon. On voit aussi dans ce compte la ratification du duc de Bretagne. »
— Extrait du compte rendu par Pierre Haloret, receveur du Goello, pour le comte de Richemont seigneur de Parthenay, connétable de France
Titulaires des droits et titres de Jacquette de Bretagne, ses descendants seigneurs de Bréhat : les familles de Rochedec puis Balavenne de Kerlan-Lestrézec, et Balavenne de Leshildry et Kernonen alias Balavoine, seigneurs de Bréhat, négocient avec le duc de Penthièvre et Gouverneur de la Bretagne Sébastien de Luxembourg-Martigues, descendant des comtes de Penthièvre, l'échange de la seigneurie de Bréhat contre un ensemble de seigneuries situées sur les paroisses de Pordic, Plérin et Tréméloir.
En raison du décès du duc de Penthièvre en 1569, ces négociations entre la famille Balavenne alias Balavoine et les héritiers du duc de Penthièvre se poursuivirent jusqu'à la fin du Marie de Luxembourg, duchesse de Mercœur, la vente de l'Ile de Bréhat pour 6.000 écus.
En 1590, le duc de Mercœur fait construire un fort à l'emplacement de celui qui avait été détruit par le comte de Kent en 1409, car « les habitants n'avaient aucune forteresse dans leur isle, qui pût les mettre en sûreté contre l'ennemi. (…) Dès que le fort fut achevé, les habitants de l'isle, qui étoient [étaient] d'excellents marins, se mirent à courir les mers avec de petits vaisseaux armés et s'emparoient [s'emparaient] de tout ce qu'ils trouvoient [trouvaient] sur la côte. Les Anglais, qui étoient [étaient] à Paimpol, formèrent le projet de prendre cette isle en 1591, mais ils trouvèrent tant de résistance qu'ils résolurent de l'affamer. Les assiégés, qui manquoient [manquaient] de vivres, se virent forcés de se rendre à discrétion. Ils essuyèrent les traitements les plus rigoureux de la part des vainqueurs, qui eurent la cruauté d'en faire pendre quinze ou seize aux ailes des moulins à vent les plus voisins de l'isle ». Bréhat ne resta pas longtemps en possession des Anglais, l'île fut reprise par les troupes du duc de Mercœur, pour le compte de la Ligue catholique, avant d'être prise par Henri de Kerallec pour le compte du roi Henri IV qui lui en donna le gouvernement.
Époque moderne
Charles Colbert de Croissy écrit en 1665 que Bréhat « a en tout plus de trois cents feux qui composent en tout jusqu'à dix-huit cents communiants entre lesquels il y a sept cents bons hommes portant armes. Il y a un petit port (...) qui a deux entrées, l'une du côté de l'est appelée le Pertuis de la Souris dont le passage n'est pas de dix brasses de largeur (...) et une autre du côté du Sud et c'est la meilleure, mais toute cette chambre n'est que pour de petits vaisseaux de soixante tonneaux ». Il signale aussi l'existence d'un autre port au nord de l'île qui s'appelle La Corderie et précise que Bréhat produit du bon blé « mais en si petite quantité qu'il n'y en a que pour le tiers de l'année de la nourriture des habitants ».
Le prédicateur Julien Maunoir vint prêcher à Bréhat en 1642, 1673 et 1679.
Vauban fit installer une batterie côtière et relier les deux tronçons de l'île par une chaussée, le "Pont ar Prad" (Pont de la prairie), ou "Pont Vauban".
De nombreux corsaires, les plus connus étant Coatenlem, Cornic-Duchesne, Cornic du Moulin, Canne-Fleuz, Nicolas Le Gonidec, Jacques Drézénec, Olivier Le Brujeon, Savidan, Yvon Le Gall, Arthur Le Roux, Poirier, Forger-Lambert et Corouge, habitant l'île ou y faisant souvent relâche, s’illustrèrent dans la chasse à l’Anglais, particulièrement sous les règnes de Louis XIV et Louis XV. Par exemple La Gazette du annonce l'arrivée à Bréhat d'un navire anglais pris par le navire corsaire Le Nicolas, un numéro de l'année 1745 informe que le vaisseau La Revanche, « armé en course à Bréhat », commandé par le corsaire Jean Fleury, « y a amené un [bateau] corsaire de Jersey », un autre numéro de l'année 1746 indique la prise d'un autre navire anglais venant de La Barbade chargé de sucre et de cacao, enlevé par le navire corsaire La Marie Magdeleine et celui du indique l'arrivée à Bréhat du navire anglais Le comte de Toulouze, dont s'est emparé le navire corsaire La Gloire. Une dizaine de "maisons de corsaires" sont encore de nos jours identifiées à Bréhat, notamment celle de Corouge-Lambert, datée de 1772. La pierre tombale du corsaire Emile Cano-Fleury, décorée de tibias et d’une tête de mort, se trouve dans le porche de l’église paroissiale.
