Carnoët

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Carnoët : descriptif

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Carnoët

Carnoët [kaʁnwɛt] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne

La commune abrite le site de la Vallée des saints.

Géographie

Carte de la commune de Carnoët et des communes avoisinantes.

Situation

Située à la limite du Finistère, mais placée dans le département des Côtes-d'Armor, Carnoët fit partie historiquement du Poher en Cornouaille. Occupant les hautes vallées de l'Aulne et de ses affluents, sur les sommets les plus élevés de la Basse-Bretagne, le Poher s’étend d’est en ouest sur une cinquantaine de kilomètres, des frontières orientales de Glomel, Rostrenen, Kergrist-Moëlou et Maël-Pestivien dans les Côtes-d'Armor, aux limites occidentales de Châteauneuf-du-Faou, Plonévez-du-Faou, Loqueffret, Brennilis, et Botmeur, dans le Finistère, et sur une trentaine de kilomètres du nord au sud, des monts d’Arrée aux montagnes Noires et au cours moyen de l'Aulne.

Communes limitrophes de Carnoët
Scrignac
(Finistère)
Bolazec
(Finistère)
Plourac'h Plusquellec
Poullaouen
(Finistère)
Carnoët Duault
Plounévézel
(Finistère)
Treffrin, Trébrivan Locarn

Relief et hydrographie

La commune se trouve dans le prolongement oriental des monts d'Arrée. C'est une zone de divergence hydrographique, plusieurs cours d'eau ayant leur source dans la région. Des affluents de rive droite de l'Hyères drainent la partie orientale et méridionale du finage communal, notamment le ruisseau de Kerandraou et son affluent le ruisseau de Prajou Kerderrien qui servent de limite communale avec Plourac'h et Plusquellec. L'Hyères elle-même servant un temps de limite communale au sud-est avec Duault, Locarn et Trébrivan. Des affluents de rive gauche de l'Aulne, notamment le Voaz Venn et le ruisseau de Rospellem, drainent la partie nord-ouest du territoire communal. L'Aulne lui-même servit un temps de limite communale avec Scrignac (et de limite départementale entre les Côtes-d'Armor et le Finistère).

« Tout le versant de l'Hyères forme des paysages très pittoresques ; rien n'y manque : coteaux, collines, ravins, bois, prairies, ruisselets murmurant sous l'herbe, des champs bien cultivés, des vergers nombreux, dont les arbres, au printemps, se couvrent de neige, et à l'automne, de fruits dorés. Des clochers nombreux apparaissent à l'horizon (...). »

La colline dénommée antérieurement Tossen Sant Weltas (« colline de saint Gildas ») et désormais appelée curieusement « Vallée des Saints » constitue, à l'ouest du finage communal, avec ses 238 mètres le point le plus élevé du territoire communal, dominant toute la région. Les altitudes s'abaissent progressivement vers l'est. Le bourg de Carnoët, situé en position relativement centrale dans le finage communal, s'élève à environ 200 mètres d'altitude. La déclivité augmente vers les périphéries de la commune, tant vers le nord (144 mètres dans la vallée du ruisseau de Prajou Kerderrien à l'extrême nord de la commune) que vers l'ouest (l'Aulne coule à 118 mètres d'altitude à sa confluence avec le ruisseau de Rospellem). Elle est encore plus marquée à l'est et au sud-est où l'Hyères coule à 102 mètres d'altitude à sa confluence avec le ruisseau de Kerandraou lors de son entrée et à 90 mètres au sud de Stanger Izella, à sa sortie du territoire communal).

Le sous-sol est principalement schisteux, parfois ardoisier . Des roches éruptive ont traversé par endroits le schiste ; des grès affleurent au sud et au sud-ouest du bourg.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 amplitude thermique annuelle de 11,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Duault à 6 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages et habitat

Le paysage agraire traditionnel de Carnoët est le bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux (« villages ») et fermes isolées.

La forêt de Fréau, située pour l'essentiel dans la commune voisine de Poullaouen, déborde légèrement sur l'ouest du territoire communal.