Une association regroupant environ 800 membres regroupe les descendants des corsaires (de Bréhat et d'ailleurs) et entretient leur mémoire. Des naufrages se produisaient fréquemment : par exemple la Gazette du commerce du relate brièvement la perte de trois bâtiments au large de Bréhat.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Bréhat en 1778 :
« Isle-de-Bréhat, à 20 lieues et demie à l'ouest-nord-ouest de Dol, son évêché ; à 26 lieues et demie de Rennes ; et à 1 lieue trois-quarts de Paimpol, sa subdélégation. Elle ressortit au siège royal de Saint-Brieuc ; on y compte 800 communiants ; la cure est présentée par l'abbé de Beauport. Cette isle a titre de châtellenie ; elle dépend du duché de Penthièvre et contient environ 300 arpents de terrein [terrain]. Elle est à une demi-lieue dans la mer. (…) On voit, dans les environs, de petites isles habitées, des rochers et des bancs de sable. La haute justice de Bréhat s'exerce à Paimpol et appartient à M. le Duc de Penthièvre. (…) [Des] lettres patentes de 1753 portent que les habitants de l'Isle-de-Bréhat seront exempts de fouages pendant quinze années. »
— Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne
La Révolution française
Une pétition en date du indique que l'île emploie alors entre 400 et 500 marins. La chapelle de Kéranroux fut vendue comme bien national et la statue de Notre-Dame de Kéranroux cachée sur l'îlot de Roch-ar-Velen, situé dans l'anse de la Corderie.
Le | ]
Bréhat souffrit beaucoup de l'épidémie de choléra en 1832 puis encore en 1854, avec respectivement 120 et 54 victimes. Les corsaires furent également nombreux jusqu'au XIXe siècle.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi l'Île-de-Bréhat en 1843 :
« Île-de-Bréhat (sous l'invocation de la Vierge), commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, aujourd'hui succursale. (…) Principaux villages : Saint-Rion, Kerien, Crec'hesquern, Toul-ar-Hoas, Crech-Rogen, Kervilon, Roc'hverien, Kerarguillis, Crec'h-ar-Gall, Crec'h-ar-Pol, Kerarguen, ar-Poullo, Keranroux, Crec'h Allano, ar Prad, Pen-ar-Prat, Crouezen, Gardenno, le Birlot, Kermiquel, Crec'h-Tarée, Kerguéréva, Crec'h Briand, Crec'h Simon, Crec'h Kerio, Roc'h Losquet, Crec'h -Guen. Supzerficie totale : 309 ha dont (…) terres labourables 117 ha, prés et pâtures 29 ha, vergers et jardins 14 ha, landes et incultes 133 ha, étangs 3 ha (…). Moulins : 2 (du Nord, de Crec'h-Tarée, à vent). (…) Cette île est aussi bien cultivée que le permet la présence continuelle du vent. Le myrte et surtout le figuier y réussissent bien. Chaque paysan ayant l'ambition d'être propriétaire, la valeur des terrains a monté, depuis quelques années, à un taux énorme. Il n'y a pas de fontaines, l'eau de pluie est la seule qui soit employée. (…) Il y a sur cette île sept corps-de-garde et douze batteries. On y aborde par trois hâvres, qui sont : au sud, le port Clos, à l'ouest, le port de la Corderie, enfin à l'est, le port de la Chambre. Ce dernier conserve à marée basse huit brassées d'eau. Outre ces hâvres, il y a encore quelques mouillages assez favorables. (…) Une curiosité naturelle que l'on voit dans cette île est la pierre branlante. Cette pierre, située dans la partie nord, est placée transversalement entre deux rochers entre lesquels la mer se précipite avec un bruit terrible. Géologie : constitution granitique ; le bourg est sur granite amphibolique. (…) On parle le breton. »
— A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne
Les mêmes auteurs précisent aussi que cette île est une pépinière d'excellents marins, citant notamment Charles Le Bozec (qui se distingua notamment lors de la Bataille du 13 prairial an II, un combat contre les navires anglais au large d'Ouessant, alors qu'il était enseigne de vaisseau à bord du vaisseau amiral La Montagne), Martin Le Forestier, Armand Le Bigot, Pierre Thomas qui s'illustrèrent lors des guerres napoléoniennes.