Transports

Le bourg de Carnoët n'est desservi que par des routes secondaires ; toutefois la RD 787 (ancienne RN 787), axe Carhaix - Guingamp, longe la vallée de l'Hyères, et traverse la partie sud-est du finage communal.

La gare ferroviaire de Carnoët-Locarn gare ferroviaire est située sur la ligne de Guingamp à Carhaix, ancienne ligne à voie métrique du Réseau breton, qui a été mise au gabarit normal ; la gare est située sur la commune de Locarn, près de Carnoët ; elle est éloignée des deux bourgs et située au lieu-dit Lochrist proche de la limite entre les deux communes.

  1. René Jouan, "Essai sur l'histoire de la commune de Carnoët", 1901, lire en ligne sur Gallica.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la commune est Karnoed en breton. Le nom est formé sur le breton karn qui signifie tas de pierre, avec le suffixe -oed qui lui désigne un ensemble. Selon une autre version, il signifierait « le rocher du bois » ou « le cairn du bois », les cairns étant nombreux dans la région.

  1. Carnoët, geobreizh.bzh.
  2. René Jouan, "Essai sur l'histoire de la commune de Carnoët", 1901, lire en ligne sur Gallica.

Histoire

Préhistoire et Antiquité

À la fin du menhirs de trois et cinq mètres de haut. Le premier se situe près du village de Toul-ar-C'hoat. Le second qui se trouvait près du village de Lein fut détruit vers 1875 lors de la construction de la route allant de Carnoët à Trévenec. On le brisa pour empierrer la nouvelle route. La commune abrite également cinq tumulus: Saint-Gildas, Saint-Corentin et les trois tumuli de Trélan.

Le Poher eut pour capitale la ville de Carhaix. À l'origine, Vorgium, l'antique ville gauloise des Osismes, était le centre routier gallo-romain le plus important de l'Armorique occidentale. La voie menant vers Lannion, Coz Yaudet et Perros-Guirec, au nord, avait un embranchement à Carnoët se dirigeant vers Morlaix et Saint-Pol-de-Léon.

Des traces d'occupation romaine existent. Trois voies romaines passaient par Carnoët) : Rospellem fournit de fréquents débris de briques romaines et un fragment de route pavée conduit de ce manoir à la chapelle Saint-Cadou. Selon la tradition, un camp romain aurait existé sur la colline de Tossen Sant Weltas. Aucune fouille ne l'a découvert même si un enclos a été identifié en 1931. Par contre, « les substructions d’une villa gallo-romaine avec conduits hypocaustes » ont été localisées près de la chapelle Saint-Gildas en 1959 par Roland Giot.

Moyen Âge

Carnoët, paroisse très ancienne, issue d'un démembrement de l'ancienne paroisse de Poullaouen, fut une prébende du chapitre de Quimper dès le trève Saint-Corentin, chapelle qui est proche de Rospellem. La forêt de Coat-Fréau, vaste de 700 hectares, faisait alors partie de Carnoët (elle dépend désormais de Poullaouen).

Des chapelles ont existé à Croaspérou, Kerranna, Kerautem, Locmaria, Lok Miquel, le Pénity, Saint-Cado, Saint-Conogan, Saint-Corentin, Saint-Efflam et Saint-Gildas ou Sant Veltas. Entre Hibridou et Le Guermeur un enclos porte le nom de Parc ou Placen ar Chapel. Les chapelles de Croaspérou, Kerranna, Locmaria, Lok Miquel, Saint-Conogan de Gollod-ar-River, Saint-Efflam de Lestern, sont maintenant détruites.

Il a pu exister un établissement religieux à Trévenec. Le château et la chapelle n'existent plus aujourd'hui.

En 1197, la colline de Tossen Sant Weltas aurait été le lieu d'une bataille, dite "bataille de Saint-Gildas", opposant des troupes bretonnes qui auraient battu celles de Richard Cœur de Lion. Arthur de la Borderie a cru, à tort, pouvoir affirmer l'existence d'un monastère au sommet de cette colline.