Certaines familles bréhatines sont de véritables dynasties de marins, par exemple la famille Le Bozec : Pierre Marie Yves Le Bozec, chevalier de la Légion d'honneur ; son père Yves Marie Le Bozec fut capitaine au long cours ; son grand-père paternel Pierre Marie Le Bozec, contre-amiral, fut commandeur de la Légion d'honneur et son grand-père maternel Pierre-Marie Yves Le Bozec, enseigne de vaisseau, fut chevalier de la Légion d'honneur ; le père de ce dernier Pierre René Le Bozec était lui-même capitaine de vaisseau.
Au terre-neuvas (jusqu'à une quarantaine de bateaux) partait du port de la Corderie (40 barques de 50 à 100 tonneaux en 1834), qui s'ouvre plein ouest sur la haute mer ; de nombreux marins bréhatins embarquèrent aussi sur les goélettes de Paimpol à destination des parages de l’Islande et de Terre-Neuve pêcher la morue, d'autres allant à la pêche à la baleine. En 1866, Bréhat emploie 149 marins et pêcheurs au cabotage. Tous les parages de l'archipel étaient fréquentés par leurs petits bateaux calant peu et montés de voiles blanches ou brunes, allant jusqu'à Lézardrieux ou Paimpol. L'arrivée de la navigation à vapeur et le déclin de la pêche lointaine ont provoqué un net déclin : 42 marins recensés en 1901, 21 en 1925.
Le phare des Héaux de Bréhat est allumé pour la première fois en 1840.
Article détaillé : Phare des Héaux de Bréhat.
Le phare du Paon à Bréhat en 1873 (photographie de J. Duclos)
Le phare des Héaux de Bréhat en 1873 (photographie de J. Duclos)
L'entrée de la citadelle de Bréhat
François-Marie Luzel décrit Bréhat en 1873 : « En breton Briat, [elle] a environ 1 400 habitants, beaucoup plus de femmes que d'hommes, deux prêtres, un maître d'école, des sœurs pour l'instruction des filles, une petite garnison de sept soldats pour garder une poudrière, un garde d'artillerie, un garde magasin, un sémaphore, un phare. La population est généralement aisée. Quelques capitaines au long cours ou au cabotage et des marins retraités sont réputés riches, ce qui n'est que relatif au reste de la population. La culture ordinaire consiste en un peu de céréales de toutes sortes et beaucoup de pommes de terre, qui sont excellentes. En fait de bétail, beaucoup de moutons, pas mal de vaches, deux chevaux seulement et quatre ânes. Ce sont les femmes qui cultivent la terre et exécutent presque tous les travaux réservés aux hommes. (…) Peu de pêcheurs ; le poisson est d'ailleurs peu abondant. (…) Tout le monde parle le breton et le français ».
Prosper Mérimée, parlant de la partie sud de l'île, a écrit : « Ce coin de terre semble exceptionnel. J'y voyais avec surprise des arbres du midi de la France. Oubliant leur soleil natal, des myrtes, des mûriers, des figuiers gigantesques couvraient la plage, laissant presque tomber leurs fruits dans les flots. (…) Mais il suffit de passer la chaussée que Vauban fit construire entre les deux îles pour changer de monde : ici tout devient lunaire, les rochers plus acérés, la végétation plus rase. (…) [On croit] se retrouver en Irlande : fougères, ajoncs et bruyères ont remplacé la végétation luxuriante du sud ».
La citadelle de Bréhat fut construite sous le Second Empire entre 1860 et 1862. Elle abrita des soldats jusqu'en 1875.