La motte féodale de Rospellem
Fossé de la motte castrale de Rospellem

Carnoët ou Carnot, était une chastellerie comprenant cette paroisse et celles de Plourac'h et de Trébrivan. Elle renfermait en Carnoët, les châteaux de terre (mottes féodales) de Rospellem, près de la chapelle Saint-Cado, encore utilisée au Ligue, et celui de Tossen Sant Weltas (sur le site de ce qui est désormais la Vallée des Saints), voisin de l'enceinte fortifiée de Parc Menez Bihan. En Plourac'h se trouvait le château de Castel ar Poder, près de Bourgerel, dont il ne reste que les douves. En Trébrivan une vaste enceinte de terre domine le bois de Kerhuel.

La chastellerie de Carnoët (l'ancienne forteresse de la châtellenie se trouvait sur la colline Tossen Sant-Veltas) relevait de Carhaix au bailliage de Duault, avec prééminences d'église et justice patibulaire à 4 piliers de justice au bourg de Carnoët. Elle appartint successivement (car « tombant en quenouille ») aux familles Riou Tanneguy III du Chastel), de Rostrenen (Jeanne de Guermeur épousa en 1419 Pierre VIII de Rostrenen), du Pont-l'Abbé (Marguerite de Rostrenen épousa vers 1440 Jean II du Pont-l'Abbé) (Gaston II de Foix-Candale), du Chastel (À la mort sans héritiers de Louise du Pont-l'Abbé, les baronnies de Pont-l'Abbé et Rostrenen reviennent à sa cousine Gilette du Chastel), du Quellenec (Gillette du Chastel se marie en 1517 avec Charles Ier du Quélennec), de Parthenay (Charles II du Quélennec, dit Soubise, se marie en 1569 avec Catherine de Parthenay). Pendant plus de trois siècles le sort de la seigneurie de Carnoët a été lié à celui de la baronnie de Rostrenen, elle-même liée pendant longtemps à celui de la baronnie de Pont-l'Abbé.

Les autres principaux fiefs de la paroisse étaient Kerandraon, Kerautem, et Langle. Kerandraon, manoir avec juridiction, fut incendié par les Bonnets Rouges en 1675. Ce fief appartenait, au  siècle à la famille Cleuz du Gage.

Kerautem, connu dès 1421, appartint à la famille de ce nom jusqu'en 1730 où il passa par alliance à la famille Kermerc'hou du Cosquer, puis à la famille de Kermerc'hou de Kerautem

Langle, uni à la seigneurie de Kerjégu, en Poullaouen, relevait directement de Carhaix avec haute justice à 4 piliers en Carnoët et juridiction en Landeleau, Carhaix-Plouguer, Plounévézel, Plouyé et Poullaouen. Cette seigneurie fut possédée par les familles Guillaume, Lebigot et Fleuriot suivant l'Histoire de Carnoët extraite de Le Poher, Finistère et Côtes-du-Nord, dont l'auteur est Henri Frotier de La Messelière, publié en 1949 par Les Presses bretonnes de Saint-Brieuc.

Époque moderne

Pendant les Guerres de la Ligue, le brigand ligueur Guy Éder de La Fontenelle établit un temps son quartier général au château de Rospellem ; à partir de là il attaqua Carhaix, s'empara du château du Granec (en Collorec) et ravagea la région, pour affaiblir les familles huguenotes apparentées aux Rohan.

La chapelle Saint-Gildas fut édifiée au  siècle non loin du Tossen Sant Weltas, ancienne forteresse de la chastellerie de Carnoët. Le clocher, plus moderne, est daté de 1757. On remarque sur les contreforts, les armes des Tournemine, de Kerautem, etc., Plusieurs sculptures extérieures sont particulièrement curieuses, à l'intérieur belles statues et sculptures du XVIe siècle. La chapelle Notre-Dame du Pénity, est une construction du XVIe siècle ; celle de Saint-Cado, date seulement du XVIIIe siècle.