C'est en 1872 que l'Île-de-Bréhat est reliée télégraphiquement au continent, grâce à un câble venant de la Pointe de l'Arcouest sur Ploubazlanec.
Le , le canot de sauvetage de Bréhat se porta au secours de la goélette Général-Pélissier, de Paimpol, en perdition, et parvint à la ramener au port de la Corderie. Le , le canot de sauvetage de Bréhat sauva les 4 hommes de la gabare de pêche Anna, de Pleubian, en perdition. De nombreux autres sauvetages eurent lieu, trop nombreux pour être tous cités. L'histoire de cette station de sauvetage est évoquée dans la chapelle de Keranroux. Louis Gaillard a raconté un sauvetage effectué le par des Bréhatins dans deux articles du journal Gil Blas. Le
Charles Bos écrit en 1897 à propos de Bréhat : « Pas de médecin, pas de pharmacien, pas même de sage-femme, mais en revanche deux curés et je ne sais combien de sœurs ».
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De nombreuses personnalités et artistes séjournèrent sur l'île : Prosper Mérimée, Ernest Renan, Pierre Loti, Max Jacob, Maurice Sachs, Théodore Botrel, Allan Osterlind, les frères Edmond et Jules de Goncourt, Paul Gauguin, André Barsacq, Emil Cioran, Robert Giraud, Louis Guillaume, André Vermare, Paul Vaillant-Couturier, Charles Le Goffic ou Kume Keiichirō.
La Belle Époque
Les paysages granitiques de Bréhat furent endommagés par l'extraction intensive du granite lors de la construction du port de Paimpol, ce qui suscita l'indignation de Charles Le Goffic. En 1899 le conseil général des Côtes-du-Nord émit un vœu en faveur de la protection des rochers pittoresques du littoral et en le conseil municipal de Bréhat demanda le classement de l'île au titre de la protection des paysages ; le classement intervint le et Bréhat devint le premier site classé officiellement protégé en France au titre des « sites et monuments naturels de caractère artistique » à préserver.
L'achat par un Allemand, Max Kahn, de plusieurs terrains dans l'archipel de Bréhat dans les premières années du .
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de l'Île-de-Bréhat porte les noms de 34 marins et soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux neuf au moins sont des marins disparus en mer dont Eugène Floury, décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre et Édouard Drillet, cité à l'ordre de l'armée, disparu le au large de Corfou (Grèce); André Le Quellec est mort de maladie à Mascate (Oman) et Alain Nicolas des suites de ses blessures à Casablanca (Maroc) ; trois (Lucien Mariette, Sylvain Menguy, Jean Trichet) sont des soldats morts sur le front belge ; Eugène Durand est mort en 1918 à Salonique (Grèce) dans le cadre de l'expédition de Salonique ; la plupart des autres sont morts sur le sol français.
L'entre-deux-guerres
Pendant l'entre-deux-guerres, le , fut inauguré le nouveau canot de sauvetage de Bréhat, dénommé François-Henri Provensal. Ce canot remplaça le Albert Henriette, qui avait été mis en service en 1909, lequel avait lui-même remplacé le Notre-Dame de Keranrou (qui avait notamment secouru la goélette Espérance le ).
Le François-Henri Provensal fit de nombreux sauvetages, par exemple de plusieurs bateaux de pêche lors de la tempête des 15 et . Volant, patron de ce canot de sauvetage, fut fait chevalier de la Légion d'honneur en 1932 avec la citation suivante : « Depuis 35 ans, canotier, pus patron du canot de sauvetage de la station de Bréhat, a dirigé ou pris part à 29 sorties de sauvetage au cours desquelles 19 personnes ont été sauvées ».
La Seconde Guerre mondiale
Suzanne Wilborts, alias "Sidonie Gibbons", infirmière et épouse du médecin de l'île Adrien Wilborts (lequel fut aussi peintre), fut à l'origine du réseau de résistance "Georges France 31", dit aussi "la bande à Sidonie", qui fit essentiellement de l'espionnage, transmettant des renseignements à l'Intelligence Service. Ce réseau accueillit au printemps 1941 un envoyé du BCRA, le capitaine Maurice Duclos. Ce réseau d'espionnage et d'évasion (via Nantes) fonctionna jusqu'en , mais la plupart de ses membres furent arrêtés successivement à partir du
Le 15 janvier 1942, cinq jeunes gens (François Menguy, Pierre Guélorguet, Claude Robinet et deux élèves de l'école maritime de Paimpol) partirent depuis l'Île-de-Bréhat vers l'Angleterre (Portsmouth) à bord de la vedette Korrigane et rejoignirent les rangs de la France Libre.