L'auditoire de justice des seigneurs de Carnoët, dans la juridiction comprenait la paroisses de Carnoët et de Plourac'h , était adossé au mur du cimetière face au placître dans le bourg de Carnoët ; à partir de 1699, en raison du mauvais état du bâtiment, le sénéchal tint ses audiences à Plourac'h. Disposant du droit de haute justice, les fourches patibulaires étaient dans le bourg de Carnoët.

La châtellenie de Carnoët passe successivement aux mains des familles Guynement, de Beaumanoir (Cossé-Brissac (en raison du mariage en 1609 d'Hélène de Beaumanoir du Besso avec Charles de Cossé-Brissac), du Guémadeuc (François de Vignerot de Pontcourlay se marie vers 1629 avec Marie Françoise de Guémadeuc), Vignerot du Plessis (devenu par l'héritage de son grand-oncle le cardinal de Richelieu Vignerot du Plessis-Richelieu), Le Bigot de Langle (Sébastien Bigot se marie en 1650 avec Mauricette de Langle, ce qui lui confère le titre de comte) et Fleuriot de Langle (XVIIIe siècle).

Des gisements de plomb argentifère et cuivre furent exploités par une compagnie anglaise à partir de 1711, mais l'exploitation minière cessa au bout de 4 ou 5 ans. L'exploitation fut reprise épisodiquement à partir de 1740, principalement entre 1776 et 1780 (un puits atteignant la profondeur de 123 mètres), par la Compagnie de Poullaouen et du Huelgoat, mais l'envahissement par l'eau obligea de cesser l'exploitation minière.

Carte de Cassini de la paroisse de Carnoët (1784).

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Carnoët en 1778 :

« Carnoët ; ancienne châtellenie, sur une hauteur ; à 12 lieues et demie au nord-est de Quimper, son évêché ; à 29 lieues et demie de Rennes et à 2 lieues de Callac, sa subdélégation. Cette paroisse, dont la cure est à l'Ordinaire, relève du Roi et ressortit au siège royal de Carhaix. On y compte, y compris ceux de Saint-Corentin, sa trève, 2 000 communiants. Son territoire, montagneux et peu cultivé, ne renferme presque que des landes, des bois et la forêt de Fréau, qui appartient au Roi et peut contenir 992 arpents de terrain. La rivière d'Aulne prend sa source dans les environs de cette forêt, qu'elle arrose à l'ouest. À un tiers de lieue au sud se trouve l'ancienne chapelle de Saint-Corentin, maintenant trève ou succursale de cette paroisse. On y voit aussi la chapelle de Saint-Gildas (...). Les maisons nobles du territoire de Carnoët sont Kerjegu, l'Angle et Carnot, hautes, moyennes et basses justices, à M. Fleuriot de l'Angle ; Kerandraon, moyenne et basse justice, à M. de Locmaria ; le château de Gourlan, situé sur le bord de la forêt, et Kerautem. »

À la veille de la Révolution la paroisse de Carnoët était une prébende canoniale de Quimper, c'est-à-dire du chapitre de chanoines de la cathédrale de Quimper.

La Révolution française

Proclamation du chef chouan Guillaume Le Guern, dit Sans-Souci, chef de la 7e légion de l'armée royale, en date du , affichée notamment à Carnoët.

La trève de Saint-Corentin fut incorporée dans la commune de Carnoët lors de sa création en 1790 ; la commune devint chef-lieu de canton jusqu'en juin 1797, date où elle fut rattachée au canton de Duault.

C'est en vain que « en 1790, les paroisses de Plévin, Paule, Trébrivan, Carnoët, Maël-Carhaix et Duault demandèrent à être rattachées au district de Carhaix et à être disjointes du département des Côtes-du-Nord » parce que « les habitans de ces paroisses qui ne parlent que l'idiome breton répugnent à se rendre à Saint-Brieuc où ils ne sont point entendus ».

Le recteur de Carnoët, Henri Menyel, refusa de prêter le serment à la Constitution civile du clergé et fut donc non jureur.

Le calvaire du cimetière fut mutilé par les patriotes de Carhaix en 1794. Des chouans, commandés par Guillaume Le Guern, dit Sans-Souci, chef de la 7e légion de l'armée royale, furent actifs dans la région de Carnoët vers 1799. C'est lui qui assassina notamment des agents de l'administration départementale à Plourac'h et à Lohuec.

Le  siècle

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Carnoët en 1843 :

« Carnoët (sous l'invocation de saint Corentin) : commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, y compris Saint-Corentin, sa trève, qu'elle a gardée, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Quinquis, Kerhervé-Largoat, Trévenec, Langle-Lezer, le Lein, Quénéquillec, Lestern, la Ville-Neuve, Kerlastre, Ar Goazquer, Coat-Cleven, Keristin, le Buénou, Locmaria, Saint-Anger-Huellan, Trélin, Kernonn, Kernanvel, Quinquisimon, Kernivinen, Goasuigolen, Gollot-la-Rivière, Quennecan, Quilliguern, Kerriou, Guermeur, Guersozic, Hibridou. Superficie totale : 4 113 hectares dont (...) terres labourables 2 246 ha, prés et pâturages 466 ha, bois 74 ha, vergers et jardins 30 ha, landes et incultes 1 152 ha (...). Moulins : 5 (de Kerandraou, de Pinity, d'Hière, de Poulmic). (...) L'église de Carnoët semble être du dolmen au Guerfmeur ; mais il a été détruit en 1840. (...)Cette commune exporte des blés, mais surtout de l'avoine pour Bordeaux, et des miels pour la Suède. Géologie : schiste argileux, roches amphiboliques ; anciennes mines de plomb argentifère ; à Kerayet et à Kerlest, on exploite du minerai pour Poullaouen. (...) On parle le breton »

Joachim Gaultier du Mottay indique en 1862 que Carnoët a alors une école de garçons ayant 25 élèves et qu'une foire est organisée dans la commune le lundi après le premier dimanche de septembre ; il ajoute : « Territoire très accidenté, mais plus particulièrement dans la partie sud ; peu boisé dans ses parties basses et pas du tout dans ses parties élevées (...). Un quart environ de la commune est encore en landes. L'église paroissiale est dédiée à saint Pierre ; son architecture appartient au crypte le tombeau de son saint patron, que de nombreux pèlerins viennent de loin honorer le premier dimanche de septembre. Nous citerons aussi les chapelles de Penity, de Saint-Corentin et de Saint-Cadou. Sur le mamelon de Saint-Gildas, on voit les traces d'un camp romain circulaire, dont les fossés ont 7 mètres de profondeur. On voit aussi les traces de la voie romaine de Carhaix à Lannion, et ces traces sont surtout très apparentes près du château de Rospellen. Au village de Lincarnoët, menhir d'environ 5 mètres de hauteur. (...) »

L'église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul a été entièrement reconstruite en 1888 et 1889, selon les plans de l'architecte Ernest Le Guerranic.

La gare de Carnoët-Locarn ouvre en 1893, en même temps que la mise en exploitation de la ligne ferroviaire de Guingamp à Carhaix.

Le  siècle

La Belle Époque

En 1911, le maire de l'époque, Couillec, dut prendre un arrêté municipal pour interdire « toute découpe de porcs vivants aux pardons de Saint-Gildas ». Le journal Le Figaro qui s'en fait l'écho ajoute : « C'est la fin d'une vieille coutume barbare qui s'était maintenue à travers les âges au fond de ces campagnes cornouaillaises ».

La Première Guerre mondiale
Carnoët : le monument aux morts.
Plaque commémorative en l'honneur des 145 soldats de Carnoët morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.

Le monument aux morts de Carnoët porte les noms de 145 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, 10 au moins sont morts sur le front belge dont 9 dès 1914 (Auguste Clech, Jean Guéguen, Pierre Guyader, Joseph Motreff et Yves Mouzer à Langemark (tous soldats du 71e régiment d'infanterie territoriale) ; François Thépault à Maissin ; Jean Le Clec'h à Rossignol ; Yves Boulanger et Joseph Le Bonhomme à Ypres) ainsi que Jean Moysan à Nieuport en 1916 ; deux (Pierre Le Borgne et François Le Gac) sont morts alors qu'ils étaient prisonniers en Allemagne ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français dont Yves Le Bonhomme, Yves Le Roux et Jean Tincuff décorés de la Croix de Guerre. Ce monument aux morts porte aussi les noms de 7 personnes mortes pour la France à des dates non précisées,.