Le monument aux morts de l'Île-de-Bréhat porte les noms de 13 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles des marins comme Marcel Le Guen, marin mort de maladie à Beyrouth (Liban) le 20 octobre 1942, Georges Paranthoen, lieutenant de vaisseau, mort lors du torpillage de son bateau, le cargo Anadyr II, à Ismaïlia (Égypte) le 17 juillet 1943 ; des résistants comme Éric Peters, fusillé au Mont Valérien le , mort en déportation le 23 avril 1945 à Ganacker (annexe du camp de concentration de Flossenbürg (Allemagne), Adrien Wilborts, déporté, mort au camp de concentration de Buchenwald le 24 février 1944 ; Florian Huon est mort en captivité le 19 mai 1944 à Krems an der Donau en Autriche.
William Mitchell et trois autres marins britanniques non identifiés, victimes du naufrage du le 23 octobre 1943 reposent dans le carré militaire du cimetière de l'Île-de-Bréhat.
Bréhat fut occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale jusqu'au 4 août 1944. Au moment de leur retraite, ils dynamitèrent les phares du Paon et du Rosédo.
L'après Seconde Guerre mondiale
Jean Le Cleuziat, matelot, est mort des suites de ses blessures le 27 octobre 1951 à Thudaumaut (Viêt Nam) pendant la Guerre d'Indochine.
Le 15 août 1955 fit naufrage la vedette L'Aide-Toi, qui faisait le tour de Bréhat ; le drame fit quatorze morts (des membres de la famille Jouanny de Quemperven, dont trois enfants) et huit survivants, pour certains difficilement réanimés,.
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Le problème de la surfréquentation touristique
Les jours de pointe de fréquentation touristique, plus de 5 000 touristes débarquent dans l'île (c'est arrivé quatre fois en 2022). Un arrêté municipal, entré en vigueur en juillet 2023, limite à un quota de 4 700 visiteurs par jour la fréquentation touristique possible.
Langue bretonne
Le breton est longtemps resté la seule langue parlée par les îliens, probablement jusqu'au début du Pierre Le Roux relève que « le breton n'est plus parlé que par très peu de personnes, très âgées ». On peut supposer que les derniers locuteurs se sont éteints dans les années 1940.
Le dialecte bréhatin, comme le montre l'Atlas Linguistique de la Basse-Bretagne, rédigé en 1927, est très proche du breton du Goëlo. Il possédait néanmoins quelques formes plus archaïques, du fait de son isolement relatif du continent. Pour l'heure, il n'a pas été retrouvé d'enregistrements dans ce dialecte.
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↑ Anselme de Sainte-Marie, A., Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume. Tome 1 / par le Père Anselme, continuée par M. Du Fourny, Troisième édition, 1726-1733 [lire en ligne (page consultée le 30 septembre 2024)]
↑ Extrait du compte rendu par Pierre Haloret, receveur du Goello, pour le comte de Richemont seigneur de Parthenay, connétable de France, depuis le 7 décembre 1450 jusqu'au 8 mai 1452. (AD 22 - E 1309) 28 mars 1449. Ratification par François duc de Bretagne, de la cession de l'isle de Brehat faite par Artur de Bretagne, comte de Richemont, connétable de France, à Jacquete sa fille naturelle, mariée à Artus Brecart.↵↵On a joint les lettres de légitimation de la dite Jacquette lui accordées par le roi en septembre 1443." (AD 22 - E 1309) événement : Légitimation septembre 1443 Saumur.
↑ Saint Brieuc, Archives Départementales des Côtes d'Armor : Bréhat série E 1309 et Tréméloir série E 1392.