Yves-Marie Le Jan, né le au moulin de Kerandraou en Carnoët, clerc de notaire, soldat au 41e régiment d'infanterie, a consigné les faits saillants de ses journées de guerre dans cinq petits carnets rédigés en breton.

L'Entre-deux-guerres
La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Carnoët porte les noms de 13 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Auguste Dugay, résistant, fusillé le à Ploufragan.

L'après Seconde Guerre mondiale

Lucien Huitorel est mort pour la France pendant la Guerre de Corée, Raymond Capitaine pendant la Guerre d'Algérie.

Le | ]

Les écoles de Plourac'h, Carnoët et Plusquellec se sont unies en un regroupement pédagogique intercommunal (RPI), constitué de trois classes, réparties entre les trois communes (c'est la classe de CE1-CE2 qui se trouve à Carnoët ; 19 élèves à la rentrée 2022). En février 2024 les maires de celles-ci demandent l'ouverture pérenne de la quatrième classe, obtenue à titre provisoire en 2023, ce qui était refusé par l'inspection académique, mais a été finalement accordé.

  1. René Jouan, "Essai sur l'histoire de la commune de Carnoët", 1901, lire en ligne sur Gallica.
  2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Marteville_Dictionnaire
  3. «  ».
  4. François Moal, Carhaix et le Poher, Keltia Graphic, (ISBN ), pages 252 à 258.
  5. René Jouan, "Essai sur l'histoire de la commune de Carnoët", 1901, lire en ligne sur Gallica.
  6. Arthur de La Borderie, "Histoire de la Bretagne", volume 1, page 440.
  7. René Jouan, "Essai sur l'histoire de la commune de Carnoët", 1901, lire en ligne sur Gallica.
  8. La motte castrale de Saint-Gildas (en breton Tossen Sant Gweltas) était une grande enceinte circulaire formée de rejets de terre considérables et de fossés de 7 m de profondeur.
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  10. René Jouan, "Essai sur l'histoire de la commune de Carnoët", 1901, lire en ligne sur Gallica.
  11. Personnes en âge de communier.
  12. Le seigneur de Carnoët étant en même temps, depuis 1703, seigneur de Kerjégu et de Langle, avait obtenu l'union de ses trois seigneuries et justices.
  13. «  », sur infobretagne.com.
  14. Jean-Baptiste Ogée, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", tome 1, 1778, consultable sur archive.org.
  15. Daniel Bernard, Revue "Annales de Bretagne" lire en ligne sur Gallica.
  16. P.Hémon, "Carhaix et le district de Carhaix pendant la Révolution", tome 2.
  17. « Du temps des chouans », Journal La Dépêche de Brest et de l'Ouest,‎ , page 2 (lire en ligne, consulté le ).
  18. Joachim Gaultier du Mottay, Géographie départementale des Côtes-du-Nord : rédigée sur les documents officiels les plus récents, Saint-Brieuc, Guyon frères, (lire en ligne), pages 491-492.
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  22. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées memorialgenweb.org_Carnoët
  23. «  », sur memorialgenweb.org.
  24. Roger Laouénan, "Le temps de la moisson", éditions France Empire, 1980.
  25. Auguste Dugay, né le à Carnoët, tailleur d'habits, résistant FTP, membre du Parti communiste alors clandestin.
  26. «  », sur memoresist.org.
  27. « Fermeture de classe : les maires de Plourac’h, Plusquellec et Carnoët menacent de démissionner », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).


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Héraldique

Blasonnement :
D'or à la montagne de trois coupeaux de gueules, sommée d'une tour de sable, chapé de gueules.

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Carnoët dans la littérature

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