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↑ Charles Le Bozec, né le 25 janvier 1758 à l'Île-de-Bréhat, capitaine de vaisseau, décédé le 12 janvier 1837 à Île-de-Bréhat
↑ Journal Le Figaro du 2 juin 1888, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k272444r/f3.image.r=Br%C3%A9hat?rk=21459;2
↑ Martin Le Forestier, né le 27 juillet 1759 à Île-de-Bréhat, capitaine de vaisseau, décédé le 23 juillet 1835 à Paimpol
↑ Armand Le Bigot, né le 20 septembre 1770 à Île-de-Bréhat, capitaine de vaisseau qui commanda notamment L'Impérial en 1806, décédé en août 1820
↑ Pierre Thomas, né le 21 décembre 1770 à Île-de-Bréhat, lieutenant de vaisseau, chef du pilotage dans l'embouchure de l'Escaut, chevalier de la Légion d'honneur en 1811, décédé le 22 avril 1821.
↑ Pierre Marie Yves Le Bozec, né le 9 octobre 1851 à Île-de-Bréhat, commissaire principal de la Marine à Brest, puis à Caen, décédé le 23 juin 1904 à Paris
↑ Yves Marie Le Bozec, né le 3 avril 1809 à Bréhat, décédé le 16 septembre 1865 à Bréhat
↑ Pierre Marie Le Bozec, né le 11 avril 1769 à Bréhat, décédé le 15 mai 1830 à Bréhat
↑ Pierre Marie Yves le Bozec, né le 15 mai 1788 à Bréhat, décédé le 17 septembre 1870 à Bréhat
↑ Pierre René Le Bozec, né le 13 avril 1753 à Bréhat, décédé le 6 septembre 1832 à Bréhat
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↑ Édouard Drillet, né le 28 septembre 1894 à Île-de-Bréhat
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↑ Suzanne Wilborts, née le 10 janvier 1890 à Paris, voir http://www.lamemoireenmarche.com/2015/06/pour-la-france.html
↑ Anne Leduc, née le 18 avril 1906 à Saint-Efflam en Plestin-les-Grèves, arrêtée le 15 décembre 1941, déportée dans les camps de concentration de Ravensbrück et Mauthausen, rapatriée en France le 1er mai 1945.
↑ Georges Le Bonniec, né le 15 juin 1907 à Lanvollon.
↑ André Marchais, né le 28 mai 1891 à Bordeaux.
↑ Roger Huguen, "Par les nuits les plus longues", Les Presses bretonnes, Saint-Brieuc, http://cerp22.free.fr/Lieuxdememoire22/Begard/Botlezan%20Alexandrine%20Le%20Guyader/Aide%20aviateurs%20et%20militaires%20Allies.html
↑ Marcel Le Guen, né le 29 décembre 1914 à Île-de-Bréhat
↑ Georges Paranthoen, né le 23 avril 1901 à Île-de-Bréhat
↑ Éric Peters, né le 25 septembre 1911 à Paris, membre du réseau de résistance Georges-France, voir http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article169672
↑ Raymond Famel, né le 20 novembre 1925 à Île-de-Bréhat
↑ Adrien Wilborts, né le 21 mars 1885 à Paris
↑ Florian Huon, né le 16 mars 1914 à Île-de-Bréhat
↑ Jean Le Cleuziat, né le 11 août 1932 à Île-de-Bréhat
↑ Tad coz, « », sur locoven.over-blog.com, 22 mai 2008 (consulté le 13 septembre 2020).
↑ « Il y a 65 ans, la catastrophe frappait l’île de Bréhat : 14 personnes mortes dans un naufrage », Ouest-France, 15 août 2020 (lire en ligne).
↑ Thierry Charpentier, « Bréhat précurseur d’un accueil touristique raisonné ? », Journal Le Télégramme, 15 juillet 2023 (lire en ligne, consulté le 29 septembre 2023).
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Héraldique
Article connexe : Armorial des communes des Côtes-d'Armor.
Blasonnement :
D'hermine à la barre de gueules.
Ce sont les armes de la Bretagne avec une brisure. Elles furent celles de Jacquette de Bretagne, fille légitimée du duc Arthur III de Bretagne, qui reçut de son père la seigneurie de Bréhat en 1451 et qui épousa Arthur Bréquart (ou Brécart).
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↑ Pol Poitier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, BNF 30280066, lire sur Wikisource, lire en ligne ), p. 164
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